Titre : La Pensée : revue du rationalisme moderne
Auteur : Centre d'études et de recherches marxistes (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Éditions sociales internationales (Paris)
Éditeur : Fondation Gabriel PériFondation Gabriel Péri (Pantin)
Date d'édition : 1962-06-01
Contributeur : Langevin, Paul (1872-1946). Directeur de publication
Contributeur : Cogniot, Georges (1901-1978). Directeur de publication
Contributeur : Parreaux, André (1906-1979). Rédacteur
Contributeur : Teissier, Georges (1900-1972). Directeur de publication
Contributeur : Wallon, Henri (1879-1962). Directeur de publication
Contributeur : Maublanc, René (1891-1960). Directeur de publication
Contributeur : Joliot-Curie, Jean Frédéric (1900-1958). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348981h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 56268 Nombre total de vues : 56268
Description : 01 juin 1962 01 juin 1962
Description : 1962/06/01 (N103)-1962/06/30. 1962/06/01 (N103)-1962/06/30.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Littérature de jeunesse Collection numérique : Littérature de jeunesse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5816163x
Source : La Pensée, 2009-295008
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
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- LES LIVRES
UN COLLOQUE NÉO-CAPITALISTE
SUR L'ÉDUCATION NATIONALE
par Georges COGNIOT
E Grand-Orient de France a convoqué à l'U.N.E.S.C.O. un colloque
sur l'éducation nationale, qui s'est tenu du 6 au 8 avril, avec
quelques centaines de participants qu'une propagande de presse
bien organisée a portées au millier 1. Ce colloque fut également
remarquable par ses omissions, par son contenu et par ses
méthodes.
Il faut signaler d'abord que les organisateurs avaient fait
en sorte de refuser toute participation tant soit peu importante à la pensée
communiste. Les méthodes étaient calculées pour parer à tout imprévu
On avait trié les présidents de séance sur le volet, sans rien laisser au libre
choix des assistants. Quant à l'essentiel, ces présidents étaient pour moitié des
hommes politiques au-dessus de tout soupçon de marxisme, — MM. Defferre,
Billières, Mendès-France, Gazier, Daniel Mayer, et cet ancien ministre de l'Edu-
cation Nationale si prévoyant, si créateur, si renommé pour les mesures prises
sous son administration en vue de faire face à la « vague démographique »• qui
a nom Edouard Depreux 2, — et pour moitié des dirigeants de la Fédération de
l'Education Nationale ayant gagné leur respectabilité dans la lutte contre le
marxisme, — MM. Forestier, Lauré, Desvalois. Quant aux rapporteurs, leur
éventail s'ouvrait audacieusement de M. le directeur général Louis Cros à .M. le
directeur général Jean Cappelle. Les complaisants de la politique et des syndi-
cats étaient très honorifiquement portés à la présidence ; mais les choses
sérieuses étaient dites par les technocrates et les « administrateurs ».
Même si l'ex-ministre de l'Education Nationale, — ce monsieur qui jugeait
l'O.A.S. aussi dangereuse que la rougeole et excluait des lycées les cornichards
complices des plastiqueurs tout juste pour trois semaines, — n'avait pas donné
le ton au Colloque par .son message, l'auguste pensée gaulliste eût été digne-
ment représentée par la plupart de ceux qui étaient chargés d'introduire les.
thèmes et d'orienter les débats. Ce n'est pas par erreur qu'un organe officiel
de l'U.N.R., le Courrier du Parlement, avait le 23 mars assuré largement la
publicité du Colloque. Le contenu était de toute sûreté. D'autant plus qu'in-
jonction était faite aux assistants de remettre à l'avance le texte écrit des inter-
ventions qu'ils pourraient se risquer à prononcer.
Quant aux omissions, nous n'en relèverons guère qu'une, mais elle est
riche de sens. Au Colloque, on a rapporté sur tout, on a disserté de tout :
1. Le zèle de l'hebdomadaire France-Observateur (12 avril 1962) mérite une mention spéciale.
Ce journal, dans son long dithyrambe, qualifie avec audace le Colloque pro-gaulliste de « retour aux
sources de la III« République » et le situe non moins effrontément « dans la ligne des projets
Langevin-Wallon ». Il est vrai que le lecteur ne peut pas se tromper sur la valeur et le sérieux,
d'nn article qui se termine par l'éloge de l'effort financier du pouvoir personnel pour l'enseignemexit !
2. Comme l'a dit au Colloque le rapporteur Alain Girard, « s'il est un domaine où la prévision
peut s'exercer avec une certitude quasi absolue, c'est bien celui des effectifs scolaires ». Cette-
phrase est la condamnation de tous les ministres de l'Education Nationale depuis 19.47-
SUR L'ÉDUCATION NATIONALE
par Georges COGNIOT
E Grand-Orient de France a convoqué à l'U.N.E.S.C.O. un colloque
sur l'éducation nationale, qui s'est tenu du 6 au 8 avril, avec
quelques centaines de participants qu'une propagande de presse
bien organisée a portées au millier 1. Ce colloque fut également
remarquable par ses omissions, par son contenu et par ses
méthodes.
Il faut signaler d'abord que les organisateurs avaient fait
en sorte de refuser toute participation tant soit peu importante à la pensée
communiste. Les méthodes étaient calculées pour parer à tout imprévu
On avait trié les présidents de séance sur le volet, sans rien laisser au libre
choix des assistants. Quant à l'essentiel, ces présidents étaient pour moitié des
hommes politiques au-dessus de tout soupçon de marxisme, — MM. Defferre,
Billières, Mendès-France, Gazier, Daniel Mayer, et cet ancien ministre de l'Edu-
cation Nationale si prévoyant, si créateur, si renommé pour les mesures prises
sous son administration en vue de faire face à la « vague démographique »• qui
a nom Edouard Depreux 2, — et pour moitié des dirigeants de la Fédération de
l'Education Nationale ayant gagné leur respectabilité dans la lutte contre le
marxisme, — MM. Forestier, Lauré, Desvalois. Quant aux rapporteurs, leur
éventail s'ouvrait audacieusement de M. le directeur général Louis Cros à .M. le
directeur général Jean Cappelle. Les complaisants de la politique et des syndi-
cats étaient très honorifiquement portés à la présidence ; mais les choses
sérieuses étaient dites par les technocrates et les « administrateurs ».
Même si l'ex-ministre de l'Education Nationale, — ce monsieur qui jugeait
l'O.A.S. aussi dangereuse que la rougeole et excluait des lycées les cornichards
complices des plastiqueurs tout juste pour trois semaines, — n'avait pas donné
le ton au Colloque par .son message, l'auguste pensée gaulliste eût été digne-
ment représentée par la plupart de ceux qui étaient chargés d'introduire les.
thèmes et d'orienter les débats. Ce n'est pas par erreur qu'un organe officiel
de l'U.N.R., le Courrier du Parlement, avait le 23 mars assuré largement la
publicité du Colloque. Le contenu était de toute sûreté. D'autant plus qu'in-
jonction était faite aux assistants de remettre à l'avance le texte écrit des inter-
ventions qu'ils pourraient se risquer à prononcer.
Quant aux omissions, nous n'en relèverons guère qu'une, mais elle est
riche de sens. Au Colloque, on a rapporté sur tout, on a disserté de tout :
1. Le zèle de l'hebdomadaire France-Observateur (12 avril 1962) mérite une mention spéciale.
Ce journal, dans son long dithyrambe, qualifie avec audace le Colloque pro-gaulliste de « retour aux
sources de la III« République » et le situe non moins effrontément « dans la ligne des projets
Langevin-Wallon ». Il est vrai que le lecteur ne peut pas se tromper sur la valeur et le sérieux,
d'nn article qui se termine par l'éloge de l'effort financier du pouvoir personnel pour l'enseignemexit !
2. Comme l'a dit au Colloque le rapporteur Alain Girard, « s'il est un domaine où la prévision
peut s'exercer avec une certitude quasi absolue, c'est bien celui des effectifs scolaires ». Cette-
phrase est la condamnation de tous les ministres de l'Education Nationale depuis 19.47-
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