Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-07-30
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1937 30 juillet 1937
Description : 1937/07/30 (Numéro 19488). 1937/07/30 (Numéro 19488).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k585676v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/07/2008
?<4ff
LE MATIN
Vendredi 30 Jùfflèf 1937 ̃̃
Harry-Bàur et Georges Rigaud dans « Sarati le terribie
au cinéma Madeleine
Recrudescence de l'exportation
Grosse année d'exportation que
̃ 1937. Non pas, héLas' en ce qui cpn-
cerne les marchandises, qui 'accu-
dans les' statistiques
,,¿trimestrielles, un déficit assez, la-
"•" mentqblé râaïs les stars exportées
.sont en .augmentation. Hollywood et
'misé sur la faune française, si j'ose
m'exprimer, ainsi. Et dès qu'une co-
médienne est photogénique, dès
qu'un acteur a prouvé son, talent; les
producteurs, les agents, les avocats,
'représentant les, firmes, se ruent
comme.la misère sur le
^tvre monde. C'est ainst que nous
[Javons vu successivement Charles
Boyvey, Germaine Aussey mettre des
pieds légers sur .les passerelles des
transatlantiques -et après avoir pris;
•inutilement d' 'aiUeu/fy dps leçons
d'élocutîon dans un vçrre. de lampe
afin d'acquérir le 'précieux accent
yankee, débarquer à Hollywood Ie
cœur chargé d'espérance et les bras,
='=de fleurs. On nous annonce mainte-
m nant l'exode de DanieUe Darrimx,
d'Annabella,* de Mireille Balin et
d'une quasi inconnue Michelle Mor-'
.gan, sur qui les Californiens^ ont
joué six mois avant-la course. Der-
l nièremelit Georges Rigaud, jeune
premier élancé, a franchi la mare
'aux harengs et les gpns bien ipfôr-
;més ne nous cachént point qu'il sera
̃: incessamment le partenaire de • Mdr-
-lèrie Dietrich. ̃
Comme cette fleur' '"du jardin,
̃h d'Allah 'vient d'arriver Paris et
qu'elle compte huynei -pendant 'ifuel-
0 aue temps l'tLir du Tyrol.et se,cônsa-
f- -crer aux joies de la famille cet « in-
1 cessamment risque, de recevoir. des
i rallonges. On sait, en effet, ,que les,
̃ nouveaux arrivants doivent subir un
régime: à La fois, physique -et moral
¿ :et qu'ils doivent attendrent la-bas
dans le jeûne, l'abstinence et la ri-
chesse, que la matière grise de
"quinze écrivains, hongrois, croates,
anglais, autrichiens;1 et quelquefois
-.américains, se soit transformée en
un sujet de film. Ces travailleurs du
.:istylo, étant pavés la semaine; les
vedettes ont le tev\ps d'attendre.
''Maintenant à cause de cette prolifi-
cation de stars françaises, elles
pourront organiser des équipes de
belote; ou de crochet, à condition
que les jeux de cartes et les ouvra-
g es de dames ne leur fussent pas
-interdits par leur contrat.
Au pays natal les "mouchoirs sont
-,gonflés comme des focs, par lab'rise
du désespoir. Nous avons perdu, avec
ces messieurs-dames notre raison de
vivre et de cinématographier. Voi-
̃"ve IL était grand temps de songer, à
la formation d'équipes jveuves.' Touè
l'Xes réalisateurs visaient avec leurs
e cameras, ces rarissimes étoiles. qn
îes- désirait -si -ardemment, qu'elles
« jp' avaient pas le cœur de refuser dix
-engagements. Elles chevauchaient
i simultanément d.eux films mais.
d'étaient les metteurs en scène qui
-restaient l'arrière-train entre deux
selles.
Ereinfées par cette manière de
T'CQntenier tout le monde et' leur,
̃f- compte en banque, elles présen-
taient,- malgré ïèuï, jeunesse' dés
l maine, sur l'écran:' quatre-, fois: les
'lents. Remercions donc 'les "Améri-
cains de leur éclectisme, ils- vont
permettre à nos prospecteurs de:dé-
couvrir des talents inédits, Et lbrs-
que nous aurons, lancé ces, nouvelles
constellations, l'instant où les exi-
gences de leurs imprésarios ou de
leurs compagnons deviendront
agressives, nous les repasserons aux
Hollywoodiens, quitte à chercher
encore, chercher toujours.
Pierre-Gilles Veber.
DANS LES STUDIOS
A Joinville On continue La Mort
du Cygne et Les Nuits blanches de
Saint-Pétersbourg.
A Billancourt On termine Les
LA Villetie On: commencé: Etes-
vousj; jalouse?
PORTE DES TERNES On continue Un
Soir à Marseille.
A Courbevoie On tourne Titin des
Martigues.
Rire Prançois-I" On tourne For-
faiture.
A K(euilly On commence Un Pé-
jeuner de Soleil. '•
̃- PixtsE Clich-s: On continue ^Miarka,
la Fille l'ourse.
A Épinay On termine L'AMM.
wv Sacques de Baroricelli va tourner
l'Imperatrice de la nuit, d'après }e ro-
man-de Maurice Dekobra.
vyv G.-W.- Pabst tournera prochaine
ment un film d'après l'ceuvre de O.-P.
Gilbert, Shangat, Çhambard 'et Cie. m
Tania Fédor et Jean Weber dans « La Tour de Nesle » au, Rex
JEAN BENOIT-LEVY REALISE « LA MORT UU CYGNE »
Depuis trois ans, Jean Benoit-Lévy
pense à La mort du cygne Il tourne
actuellement cette œuvre dont il a dé-
composé par avance tous les rouages
et que maintenant il reconstruit pour
C'est là, sans doute, le secret du
rythme, de la vie intense de ses réali-
sations. Rien n'y est laissé au hasard.,
Attachées'à l'expression du réel, l'émo-
tion et l'intelligence ont contribué cha-
cune à fixer les images. Aussi, est-ce
sans précipitation, mais sans négligence:
qu'il dirige les prises de vues.
Tandis.que l'habilleuse met au point
les charmants costumes bruns et roses
sertis de fil d'or d'une véritable nuée
d'abeilles et de bourdons, qui ne sont
autres que les petits, rats du corps de
ballet de l'Opéra, Jean Benoit-Lévy veut
bien nous dire quelques mots sur La,
mort du cygne.
J'ai toujours essayé de traduire,
dans mes films, un grand sentiment la
bonté, dans La maternelle les problè-
mes que posent la vie à la jeunesse
actuelle dans Hélène. Je pensais depuis
longtemps aussi, construire, un film
sur, l'amour du métier cette base de la.
société. N'est-ce pas dans l'action; dans
Virginia. VVeidler est ïihè ..esBifigle interprète de Ville de l'or »
'Il au Cinéma Normandie
consentie au devoir quotidien, que l'on
réalise cette harmonie entre la nature
et) l'idée qui ne se peuvent séparer sans
que l'art, comme la vie, soit détruit.
» Aucun métier aussi bien que la
danse ne m'a paru concrétiser cela. Au-
cun n'exige plus d'abnégation, plus de
patients efforts. Je souhaitais, donc faire
vivre à l'écran ce milieu, et la lecture
de la nouvelle de Paul ,Morand, La mort
du' cjgne vint donner corps à ce sou-
hait.
» Je ne voulais, pour interpréter ce
film; que des danseuses. Par conséquent,
toute vedette de l'écran se trouvait
exclue. C'est ainsi que j'ai confié les
trois premiers rôles à ;rois danseuses
Mlle Mia Slavenska, qui vient de se
faire connaître à Paris, par un récital;
Mlle Chauviré, de l'Opéra, -et la petite
Janine Charra.
» J'ai autour d'elles les petits rats de
l'Opéra qui, en dehors des ballets, pren-
nent également une part importante à
l'action.
'Trouvez-vous difficile de diriger des
interprètes aussi novices dans 1'art-dra-
Au contraire, c'est un plaislr do
modeler une matière aussi neuve. Je
préfère même, exception faite de quel-
ques artistes qui savent QUbUermleur
métier de théâtre, avoir affaire. à, des
interprètes qui n'ont jamais, joue et je
me garde bien de donner l'avance
un texte s'il était appris, j'aurais
perdu cette qualité de' spontanéité, de
vérité à laquelle je tiens essentiellement.
Ce qui compte pour moi chez une inter-
prète, c'est sa sensibilité.
» Les dialogues sont de Paul Morand.
Serge Lifar a ordonné la chorégraphie
du film et M. Szyfer s'est occupé de
1 orchestration.
» J'éprouve le plus vif plaisir à tra-
La 5e Exposition internationale
d'art cinématographique de Venise, à
laquelle, cette année, participent de
nombreux pays, va s'ouvrir le 10 août.
Outre la France, l'Italie, les Etats-Unis,
l'Angleterre, l'Allemagne, grands pro-
ducteurs de films, l'Autriche, la Hon-
grie, la Pologne, la Tchécoslovaquie,
lîEgypte, l'Inde et la Suisse présente-
ront leurs meilleurs films.
vailler avec M. Benoit-Lévy, nous dit
Serge Lifar. Il y avait longtemps ,:que
je désirais voir réaliser un film sur la
danse. Notre art. en dépit de son an-
cienneté en est encore réduit à la tra-
dition orale avec toutes les défaillances
qn'elle comporte. Le cinéma seul peut
fixer ce qu'un schéma même rie ferait
que traduire tout à fait imparfaite-
ment. J'ai donc essayé de transcrire
dans ce film les deux aspects de la
danse, celui du ballet traditionnel, et
celui de la création dansée. Le rêve
de da danseuse est "-onçu pour être
projeté au ralenti, c'est-à-dire tout à fait
specialement pour l'écran. C'est M. J.-E.
Szyfer qui a orchestré cette danse, ainsi
que celle de la Mort du cygne., com-
posée sur la musique de Chopin. »̃
Cependant, un déllcleux :essaim
d'abeilles vient de sortir de sa ruche
et dessine sur le plateau de mouvantes
arabesques. Deux d'entre elles ont pris
leur vol; ce qui ne semble pas, pour
l'une tout au moins, aller sans quelques
inconvénients. tandis que « la reine »
et « le gros bourdon » dansent avec une
grâce charmante des pas déjà savants.
M. J. Renault.
Une silhouette espiègle et charmante
de.servante créole, dans Toi c'est moi.
marqua les débuts d'Anaclara à l'écran
et soulignait un talent d'une vie éton-
nante et d'un réel dynamisme cinéma-
tographique.
C'est avec un égal plaisir qu'on la
revit dans Les, perles de la couronne,
de Sacha Guitry, où elle était une des
détentrices passagères de ces perles
désormais célèbres.
Souriante, pleine d'entrain, Anaclara
nous dit comment elle est venue, au
cinéma.
À la pension, je ne rêvais déjà que
de spectacles, et ceux que nous organi-
sions pour quelque solennité -étaient ma'
plus grande joie. Je fus chargée plus
tard, pour une vente de charité, de faire
le boniment, pour attirer les acheteurs,
et c'est là qu'on me conseilla d'essayer
de faire du cinéma. J'eus l'occasion de
rencontrer René Guissart, et il voulut
bien m'engager pour Toi c'est moi..
Il Je viens de tqurner dans L'esca-
drille, sous la direction de Max de Vau-
corbeil, un rôle plein de vie et que j'ai
joué avec un vif plaisir. J'aime, dans la
comédie, les deux extrêmes :·le rire ou
les pleurs mais les rôles espiègles,
plein de mouvement, où la mimique
joue un, rôle important, me plaisent
particulièrement. Uri des attraits du ci-
néma est également pour moi dans ce
renouvellement continuel des sujets, ce
qui. le rend si vivant.
Il Je vais tourner «ions Le chemin de
lumière, le personnage d'une Tahitienne
convertie, et je tourne actuellement dans
le Compositeur du dessus, où je suis
la femme de chambre de' Jeanne Hel-
bling, un vrai rôle de boute-en-train.
wv Abus de confiance est le dernier
film tourné en France, cette année, par
Danielle Darrieux. Notre vedette partira,
le mois prochain pour Hollywood, pour.,
revenir en janvier.
Joan CrawforïT et William Powell dans « La Fin de Mme Cheyney?»
au Cinéma des Champs-Elysées
Les nouveautés
Les écrans parisiens présentent- cette
'semaine sept nouveaux films dont trois
français, deux américains, un anglais.
Au cinéma Madeleine, Saraii le'ter-
Zible, film français, réalisé d'après le
roman de Jean Vignaud, misé en scène
4' André- H'ugon.. La distribution réunit
Harry Baur.. Georges Rigâud,' Dalio,
Jean Tissier, Gçanval, Jacqueline Lau-
rent, Rika Radifé, Jeanne Helblirig.
Au Paramount, Mon député et sa
jemme, film français, comédie gaie, réa-
lisée par Maurice Cammage et interpré-
tée par ̃: Pauley, Tramel, Suzanne De-
helly, MireiLe Perrey, André Roanne,
Jeanne Fusier-Gir, Ginette Leclerc,
Sinoël. Jean Gobet.
Au Rex. la Tour de Nesle, film fran-
çais réalisé d'après l'oeuvre célèbre de
Frédérir Gaillardet et Alexandre Du-
mas, adaptation et' réalisation 'de Gas-
ton Roudès La distribution réunit
Tania Fedor, Jean Weber de la Comé-
die-Frànçaisë, Jacques Varennes, Nico-
las' Àmatb, Jacques Berlioz, Robert.
Ozahne et Aléxâttdre Renault.
Au cinéma des Champs-Elysées, la
Fin de Mme Vheyney' film américain en
version, originale, avec sous-titres fran-1
çais. Réalisationlawski.. L'interprétation /éuhft Joan
Crawford, William Powell', Robert
Montgomery, Frank Morgan, Jèssie
Ralph.
Au Normandie,, if qtch aux Etoiles
(When is your Wrihdjay) .Mm. américain, j
en version originale. avec sous-titres
français. Cette .réalisation pleine de
gaité est' mise en scène par Harry Beau-
mont et interprétée par Joe E. Brown,
Marian JMarsh, Fréd Keating,, Edgar
Kennedey.̃̃̃
,Ville 'de l'Or- (The- outcasts of the
Potier Fiat),' film américain en -version
so,us-titr.es, français^Cette
réalisation qui 'évoque la première
ruée, vers, l'or 6^,18,5.0.,?^ mise en scène
par Chri^ty Càbânnè" et interprétée par
.'Rjreston;. Poster,Jean Muirf .yiriginia
Weidleri Van Heflïn, Margareti ïrving,
Monte Blue. '̃?•('
A l'Aubert-Palaçe,' la Route ,dês.erte
(Lonely Roàd), film anglais en version
originale a-vec sous-titres français. Ce
film policier est une réalisation de Jane •̃•
Flood. L'interprétation réunit Clive
Brook, Victoria ;Hopper, Charles Sar- j
rell, Lawrence.. Hanr.ey et Frédéric
Peisley. '̃̃
w Jean Kemm, tourne Liberté d'après
un scénario de Dupuy-Mazuel, avec
Maurice Escand,eei' Germaine Rouer,
On tourné .Un. déjeuner de soleil,
d'après la pièce d'André Biràbeau, avec
Gaby Morlay,, Jules Berry et Larquey.
( 47 Feuilleton du MATIN du 30 juillet 1937
ANDRÉ APMANpy^
Une crainte le prit d'avoir 3fa.lt un autre cha-
grin. iElle «lut «»r ses lèvres le nom d'AUan et
l'arrêta '• ••».. y' ';̃
Il sait que Je suis là. Cest lui qui m'a encou-
'¡ragée demande.rama mutation, ir est guéri, mais
11 -a fait reculer son cpngé pour que je puisse vous
Soigner. ̃.̃̃:̃.}'̃̃'̃̃'̃ •' "'̃
Elle souriait,parmi ses larmes.' Le Preu',avait_
-"ides tas de choses » dans la gorge.
""̃ Saily. voûlez-yous' me: donner- la main ?
Oh! de grand cœur!
'̃ II la saisit entre ses mains diaphanes. et y posa.
ÎBes lèvres, humblement, respectueusement."
-r- Si cela dépend de la sincérité d'un vœu,,
""îtous serez heureuse, Sally.
̃̃̃ Elle fit oui » et se détourna pour- s'essuyer
;'3es yeux. Puis elle lui rendit son, courageux sou-
"rire '̃̃
;r –Je vous promets de rendre. Allan heureux.
dit-elle: il le 'mérite.
;n Infinlmenjb, Sally. Bien plus que moi!
Toutes reproductions interdites en tous ptiys. Càpy-
rtghi by Aridré~Afmandy 1937.
Elle eut une. petite moue tirjste. En pensant au
bonheur, les 'hommes :ne pensaient qu'à eux! Mais,
èllé avait entendu tant de choses pendant, que le
blessé divaguait dans la nuit, et tant de fois le
même nom! Elle n'avait plus d'illusions.
Il est '.venu des tas de gens prendre de vos
nouvelles, dit-elle;' des femmes principalement.
C'est étonnant ce que, les femmes s'intéressent à
vous depuis, que vous êtes blessé.
Il compulsa hâtivement les cartes qu'elle lui ten-
dalt,' puis' les: posa sur la table de nuit, un peu
déçu, mais résigné. Pouvait-il raisonnablement
espérer d'une grande dame ou'elle vint voir à
l'hôpital un simple superintendeni?
Il rappela Sally qui s'était dé,tournée
r -–Dépuis combien de temps suis-je ici?
Tout, près de trois semaines.
La durée de la nuit dont il sortait l'épouvanta
V-. 'Et 'pendant tout ce temps vous êtes restée
OUI; cela' valait- aviez le. délire;-
et. Vous revenez; de très loin, vous savez.
̃ Le. Preu était infiniment ému. Elle n'avait plus
aucune illusion à se faire, ,'et pourtant elle était
grâce à vous.
Oh! grâce àc moi?.
Oui, grâce à vous.. Vous êtes une brave fille,
Sally; une brave filie et un grand coeur. Allàn
mérite son bonheur.
Mais c'est à vous qu'il le devra.
Il redouta une allusion pénible, mais elle sou-
riait doucement
Otibliez-v.oiis que je vous dois la vie?
» Quoi?' dit-il, vous savez cela? ,̃
--de le -sais et d'autres le savent. Croyez-vous,:
obtenu sans cela l'autorisation de vous..
soigner?
Il se rasséréna. Non, ainsi présentée, Allan
n'avait pu prendre ombrage de l'intervention' de
Sally, et son. bonheur demeurerait intact.
Et Carnehagh? demanda-t-il.
Le regard de Sally se voila de mélancolie
Notre pauvre Pat est parti/ Lui aussi était
un ami, un vrai. Je l'aimais.-bien.
Le Preu ne la détrompa pas. L'égaré avait assez
chèrement racheté le droit, d'être considéré par
elle comme un ami.
Il, vous aimait aussi, Sally..Bien plus que
vous ne supposez.
Elle ne répondit rien, mais il vit qu'elle le savait
et qu'elle le plaignait d'un mal qu'elle: connaissait
bien' II- la pressa gentiment de partir •
Je n'ai plus le droit de vous garder, Sally. Je
suis un homme, bien portant.
;_Ph! bien peut-être. A
condition de ne pas abuser des visites des belles'
dames. ̃- ̃ ̃̃̃• "̃'̃-̃"
"v– Les belles dames n'apportent que des. fleurs.
Vous, vous m'avez' apporté la pitlë.
-Cela a parfois-moins de.prix. Pourrai-je re-
venir vous voir avec mon père?
Pouvez-vous me. le demander?
Elle rougit beaucoup
Pourrai-je venir avec. mon mari?
Radieux, il lui prit les deux mains
–Sally! chère petite Sally! C'est pour quand?
J'avais' fixé le jour, à votre première côtelette.
'̃•• Qu'on m'apporte un gigot tout de suite, que
je, le dévore!
D allait un peu vite en besogne et toussa. Elle
le recoucha sagement et le borda
Adieu, Pierre.
Au revoir. ange.
Rapide, elle.:Se peneha. vers lui et lui 'effleura
les deux foues de ses lèvres furtives.
Rendez-les à Annie!' dit-elle en s'enfuyant.
Ainsi que chaque jour entre 16 et 17 heures, les
cumulus envahirent le ciel et une averse .torren-
tielle vernissa le jardin du club.
C'étaient les dernières pluies. L'été austral tirait
à sa fin. Avril allait ramener la sécheresse et ;les
tempêtes de Poussière, Le Preu regardait de son
lit ruisseler l'ondée sur les vitres, aussi certain de
la proche embellie que des visites qu'allait lui ra-
mener la soirée, généralement douce et claire.
C'était un rite. Sa blessure fermée, une atten-
tion du consulat de France lui avait valu son
transfert dans ce pavillon du club français où
s'achevait sa convalescence,, et chaque soir, à
l'heure du thé, les relations de Mme de Langlebert
se faisaient moins un devoir qu'un plàlsïr 4e ;venir.
lui tenir un instant compagnie. "̃-
Physiquement, il se portait-aussi bien que pos-
sible après une pareille secousse. Un renouveau de
sève gonflait ses veines anémiées et lui refabri7
quait des légions de globules rouges. L'inaction ne
lui pesait point. Choyé, adulé, dorloté .par tout ce
que Johannesburg comptait de sympathies fran-
çaises, sa nonchalance naturelle se fût fort bien
accommodée de cette vie végétative,' s'ir àva'it pu
chasser de son esprit la morne préoccupation du
lendemain.
Mais plus encore que cet âpre souci, un regret
demeurait en lui, une dolente du çœùrquir con-
servait secrète et ne combattrait pas. Car si de
jolies visiteuses, autrefois rencontrées dans les sa-
lons du consulat, se disputaient le soin de le dis-
traire, si Fairweather. un Pairweathex -Insolem-
ment heureux, lui avait amené avant leur départ
pour les Falls une Sâlly encore un peu .endolorie"
peut-être. mais qui semblait en sômme s'accou-
tumer sans déplaisir à sa nouvelle condition, celle
I dont la seule' présence eût achevé sa guérison,
Annie, n'était -jamais 'venue.
Sachant qui elle était,'il ne le lui reprochait
pas. Mais se fût-elle compromise en faisant sim-
plement prendre.de ses nouvelles?
La pluie avait cessé..Un rayon de soleil diâmànta
le jardin. L'heure des visites approchait. Bohgo, '̃̃
qui avait repris son service auprès de lui, tira de
la fameuse malle-armoire un « pyjama de récep-
tion
Savait-on jamais?.
.Mrs Jorissen était-ce jour-là en beauté. La
hausse dès valeurs minières avait donné un coup
de fouet au commerce de luxe, et les autos amé-
ricaines se vendaient comme des petits pains. Elle
ne tarissait pas d'éloges sur la politique économi-
que du gouvernement de -l'Union,
.'Sterlet avait aimablement blagué son incons-
tance». Ruth Janesich s'était contentée de sourire
en regardant ses bracelets. Son diamantaire de
mari, estimait lui aussi' que la dévaluation avait
du bon: Mais Le Preq. n'était pas en train et cet
optimisme béat. dont il connaissait le revers,
l'avait quelque peu agacé. Mrs Jorissen s'inquiéta
Qu'a donc notre « héros >? On le dirait tout
Chiffonné.
Il a que nous le fatiguons, 'diagnostiqua Ster-
let en consultant sa montre. N' Tabliez pas .que
nous avons ce- soir un- tralala; au consulat.
Mais Mrs Jorissen s'accrocha Elle avait tout le
.temps de passer une robe pour le dîner des Lan-
glebert.
-r Quel dommage que vous n'en soyez pas, ml-
nauda-t-elle. C'aurait été si amusant.dè m'occu-
vNâtré de:yous'privèr de Ce .petit .plaisir sou-
rit Le P-ireu en laissant voir.un .peu dè lassitude.
(A sutvre.),
LE MATIN
Vendredi 30 Jùfflèf 1937 ̃̃
Harry-Bàur et Georges Rigaud dans « Sarati le terribie
au cinéma Madeleine
Recrudescence de l'exportation
Grosse année d'exportation que
̃ 1937. Non pas, héLas' en ce qui cpn-
cerne les marchandises, qui 'accu-
dans les' statistiques
,,¿trimestrielles, un déficit assez, la-
"•" mentqblé râaïs les stars exportées
.sont en .augmentation. Hollywood et
'misé sur la faune française, si j'ose
m'exprimer, ainsi. Et dès qu'une co-
médienne est photogénique, dès
qu'un acteur a prouvé son, talent; les
producteurs, les agents, les avocats,
'représentant les, firmes, se ruent
comme.la misère sur le
^tvre monde. C'est ainst que nous
[Javons vu successivement Charles
Boy
pieds légers sur .les passerelles des
transatlantiques -et après avoir pris;
•inutilement d' 'aiUeu/fy dps leçons
d'élocutîon dans un vçrre. de lampe
afin d'acquérir le 'précieux accent
yankee, débarquer à Hollywood Ie
cœur chargé d'espérance et les bras,
='=de fleurs. On nous annonce mainte-
m nant l'exode de DanieUe Darrimx,
d'Annabella,* de Mireille Balin et
d'une quasi inconnue Michelle Mor-'
.gan, sur qui les Californiens^ ont
joué six mois avant-la course. Der-
l nièremelit Georges Rigaud, jeune
premier élancé, a franchi la mare
'aux harengs et les gpns bien ipfôr-
;més ne nous cachént point qu'il sera
̃: incessamment le partenaire de • Mdr-
-lèrie Dietrich. ̃
Comme cette fleur' '"du jardin,
̃h d'Allah 'vient d'arriver Paris et
qu'elle compte huynei -pendant 'ifuel-
0 aue temps l'tLir du Tyrol.et se,cônsa-
f- -crer aux joies de la famille cet « in-
1 cessamment risque, de recevoir. des
i rallonges. On sait, en effet, ,que les,
̃ nouveaux arrivants doivent subir un
régime: à La fois, physique -et moral
¿ :et qu'ils doivent attendrent la-bas
dans le jeûne, l'abstinence et la ri-
chesse, que la matière grise de
"quinze écrivains, hongrois, croates,
anglais, autrichiens;1 et quelquefois
-.américains, se soit transformée en
un sujet de film. Ces travailleurs du
.:istylo, étant pavés la semaine; les
vedettes ont le tev\ps d'attendre.
''Maintenant à cause de cette prolifi-
cation de stars françaises, elles
pourront organiser des équipes de
belote; ou de crochet, à condition
que les jeux de cartes et les ouvra-
g es de dames ne leur fussent pas
-interdits par leur contrat.
Au pays natal les "mouchoirs sont
-,gonflés comme des focs, par lab'rise
du désespoir. Nous avons perdu, avec
ces messieurs-dames notre raison de
vivre et de cinématographier. Voi-
̃"ve IL était grand temps de songer, à
la formation d'équipes jveuves.' Touè
l'Xes réalisateurs visaient avec leurs
e cameras, ces rarissimes étoiles. qn
îes- désirait -si -ardemment, qu'elles
« jp' avaient pas le cœur de refuser dix
-engagements. Elles chevauchaient
i simultanément d.eux films mais.
d'étaient les metteurs en scène qui
-restaient l'arrière-train entre deux
selles.
Ereinfées par cette manière de
T'CQntenier tout le monde et' leur,
̃f- compte en banque, elles présen-
taient,- malgré ïèuï, jeunesse' dés
l maine, sur l'écran:' quatre-, fois: les
'lents. Remercions donc 'les "Améri-
cains de leur éclectisme, ils- vont
permettre à nos prospecteurs de:dé-
couvrir des talents inédits, Et lbrs-
que nous aurons, lancé ces, nouvelles
constellations, l'instant où les exi-
gences de leurs imprésarios ou de
leurs compagnons deviendront
agressives, nous les repasserons aux
Hollywoodiens, quitte à chercher
encore, chercher toujours.
Pierre-Gilles Veber.
DANS LES STUDIOS
A Joinville On continue La Mort
du Cygne et Les Nuits blanches de
Saint-Pétersbourg.
A Billancourt On termine Les
LA Villetie On: commencé: Etes-
vousj; jalouse?
PORTE DES TERNES On continue Un
Soir à Marseille.
A Courbevoie On tourne Titin des
Martigues.
Rire Prançois-I" On tourne For-
faiture.
A K(euilly On commence Un Pé-
jeuner de Soleil. '•
̃- PixtsE Clich-s: On continue ^Miarka,
la Fille l'ourse.
A Épinay On termine L'AMM.
wv Sacques de Baroricelli va tourner
l'Imperatrice de la nuit, d'après }e ro-
man-de Maurice Dekobra.
vyv G.-W.- Pabst tournera prochaine
ment un film d'après l'ceuvre de O.-P.
Gilbert, Shangat, Çhambard 'et Cie. m
Tania Fédor et Jean Weber dans « La Tour de Nesle » au, Rex
JEAN BENOIT-LEVY REALISE « LA MORT UU CYGNE »
Depuis trois ans, Jean Benoit-Lévy
pense à La mort du cygne Il tourne
actuellement cette œuvre dont il a dé-
composé par avance tous les rouages
et que maintenant il reconstruit pour
C'est là, sans doute, le secret du
rythme, de la vie intense de ses réali-
sations. Rien n'y est laissé au hasard.,
Attachées'à l'expression du réel, l'émo-
tion et l'intelligence ont contribué cha-
cune à fixer les images. Aussi, est-ce
sans précipitation, mais sans négligence:
qu'il dirige les prises de vues.
Tandis.que l'habilleuse met au point
les charmants costumes bruns et roses
sertis de fil d'or d'une véritable nuée
d'abeilles et de bourdons, qui ne sont
autres que les petits, rats du corps de
ballet de l'Opéra, Jean Benoit-Lévy veut
bien nous dire quelques mots sur La,
mort du cygne.
J'ai toujours essayé de traduire,
dans mes films, un grand sentiment la
bonté, dans La maternelle les problè-
mes que posent la vie à la jeunesse
actuelle dans Hélène. Je pensais depuis
longtemps aussi, construire, un film
sur, l'amour du métier cette base de la.
société. N'est-ce pas dans l'action; dans
Virginia. VVeidler est ïihè ..esBifigle interprète de Ville de l'or »
'Il au Cinéma Normandie
consentie au devoir quotidien, que l'on
réalise cette harmonie entre la nature
et) l'idée qui ne se peuvent séparer sans
que l'art, comme la vie, soit détruit.
» Aucun métier aussi bien que la
danse ne m'a paru concrétiser cela. Au-
cun n'exige plus d'abnégation, plus de
patients efforts. Je souhaitais, donc faire
vivre à l'écran ce milieu, et la lecture
de la nouvelle de Paul ,Morand, La mort
du' cjgne vint donner corps à ce sou-
hait.
» Je ne voulais, pour interpréter ce
film; que des danseuses. Par conséquent,
toute vedette de l'écran se trouvait
exclue. C'est ainsi que j'ai confié les
trois premiers rôles à ;rois danseuses
Mlle Mia Slavenska, qui vient de se
faire connaître à Paris, par un récital;
Mlle Chauviré, de l'Opéra, -et la petite
Janine Charra.
» J'ai autour d'elles les petits rats de
l'Opéra qui, en dehors des ballets, pren-
nent également une part importante à
l'action.
'Trouvez-vous difficile de diriger des
interprètes aussi novices dans 1'art-dra-
Au contraire, c'est un plaislr do
modeler une matière aussi neuve. Je
préfère même, exception faite de quel-
ques artistes qui savent QUbUermleur
métier de théâtre, avoir affaire. à, des
interprètes qui n'ont jamais, joue et je
me garde bien de donner l'avance
un texte s'il était appris, j'aurais
perdu cette qualité de' spontanéité, de
vérité à laquelle je tiens essentiellement.
Ce qui compte pour moi chez une inter-
prète, c'est sa sensibilité.
» Les dialogues sont de Paul Morand.
Serge Lifar a ordonné la chorégraphie
du film et M. Szyfer s'est occupé de
1 orchestration.
» J'éprouve le plus vif plaisir à tra-
La 5e Exposition internationale
d'art cinématographique de Venise, à
laquelle, cette année, participent de
nombreux pays, va s'ouvrir le 10 août.
Outre la France, l'Italie, les Etats-Unis,
l'Angleterre, l'Allemagne, grands pro-
ducteurs de films, l'Autriche, la Hon-
grie, la Pologne, la Tchécoslovaquie,
lîEgypte, l'Inde et la Suisse présente-
ront leurs meilleurs films.
vailler avec M. Benoit-Lévy, nous dit
Serge Lifar. Il y avait longtemps ,:que
je désirais voir réaliser un film sur la
danse. Notre art. en dépit de son an-
cienneté en est encore réduit à la tra-
dition orale avec toutes les défaillances
qn'elle comporte. Le cinéma seul peut
fixer ce qu'un schéma même rie ferait
que traduire tout à fait imparfaite-
ment. J'ai donc essayé de transcrire
dans ce film les deux aspects de la
danse, celui du ballet traditionnel, et
celui de la création dansée. Le rêve
de da danseuse est "-onçu pour être
projeté au ralenti, c'est-à-dire tout à fait
specialement pour l'écran. C'est M. J.-E.
Szyfer qui a orchestré cette danse, ainsi
que celle de la Mort du cygne., com-
posée sur la musique de Chopin. »̃
Cependant, un déllcleux :essaim
d'abeilles vient de sortir de sa ruche
et dessine sur le plateau de mouvantes
arabesques. Deux d'entre elles ont pris
leur vol; ce qui ne semble pas, pour
l'une tout au moins, aller sans quelques
inconvénients. tandis que « la reine »
et « le gros bourdon » dansent avec une
grâce charmante des pas déjà savants.
M. J. Renault.
Une silhouette espiègle et charmante
de.servante créole, dans Toi c'est moi.
marqua les débuts d'Anaclara à l'écran
et soulignait un talent d'une vie éton-
nante et d'un réel dynamisme cinéma-
tographique.
C'est avec un égal plaisir qu'on la
revit dans Les, perles de la couronne,
de Sacha Guitry, où elle était une des
détentrices passagères de ces perles
désormais célèbres.
Souriante, pleine d'entrain, Anaclara
nous dit comment elle est venue, au
cinéma.
À la pension, je ne rêvais déjà que
de spectacles, et ceux que nous organi-
sions pour quelque solennité -étaient ma'
plus grande joie. Je fus chargée plus
tard, pour une vente de charité, de faire
le boniment, pour attirer les acheteurs,
et c'est là qu'on me conseilla d'essayer
de faire du cinéma. J'eus l'occasion de
rencontrer René Guissart, et il voulut
bien m'engager pour Toi c'est moi..
Il Je viens de tqurner dans L'esca-
drille, sous la direction de Max de Vau-
corbeil, un rôle plein de vie et que j'ai
joué avec un vif plaisir. J'aime, dans la
comédie, les deux extrêmes :·le rire ou
les pleurs mais les rôles espiègles,
plein de mouvement, où la mimique
joue un, rôle important, me plaisent
particulièrement. Uri des attraits du ci-
néma est également pour moi dans ce
renouvellement continuel des sujets, ce
qui. le rend si vivant.
Il Je vais tourner «ions Le chemin de
lumière, le personnage d'une Tahitienne
convertie, et je tourne actuellement dans
le Compositeur du dessus, où je suis
la femme de chambre de' Jeanne Hel-
bling, un vrai rôle de boute-en-train.
wv Abus de confiance est le dernier
film tourné en France, cette année, par
Danielle Darrieux. Notre vedette partira,
le mois prochain pour Hollywood, pour.,
revenir en janvier.
Joan CrawforïT et William Powell dans « La Fin de Mme Cheyney?»
au Cinéma des Champs-Elysées
Les nouveautés
Les écrans parisiens présentent- cette
'semaine sept nouveaux films dont trois
français, deux américains, un anglais.
Au cinéma Madeleine, Saraii le'ter-
Zible, film français, réalisé d'après le
roman de Jean Vignaud, misé en scène
4' André- H'ugon.. La distribution réunit
Harry Baur.. Georges Rigâud,' Dalio,
Jean Tissier, Gçanval, Jacqueline Lau-
rent, Rika Radifé, Jeanne Helblirig.
Au Paramount, Mon député et sa
jemme, film français, comédie gaie, réa-
lisée par Maurice Cammage et interpré-
tée par ̃: Pauley, Tramel, Suzanne De-
helly, MireiLe Perrey, André Roanne,
Jeanne Fusier-Gir, Ginette Leclerc,
Sinoël. Jean Gobet.
Au Rex. la Tour de Nesle, film fran-
çais réalisé d'après l'oeuvre célèbre de
Frédérir Gaillardet et Alexandre Du-
mas, adaptation et' réalisation 'de Gas-
ton Roudès La distribution réunit
Tania Fedor, Jean Weber de la Comé-
die-Frànçaisë, Jacques Varennes, Nico-
las' Àmatb, Jacques Berlioz, Robert.
Ozahne et Aléxâttdre Renault.
Au cinéma des Champs-Elysées, la
Fin de Mme Vheyney' film américain en
version, originale, avec sous-titres fran-1
çais. Réalisation
Crawford, William Powell', Robert
Montgomery, Frank Morgan, Jèssie
Ralph.
Au Normandie,, if qtch aux Etoiles
(When is your Wrihdjay) .Mm. américain, j
en version originale. avec sous-titres
français. Cette .réalisation pleine de
gaité est' mise en scène par Harry Beau-
mont et interprétée par Joe E. Brown,
Marian JMarsh, Fréd Keating,, Edgar
Kennedey.̃̃̃
,Ville 'de l'Or- (The- outcasts of the
Potier Fiat),' film américain en -version
so,us-titr.es, français^Cette
réalisation qui 'évoque la première
ruée, vers, l'or 6^,18,5.0.,?^ mise en scène
par Chri^ty Càbânnè" et interprétée par
.'Rjreston;. Poster,Jean Muirf .yiriginia
Weidleri Van Heflïn, Margareti ïrving,
Monte Blue. '̃?•('
A l'Aubert-Palaçe,' la Route ,dês.erte
(Lonely Roàd), film anglais en version
originale a-vec sous-titres français. Ce
film policier est une réalisation de Jane •̃•
Flood. L'interprétation réunit Clive
Brook, Victoria ;Hopper, Charles Sar- j
rell, Lawrence.. Hanr.ey et Frédéric
Peisley. '̃̃
w Jean Kemm, tourne Liberté d'après
un scénario de Dupuy-Mazuel, avec
Maurice Escand,eei' Germaine Rouer,
On tourné .Un. déjeuner de soleil,
d'après la pièce d'André Biràbeau, avec
Gaby Morlay,, Jules Berry et Larquey.
( 47 Feuilleton du MATIN du 30 juillet 1937
ANDRÉ APMANpy^
Une crainte le prit d'avoir 3fa.lt un autre cha-
grin. iElle «lut «»r ses lèvres le nom d'AUan et
l'arrêta '• ••».. y' ';̃
Il sait que Je suis là. Cest lui qui m'a encou-
'¡ragée demande.rama mutation, ir est guéri, mais
11 -a fait reculer son cpngé pour que je puisse vous
Soigner. ̃.̃̃:̃.}'̃̃'̃̃'̃ •' "'̃
Elle souriait,parmi ses larmes.' Le Preu',avait_
-"ides tas de choses » dans la gorge.
""̃ Saily. voûlez-yous' me: donner- la main ?
Oh! de grand cœur!
'̃ II la saisit entre ses mains diaphanes. et y posa.
ÎBes lèvres, humblement, respectueusement."
-r- Si cela dépend de la sincérité d'un vœu,,
""îtous serez heureuse, Sally.
̃̃̃ Elle fit oui » et se détourna pour- s'essuyer
;'3es yeux. Puis elle lui rendit son, courageux sou-
"rire '̃̃
;r –Je vous promets de rendre. Allan heureux.
dit-elle: il le 'mérite.
;n Infinlmenjb, Sally. Bien plus que moi!
Toutes reproductions interdites en tous ptiys. Càpy-
rtghi by Aridré~Afmandy 1937.
Elle eut une. petite moue tirjste. En pensant au
bonheur, les 'hommes :ne pensaient qu'à eux! Mais,
èllé avait entendu tant de choses pendant, que le
blessé divaguait dans la nuit, et tant de fois le
même nom! Elle n'avait plus d'illusions.
Il est '.venu des tas de gens prendre de vos
nouvelles, dit-elle;' des femmes principalement.
C'est étonnant ce que, les femmes s'intéressent à
vous depuis, que vous êtes blessé.
Il compulsa hâtivement les cartes qu'elle lui ten-
dalt,' puis' les: posa sur la table de nuit, un peu
déçu, mais résigné. Pouvait-il raisonnablement
espérer d'une grande dame ou'elle vint voir à
l'hôpital un simple superintendeni?
Il rappela Sally qui s'était dé,tournée
r -–Dépuis combien de temps suis-je ici?
Tout, près de trois semaines.
La durée de la nuit dont il sortait l'épouvanta
V-. 'Et 'pendant tout ce temps vous êtes restée
OUI; cela' valait- aviez le. délire;-
et. Vous revenez; de très loin, vous savez.
̃ Le. Preu était infiniment ému. Elle n'avait plus
aucune illusion à se faire, ,'et pourtant elle était
grâce à vous.
Oh! grâce àc moi?.
Oui, grâce à vous.. Vous êtes une brave fille,
Sally; une brave filie et un grand coeur. Allàn
mérite son bonheur.
Mais c'est à vous qu'il le devra.
Il redouta une allusion pénible, mais elle sou-
riait doucement
Otibliez-v.oiis que je vous dois la vie?
» Quoi?' dit-il, vous savez cela? ,̃
--de le -sais et d'autres le savent. Croyez-vous,:
obtenu sans cela l'autorisation de vous..
soigner?
Il se rasséréna. Non, ainsi présentée, Allan
n'avait pu prendre ombrage de l'intervention' de
Sally, et son. bonheur demeurerait intact.
Et Carnehagh? demanda-t-il.
Le regard de Sally se voila de mélancolie
Notre pauvre Pat est parti/ Lui aussi était
un ami, un vrai. Je l'aimais.-bien.
Le Preu ne la détrompa pas. L'égaré avait assez
chèrement racheté le droit, d'être considéré par
elle comme un ami.
Il, vous aimait aussi, Sally..Bien plus que
vous ne supposez.
Elle ne répondit rien, mais il vit qu'elle le savait
et qu'elle le plaignait d'un mal qu'elle: connaissait
bien' II- la pressa gentiment de partir •
Je n'ai plus le droit de vous garder, Sally. Je
suis un homme, bien portant.
;_Ph! bien peut-être. A
condition de ne pas abuser des visites des belles'
dames. ̃- ̃ ̃̃̃• "̃'̃-̃"
"v– Les belles dames n'apportent que des. fleurs.
Vous, vous m'avez' apporté la pitlë.
-Cela a parfois-moins de.prix. Pourrai-je re-
venir vous voir avec mon père?
Pouvez-vous me. le demander?
Elle rougit beaucoup
Pourrai-je venir avec. mon mari?
Radieux, il lui prit les deux mains
–Sally! chère petite Sally! C'est pour quand?
J'avais' fixé le jour, à votre première côtelette.
'̃•• Qu'on m'apporte un gigot tout de suite, que
je, le dévore!
D allait un peu vite en besogne et toussa. Elle
le recoucha sagement et le borda
Adieu, Pierre.
Au revoir. ange.
Rapide, elle.:Se peneha. vers lui et lui 'effleura
les deux foues de ses lèvres furtives.
Rendez-les à Annie!' dit-elle en s'enfuyant.
Ainsi que chaque jour entre 16 et 17 heures, les
cumulus envahirent le ciel et une averse .torren-
tielle vernissa le jardin du club.
C'étaient les dernières pluies. L'été austral tirait
à sa fin. Avril allait ramener la sécheresse et ;les
tempêtes de Poussière, Le Preu regardait de son
lit ruisseler l'ondée sur les vitres, aussi certain de
la proche embellie que des visites qu'allait lui ra-
mener la soirée, généralement douce et claire.
C'était un rite. Sa blessure fermée, une atten-
tion du consulat de France lui avait valu son
transfert dans ce pavillon du club français où
s'achevait sa convalescence,, et chaque soir, à
l'heure du thé, les relations de Mme de Langlebert
se faisaient moins un devoir qu'un plàlsïr 4e ;venir.
lui tenir un instant compagnie. "̃-
Physiquement, il se portait-aussi bien que pos-
sible après une pareille secousse. Un renouveau de
sève gonflait ses veines anémiées et lui refabri7
quait des légions de globules rouges. L'inaction ne
lui pesait point. Choyé, adulé, dorloté .par tout ce
que Johannesburg comptait de sympathies fran-
çaises, sa nonchalance naturelle se fût fort bien
accommodée de cette vie végétative,' s'ir àva'it pu
chasser de son esprit la morne préoccupation du
lendemain.
Mais plus encore que cet âpre souci, un regret
demeurait en lui, une dolente du çœùrquir con-
servait secrète et ne combattrait pas. Car si de
jolies visiteuses, autrefois rencontrées dans les sa-
lons du consulat, se disputaient le soin de le dis-
traire, si Fairweather. un Pairweathex -Insolem-
ment heureux, lui avait amené avant leur départ
pour les Falls une Sâlly encore un peu .endolorie"
peut-être. mais qui semblait en sômme s'accou-
tumer sans déplaisir à sa nouvelle condition, celle
I dont la seule' présence eût achevé sa guérison,
Annie, n'était -jamais 'venue.
Sachant qui elle était,'il ne le lui reprochait
pas. Mais se fût-elle compromise en faisant sim-
plement prendre.de ses nouvelles?
La pluie avait cessé..Un rayon de soleil diâmànta
le jardin. L'heure des visites approchait. Bohgo, '̃̃
qui avait repris son service auprès de lui, tira de
la fameuse malle-armoire un « pyjama de récep-
tion
Savait-on jamais?.
.Mrs Jorissen était-ce jour-là en beauté. La
hausse dès valeurs minières avait donné un coup
de fouet au commerce de luxe, et les autos amé-
ricaines se vendaient comme des petits pains. Elle
ne tarissait pas d'éloges sur la politique économi-
que du gouvernement de -l'Union,
.'Sterlet avait aimablement blagué son incons-
tance». Ruth Janesich s'était contentée de sourire
en regardant ses bracelets. Son diamantaire de
mari, estimait lui aussi' que la dévaluation avait
du bon: Mais Le Preq. n'était pas en train et cet
optimisme béat. dont il connaissait le revers,
l'avait quelque peu agacé. Mrs Jorissen s'inquiéta
Qu'a donc notre « héros >? On le dirait tout
Chiffonné.
Il a que nous le fatiguons, 'diagnostiqua Ster-
let en consultant sa montre. N' Tabliez pas .que
nous avons ce- soir un- tralala; au consulat.
Mais Mrs Jorissen s'accrocha Elle avait tout le
.temps de passer une robe pour le dîner des Lan-
glebert.
-r Quel dommage que vous n'en soyez pas, ml-
nauda-t-elle. C'aurait été si amusant.dè m'occu-
vNâtré de:yous'privèr de Ce .petit .plaisir sou-
rit Le P-ireu en laissant voir.un .peu dè lassitude.
(A sutvre.),
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