Titre : Armée et marine : revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-01-31
Contributeur : Cavelier de Cuverville, Jules Marie (1865-1927). Directeur de publication. Fondateur de la publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32702175h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9298 Nombre total de vues : 9298
Description : 31 janvier 1910 31 janvier 1910
Description : 1910/01/31 (A12,N121)-1910/02/05. 1910/01/31 (A12,N121)-1910/02/05.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57824494
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC6-87
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
32
ARMEE ET MARINE
LA QUINZAINE MILITAIRE ET MARITIME (suite et fin)
est que l'emploi de cantinier étant donné à
titre d'emploi civil à certains cantiniers an-
ciens sous-officiers, l'état doit, leur garantir
les bénéfices honnêtes de leur nouveau mé-
tier.
- 11 n'y a qu'une chose à faire, si le Gou-
vernement veut rester maître dans ses ca-
sernes (et il n'est que temps d'y aviser).
D'abord interdire formellement tout syndi-
cal ; ensuite supprimer de la liste des em-
plois civils à donner aux sous-officiers l'em-
ploi de cantinier. Cet emploi est incompati-
ble avec la dignité de leur grade et, en
temps de guerre, les sous-officiers rappelés,
ont autre chose à faire que verser la goutte
au soldat.
Le Quart de Place
et mm. les Voyageurs de Commerce
Le métier de voyageur de commerce né-
cessite beaucoup d'aplomb. C'est une qua-
lité indispensable à la profession. C'est ce
qui explique l'insistance que mettent les
voyageurs syndiqués à réclamer contre les
diverses propositions qui sont faites en vue
de donner aux officiers de réserve, certains
avantages sur nos lignes de chemins de fer.
Os messieurs estiment que ceux d'entre
eux qui jouissent de la. qualité d'oflioier de
réserve seraient tellement, avantagés, au
point de vue professionnel, qu'il en résulte-
rait un dommage considérable pour la cor-
poration toute entière.
Soit. Je ne vois pas pourquoi on s'attar-
derait à discuter sur un thème pareil. La
solution du problème est véritablement trop
simple et on s'étonne qu'elle n'ait.pas encore
été formulée. 11 n'y a qu'à exclure les voya-
geurs de.commerce d'un bénéfice incompa-
tible avec leur profession.
Cotte exclusion, prononcée à ta demande
môme des voyageurs, no saturait les frois-
ser.
Reste la question du reoi-ulemenl des offi-
ciers de réserve. Ce recrutement serait-il af-
fecté par cette décision ? 11 ne semble pas
que ceux des voyageurs de commerce qui,
officiers de réserve aujourd'hui, ne bénéfi-
cient d'aucun avantage, puissent se trouver
lésés en continuant de servir dans les mô-
mes conditions.
I,;f puis, en adiiiiel.la.nl que cette mesure
prive désormais, nos cadres de la présence
de ces messieurs, le mal prendrail-il les
proportions d'un désastre ? Aucun mili-
taire ne le croit. Certes, la profession de
voyageur n'est pas plus incompatible que
beaucoup d'autres avec l'exercice du com-
mandement. Mais il serait- difficile d'avan-
cer qu'elle y prédispose en aucune manière.
La loi de 1905 assure à nos cadres de ré-
serve, la présence de l'élite intellectuelle du
pays. Elle n'en exclut personne ; mais, on
peint se passer de n'importe qui. Avec le sys-
tème de recrutement actuel, je doute que,
dans dix ans, le corps des officiers de rô-
seirve compte autant, de voyageurs qu'au-
jourd'hui. Or, dès aujourd'hui, ils sont loin,
bien loin de former une minorité assez im-
posante pour influencer avec quelque raison
les décisions du législateur.
Suicides de Soldats
Un jeune soldat appartenant au service de
l'état-major, s'est précipité ce matin du
haut des combles du ministère de la Guerre
et est venu s'abattre sur le boulevard Saint-.
Germain où il a été ramassé pour être
transporté dans la pharmacie la plus voi-
sine.
Immédiatement prévenu. M. Albert Sor-
raut, sous-secrétaire d'Etat, s'est rendu au-
près de lui, accompagné des médecins de
service, qui n'ont pu que constater la mort.
De l'enquête à laquelle a fait procéder
aussitôt le sous-secrétaire d'Etat, il résulte
que l'acte de désespoir de ce jeune soldat,
très travailleur et bien noté, doit être attri-
bué à des chagrins intimes.
Il était difficile, en effet, de supposer que
le jeune secrétaire en question avait été
acculé au suicide par suite des mauvais trai-
tements de son capitaine ou de son adju-
dant. Seuls, les débonnaires fonctionnaires
du « service intérieur ■> du Ministère pour-
raient être rendus responsables de ce dé-
sespoir. On n'a pas osé les accuser.
Cet exemple pourra servir à fixer les idées
de M. le sous-secrétaire d'Etat, si elles ne
l'étaient déjà, sur la cause habituelle des
suicides de ce genre. On lit couramment
dans les journaux qu'un jeune soldat, s'esl
pendu à propos de 2 jours de consigne !
Allons donc ! Pourquoi ne pas vouloir se
rendre compte que ces enfants sont victimes
d'un atavisme fâcheux ou d'une éducation
déplorable qui les a détraqués ou gâtés pré-
maturément.
Une Erreur
Je viens de lire clans les journaux que
l'administration du Musée de l'Armée a or-
ganisé une salle spéciale contenant le tom-
beau de Sainte-Hélène et. divers objets se
rapportant aux funérailles ,.«» l'empereur.
On ajoute que l'inscription placée sur ces
reliques est, un fragment d'une strophe de
Lamartine :
Ici gil... point de nom !
VA c'est tout.
Pour savoir ce que cela veut dire, il faut
lire la pièce tout entière qui fait partie des
« Nouvelles méditations poétiques ».
Or, voici comment se termine le mor-
ceau :
La gloire efface lotit... tout, excepte le
[crime !
C'est pour cela, tyran, que la gloire ternie
Fera, par ton forfait, douter de ton génie.
/Jaune trace de sang suivra- partout ton
[char,
ICI- que. ton nom, fouet d'un éternel orage,
Sera par l'avenir ballotté d'âge en âge,
Entre Marins cl César.
Si telle élail, lu pensée que l'on voulait
évoquer par le sommaire Ici gil de l'inscrip-
lin, ce serait une véritable inconvenance h
l'adresse d'une mémoire que Lamartine
pouvait honnir à son point de vue politique,
mais que nous avons le devoir d'honorer i
notre point de vue militaire. 11 ne peut eii
èlre ainsi et il ne faut voir dans cette affaire
qu'une petite faute de littérature.
Voilà sans doute ce qui no se fut pas
produit au temps où le Musée de l'Armée
s'inspirait directement des indications de "la
Sabrëtache, compagnie où foisonnent les
gens lettrés.
France et Japon
Lo« journaux d'Extrême-Orient, arrivés a
Marseille, nous apportent les nouvelles sui-
vantes :
ressante expérience d'aviation faite le 9 dé-
cembre, au banc de Shmobazzu, par M. Le
Prieur, lieutenant de vaisseau de la marine
française, qui effectua avec succès deux vols
de 150 et 200 yards, sur un aéroplane dé-
pourvu de moteur, construit par lui-même
d'après le type d'aéroplane français.
» Ce jounal ajoute que toutes les facilités
lui ont été gracieusement offertes par le
professeur Tanaliadate, -et le lieutenant Ai-
. luira, tous deux membres diu Comité de
l'aviation de Tokio.
« Le lieutenant Aikiara, de la mariné japo-
naise, fit ensuite un essai, mais après un
vol très court, l'appareil retomba sans que
personne fût blessé.
« Le lieutenant Le Prieur va utiliser les
i mm eus es terrains situés près de Nijin-Bas-
ohi comme champ d'expériences d'avia-
tion. »
M. Prieur reste, ou plutôt rentre dans la
tradition.
On a trop oublié, en effet, que oe sont des
missions françaises, à l'exclusion de tout
autre concours, qui ont instruit et organisé
l'armée japonaise.
Encore des armes forgées par nous et dont
nous laissons trop à d'autre le bénéfice et
l'emploi. Si l'amitié du Japon nous échappe,
c'est que nous ne savons pas la conserver
et l'utiliser.
Inondations et Défense nationale
Déplorons, comme tous le monde, les ra-
vages produits par la Semé. Et si quelqu'un
s'étonne de nous voir consacrer la ligne qui
précède à un événement qui semble si peu
l'ail pour trouver place sous la rubrique de
l'Actualité militaire, pa'ions le lecteur de
considérer que les inondations qui ravagent
partout notre territoire, proviennent de la
« déforestation » acharnée à laquelle il est
soumis.
Or, il y a un rapport très étroit entre cette
déforestation et les conditions matérielles de
la défense nationale. Les forêts sont des
points d'appui, dans tous les cas des bar-
rières utilisables pour le défenseur. Ces bar-
rières on les abat partout.
Il se trouve que cet acte de vandalisme
est encore plus désastreux au point de vue
climatérique qu'au point de vue militaire,
'liant que, seules, les provinces des Alpes
et des Pyrénées souffraient du fléau, le
pays, qui ne pense que par Paris, a pu s'en
désintéresser. Mais Paris est touché. C'est
peut-être un mal pour un bien.
T^aîneurs de Sables
Par Fernand I'.\<;nK. — DAII.AGON, éditeur, Paris
Lorsque vous lirez Traineurs de Subies,
el c'est un livre qu'il faut lire, n'oubliez
pas de lire la prélace.
Outre qu'elle présente un tableau impres-
sionnant de la situation actuelle de l'oiii-
cier, en France, cette préface est la clé
même du livre.
11 ne s'agit pus ici, en effet, ainsi qu'un
examen superficiel pourrait le l'aire croire
sans qu'une lecture hâtive puisse changer
cette illusoire, il ne s'agit pas de quatre
nouvelles juxtaposées pour faire un volume.
C'est le développement, en quatre actes,
d'un drame poignant dont le titre pourrait
être ce simple mot : l'officier.
A ceux qui ont lu Lu. Race (1) (el ils sont
nombreux parmi nos lecteurs) il est inutile
de présenter Fernand Duc're. Aux autres, il
failli faire l'avertissement suivant : » Les
gens qui n'aiment pas l'urinée auront, à
la lecture de Traineurs de Sabres, quelques
moments de passagère satisfaction. Certai-
nes descriptions d'un réalisme frappant,
certaines appréciations d'une sévérité mal-
heureusement trop juste, font présagea* de
fâcheuses conclusions. Mais cette impres-
sion est de courte durée et bientôt se devine,
avant qu'il ne te crie hautement, l'amour
de l'écrivain pour celte aimée dont il ne dé-
crit les ta-res que dans l'espoir de contribuer
à leur disparition, dont il proclame aussi,
avec un enthousiasme entraînant, les beau-
tés et la grandeur.
11 y a bien, parmi ces quatre actes, une
certaine histoire de joyeux qui paraîtra peu
opportune au moment où tout le monde s'oc-
cupe de guérir la « Lèpre de l'armée » avec
cet acharnement que mettent les foutes in-
conscientes à enfoncer les portes ouvertes.
Fernand Dacre n'est pas un opportuniste
dans le sens méprisable que peut prendre
oe mot. Et je trouve, moi, que son histoire
de joyaux vient à son heure. Ceux qui vou-
dront bien la lire, la méditer et la com-
prendre y trouveront un heureux dérivatif à
oet entraînement stupide qui nous pousse
sans cesse à des solutions extrêmes, qui
nous faisait, hier, incorporer des bandits
pêle-même avec les honnêtes gens, qui va
nous conduire, demain peut-être, à plonger
à tout jamais dans l'enfer du vice des jeunes
gens, qu'il était possible de sauver.
Ajoutons que considérées au simple point
die vue littéraire, les quatre nouvelles de
Fernand Dacre constituent tout simplement
un régal d'amateur.
G. COGNET.
(1) La-Race, par Fernand Dacre. Pion, éditeur.
ARMEE ET MARINE
LA QUINZAINE MILITAIRE ET MARITIME (suite et fin)
est que l'emploi de cantinier étant donné à
titre d'emploi civil à certains cantiniers an-
ciens sous-officiers, l'état doit, leur garantir
les bénéfices honnêtes de leur nouveau mé-
tier.
- 11 n'y a qu'une chose à faire, si le Gou-
vernement veut rester maître dans ses ca-
sernes (et il n'est que temps d'y aviser).
D'abord interdire formellement tout syndi-
cal ; ensuite supprimer de la liste des em-
plois civils à donner aux sous-officiers l'em-
ploi de cantinier. Cet emploi est incompati-
ble avec la dignité de leur grade et, en
temps de guerre, les sous-officiers rappelés,
ont autre chose à faire que verser la goutte
au soldat.
Le Quart de Place
et mm. les Voyageurs de Commerce
Le métier de voyageur de commerce né-
cessite beaucoup d'aplomb. C'est une qua-
lité indispensable à la profession. C'est ce
qui explique l'insistance que mettent les
voyageurs syndiqués à réclamer contre les
diverses propositions qui sont faites en vue
de donner aux officiers de réserve, certains
avantages sur nos lignes de chemins de fer.
Os messieurs estiment que ceux d'entre
eux qui jouissent de la. qualité d'oflioier de
réserve seraient tellement, avantagés, au
point de vue professionnel, qu'il en résulte-
rait un dommage considérable pour la cor-
poration toute entière.
Soit. Je ne vois pas pourquoi on s'attar-
derait à discuter sur un thème pareil. La
solution du problème est véritablement trop
simple et on s'étonne qu'elle n'ait.pas encore
été formulée. 11 n'y a qu'à exclure les voya-
geurs de.commerce d'un bénéfice incompa-
tible avec leur profession.
Cotte exclusion, prononcée à ta demande
môme des voyageurs, no saturait les frois-
ser.
Reste la question du reoi-ulemenl des offi-
ciers de réserve. Ce recrutement serait-il af-
fecté par cette décision ? 11 ne semble pas
que ceux des voyageurs de commerce qui,
officiers de réserve aujourd'hui, ne bénéfi-
cient d'aucun avantage, puissent se trouver
lésés en continuant de servir dans les mô-
mes conditions.
I,;f puis, en adiiiiel.la.nl que cette mesure
prive désormais, nos cadres de la présence
de ces messieurs, le mal prendrail-il les
proportions d'un désastre ? Aucun mili-
taire ne le croit. Certes, la profession de
voyageur n'est pas plus incompatible que
beaucoup d'autres avec l'exercice du com-
mandement. Mais il serait- difficile d'avan-
cer qu'elle y prédispose en aucune manière.
La loi de 1905 assure à nos cadres de ré-
serve, la présence de l'élite intellectuelle du
pays. Elle n'en exclut personne ; mais, on
peint se passer de n'importe qui. Avec le sys-
tème de recrutement actuel, je doute que,
dans dix ans, le corps des officiers de rô-
seirve compte autant, de voyageurs qu'au-
jourd'hui. Or, dès aujourd'hui, ils sont loin,
bien loin de former une minorité assez im-
posante pour influencer avec quelque raison
les décisions du législateur.
Suicides de Soldats
Un jeune soldat appartenant au service de
l'état-major, s'est précipité ce matin du
haut des combles du ministère de la Guerre
et est venu s'abattre sur le boulevard Saint-.
Germain où il a été ramassé pour être
transporté dans la pharmacie la plus voi-
sine.
Immédiatement prévenu. M. Albert Sor-
raut, sous-secrétaire d'Etat, s'est rendu au-
près de lui, accompagné des médecins de
service, qui n'ont pu que constater la mort.
De l'enquête à laquelle a fait procéder
aussitôt le sous-secrétaire d'Etat, il résulte
que l'acte de désespoir de ce jeune soldat,
très travailleur et bien noté, doit être attri-
bué à des chagrins intimes.
Il était difficile, en effet, de supposer que
le jeune secrétaire en question avait été
acculé au suicide par suite des mauvais trai-
tements de son capitaine ou de son adju-
dant. Seuls, les débonnaires fonctionnaires
du « service intérieur ■> du Ministère pour-
raient être rendus responsables de ce dé-
sespoir. On n'a pas osé les accuser.
Cet exemple pourra servir à fixer les idées
de M. le sous-secrétaire d'Etat, si elles ne
l'étaient déjà, sur la cause habituelle des
suicides de ce genre. On lit couramment
dans les journaux qu'un jeune soldat, s'esl
pendu à propos de 2 jours de consigne !
Allons donc ! Pourquoi ne pas vouloir se
rendre compte que ces enfants sont victimes
d'un atavisme fâcheux ou d'une éducation
déplorable qui les a détraqués ou gâtés pré-
maturément.
Une Erreur
Je viens de lire clans les journaux que
l'administration du Musée de l'Armée a or-
ganisé une salle spéciale contenant le tom-
beau de Sainte-Hélène et. divers objets se
rapportant aux funérailles ,.«» l'empereur.
On ajoute que l'inscription placée sur ces
reliques est, un fragment d'une strophe de
Lamartine :
Ici gil... point de nom !
VA c'est tout.
Pour savoir ce que cela veut dire, il faut
lire la pièce tout entière qui fait partie des
« Nouvelles méditations poétiques ».
Or, voici comment se termine le mor-
ceau :
La gloire efface lotit... tout, excepte le
[crime !
C'est pour cela, tyran, que la gloire ternie
Fera, par ton forfait, douter de ton génie.
/Jaune trace de sang suivra- partout ton
[char,
ICI- que. ton nom, fouet d'un éternel orage,
Sera par l'avenir ballotté d'âge en âge,
Entre Marins cl César.
Si telle élail, lu pensée que l'on voulait
évoquer par le sommaire Ici gil de l'inscrip-
lin, ce serait une véritable inconvenance h
l'adresse d'une mémoire que Lamartine
pouvait honnir à son point de vue politique,
mais que nous avons le devoir d'honorer i
notre point de vue militaire. 11 ne peut eii
èlre ainsi et il ne faut voir dans cette affaire
qu'une petite faute de littérature.
Voilà sans doute ce qui no se fut pas
produit au temps où le Musée de l'Armée
s'inspirait directement des indications de "la
Sabrëtache, compagnie où foisonnent les
gens lettrés.
France et Japon
Lo« journaux d'Extrême-Orient, arrivés a
Marseille, nous apportent les nouvelles sui-
vantes :
ressante expérience d'aviation faite le 9 dé-
cembre, au banc de Shmobazzu, par M. Le
Prieur, lieutenant de vaisseau de la marine
française, qui effectua avec succès deux vols
de 150 et 200 yards, sur un aéroplane dé-
pourvu de moteur, construit par lui-même
d'après le type d'aéroplane français.
» Ce jounal ajoute que toutes les facilités
lui ont été gracieusement offertes par le
professeur Tanaliadate, -et le lieutenant Ai-
. luira, tous deux membres diu Comité de
l'aviation de Tokio.
« Le lieutenant Aikiara, de la mariné japo-
naise, fit ensuite un essai, mais après un
vol très court, l'appareil retomba sans que
personne fût blessé.
« Le lieutenant Le Prieur va utiliser les
i mm eus es terrains situés près de Nijin-Bas-
ohi comme champ d'expériences d'avia-
tion. »
M. Prieur reste, ou plutôt rentre dans la
tradition.
On a trop oublié, en effet, que oe sont des
missions françaises, à l'exclusion de tout
autre concours, qui ont instruit et organisé
l'armée japonaise.
Encore des armes forgées par nous et dont
nous laissons trop à d'autre le bénéfice et
l'emploi. Si l'amitié du Japon nous échappe,
c'est que nous ne savons pas la conserver
et l'utiliser.
Inondations et Défense nationale
Déplorons, comme tous le monde, les ra-
vages produits par la Semé. Et si quelqu'un
s'étonne de nous voir consacrer la ligne qui
précède à un événement qui semble si peu
l'ail pour trouver place sous la rubrique de
l'Actualité militaire, pa'ions le lecteur de
considérer que les inondations qui ravagent
partout notre territoire, proviennent de la
« déforestation » acharnée à laquelle il est
soumis.
Or, il y a un rapport très étroit entre cette
déforestation et les conditions matérielles de
la défense nationale. Les forêts sont des
points d'appui, dans tous les cas des bar-
rières utilisables pour le défenseur. Ces bar-
rières on les abat partout.
Il se trouve que cet acte de vandalisme
est encore plus désastreux au point de vue
climatérique qu'au point de vue militaire,
'liant que, seules, les provinces des Alpes
et des Pyrénées souffraient du fléau, le
pays, qui ne pense que par Paris, a pu s'en
désintéresser. Mais Paris est touché. C'est
peut-être un mal pour un bien.
T^aîneurs de Sables
Par Fernand I'.\<;nK. — DAII.AGON, éditeur, Paris
Lorsque vous lirez Traineurs de Subies,
el c'est un livre qu'il faut lire, n'oubliez
pas de lire la prélace.
Outre qu'elle présente un tableau impres-
sionnant de la situation actuelle de l'oiii-
cier, en France, cette préface est la clé
même du livre.
11 ne s'agit pus ici, en effet, ainsi qu'un
examen superficiel pourrait le l'aire croire
sans qu'une lecture hâtive puisse changer
cette illusoire, il ne s'agit pas de quatre
nouvelles juxtaposées pour faire un volume.
C'est le développement, en quatre actes,
d'un drame poignant dont le titre pourrait
être ce simple mot : l'officier.
A ceux qui ont lu Lu. Race (1) (el ils sont
nombreux parmi nos lecteurs) il est inutile
de présenter Fernand Duc're. Aux autres, il
failli faire l'avertissement suivant : » Les
gens qui n'aiment pas l'urinée auront, à
la lecture de Traineurs de Sabres, quelques
moments de passagère satisfaction. Certai-
nes descriptions d'un réalisme frappant,
certaines appréciations d'une sévérité mal-
heureusement trop juste, font présagea* de
fâcheuses conclusions. Mais cette impres-
sion est de courte durée et bientôt se devine,
avant qu'il ne te crie hautement, l'amour
de l'écrivain pour celte aimée dont il ne dé-
crit les ta-res que dans l'espoir de contribuer
à leur disparition, dont il proclame aussi,
avec un enthousiasme entraînant, les beau-
tés et la grandeur.
11 y a bien, parmi ces quatre actes, une
certaine histoire de joyeux qui paraîtra peu
opportune au moment où tout le monde s'oc-
cupe de guérir la « Lèpre de l'armée » avec
cet acharnement que mettent les foutes in-
conscientes à enfoncer les portes ouvertes.
Fernand Dacre n'est pas un opportuniste
dans le sens méprisable que peut prendre
oe mot. Et je trouve, moi, que son histoire
de joyaux vient à son heure. Ceux qui vou-
dront bien la lire, la méditer et la com-
prendre y trouveront un heureux dérivatif à
oet entraînement stupide qui nous pousse
sans cesse à des solutions extrêmes, qui
nous faisait, hier, incorporer des bandits
pêle-même avec les honnêtes gens, qui va
nous conduire, demain peut-être, à plonger
à tout jamais dans l'enfer du vice des jeunes
gens, qu'il était possible de sauver.
Ajoutons que considérées au simple point
die vue littéraire, les quatre nouvelles de
Fernand Dacre constituent tout simplement
un régal d'amateur.
G. COGNET.
(1) La-Race, par Fernand Dacre. Pion, éditeur.
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