Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 30 avril 1921 30 avril 1921
Description : 1921/04/30 (N3). 1921/04/30 (N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58203705
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
- 68
maines ruraux. Or, le principe, dans l'arpen-
tagë de ces domaines, e'est toujours celui des
lignes parallèles.-Une campagne suburbaine
rappelle souvent les lotissements réguliers
des quartiers neufs de Lyon ou de Barcelone,
des baslides françaises du xin 6 siècle. Le
quadrillage est un des- principes de l'arpen-
tage rural. Et il était singulièrement facilité,
aux abords des villes, par l'existence immé-
diate des deux grandes voies parallèles.
Pour tous ces motifs, si je félicite Vacquer
d'avoir réhabilité, comme roule'romàine, la
rue Saint-Marlin, je mè réjouis de pouvoir
rendre à la rue Saint-Denis son rôle antique
de voie sacrée et de chemin romain.Laissons-
les toutes deux vivre de concert en histoire,
Gomme toutes deux aujourd'hui travaillent
côte à côte dans la vie de Paris.
M. le Président-— Personne n'a d'obser-
vations, à présenter? Nous remercions vive-
ment M. Camille Jullian de cette intéressante
communication. Tous ceux qui ont étudié la
question ont, en effet, constaté l'existence des
voies parallèles.
(M. le docteur Capitan, appelé par
d'autres occupations, se retire. M. Henri
Cordier prend la présidence de la séance.)
17. — Communication de M. Lucien
Lambeau sur trois anachronismes
relevés dans des peintures modernes
d'histoire de Paris, décorant des mo-
numents parisiens.
L'histoire de Paris et les peintres d'histoire.
M. Lucien Lambeau donne lecture de la
note ci-après :
Les observations que nous présentons à la
Commission du; Vieux Paris ne sont pas, à
proprement parler, une critique adressée à
trois de nos grands peintres contemporains,
dont le talent si complet, au triple point de
vue de la composition, du dessin et de la cou-
leur, les a déjà placés au premier rang de
notre école française actuelle. Elles sont sim-
plement une amusante remarque, l'aile en
passant, sur la façon plutôt cavalière avec
laquelle les peintres d'histoire oui parfois
traité l'histoire — dans l'espèce, celle de
Paris — dont ils avaient entrepris de relater,
sur la toile, certains épisodes.
" 11 s'agit, ici, de trois oeuvres d'art, d'ailleurs
remarquables, que nous continuerons quand
même d'admirer, malgré les anachronismes
criards que nous signalons, et qui se. rappor-
tent à trois des plus importants monuments
de Paris : l'Hôtel de Ville, le Pont-Neuf,
. l'Eglise Saint-Laurent-
Pour la première, il s'agit du tableau peinl
par Jean-Paul Laurens, en 1902, représentant
la Proclamation de la République ère 1818, de-
vant la maison commune parisienne, et qui
orne aujourd'hui le palais des Beaux-Arts de
la Ville de Paris.
L'Hôtel de Ville que montre ce tableau est
l'ancien et petit Hôtel de Ville de la Renais-
sance, comprenant seulement le bâtiment
central, flanqué de deux pavillons, tandis que
l'édifice qui existait au moment de la procla-
mation de la République de 1848, se compo-
sait de celui de la Renaissance ci^déssus in-
diqué, considérablement agrandi, de 1837 à
1842, par les architectes Godde et Lesueur, de
deux ailes et de deux gros pavillons, allon-
geant de beaucoup sa façade sur la place de
PHôtel-de-Villë".
La seconde des oeuvres que nous signalons
est la grande peinture exécutée par Edouard
Détaille, pour la salle du budget de l'Hôtel de
Ville actuel, représentant les Enrôlements vo-
lontaires en 1792 sur le Pont-Neuf
A ce moment précis, ainsi que l'indiquent
toutes les estampes de l'époque, le Ponl-Neuf
était décoré, au-dessus de chaque pile, de bou-
tiques constituant de jolis motifs d'architec-
ture qui avaient été dessinés par Soufflol. On
lit, dans un ouvrage écrit en 1787 :
« Ce pont exigeant quelques réparations, on
y travailla en mai 1775, et ces travaux furenl
finis en 1776. Les trottoirs ont été baissés et
rétrécis; on a construit dans les espèces de
de tqurelles_qui se trouvent sur chaque pile,
des boutiques en pierre et voûtées. Louis XVI
ayant donné une somme à cel effet, accorda
là location de ces boutiques au profit rie
l'Académie royale de peinture el de sculp-
ture : elles sont au nombre de vingl Ï (1).-
En dépit de celte clause généreuse en fa-
veur de l'Académie des Beaux-Arts, dont il fit
aussi partie, Edouard Détaille ne tint pas
compte, dans son tableau, des boutiques dont
il s'agit, el qui existaient toujours en 1792,
(I) Guide des amateurs et desètrangas voyageurs
à Paris, pur Tliiery. Edition de 1787, t. 11, p."{).
maines ruraux. Or, le principe, dans l'arpen-
tagë de ces domaines, e'est toujours celui des
lignes parallèles.-Une campagne suburbaine
rappelle souvent les lotissements réguliers
des quartiers neufs de Lyon ou de Barcelone,
des baslides françaises du xin 6 siècle. Le
quadrillage est un des- principes de l'arpen-
tage rural. Et il était singulièrement facilité,
aux abords des villes, par l'existence immé-
diate des deux grandes voies parallèles.
Pour tous ces motifs, si je félicite Vacquer
d'avoir réhabilité, comme roule'romàine, la
rue Saint-Marlin, je mè réjouis de pouvoir
rendre à la rue Saint-Denis son rôle antique
de voie sacrée et de chemin romain.Laissons-
les toutes deux vivre de concert en histoire,
Gomme toutes deux aujourd'hui travaillent
côte à côte dans la vie de Paris.
M. le Président-— Personne n'a d'obser-
vations, à présenter? Nous remercions vive-
ment M. Camille Jullian de cette intéressante
communication. Tous ceux qui ont étudié la
question ont, en effet, constaté l'existence des
voies parallèles.
(M. le docteur Capitan, appelé par
d'autres occupations, se retire. M. Henri
Cordier prend la présidence de la séance.)
17. — Communication de M. Lucien
Lambeau sur trois anachronismes
relevés dans des peintures modernes
d'histoire de Paris, décorant des mo-
numents parisiens.
L'histoire de Paris et les peintres d'histoire.
M. Lucien Lambeau donne lecture de la
note ci-après :
Les observations que nous présentons à la
Commission du; Vieux Paris ne sont pas, à
proprement parler, une critique adressée à
trois de nos grands peintres contemporains,
dont le talent si complet, au triple point de
vue de la composition, du dessin et de la cou-
leur, les a déjà placés au premier rang de
notre école française actuelle. Elles sont sim-
plement une amusante remarque, l'aile en
passant, sur la façon plutôt cavalière avec
laquelle les peintres d'histoire oui parfois
traité l'histoire — dans l'espèce, celle de
Paris — dont ils avaient entrepris de relater,
sur la toile, certains épisodes.
" 11 s'agit, ici, de trois oeuvres d'art, d'ailleurs
remarquables, que nous continuerons quand
même d'admirer, malgré les anachronismes
criards que nous signalons, et qui se. rappor-
tent à trois des plus importants monuments
de Paris : l'Hôtel de Ville, le Pont-Neuf,
. l'Eglise Saint-Laurent-
Pour la première, il s'agit du tableau peinl
par Jean-Paul Laurens, en 1902, représentant
la Proclamation de la République ère 1818, de-
vant la maison commune parisienne, et qui
orne aujourd'hui le palais des Beaux-Arts de
la Ville de Paris.
L'Hôtel de Ville que montre ce tableau est
l'ancien et petit Hôtel de Ville de la Renais-
sance, comprenant seulement le bâtiment
central, flanqué de deux pavillons, tandis que
l'édifice qui existait au moment de la procla-
mation de la République de 1848, se compo-
sait de celui de la Renaissance ci^déssus in-
diqué, considérablement agrandi, de 1837 à
1842, par les architectes Godde et Lesueur, de
deux ailes et de deux gros pavillons, allon-
geant de beaucoup sa façade sur la place de
PHôtel-de-Villë".
La seconde des oeuvres que nous signalons
est la grande peinture exécutée par Edouard
Détaille, pour la salle du budget de l'Hôtel de
Ville actuel, représentant les Enrôlements vo-
lontaires en 1792 sur le Pont-Neuf
A ce moment précis, ainsi que l'indiquent
toutes les estampes de l'époque, le Ponl-Neuf
était décoré, au-dessus de chaque pile, de bou-
tiques constituant de jolis motifs d'architec-
ture qui avaient été dessinés par Soufflol. On
lit, dans un ouvrage écrit en 1787 :
« Ce pont exigeant quelques réparations, on
y travailla en mai 1775, et ces travaux furenl
finis en 1776. Les trottoirs ont été baissés et
rétrécis; on a construit dans les espèces de
de tqurelles_qui se trouvent sur chaque pile,
des boutiques en pierre et voûtées. Louis XVI
ayant donné une somme à cel effet, accorda
là location de ces boutiques au profit rie
l'Académie royale de peinture el de sculp-
ture : elles sont au nombre de vingl Ï (1).-
En dépit de celte clause généreuse en fa-
veur de l'Académie des Beaux-Arts, dont il fit
aussi partie, Edouard Détaille ne tint pas
compte, dans son tableau, des boutiques dont
il s'agit, el qui existaient toujours en 1792,
(I) Guide des amateurs et desètrangas voyageurs
à Paris, pur Tliiery. Edition de 1787, t. 11, p."{).
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