Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-02-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 26 février 1921 26 février 1921
Description : 1921/02/26 (N2). 1921/02/26 (N2).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5820369h
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
47
côté de Malesherbes, des ducs de Chaulnes,
de la Rochefoucauld, d'Ayen, on pouvait ren-
contrer Franklin, Watt, Priestley, Berthollet,
Laplace, Monge, Lagrange, Charles le physi-
cien, etc., toute une.pléiade de grands hom-
mes.
En outre, une immense correspondance
avec tous les savants connus ajoutait un nou-
veau lien à celui qui unissait l'Arsenal au
monde scientifique.
Il nous est. resté deux vues intéressantes
dfe. laboratoire de Lavoisier. Mme Lavoisier
possédait un aimable talent de dessinateur et
de graveur; elle avait été élève de David. Elle
a dessiné deux vues du laboratoire de son
mari, en s'y représentant elle-même, assise à
une petite table, prête â prendre des notes.
Le détail est exact, Elle fut, en effet, le secré-
taire de Lavoisier.
Ce laboratoire parait avoir été, installé dans
une longue pièce mansardée. Aux murs, des
casiers garnis de bocanx. En tout, la simpli-
cité la plus rudimentaire.
Lavoisier continua sa vie de travail inlas-
sable et d'inventions fécondes jusqu'à la Révo-
lution, dont il adopta les principes. On le voit
alors membre du club de 89, à côté de Mira-
beau, Bailty, Monge, André Chénier. et de
plusieurs de ses collègues de l'Académie. Il
se fait inscrire comme garde national du
district de l'Arsenal.
Mais ces preuves de civisme ne désarmèrent
pas la suspicion populaire qui s'attachait aux
régisseurs des Poudres et aux fermiers géné-
raux. :■ ' .-•■-.
Quelques jours après la prise de la. Bas-
tille, le 6 août 1789, une émeute éclate à la
porte de l'Arsenal, au port Saint-Paul, où
sont amarrés des bateaux chargés de poudre -
et que la population du quartier croit destinés
à l'étranger. Lavoisier, malgré ses protesta-
tions, est arrêté ainsi que Mme Lavoisier : on
les conduit à l'Hôtel de Ville où il ne faut pas
moins que l'intervention de Lafayette et de
Bailly pour les délivrer. '
Lé danger perpétuel où Lavoisier vécut
désormais n'arrêta pas ses travaux. Il les
poursuivit jusqu'à son arrestation, apportant
à la République, avec un patriotisme ardent,
le résultat de ses propres inventions et de
celles de ses confrères.
Les fonctions de régisseur des Poudres
ayant été supprimées, il quitta l'Arsenal en
1792 pour aller demeurer boulevard de la
Madeleine, dans la maison de M. Lecoulteux
de la Noraye,- Englobé dans le procès des
fermiers' généraux, il fut jugé, condamné et
exécuté le même jour, 8 mai 1794.
Mme Lavoisier se remaria en 1805. Elle
épousait Benjamin Thompson, comte deRum-
ford, mais elle s'en sépara à l'amiable en
1809. Elle mourut en 1836, â l'âge de 78 ans,
toujours fidèle à l'admiration qu'elle avait
vouée à l'homme célèbre qui lui avait donné
son nom. Depuis plus de quarante ans, elle
n'appartenait plus à l'histoire de l'Arsenal.
M. Marcel Fosseyeux ajoute' que les
Archives de l'Assistance publique contiennent
des documents intéressants sur les Poudres
et salpêtres par suite, de l'occupation duPetit-
Arsenal par l'Hôpital général. Il rappelle
l'existence du village des Salpêtriers qui fut
détruit au moment où l'on édifiait l'Hôpital
et qui s'étendait parallèlement à la Seine.
M. Tesson fait remarquer qu'il en sub-
siste dés restes, où est installée la lingerie de
l'Hôpital.
M. Marcel Fosseyeux ajoute qu'il y a
eu trois.chapelles successives à la Salpêtrière.
D'abord celle des salpêtriers, puis l'église
primitive de l'Hôpital sous le vocable de
Saint-Denis; enfin l'église actuelle, sous celui
de Saint-Louis, due à Libéral Bruant, ce qui
a donné lieu à des confusions fréquentes ;
le nom de maison de Saint Louis qu'on ren-
contre dans certains textes, ne s'applique pas
à l'hôpital Saint-Louis, mais à la Salpêtrière.
15. — Exposé des recherches effectuées
par M. Henry Martin en vue de l'éta-
blissement d'une liste exacte et com-
plète des prévôts des marchands.
M. Henry Martin poursuit l'exposé-de ses
recherches critiques, dont l'ensemble formera
une annexe aux procès-verbaux de la Com-
mission. - - ""
M. le Président félicite et remercie vive-
ment M. Henry Martin de ce travail considé-
rable.
(M. le docteur Capitan, appelé par d'au-
tres occupation -se retire. M. Henri Cor-
dier prend la présidence de la séance.)
côté de Malesherbes, des ducs de Chaulnes,
de la Rochefoucauld, d'Ayen, on pouvait ren-
contrer Franklin, Watt, Priestley, Berthollet,
Laplace, Monge, Lagrange, Charles le physi-
cien, etc., toute une.pléiade de grands hom-
mes.
En outre, une immense correspondance
avec tous les savants connus ajoutait un nou-
veau lien à celui qui unissait l'Arsenal au
monde scientifique.
Il nous est. resté deux vues intéressantes
dfe. laboratoire de Lavoisier. Mme Lavoisier
possédait un aimable talent de dessinateur et
de graveur; elle avait été élève de David. Elle
a dessiné deux vues du laboratoire de son
mari, en s'y représentant elle-même, assise à
une petite table, prête â prendre des notes.
Le détail est exact, Elle fut, en effet, le secré-
taire de Lavoisier.
Ce laboratoire parait avoir été, installé dans
une longue pièce mansardée. Aux murs, des
casiers garnis de bocanx. En tout, la simpli-
cité la plus rudimentaire.
Lavoisier continua sa vie de travail inlas-
sable et d'inventions fécondes jusqu'à la Révo-
lution, dont il adopta les principes. On le voit
alors membre du club de 89, à côté de Mira-
beau, Bailty, Monge, André Chénier. et de
plusieurs de ses collègues de l'Académie. Il
se fait inscrire comme garde national du
district de l'Arsenal.
Mais ces preuves de civisme ne désarmèrent
pas la suspicion populaire qui s'attachait aux
régisseurs des Poudres et aux fermiers géné-
raux. :■ ' .-•■-.
Quelques jours après la prise de la. Bas-
tille, le 6 août 1789, une émeute éclate à la
porte de l'Arsenal, au port Saint-Paul, où
sont amarrés des bateaux chargés de poudre -
et que la population du quartier croit destinés
à l'étranger. Lavoisier, malgré ses protesta-
tions, est arrêté ainsi que Mme Lavoisier : on
les conduit à l'Hôtel de Ville où il ne faut pas
moins que l'intervention de Lafayette et de
Bailly pour les délivrer. '
Lé danger perpétuel où Lavoisier vécut
désormais n'arrêta pas ses travaux. Il les
poursuivit jusqu'à son arrestation, apportant
à la République, avec un patriotisme ardent,
le résultat de ses propres inventions et de
celles de ses confrères.
Les fonctions de régisseur des Poudres
ayant été supprimées, il quitta l'Arsenal en
1792 pour aller demeurer boulevard de la
Madeleine, dans la maison de M. Lecoulteux
de la Noraye,- Englobé dans le procès des
fermiers' généraux, il fut jugé, condamné et
exécuté le même jour, 8 mai 1794.
Mme Lavoisier se remaria en 1805. Elle
épousait Benjamin Thompson, comte deRum-
ford, mais elle s'en sépara à l'amiable en
1809. Elle mourut en 1836, â l'âge de 78 ans,
toujours fidèle à l'admiration qu'elle avait
vouée à l'homme célèbre qui lui avait donné
son nom. Depuis plus de quarante ans, elle
n'appartenait plus à l'histoire de l'Arsenal.
M. Marcel Fosseyeux ajoute' que les
Archives de l'Assistance publique contiennent
des documents intéressants sur les Poudres
et salpêtres par suite, de l'occupation duPetit-
Arsenal par l'Hôpital général. Il rappelle
l'existence du village des Salpêtriers qui fut
détruit au moment où l'on édifiait l'Hôpital
et qui s'étendait parallèlement à la Seine.
M. Tesson fait remarquer qu'il en sub-
siste dés restes, où est installée la lingerie de
l'Hôpital.
M. Marcel Fosseyeux ajoute qu'il y a
eu trois.chapelles successives à la Salpêtrière.
D'abord celle des salpêtriers, puis l'église
primitive de l'Hôpital sous le vocable de
Saint-Denis; enfin l'église actuelle, sous celui
de Saint-Louis, due à Libéral Bruant, ce qui
a donné lieu à des confusions fréquentes ;
le nom de maison de Saint Louis qu'on ren-
contre dans certains textes, ne s'applique pas
à l'hôpital Saint-Louis, mais à la Salpêtrière.
15. — Exposé des recherches effectuées
par M. Henry Martin en vue de l'éta-
blissement d'une liste exacte et com-
plète des prévôts des marchands.
M. Henry Martin poursuit l'exposé-de ses
recherches critiques, dont l'ensemble formera
une annexe aux procès-verbaux de la Com-
mission. - - ""
M. le Président félicite et remercie vive-
ment M. Henry Martin de ce travail considé-
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