Titre : L'Ouest-Éclair
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1925-12-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193663x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94436 Nombre total de vues : 94436
Description : 20 décembre 1925 20 décembre 1925
Description : 1925/12/20 (Numéro 8828). 1925/12/20 (Numéro 8828).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Description : Collection numérique : Fonds régional : Pays de... Collection numérique : Fonds régional : Pays de la Loire
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k585090d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/06/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Enuannal DESGREES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN QUOTIDIEN
SPECIAL
ANNONCES 1 DIMANCHE I *B01iHEMENT8
Elles sont nçuw | u. ». 60 1C.
Boa du Pré-BotM & V S rn>» ̃ol» J *M
tets.Bo.uBuurd DECEMBRE
A PARIS i925 I Q^aM P0»1*»
2O CENTIMES
TÉLÉPHONE: Administration: 1.67– Rédictlan 2.46, 2.88
Adrtat Tiligraphiqut OUCLAIR-RENNE3
DÉMOCRATIE
La crise que nous traversons, et
qui est grave, mais non pas plus
grave que d'autres crises anté-
rieures que le pays a surmontées,
ne pouvait manquer d'exciter
l'imagination et les espérances des
adversaires de la démocratie.
Il faut bien convenir, d'ailleurs,
que depuis dix-huit mois, les par-
tis qui disposent de la majorité
dans nos assemblées, semblent
s'être ingéniés à discréditer le ré-
gime parlementaire. De déviations
en déviations, celui-ci a fini par
se transformer en une sorte de sys-
tème barbare que l'on peut bien
flétrir sous le nom de « parlemen-
tarisme mais qui n'est, à vrai
dire, que le gouvernement d'une
faction. Ce n'est plus le régime par-
lementaire à peine en est-ce l'ap-
parence, une apparence caricatu-
rale'où l'on voit, en présence d'un
Exécutif de plus en plus désarmé,
un Législatif de plus en plus inso-
lent, et dont l'insolence n'a même
pas pour excuse de pouvoir s'au-
toriser de l'investiture du suf-
frage universel, puisqu'en fait, les
scrutins du 11 mai n'ont
donné au cartel des gauches, so-
cialistes compris, qu'un peu plus
de 3 millions de voix et qu'ainsi
plus de 4 millions de citoyens lui
cnt témoigné leur hostilité. C'est
a de tels résultats, iniques et stu-
pides, que peut aboutir le jeu des
primes à la majorité absolue, ré-
sultats qu'empirerait encore je
le rappelais il y a quelques jours
la mécanique brutale du scru-
tin d'arrondissement.
Quoi qu'il ee :,oit de celte vic-
toire truquée et dt- l'opinicn que
le public s'en fait, ce que tout le
monde constate et qui, dans les
milieux les plus divers, révolte tout
le monde, c'est l'agitation stérile,
le désordre grandissant, l'irrémé-
diable impuissance de la Chambre
du cartel. La majorité du Il mai
qui devait être une a machine à
créer n'a été jusqu'ici qu'une
«machine à détruire D. Ce n'est
pas moi qui le dis, mais l'Ere Nou-
l'elle, organe de l'entente des gau-
ches Or, nous sommes enlisés.
Chaque jour le char de l'Etat,
comme s'exprimait autrefois M.
Prndhomme, s'enfonce plus pro-
fond dans le marécage. Comment
sortirons-nous de Ta ?.
Et des voix répondent « Par
la suppression du régime démocra-
tique, cause première de toute
cette déliquescence.
De très braves gens, bons Fran-
çais, bons citoyens. et qui sont ani-
més, n'en doutez pas, des inten-
tions les meilleures. mais dont les
nerfs sont surexcités par le spec-
tacle alarmant de la situation pré-
sente, tendent l'oreille à ces pro-
pos et en sont troublés. S'ils con-
servaient leur sang-froid et
dans des moments comme celui-ci,
c'est cela qui importe par dessus
tout ils se rendraient compte,
avec un peu de réflexion, que la
solution qu'on leur propose est une
pure chimère.
On ne supprime pas les faits. Et
la démocratie est un fait. Ce n'est
pas un révolutionnaire, ni même
un démocrate de préférences et de
tempérament, c'est Albert de Mun
qui, dès 1898, s'adressant aux jeu-
nes catholiques français, leur di-
sait « Tout débat sur le mot
mocratic est dé.sormais infécond,
superflu la démocraa'.ie est un
fait contre lequel on ne saurait plus
réagir. » Et ce n'est pas davantage
un révolutionnaire, c'est le pape
Léon XHI qui, quelques jours plus
tard, le 25 novembre de \r même
année, écrivait au général des Fran-
ciscains • « Plus que jamais, c'est
sur le penple que repose en grande
partie le salut des Etats. v Long-
temps avant, en pleine Restaura-
tion, n'est-ce pas le doctrinaire
Hoyer-Collard qui s'écriait a La
démocratie coule à pleins bords D ?
Oui, la démocratie est un fait.
Un fait social et, par suite, un fait
politique. Quoi que nous disions,
quoi que nous fassions, nous bai-
gnons, pour ainsi parler, nous
trempons dans la réalité démocra-
tique. L'idée qu'elle exprime, à sa-
voir la participation toujours crois-
sante des peuples à la gestion des
intérêts dont dépendent leur vie,
leur sécurité et leur bien-être, n'a
pas cessé de s'affirmer, au cours
des âges, avec une telle persistance
qu'on serait tenté de la comparer
à une force de la nature. Et c'est
bien ce que l'on fait quand, pour
en décrire le bouillonnement et les
orages, on évoque l'image de
l'océan.
Sur cet océan, bon gré mal gré,
nous sommes embarqués. Prenez-
en votre parti, braves gens, et plu-
tôt que de vous révolter contre
l'inéluctable nécessité, prêtez main
forte aux hommes de cœur et de
bOAB# volonté qui ont* confiance
dans l'avenir de leur' pays et
qui, patiemment; recherchent les
moyens d'assurer à l'Ordre nou-
veau les conditions de l'équilibre
et de la durée.
Comme tout ce qui est humain,
la démocratie a ses vertus et ses
vices, ses aspirations généreuses et
ses inclinations funestes. Ce n'est
pas en se croisant les bras et moins
encore en la menaçant du poing
qu'on obtiendra d'elle qu'elle se
soumette à une discipline et que,
pour le bien de tous et de chacun,
elle apprenne, conformément à la
définition qu'on en donne, à se
gouverner. Pour l'aider à s'affran-
chir des mauvais ferments qui sont
en elle et la diriger vers les hautes
destinées qu'elle peut atteindre, il
ne faut pas la bouder. Il faut l'ai-
mer, se dévouer à tout ce qu'il y
a de légitime dans ses désirs et ses
ambitions; et lui faire confiance.
Par l'éducation populaire, par la
formation morale du citoyen, il
faut, à tous les degrés de l'échelle
sociale, constituer les élites dont
elle suivra les conseils et qui l'cm-
pêcheront de sombrer dans la
médiocratie D. Et puisque, mal-
heureusement, elle n'existe encore
qu'à l'état inorganique, il faut l'or-
ganiser, non pas en essayant de
l'enfermer par contrainte dans des
institutions périmées qui ne sont
pas à sa taille, mais tout au con-
traire en réformant ces institutions
mîmes et en les réadaptant aux né-
cessités et aux convenances de la
vie démocratique.
Education civique et réforme
des institutions, voilà le travail qui
attend les jeunes hommes de la gé-
nération nouvelle. La crise actuelle
passera. Peut-être sera-t-elle dou-
loureuse, peut-étre provoquera-
t-elle la dictature momentanée d'un
homme ou d'une faction et lais-
sera-t-elle après ..elle de .graves, dé-
gâts. Mais elle passera et, quapd
elle aura passé, il faudra recons-
truire. On ne reconstruira pas en
dehors de la démocratie. Ceux qui
croient encore, aprée un siècle de
révolutions et un demi-siècle de
suffrage universel, qu'ils pourront
à leur guise ressusciter l'esprit et
les institutions de l'Ancien Régime
se trompent étrangement. On ne
met pas le vin nouveau dans les
vieilles outres. La vie est un fleuve
qu'on peut endiguer, canaliser,
diviser, dont on peut, en quelque
sorte, organiser l'expansion, mais
qu'on ne peut pas refouler vers sa
source. Encore une fois, il faut en
prendre son parti et, si l'on veut
efficacement servir son pays, ne
point s'attarder à des solutions qui,
de toute évidence, ne concordent
plus avec les réalités sociales de
notre temps. Ne pas voir cela et
s'obstiner dans des constructions
idéologiques, élégantes peut-être
mais inapplicables, c'est, en quel-
que sorte, aimer et servir son pays
en rêve. dans le chimérique et
l'illusoire. Ne rêvons pas, soyons
éveillés,,@et puisque c'est notre vo-
cation d'hommes du vingtième siè-
cle de nous consacrer au rude la-
beur de l'action démocratique, ne
laissons pas notre paresse attendre
d'on ne sait quel sauveur miracu-
leux qu'il accomplisse la tâche à
laquelle nous sommes destinés. En
un mot, ne perdons pas notre temps
à chercher a un homme », mais
nous-mêmes, soyons « des hom-
mes ».
Emmanuel DESGREES DU LOU
LA V AGUE DE FROID
Moulins-sur-Allier, 19 décembre.
Après trois journées de froid rigoureux
à Moulins, où les plus basses tempé-
ratures ont été enregistrées pour cet
hiver avec 14 et 15 degrés, le
temps s'est urusquement radouci et le
dégel sst vtnu.
Belgrade. 19 décembre. Un froid
Iniense sévit sur tout Ie royaume. Le
thermomètre a marqua mer £7 à
Serajevo, 24 à Kraguievatz, 15 à
Niche, 14 à Belgrade
Plusieurs lignes de chemin; de fer
sont -obstruées par la neige qui a même
entravé pendant deux heures la circu-
lation sur la ligne principale de Bel-
grade à Zagreb.
UNE CULTIVATRICE
CAMBRIOLÉE
MÉziftBES, 19 décembre. A Grand-
Pre-Talna. Mme Bati, cultivatrice,
revenant de faire des commissions
dans le village, ne trouva plus chez
elle une sacoche contenant 379.415 fr.
dont 367.000 fr. en bons de la défense
nationale.
Elle porta plainte aussitôt la gen-
darmerie. On découvrit la sacoche
sur H route nationale. les bons de la
Défense y étaient encore, mais les bil-
l«ts avaient été dérobé».
DES BANDITS MASQUÉS
FONT IRRUPTION
DANS UNE CASERNE
ET LA METTENT AU PILLAGE
Dublin, 19 décembre. Une tren-
tainc d'individus armés et masqués ont
pénétré hier soir dans la caserne des
gardes civiques a Summcrhlll, dans le
Comté de Mealh. Ils ont réduit à l'im-
puissance les gardes civiques qui se
trouvaient dans la caserne ils leur
uni mis leurs propres menottes puis,
les enfermant dans une cellule, ils ont
fait une perquisition dans la caserne
et se sont emparés dis armes, des mu-
nitions, de l'argent, des papiers ainsi
que de la comptabilité. Ensuite, cou-
chant en joue les habitants du village
qui étaient accourus, ils les ont obligés
se disperser et sont parlis avec leur
butin.
Un ganlf civique qui rentrait, re-
irouva sps collègues enfermés dans
une cellule, les menottes aux mains. Il
fallut employer une scie 'i métaux pour
les leur enlever. Les auteurs de ce
coup de main n'ont pas été arrêtés.
=ï= SOURIRES
On s'aperçoit tous les jours qit'il es,
difficile, eu dépit des pilules dorées
offertes en abondance au Public, de
faire cracher le contribuable invité à
s'asseoir l'assiette de l'impôt.
Parler de bénéfices à la tribune, jon-
gler avec des sommes imaginaires est
une tâche aisée, si on la compare à
la détermination exacte du gain réel
dans certains cas. Je pense précisé-
ment à ces fameux bénéfices agricoles
qui grossissent à vue d'oeil, s'enflent
dans la bouche des orateurs ou sous
la plume des économistes.
Tiens, nous n'y pensions pas,
crient les augures, mais il y a de l'ar-
gent dans les bas de laine. Qu'attend
le fisc pour. le ramasser ?
Le fisc attend sans doute que les
financiers de. génie qui pullulent en
France aujourd'hui nous rappelant
les stratèges en chambre de la guerre
découvrent le procédé infaillible qui
permettra l'évaluation des bénéfices
agricoles.
Les paysans n'ont jamais refusé de
payer; ils aimeraient qu'oit leur pré-
sente une facture bien faite, pas trop
fantaisiste. Sinon, comme les autres,
ils protesteront.
Il n'y a qu'à forcer les agricul-
teurs à tenir une comptabilité, affirment
sans rire quelques bonimenteurs.
Aile: donc demander au fermier, aa
métayer, au petit propriétaire de s'en-
fermer deux heures par jour dans un
burcau afin- d'aligner des chiffres que
le fisc épluchera ensuite Exigea d'eux
des livres de caisse et des tableaux de
débit et de crédit. alors que leur bourse
tient lieu de coffre-fort Faites-leur
établir des feuilles de salaire quand
ils emploient leurs fils et leurs filles
aux travaux des chhmps Poussez
même la plaisanterie jusqu'à les obli-
ger à prendre un comptable
Le comptable agricole ? N'est-ce pas
la profession nouvelle qui conviendrait
à nombre de ronds de cuir urbains en
mal de grand air ? Peut-être, mais ne
croyons pas que nous sommes il la
veiile de voir la bureaucratie régner
à la ferme.
Le Petit Grégoire.
VOIR EN PAGE
L'impôt sur les bénéfices agricoles.
LA SITUATION
L'IMPOT PERÇU
PAR LE TIMBRE
Les quatre contributions directes,
les quatre vieilles, sont toujours
perçues comme impôts commu-
naux et départementaux. On prête à
quelques députés du centre l'intention
de les rétablir au principal. Seulement,
pour remplacer l'impôt sur le revenu,
on créerait l'impôt dont il a été parlé
ici ces temps derniers, sur les paie-
ments libératoires. Une proposition de
MM. Chassaigne-Goyon, Evain, Escu-
dier, fait état de cette suggestion. On
sait qu'autrefois cet impôt fut présenté
par M. Paschal-Grousset. MM. Lasies,
Ernest rlandin, Flayelle. Tardieu,
Roux-Costadau, etc., députés de tou-
tes les nuances, reprirent cette pro-
position en juillet 1914 et demandèrent
l'extension du timbre professionnel aux
paiements de toute nature supérieurs
à dix francs. Les auteurs de la propo-
sition escomptaient un produit de trois
milliards. Ce produit pourrait donc
être, aujourd'hui, de quinze milliards.
Le système, dont l'impôt sur le chiffre
d'affaires n'est qu'une application limi-
tée, est généralisé au Mexique et la
Commission des Finances, il y a quinze
ans, avait étudié la façon dont il fonc-
tionne dans ce pays. Au Mexique on
trouve, comme dans notre pays, des
droits de timbre sur les reçus, les
chèques, les lettres de change, mais on
y voit aussi percevoir, au moyen de
l'apposition d'estampilles, les droits qui
frappent les héritages, les donations,
les contrats, etc.
L'extension de ce mode de percep-
tion a entraîné, en même temps que
la multiplicité des estampilles, le per-
fectionnement de leur emploi. Afin de
connaître le rendement de l'impôt an-
nuel de chaque taxe spéciale dans les
différents Etats de la'République; la
̃loi a donné un cours légal, limité à
une année, à chaque émission d'estam-
pille. Elle a, en même temps, dans
plusieurs cas, créé des surcharges spé-
ciales dont on revêt les estampilles et
qui permettent d'indiquer- le lieu. où
elles sont utilisées et l'objet ou le docu-
ment qu'elles sont destinées à taxer.
Il faut signaler aussi l'emploi des tim-
bres à souche.
La loi mexicaine a naturellement
organisé un contrôle qui est indispen-
sable avec l'extension, admise par elle,
d'un mode de perception commode pour
le contribuable, mais qui serait d'un
rendement douteux sans un service
d'inspection sérieux. Pourtant, tout en
donnant des pouvoirs d'investigation
assez étendus aux agents de l'Arlmi-
nistration, elle s'est efforcée de gêner
le moins possible les redevables et
notamment les commerçants. Il n'est
pas possible ici d'entrer dans tous les
détails d'application de la loi, ni des
sévères sanctions pécuniairrs prévues
pour les infractions. Qu'on sache seu-
lement que le système a donné au
Mexique ce que le législateur en atten-
dait.
P. O. DOLBERT.
LES ACCIDENTS D'AUTO
PARIS, décembre. Hier soir,
NI. Jean Valette, qui ]Kissait route
par une camionnette. M. Valette a été.
admis dans un état grave à l'hôpital
Cochin.
POUR LE RELÈVEMENT DU FRANC
La proposition des industriels du Nord
est examinée par une Commission qui soumettra un texte
au ministre des Finances
PARIS, 19 décembre. La proposi-
tion des industriels du Nord est évi-
demment fort intéressante ils offrent
d'ajouter leur crédit (et toute l'indus-
trie française les suivrait) à celui de
l'Etat, pour obtenir un emprunt aux
Etats-Unis: le montant de cet emprunt
permettrait de faire face aux échéan-
ces des bons.
C'est fort bien. Seulement les indus-
triels, avant de s'engager, devaient
bien se rendre compte que, dans le
moment présent ni le gouvernement.
ni la Chambre des Députés ne sont
réellement l'Etat. Le régime que nous
subissons depuis 20 mois a tellement
fausse le mécanisme constitutionnel et
la loi de la probité politique, que la
nation s'est, rn quelque sorte, sépa-
rée de l'Elat. La confiance s'est retirée,
c'est un fait. Le consentement unani-
me, ou du moins le consentement de la
grands majorité des citoyens, fait dé-
faut au Parlement et ainsi li base
même du régime représentatif se
trouve fort ébranlée. Il y a 8 jours.
dans les couloirs de la Chambre, un
ancien ministre radical constatait lui-
même, en présence d'une dizaine de dé-
pulés et de journalistes, que Ie pouvoir
législalif fonctionnait à peu près à
vide, et qu'il devrait, pour se mainte-
nir, s'incliner bientôt devant des forces
économiques plus représentatives des
désirs et des intérêts du pays. Cet an-
cien ministre est. bon prophète.
Donc, si li nation française est labo-
rieuse, économe et disposée à faire des
sacrifices pour l'Etat, il faut que celui-
ci redevienne vraiment la chose de
tous, la République. Vingt-cinq ans de
radicalisme imbu de socialisme ont fait
de, l'Etat une entité qui" n'est plus ca-
pable que de compromettre est d'amoin-
drir les forces individuelles ou cellec-
tives (syndicats, groupements. univer-
siléts, etc..) des hommes ou des insti-
tutions auxquel!es il donne la main. Ce
divorce est désormais intolérable. Une
réconciliation est nécessaire, et les as-
sociations économiques pourraient l'ac-
complir. Mais elles échoueront, si elles
trouvent devant elles un gouverne-
ment et un Parlement bloques dans
l'esprit rle pari
L..A PAGES.
Une Commission élabore an texte
Paris, 19 décembre. NI. Delasa
le. député rlu Nord, qui a suivi ces
jours dernier. les pourparlers enga-
ges par le; industriels du Nord avec
les pouvoirs publics et les grands
groupements économiques, a (tonné
cet après-midi, dans les couloirs,
quelques indications sur l'état ac-
tuel de ces négociations.
La Confédération Générale de la
Production Française, qui a été sai-
sie des offres des industriels du
Nord, a décidé de nommer une Com-
mission chargée de les étudier. Cet-
te Commission a l'intention de rédi-
ger une proposition d'ensemble, en
prenant pour base le projet initial
qui subira sans Moutr certaines mo-
difications destinées à l'harmoniser
avec les conceptions de tous les
groupements industriels. L'élabora-
tion de ce texte aura lieu en dehors
de toute préoccupation d'ordre poli-
tique et en s'inspirant exclusivement
des intérêts généraux du pays.
Bien que certaines résistances se
soient maniefstées dans diverses ca-
tégories d'industries, il semble. d'a-
iprès M. que la réalisation
du projet soit en bonne voie et qu'el-
le puisse aboutir prochainemenc. La
proposition, une fois achevée, sera
soumise pour examen, au Ministre
des Finances.
Les différentes formules
envisagées
Paris, 19 décembre. Les échan-
ges de vues qui se sont poursuivis
depuis plusieurs jours entre les grou-
pes et diverses organisations écono-
miques ont amené déjà à envisager
plusieurs formules pour réaliser
l'assainissement du franc.
La première est celle que l'on a
déjà indiquée constitution d'une
Caisse autonome d'amortissement,
dont fonds initial serait fourni
par un emprunt de 10 milliards gagé
sur l'actif du consortium industriel
répondant et dont l'amortissement
serait assuré par une contribution
d'un dixième sur le chiffre d'affai-
res de l'industrie française.
Une seconde aurait pour but la
création d'une vaste société privée
qui émettrait des obligations garan-
tics par le capital industriel du con-
sortium et rembourserait les Bons de
la Défense Nationale et les obliga-
tions à court terme qui seraient pré-
sentés à ses guichets.
Une autre consisterait à organiser
nne souscription volontaire analogue
à celle qui a été récemment ouverte
en Italie pour le paiement des dettes
à l'Amérique cette contribution au-
rait pour but de libérer la Trésore-
rie des obligations qui pèsent sur
elle pour 1926.
Enfin, d'autres suggestions ten-
dent à mettre à la disposition de
l'Etat les signatures nécessaires pour
lui permettre de trouver aux Etats-
Unis, où les industriels du Nord ont
de. puissantes relations d'affaires, les
fonds indispensables à la sécurité de
ses finances.
Les industriels effectueraient au
besoin cet emprunt eux-mêmes et se
chargeraient des intérêts. Cette der-
nière proposition s'inspire de la for-
mule réalisée par Schwer industrie
allemande quand fut créé le nenten-
mari;.
Les Industriels lyonnais
accueillent favorablement
le projet
Lyon, 19 décembre. M. Pradel,
président de la Chambre de Com-
merce de Lyon, fait connaître que
l'idée du consortium Lillois-Ronbal-
sien est parfaitement accueillie dans
les milieux industriels lyonnais.
NOTRE CHANGE S'AMÉLIORE
Paris, 19 dùie/mbrc. L'améliora-
tion du franc qui avait pris dès hier
des proportions importantes s'est en*
core accentuée aujourd'hui.
La livre débute n pour fltv-tiir
jusque et clôturer à ce
qui représente près de cinq points
de baisse sur les cours officiels de
la veille.
Le dollar vaut successivement,
et
Comme la veille, on a constaté des
demandes de francs pour le compte
de l'étranger.
DANS LES COULOIRS
Paris, 19 décembre. L'arrivée
de NI. Doumer au ministère des Fi-
nances est-elle de nature à ramener
la confiance ? Il est bien significatif
que les industriels du Nord aient at-
tendu la chute de leur compatriote.
M. Loucheur. pour faire les propo-
sitions que l'on sait, qui sont de na-
'ture à amener la stabilisation du
franc. Ces (propositions ne sont qu'a-
morcées. Leur annonce a cependant
suffi pour ramener, soudain, la de-
vise en avant, un peu plus proche
de sa valeur juste et réelle.
Mais les socialistes empoisonnent
les couloirs et la confiance elle-même
en faisant état de l'offre des indus-
triels pour reparler du prélèvement
obligatoire sur l'industrie. Si on ne
,prend pas intrépidement le contre-
pied de la thèse collectiviste, c'en
est fait de notre crédit et de notre
relèvement financier.
Pendant que nos hommes d'affaires
l'esprit vigoureux et pratiques s'ef-
forcent d'obtenir des détenteurs d'or,
moyennant une garantie réelle, les
crédits nécessaires pour stabiliser la
monnaie nationale, on fait lemar-
quer à la Chambre que les groupe-
ments économiques dans tout le pays
sont d'accord pour demander des
mesures simples et énergiques des 1
économies de l'Etat, une administra-
tion plus productive. l'élaxgiss»»
Enuannal DESGREES DU LOU
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TÉLÉPHONE: Administration: 1.67– Rédictlan 2.46, 2.88
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DÉMOCRATIE
La crise que nous traversons, et
qui est grave, mais non pas plus
grave que d'autres crises anté-
rieures que le pays a surmontées,
ne pouvait manquer d'exciter
l'imagination et les espérances des
adversaires de la démocratie.
Il faut bien convenir, d'ailleurs,
que depuis dix-huit mois, les par-
tis qui disposent de la majorité
dans nos assemblées, semblent
s'être ingéniés à discréditer le ré-
gime parlementaire. De déviations
en déviations, celui-ci a fini par
se transformer en une sorte de sys-
tème barbare que l'on peut bien
flétrir sous le nom de « parlemen-
tarisme mais qui n'est, à vrai
dire, que le gouvernement d'une
faction. Ce n'est plus le régime par-
lementaire à peine en est-ce l'ap-
parence, une apparence caricatu-
rale'où l'on voit, en présence d'un
Exécutif de plus en plus désarmé,
un Législatif de plus en plus inso-
lent, et dont l'insolence n'a même
pas pour excuse de pouvoir s'au-
toriser de l'investiture du suf-
frage universel, puisqu'en fait, les
scrutins du 11 mai n'ont
donné au cartel des gauches, so-
cialistes compris, qu'un peu plus
de 3 millions de voix et qu'ainsi
plus de 4 millions de citoyens lui
cnt témoigné leur hostilité. C'est
a de tels résultats, iniques et stu-
pides, que peut aboutir le jeu des
primes à la majorité absolue, ré-
sultats qu'empirerait encore je
le rappelais il y a quelques jours
la mécanique brutale du scru-
tin d'arrondissement.
Quoi qu'il ee :,oit de celte vic-
toire truquée et dt- l'opinicn que
le public s'en fait, ce que tout le
monde constate et qui, dans les
milieux les plus divers, révolte tout
le monde, c'est l'agitation stérile,
le désordre grandissant, l'irrémé-
diable impuissance de la Chambre
du cartel. La majorité du Il mai
qui devait être une a machine à
créer n'a été jusqu'ici qu'une
«machine à détruire D. Ce n'est
pas moi qui le dis, mais l'Ere Nou-
l'elle, organe de l'entente des gau-
ches Or, nous sommes enlisés.
Chaque jour le char de l'Etat,
comme s'exprimait autrefois M.
Prndhomme, s'enfonce plus pro-
fond dans le marécage. Comment
sortirons-nous de Ta ?.
Et des voix répondent « Par
la suppression du régime démocra-
tique, cause première de toute
cette déliquescence.
De très braves gens, bons Fran-
çais, bons citoyens. et qui sont ani-
més, n'en doutez pas, des inten-
tions les meilleures. mais dont les
nerfs sont surexcités par le spec-
tacle alarmant de la situation pré-
sente, tendent l'oreille à ces pro-
pos et en sont troublés. S'ils con-
servaient leur sang-froid et
dans des moments comme celui-ci,
c'est cela qui importe par dessus
tout ils se rendraient compte,
avec un peu de réflexion, que la
solution qu'on leur propose est une
pure chimère.
On ne supprime pas les faits. Et
la démocratie est un fait. Ce n'est
pas un révolutionnaire, ni même
un démocrate de préférences et de
tempérament, c'est Albert de Mun
qui, dès 1898, s'adressant aux jeu-
nes catholiques français, leur di-
sait « Tout débat sur le mot
mocratic est dé.sormais infécond,
superflu la démocraa'.ie est un
fait contre lequel on ne saurait plus
réagir. » Et ce n'est pas davantage
un révolutionnaire, c'est le pape
Léon XHI qui, quelques jours plus
tard, le 25 novembre de \r même
année, écrivait au général des Fran-
ciscains • « Plus que jamais, c'est
sur le penple que repose en grande
partie le salut des Etats. v Long-
temps avant, en pleine Restaura-
tion, n'est-ce pas le doctrinaire
Hoyer-Collard qui s'écriait a La
démocratie coule à pleins bords D ?
Oui, la démocratie est un fait.
Un fait social et, par suite, un fait
politique. Quoi que nous disions,
quoi que nous fassions, nous bai-
gnons, pour ainsi parler, nous
trempons dans la réalité démocra-
tique. L'idée qu'elle exprime, à sa-
voir la participation toujours crois-
sante des peuples à la gestion des
intérêts dont dépendent leur vie,
leur sécurité et leur bien-être, n'a
pas cessé de s'affirmer, au cours
des âges, avec une telle persistance
qu'on serait tenté de la comparer
à une force de la nature. Et c'est
bien ce que l'on fait quand, pour
en décrire le bouillonnement et les
orages, on évoque l'image de
l'océan.
Sur cet océan, bon gré mal gré,
nous sommes embarqués. Prenez-
en votre parti, braves gens, et plu-
tôt que de vous révolter contre
l'inéluctable nécessité, prêtez main
forte aux hommes de cœur et de
bOAB# volonté qui ont* confiance
dans l'avenir de leur' pays et
qui, patiemment; recherchent les
moyens d'assurer à l'Ordre nou-
veau les conditions de l'équilibre
et de la durée.
Comme tout ce qui est humain,
la démocratie a ses vertus et ses
vices, ses aspirations généreuses et
ses inclinations funestes. Ce n'est
pas en se croisant les bras et moins
encore en la menaçant du poing
qu'on obtiendra d'elle qu'elle se
soumette à une discipline et que,
pour le bien de tous et de chacun,
elle apprenne, conformément à la
définition qu'on en donne, à se
gouverner. Pour l'aider à s'affran-
chir des mauvais ferments qui sont
en elle et la diriger vers les hautes
destinées qu'elle peut atteindre, il
ne faut pas la bouder. Il faut l'ai-
mer, se dévouer à tout ce qu'il y
a de légitime dans ses désirs et ses
ambitions; et lui faire confiance.
Par l'éducation populaire, par la
formation morale du citoyen, il
faut, à tous les degrés de l'échelle
sociale, constituer les élites dont
elle suivra les conseils et qui l'cm-
pêcheront de sombrer dans la
médiocratie D. Et puisque, mal-
heureusement, elle n'existe encore
qu'à l'état inorganique, il faut l'or-
ganiser, non pas en essayant de
l'enfermer par contrainte dans des
institutions périmées qui ne sont
pas à sa taille, mais tout au con-
traire en réformant ces institutions
mîmes et en les réadaptant aux né-
cessités et aux convenances de la
vie démocratique.
Education civique et réforme
des institutions, voilà le travail qui
attend les jeunes hommes de la gé-
nération nouvelle. La crise actuelle
passera. Peut-être sera-t-elle dou-
loureuse, peut-étre provoquera-
t-elle la dictature momentanée d'un
homme ou d'une faction et lais-
sera-t-elle après ..elle de .graves, dé-
gâts. Mais elle passera et, quapd
elle aura passé, il faudra recons-
truire. On ne reconstruira pas en
dehors de la démocratie. Ceux qui
croient encore, aprée un siècle de
révolutions et un demi-siècle de
suffrage universel, qu'ils pourront
à leur guise ressusciter l'esprit et
les institutions de l'Ancien Régime
se trompent étrangement. On ne
met pas le vin nouveau dans les
vieilles outres. La vie est un fleuve
qu'on peut endiguer, canaliser,
diviser, dont on peut, en quelque
sorte, organiser l'expansion, mais
qu'on ne peut pas refouler vers sa
source. Encore une fois, il faut en
prendre son parti et, si l'on veut
efficacement servir son pays, ne
point s'attarder à des solutions qui,
de toute évidence, ne concordent
plus avec les réalités sociales de
notre temps. Ne pas voir cela et
s'obstiner dans des constructions
idéologiques, élégantes peut-être
mais inapplicables, c'est, en quel-
que sorte, aimer et servir son pays
en rêve. dans le chimérique et
l'illusoire. Ne rêvons pas, soyons
éveillés,,@et puisque c'est notre vo-
cation d'hommes du vingtième siè-
cle de nous consacrer au rude la-
beur de l'action démocratique, ne
laissons pas notre paresse attendre
d'on ne sait quel sauveur miracu-
leux qu'il accomplisse la tâche à
laquelle nous sommes destinés. En
un mot, ne perdons pas notre temps
à chercher a un homme », mais
nous-mêmes, soyons « des hom-
mes ».
Emmanuel DESGREES DU LOU
LA V AGUE DE FROID
Moulins-sur-Allier, 19 décembre.
Après trois journées de froid rigoureux
à Moulins, où les plus basses tempé-
ratures ont été enregistrées pour cet
hiver avec 14 et 15 degrés, le
temps s'est urusquement radouci et le
dégel sst vtnu.
Belgrade. 19 décembre. Un froid
Iniense sévit sur tout Ie royaume. Le
thermomètre a marqua mer £7 à
Serajevo, 24 à Kraguievatz, 15 à
Niche, 14 à Belgrade
Plusieurs lignes de chemin; de fer
sont -obstruées par la neige qui a même
entravé pendant deux heures la circu-
lation sur la ligne principale de Bel-
grade à Zagreb.
UNE CULTIVATRICE
CAMBRIOLÉE
MÉziftBES, 19 décembre. A Grand-
Pre-Talna. Mme Bati, cultivatrice,
revenant de faire des commissions
dans le village, ne trouva plus chez
elle une sacoche contenant 379.415 fr.
dont 367.000 fr. en bons de la défense
nationale.
Elle porta plainte aussitôt la gen-
darmerie. On découvrit la sacoche
sur H route nationale. les bons de la
Défense y étaient encore, mais les bil-
l«ts avaient été dérobé».
DES BANDITS MASQUÉS
FONT IRRUPTION
DANS UNE CASERNE
ET LA METTENT AU PILLAGE
Dublin, 19 décembre. Une tren-
tainc d'individus armés et masqués ont
pénétré hier soir dans la caserne des
gardes civiques a Summcrhlll, dans le
Comté de Mealh. Ils ont réduit à l'im-
puissance les gardes civiques qui se
trouvaient dans la caserne ils leur
uni mis leurs propres menottes puis,
les enfermant dans une cellule, ils ont
fait une perquisition dans la caserne
et se sont emparés dis armes, des mu-
nitions, de l'argent, des papiers ainsi
que de la comptabilité. Ensuite, cou-
chant en joue les habitants du village
qui étaient accourus, ils les ont obligés
se disperser et sont parlis avec leur
butin.
Un ganlf civique qui rentrait, re-
irouva sps collègues enfermés dans
une cellule, les menottes aux mains. Il
fallut employer une scie 'i métaux pour
les leur enlever. Les auteurs de ce
coup de main n'ont pas été arrêtés.
=ï= SOURIRES
On s'aperçoit tous les jours qit'il es,
difficile, eu dépit des pilules dorées
offertes en abondance au Public, de
faire cracher le contribuable invité à
s'asseoir l'assiette de l'impôt.
Parler de bénéfices à la tribune, jon-
gler avec des sommes imaginaires est
une tâche aisée, si on la compare à
la détermination exacte du gain réel
dans certains cas. Je pense précisé-
ment à ces fameux bénéfices agricoles
qui grossissent à vue d'oeil, s'enflent
dans la bouche des orateurs ou sous
la plume des économistes.
Tiens, nous n'y pensions pas,
crient les augures, mais il y a de l'ar-
gent dans les bas de laine. Qu'attend
le fisc pour. le ramasser ?
Le fisc attend sans doute que les
financiers de. génie qui pullulent en
France aujourd'hui nous rappelant
les stratèges en chambre de la guerre
découvrent le procédé infaillible qui
permettra l'évaluation des bénéfices
agricoles.
Les paysans n'ont jamais refusé de
payer; ils aimeraient qu'oit leur pré-
sente une facture bien faite, pas trop
fantaisiste. Sinon, comme les autres,
ils protesteront.
Il n'y a qu'à forcer les agricul-
teurs à tenir une comptabilité, affirment
sans rire quelques bonimenteurs.
Aile: donc demander au fermier, aa
métayer, au petit propriétaire de s'en-
fermer deux heures par jour dans un
burcau afin- d'aligner des chiffres que
le fisc épluchera ensuite Exigea d'eux
des livres de caisse et des tableaux de
débit et de crédit. alors que leur bourse
tient lieu de coffre-fort Faites-leur
établir des feuilles de salaire quand
ils emploient leurs fils et leurs filles
aux travaux des chhmps Poussez
même la plaisanterie jusqu'à les obli-
ger à prendre un comptable
Le comptable agricole ? N'est-ce pas
la profession nouvelle qui conviendrait
à nombre de ronds de cuir urbains en
mal de grand air ? Peut-être, mais ne
croyons pas que nous sommes il la
veiile de voir la bureaucratie régner
à la ferme.
Le Petit Grégoire.
VOIR EN PAGE
L'impôt sur les bénéfices agricoles.
LA SITUATION
L'IMPOT PERÇU
PAR LE TIMBRE
Les quatre contributions directes,
les quatre vieilles, sont toujours
perçues comme impôts commu-
naux et départementaux. On prête à
quelques députés du centre l'intention
de les rétablir au principal. Seulement,
pour remplacer l'impôt sur le revenu,
on créerait l'impôt dont il a été parlé
ici ces temps derniers, sur les paie-
ments libératoires. Une proposition de
MM. Chassaigne-Goyon, Evain, Escu-
dier, fait état de cette suggestion. On
sait qu'autrefois cet impôt fut présenté
par M. Paschal-Grousset. MM. Lasies,
Ernest rlandin, Flayelle. Tardieu,
Roux-Costadau, etc., députés de tou-
tes les nuances, reprirent cette pro-
position en juillet 1914 et demandèrent
l'extension du timbre professionnel aux
paiements de toute nature supérieurs
à dix francs. Les auteurs de la propo-
sition escomptaient un produit de trois
milliards. Ce produit pourrait donc
être, aujourd'hui, de quinze milliards.
Le système, dont l'impôt sur le chiffre
d'affaires n'est qu'une application limi-
tée, est généralisé au Mexique et la
Commission des Finances, il y a quinze
ans, avait étudié la façon dont il fonc-
tionne dans ce pays. Au Mexique on
trouve, comme dans notre pays, des
droits de timbre sur les reçus, les
chèques, les lettres de change, mais on
y voit aussi percevoir, au moyen de
l'apposition d'estampilles, les droits qui
frappent les héritages, les donations,
les contrats, etc.
L'extension de ce mode de percep-
tion a entraîné, en même temps que
la multiplicité des estampilles, le per-
fectionnement de leur emploi. Afin de
connaître le rendement de l'impôt an-
nuel de chaque taxe spéciale dans les
différents Etats de la'République; la
̃loi a donné un cours légal, limité à
une année, à chaque émission d'estam-
pille. Elle a, en même temps, dans
plusieurs cas, créé des surcharges spé-
ciales dont on revêt les estampilles et
qui permettent d'indiquer- le lieu. où
elles sont utilisées et l'objet ou le docu-
ment qu'elles sont destinées à taxer.
Il faut signaler aussi l'emploi des tim-
bres à souche.
La loi mexicaine a naturellement
organisé un contrôle qui est indispen-
sable avec l'extension, admise par elle,
d'un mode de perception commode pour
le contribuable, mais qui serait d'un
rendement douteux sans un service
d'inspection sérieux. Pourtant, tout en
donnant des pouvoirs d'investigation
assez étendus aux agents de l'Arlmi-
nistration, elle s'est efforcée de gêner
le moins possible les redevables et
notamment les commerçants. Il n'est
pas possible ici d'entrer dans tous les
détails d'application de la loi, ni des
sévères sanctions pécuniairrs prévues
pour les infractions. Qu'on sache seu-
lement que le système a donné au
Mexique ce que le législateur en atten-
dait.
P. O. DOLBERT.
LES ACCIDENTS D'AUTO
PARIS, décembre. Hier soir,
NI. Jean Valette, qui ]Kissait route
par une camionnette. M. Valette a été.
admis dans un état grave à l'hôpital
Cochin.
POUR LE RELÈVEMENT DU FRANC
La proposition des industriels du Nord
est examinée par une Commission qui soumettra un texte
au ministre des Finances
PARIS, 19 décembre. La proposi-
tion des industriels du Nord est évi-
demment fort intéressante ils offrent
d'ajouter leur crédit (et toute l'indus-
trie française les suivrait) à celui de
l'Etat, pour obtenir un emprunt aux
Etats-Unis: le montant de cet emprunt
permettrait de faire face aux échéan-
ces des bons.
C'est fort bien. Seulement les indus-
triels, avant de s'engager, devaient
bien se rendre compte que, dans le
moment présent ni le gouvernement.
ni la Chambre des Députés ne sont
réellement l'Etat. Le régime que nous
subissons depuis 20 mois a tellement
fausse le mécanisme constitutionnel et
la loi de la probité politique, que la
nation s'est, rn quelque sorte, sépa-
rée de l'Elat. La confiance s'est retirée,
c'est un fait. Le consentement unani-
me, ou du moins le consentement de la
grands majorité des citoyens, fait dé-
faut au Parlement et ainsi li base
même du régime représentatif se
trouve fort ébranlée. Il y a 8 jours.
dans les couloirs de la Chambre, un
ancien ministre radical constatait lui-
même, en présence d'une dizaine de dé-
pulés et de journalistes, que Ie pouvoir
législalif fonctionnait à peu près à
vide, et qu'il devrait, pour se mainte-
nir, s'incliner bientôt devant des forces
économiques plus représentatives des
désirs et des intérêts du pays. Cet an-
cien ministre est. bon prophète.
Donc, si li nation française est labo-
rieuse, économe et disposée à faire des
sacrifices pour l'Etat, il faut que celui-
ci redevienne vraiment la chose de
tous, la République. Vingt-cinq ans de
radicalisme imbu de socialisme ont fait
de, l'Etat une entité qui" n'est plus ca-
pable que de compromettre est d'amoin-
drir les forces individuelles ou cellec-
tives (syndicats, groupements. univer-
siléts, etc..) des hommes ou des insti-
tutions auxquel!es il donne la main. Ce
divorce est désormais intolérable. Une
réconciliation est nécessaire, et les as-
sociations économiques pourraient l'ac-
complir. Mais elles échoueront, si elles
trouvent devant elles un gouverne-
ment et un Parlement bloques dans
l'esprit rle pari
L..A PAGES.
Une Commission élabore an texte
Paris, 19 décembre. NI. Delasa
le. député rlu Nord, qui a suivi ces
jours dernier. les pourparlers enga-
ges par le; industriels du Nord avec
les pouvoirs publics et les grands
groupements économiques, a (tonné
cet après-midi, dans les couloirs,
quelques indications sur l'état ac-
tuel de ces négociations.
La Confédération Générale de la
Production Française, qui a été sai-
sie des offres des industriels du
Nord, a décidé de nommer une Com-
mission chargée de les étudier. Cet-
te Commission a l'intention de rédi-
ger une proposition d'ensemble, en
prenant pour base le projet initial
qui subira sans Moutr certaines mo-
difications destinées à l'harmoniser
avec les conceptions de tous les
groupements industriels. L'élabora-
tion de ce texte aura lieu en dehors
de toute préoccupation d'ordre poli-
tique et en s'inspirant exclusivement
des intérêts généraux du pays.
Bien que certaines résistances se
soient maniefstées dans diverses ca-
tégories d'industries, il semble. d'a-
iprès M. que la réalisation
du projet soit en bonne voie et qu'el-
le puisse aboutir prochainemenc. La
proposition, une fois achevée, sera
soumise pour examen, au Ministre
des Finances.
Les différentes formules
envisagées
Paris, 19 décembre. Les échan-
ges de vues qui se sont poursuivis
depuis plusieurs jours entre les grou-
pes et diverses organisations écono-
miques ont amené déjà à envisager
plusieurs formules pour réaliser
l'assainissement du franc.
La première est celle que l'on a
déjà indiquée constitution d'une
Caisse autonome d'amortissement,
dont fonds initial serait fourni
par un emprunt de 10 milliards gagé
sur l'actif du consortium industriel
répondant et dont l'amortissement
serait assuré par une contribution
d'un dixième sur le chiffre d'affai-
res de l'industrie française.
Une seconde aurait pour but la
création d'une vaste société privée
qui émettrait des obligations garan-
tics par le capital industriel du con-
sortium et rembourserait les Bons de
la Défense Nationale et les obliga-
tions à court terme qui seraient pré-
sentés à ses guichets.
Une autre consisterait à organiser
nne souscription volontaire analogue
à celle qui a été récemment ouverte
en Italie pour le paiement des dettes
à l'Amérique cette contribution au-
rait pour but de libérer la Trésore-
rie des obligations qui pèsent sur
elle pour 1926.
Enfin, d'autres suggestions ten-
dent à mettre à la disposition de
l'Etat les signatures nécessaires pour
lui permettre de trouver aux Etats-
Unis, où les industriels du Nord ont
de. puissantes relations d'affaires, les
fonds indispensables à la sécurité de
ses finances.
Les industriels effectueraient au
besoin cet emprunt eux-mêmes et se
chargeraient des intérêts. Cette der-
nière proposition s'inspire de la for-
mule réalisée par Schwer industrie
allemande quand fut créé le nenten-
mari;.
Les Industriels lyonnais
accueillent favorablement
le projet
Lyon, 19 décembre. M. Pradel,
président de la Chambre de Com-
merce de Lyon, fait connaître que
l'idée du consortium Lillois-Ronbal-
sien est parfaitement accueillie dans
les milieux industriels lyonnais.
NOTRE CHANGE S'AMÉLIORE
Paris, 19 dùie/mbrc. L'améliora-
tion du franc qui avait pris dès hier
des proportions importantes s'est en*
core accentuée aujourd'hui.
La livre débute n pour fltv-tiir
jusque et clôturer à ce
qui représente près de cinq points
de baisse sur les cours officiels de
la veille.
Le dollar vaut successivement,
et
Comme la veille, on a constaté des
demandes de francs pour le compte
de l'étranger.
DANS LES COULOIRS
Paris, 19 décembre. L'arrivée
de NI. Doumer au ministère des Fi-
nances est-elle de nature à ramener
la confiance ? Il est bien significatif
que les industriels du Nord aient at-
tendu la chute de leur compatriote.
M. Loucheur. pour faire les propo-
sitions que l'on sait, qui sont de na-
'ture à amener la stabilisation du
franc. Ces (propositions ne sont qu'a-
morcées. Leur annonce a cependant
suffi pour ramener, soudain, la de-
vise en avant, un peu plus proche
de sa valeur juste et réelle.
Mais les socialistes empoisonnent
les couloirs et la confiance elle-même
en faisant état de l'offre des indus-
triels pour reparler du prélèvement
obligatoire sur l'industrie. Si on ne
,prend pas intrépidement le contre-
pied de la thèse collectiviste, c'en
est fait de notre crédit et de notre
relèvement financier.
Pendant que nos hommes d'affaires
l'esprit vigoureux et pratiques s'ef-
forcent d'obtenir des détenteurs d'or,
moyennant une garantie réelle, les
crédits nécessaires pour stabiliser la
monnaie nationale, on fait lemar-
quer à la Chambre que les groupe-
ments économiques dans tout le pays
sont d'accord pour demander des
mesures simples et énergiques des 1
économies de l'Etat, une administra-
tion plus productive. l'élaxgiss»»
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