Titre : Le Monde artiste : théâtre, musique, beaux-arts, littérature
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-02-26
Contributeur : Lemoine, Achille (1813-1895). Directeur de publication
Contributeur : Gourdon de Genouillac, Henri (1826-1898). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818188p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 19764 Nombre total de vues : 19764
Description : 26 février 1876 26 février 1876
Description : 1876/02/26 (A14,N60)-1876/03/04. 1876/02/26 (A14,N60)-1876/03/04.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5787232q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1096
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
14* ANNÉE. - No 6.V BUREMX : 15, RUE PIGALLE, Ul>-^—^pTrMEDI 26 FEVRIER AU SAMEDI 4 MARS 1876; ;
Les abonnés au texte et à la musique rece-
vront, avec ce numéro,
LES ÉTUDES CHANTANTES, pour le piano;
de F. LE Goupr-EY. - •:■■•:...
Puis viendra :
LE MOIS DES ROSES, pastorale chant, vioT
Ion et piano, par AD. HERMAN
Les premières représentations parisiennes absor-
bant une partie du journal, la direction du Monde
Artiste publie aujourd'hui un supplément, afin de ne
pas être contrainte de différer l'insertion de ses cor-
respondances provinciales.
PARIS
Kôs lecteurs trouveront plus loin une chronique
marseillaise sur laquelle nous attirons leur attention.
Notre correspondant, qui est bon juge en matière
théâtrale, pousse un cri d'alarme qui nous afflige...
sans nous surprendre. Nous savons où en est arrivé
le théâtre provincial; nous savons combien la dé-
Cadence a été rapide dépuis la fatale abolition des
privilèges.
. Quand on demanda la liberté des théâtres, nous
nous laissâmes entraîner, comme tant d'autres, et
nous fûmes parmi les plus ardents qui, dans la
presse spéciale, hâtèrent le moment où cette liberté
devait être octroyée. Nous en espérions beaucoup;
nous pensions que la production allait tripler, qu'il
y aurait plus d'ouvrages et plus d'artistes nouveaux.
*-& scène française, disions-nous, ne pouvait que
gagner à être dégagée de ses entraves, et nous
comptions sur de merveilleux résultats.
Les résultats ont été déplorables. L'opérette et le
caté-coucert ont seuls gagné au nouveau régime.
e théâtre sérieux a vu tous les genres, ainsi que
es efliplois, se perdre dans la confusion. Paris n'a
Presque plus rien produit;, la décentralisation, sur
Quelle nous comptions, n'a pas augmenté ; bref,
es ruines se sont amoncelées autour de nous et rien
de bon ne s'est fait.
Il se peut que ce que nous disons là heurte ,bien
Tiles convictions, ou plutôt bien des entêtements.
' Mais nous pourrons prouver que nous avons raison.
"Pour cela, il faut longtemps raconter et discuter, ce
'Mi.''
-, qui nous est impossible en ce moment, vu l'abon-
lUahée de matières que nous fournit l'actualité, à
J Paris, en province et à l'étranger.
'Quand les premiers rayons du soleil d'été auront
dispersé les troupes, fermé les théâtres et raréfié les
correspondances, nous commencerons un travail sur
l'état du Théâtre, à Paris et en province. Nous ferons
notre possible pour démontrer que la liberté d'ex-
ploitation a considérablement abaissé nôtre niveau
artistique; nous dirons, dîaprès notre conviction, la
part que les municipalités ont eue dans cette déca-
dence, pour n'avoir pas compris les devoirs que le
nouveau régime leur imposait.
La presse spéciale est tombée, depuis quelques an-
nées, dans une coupable atonie.
Les journaux de théâtre pensent-ils donc que leur
rôle soit fini? Ces journaux qui, jadis,— il n'y a pas
encore beaucoup d'années, — enregistraient chaque
jour les faits devant servir à écrire l'histoire des
théâtres de France ; ces journaux, qui étaient alors
utiles, indispensables, et que tous les amis de l'art
français lisaient à l'envi, semblent aujourd'hui se
contenter d'enregistrer les succès des artistes abon-
nés. Plus de critique littéraire, plus de polémique
sur les questions vitales!
Il en était autrement quand les Charles Maurice,
Pommereux, Achille Denis, Paul Ferry et autres,
dirigeaient ces feuilles théâtrales qui étaient alors
.classées parmi les plus importantes de la presse
française. Nous avons souvenance de ces temps où
la Revue et Gazette et le Messager des Théâtres étaient
en constants rapports avec le ministère, les sociétés
artistiques, la Société des auteurs ; de ces temps où
leur critique était écoutée et où leurs rédacteurs
étaient considérés à l'égal des plus célèbres feuille-
tonnistes dans les premiers théâtres de Paris.
Ces temps sont loin. La presse spéciale s'est dé-
sintéressée des grandes questions.
Elle a eu tort.
Les artistes ont pertes bien le droit d'exiger qu'on
parle de leurs travaux et qu'on mentionne leurs
succès dans des journaux spécialement consacres
aux théâtres. Mais ils ont trop de bon sens pour
ne pas désirer que la presse spéciale cherche à re-
prendre son raiig d'autrefois. Elle ne pourra y arri-
ver qu'en s'attachant à la-critique raisonnée des,
oeuvres nouvelles et en suivant d'un oeil vigilant,,
sévère, le grand mouvement théâtral français.
Pour Paris, nous sommes là : les rédacteurs pa-(-
risiens du Monde Artiste feront de leur mieux pour,
que le journal soit intéressant et utile comme, dansv
le passé. .,>.',.... ;i
A nos collaborateurs provinciaux nous deman-,
dons de nous seconder. L'importance de la province;
est énorme. S'il importe, avant tout, que Paris,
soit tenu au courant du mouvement des oeuvres et.
des artistes, des succès et des chutes, il importe
aussi qu'il sache où eu est la province, comme
idées, comme esthétique: l'état moral du public
doit nous être connu. Se plaçant de façon à juger
de haut l'ensemble de la question théâtrale, un
correspondant ne doit pas craindre de nous en- ,
vqyer ses idées sur la marche du répertoire, .l'effet
produit et le genre qui a paru prédominer.
Où en est au juste la province, voilà ce qu'il faut
savoir. Cela est tellement important que nous
prions nos correspondants de réfléchir longtemps
avant de nous répondre. Le travail que nous leur
demandons, du reste, ne pourra trouver place dans
nos colonnes qu'à l'époque de la fermeture des
théâtres, car il va sans dire que l'actualité doit ,
toujours avoir la préférence.
Dans les. prochains numéros, nous expliquerons
plus complètement notre idée. Dès aujourd'hui,
nous disons à nos correspondants provinciaux que
l'importance de l'élude générale que nous voulons ,.
faire est telle, que les articles véritablement rai-
sonnés que nous recevrons à ce sujet seront insér
rés en tête du journal.
Où en sont les cafés-concerts ? que pense le pu-
blic? quel genre semble le plus en faveur? quel
appui donne la municipalité au théâtre principal ? .
où en est, généralement, le goût musical et litté-
raire ? Vqjlà les questions auxquelles nos collabora-:
teurs devront répondre s'ils veulent rendre au
Monde Artiste le service qu'il réclame de leur zèle. ,
La conclusion résultera, plus tard de l'ensemble
de ces renseignements officiels et précieux,
JULES RUELLE.
Les abonnés au texte et à la musique rece-
vront, avec ce numéro,
LES ÉTUDES CHANTANTES, pour le piano;
de F. LE Goupr-EY. - •:■■•:...
Puis viendra :
LE MOIS DES ROSES, pastorale chant, vioT
Ion et piano, par AD. HERMAN
Les premières représentations parisiennes absor-
bant une partie du journal, la direction du Monde
Artiste publie aujourd'hui un supplément, afin de ne
pas être contrainte de différer l'insertion de ses cor-
respondances provinciales.
PARIS
Kôs lecteurs trouveront plus loin une chronique
marseillaise sur laquelle nous attirons leur attention.
Notre correspondant, qui est bon juge en matière
théâtrale, pousse un cri d'alarme qui nous afflige...
sans nous surprendre. Nous savons où en est arrivé
le théâtre provincial; nous savons combien la dé-
Cadence a été rapide dépuis la fatale abolition des
privilèges.
. Quand on demanda la liberté des théâtres, nous
nous laissâmes entraîner, comme tant d'autres, et
nous fûmes parmi les plus ardents qui, dans la
presse spéciale, hâtèrent le moment où cette liberté
devait être octroyée. Nous en espérions beaucoup;
nous pensions que la production allait tripler, qu'il
y aurait plus d'ouvrages et plus d'artistes nouveaux.
*-& scène française, disions-nous, ne pouvait que
gagner à être dégagée de ses entraves, et nous
comptions sur de merveilleux résultats.
Les résultats ont été déplorables. L'opérette et le
caté-coucert ont seuls gagné au nouveau régime.
e théâtre sérieux a vu tous les genres, ainsi que
es efliplois, se perdre dans la confusion. Paris n'a
Presque plus rien produit;, la décentralisation, sur
Quelle nous comptions, n'a pas augmenté ; bref,
es ruines se sont amoncelées autour de nous et rien
de bon ne s'est fait.
Il se peut que ce que nous disons là heurte ,bien
Tiles convictions, ou plutôt bien des entêtements.
' Mais nous pourrons prouver que nous avons raison.
"Pour cela, il faut longtemps raconter et discuter, ce
'Mi.''
-, qui nous est impossible en ce moment, vu l'abon-
lUahée de matières que nous fournit l'actualité, à
J Paris, en province et à l'étranger.
'Quand les premiers rayons du soleil d'été auront
dispersé les troupes, fermé les théâtres et raréfié les
correspondances, nous commencerons un travail sur
l'état du Théâtre, à Paris et en province. Nous ferons
notre possible pour démontrer que la liberté d'ex-
ploitation a considérablement abaissé nôtre niveau
artistique; nous dirons, dîaprès notre conviction, la
part que les municipalités ont eue dans cette déca-
dence, pour n'avoir pas compris les devoirs que le
nouveau régime leur imposait.
La presse spéciale est tombée, depuis quelques an-
nées, dans une coupable atonie.
Les journaux de théâtre pensent-ils donc que leur
rôle soit fini? Ces journaux qui, jadis,— il n'y a pas
encore beaucoup d'années, — enregistraient chaque
jour les faits devant servir à écrire l'histoire des
théâtres de France ; ces journaux, qui étaient alors
utiles, indispensables, et que tous les amis de l'art
français lisaient à l'envi, semblent aujourd'hui se
contenter d'enregistrer les succès des artistes abon-
nés. Plus de critique littéraire, plus de polémique
sur les questions vitales!
Il en était autrement quand les Charles Maurice,
Pommereux, Achille Denis, Paul Ferry et autres,
dirigeaient ces feuilles théâtrales qui étaient alors
.classées parmi les plus importantes de la presse
française. Nous avons souvenance de ces temps où
la Revue et Gazette et le Messager des Théâtres étaient
en constants rapports avec le ministère, les sociétés
artistiques, la Société des auteurs ; de ces temps où
leur critique était écoutée et où leurs rédacteurs
étaient considérés à l'égal des plus célèbres feuille-
tonnistes dans les premiers théâtres de Paris.
Ces temps sont loin. La presse spéciale s'est dé-
sintéressée des grandes questions.
Elle a eu tort.
Les artistes ont pertes bien le droit d'exiger qu'on
parle de leurs travaux et qu'on mentionne leurs
succès dans des journaux spécialement consacres
aux théâtres. Mais ils ont trop de bon sens pour
ne pas désirer que la presse spéciale cherche à re-
prendre son raiig d'autrefois. Elle ne pourra y arri-
ver qu'en s'attachant à la-critique raisonnée des,
oeuvres nouvelles et en suivant d'un oeil vigilant,,
sévère, le grand mouvement théâtral français.
Pour Paris, nous sommes là : les rédacteurs pa-(-
risiens du Monde Artiste feront de leur mieux pour,
que le journal soit intéressant et utile comme, dansv
le passé. .,>.',.... ;i
A nos collaborateurs provinciaux nous deman-,
dons de nous seconder. L'importance de la province;
est énorme. S'il importe, avant tout, que Paris,
soit tenu au courant du mouvement des oeuvres et.
des artistes, des succès et des chutes, il importe
aussi qu'il sache où eu est la province, comme
idées, comme esthétique: l'état moral du public
doit nous être connu. Se plaçant de façon à juger
de haut l'ensemble de la question théâtrale, un
correspondant ne doit pas craindre de nous en- ,
vqyer ses idées sur la marche du répertoire, .l'effet
produit et le genre qui a paru prédominer.
Où en est au juste la province, voilà ce qu'il faut
savoir. Cela est tellement important que nous
prions nos correspondants de réfléchir longtemps
avant de nous répondre. Le travail que nous leur
demandons, du reste, ne pourra trouver place dans
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théâtres, car il va sans dire que l'actualité doit ,
toujours avoir la préférence.
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plus complètement notre idée. Dès aujourd'hui,
nous disons à nos correspondants provinciaux que
l'importance de l'élude générale que nous voulons ,.
faire est telle, que les articles véritablement rai-
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rés en tête du journal.
Où en sont les cafés-concerts ? que pense le pu-
blic? quel genre semble le plus en faveur? quel
appui donne la municipalité au théâtre principal ? .
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