Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1921-02-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 26 février 1921 26 février 1921
Description : 1921/02/26 (N2). 1921/02/26 (N2).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5820369h
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
41 —
10. — Rapport présenté par M. Elie
Debidour, au nom de la lre Sous-
Commission, sur la désignation du
bastion de l'enceinte de Paris dont la
conservation a été demandée par la
Commission.
M. Elie Debidour dit qu'en présence de
la disparition des fortifications, la Commis-
sion du Vieux Paris s'est à maintes re-
prises préoccupée de garder le souvenir de
cette enceinte qui constitue un souvenir pari-
sien véritablement classique. Dès 1901, M. Lu-
cien Lambeau lui soumettait (séance du
28 mars) un voeu tendant à ce que :
« 1° Un bastion de l'enceinte soit conservé
et aménagé en jardin ;
« 2° Une plaque commémoràtive rappelle
la décision prise au sujet de cette conserva-
tion et reproduise la totalité de l'enceinte
de 1840 ».
Le 12 mars 1912; elle adoptait, sur la pro-
position de MM. Louis Bonnier et Formigé,
le voeu : .
« Que lors de la démolition de l'enceinte
fortifiée de 1840, un bastion, de préférence
celui du Point-du-Jour, soit conservé et amé-
nagé en promenade publique ».
L'indication de ce bastion était confirmée,
à la tribune du Sénat, par M. Nail, garde des
Sceaux, qui déclarait, à la séance du 15 avril
1919 :
« La question s'est déjà posée devant l'autre
Assemblée, et le Gouvernement a donné
l'assurance à la Chambre qu'on ne man-
querait pas de conserver à titre de souvenir,
historique l'un des bastions des fortifications.
Si je suis bien renseigné, il est probable, pour
ne pas dire certain, que le bastion qui sera
conservé sera celui du Point-du-Jour, parce
qu'il se trouve dans les meilleures conditions
au point de vue du caractère historique ».
, M. de Selves, sénateur, -premier président
de la Commission du Vieux Paris, ajoutait :
« Agir ainsi ne sera que la continuation de
ce qu'à toujours réalisé la Ville de Paris pour
tous les autres monuments de son passé ».
Enfin, plus récemment, à.la séance delà
Commission du 29 mai 1920, M. Formigé
faisait incidemment observer :
« On a dit que l'on conserverait un bastion.
Il est essentiel de préciser qu'il ne s'agit pas
d'un bastion quelconque, mais de celui du
Point-du-Jour, le seul qui ait eu un rôle actif
pendant le siège de Paris. »
Dans l'esprit de M. Formigé, comme de tous
ceux qui ont préconisé le maintien do bastion
du Point-du-Jour, le motif d'ordre historique
était très clair : il s'agit du souvenir du siège
de Paris par les Allemands en 1870-1871. Mais
une interprétation inexacte s'est produite.
Le vocable de Point-du-Jour peut être consi-
déré comme s'appliquant à un ensemble, à un
quartier tout entier, à la « dent » caracté-
risée que présente l'enceinte parisienne à son
extrémité ouest. Cet ensemble est resserré
entre plusieurs bastions, les bastions 67 bis,
67, 66, 65 et même 64. Or, comme- chacun
sait, ces ouvrages ont joué un rôle impor-
tant pendant la lutte entre les troupes de
la Commune et les troupes versaillaises, en
mai 1871. Ce sont eux qui ont subi le bombar-
dement préparatoire de l'attaque des troupes
du général Douay. C'est par la porte de Saint-
Cloud, que ces troupes sont entrées ; c'est du
haut de l'un d'eux que le piqueur municipal
Ducatel les avertit, au péril de sa vie, que les
défenses étaient abandonnées. Il se rattache
à ce secteur des fortifications tout un ensem-
ble d'épisodes tragiques et particulièrement
douloureux qui sont revenus rapidement à la
mémoire de plusieurs personnes.
La presse, en félicitant unanimement la
Commission du Vieux Paris du voeu qu'elle a
émis, a donné d'une façon presque générale
comme motif de ce voeu la commémoration
des événements de 1871 et Fa commenté
diversement.
La lre Sous-Commission a estimé, que cette
interprétation était tout à fait inexacte et
qu'il n'était pas entré dans la pensée de la
Commission de commémorer des luttes civiles.
La Commission du Vieux Paris a porté son
choix sur le bastion du Point-du-Jour parce
que c'était la seule partie de l'enceinte qui
ait joué un rôle militaire actif dans la dé-
fense de Paris contre les Allemands. Elle
faisait partie ;du VIe secteur, commandé par
le contre-amiral Fleuriot de l'Angle, dont le
quartier général était établi au château de
la Muette, et avait été puissamment armée
de quatre-vingt-dix-huit pièces de grosse ar-
tillerie, en prévision du rôle important
qu'elle serait appelée à jouer. Le bastion 67
10. — Rapport présenté par M. Elie
Debidour, au nom de la lre Sous-
Commission, sur la désignation du
bastion de l'enceinte de Paris dont la
conservation a été demandée par la
Commission.
M. Elie Debidour dit qu'en présence de
la disparition des fortifications, la Commis-
sion du Vieux Paris s'est à maintes re-
prises préoccupée de garder le souvenir de
cette enceinte qui constitue un souvenir pari-
sien véritablement classique. Dès 1901, M. Lu-
cien Lambeau lui soumettait (séance du
28 mars) un voeu tendant à ce que :
« 1° Un bastion de l'enceinte soit conservé
et aménagé en jardin ;
« 2° Une plaque commémoràtive rappelle
la décision prise au sujet de cette conserva-
tion et reproduise la totalité de l'enceinte
de 1840 ».
Le 12 mars 1912; elle adoptait, sur la pro-
position de MM. Louis Bonnier et Formigé,
le voeu : .
« Que lors de la démolition de l'enceinte
fortifiée de 1840, un bastion, de préférence
celui du Point-du-Jour, soit conservé et amé-
nagé en promenade publique ».
L'indication de ce bastion était confirmée,
à la tribune du Sénat, par M. Nail, garde des
Sceaux, qui déclarait, à la séance du 15 avril
1919 :
« La question s'est déjà posée devant l'autre
Assemblée, et le Gouvernement a donné
l'assurance à la Chambre qu'on ne man-
querait pas de conserver à titre de souvenir,
historique l'un des bastions des fortifications.
Si je suis bien renseigné, il est probable, pour
ne pas dire certain, que le bastion qui sera
conservé sera celui du Point-du-Jour, parce
qu'il se trouve dans les meilleures conditions
au point de vue du caractère historique ».
, M. de Selves, sénateur, -premier président
de la Commission du Vieux Paris, ajoutait :
« Agir ainsi ne sera que la continuation de
ce qu'à toujours réalisé la Ville de Paris pour
tous les autres monuments de son passé ».
Enfin, plus récemment, à.la séance delà
Commission du 29 mai 1920, M. Formigé
faisait incidemment observer :
« On a dit que l'on conserverait un bastion.
Il est essentiel de préciser qu'il ne s'agit pas
d'un bastion quelconque, mais de celui du
Point-du-Jour, le seul qui ait eu un rôle actif
pendant le siège de Paris. »
Dans l'esprit de M. Formigé, comme de tous
ceux qui ont préconisé le maintien do bastion
du Point-du-Jour, le motif d'ordre historique
était très clair : il s'agit du souvenir du siège
de Paris par les Allemands en 1870-1871. Mais
une interprétation inexacte s'est produite.
Le vocable de Point-du-Jour peut être consi-
déré comme s'appliquant à un ensemble, à un
quartier tout entier, à la « dent » caracté-
risée que présente l'enceinte parisienne à son
extrémité ouest. Cet ensemble est resserré
entre plusieurs bastions, les bastions 67 bis,
67, 66, 65 et même 64. Or, comme- chacun
sait, ces ouvrages ont joué un rôle impor-
tant pendant la lutte entre les troupes de
la Commune et les troupes versaillaises, en
mai 1871. Ce sont eux qui ont subi le bombar-
dement préparatoire de l'attaque des troupes
du général Douay. C'est par la porte de Saint-
Cloud, que ces troupes sont entrées ; c'est du
haut de l'un d'eux que le piqueur municipal
Ducatel les avertit, au péril de sa vie, que les
défenses étaient abandonnées. Il se rattache
à ce secteur des fortifications tout un ensem-
ble d'épisodes tragiques et particulièrement
douloureux qui sont revenus rapidement à la
mémoire de plusieurs personnes.
La presse, en félicitant unanimement la
Commission du Vieux Paris du voeu qu'elle a
émis, a donné d'une façon presque générale
comme motif de ce voeu la commémoration
des événements de 1871 et Fa commenté
diversement.
La lre Sous-Commission a estimé, que cette
interprétation était tout à fait inexacte et
qu'il n'était pas entré dans la pensée de la
Commission de commémorer des luttes civiles.
La Commission du Vieux Paris a porté son
choix sur le bastion du Point-du-Jour parce
que c'était la seule partie de l'enceinte qui
ait joué un rôle militaire actif dans la dé-
fense de Paris contre les Allemands. Elle
faisait partie ;du VIe secteur, commandé par
le contre-amiral Fleuriot de l'Angle, dont le
quartier général était établi au château de
la Muette, et avait été puissamment armée
de quatre-vingt-dix-huit pièces de grosse ar-
tillerie, en prévision du rôle important
qu'elle serait appelée à jouer. Le bastion 67
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