Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-10-06
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 123753 Nombre total de vues : 123753
Description : 06 octobre 1939 06 octobre 1939
Description : 1939/10/06 (Numéro 20284). 1939/10/06 (Numéro 20284).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k586473c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2008
LA FRANCE
==MONTRE SA VOLONTE==
=EN PREMIÈRE LIGNE==
Bu>. & F8C. Poissonnier Pajus. 9» Tiu PROvence 150) (8 lignes) TÉiic*. Matin-Pams
LA FRANCE
!VEUT ÊTRE GARANTIES
| A L'ARRIÈRE
ANNÉE N" 20.284 VENDREDI OCTOBRE 1939
Sévères
du Japon
Ses journaux
attaquent le.
Reich avec
Se.uls, les câbles nous
avaient jusqu'ici apporte
quelques vagues échois de ce
que, le Japon pensait de la
nouvelle guerre européenne.
Hier, la poste a fait mieux
elle nous a apporté les jour-
naux japonais parus les cinq
? premiers jours de septembre
ii Tokio et à Osaka. Et nous
avons, cette fois, en noir sur
blanc, les opinions de la
grande presse nippone sur la
tragédie qui éclata le Ie' sep-
t tembre. Opinions remarqua-
blés par' leur dureté pour
l'Allemagne, par l'hommage
rendu la France et à l'An-
gleterre.
C'est ainsi que M. Yoshi-
taro Kusuyama, rédacteur en
chef du Tokyo Nichi Nichi,
journal populaire à grand ti-
rage, apprécie comme suit, à
la date dn 3 septembre, l'ou-
I vertu'" hostilités
La guerre aurait pu être évi-
-tée si Hitler n'avait pas été tel-
i lement loin que toute négocia-
tion pacifique était devenue
impossible. En fait, Hitler a je-
té le masque il ne prétend
plus asseoir le II V Reich sur
le pangermanisme, il mon-
tre son 2irat visage, qui est ce-
,lui d'un conquérant. Son ambi-
J tion territoriale est plus grande
Que celle dont a jamais 'pu' ré-
ver Bismarck,
-i » Bien n'eût servi que la Po-
Jogne eût aujourd'hui fait une
l concession pour- Dantzig dp*
romain, tout l'Etat polonais'
été menacé d'effondrement.
Moralement et légalement, la
France et l'Rngleterre étaient
tenues d'assisier la Pologne.
L'honneur, de la Grande-Bre-
tagne et sa réputation interna-
tionale auraient été ruinés du
point de vue international si
elle avait déclaré forfait.
Et le remarquable journa-
liste qu'est Kusuyama expli-
que avec clarté à ses lecteurs
que la guerre a été hâtée par
.l'invasion brusquée de la Po-
logne par l'Allemagne
c Le Führer, ajoute-t-il, a été
mal conseillé par son ministre
des affaires étrangères Ribbsn-
trop, dont le caractère superfi-
ciet et suffisant a sous-estimé
la mentalité et la puissance de
l'Angleterre. Ribbentrop a déli-
bérément ignoré to2ctes les in-
s formations contraires aux sien-
-̃ nés qui sipnalaiént la fermeté
de l.'attitude anglaise.
Stéphane Lauzanne.
(Voir la suite en deuxième page)
En deuxième page
RÉSULTATS
DU TIRAGE
de la 15e tranche
DE LA LOTERIE
NATIONALE
g PROTECTION
de nos cathédrales
Une de la cathédrale de Strasbourg dont les richesses
artistiques disparaissent sous des revêtements protecteurs.
Les vitraux ont été enlevés, et placés en lieu sûr
(Visa de la censure
LES COMMUNISTES
DEVANT LA JUSTICE MILITAIRE
ET HORS DES MAIRIES ET SYNDICATS
CEUX QUI VEILLENT SUR LE FRONT
La garde au bord du Rhin.
(Visa de la censure n» 7.340).
Deux mandats d'amener ont
été lancés contre les députés
Ramette et Florimond Bonte
Des perquisitions ont eu lieu à leur domicile
DES ADMINISTRATEURS REMPLACENT
LES MUNICIPALITES ROUGES
M. Ramette, député communiste
du Nord (en haut), et M. Flori-
mond Bonté, député commu-
niste de la Seine.
Le gouvernement se devait de
mettre un terme à l'activité du
communisme en France. L'œu-\
vre est maintenant commencée
et ce sera un immense soulage-
ment pour tous les honnêtes ci-
toyens de ce pays. Le communi-
qué officiel du conseil des mi-
avistres avait été volontairement
muet sur les mesures envisa-
gées. Le Journal officiel d'hier
se chargea de les révéler.
Tout d'abord, la session par-
lementaire était close, ce qui
faisait tomber l'immunité par-
lementaire. Les deux signatai-
res de l'odieuse lettre du groupe
« ouvrier et paysan » en faveur
de la paix Hitler-Staline, MM.
Florimond Bonte et Ramette ne
sauraient échapper longtemps
aux recherches de la police.
Quant aux autres députés
inscrits au groupe et certains
affirment que ce fut sans leur
consentement ils sont convo-
qués chez le juge militaire pour
dire s'ils se solidarisent ou non
avec les signataires d'un docu-
ment qui constitue nettement
le délit d'intelligence avec l'en-
nemi.
Sans doute, leurs avocats s'ef-
forceront-ils de soutenir qu'une
lettre adressée au président de
la Chambre par des parlemen-
taires en cours de session est
un acte licite et purement inté-
rieur au Palais-Bourbon. Mais
l'argument ne vaut rien puis-
que le texte de cette lettre a été
rendu public par ses auteurs.
communiqué à la presse et
méme transmis à des agences
étrangères.
Mais bien d'autres décision,
importantes ont été révélée;
par le Journal officiel. Toute;
tes municipalités communiste:
de la Seine, de-Seine-et-Oise e
du Pas-de-Calais ont été dis-
soutes et, dès hier matin, des
administrateurs nommés par
l'autorité préfectorale ont pris
possession des mairies. Il n'y a
plus de « ceinture rouge au-
tour de la capitale avec tous les
moyens de pression et. 'même
offrait]
Et ce'-n'est qu'un premter pas.
Une nouvelle vague' déferlera]
aujourdhui qui emportera, no-
tamment, la municipalité de
Villeurbanne, la grande cité
rouge de la région lyonnaise.
Au total, trois cent dix-sept
municipalités communistes vont
disparaître en quelques jours
et, sur le plan de la propagande
électorale, de l'action politique,
la Troisiéme Internationale per-
dra ainsi une de ses plates-
formes les plus solides.
Enfin, le Journal officiel a
légalement annoncé la dissolu-
tion des puissants syndicats de
communes constitués dans le
département de la Seine pour
les eaux, le gaz, llélrctricité, les
pompes funèbres, l'octroi et le
personnel.
Là aussi, les communistes
s'étaient taillé la part du lion
et octroyé le moyen de satis-
faire leur clientèle électorale.
D'autres administrateurs ont
été désignés qui remettront les
choses en place.
On ne saurait trop féliciter
M. Albert Sarraut, ministre de
l'intérieur, de la clairvoyance et
de la fermeté dont il n'a cessé
de Jaire preuve en toute cette
af/aire depuis l'ouverture des
hostilités et la trahison stali-
nienne.
Laissons aux juristes le soin
de couper les arguments en
quatre sur les articles du code
susceptibles d'être retenus. Ce
sont là subtitités qui n'intéres-
sent pas l'opinion publique aux
heureS que nous vivons.
Des mesures s'imposaient et
tout permet de penser que les
opérations engagées hier ne sont
que le début d'un vaste coup de
filet destiné à mettre un terme
à l'agitation communiste dans
tous les domaines.
Il faut que justice soit faite et
que le communisme soit défini-
tivement extirpé d'un pays d'or-
dre, de bon sens et d'épargne
où il n'aurait jamais réussi à
prendre pied sans de coupables
complaisances.
s
s (Voir en 2e page notre compte
rendu des opérations de police
t et de justice militaire.)
Avez-vous remarqué que plus les menteurs mentent et plus ils lèvent le bras pour attester qu'ils
disent la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Quand Staline s'en va haranguer les « dirigeants » des organisations industrielles soviétiques,
il peut leur raconter n'importe quoi sa parole vaut celle d'un gangster. Mais il tient à jouer les hon-
nêtes gens. Et il leur dit sans rire
Rappelez-vous que la parole d'un bolchevik est une parole sérieuse.
Chez Hitler, c'est comme un besoin maladif d'ajouter le parjure au mensonge. Son premier grand
discours, comme chancelier (10 février 1933), est une attestation solennelle devant Dieu et les hommes
que « jamais son gouvernement ne mentira et ne trichera o. Et un de ses derniers discours, après l'an-
nexion de l'Autriche (le` mai 1938), est pour jurer respect au territoire de ses voisins.
Ce n'est pas là, clame-t-il, une phrase vide c'est notre volonté sacrée.
En fait de sacré, Staline comme Hitler n'ont guère que le mensonge. C'est leur seule religion.
NOUVEAU
RÉGIME
des loyers
Un décret-loi accorde de plein
droit aux mo6ilisés la rési-
liation des 6aax ou l'exo-
nération des trois quarts
da loyer.
Pour les non-mobilisés les mê-
mes avantages pourront être
consentis par les tribunaux.
Un décret paru hier matin au
Journad officiels règle les rapports
entre bailleurs et locataires en
temps de guerre.
En voici les principales dispo-
sitions
I. Mobilisés
Résiliation. Elle a lieu de
plein droit sur.demande adressée
par lettre recommandée au bail-
leur. Elle pourra donner lieu à
indemnité, en cas de travaux
exécutés à la demande du loca-
taire.
Réduction de loyer. Réduc-
tion de plein droit des trois quarts
du montant des loyers 1° pour
les locaux à usage d'habitation
2° pour les locaux à usage profes-
sionnel ou commercial lorsque la
profession ou le commerce ne sont
plus exercés.
Le bailleur a toutefois la faculté
d'établir oue le locataire est en
mesure d'acquitter la totalité de
son loyer ou une fraction supé-
rieure au quart
Pour les baux ou locations con-
tractés après le 2 septembre 1939,
les locataires mobilisés (armées
ou défense passive) des locaux à
usage professionnel, commercial
ou industriel, doivent, pour béné-
ficier def, la ïéductiôn, faire eux-
mêmes- la, preuve du préjudice et
dé 'la privation de jouissance su-
(Voir la suite en troisième page)
LES COMMUNIQUÉS FRANCAIS
5 octobre 1939.
COMMUNIQUE N° 63 (matin)
Actions intermittentes d'artillerie sur divers
points du front.
COMMUNIQUE N° 64 (soir)
Journée calme dans l'ensemble. Activité de
part et d'autre des éléments de reconnaissance sur
diverses parties du front.
La défense militaire hollandaise.
La possibilité d'inonder une partie du pays en ouvrant des digues constitue un dés
principaux moyens de défease militaire en Hollande. On a procédé récemment à
un essai d'inondation partielle pour s'assurer que le système est bien au point
et les régions inondées ont été inspectées par le lieutenant général baron Van
» Woorst Tot Voorst (à gaache sur notre photographie).
̃ (Visa de la censure n" 7.6001.
Rien ne doit être négligé
pour porter au maximum
nos moyens de combattre
Le sort de la bataille
dépend de nos usines
Un mois de guerre Si
quelqu'un avait dit qu'il pas-
serait sans qu'une grande ba-
taille ait lieu quelque part sur
nos frontières, personne ne
l'aurait cru.
Il y a bien eu la campagne
de Pologne, brutale et fou-
droyante, mais elle s'est dé-
roulée et terminée dans des
conditions anormales.
Que deviennent dans tout
cela les règles de l'art mili-
taire ? Sont-elles infirmées,
sont-elles confirmées ?
Ce n'est pas à nous d'en
discuter. Mais il faut retenir
les faits qui peuvent aider
chacun à comprendre ce qui
se passe ensuite, chacun a'
sa place fera avec plus de cœur et plus intelligemment
ce qu'il peut faire pour que ça se passe bien.
Il est déjà certain qu'on ne s'est pas trompé sur l'avia-
tion et sur les chars d'assaut. Ils ont joué en Pologne un
rôle plus important encore qu'on ne le prévoyait. Par-
tout où ils pourront conjuguer leur action elle sera
infiniment redoutable. Une des préoccupations capitales
du commandement sera de tout tenter pour désunir et
dissocier l'attaque aérienne et l'attaque des unités méca-
niques.
Une constatation rassurante, c'est que nos avions
modernes de première ligne et nos chars d'assaut ont révélé,
à l'épreuve de la bataille, des qualités de maniabilité et
d'endurance et une aptitude au combat remarquables. Il
faut bien faire comprendre aux usines qui doivent main-
tenant assurer après la qualité la quantité, qu'en défini-
tive le sort de la bataille est entre leurs mains.
Comme il ne faut pas mettre en doute la valeur des
engins ennemis, rien ne doit aussi être négligé pour porter
au maximum la qualité et le rendement des moyens de
combattre les chars et les avions. On peut tenir pour
certain que d'ici peu de temps ces moyens auront été
perfectionnés et complétés. Il n'y a pas d'exemple que la
défense, lente à se mettre en train, n'ait pas découvert le
moyen.de paralyser une arme nouvelle. Il s'agit d'être les
premiers à l'utiliser. '• ̃̃̃/
Enfin, il faut aussi et peut-être surtout, retenir ceci le
soldat le plus brave, s'il n'a que sa poitrine à opposer au
matériel moderne, ne peut que se sacrifier héroïque-
ment par contre, ce maté-
riel exige, pour être efficace,
d'être servi et utilisé par un
personnel d'élite.
Tout cela indique déjà que
la bataille sera plus dure en-
core que l'on ne l'imaginait
Dieu merci, le soldat fran-
çais possède au plus haut de-
gré ces vertus, et son moral
repose sur une conviction
profonde et sincère qu'il se
bat pour une cause juste. Il
n'est pas de discipline ou de
sacrifices que l'arrière ne
doive accepter et rechercher
pour. rendre la tâche du front
moins rude.
Jean FABRY.
Le chancelier Hitler observant à la jumelle pendant son séjour
d'inspection en Pologne visa de la censure n» 7.3021
HITLER
parlerait
aujourd'hui
Le F ü h r e défendrait
d e v a n le Reichstag
sa nouvelle politique
avec les Soviets.
FRONTIÈRE suis.se, 5 octobre.
Téléph. Matin, L'offeiisive de
paix étant toujours au premier
plan, le Führer, de Karlsruhe an-
nonce que le chancelier Hitler dé-
fendra vendredi devant le Reichs-
tag un plan tel qu'il l'a conçu
d'accord avec la Russie.
Cette fois-ci l'Italie est discrète-
ment passée sous silence, car,
d'après ce que l'on sait, M. Musso-
lini n'entrerait qu'à contre-cœur
dans les vues du chancelier alle-
mand.
En revanche, d'après le même
journal, le nouvel ami le plus sûr
du Führer est Staline.
[D'après l'agence Radio, le discours de
Hitler n'aura lieu que demain, d Berlin,
landia que. d'après l'agence Fournier, le
Reichstag se réunirai; aujourd'hui, à
Dantzig.]
Coquetterie nécessaire
DANS Paris, qui se remplit de
noûveau; les femmes semblent
résolues à garder une tenue demi-
sportive qui rappelle beaucoup
plus la campagne d'où elles vien-
nent, qu'elle n'embellit la ville
qu'elfes habitent. Est-ce parce
qu'une certaine sévérité de mise
leur parait devoir s'associer au
port du masque ?
Bien entendu, il ne convient ni
de verser dans des dépenses ex-
cessives, ni de faire preuve d'une
coquetterie de mauvais aloi. Mais
il ne faut pas non plus tomber
dans l'excès contraire. La beauté
de Paris est faite de la beauté, de
l'élégance des Parisiennes.. La
beauté, l'élégance des Parisiennes
font vivre des milliers d'autres
femmes. Chaque chapeau que l'on
se refuse quand on pourrait l'ache-
ter, condamne une ouvrière, une
apprêteuse au chômage.
Lésiner sur l'achat d'une ro-
be, c'est ôter l'aiguille'- des doigts
d'une midinette, priver les ven-
deuses et les essayeuses de ressour-
ces, anémier mortellement la ma-
gnifique industrie de grâce et de
propagande qu'est la couture fran-
çaise. C'est atteindre les petits
mplois accessoires, affamer le li-
vreur, le groom et plonger dans
'angoisse les mobilisés qui ont
besoin de savoir que les membres
de leur famille ont pu garder l'em-
ploi qui les faisait vivre.
Donc, achetez chapeaux, robes,
fourrures, gants, bas, souliers, o
'Parisiennes. Et ne vous en plai
gnez pas. La pénitence est douce.
Germaine Beaumont.
La capitale
sans
malfaiteurs
LES « MAUVAIS GARÇONS »
SONT RASSEMBLES AU
Jamais l'indice de la
criminalité n'a été
qu'aujourd'hui. i
Depuis le début de la guerre, Pa-
ris connaît une sécurité, une tran-
quillité frappantes. PI îs de cam-
briolages, ni de crimes crapuleux I
depuis un mois. Pas un sac à main
arraché dans l'ombre profonde des
avenues abandonnées à la nuit. Ja-
mais les commissariats, débordés
par les besognes de la défense pas-
sive, du contrôle des étrangers, des
facilités, ou plus exactement des
difficultés de circulation, n'ont eu
moins à s'occuper des mauvais gar-
çons. Les jaloux et les furieux, de
leur côté, ont rengainé, semble-t-il,
leurs sentiments homicides. Il n'y
a plus guère que les fous à ensan-
glanter encore la rubrique des faits
divers.
Le commerce f rançais
doit assurer
la reprise économique
On commettrait une erreur
si on croyait que, dans le gigan-
tesque conflit qui sévit actuel
lement, il s'agit uniquement de
faits militaires. Ceux-ci ont ur,
relief évidemment primordial.
mais ils n'excluent pas la dé
fënse économique qui jouera
certainement un rôle très im
portant. Tout pays diminué
commercialement sera forte
ment handicapé dans sa lutte
contre l'adversaire.
Le commerce tout entier doit
faire les plus grands efforts
pour intensifier la reprise le
luxe,-en particulier, doit con-
quérir de nouveaux débouchés
l'étranger Or, d'après un re-
censement organisé par le co-
mité extra-parlementaire d'ac-
tion et de vigilance économi-
que présidé par M. Louis Roi-
lin, la physionomie actuelle de
Paris apparaît surtout sous
l'angle de ses magasins fermés.
La prestigieuse cité, la capitale
du monde la plus renommée
pour la présentation artistique
STADE ROLAND-GARROS.
aussi faible à Paris
Il serait imprudent d'attribuer
cette pause de la criminalité à un
élan patriotique qui aurait porté
dans les rangs de l'armée tous les
malfaiteurs patentés. A vrai dire,
cambrioleurs, escrocs, trafiquants
de stupéfiants ou de galanterie
n'ont pour la discipline militaire
qu'un penchant restreint et connais- j
sent et pratiquent tous les procédés j
de médecine préventive qui permet- i
tent à un solide gaillard de se
faire reconnaître une maladie in-
curable par.les majors des com-
missions de réforme.
,Voir la suite en troisième page)
M. CHARLES MEYER
directeur de la police judiciaire
Le correspondant militaire
du « Matin » aux armées
Le Matin aura, désormais, )
comme correspondant de guer-
re aux armées. M. Charles Tar-
dieu. rédacteur parlementaire.
Parti simple soldat en 1914, et
promu successivement, au feu,
jusqu'au grade de capitaine
d'infanterie coloniale, blessé,
trois fois cité. Croix de guerre,
officier de la Légion d'honneur,
M. Charles Tardieu s'est fami-
liarisé avec la conduite des <
opérations, d'abord en combat-
tant, puis comme informateur
militaire à la 4e armée de Gou-
raud et à la 6' armée de Mi- •
cheler. Ecrivain clair et précis,
dont on a pu apprécier la qua-
lité par ses commentaires du
communiqué, Charles Tardieu
est vice-président de la société
des gens de lettres et secrétaire
adioint de l'association des écri-
vains combattants.
de ses vitrines: confiseurs, bot-
tiers, couturiers, parfumeurs,
maroquiniers, orfèvres, bijou-
tiers, 'et combien d'autres en-
core, voit son activité sensible-
ment compromise.
En effet, que s'est-il passé
depuis le septembre 1939 ?
Quel a été l'état d esprit de nos
détaillants ? Nous parlons bien
entendu des non-mobilisés.
D'après les chiffres que nous
avons sous les yeux, beaucoup
ont reculé devant les graves
responsabilités que le manque
momentané de clients leur fai-
salt courir Ils ont pensé au
loyer à la patente, aux divers
impôts. Ils ont, à juste raison
d'ailleurs, envisagé avec crainte
l'obligation d'avoir à supporter
de pareilles charges sans es-
poir d'atténuation, et ont cessé,
dans la plupart des cas. toute
exploitation.
La fédération pour la défen-
se des industries d'art constata
l'arrêt à peu près total, ainsi
==MONTRE SA VOLONTE==
=EN PREMIÈRE LIGNE==
Bu>. & F8C. Poissonnier Pajus. 9» Tiu PROvence 150) (8 lignes) TÉiic*. Matin-Pams
LA FRANCE
!VEUT ÊTRE GARANTIES
| A L'ARRIÈRE
ANNÉE N" 20.284 VENDREDI OCTOBRE 1939
Sévères
du Japon
Ses journaux
attaquent le.
Reich avec
Se.uls, les câbles nous
avaient jusqu'ici apporte
quelques vagues échois de ce
que, le Japon pensait de la
nouvelle guerre européenne.
Hier, la poste a fait mieux
elle nous a apporté les jour-
naux japonais parus les cinq
? premiers jours de septembre
ii Tokio et à Osaka. Et nous
avons, cette fois, en noir sur
blanc, les opinions de la
grande presse nippone sur la
tragédie qui éclata le Ie' sep-
t tembre. Opinions remarqua-
blés par' leur dureté pour
l'Allemagne, par l'hommage
rendu la France et à l'An-
gleterre.
C'est ainsi que M. Yoshi-
taro Kusuyama, rédacteur en
chef du Tokyo Nichi Nichi,
journal populaire à grand ti-
rage, apprécie comme suit, à
la date dn 3 septembre, l'ou-
I vertu'" hostilités
La guerre aurait pu être évi-
-tée si Hitler n'avait pas été tel-
i lement loin que toute négocia-
tion pacifique était devenue
impossible. En fait, Hitler a je-
té le masque il ne prétend
plus asseoir le II V Reich sur
le pangermanisme, il mon-
tre son 2irat visage, qui est ce-
,lui d'un conquérant. Son ambi-
J tion territoriale est plus grande
Que celle dont a jamais 'pu' ré-
ver Bismarck,
-i » Bien n'eût servi que la Po-
Jogne eût aujourd'hui fait une
l concession pour- Dantzig dp*
romain, tout l'Etat polonais'
été menacé d'effondrement.
Moralement et légalement, la
France et l'Rngleterre étaient
tenues d'assisier la Pologne.
L'honneur, de la Grande-Bre-
tagne et sa réputation interna-
tionale auraient été ruinés du
point de vue international si
elle avait déclaré forfait.
Et le remarquable journa-
liste qu'est Kusuyama expli-
que avec clarté à ses lecteurs
que la guerre a été hâtée par
.l'invasion brusquée de la Po-
logne par l'Allemagne
c Le Führer, ajoute-t-il, a été
mal conseillé par son ministre
des affaires étrangères Ribbsn-
trop, dont le caractère superfi-
ciet et suffisant a sous-estimé
la mentalité et la puissance de
l'Angleterre. Ribbentrop a déli-
bérément ignoré to2ctes les in-
s formations contraires aux sien-
-̃ nés qui sipnalaiént la fermeté
de l.'attitude anglaise.
Stéphane Lauzanne.
(Voir la suite en deuxième page)
En deuxième page
RÉSULTATS
DU TIRAGE
de la 15e tranche
DE LA LOTERIE
NATIONALE
g PROTECTION
de nos cathédrales
Une de la cathédrale de Strasbourg dont les richesses
artistiques disparaissent sous des revêtements protecteurs.
Les vitraux ont été enlevés, et placés en lieu sûr
(Visa de la censure
LES COMMUNISTES
DEVANT LA JUSTICE MILITAIRE
ET HORS DES MAIRIES ET SYNDICATS
CEUX QUI VEILLENT SUR LE FRONT
La garde au bord du Rhin.
(Visa de la censure n» 7.340).
Deux mandats d'amener ont
été lancés contre les députés
Ramette et Florimond Bonte
Des perquisitions ont eu lieu à leur domicile
DES ADMINISTRATEURS REMPLACENT
LES MUNICIPALITES ROUGES
M. Ramette, député communiste
du Nord (en haut), et M. Flori-
mond Bonté, député commu-
niste de la Seine.
Le gouvernement se devait de
mettre un terme à l'activité du
communisme en France. L'œu-\
vre est maintenant commencée
et ce sera un immense soulage-
ment pour tous les honnêtes ci-
toyens de ce pays. Le communi-
qué officiel du conseil des mi-
avistres avait été volontairement
muet sur les mesures envisa-
gées. Le Journal officiel d'hier
se chargea de les révéler.
Tout d'abord, la session par-
lementaire était close, ce qui
faisait tomber l'immunité par-
lementaire. Les deux signatai-
res de l'odieuse lettre du groupe
« ouvrier et paysan » en faveur
de la paix Hitler-Staline, MM.
Florimond Bonte et Ramette ne
sauraient échapper longtemps
aux recherches de la police.
Quant aux autres députés
inscrits au groupe et certains
affirment que ce fut sans leur
consentement ils sont convo-
qués chez le juge militaire pour
dire s'ils se solidarisent ou non
avec les signataires d'un docu-
ment qui constitue nettement
le délit d'intelligence avec l'en-
nemi.
Sans doute, leurs avocats s'ef-
forceront-ils de soutenir qu'une
lettre adressée au président de
la Chambre par des parlemen-
taires en cours de session est
un acte licite et purement inté-
rieur au Palais-Bourbon. Mais
l'argument ne vaut rien puis-
que le texte de cette lettre a été
rendu public par ses auteurs.
communiqué à la presse et
méme transmis à des agences
étrangères.
Mais bien d'autres décision,
importantes ont été révélée;
par le Journal officiel. Toute;
tes municipalités communiste:
de la Seine, de-Seine-et-Oise e
du Pas-de-Calais ont été dis-
soutes et, dès hier matin, des
administrateurs nommés par
l'autorité préfectorale ont pris
possession des mairies. Il n'y a
plus de « ceinture rouge au-
tour de la capitale avec tous les
moyens de pression et. 'même
offrait]
Et ce'-n'est qu'un premter pas.
Une nouvelle vague' déferlera]
aujourdhui qui emportera, no-
tamment, la municipalité de
Villeurbanne, la grande cité
rouge de la région lyonnaise.
Au total, trois cent dix-sept
municipalités communistes vont
disparaître en quelques jours
et, sur le plan de la propagande
électorale, de l'action politique,
la Troisiéme Internationale per-
dra ainsi une de ses plates-
formes les plus solides.
Enfin, le Journal officiel a
légalement annoncé la dissolu-
tion des puissants syndicats de
communes constitués dans le
département de la Seine pour
les eaux, le gaz, llélrctricité, les
pompes funèbres, l'octroi et le
personnel.
Là aussi, les communistes
s'étaient taillé la part du lion
et octroyé le moyen de satis-
faire leur clientèle électorale.
D'autres administrateurs ont
été désignés qui remettront les
choses en place.
On ne saurait trop féliciter
M. Albert Sarraut, ministre de
l'intérieur, de la clairvoyance et
de la fermeté dont il n'a cessé
de Jaire preuve en toute cette
af/aire depuis l'ouverture des
hostilités et la trahison stali-
nienne.
Laissons aux juristes le soin
de couper les arguments en
quatre sur les articles du code
susceptibles d'être retenus. Ce
sont là subtitités qui n'intéres-
sent pas l'opinion publique aux
heureS que nous vivons.
Des mesures s'imposaient et
tout permet de penser que les
opérations engagées hier ne sont
que le début d'un vaste coup de
filet destiné à mettre un terme
à l'agitation communiste dans
tous les domaines.
Il faut que justice soit faite et
que le communisme soit défini-
tivement extirpé d'un pays d'or-
dre, de bon sens et d'épargne
où il n'aurait jamais réussi à
prendre pied sans de coupables
complaisances.
s
s (Voir en 2e page notre compte
rendu des opérations de police
t et de justice militaire.)
Avez-vous remarqué que plus les menteurs mentent et plus ils lèvent le bras pour attester qu'ils
disent la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Quand Staline s'en va haranguer les « dirigeants » des organisations industrielles soviétiques,
il peut leur raconter n'importe quoi sa parole vaut celle d'un gangster. Mais il tient à jouer les hon-
nêtes gens. Et il leur dit sans rire
Rappelez-vous que la parole d'un bolchevik est une parole sérieuse.
Chez Hitler, c'est comme un besoin maladif d'ajouter le parjure au mensonge. Son premier grand
discours, comme chancelier (10 février 1933), est une attestation solennelle devant Dieu et les hommes
que « jamais son gouvernement ne mentira et ne trichera o. Et un de ses derniers discours, après l'an-
nexion de l'Autriche (le` mai 1938), est pour jurer respect au territoire de ses voisins.
Ce n'est pas là, clame-t-il, une phrase vide c'est notre volonté sacrée.
En fait de sacré, Staline comme Hitler n'ont guère que le mensonge. C'est leur seule religion.
NOUVEAU
RÉGIME
des loyers
Un décret-loi accorde de plein
droit aux mo6ilisés la rési-
liation des 6aax ou l'exo-
nération des trois quarts
da loyer.
Pour les non-mobilisés les mê-
mes avantages pourront être
consentis par les tribunaux.
Un décret paru hier matin au
Journad officiels règle les rapports
entre bailleurs et locataires en
temps de guerre.
En voici les principales dispo-
sitions
I. Mobilisés
Résiliation. Elle a lieu de
plein droit sur.demande adressée
par lettre recommandée au bail-
leur. Elle pourra donner lieu à
indemnité, en cas de travaux
exécutés à la demande du loca-
taire.
Réduction de loyer. Réduc-
tion de plein droit des trois quarts
du montant des loyers 1° pour
les locaux à usage d'habitation
2° pour les locaux à usage profes-
sionnel ou commercial lorsque la
profession ou le commerce ne sont
plus exercés.
Le bailleur a toutefois la faculté
d'établir oue le locataire est en
mesure d'acquitter la totalité de
son loyer ou une fraction supé-
rieure au quart
Pour les baux ou locations con-
tractés après le 2 septembre 1939,
les locataires mobilisés (armées
ou défense passive) des locaux à
usage professionnel, commercial
ou industriel, doivent, pour béné-
ficier def, la ïéductiôn, faire eux-
mêmes- la, preuve du préjudice et
dé 'la privation de jouissance su-
(Voir la suite en troisième page)
LES COMMUNIQUÉS FRANCAIS
5 octobre 1939.
COMMUNIQUE N° 63 (matin)
Actions intermittentes d'artillerie sur divers
points du front.
COMMUNIQUE N° 64 (soir)
Journée calme dans l'ensemble. Activité de
part et d'autre des éléments de reconnaissance sur
diverses parties du front.
La défense militaire hollandaise.
La possibilité d'inonder une partie du pays en ouvrant des digues constitue un dés
principaux moyens de défease militaire en Hollande. On a procédé récemment à
un essai d'inondation partielle pour s'assurer que le système est bien au point
et les régions inondées ont été inspectées par le lieutenant général baron Van
» Woorst Tot Voorst (à gaache sur notre photographie).
̃ (Visa de la censure n" 7.6001.
Rien ne doit être négligé
pour porter au maximum
nos moyens de combattre
Le sort de la bataille
dépend de nos usines
Un mois de guerre Si
quelqu'un avait dit qu'il pas-
serait sans qu'une grande ba-
taille ait lieu quelque part sur
nos frontières, personne ne
l'aurait cru.
Il y a bien eu la campagne
de Pologne, brutale et fou-
droyante, mais elle s'est dé-
roulée et terminée dans des
conditions anormales.
Que deviennent dans tout
cela les règles de l'art mili-
taire ? Sont-elles infirmées,
sont-elles confirmées ?
Ce n'est pas à nous d'en
discuter. Mais il faut retenir
les faits qui peuvent aider
chacun à comprendre ce qui
se passe ensuite, chacun a'
sa place fera avec plus de cœur et plus intelligemment
ce qu'il peut faire pour que ça se passe bien.
Il est déjà certain qu'on ne s'est pas trompé sur l'avia-
tion et sur les chars d'assaut. Ils ont joué en Pologne un
rôle plus important encore qu'on ne le prévoyait. Par-
tout où ils pourront conjuguer leur action elle sera
infiniment redoutable. Une des préoccupations capitales
du commandement sera de tout tenter pour désunir et
dissocier l'attaque aérienne et l'attaque des unités méca-
niques.
Une constatation rassurante, c'est que nos avions
modernes de première ligne et nos chars d'assaut ont révélé,
à l'épreuve de la bataille, des qualités de maniabilité et
d'endurance et une aptitude au combat remarquables. Il
faut bien faire comprendre aux usines qui doivent main-
tenant assurer après la qualité la quantité, qu'en défini-
tive le sort de la bataille est entre leurs mains.
Comme il ne faut pas mettre en doute la valeur des
engins ennemis, rien ne doit aussi être négligé pour porter
au maximum la qualité et le rendement des moyens de
combattre les chars et les avions. On peut tenir pour
certain que d'ici peu de temps ces moyens auront été
perfectionnés et complétés. Il n'y a pas d'exemple que la
défense, lente à se mettre en train, n'ait pas découvert le
moyen.de paralyser une arme nouvelle. Il s'agit d'être les
premiers à l'utiliser. '• ̃̃̃/
Enfin, il faut aussi et peut-être surtout, retenir ceci le
soldat le plus brave, s'il n'a que sa poitrine à opposer au
matériel moderne, ne peut que se sacrifier héroïque-
ment par contre, ce maté-
riel exige, pour être efficace,
d'être servi et utilisé par un
personnel d'élite.
Tout cela indique déjà que
la bataille sera plus dure en-
core que l'on ne l'imaginait
Dieu merci, le soldat fran-
çais possède au plus haut de-
gré ces vertus, et son moral
repose sur une conviction
profonde et sincère qu'il se
bat pour une cause juste. Il
n'est pas de discipline ou de
sacrifices que l'arrière ne
doive accepter et rechercher
pour. rendre la tâche du front
moins rude.
Jean FABRY.
Le chancelier Hitler observant à la jumelle pendant son séjour
d'inspection en Pologne visa de la censure n» 7.3021
HITLER
parlerait
aujourd'hui
Le F ü h r e défendrait
d e v a n le Reichstag
sa nouvelle politique
avec les Soviets.
FRONTIÈRE suis.se, 5 octobre.
Téléph. Matin, L'offeiisive de
paix étant toujours au premier
plan, le Führer, de Karlsruhe an-
nonce que le chancelier Hitler dé-
fendra vendredi devant le Reichs-
tag un plan tel qu'il l'a conçu
d'accord avec la Russie.
Cette fois-ci l'Italie est discrète-
ment passée sous silence, car,
d'après ce que l'on sait, M. Musso-
lini n'entrerait qu'à contre-cœur
dans les vues du chancelier alle-
mand.
En revanche, d'après le même
journal, le nouvel ami le plus sûr
du Führer est Staline.
[D'après l'agence Radio, le discours de
Hitler n'aura lieu que demain, d Berlin,
landia que. d'après l'agence Fournier, le
Reichstag se réunirai; aujourd'hui, à
Dantzig.]
Coquetterie nécessaire
DANS Paris, qui se remplit de
noûveau; les femmes semblent
résolues à garder une tenue demi-
sportive qui rappelle beaucoup
plus la campagne d'où elles vien-
nent, qu'elle n'embellit la ville
qu'elfes habitent. Est-ce parce
qu'une certaine sévérité de mise
leur parait devoir s'associer au
port du masque ?
Bien entendu, il ne convient ni
de verser dans des dépenses ex-
cessives, ni de faire preuve d'une
coquetterie de mauvais aloi. Mais
il ne faut pas non plus tomber
dans l'excès contraire. La beauté
de Paris est faite de la beauté, de
l'élégance des Parisiennes.. La
beauté, l'élégance des Parisiennes
font vivre des milliers d'autres
femmes. Chaque chapeau que l'on
se refuse quand on pourrait l'ache-
ter, condamne une ouvrière, une
apprêteuse au chômage.
Lésiner sur l'achat d'une ro-
be, c'est ôter l'aiguille'- des doigts
d'une midinette, priver les ven-
deuses et les essayeuses de ressour-
ces, anémier mortellement la ma-
gnifique industrie de grâce et de
propagande qu'est la couture fran-
çaise. C'est atteindre les petits
mplois accessoires, affamer le li-
vreur, le groom et plonger dans
'angoisse les mobilisés qui ont
besoin de savoir que les membres
de leur famille ont pu garder l'em-
ploi qui les faisait vivre.
Donc, achetez chapeaux, robes,
fourrures, gants, bas, souliers, o
'Parisiennes. Et ne vous en plai
gnez pas. La pénitence est douce.
Germaine Beaumont.
La capitale
sans
malfaiteurs
LES « MAUVAIS GARÇONS »
SONT RASSEMBLES AU
Jamais l'indice de la
criminalité n'a été
qu'aujourd'hui. i
Depuis le début de la guerre, Pa-
ris connaît une sécurité, une tran-
quillité frappantes. PI îs de cam-
briolages, ni de crimes crapuleux I
depuis un mois. Pas un sac à main
arraché dans l'ombre profonde des
avenues abandonnées à la nuit. Ja-
mais les commissariats, débordés
par les besognes de la défense pas-
sive, du contrôle des étrangers, des
facilités, ou plus exactement des
difficultés de circulation, n'ont eu
moins à s'occuper des mauvais gar-
çons. Les jaloux et les furieux, de
leur côté, ont rengainé, semble-t-il,
leurs sentiments homicides. Il n'y
a plus guère que les fous à ensan-
glanter encore la rubrique des faits
divers.
Le commerce f rançais
doit assurer
la reprise économique
On commettrait une erreur
si on croyait que, dans le gigan-
tesque conflit qui sévit actuel
lement, il s'agit uniquement de
faits militaires. Ceux-ci ont ur,
relief évidemment primordial.
mais ils n'excluent pas la dé
fënse économique qui jouera
certainement un rôle très im
portant. Tout pays diminué
commercialement sera forte
ment handicapé dans sa lutte
contre l'adversaire.
Le commerce tout entier doit
faire les plus grands efforts
pour intensifier la reprise le
luxe,-en particulier, doit con-
quérir de nouveaux débouchés
l'étranger Or, d'après un re-
censement organisé par le co-
mité extra-parlementaire d'ac-
tion et de vigilance économi-
que présidé par M. Louis Roi-
lin, la physionomie actuelle de
Paris apparaît surtout sous
l'angle de ses magasins fermés.
La prestigieuse cité, la capitale
du monde la plus renommée
pour la présentation artistique
STADE ROLAND-GARROS.
aussi faible à Paris
Il serait imprudent d'attribuer
cette pause de la criminalité à un
élan patriotique qui aurait porté
dans les rangs de l'armée tous les
malfaiteurs patentés. A vrai dire,
cambrioleurs, escrocs, trafiquants
de stupéfiants ou de galanterie
n'ont pour la discipline militaire
qu'un penchant restreint et connais- j
sent et pratiquent tous les procédés j
de médecine préventive qui permet- i
tent à un solide gaillard de se
faire reconnaître une maladie in-
curable par.les majors des com-
missions de réforme.
,Voir la suite en troisième page)
M. CHARLES MEYER
directeur de la police judiciaire
Le correspondant militaire
du « Matin » aux armées
Le Matin aura, désormais, )
comme correspondant de guer-
re aux armées. M. Charles Tar-
dieu. rédacteur parlementaire.
Parti simple soldat en 1914, et
promu successivement, au feu,
jusqu'au grade de capitaine
d'infanterie coloniale, blessé,
trois fois cité. Croix de guerre,
officier de la Légion d'honneur,
M. Charles Tardieu s'est fami-
liarisé avec la conduite des <
opérations, d'abord en combat-
tant, puis comme informateur
militaire à la 4e armée de Gou-
raud et à la 6' armée de Mi- •
cheler. Ecrivain clair et précis,
dont on a pu apprécier la qua-
lité par ses commentaires du
communiqué, Charles Tardieu
est vice-président de la société
des gens de lettres et secrétaire
adioint de l'association des écri-
vains combattants.
de ses vitrines: confiseurs, bot-
tiers, couturiers, parfumeurs,
maroquiniers, orfèvres, bijou-
tiers, 'et combien d'autres en-
core, voit son activité sensible-
ment compromise.
En effet, que s'est-il passé
depuis le septembre 1939 ?
Quel a été l'état d esprit de nos
détaillants ? Nous parlons bien
entendu des non-mobilisés.
D'après les chiffres que nous
avons sous les yeux, beaucoup
ont reculé devant les graves
responsabilités que le manque
momentané de clients leur fai-
salt courir Ils ont pensé au
loyer à la patente, aux divers
impôts. Ils ont, à juste raison
d'ailleurs, envisagé avec crainte
l'obligation d'avoir à supporter
de pareilles charges sans es-
poir d'atténuation, et ont cessé,
dans la plupart des cas. toute
exploitation.
La fédération pour la défen-
se des industries d'art constata
l'arrêt à peu près total, ainsi
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