Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 30 avril 1921 30 avril 1921
Description : 1921/04/30 (N3). 1921/04/30 (N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203705
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
100 -
ment à un hôtel des derniers numéros de la
rue Saint-Antoine, disparu aujourd'hui (1).
Avant la réfection de 1812, par l'impéra-
trice Joséphine,, de son château de Malmai-
son, sa chambre à coucher, au. premier
étage, au lieu d'être tendue d'étoffes plissées
à la grecque, dont Garneray donna le dessin
en 1809, et comme elle a été fidèlement réta-
blie sous le Second Empire el de nos jours,
était toute en peinture à sujets et arabesques.
11 en reste encore un bout de frise qu'on voit
dans le coin perdu, aujourd'hui, el obscur
de celte pièce, en ouvrant une porte. En
effet, la forme de celle chambre était jadis
carrée au lieu d'être ovale ; le décor était de
l'époque consulaire. Les peintures murales
de la salle à manger et du salon ont été-ré-
novées du temps de M. Osiris, par feu
il. Jambon, celles du. salon surtout. Les pri-
mitives étaient de Redouté et Dubois père.
Les nymphes, très jolies, de la salle à man-
ger, sont de Laffitle, élève de ltegnâull et de
Prud'hon el sont très belles dans la pose el
les figures très nature bien de leur temps.
De Laffitle aussi était le décor de la salle de
bain du chàLeau de Neuilîy et de sa salle à
manger, le tout aujourd'hui détruit ou dis-
persé depuis longtemps. Du même maître
sans doute sont les nymphes peintes de la
salle à manger du château de la Jonchôre,
dans le voisinage, propriété aujourd'hui de
Mmo Bérard, et leurs encadrements poly-
chromes de style consulaire. Il y~a là aussi
un plafond en voussure Orné de grisailles.
On a recueilli chez quelques amateurs des
portes peintes provenant de ces vieux hôtels
historiques, mais ceci en très petit nombre
. d'exemplaires à notre connaissance.
Il y en a actuellement (décembre 1920), chez
au moins deux antiquaires, l'une composée
de quatre nymphes, grandeur nature, très
bien conservées quant à la peinture, elles sont
dans le goût de Laffitle et sont surnionlées
de frises à plusieurs tons inspirées de l'art
pompéien. Elles proviennent de l'ancien fonds
Hentschel el sont exposées chez Maxima,
3, rue Taitbout. Nous avons vu, dans celte
même maison, une autre grande peinture
murale, atlribtiable à Girodet, représentant
Mars et Vénus sous les traits de Mural et de
Caroline (hauteur : 4 mètres environ; lar-
geur 2 m. 80).
L'autre à voir hier encore chez M. Roger
Weill, H, rue du Faubourg-Saiiit-Honoré, esl
de quatre panneaux avec sujets en médail-
lons et amours aux angles et nous a paru,
bien qu'ancienne, plus médiocre.
Deux frises (hauteur : 0 m. iS ; longueur ;
7 ni. 30); deux dessus de portes .provenant,
ces derniers de l'ancien hôtel Decrès, tout à
fait dans Je goût et la note de Prud'hon mais
ici bien plus petites que la très belle du ki
de la rue des Petites-Ecuries, peuvent être
vues dans notre collection particulière.Ce sont
des scènes mythologiques gracieus7es ayant
d'assez nombreux points de repère avec les
personnages des peintures de l'hôtel Rollerel-
Ouinlin-d'Aumont, plus simples, moins re-
cherchés dans le détail des costumes et des
attributs, mais certainement de la même
filière.
Notre confrère M. Dominique Mellerio
possède trois autres, frises du même genre
altribuables aussi à Prud'hon que nous avons
également étudiées. Il y a là encore, des
sujets identiques et des détails, surtout des
personnages remarquables dont les faciès
sont tout à fait du type prud'honien. Elles
représentent trois saisons : le Printemps,
l'Eté et l'Automne. L'Hiver manque. Elles ont
00 centimètres de hauteur environ.
En somme, le goût du décor peint dans les
intérieurs aristocratiques d'aulrefois a été de
façon générale une des -manifestations de
notre Ecole (1), depuis toujours. Les artistes
qui collaborèrent à celte ornementation pri-
mitive sont connus par certains comptes.
Seulement chaque époque a eu ses variantes;
ce sont pour les dernières années du
xvnr siècle et les premières du xtx° siècle,
Girodet, E. Dubois, Redouté, puis Laffitle.
L'influence de Girodet, le grand spécialiste,
auteur, avec son élève Lancrenon, des pla-
fonds de Compiègne (2), y esl cerlaiue.
Un- boudoir, qu'on voit encore au rez-de-
chaussée de Bagatelle, côté du grand parc,
(I) Voir leur reproduction dans Contet et Vaquior:
Le Style Empire, l'c série (planches 28 â 33).
(1) Ou trouve encore plusieurs reproductions de
ces surfaces artistiques peintes, prises dans quelques
rares intérieurs ayant survécu et ceci dans lo
recueil in-i" en cours de publication, intitulé : Le
Style Empire.
(2) L'un d'eux, et non des moins beaux, vient mal-
heureusement d'être détruit par un incendie, qu'il
eût été facile d'éviter en ne faisant pas de ce. palais
une sorte de ministère, aujourd'hui encore, malgré
ce désastre, peuplé d'employés de l'État.
ment à un hôtel des derniers numéros de la
rue Saint-Antoine, disparu aujourd'hui (1).
Avant la réfection de 1812, par l'impéra-
trice Joséphine,, de son château de Malmai-
son, sa chambre à coucher, au. premier
étage, au lieu d'être tendue d'étoffes plissées
à la grecque, dont Garneray donna le dessin
en 1809, et comme elle a été fidèlement réta-
blie sous le Second Empire el de nos jours,
était toute en peinture à sujets et arabesques.
11 en reste encore un bout de frise qu'on voit
dans le coin perdu, aujourd'hui, el obscur
de celte pièce, en ouvrant une porte. En
effet, la forme de celle chambre était jadis
carrée au lieu d'être ovale ; le décor était de
l'époque consulaire. Les peintures murales
de la salle à manger et du salon ont été-ré-
novées du temps de M. Osiris, par feu
il. Jambon, celles du. salon surtout. Les pri-
mitives étaient de Redouté et Dubois père.
Les nymphes, très jolies, de la salle à man-
ger, sont de Laffitle, élève de ltegnâull et de
Prud'hon el sont très belles dans la pose el
les figures très nature bien de leur temps.
De Laffitle aussi était le décor de la salle de
bain du chàLeau de Neuilîy et de sa salle à
manger, le tout aujourd'hui détruit ou dis-
persé depuis longtemps. Du même maître
sans doute sont les nymphes peintes de la
salle à manger du château de la Jonchôre,
dans le voisinage, propriété aujourd'hui de
Mmo Bérard, et leurs encadrements poly-
chromes de style consulaire. Il y~a là aussi
un plafond en voussure Orné de grisailles.
On a recueilli chez quelques amateurs des
portes peintes provenant de ces vieux hôtels
historiques, mais ceci en très petit nombre
. d'exemplaires à notre connaissance.
Il y en a actuellement (décembre 1920), chez
au moins deux antiquaires, l'une composée
de quatre nymphes, grandeur nature, très
bien conservées quant à la peinture, elles sont
dans le goût de Laffitle et sont surnionlées
de frises à plusieurs tons inspirées de l'art
pompéien. Elles proviennent de l'ancien fonds
Hentschel el sont exposées chez Maxima,
3, rue Taitbout. Nous avons vu, dans celte
même maison, une autre grande peinture
murale, atlribtiable à Girodet, représentant
Mars et Vénus sous les traits de Mural et de
Caroline (hauteur : 4 mètres environ; lar-
geur 2 m. 80).
L'autre à voir hier encore chez M. Roger
Weill, H, rue du Faubourg-Saiiit-Honoré, esl
de quatre panneaux avec sujets en médail-
lons et amours aux angles et nous a paru,
bien qu'ancienne, plus médiocre.
Deux frises (hauteur : 0 m. iS ; longueur ;
7 ni. 30); deux dessus de portes .provenant,
ces derniers de l'ancien hôtel Decrès, tout à
fait dans Je goût et la note de Prud'hon mais
ici bien plus petites que la très belle du ki
de la rue des Petites-Ecuries, peuvent être
vues dans notre collection particulière.Ce sont
des scènes mythologiques gracieus7es ayant
d'assez nombreux points de repère avec les
personnages des peintures de l'hôtel Rollerel-
Ouinlin-d'Aumont, plus simples, moins re-
cherchés dans le détail des costumes et des
attributs, mais certainement de la même
filière.
Notre confrère M. Dominique Mellerio
possède trois autres, frises du même genre
altribuables aussi à Prud'hon que nous avons
également étudiées. Il y a là encore, des
sujets identiques et des détails, surtout des
personnages remarquables dont les faciès
sont tout à fait du type prud'honien. Elles
représentent trois saisons : le Printemps,
l'Eté et l'Automne. L'Hiver manque. Elles ont
00 centimètres de hauteur environ.
En somme, le goût du décor peint dans les
intérieurs aristocratiques d'aulrefois a été de
façon générale une des -manifestations de
notre Ecole (1), depuis toujours. Les artistes
qui collaborèrent à celte ornementation pri-
mitive sont connus par certains comptes.
Seulement chaque époque a eu ses variantes;
ce sont pour les dernières années du
xvnr siècle et les premières du xtx° siècle,
Girodet, E. Dubois, Redouté, puis Laffitle.
L'influence de Girodet, le grand spécialiste,
auteur, avec son élève Lancrenon, des pla-
fonds de Compiègne (2), y esl cerlaiue.
Un- boudoir, qu'on voit encore au rez-de-
chaussée de Bagatelle, côté du grand parc,
(I) Voir leur reproduction dans Contet et Vaquior:
Le Style Empire, l'c série (planches 28 â 33).
(1) Ou trouve encore plusieurs reproductions de
ces surfaces artistiques peintes, prises dans quelques
rares intérieurs ayant survécu et ceci dans lo
recueil in-i" en cours de publication, intitulé : Le
Style Empire.
(2) L'un d'eux, et non des moins beaux, vient mal-
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