Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-05-06
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 mai 1931 06 mai 1931
Description : 1931/05/06 (Numéro 17213). 1931/05/06 (Numéro 17213).
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Date de mise en ligne : 19/06/2008
-6 5-31 =s
LE MATIN 55
3 <̃"̃
13.,du DERNIERE HEURE
Les déclarations
de M. Schober
vice-chancelier d'Autriche
[SUITE DE NOIRE DÉPÊCHE DE 1" PAGE]
» Lorsque M. Curtius fut parti,
quelques jours après nous apprî-
mes que le comité préparatoire
d'organisation devait se réunir à
Paris le 24 mars. Il nous apparut
que nous devions faire une com-
munication avant cette date. Il
ne nous semblait pas correct, du
moment que nous étions d'accord
sur un principe, d'attendre à plus
tard, de sorte que, rapidement et
pour fournir une base d'examen,
nous avons rédigé notre protocole
qui a été approuvé par les deux
gouvernements.
Mais, comprenez-moi bien,
poursuivit- M. Schober d'un 'ton
persuasif, il n'y a pas de fait ac-
compli. Tout simplement nous
wons fait connaître le résultat
de nos conversations.
» Du reste, du moment qu'il y
a recours à la S. D: N., je n'ai pas
besoin de vous dire que, par res-
pect pour elle, j'ai donné des or-
dres formels TOUT TRAVAIL, TOU-
TES CONVERSATIONS SONT ARRÊTÉS.
» Mais il faut que l'on compren-
ne en France la situation actuelle
;de l'Autriche et de son gouver-
nement. On nous a parfois de-
mandé l'intérêt économique que
nous pouvions "avoir dans cette
idée d'entente douanière à laquel-
le nous sommes venus en déses-
poir de cause. A première vue, il
me semble, que notre agriculture
peut en tirer de précieux avanta-
ges, mais je ne veux pas entrer
dans ces débats ce sont nos mi-
lieux économiques qui doivent
'examiner l'affaire à fond. En, c'est
à eux qu'il appartiendra éventuel-
lement de donner un-avis au gou-
̃ vernement sur ces orientations
--économiques possibles.
» Le fait que ces milieux ne
'savaient rien est une preuve in-
discutable qué nous n'avons rien
fait jusqu'ici, sinon émettre une
idée.
n On nous a demandé aussi
pourquoi nous n'avions pas envi-
sagé un système de droits préfé-
rentiels ou de franchise doua-
nière. C'est parce qu'à moins de
.négociations générales il semble
que jusqu'ici la clause de la na-
tion la plus favorisée s'oppose à
des combinaisons de ce genre.
J'ai eu quelques indications
sur les suggestions que prépare
la France pour la réunion de Ge-
nève. Je n'ai pas besoin de vous
'dire avec quel intérêt nous les
'étudierons mais ce que j'espère
avant tout, c'est que la grande et
généreuse politique de M. Briand
ne saurait être atteinte par notre
initiative, dont je suis persuadé,
au contraire, qu'elle saura tirer
'd'heureuses conséquences.
Je souhaite aussi vivement
que deux grands pays comme la
France et l'Allemagne, dont la
bonne entente est la seule vérita-
ble garantie de la paix et de la
prospérité de l'Europe, au lieu de
se dresser l'un contre l'autre
'dans un débat pareil, mettent en
commun leurs efforts. Dans cette
'discussion, croyez-moi, il ne faut
pas qu'il y ait des vainqueurs et
'des vaincus, sinon c'est l'Europe
tout entière qui en souffrira, »
Le problème des dettes de guerre
au congrès de la chambre
de commerce internationale
Washington (via Londres), 5 mal.
Téléph. Matin, La question de l'an-
nulation des dettes de guerre a été
soulevée aujourd'hui au congrès de la
chambre de commerce internationale
par sir Alan Anderson, représentant
de la Banque d'Angleterre.
Sir Alau a fait remarquer que la
Grande-Bretagne, qui était la plus
grande nation créancière de guerre;
avait annulé une grande partie des
dettes contractées envers elle et que les
pays débiteurs se prononceraient cer-
tainement en faveur de la généralisa-
'lion de cette politique.
Mais, a-t-il ajouté, le créancier ne
peut pas facilement accepter comme
étant impartial le conseil d'un débi-
teur suggérant qu'on passe l'éponge
sur ses dettes.
WASHINGTON, 5 mai. (Dép. Havas).
>– L'intervention de personnalités tel-
,les que MM. Pirelli, Handerson et le
directeur de la Banque d'Angleterre,
qui ont posé nettement la question
des dettes, malgré l'attitude négative
du gouvernement américain, a excité
¡un grand intérêt dans les milieux de
la conférence, et introduit ainsi dans
3e débat économique un aspect poli-
tique d'ailleurs prévu.
La délégation américaine a accepté
volontiers la discussion libre de cette
question par les délégués européens,
parce qu'elle est convaincue qu'il est
bon d'éclairer l'opinion américaine
pour l'avenir puisque un résultat pro-
Chain est iugé impossible.
«.L'Europe peut payer »
déclare M. Mellon
WASHINGTON (via Londres), 5 mai.
Téléph. Matin. Prenant la parole
à une réunion de banquiers interna-
tionaux, M. Mellon, secrétaire du tré-
sor, a déclaré ce soir que le gouver-
nement des Etats-Unis était toujours
fermement opposé à la réduction des
dettes da guerre.
La capacité de remboursement de
jï'Europe a été prouvée, a ajouté M.
Mellon.
Le sauvetage des mineurs
belges ensevelis
[suite DE NOTRE dépêche DE 1™ PAGE]
La galerie que l'on a creusée sur
rune longueur de 40 m. 80 surplombait
de 9 mètres celle dans laquelle les ou-
-vriers étaient enfermés. Il fallut donc,
pour les rejoindre, creuser verticale-
ment un « touret /» de 6 m. 25 pour
atteindre l'endroit où se trouvaient des
isix hommes ensevelis.
De leur côté les prisonniers n'étaient
pas restés inactifs et, s'aidant de leurs
outils, ils avaient,- suivant les instruc-
tions qui leur avaient été données,
creusé le plafond de.Jeur prison .sur
un hauteur de deux mètres.
Hier après-midi, par un tuyau d'aé-
ration émergeant des décombres, un
courageux sauveteur avait pu assurer
le ravitaillement des emmurés en leur
faisant* parvenir du lait, du café, du
bouillon, des bananes, des sandwiches,
des lampes électriques et un jeu de
icartes. n
M. Jorga annonce
qu'il vafaire en Roumanie
une sévère "lessive"
Il Tous les clans politiques et bien
des individus en sortiront brisés
ajoute le président du conseil
mais l'épuration est nécessaire Il
[DE NOTRE ENVOYÉ spécial]
Bucarest, 6'mai (1 heu:e). Par
téléphone. M. Jorga est rentre
hier d'un voyage où Il avait accom-
pagné le roi. Le géant barbu, dont
la silhouette est familière au monde
savant européen, m'a reçu chez lui,
tard dans la soirée, dans une forêt
de livres.
Ce n'est pas à un changement mi-
nistériel, me dit-il, comme entrée en
matière, que 'vovs assistez ici, mon-
sieur, mais à Un changement de-.rè-
.gime. La Roumanie., de tout temps,
a été gouvernée par deux partis
libéraux et, conservateurs a,va,nl la
guerre, nationaux-paysans et tibé-
raux après; d'où une politique, de
clans, une politique de favoritisme,
une pnlitique d'abus.
La situation est devenue telle au
début de cette année qu'il fallait re-
courir sans tarder aux grands
moyens.
Voità, pourquoi te suis sorti de
l'ombre, moi qui ai repoussé toutes
les àtances durant trois règnes, car
ce n'est pas une passion sénile qui
me pousse au po2ivoir, mais bien le
sentiment du réel danger que court
ma patrie.
Je veux m'appuyer à la Chambre
sur un groupe de gens déciyés à me
suivre dans mon action impitoyable
d'assainissement et de sanctions en
dehors de toute considératian de
parti.
Pourtant, remarquai-je, je viens
d'apprendre ce soir. que. le parti li-
béral -s'est rallié au gouvernement.
Ses candidats ne vont-ils pas figurer
sur la liste gouvernementale uni-
que ?
C'est vrai, nous avons accepté
dans notre cartel électoral les libé-
raux et ils aideront à assurer le suc-
cès du gouvernement aux élections,
mais, une fois élus, ils reprendront
à là Chambre leur liberté d'action.
Ils y constitueront sans doute une op-
position modérée non point une op-
position purement négative.
Envisagez vous, .monsieur je
président, des modifications consti-
tutionnelles ou pour le moins des in-
novations législatives fondamentales?
Non seulement, monsieur, ma
longue expérience me permet d'alar-
mer que ce ne sont pas les lois qui
gouvernent les hommes, waais les'
hommes chargés de les appliquer.
Les lois dont je dispose me suffisent,
amplement pour sauver ce qui reste
de nos finances, pour déférer aux
tribunaux tous tes coupables et faire
trembler et reculer ceux qui dans le
présent voudraient les imiter.
Eh oui, nous assisterons en Rou-
manie à une sévère lessive. Tous les
clans politiques et bien des individus
en sortiront brisés.' Il le faut et je le
ferai car je n'ai pas froid aux yeux.
Il s'arrête un instant, puis conti-
nue semblant répondre à une pensée
intime que je me suis bien gardé do
formuler.
Quoi qu'on ait pu vous en dire,
ce gouvernement est un gouverne-
ment Jorga. Je ne suis pas un pa-
ravent destiné à masquer par mon
éloquence ou par ma bonne renom-
mée quelques manoeuvres clandesti-
nes. J'ai beaucoup d'estime «pour M.
Argetoyano dont l'expérience politi-
que m'est indispensable, mais c'est
moi qui gouverne et j'ai la poigne
solide, celle qu'il faut aujourd'hui en
Roumanie.
Henry de Korab
La fin de la conférence
de la Petite Entente
{bb- NOTRE .ENVOYÉ SPECIAL]
BUCAREST, 5 mai. Par télégramme.
La conférence de la Petite-Entente
a pris fin aujourd'hui, et M. Benès est
déjà en route potir Prague.
La dernière séance a été consacrée
à un travail de rédaction, un accord
effectif étant intervenu dès hier, com-
me je vous l'ai télégraphié. A l'issue
de cette séance, un communiqué offi-
ciel a été -publié, comme c'est l'usage,
en termes évasifs et généraux. II faut
donc vous reporter à ma dépêche d'hier
pour vous faire une idée plus précise
de la politique qué la Petite-Entente se
propose de défendre bientôt à. Genève.
Un seul point de. ce communiqué mé-
rite pourtant d'être relevé, savoir
Les trois ministres se sont pronon-
cés, en ce qui concerne la crise agri-
cole, pour la réalisation immédiate
d'un système préférentiel en faveur
des produits agricoles. »
Ceci indique clairement que les
Etats intéressés n'ont pas la préten-
tion utopique de demander à Genève
la 'réalisation immédiate d'une union
économique dans tous les domaines.
Ils se bornent à indiquer l'étape la
plus urgente celle qui consiste à por-
ter remède à la mévente des produits
du sol, d'autant que c'est là l'opéra-
tion la .plus facile.
MM, Benès, Marinkovitch et Ghîka
ne se» font pas l'illusion que tous les
Etats européens adhéreront aussitôt à
cette union, même limitée provisoire-
ment à son premier chapitre. Cepen-
dant, a dit M. Benès, même si cette
union'n'englobait qu'une partie des
Etats, ce serait, déjà un progrès consi-
dérable et une sensible détente. Il est
indispensable, selon lui, de sortir sans
tergiverser du cercle de la doctrine, si]
on veut encore empêcher la création
de blocs douaniers hostiles qui préci-
piterqient l'Europe dans la plus achar-
née et la plus dangereuse des guerres
économiques..
̃' Après la répression
de la mutinerie de Ceuta
Des manifestants tuent un soldat
et en blessent vingt
LONDRES, 5 mai. ̃ lèléph. Matin.-
Les journaux anglais donnent les dé-
laits suivants sur les conséquences de 1
la mutinerie au Maroc espagnol et
que nous avons signatée
Les indigènes de Tétouan ont décldé
la grève générale.
Le général Sanjurjo a reçu hier une <
délégation de 20 personnes, mais il n'a i
pas pris en considération les reven-
dications qui lui étaient soumises. Les
manifestants ont alors brisé /quelques
vitres à la résidence et pillé des ma-
gasins.
peu après ils ont lapidé les agents
de la force publique et ont fait feu sur
eux tuant un soldat, en blessant vingt
dont le capitaine Eduardo Monzonado, t
qui a eu l'oeil gauche crevé. c
Du renfort a été demandé à l'armée 1
qui a fait feu sur les manifestants.
Des indigènes et des européens ont été
blessés. Les manifestants se sor.t dis-
perses..
Le calme est revenu,
llphonse XIII déclare
qu'il ne combattra pas
la République espagnole
Madrid, 5 mai. (Dép. Havas).
L'A. C. donne le compte rendu
d'une entrevue que son directèur, le
marquis Luca de Tena, a eue à Lon-
dres avec Alphonse XIII.
AU cours de l'entretien, qui a duré
deux heures, l'ex-roi a déclaré notam-
ment '.̃•
« Je suis décidé, absolument décidé,
à ne créer aucune difficulté au gouver-
nement républicain, qui est pour moi
et par-dessus tout, en ce moment, le
gouvernement de l'Espagne. Je veux
que tous les monarchistes sachent que
je suis sincère et que ma conduite
future démontrera avec quelle loyauté
ie suis décidé à agir de là sorte. Les
monarchistes qui voudront suivre mes
indications devront non seulement
s'abstenir de créer des difficultés au
gouvernement, mais encore l'appuyer.
» Contrairement à ce que d'autres ont
fait, je n'approuverai jamais qu'on in-
cite le peuple contre !les autorités et
leurs agents, ni qu'on spécule avec les
malheurs de la patrie pour enlever du
prestige au nouveau régime. Je ne
veux pas que les monarchistes excitent,
en mon nom, la rébellion militaire.
» La nouvelle est parvenue jusqu'à
moi que de nombreux militaires refu-
sent de signer le serment d'adhésion
à la République. J'ai demandé à tous
ceux que j'ai pu atteindre de prêter
ce serment.
» La monarchie a pris fin en Espa-
gne par les suffrages populaires si
elle doit un jour être restaurée, elle
devra l'être également par la volonté
des citoyens. »
Le commandant aviateur Kidston
se tue en Afrique du Sud
LONDRES, 5 mai. Téléph. Matin.
Le lieutenant commandant Glen Kids-
ton, le millionnaire anglais qui, récem-
ment, battit facilement tous les re-
cords pour le raid aérien Angleterre-
Afrique du Sud en accomplissant cette
longue randonnée en six jours, s'est
tué -aujourd'hui en Afrique. Un télé-
gramme recu cet après-midi de Van
Reelen (Natal) dit en effet
« Le gardien de l'entrepôt de Mauba,
près de Nelsonkop, bourg situé à en-
viron 25 kilomètres d'ici, s'est rendu
cet après-midi chez .le magistrat et
l'a informé. que quelques heures au-
paravant il a vu un avion s'écraser
près de son dépôt., Le gardien se pré-
cipita dans la direction où l'appareil
avait disparu et il aperçut bientôt
l'épave et deux cadavres. Sur l'un des
corps il trouva une carte de visite
portant l'inscription suivante i Lieu-
tenant commandant G. P. Glen Kids-
ton ».
Glen Kidston, qui a péri d Mauba,
était âgé de 31 ans. Il avait eu une
carrière, brillante, tant comme avia-
Leur que Çomme coureur automobi-
liste.
Le mois dernier, il avait accompli en
six jours et dix heures un voL record
d'Angleterre au Cap, ayartt couvert la
distance en 57 h". 10' de vol, à une vi-
tesse horaire moyenne de 212 kil. 107.
Il était le seul survivant du désastre
aérien de novembre 1929, au co2trs du-
quel un avion de transport allemand
s'était écrasé sur le sol, à Caterham
(Surrey). Six personnes avaient péri
dans l'accident.
En juin 1930, Kidston et Barnato
auaiertt gagné le grand prix automo'
bile des vingt-quatre heures du Mans.
Un aviateur parcourt 235 kilomètres
avec un avion sans moteur
C'est le record du monde
BERLIN, 5 mai. (Dép. Havas).
L'aviateur allemand Groenhoff a battu
hier le record de la distance en avion
sans moteur.
Apès avoir pris son envol au-dessus
de Munich, il est allé atterrir en Tché-
coslovaquie, après avoir parcouru une
distance de 235 kilomètres.
Le précédent record, détenu par
Kronfeld, était de 164 kilomètes.
AUX ASSISES DE LA GIRONDE
Charlange est condamné
au bagne perpétuel
[DE NOTRE ENVOYÉ spécial]
BORDEAUX, 5 mai. Par télégramme.
L'ancien agent d'affaires Elie
Charlange a persisté, ce matin, devant
les jurés girondins, dans son attitude
il accusé toujours sa femme de l'avoir
trompé et il prétend qu'il en éprouva
beaucoup de peine.
Mais l'accusation, désireuse de ré-
duire à néant ses allégations, tenait en
réserve quelques témoins qui, à l'au-
dience de ce matin, sont venus réta-
blir crûment les véritables lignes d'un
portrait qu'on nous avait présenté avec
quelques retouches.
A la reprise de l'audience, la parole
est donnée, à ta partie civile.
Le bâtonnier Auschitzky s'emploiera
à démontrer que le crime de CharQan-
ge n'a rien de ce qu'il est convenu
d'appeler un crime passionnel.
Egalement sévère, M. Dupin, avocat
général, réclame une condamnation de
justice Chaiès, qui avait la lourde tâche
de défendre la cause, y apporte tout
son talent.
Après trente-cinq minutes de délibé-
ration, le jury, qui avait à répondre à
deux questions, rentre en séance. Il
rapporte un verdict affirmatif sur les
deux questions et reste muet sur les
circonstances atténuantes.
La cour condamne Elie Chartange
aux travaux forcés à perpétuité et ac-
corde à la partie civile le franc de
dommages-intérêts demandé.
Le procès intenté pour concussion
à un ancien adjoint aa maire
de Marseille est renvoyé
Aix-en-Provence, 5 mal. Télégr.
Matin: L'affaire de concussion dans
laquelle se trouvent compromis MM.
Jean Antoni, 44 ans, capitaine de la
marine marchande, ancien adjoint,
Maurice Blanchet, 43 ans, directeur des
abattoirs de' Marseille Gaston Dela-
part, 35 ans, entrepreneur, Emile Ali-
gro, 40 ans; directeur commercial de la
maison exploitée .a Marseille par ce
dernier et Louis Chabry, 37 ans, em-
ployé municipal, a été évoquée aujour-
i'hui devant le jury des Bouches^du-
Rhône..
En prévision de leur comparution de-
vant le jury, les accusés s'étaient cons-
titués prisonniers hier- matin.
Dès l'ouverture des débats, Me Brion,
partie civile, déclare que des jurés ont
tenu des propos qui laissent craindre
aue le jury ne juge pas avec toute l'in-
iépendance désiraMe. L'avocat général
le son côté requiert le renvoi de l'af-
pour cause de suspicion, légi-
lime.
Après une heure de délibération la
3our ordonne le renvoi
DERNIERS COURS FINANCIERS
BERLIN,' 5 mai. Les indications de New.
^ork ayant été un peu plus satisfaisantes, la
.«udance est plus ferme dès l'ouverture. Le
iécouvert procède à des rachats et l'ensemble de
a cote s'améliore de 2 points en moyenne.
[.'ambiance reste favorable en séanc< Mais en
;16ture, des ventes sur certains titr, spécula-
tifs pèsent sur la tenue générale. On finit donc
iur une note plus calme. Marché nonétaire
plus facile. Argent au jour le jour 5 1/2
i 7 1/2 %•
Une jeune femme est étranglée
par son père sous les yeux
de sa belle-mère
Le père dénaturé pend ensuite
le cadavre au-dessus d'un précipice
[DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER] i
Clermont-Ferrani), 5 mai. Par télé-
phone, A la Grange, hameau de
Saint-Julien-près-Bort, dans la Corrèze,
demeurait la famille Besse le père
Jean, âgé de 48 ans, la mère, 43
ans, une fille Hélène, 18 ans, et un
garçonnet de 13 ans. L'année derniè-
de, Hélène Besse. avait épousé un jeu-
ne homme de Saint-Sulpice-les-Champs,
M. Jamot, et cela malgré son père qui
fut très affecté de ce mariage, cha-
grin auquel la rumeur publique at-
ttibuait une origine inavouable.
Comme son mari était récemment
-parti pour le régiment, la jeune
femme vint passer quelques jours chez
ses parents. emmenant avec elle sa
belle-mère.
Dimanche après-midi Mme Jamot
mère et Hélène voulurent se rendre à
une propriété de la famille Besse, sise
aux environs de Saint-Julien. Besse les
rejoignit et. par surprise passa une
corde qu'il avait emportée au cou de
sa fille, serra, puis l'attacha à un ar-
bre. Affolée, Mme Jamot mère tenta
pourtant de défendre sa belle-fille,
mais. menacée elle-même d'être pendue
si elle résistait, elle dut assister au
drame.
Quand la jeune femme eut succom-
bé, Besse détacha la corde de l'arbre,
traîna le cadavre sur un parcours de
plus de cent mètres et le pendit une
deuxième fois à un autre arbre qui
surplombait un précipice.
C'est la que deux Mures plus tard
le corps d'Hélène Jamot fut découvert
Quant à l'odieux meurtrier, il a dis-
paru et on croit qu'il s'est jeté dans
la Dordogne.
Le conflit du textile
à Roubaix-Tourcoing
La grève générale pour lundi
est envisagée
Lille, 5.mai. Télégr. Matin. Les
syndicats cégétistes du textile de Rou-
baix-Tourcoing, convoquent tous les
membres des groupements aux as-
semblées générales qui auront lieu
vendredi soir..
Il est à craindre que la grève gé-
nérale n'y soit votée pour lundi si les
patrons maintiennent leur décision de
diminuer les salaires de 10 °/a à partir
de lundi prochain.
L'Institut colonial international
inaugure sa 21e session
Un banquet réunit le soir
de nombreuses personnalités
L'Institut colonial international a
tenu, hier matin, à l'Institut de Fran-
ce, la séance inaugurale de sa 21" ses-
sion.
M. François-Marsal, ancien ministre.
président de l'Institut coloniah ouvrit'
la séance par un discours où il souli-
gna l'importance de cette session, à la
veille de l'Exposition coloniale. Après
lui, M. Diagne. sous-secrétaire d'Etat
aux colonies, dit sur quels. principes
d'humanité et de compréhension se
base la codonisation française et ap-
porta aux congrcbsistes le salât du gou-
vernement. Puis le général Simon pré-
senta na rapport du plus l.ùUt intér'et
sur l'histoire et la situation actuelle
des -peuples musùlmans.
Au banquet qui a réuni le soir' les
membres de l'Institut, colonial, avaient
notamment pris place aux côtés de M.
Franeois-Marsal, MM. Piétri. ministre
du budget Biàisot, ministre 'de la
santé publique Champetier de Ribes,
ministre des pensions Diagne, sous-
secrétaire d'Etat aux colonies, repré-
sentant M. Paul Reynaud Morinaud,
sous-secrétaire d'Etat à l'éducation
physique le maréchal Lyautey MM.
Yoshizawa, ambassadeur du Japon
Gama Ochoa, ministre du Portugal
Carton, ancien ministre des colonies
de Belgique Alçide Delmont Si Kad-
dour Ben Ghabrit, ainsi que de nom-
breuses personnalités du monde poli-
tique et colonial.
Au champagne, M. François-Marsal,
dans une courte allocution, après avoir
souhaité la bienvenue ses collègues
étrangers, a défini.les buts de l'Ins-
titut coloniale, a souligné la nécessité
d'une collaboration étroite. entre tous
ses membres. Il a retracé brièvement
la glorieuse carrière; du maréchal
Lyautey et. en terminant, a levé sa
coupe au président de la République
française et aux chefs d'Etat des na-
tions représentées au banquet.
Après lui, M. Carton, parlant du dé-
veloppement du domaine colonial fran-
çais que la Belgique admire, à dégagé
les grandes lignes de la politique colo-
niale française qui .a, permis à na
France « de réaliser un empire colo-
nial qui est un témoignage de sa
grandeur morale et un gage de sa sé-
curité ».
Enfin, M. Diagne, dans une spiri-
tuelle allocution, après avoir remercié
l'Institut colonial international d'avoir
tenu ses assises à Paris à la veille de
l'Exposition de Vincennes.a a mis en rue-
lief l'œuvre de l'Institut colonial et le
génie colonisateur de notre pays.
Le banquet
du congrès de l'Alliance
internationale de l'hôtellerie
Hier soir, un banquet a été offert, A
l'hôtel Continental, par la chambre na-
tionale de l'hôtellerie et le syndicats
général de l'industrie hôtelière de Pa-
ris, aux membres du congrès de l'Al-
liance internationale de l'hôtellerie.
M. Louis Rollin, ministre du com-
merce, présidait, assisté de MM. Gas-
ton-Gérard, sous-secrétaire d'Etat aux
travaux publics M. Michaut, prési-
dent du S. G. I. H. Barrier, président
d'honneur, le docteur Seiler, sir Fran-
cis Towle, président de l'A. I. H., et
de nombreux représentants du monde
politique, hôtelier et touristique.
Au dessert des discours furent pro-
noncés par M. Michaut et le docteur
Seller.
Puis, le ministre du commerce prit
la parole et dit notamment, en célé-
brant l'ouverture de l'Exposition colo-
niale
L'hôtellerie parisienne s'apprête à
-réserver à ses hôtes français et étran-
gers, entre lesquels elle n'entend faire
aucune distinction, l'accueil le plus
empressé et le plus favorable.
» Désormais plus de taxe, ni de l'Etat,
ni de la Ville, sur lés notes des hôtels.
Dans la mesure où elles subsistent,
l'hôtellerie de Paris en prendra exclu-
sivement la charge et elle. véillera à ce
que l'affluence des voyageurs soit sans
effet sur les prix.
» Paris va, en effet,.se mettre en fête
et souhaiterait, en ces temps troublés
et difficiles, où trop de nuages obscur-
cissent parfois l'horizon, pouvoir pro-
jeter très loin sa lumière pour qu'elle
éveille, dans le monde, la confiance,
l'espoir et la paix.
Une secousse sismique dans l'Isère
jGrenoble, 5 mai. Télégr. Matin.
Ce matin, vers 4 h. 45, la population
de Monestier-de-Clermont a perçu une
secousse sismique assez forte. qui
s'est prolongée pendant une minute.
On ne signale pas d'accident de per-
sonne
FAITS DIVERS EN TROIS LIGNES
A Melun, les assises infligent 10 ans de. ré-
clusion au Belge Baccourt qui, MHry-Mory,
tua son ex-maîtresse et blessa son rival.
La rentrée du Parlement
A LA CHAMBRE
(,SUITE DE NOTRE COMPIE RENDU DE lre PAGE)
Après quoi, M. Bouisson lut enfin la
proposition de résolution et la mit aux
voix.
Elle fut adoptée par 540 voix contre 6.
L'ordre du jour proposé par la con-
férence des présidents fut ensuite
adopté et, malgré les protestations de
M. Marty. le président leva aussitôt la
i séance.
DANS LES COULOIRS
L'animation coutumière aux séances
de rentrée a régné durant tout l'après-
midi dans les couloirs de la Chambre,
ou l'on remarqua en fin de journée
la présence de nombreux sénateurs,
venus du Luxembourg pour s'entrete-
nir avec leurs collègues du Palais-
Bourbon de l'élection du 13'mai.
La désignation du futur président
de la Hépublique' fit, en effet, l'objet,
comme il était facile de le prévoir, de
toutes les conversations.
On s'en préoccupa également dans
les échanges de vues qui eurent lieu
dans les groupes dont plusieurs, tels
ceux des démocrates, des républicains
de gauche, de la gauche radicale et
de l'.action démocratique, tinrent des
réunions de pure forme, seulement,des-
tinées a permettre ;à leurs membres de
reprendre contact.
Dans la matinée, les socialistes,
après avoir adopté à l'unanimité un
ordre du jour de félicitations au parti
socialiste espagnol, à l'occasion de
l'avènement du régime républicain,
avaient procédé à un échange de vues
sur la réforme électorale, la plupart
des leaders du parti se déclarant fa-
vorables à la représentation proportion-
nelle, tandis que de nombreux mem-
bres du groupe penchaient, au con-
traire, pour le statu quo. Le congrès
de Tours, à la Pentecôte, sera d'ail-
leurs saisi de cette question.
Réunion également des radicaux-
socialistes qui ont voté des félicitations
et des remerciements à M. Herriot
pour sa campagne électorale de Lyon,
et qui ont adressé un télégramme de
félicitations à M. Alcala Zamora et à
la République espagnole. Télégramme
dont le texte fut préparé par M. Her-
riot puis rédigé en espagnol par
M. Malvy.
Le groupe a examiné ensuite les
questions de politique extérieure à
l'ordre du jour, et s'est également en-
tretenu de l'affaire de l'Aéropostale.
La plupart des groupes se réuniront
de nouveau jeudi.
Une courte séance au Sénat
Rentrée calme au Sénat. M. Paul
Doumer a prononcé d'abord l'éloge fu-
nèbre de M. Louis Pasquet, sénateur
des Bouches-du-Rhône, puis il a lu
une proposition de résolution de MM.
Bienvenu-Martin, Ratier, Lisbonne,
Steeg, Donon, Hamelin, Chéron, Auray,
Betoulle, Brenier et d'un grand nombre
de leurs collègues adressant les sym-
pathies et les vœux du Sénat à la
République espagnole, qui a été ren-
voyée à la commission des affaires
étrangères, pour respecter le règle-
ment, mais qui sera votée d'enthou-
siasme à la séance de demain.
Continuant ses communications, M.
Doumer a fait connaître, dans un si-
lence plein de réserve, que l'Assemblée
nationale se réunirait à Versailles le
13 mai, à 14 heures.
Le Sénat a ensuite adopté une pro-
position de loi de M. Reboul accordant
aux domestiques et gens de maison
le droit d'être jurés et un projet de
loi augmentant le nombre des mé-
dailles militaires destinées aux ré-
serves de l'armée de mer.
La prochaine séance a été fixée à
demain après-midi.
420 millions de crédits
supplémentaires pour 1930
On a distribué, hier, aux députés
le projet de loi portant ouverture et
annulation de crédits sur l'exercice
1930-1931, projet qui sera prochaine-
ment examiné par la commission des
finances, et qui a pour objet de sub-
venir aux besoins complémentaires de
l'exercice budgétaire écoulé.
Les demandes de crédits supplémen-
taires s'élèvent à 500 millions en
chiffre rond; mais, par contre, des
annulations de crédit sont proposées
pour 42 millions, et certaines dota-!
tions nouvelles ont pour contre-partie
des recettes supplémentaires atteignant
38 millions.
Finalement, la surcharge à imputer
au dernier exercice ressort à environ
420 millions.
Ces crédits supplémentaires ont été,
pour la plupart, rendus nécessaires
par l'application de lois votées, ou
par d'exécution de services strictement
obligatoires.
En fin de compte, à la date du
30 mars 1931, l'excédent des dépenses
sur les prévisions de recettes de la
loi budgétaire du 16 avril 1930 (der-
nier .exercice) atteignait 956.785.668
francs, soit près d'un milliard. Mais
ce ne sont encore que des chiffres
provisoires, et il est possible que, par
la rentrée de certaines recettes et des
annulations de crédits, les chiffres dé-
finitifs accusent un déficit moins con-
sidérable.
Les grandes manoeuvres aériennes
ont pris fin
TOULON, 5 mai. Télégr. Matin.
Les grandes manoeuvres aériennes ont
pris fin aujourd'hui sur une attaque
de cent cinquante avions qui canardè-
rent la ville et le port, malgré l'habi-
leté de la défense maritime, qui avait
mis en action ses navires, ses moyens
contre avions et ses hydravions, dé-
montrant ainsi l'impossibilité pour
l'escadre et tous les autres moyens
mis en action de protéger l'arsenal, la
ville et le port contre une agression
aérienne..
On arrête un Allemand démuni d'argent
mais pourvu d'un excellent
appareil photographique
MONTPELLIER, 5 mai. Télégr. Matin.
On a arrêté l'Allemand Joseph
Wald, ancien légionnaire, qui, quoi-
que démuni d'argent, était porteur
d'un magnifique appareil photographi-
que qui lui avait été remis par une
maison allemande le 21 avril. Les pel-
licules de cet appareil ont été envoyées
au laboratoire.
Nominations dai-s le haut personnel
de la Chambre
Dans sa dernière réunion le .bureau de la
Chambre a nommé
1" Secrétaire général de la Chambre des dé-
putés, DI. Paul Carrier, secrétaire général de la
présidence.
2° Secrétaire général législatif, M. Emile Save-
rot, chef du service de la séance.
M. Marcel Pêcheux, secrétaire général de la
questure, conserve ses titres et ses prérogatives.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
Au Caylar (Hérault) le domestique Cavaillier
blesse à coups de fusil Mlle Mazet qui le repous-
sait. Il se constitue prisonnier. (Matin)
A Reims, sur le point d'être expulsés M.
et M"" Valentin blessent leur propriétaire M: Ja-
motte à coups de couteau. Le mari est arrêté.
A Dijon, abandonné par sa femme, le Polo-
nais Cinowska la tue de deux balles et blesse son
rival Tchermonog. On l'arrête. (Matin)
-M. Antonetti, gouverneur général de l'Afri-
que équatoriale' française, débarque à Bordeaux.
Il se rend, à l'Exposition coloniale. (Havas)
Les assises de l'Aisne condamnent Baudet,
19 ans, d'Hantion, qui tua un camarade d'un
coup de poing, a 18 mois de prison. (Matin.)
On trouve mort, dans son appartement en-
sanglanté, à Lyon. M. Polo, représentant. Mort
naturelle consécutive à une hémorragie. (Matin.)
A Aillas (Gironde) le Dis de M. Lorin, dé.
puté de Bordeaux,' se tue accidentellement en
nettoyant un revolver. (Malin).
Le maréchal Pétain, venant de Besançon,
arrive à Belfort et préside à'la préfecture une
importante réunion. (Matin)
Le devoir quotidien
L'organisme a des droits
vous lui devez l'air et la
nourriture indispensables.il a
des devoirs aussi, parmi les-
quels le devoir quotidien de
l'intestin. Ne permettez donc
pas à votre intestin de man-
quer à son devoir quotidien,
sinon vous connaîtrez migrai-
nes, enbonpoint, intoxica-
tions qui vous exposeront à
bien des maladies. A chaque
manquement rappelez-le à
l'ordre avec la Magnésie San
Pellegrino et votre santé
sera toujours parfaite. Sa sa-
veur agréable plaît au palais,
le plus délicat. C'est le pur-
gatif-laxatif idéal qui agit
sans colique ni dérangement..
8'SO le Bacon, t"' pharmacies-
LE MATIN 55
3 <̃"̃
13.,du DERNIERE HEURE
Les déclarations
de M. Schober
vice-chancelier d'Autriche
[SUITE DE NOIRE DÉPÊCHE DE 1" PAGE]
» Lorsque M. Curtius fut parti,
quelques jours après nous apprî-
mes que le comité préparatoire
d'organisation devait se réunir à
Paris le 24 mars. Il nous apparut
que nous devions faire une com-
munication avant cette date. Il
ne nous semblait pas correct, du
moment que nous étions d'accord
sur un principe, d'attendre à plus
tard, de sorte que, rapidement et
pour fournir une base d'examen,
nous avons rédigé notre protocole
qui a été approuvé par les deux
gouvernements.
Mais, comprenez-moi bien,
poursuivit- M. Schober d'un 'ton
persuasif, il n'y a pas de fait ac-
compli. Tout simplement nous
wons fait connaître le résultat
de nos conversations.
» Du reste, du moment qu'il y
a recours à la S. D: N., je n'ai pas
besoin de vous dire que, par res-
pect pour elle, j'ai donné des or-
dres formels TOUT TRAVAIL, TOU-
TES CONVERSATIONS SONT ARRÊTÉS.
» Mais il faut que l'on compren-
ne en France la situation actuelle
;de l'Autriche et de son gouver-
nement. On nous a parfois de-
mandé l'intérêt économique que
nous pouvions "avoir dans cette
idée d'entente douanière à laquel-
le nous sommes venus en déses-
poir de cause. A première vue, il
me semble, que notre agriculture
peut en tirer de précieux avanta-
ges, mais je ne veux pas entrer
dans ces débats ce sont nos mi-
lieux économiques qui doivent
'examiner l'affaire à fond. En, c'est
à eux qu'il appartiendra éventuel-
lement de donner un-avis au gou-
̃ vernement sur ces orientations
--économiques possibles.
» Le fait que ces milieux ne
'savaient rien est une preuve in-
discutable qué nous n'avons rien
fait jusqu'ici, sinon émettre une
idée.
n On nous a demandé aussi
pourquoi nous n'avions pas envi-
sagé un système de droits préfé-
rentiels ou de franchise doua-
nière. C'est parce qu'à moins de
.négociations générales il semble
que jusqu'ici la clause de la na-
tion la plus favorisée s'oppose à
des combinaisons de ce genre.
J'ai eu quelques indications
sur les suggestions que prépare
la France pour la réunion de Ge-
nève. Je n'ai pas besoin de vous
'dire avec quel intérêt nous les
'étudierons mais ce que j'espère
avant tout, c'est que la grande et
généreuse politique de M. Briand
ne saurait être atteinte par notre
initiative, dont je suis persuadé,
au contraire, qu'elle saura tirer
'd'heureuses conséquences.
Je souhaite aussi vivement
que deux grands pays comme la
France et l'Allemagne, dont la
bonne entente est la seule vérita-
ble garantie de la paix et de la
prospérité de l'Europe, au lieu de
se dresser l'un contre l'autre
'dans un débat pareil, mettent en
commun leurs efforts. Dans cette
'discussion, croyez-moi, il ne faut
pas qu'il y ait des vainqueurs et
'des vaincus, sinon c'est l'Europe
tout entière qui en souffrira, »
Le problème des dettes de guerre
au congrès de la chambre
de commerce internationale
Washington (via Londres), 5 mal.
Téléph. Matin, La question de l'an-
nulation des dettes de guerre a été
soulevée aujourd'hui au congrès de la
chambre de commerce internationale
par sir Alan Anderson, représentant
de la Banque d'Angleterre.
Sir Alau a fait remarquer que la
Grande-Bretagne, qui était la plus
grande nation créancière de guerre;
avait annulé une grande partie des
dettes contractées envers elle et que les
pays débiteurs se prononceraient cer-
tainement en faveur de la généralisa-
'lion de cette politique.
Mais, a-t-il ajouté, le créancier ne
peut pas facilement accepter comme
étant impartial le conseil d'un débi-
teur suggérant qu'on passe l'éponge
sur ses dettes.
WASHINGTON, 5 mai. (Dép. Havas).
>– L'intervention de personnalités tel-
,les que MM. Pirelli, Handerson et le
directeur de la Banque d'Angleterre,
qui ont posé nettement la question
des dettes, malgré l'attitude négative
du gouvernement américain, a excité
¡un grand intérêt dans les milieux de
la conférence, et introduit ainsi dans
3e débat économique un aspect poli-
tique d'ailleurs prévu.
La délégation américaine a accepté
volontiers la discussion libre de cette
question par les délégués européens,
parce qu'elle est convaincue qu'il est
bon d'éclairer l'opinion américaine
pour l'avenir puisque un résultat pro-
Chain est iugé impossible.
«.L'Europe peut payer »
déclare M. Mellon
WASHINGTON (via Londres), 5 mai.
Téléph. Matin. Prenant la parole
à une réunion de banquiers interna-
tionaux, M. Mellon, secrétaire du tré-
sor, a déclaré ce soir que le gouver-
nement des Etats-Unis était toujours
fermement opposé à la réduction des
dettes da guerre.
La capacité de remboursement de
jï'Europe a été prouvée, a ajouté M.
Mellon.
Le sauvetage des mineurs
belges ensevelis
[suite DE NOTRE dépêche DE 1™ PAGE]
La galerie que l'on a creusée sur
rune longueur de 40 m. 80 surplombait
de 9 mètres celle dans laquelle les ou-
-vriers étaient enfermés. Il fallut donc,
pour les rejoindre, creuser verticale-
ment un « touret /» de 6 m. 25 pour
atteindre l'endroit où se trouvaient des
isix hommes ensevelis.
De leur côté les prisonniers n'étaient
pas restés inactifs et, s'aidant de leurs
outils, ils avaient,- suivant les instruc-
tions qui leur avaient été données,
creusé le plafond de.Jeur prison .sur
un hauteur de deux mètres.
Hier après-midi, par un tuyau d'aé-
ration émergeant des décombres, un
courageux sauveteur avait pu assurer
le ravitaillement des emmurés en leur
faisant* parvenir du lait, du café, du
bouillon, des bananes, des sandwiches,
des lampes électriques et un jeu de
icartes. n
M. Jorga annonce
qu'il vafaire en Roumanie
une sévère "lessive"
Il Tous les clans politiques et bien
des individus en sortiront brisés
ajoute le président du conseil
mais l'épuration est nécessaire Il
[DE NOTRE ENVOYÉ spécial]
Bucarest, 6'mai (1 heu:e). Par
téléphone. M. Jorga est rentre
hier d'un voyage où Il avait accom-
pagné le roi. Le géant barbu, dont
la silhouette est familière au monde
savant européen, m'a reçu chez lui,
tard dans la soirée, dans une forêt
de livres.
Ce n'est pas à un changement mi-
nistériel, me dit-il, comme entrée en
matière, que 'vovs assistez ici, mon-
sieur, mais à Un changement de-.rè-
.gime. La Roumanie., de tout temps,
a été gouvernée par deux partis
libéraux et, conservateurs a,va,nl la
guerre, nationaux-paysans et tibé-
raux après; d'où une politique, de
clans, une politique de favoritisme,
une pnlitique d'abus.
La situation est devenue telle au
début de cette année qu'il fallait re-
courir sans tarder aux grands
moyens.
Voità, pourquoi te suis sorti de
l'ombre, moi qui ai repoussé toutes
les àtances durant trois règnes, car
ce n'est pas une passion sénile qui
me pousse au po2ivoir, mais bien le
sentiment du réel danger que court
ma patrie.
Je veux m'appuyer à la Chambre
sur un groupe de gens déciyés à me
suivre dans mon action impitoyable
d'assainissement et de sanctions en
dehors de toute considératian de
parti.
Pourtant, remarquai-je, je viens
d'apprendre ce soir. que. le parti li-
béral -s'est rallié au gouvernement.
Ses candidats ne vont-ils pas figurer
sur la liste gouvernementale uni-
que ?
C'est vrai, nous avons accepté
dans notre cartel électoral les libé-
raux et ils aideront à assurer le suc-
cès du gouvernement aux élections,
mais, une fois élus, ils reprendront
à là Chambre leur liberté d'action.
Ils y constitueront sans doute une op-
position modérée non point une op-
position purement négative.
Envisagez vous, .monsieur je
président, des modifications consti-
tutionnelles ou pour le moins des in-
novations législatives fondamentales?
Non seulement, monsieur, ma
longue expérience me permet d'alar-
mer que ce ne sont pas les lois qui
gouvernent les hommes, waais les'
hommes chargés de les appliquer.
Les lois dont je dispose me suffisent,
amplement pour sauver ce qui reste
de nos finances, pour déférer aux
tribunaux tous tes coupables et faire
trembler et reculer ceux qui dans le
présent voudraient les imiter.
Eh oui, nous assisterons en Rou-
manie à une sévère lessive. Tous les
clans politiques et bien des individus
en sortiront brisés.' Il le faut et je le
ferai car je n'ai pas froid aux yeux.
Il s'arrête un instant, puis conti-
nue semblant répondre à une pensée
intime que je me suis bien gardé do
formuler.
Quoi qu'on ait pu vous en dire,
ce gouvernement est un gouverne-
ment Jorga. Je ne suis pas un pa-
ravent destiné à masquer par mon
éloquence ou par ma bonne renom-
mée quelques manoeuvres clandesti-
nes. J'ai beaucoup d'estime «pour M.
Argetoyano dont l'expérience politi-
que m'est indispensable, mais c'est
moi qui gouverne et j'ai la poigne
solide, celle qu'il faut aujourd'hui en
Roumanie.
Henry de Korab
La fin de la conférence
de la Petite Entente
{bb- NOTRE .ENVOYÉ SPECIAL]
BUCAREST, 5 mai. Par télégramme.
La conférence de la Petite-Entente
a pris fin aujourd'hui, et M. Benès est
déjà en route potir Prague.
La dernière séance a été consacrée
à un travail de rédaction, un accord
effectif étant intervenu dès hier, com-
me je vous l'ai télégraphié. A l'issue
de cette séance, un communiqué offi-
ciel a été -publié, comme c'est l'usage,
en termes évasifs et généraux. II faut
donc vous reporter à ma dépêche d'hier
pour vous faire une idée plus précise
de la politique qué la Petite-Entente se
propose de défendre bientôt à. Genève.
Un seul point de. ce communiqué mé-
rite pourtant d'être relevé, savoir
Les trois ministres se sont pronon-
cés, en ce qui concerne la crise agri-
cole, pour la réalisation immédiate
d'un système préférentiel en faveur
des produits agricoles. »
Ceci indique clairement que les
Etats intéressés n'ont pas la préten-
tion utopique de demander à Genève
la 'réalisation immédiate d'une union
économique dans tous les domaines.
Ils se bornent à indiquer l'étape la
plus urgente celle qui consiste à por-
ter remède à la mévente des produits
du sol, d'autant que c'est là l'opéra-
tion la .plus facile.
MM, Benès, Marinkovitch et Ghîka
ne se» font pas l'illusion que tous les
Etats européens adhéreront aussitôt à
cette union, même limitée provisoire-
ment à son premier chapitre. Cepen-
dant, a dit M. Benès, même si cette
union'n'englobait qu'une partie des
Etats, ce serait, déjà un progrès consi-
dérable et une sensible détente. Il est
indispensable, selon lui, de sortir sans
tergiverser du cercle de la doctrine, si]
on veut encore empêcher la création
de blocs douaniers hostiles qui préci-
piterqient l'Europe dans la plus achar-
née et la plus dangereuse des guerres
économiques..
̃' Après la répression
de la mutinerie de Ceuta
Des manifestants tuent un soldat
et en blessent vingt
LONDRES, 5 mai. ̃ lèléph. Matin.-
Les journaux anglais donnent les dé-
laits suivants sur les conséquences de 1
la mutinerie au Maroc espagnol et
que nous avons signatée
Les indigènes de Tétouan ont décldé
la grève générale.
Le général Sanjurjo a reçu hier une <
délégation de 20 personnes, mais il n'a i
pas pris en considération les reven-
dications qui lui étaient soumises. Les
manifestants ont alors brisé /quelques
vitres à la résidence et pillé des ma-
gasins.
peu après ils ont lapidé les agents
de la force publique et ont fait feu sur
eux tuant un soldat, en blessant vingt
dont le capitaine Eduardo Monzonado, t
qui a eu l'oeil gauche crevé. c
Du renfort a été demandé à l'armée 1
qui a fait feu sur les manifestants.
Des indigènes et des européens ont été
blessés. Les manifestants se sor.t dis-
perses..
Le calme est revenu,
llphonse XIII déclare
qu'il ne combattra pas
la République espagnole
Madrid, 5 mai. (Dép. Havas).
L'A. C. donne le compte rendu
d'une entrevue que son directèur, le
marquis Luca de Tena, a eue à Lon-
dres avec Alphonse XIII.
AU cours de l'entretien, qui a duré
deux heures, l'ex-roi a déclaré notam-
ment '.̃•
« Je suis décidé, absolument décidé,
à ne créer aucune difficulté au gouver-
nement républicain, qui est pour moi
et par-dessus tout, en ce moment, le
gouvernement de l'Espagne. Je veux
que tous les monarchistes sachent que
je suis sincère et que ma conduite
future démontrera avec quelle loyauté
ie suis décidé à agir de là sorte. Les
monarchistes qui voudront suivre mes
indications devront non seulement
s'abstenir de créer des difficultés au
gouvernement, mais encore l'appuyer.
» Contrairement à ce que d'autres ont
fait, je n'approuverai jamais qu'on in-
cite le peuple contre !les autorités et
leurs agents, ni qu'on spécule avec les
malheurs de la patrie pour enlever du
prestige au nouveau régime. Je ne
veux pas que les monarchistes excitent,
en mon nom, la rébellion militaire.
» La nouvelle est parvenue jusqu'à
moi que de nombreux militaires refu-
sent de signer le serment d'adhésion
à la République. J'ai demandé à tous
ceux que j'ai pu atteindre de prêter
ce serment.
» La monarchie a pris fin en Espa-
gne par les suffrages populaires si
elle doit un jour être restaurée, elle
devra l'être également par la volonté
des citoyens. »
Le commandant aviateur Kidston
se tue en Afrique du Sud
LONDRES, 5 mai. Téléph. Matin.
Le lieutenant commandant Glen Kids-
ton, le millionnaire anglais qui, récem-
ment, battit facilement tous les re-
cords pour le raid aérien Angleterre-
Afrique du Sud en accomplissant cette
longue randonnée en six jours, s'est
tué -aujourd'hui en Afrique. Un télé-
gramme recu cet après-midi de Van
Reelen (Natal) dit en effet
« Le gardien de l'entrepôt de Mauba,
près de Nelsonkop, bourg situé à en-
viron 25 kilomètres d'ici, s'est rendu
cet après-midi chez .le magistrat et
l'a informé. que quelques heures au-
paravant il a vu un avion s'écraser
près de son dépôt., Le gardien se pré-
cipita dans la direction où l'appareil
avait disparu et il aperçut bientôt
l'épave et deux cadavres. Sur l'un des
corps il trouva une carte de visite
portant l'inscription suivante i Lieu-
tenant commandant G. P. Glen Kids-
ton ».
Glen Kidston, qui a péri d Mauba,
était âgé de 31 ans. Il avait eu une
carrière, brillante, tant comme avia-
Leur que Çomme coureur automobi-
liste.
Le mois dernier, il avait accompli en
six jours et dix heures un voL record
d'Angleterre au Cap, ayartt couvert la
distance en 57 h". 10' de vol, à une vi-
tesse horaire moyenne de 212 kil. 107.
Il était le seul survivant du désastre
aérien de novembre 1929, au co2trs du-
quel un avion de transport allemand
s'était écrasé sur le sol, à Caterham
(Surrey). Six personnes avaient péri
dans l'accident.
En juin 1930, Kidston et Barnato
auaiertt gagné le grand prix automo'
bile des vingt-quatre heures du Mans.
Un aviateur parcourt 235 kilomètres
avec un avion sans moteur
C'est le record du monde
BERLIN, 5 mai. (Dép. Havas).
L'aviateur allemand Groenhoff a battu
hier le record de la distance en avion
sans moteur.
Apès avoir pris son envol au-dessus
de Munich, il est allé atterrir en Tché-
coslovaquie, après avoir parcouru une
distance de 235 kilomètres.
Le précédent record, détenu par
Kronfeld, était de 164 kilomètes.
AUX ASSISES DE LA GIRONDE
Charlange est condamné
au bagne perpétuel
[DE NOTRE ENVOYÉ spécial]
BORDEAUX, 5 mai. Par télégramme.
L'ancien agent d'affaires Elie
Charlange a persisté, ce matin, devant
les jurés girondins, dans son attitude
il accusé toujours sa femme de l'avoir
trompé et il prétend qu'il en éprouva
beaucoup de peine.
Mais l'accusation, désireuse de ré-
duire à néant ses allégations, tenait en
réserve quelques témoins qui, à l'au-
dience de ce matin, sont venus réta-
blir crûment les véritables lignes d'un
portrait qu'on nous avait présenté avec
quelques retouches.
A la reprise de l'audience, la parole
est donnée, à ta partie civile.
Le bâtonnier Auschitzky s'emploiera
à démontrer que le crime de CharQan-
ge n'a rien de ce qu'il est convenu
d'appeler un crime passionnel.
Egalement sévère, M. Dupin, avocat
général, réclame une condamnation de
justice Chaiès, qui avait la lourde tâche
de défendre la cause, y apporte tout
son talent.
Après trente-cinq minutes de délibé-
ration, le jury, qui avait à répondre à
deux questions, rentre en séance. Il
rapporte un verdict affirmatif sur les
deux questions et reste muet sur les
circonstances atténuantes.
La cour condamne Elie Chartange
aux travaux forcés à perpétuité et ac-
corde à la partie civile le franc de
dommages-intérêts demandé.
Le procès intenté pour concussion
à un ancien adjoint aa maire
de Marseille est renvoyé
Aix-en-Provence, 5 mal. Télégr.
Matin: L'affaire de concussion dans
laquelle se trouvent compromis MM.
Jean Antoni, 44 ans, capitaine de la
marine marchande, ancien adjoint,
Maurice Blanchet, 43 ans, directeur des
abattoirs de' Marseille Gaston Dela-
part, 35 ans, entrepreneur, Emile Ali-
gro, 40 ans; directeur commercial de la
maison exploitée .a Marseille par ce
dernier et Louis Chabry, 37 ans, em-
ployé municipal, a été évoquée aujour-
i'hui devant le jury des Bouches^du-
Rhône..
En prévision de leur comparution de-
vant le jury, les accusés s'étaient cons-
titués prisonniers hier- matin.
Dès l'ouverture des débats, Me Brion,
partie civile, déclare que des jurés ont
tenu des propos qui laissent craindre
aue le jury ne juge pas avec toute l'in-
iépendance désiraMe. L'avocat général
le son côté requiert le renvoi de l'af-
pour cause de suspicion, légi-
lime.
Après une heure de délibération la
3our ordonne le renvoi
DERNIERS COURS FINANCIERS
BERLIN,' 5 mai. Les indications de New.
^ork ayant été un peu plus satisfaisantes, la
.«udance est plus ferme dès l'ouverture. Le
iécouvert procède à des rachats et l'ensemble de
a cote s'améliore de 2 points en moyenne.
[.'ambiance reste favorable en séanc< Mais en
;16ture, des ventes sur certains titr, spécula-
tifs pèsent sur la tenue générale. On finit donc
iur une note plus calme. Marché nonétaire
plus facile. Argent au jour le jour 5 1/2
i 7 1/2 %•
Une jeune femme est étranglée
par son père sous les yeux
de sa belle-mère
Le père dénaturé pend ensuite
le cadavre au-dessus d'un précipice
[DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER] i
Clermont-Ferrani), 5 mai. Par télé-
phone, A la Grange, hameau de
Saint-Julien-près-Bort, dans la Corrèze,
demeurait la famille Besse le père
Jean, âgé de 48 ans, la mère, 43
ans, une fille Hélène, 18 ans, et un
garçonnet de 13 ans. L'année derniè-
de, Hélène Besse. avait épousé un jeu-
ne homme de Saint-Sulpice-les-Champs,
M. Jamot, et cela malgré son père qui
fut très affecté de ce mariage, cha-
grin auquel la rumeur publique at-
ttibuait une origine inavouable.
Comme son mari était récemment
-parti pour le régiment, la jeune
femme vint passer quelques jours chez
ses parents. emmenant avec elle sa
belle-mère.
Dimanche après-midi Mme Jamot
mère et Hélène voulurent se rendre à
une propriété de la famille Besse, sise
aux environs de Saint-Julien. Besse les
rejoignit et. par surprise passa une
corde qu'il avait emportée au cou de
sa fille, serra, puis l'attacha à un ar-
bre. Affolée, Mme Jamot mère tenta
pourtant de défendre sa belle-fille,
mais. menacée elle-même d'être pendue
si elle résistait, elle dut assister au
drame.
Quand la jeune femme eut succom-
bé, Besse détacha la corde de l'arbre,
traîna le cadavre sur un parcours de
plus de cent mètres et le pendit une
deuxième fois à un autre arbre qui
surplombait un précipice.
C'est la que deux Mures plus tard
le corps d'Hélène Jamot fut découvert
Quant à l'odieux meurtrier, il a dis-
paru et on croit qu'il s'est jeté dans
la Dordogne.
Le conflit du textile
à Roubaix-Tourcoing
La grève générale pour lundi
est envisagée
Lille, 5.mai. Télégr. Matin. Les
syndicats cégétistes du textile de Rou-
baix-Tourcoing, convoquent tous les
membres des groupements aux as-
semblées générales qui auront lieu
vendredi soir..
Il est à craindre que la grève gé-
nérale n'y soit votée pour lundi si les
patrons maintiennent leur décision de
diminuer les salaires de 10 °/a à partir
de lundi prochain.
L'Institut colonial international
inaugure sa 21e session
Un banquet réunit le soir
de nombreuses personnalités
L'Institut colonial international a
tenu, hier matin, à l'Institut de Fran-
ce, la séance inaugurale de sa 21" ses-
sion.
M. François-Marsal, ancien ministre.
président de l'Institut coloniah ouvrit'
la séance par un discours où il souli-
gna l'importance de cette session, à la
veille de l'Exposition coloniale. Après
lui, M. Diagne. sous-secrétaire d'Etat
aux colonies, dit sur quels. principes
d'humanité et de compréhension se
base la codonisation française et ap-
porta aux congrcbsistes le salât du gou-
vernement. Puis le général Simon pré-
senta na rapport du plus l.ùUt intér'et
sur l'histoire et la situation actuelle
des -peuples musùlmans.
Au banquet qui a réuni le soir' les
membres de l'Institut, colonial, avaient
notamment pris place aux côtés de M.
Franeois-Marsal, MM. Piétri. ministre
du budget Biàisot, ministre 'de la
santé publique Champetier de Ribes,
ministre des pensions Diagne, sous-
secrétaire d'Etat aux colonies, repré-
sentant M. Paul Reynaud Morinaud,
sous-secrétaire d'Etat à l'éducation
physique le maréchal Lyautey MM.
Yoshizawa, ambassadeur du Japon
Gama Ochoa, ministre du Portugal
Carton, ancien ministre des colonies
de Belgique Alçide Delmont Si Kad-
dour Ben Ghabrit, ainsi que de nom-
breuses personnalités du monde poli-
tique et colonial.
Au champagne, M. François-Marsal,
dans une courte allocution, après avoir
souhaité la bienvenue ses collègues
étrangers, a défini.les buts de l'Ins-
titut coloniale, a souligné la nécessité
d'une collaboration étroite. entre tous
ses membres. Il a retracé brièvement
la glorieuse carrière; du maréchal
Lyautey et. en terminant, a levé sa
coupe au président de la République
française et aux chefs d'Etat des na-
tions représentées au banquet.
Après lui, M. Carton, parlant du dé-
veloppement du domaine colonial fran-
çais que la Belgique admire, à dégagé
les grandes lignes de la politique colo-
niale française qui .a, permis à na
France « de réaliser un empire colo-
nial qui est un témoignage de sa
grandeur morale et un gage de sa sé-
curité ».
Enfin, M. Diagne, dans une spiri-
tuelle allocution, après avoir remercié
l'Institut colonial international d'avoir
tenu ses assises à Paris à la veille de
l'Exposition de Vincennes.a a mis en rue-
lief l'œuvre de l'Institut colonial et le
génie colonisateur de notre pays.
Le banquet
du congrès de l'Alliance
internationale de l'hôtellerie
Hier soir, un banquet a été offert, A
l'hôtel Continental, par la chambre na-
tionale de l'hôtellerie et le syndicats
général de l'industrie hôtelière de Pa-
ris, aux membres du congrès de l'Al-
liance internationale de l'hôtellerie.
M. Louis Rollin, ministre du com-
merce, présidait, assisté de MM. Gas-
ton-Gérard, sous-secrétaire d'Etat aux
travaux publics M. Michaut, prési-
dent du S. G. I. H. Barrier, président
d'honneur, le docteur Seiler, sir Fran-
cis Towle, président de l'A. I. H., et
de nombreux représentants du monde
politique, hôtelier et touristique.
Au dessert des discours furent pro-
noncés par M. Michaut et le docteur
Seller.
Puis, le ministre du commerce prit
la parole et dit notamment, en célé-
brant l'ouverture de l'Exposition colo-
niale
L'hôtellerie parisienne s'apprête à
-réserver à ses hôtes français et étran-
gers, entre lesquels elle n'entend faire
aucune distinction, l'accueil le plus
empressé et le plus favorable.
» Désormais plus de taxe, ni de l'Etat,
ni de la Ville, sur lés notes des hôtels.
Dans la mesure où elles subsistent,
l'hôtellerie de Paris en prendra exclu-
sivement la charge et elle. véillera à ce
que l'affluence des voyageurs soit sans
effet sur les prix.
» Paris va, en effet,.se mettre en fête
et souhaiterait, en ces temps troublés
et difficiles, où trop de nuages obscur-
cissent parfois l'horizon, pouvoir pro-
jeter très loin sa lumière pour qu'elle
éveille, dans le monde, la confiance,
l'espoir et la paix.
Une secousse sismique dans l'Isère
jGrenoble, 5 mai. Télégr. Matin.
Ce matin, vers 4 h. 45, la population
de Monestier-de-Clermont a perçu une
secousse sismique assez forte. qui
s'est prolongée pendant une minute.
On ne signale pas d'accident de per-
sonne
FAITS DIVERS EN TROIS LIGNES
A Melun, les assises infligent 10 ans de. ré-
clusion au Belge Baccourt qui, MHry-Mory,
tua son ex-maîtresse et blessa son rival.
La rentrée du Parlement
A LA CHAMBRE
(,SUITE DE NOTRE COMPIE RENDU DE lre PAGE)
Après quoi, M. Bouisson lut enfin la
proposition de résolution et la mit aux
voix.
Elle fut adoptée par 540 voix contre 6.
L'ordre du jour proposé par la con-
férence des présidents fut ensuite
adopté et, malgré les protestations de
M. Marty. le président leva aussitôt la
i séance.
DANS LES COULOIRS
L'animation coutumière aux séances
de rentrée a régné durant tout l'après-
midi dans les couloirs de la Chambre,
ou l'on remarqua en fin de journée
la présence de nombreux sénateurs,
venus du Luxembourg pour s'entrete-
nir avec leurs collègues du Palais-
Bourbon de l'élection du 13'mai.
La désignation du futur président
de la Hépublique' fit, en effet, l'objet,
comme il était facile de le prévoir, de
toutes les conversations.
On s'en préoccupa également dans
les échanges de vues qui eurent lieu
dans les groupes dont plusieurs, tels
ceux des démocrates, des républicains
de gauche, de la gauche radicale et
de l'.action démocratique, tinrent des
réunions de pure forme, seulement,des-
tinées a permettre ;à leurs membres de
reprendre contact.
Dans la matinée, les socialistes,
après avoir adopté à l'unanimité un
ordre du jour de félicitations au parti
socialiste espagnol, à l'occasion de
l'avènement du régime républicain,
avaient procédé à un échange de vues
sur la réforme électorale, la plupart
des leaders du parti se déclarant fa-
vorables à la représentation proportion-
nelle, tandis que de nombreux mem-
bres du groupe penchaient, au con-
traire, pour le statu quo. Le congrès
de Tours, à la Pentecôte, sera d'ail-
leurs saisi de cette question.
Réunion également des radicaux-
socialistes qui ont voté des félicitations
et des remerciements à M. Herriot
pour sa campagne électorale de Lyon,
et qui ont adressé un télégramme de
félicitations à M. Alcala Zamora et à
la République espagnole. Télégramme
dont le texte fut préparé par M. Her-
riot puis rédigé en espagnol par
M. Malvy.
Le groupe a examiné ensuite les
questions de politique extérieure à
l'ordre du jour, et s'est également en-
tretenu de l'affaire de l'Aéropostale.
La plupart des groupes se réuniront
de nouveau jeudi.
Une courte séance au Sénat
Rentrée calme au Sénat. M. Paul
Doumer a prononcé d'abord l'éloge fu-
nèbre de M. Louis Pasquet, sénateur
des Bouches-du-Rhône, puis il a lu
une proposition de résolution de MM.
Bienvenu-Martin, Ratier, Lisbonne,
Steeg, Donon, Hamelin, Chéron, Auray,
Betoulle, Brenier et d'un grand nombre
de leurs collègues adressant les sym-
pathies et les vœux du Sénat à la
République espagnole, qui a été ren-
voyée à la commission des affaires
étrangères, pour respecter le règle-
ment, mais qui sera votée d'enthou-
siasme à la séance de demain.
Continuant ses communications, M.
Doumer a fait connaître, dans un si-
lence plein de réserve, que l'Assemblée
nationale se réunirait à Versailles le
13 mai, à 14 heures.
Le Sénat a ensuite adopté une pro-
position de loi de M. Reboul accordant
aux domestiques et gens de maison
le droit d'être jurés et un projet de
loi augmentant le nombre des mé-
dailles militaires destinées aux ré-
serves de l'armée de mer.
La prochaine séance a été fixée à
demain après-midi.
420 millions de crédits
supplémentaires pour 1930
On a distribué, hier, aux députés
le projet de loi portant ouverture et
annulation de crédits sur l'exercice
1930-1931, projet qui sera prochaine-
ment examiné par la commission des
finances, et qui a pour objet de sub-
venir aux besoins complémentaires de
l'exercice budgétaire écoulé.
Les demandes de crédits supplémen-
taires s'élèvent à 500 millions en
chiffre rond; mais, par contre, des
annulations de crédit sont proposées
pour 42 millions, et certaines dota-!
tions nouvelles ont pour contre-partie
des recettes supplémentaires atteignant
38 millions.
Finalement, la surcharge à imputer
au dernier exercice ressort à environ
420 millions.
Ces crédits supplémentaires ont été,
pour la plupart, rendus nécessaires
par l'application de lois votées, ou
par d'exécution de services strictement
obligatoires.
En fin de compte, à la date du
30 mars 1931, l'excédent des dépenses
sur les prévisions de recettes de la
loi budgétaire du 16 avril 1930 (der-
nier .exercice) atteignait 956.785.668
francs, soit près d'un milliard. Mais
ce ne sont encore que des chiffres
provisoires, et il est possible que, par
la rentrée de certaines recettes et des
annulations de crédits, les chiffres dé-
finitifs accusent un déficit moins con-
sidérable.
Les grandes manoeuvres aériennes
ont pris fin
TOULON, 5 mai. Télégr. Matin.
Les grandes manoeuvres aériennes ont
pris fin aujourd'hui sur une attaque
de cent cinquante avions qui canardè-
rent la ville et le port, malgré l'habi-
leté de la défense maritime, qui avait
mis en action ses navires, ses moyens
contre avions et ses hydravions, dé-
montrant ainsi l'impossibilité pour
l'escadre et tous les autres moyens
mis en action de protéger l'arsenal, la
ville et le port contre une agression
aérienne..
On arrête un Allemand démuni d'argent
mais pourvu d'un excellent
appareil photographique
MONTPELLIER, 5 mai. Télégr. Matin.
On a arrêté l'Allemand Joseph
Wald, ancien légionnaire, qui, quoi-
que démuni d'argent, était porteur
d'un magnifique appareil photographi-
que qui lui avait été remis par une
maison allemande le 21 avril. Les pel-
licules de cet appareil ont été envoyées
au laboratoire.
Nominations dai-s le haut personnel
de la Chambre
Dans sa dernière réunion le .bureau de la
Chambre a nommé
1" Secrétaire général de la Chambre des dé-
putés, DI. Paul Carrier, secrétaire général de la
présidence.
2° Secrétaire général législatif, M. Emile Save-
rot, chef du service de la séance.
M. Marcel Pêcheux, secrétaire général de la
questure, conserve ses titres et ses prérogatives.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
Au Caylar (Hérault) le domestique Cavaillier
blesse à coups de fusil Mlle Mazet qui le repous-
sait. Il se constitue prisonnier. (Matin)
A Reims, sur le point d'être expulsés M.
et M"" Valentin blessent leur propriétaire M: Ja-
motte à coups de couteau. Le mari est arrêté.
A Dijon, abandonné par sa femme, le Polo-
nais Cinowska la tue de deux balles et blesse son
rival Tchermonog. On l'arrête. (Matin)
-M. Antonetti, gouverneur général de l'Afri-
que équatoriale' française, débarque à Bordeaux.
Il se rend, à l'Exposition coloniale. (Havas)
Les assises de l'Aisne condamnent Baudet,
19 ans, d'Hantion, qui tua un camarade d'un
coup de poing, a 18 mois de prison. (Matin.)
On trouve mort, dans son appartement en-
sanglanté, à Lyon. M. Polo, représentant. Mort
naturelle consécutive à une hémorragie. (Matin.)
A Aillas (Gironde) le Dis de M. Lorin, dé.
puté de Bordeaux,' se tue accidentellement en
nettoyant un revolver. (Malin).
Le maréchal Pétain, venant de Besançon,
arrive à Belfort et préside à'la préfecture une
importante réunion. (Matin)
Le devoir quotidien
L'organisme a des droits
vous lui devez l'air et la
nourriture indispensables.il a
des devoirs aussi, parmi les-
quels le devoir quotidien de
l'intestin. Ne permettez donc
pas à votre intestin de man-
quer à son devoir quotidien,
sinon vous connaîtrez migrai-
nes, enbonpoint, intoxica-
tions qui vous exposeront à
bien des maladies. A chaque
manquement rappelez-le à
l'ordre avec la Magnésie San
Pellegrino et votre santé
sera toujours parfaite. Sa sa-
veur agréable plaît au palais,
le plus délicat. C'est le pur-
gatif-laxatif idéal qui agit
sans colique ni dérangement..
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