Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-10-20
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 octobre 1929 20 octobre 1929
Description : 1929/10/20 (Numéro 16650). 1929/10/20 (Numéro 16650).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/06/2008
2
LE M AÏ IN
20-10-29 =
tions, fort peu de particuliers, si ce
n'est aucun, n'aient. profité des avan-
tages de la loi. En conséquence, sur
les '300 millions qui avaient été pré-
vus dans le programme initial pour
les loyers moyens, 250 ont été repor-
tés sur les habitations à bon marché.
La commission de répartition des
prêts pour les loyers moyens s'est
réunie quatre fois depuis sa,création
et n'a eu à connaître que de projets
établis par des offices, dont nous
avons d ailleurs donné le détail. Dans
l'état actuel de la législation, seuls
ces organismes qui empruntent à des
caisses de retraites ou à des compa-
gnies d'assurances dans des candi.
tions avantageuses, peuvent, dans
certains cas isolés, essayer la cons-
truction d'immeubles à loyers mo-
déréa.
Devant ces difficultés, M. Bonne-
vay, député du Rhône, a déposé une
proposition de loi créant une nou-
velle catégorie, entre les habitations
à bon marché et celles dites- « il
loyers moyens qui bénéficiera
d'une participation de l'EGat s'élevant
à. 80 au taux de 3
Répétons-le, on ne combattra effi-
cacement la crise du logement'qu'en
construisant des habitations pour les
classes moyennes.
Ce n'est pas la seule lacune de la
réforme. Il y a encore la situation
paradoxale qui est faite à un grand
nombre de mutilés que leur invalidi-
té empêche de contracter une assu-
rance sur la vie. Aucun d"eux ne
peut alors emprunter au crédit. immo-
bilier pour la construction d'une pe-
tite maison. Si le principe de l'as-
surance en cas de décès est impossi-
ble à transgresser,,il semble bien ce-
pendant que différentes solutions s'of-
frent pour tourner la difficulté. M.
Loucheur a-bien dû, déjà, en envisa-
ger plusieurs. Il y a là une flagrante
injustice qu'il y aurait intérêt à ne
pas prolonger.
Quant aux condition générales
d'application de la loi, elles ont prêté
à- diverses critiques. Ce sont les offi-
ces qui se plaignent des lenteurs ap-
portées à l'approbation des program-
mes et qui trouvent insuffisants les
maxima imposés pour les loyers. Ils
ont obtenu satisfaction sur le second
point, car' un relèvement de 15 a
été accordé. Ce sont les sociétés du
crédit immobilier qui déplorent la
maigreur du bénéfice (0,40 %) qui
leur est laissé sur leurs' prêts; dans
le moment même où, par suite de
l'extension de leurs opérations, leurs
frais généraux augmentent considé-
rablement. Elles regrettent aussi
que, dans là plupart des cas, l'apport
personnel de l'emprunteur, pour les
habitations à bon marché, ait été
supprimé. Cette preuve de travail et
d'épargne n'existant plus, les socié-
tés doivent se livrer<à des enquêtes
particulières avant de consentir des
prêts dont elles sont responsables
sur leurs fonds.
Si, généreuses que soient ces qispo-
Bilions, il semble en effet,, qu'on ait
commis une erreur en effaçant la li-
mite qui sépare la réforme sociale,
dont le droit est égal pour tous, de
•'assistance, qui n'est qu'une généro-
Enfin, il faut déplorer que, pour; la
région parisienne, un .programme
d'ensemble n'ait pas. été établi. Pour
le moment,, chacun tire de son côté,
sans qu'il soit possible d'exercer un
contrôle. Les offices, en ce qui les
concerne, ont une action à peu près
coordonnée et. qui s'inspire de certai-
nes considérations générales. Mais
on n'a aucune influence sur les petits
propriétaires qui construisent à tort
et à travers des maisons que, dans
dix ans, il faudra peut-être abattre.
11 semble, cependant, qu'en prévision
de l'aménagement du « grand Paris
et des banlieues-jardins qui doivent
l'entourer, on aurait dû diriger sui-
vant certains principes aussi bien les
efforts particuliers que ceux des col-
lectivités.
Il faudrait aussi que le gouverne-
ment ne soit pas désarmé contre les
agissements de certaines officines qui
se sont constituées en sociétés d'ha-
bitations à bon marché pour l'exploi-
tation de la loi Louclieur. Ces socié-
tés, qui pratiquent la vente de ter-
rains, le plus souvent indésirables,
et qui construisent en série certaines
maisons légères, réservent à leur
clientèle de cruelles déceptions. Crai-
gnons, après les mal lotis », d'avoir
es ma! bâtis », qui augmenteront
la désolation de certaines parties de
la banlieue.
Une solution, qui a déjà été tentée
à Champigny, par exemple, appor-
terait un remède à cette situation,
tout en permettant l'établissement de
programmes méthodiquement étu-
diés pour l'extension future de Pa-
ris. Elle consiste à faire construire
par les offices des groupes ou des
cités de maisons individuelles; qui,
en raison des moyens dont dispo-
sent ces organismes, reviennent le
moins cher possible, et il les reven-
dre aux particuliers, qui empruntent
pour le payement à une société de
crédit immobilier. De la sorte, l'of-
fice rentre aussitôt en possession de
ses fonds, ce qui lui permet de me-
ner ses opérations sans discontinuer.
11 faut, pour terminer, dire que les
efforts en vue de combattre la crise
du logement ne peuvent être orien-
tés qu'empiriquement. Cela tient au
fait qui[ les statistiques qui permet-
taient connaître exactement la
nalure*et l'étendue, du mal sont à
peu près inexistantes. Il devrait être
possible de savoir quel est le nom-
bre et le type des logements qui font
.le plus défaut. Il,.y aurait aussi in-
térêt à connaître l'endroit où chacun
des habitants exerce son activité
professionnelle. Ce n'est qu'avec ces
documents démographiques exacts que
pourrait être mise sur pied une po-
litique rationnelle de l'habitation et
des transports capable de nous faire
sortir de nos embarras actuels.
Il semble, cependant, qu'avec les
renseignements fournis pour le re-
censement de 1-926, il serait facile
d'établir pour Paris et la Seine un
« bilan des logements qui permet-
trait d'orienter scientifiquement l'api
plication de la loi.
é On a inaflguré Mer
le buste de Jean-Baptiste Carpeaux
grand sculpteur et Valenciennois
C'est hier^matta qu'a eu lieu l'inau-
guration du buste de Jean-Baptiste
Carpeaux. L'élégant square Carpeaux
du^versant
dressait sur
une stèle de
M. Bans. l'œu-
vre du sta-
tuaire LétJ.n-
Fagel, se do-
rait du pâle
éclat d'un so-
leil intermit-
tent. Tous les
artistes et gens
de lettres du
nord d e 1 a
France, et
beaucoup 4 e
valenciennois,
des compatrio-
tes du grand
sculpteur
étaient là. M.
André F r a n-
ç o i s-Ponoet,
sous-secrétaire
d'Etat aux
beaux-arts, pré-
sidait la fête,
assisté de M.
Rencard, préfet
de la Seine, de
MM. B e a u d,
vice président
Hiï nnnsAil rnnrr
Phot. Uatih,
M. FRANÇOIS-l'ONCET
prononçant son discours.
• Pîll.l-
Léon, directeur des beaux-arts; Léon
Hiotor. conseiller municipal Georges
Lecômte, de l'Académie française Fo-
rain, Maurice Neumont. etc.
M. Edouard Sarradin, conservateur
du palais de Compiègne, président du
Comité d'érection, parle le premier de
la tribune officielle, pour remettre à la
Ville de Paris cette effigie de «• l'un
des plus grands artistes du monde j,
monument conçu, il y a vingt ans, par
M. Ernest Laut, président à cette épo-
que de l'Union valenciennoise, et réa-
lisé aujourd'hui par M. Jean Ott, di-
recteur des Rosati.
M. Beaad
du nouveau monument qui enrichit la
capitale et rappelle le culte que Pa-
ris a toujours eu pour Carpeaux ». A
M. Beaud succède M. Jean Saint-Quen-
fin; premier adjoint au maire de Va-
lenciennes. M. Saint-Quentin définit à
merpeille le caractère pittoresque, cu-
rieux, prompt à l'enthousiasme et porté
pour les arts des habitants de cette
Valenciennes wallonne qui fut, nn
jour, surnommée, en' nleiu- Institut,
l'Avthènes du Nord. C'est d'une concré-
tisation de- ce caractère qu'a pu naître
lo génie d'un Carp'eaux. ̃'
Puis, M. Frarieôis^Poncet analyse,- ,fine-
ment la statuaire de Carpeaux et fait
un vibrant éloge de l'activité intellec-
tuelle de nos régions du Nord. A Va-
lenciennes, sa ville natale, précise-t-il,
Carpeaux avait déjà d'illustres répon-
dants, Antoine Watteâu, entre autres, la
grâce, l'âme de tout un siècle. La Flore
du Louvre, la Danse de l'Opéra sont tout
aussi représentatifs que la Finclte et
VEinbarQiiement pour Cytlxèrè.- Car-
peaux est un Watteau, sculpteur, c'est
bien, l'artiste qui devait honorer une
fois de plus Valenciennes, sation de
triage. de filtrage du génie flamand
qui repand sur toute sa région mille
éclats de cette lumière qui, chante-
t-on, nous vient du Nord. Au passage,
M François- Poncet rend hommage aux
Rosati.
Une partie musicale coupait agréa-
cette cérémonie, au cours Je
laquelle un Hymne et Carpeaux fut
chanté avec soli et chœurs sur les pa-
roles de NI. Jean Ott. et la musique de
M. Emile Baudemont.
RETOUR DE TERRE-NEUVE
GRANVILLE, 19 octobre. Télégr.
Un. La flottille granvillaise de
grande pêche est rentrée de Terre-
euvé à la marée au matin,
Les élections sénatoriales
et le vote des femmes
Les délégués sénatoriaux des dépar-
tements de la série A ont été invités
pyr les groupements intéressés à ne
donner leur voix qu'aux candidat*
qui s'engageront à demander un scru-
tin publie sur la proposition de réso-
lution déposée par M. Jamin, sénateur
de la Mayenne, laquelle est, comme
on Je sait, ,cortçuë en ces termes:
« Le Sénat décide que les Françaises
ne seront pas plus longtemps privées
du droit de suffrage électoral dont la
victoire de nos soldats a fait bénéfi-
cier les Alleinandes. » 1
EN RUSSIE SOVIÉTIQUE
(Suite de l'article de 1re page
de M. de Korab.)
D'un bout l'autre de la Russie
on institua, obligatoirement le tra-
vail aux pièces. « Quiconque ne
travaillera pas, ne mangera pas à
sa faim », proclamèrent sur tous
les tous les commissaires attachés
aux usines.
Et pour donner plus de force à
cet adage, on créa les otbornyïa
Knijki, c'est-à-dire des carnets
permettant d'acheter des vivres au
prix officiel avec menace de les
retirer aux ouvriers moins zélés et
de les obliger ainsi "à se nourrir au
« .marché noir », au triple ou au
quadruple du i>arème. Enfin, der-
nière -réforme, Stagne a doté la
Russiè de la niepréryvnaïa ttiedié-
là, de la semaine ininterrompue
de cinq jours avec suppression du
dimanche pour tous et deux jours
de repos, variables pour les uns
et les autres et tombant au hasard
au cours de la semaine.
La presse soviétique est obligée
elle-même, de reconnaître que -cet
ensemble de mesures n'a pas don-
né les résultats escomptés. Le
prix de revient a bien diminué de
4 ce qui est négligeable, mais
par contre la qualité des marchan-
dises fabriquées aux- pièces et au
plus vite a singulièrement baissé.,
« Une paire de bottes, constatent
mélancoliquement les Izvestia,
qui durait un an en 1928, est inu-
tilisable au bout de six mois en
1929 ».
De même l'abolition du- diman-
che n'a, été /qu'illusoire. On ne
supprim'e pas aussi facilement une
tradition millénaire. La semaine
russe de cinq jours tend à n'en
compter que quati:e, les ouvriers
désertant les usines le dimanche
ccmme par le passé. Ce fut parti-
culièrement frappant durant les
deux jours de Pâques où toutes les
usines ont fermé leurs portes mal-
gré l'interdiction officielle de chô-
mer durant .ces » £ê les bourgeoi-
ses »., Commeiit s'en étonner puis-
que les Izvestia et la Pravda, elles-
mêmes, qui avaient publié en
caractères gras cet « ukase » anti-
pascal n'ont pas paru,¡les typos et
même quelques rédacteurs ayant
fait en ces jours de liesse l'école
buissonnière.
Qu'importe d'ailleurs. Même si
le naiime avait mieux réussi, il
n'aurait pas pu atteindre le seul
but qui lui est assigné, à savoir
l'augmentation de la production
agricole.
Jamais, c'est évident, la pers-
pective d'acheter un peu moins
cher une casserole ou une poignée
de clous, n'encouragera le paysan
à devenir un siéredniak, à faire du
blé que les lois l'obligent à vendre
à l'Etat au cinquième de sa valeur
réelle. Voilà le najinie qu'il faut
abolir en un pays où l'étatisme et
les monopoles ont fait mourir la
terre.
L'ESPIONNAGE COMMUNISTE
M. Henri Barbusse est également
poursuivi en tant que codirecteur
de l'organe officiel des soviets
en France
Le réquisitoire du parquet poursui-
vant pour espionnage, ainsi que nous
l'avons dit hier, MM. Cachin, Vail-
lant-Couturier, directeurs de l'organe
officiel des soviets en France, et MM.
Vital Gayman et Pierre Forestier, se-
crétaires du même organe, vise égale-
ment un troisième directeur dû jour-
nal communiste, M. Henri Barbusse.
C'est uniquement en raison de son
titre de directeur, que M. Barbusse doit
être inculpé d'espionnage. Il va être
convariué incessa.mment par M. T'ey-
re, juge d'instruction de l'affaire.
M, Marcel Cachin n'a pas répondu
à la convocation du juge d'instruction
M. Mare2l Cachin, député, avait été
convoqué Par M. Peyre, juge d'ins-
tructiun, pour subir, hier à 15 heures,
l'interrogatoire d'identité et être in-
culpé de complot contre la sûreté
« extérieure » de l'Etat et d'espion-
nage.
A 16 heures, M. Marcel Cachin ne
s'était pas présenté au cabinet du ma-
gistrat, aux abords duquel son avocat,
Me André Berthon. l'a attenau en vain.
M. Marcel Cachin va. être «.npociué
de nouveau, sans doute par le moyen
d'un mandat d'amener.
Les réceptions de M. Gaston Doumergue
Le président de la République reçu
hier, en audience officielle, trois nou-
veaux ministres plénipotentiaires, le
comte Gérald 0' Nelly de Gallagh et
Tycoly, ministre de l'Etat libre d'Ir-
lande MM. Caballero de Bedoya, mi-
nature de Paraguay, et 'Hildebrando A.
Castellon ministre résident de Nica-
ragua.
L'exposition agricole d'automne
du réseau P.-L.-M. à lyon
Elle sera accompagnée d'un congrès
du carbone végétal
La manifestation 'agricole d'au-
tomne, organisée tous les ans par le
réseau P.-L.-M., se tiendra, cette an-
née, du 9 au 17 novembre prochain, à
Lyon, et aura une importance excep-
tionnelle.
Avec le concours des grands ré-
seaux français, une gamme très va-
riée de produits fleurs, fruits, lé-
gumes, vins et spiritueux, plantes
vertes; (poissons vivants, animaux iL
fourrure, sera soumise à l'admiration
des visiteurs dans le palais de la
foire de Lyon.
Cette ex-position» qui est toujours
somptueuse, aura cette fois un intérêt
particulier du fait qu'un congrès mé-
tropolitain et colonial -du carbone vé-
gétal s'y déroulera en' même temps,
congrès organisé également par le
P.-L.-M., d'accord avec l'administra-
tion des eaux et forêts.
Complété par une exposition fores-
tière réunissant toutes les industries
de la forêt, ce congrès, que patronnent
les ministère, de l'agriculture et des
colonies, aura pour but de faire con-
naître l'effort accompli en France,
tant par les pouvoirs publics que par
l'industrie privée, pour la création, la
protection et l'utilisation rationnelle
de nos richesses forestières métropoli-
taines et coloniales.
Le moment semble opportun aux or-
ganisateurs, en raison des manifesta-'
tions similaires qui se préparent à
l'étranger, de mettre en relief les résul-
tats obtenus grâce aux initiatives na,-
tionales.
Les techniciens y discuteront tout ce
qui a trait à la création des richesses
forestières, a la mise en valeur des
déchets de grumes et de taillis, au bois
et charbon de bois comme source de
carburant' et à leur transformation, en
carburants liquides, aux utilisation^
possibles des produits condensés de la
distillation du bois et aux carbones
mixtes.
Par ailleurs, le congrès étudiera la
production du gaz pauvre aux colonies,'
ainsi que le carburant colonial en de-
hors de la zone forestière.
L'exposition annexée comprendra,
en plein air et dans des stands cou-
verts, tous les appareils concernant
l'exploitation et la transformation des
bois, des fours £ carboniser, des mo-
teurs, toutes les variétés de carburants
dérivés du carbone végétal, etc. Elle
aura aussi une section groupant les
moyens de protection des plantation
contre les incendies et les méthodes les
plus modernes de destruction des enne-
mis des arbres.
Le naufrage de l'avion France-Maroc
On retrouve le corps
du pilote de Gennes
RABAT. 19 octobre.- Télégr. Matin.
Au cours de la nuit dernière, le corps
de l'aviateur de Gennes, de l'avion
postal disparu, a été rejeté sur la plage
de' Mebedya, près de Kénitra.
Les restes funèbres seront dirigés sur
Casablanca.
L'exposition des fleurs d'automne
Vendredi 25 octobre, à 11 heures, le
président de la République inaugure-
ra l'exposition générale horticole, or-
ganisée, au Cours-la-Reine, par la So-
ciété nationale d'horticulture de
France.
Cette fête florale clôturera le diman-
che 3 novembre.
ÉCHOS ET PROPOS
COMMANDEMENTS
Une ville anglaise prenait récemment
l'initiative de faire afficher dix comman-
dements d'hygiène rédigés par un excel-
lent docteur, et destinés à rappeler aux
habitants de la ville certaines prescrip-
tions utiles pour la santé de leur corps,
et, par extension, pour l'état sanitaire de
la ville.
Au moment de recommencer une an-
née nouvelle octobre n'est-il pas le
mois de la rentrée maints^ foyers bé-
néficieraient de commandements qui pres-
criraient, par exemple, la bonne humeur,
la tolérance, la patience, les petites at-
tentions, bref, toutes sortes de choses à
quoi, de soi-même, on pourrait bien né-
gliger de penser.
Affichage puéril, dira-t-on. Rien pour-
tant n'est puéril si le bonheur en dépend.
Rosine.
AUJOURD'HUI
DIMANCHE 20 OCTOBRE
Fête à souhaiter Sainte Céline.
Courses 13 h.' 30, Longchamp (prix du 'Conseil
municipal).
Arc de Triomphe de l'Etoile Garde de la
Iiamme perpétuelle: 154: et 354- R.1.
Fête Sorbonne, amphithéâtre Richelieu, 15 hed-
res, Société la Picardie »: Centenaire de
Frédéric Mistral et Théodore Aubanel.
Conférences 10, rue de Musset, 10 heures,
pasteur Hcnrl Soulié: € Jérusalem et le sio-
nisme ». S, rue Copernic, 15 heures, M; Ri-
pert c Les faits importants de la médiumnité
actuelle J. 4, square Rapp, 16 heures, M.
Ludovic R-hault: « L'enseignement de Krish-
namurti j. 184, boulevard Saint-Germain,
20 h. 45: c Le mystère du sommeil »..
Mairie du 11' arrondissement, rue Drouot, 21
heures: M. Paul Liquier.
Banquet et bail 31, boulevard du Temple,
12 h. 30: Amicale girondine.
Concerts et bats 12, rue Armand-Moissant,
Il h. 30: « Les Enfants dn Gard Mairie
du 6', 14 heures: c La Morvandelle ». 10,
rue Blanche, 14 h. 30. la Dordogne.
Bats 109, rue Saint-Martin, 20 h. 80: Le ré-
veil basco-béarnaib. 9, quai d'Orsay, 14 h. 15:
Association amieale des anciens élèves de l'éco-
le Lavoisier. -84, rue'de Grenelle, 14 heures:
Les Enfants du Cher.
Réunion d'anciens militaires 6, place de la
République, 10 heures: A.C. des 154' et _54*
1C. I.
LES REUNIONS SPORTIVES
Boxe. 14 h. 80, 57, Faubourg Saint-Denis,
réunion dominicnle du Central Sporting-Club.
Cyclisme. 14 h., vélodrome d'Hiver: Course
de demi-fond 13 manches de 20 kilomètres) entre
Paillard, Krewer, Wynsdau et Maronnier. Match
omnium en trois manches entre Blanchonnet,
Raynaud et Lacquehij..
Football. 14 h. 45, Championnat de Paris.
Cliarentonneau C. A. Paris contre Club .\n\n-
çais Colombes: Racing-Club contre C. A. XIV";
Kaiiït-Ouen, rue du Lundy, J. A. iSt-Oucn contre
P. S. Siii-se; Stade de Montrouge: Stade Fran.
çais contre Red Star.
Pelote roa>que. 15 h. 30, Fronton de Paris,
viaduc 'd' Auteuil: Match au grand'existera, entre
J'équipe bleue (Nardin, Rœderer 1 et Bousquet)
et,l'équipe rouge (Beigbeder, Rœderer II et Fro-
ment).
KUgby. 14 li. 80, Stade Jean-Bouin, C. A.
Bigles contre C. A. S. G.
Championnat de Paris, Stade Porte-Dorée,
13 h., A.S.P.T.T. contre U.A.I.; à 16 heures,
1'.U.C; contre Primevères.
NAISSANCES
M. Pierre Durant des Au1hois,
notaire à Paris, et Mme, née Denys,1
André, sont heureux de faire part rie
la naissance de leur fils Gilles. Paris.
14 octobre 1929.
FIANÇAILLES
On annonce les fiançailles de
Mlle. Simone Pickard, 2, avenue Octave-
Gréard, nvi'c, SI. Max Poznanski,
37. rue Davioud. :'̃̃
•wv On annonce les fiançailles de
Mlle Ninette Weber avec M. Maurice
HerzOR.
DEUILS
vu On apprend ]e décès à Forbach
de Madame veuve Alphonse Levy, née
Pauline I-Ierz. L'inhumation à eu lieu
à Valenciennes le 18 octobre. De la
part de M. et Mme Paul Schnerb et leur
fils, de M. René Levy, de M. Ad. Herz,
de M. et Mme Louis Herz, des familles
Ad. Klauber, Ad. Levv et Jules Cahen.
vw Mme Georges Breuils, M. Gaston
Breùils iont part du décès de M. Geor-
Kes Breuils. tailleur, 5, Bd Montmartre,
dont les obsèques ont eu lieu dans la
plus 'stricte intimité.
vw On a la douleur d'annoncer le
décès de Mme Henri Cavaillon, née
Sophie Weil, survenu subitement en
son.domicile à Paris, 120, rue de Cour-
celles, il l'âze de 28 ans. Les obsèques
auront lieu le lundi 21 courant. Réu-
nion porte principale du cimetière
Montparnasse 10 h. 30. Ni fleurs ni
couronnes. De la part de M. Henri
Cavaillon, son mari, Mme veuve Emile
Weil. sa mère, MM. Charles, Mathieu
et Alphonse Weil, ses frères, Mme veu.,
ve J. Cavaillon, M. et Mme William
Rosenthal et leurs enfants et de toute
la famille.
LA femme élégante désireuse de
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rures les achète aux l'ourrures Weil,
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LILLE, 19 octobre. Téléph". Malin.
Le tribunal correctionnel que Lille
a rendu son jugement sur les poursui-
tes intentées contre les communistes
qui s'étaient introduits le 18 août der-
nier, ainsi que nous l'avons relaté,
au cercle catholiaue horlRrois de Rou-
baix et en avaient frappé violemment
les occupants. Sept des inculpés
étaient détenus, les cinq autres étaient
en fuite.
Juhasz n'ayant pas été reconnu for-
mellement à l'audience est acauitté
Kohl, qui n'a pas frappé, est condam-
né pour violation de domicile A trois
mois de prison Deman, chef (te l'ex-
pédition, mais qui n'a pas porté de
coups graves, à six mois de prison
Major et Magyrosz. reconnus formel-
lement par les victimes, à un an de
prison.
Cette dernière peine est aussi pro-
noncée, par défaut, contre Lazar, Hos-
za et Szabo. Les autres inculpés, Moi-
nar, Farkas, Henri Ziko et Jean Ziko,
sont condamnés par défaut à dix-huit
moLs de prison.
Statuant sur les conclusions des par-
ties civiles, le tribunal alloue à Mlle
Derville 1.027 francs de dommages-
intérêts au cercle Saint-Etienne,
273 f r. 10 à MM. Zikowa, Konia et
Gresz, chacun 1.000 à M. Palinkas.
1.46w fr. 40.
Un Centenaire Romans
Romans (Brome). Dimanche, ,Il' l'ocoulon
du centenaire de la Maison Premier Fils, fondée
par F. Premier, en 1829, le conseil d'administra-
tt.. dea Anc. Et. Premier file, réunissait en
un banquet tout le personnel de la Maison
Premier.
Après un rapide historique de la vléille Mal-
son, justement célèbre par sont apéritif, M. Oh.
Ilenry, président du conseil d'administration, a
remis la médaille d'or du travail à M. Ed. Blanc,
recompense de 50 années de dévouement, et la
médaille du travail à M. Champey, livreur.
De nombreux discours ont montré combien
sont restés vivants les souvenirs de M. Louis-
Philippe Premier, le distillateur bien connu, et
de son fils Ed. Premier, et que de solides liens
d'estime et de confiance unissent la Maison
Premier fous ses collaborateurs.
Les invités garderont un souvenir durable de
cette belle fête, consécration de cent années
de labeur patient et d'honneur, qui ont fait
de cette Maison, une des gloires de, la distil-
lerie, française,.
FOIRE DE TOULOUSE
L'inauguration officielle a eu lieu le samedi
12 octobre, à 11 heure», par M. le préfet, M. le
maire de Toulouse, accompagnés de MM. le séna-
teur Feuga Eoguet, président; Durel, secrétaire
général; général Girard; Amoureux, administra-
teur, et, le corps consulaire, représenté par
MU. Carrère et Comte Galliani.
Un banquet réunit ensuite, au Régina, les orge'-
nisateurs de cette Foire, qui voit son succès
s'affirmer d'année en année.
Il n'y a pas eu d'incident
à bord du "Waldeck.Rousseau"
Un démenti du ministre de la marine
Le ministère de la marine a commu-
niqué hier la note suivante
Des informations de source étran-
gère ont rapporté ces jours-ci que des
incidents avaient eu lieu à bord du
croiseur Waideck-Rousseau, à Chan-
geai.
A plusieurs reprises, en juin, au dé-
part du croiseur de Toulon, en août,
en septembre, des nouvelles tendan-
cieuses, révélant une campagne systé-
matique, ont cherché à jeter le discré-
dit sur la situation matérielle du bâti-
ment et le moral de son équipage.
C'est ainsi que le ministre de la :na.
rine a été déjà mis, au mois d'août,
dans l'obligation de donner un pre-,
mier démenti.
Il le renouvelle aujourd'hui et met
en garde le public contre toutes les in-
formations de ce genre qui pourraient
paraître. M
Arrivé: à ^ïgon le U juin, le Wal-
dtck-Rousscau y a séjourné plus d'un
mois. Il a visité ensuite plusieurs
points de la côte de Chine. Parti de
Changhaï le 15 octobre, il fait routo
actuellement vers Yokohama. Ces di-
verses traversées se sont effectuées
dans les conditions les meilleures et,
sans aucun incident.
DEMENTI
M. Briand est en excellente santé
Un journal anglais édité Paris, an.
nonçait hier matin que M. Briand serait
gravement malade et sur le point de
subir une opération.
La présidence du conseil dément
formellement cette nouvelle tendan-
cieuse publiée sans vérification préa-
lable.
La santé du président du conseil est,
excellente.
I AUX HALLES
Z HAUSSE. Au kilo Dinde, 1S-17. Dln-
don, 11,60-13,50. Lapin, 11,26-12,60. Poulet
ordinaire, 13-17. Chevreuil, 15-20. A la
douzaine Caille, 64-186. A la pièce S
Lapin de garenne, 7-13,50. Au kilo Dau- 9
rade, 4-7. Homard, 18-27. Langouste, 20-26. 9
BAISSE. Au kilo :Mouton entier, 14- a
18,50. l'orc filet, 0,50 16,50; rein, 8-14. Ha-
reng, 1-2,50. Merlan, 2-6; rrillant, 4,60-7.
Raie, 2,60-5. Aux 100 kiloa Endive belge, S
̃ 320-400. Haricot vert du Midi, 150-850 (rapy. i
̃ 500) mangetout, 250-820. Cèpe, 6O0-1.Î00
• (moy. 000). Châtaigne, 120-160. Orange d'A).
S gêrie, 300 380. Port-Salut, 8001.600 (moy. •
S 1.150). Au kilo Beurre charentais, 23-
S 28 (moy. 25,50) normand, 16,50-28 (moy. 1
20,40); divers, 10-22 (moy. 18,80). f
84. Feuilleton du MATIN du 20 oct.
bonnérTt
DEUXIEME PARTIE
L'ACCUSÉ
III. Geneviève (suite)
Tréguier, lui, battant les murailles,
courait dans le couloir, vers la nuit
moins profonde du parc. Devant la
porte, Jacques et Marie l'écoutaient
6 'approcher.
Longtemps, tout à l'heure, tan-
dis qu'il allait vers Geneviève, ils
étaient restés l'un près de l'autre.
sans se parler. Heureux de voir Ma-
rie, derrière le voile que tissait l'om-
bre, anxieux d'attendre le retour de
Tréguier, Jacques avançait parfois la
tête vers le couloir, mais il nlenten-
,,duit rien, même pas un murmure. Au-
'Iraauctmu, reproduction et adaptation Inter-
dites. Cufejrieht bT Jean Bonnérr. 1828.
dessus de. Marie et de lui, le filet de
lumière entre les rideaux du salon
était le seul signe de vie qui surgit
du silence.
Mademoiselle, dit-il enfin, lors-
ue vous êtes venue vers Robert
Iréguier dans le bois du Mont-Dieu,
je vous ai vue pleurer. Le tenez-vous
,.quand même pour coupable ?
Oui, monsieur, répondit-elle
sans hésiter; mais devant lui j'ai
oublié un moment sa faute pour ne
songer., qu'à son seul désespoir.
Il n'a commis aucune faute,
mademoiselle.
Hélas monsieur, comment vous
croire ? dit-elle avec ce petit mou-
vement de tête qui niait, qu'il re-
connut, et que tout de suite il avait
aimé.
Tréguier est innocent, aflïrma-
t-il -avec toute sa grave sincérité.
Je ne suis mêlé & sa vie que depuis
ce jour même où je vous ai aperçue
pour la première fois.
Une tendresse s'insinua dans sa
paroie, puis il ajouta
,et cependant je suis sûr de lui
autant que de moi-même. Et pourrez-
vous encore le juger coupable quand
vous saurez pourquoi il est ici, ce
soir ? Une jeune fille ;:omrae vous
donnera plus que des larmes de pi-
tié à un homme qui vient peul-tMrc
chercher la mort auprès d'une autre
jeune fillp.
Elle étouffa un cri'sous se? mains
qu'elle éleva vers sa'bouche dans un
geste de soudain envol.
La mort, monsieur balbutia-
t-elle.
Jacques ne répondit point, se np-
procha d'un pas du couloir et s'in-
terrogea
Revient-il J'ai entendu descen-
dre quelques marches d'escalier.
Puis, après une pause d'attente
aiguë il reprit
Mon. ce n'est pas lui encore.
En froissant ses lèvres sous ses
doigts, Marie murmura-
Je ne comprends pas bien vos
paroles, monsieur, mais elle me font
peur.
-'J'en supporte aussi l'inquiétude,
dit-il en restant courbé vers la paix
mensongère du silence, et je ne pour-'
rais pas les changer encore: Oui, se-
lon ce que Mlle Marrois lui dira, Tré-
guier, mon ami. Mais, cette fois, le
voici.
Ils se turent l'un pt l'autre. Une
rampe vibrait, un pas grandissait,
puis courait. Robert sortit du cou
loir.
Lequin élargit les bras, lui barra
le passage et le questionna en s'ap-
proehant de son visage pour entre-
voir toute sa pensée
Que vous a-t-elle dit ?
Tréguier tenta de forcer l'obstacle
de ces bras et de cette poitrine amie
qui l'arrêtaient et répondit
Elle m'a repoussé et a refusé de
croire en moi. Ecartez-vous, Lequia
Non..
Si, mon ami, dit=il, avec tout
l'emportement d'un délire. Vousvez ce que je dois faire.
Je ne vous laisserai pas passe:
Je passerai quand même.
D'un élan de côté, Tréguier échap-
pa à l'amitié et à la pitié de Jacques
Il se jeta entre les arbres, dans un
taillis qui craqua devant lui, et, dêj>\
enfoui dans la nuit, il jeta son adieu
Une fois encore, Lequin, mera
de toute votre bonté pour moi.
Restez.
Non, non,, je.
Des froissements de fourrés traver-
sés et des éclatements de branches
surmontèrent sa voix.
Où va-t-il ? demanda Marie, qui
maintenait le geste anxieux de jgis
mains sur sa bouche.
Où il va, mademoiselle ? ré-
1 pondit Lequin dont l'intonatiou
s'éleva et martela les mots. Peut-être
vers une mort à laquelle Mlle Marrois
l'aura conduit.
Sur le palier, devant la chambre
d'André, Geneviève l'entendit. Elle
s'échappa, par un- tressailir-mont, à
la méditation contemplative qui la
tenait immobile et elle eut un mur-
mure d'incompréhension. « Moi '̃-
dit-elle. » Puis elle s'inclina encore
sur la rampe, aux écoutes.
Du bas de l'ombre, une lnleine de
froid monta et l'atteignit, aux épaules
qui frissonnèrent. Elle répéta
« Moi et, une résolution, que
rien n'exprima dans son visage, l'en,.
tralna soudain. Elle s'engagea dans
l'escalier, très, vite, avec un bruit dé-
licat de plis de robe, mais, à mi-
étage, elle s'arrêta. Elle passa sa
main sur son front, de ce mouvempnti
lent et pesant qui précède ou suit les
évanouissements. et ensuite, elle con-
tinua de descendre. Dans le couloir,
près de la porte ouverte sur le parc,
elle s'arrêta et demanda en appel ex-
ténué
-Où es-tu, Marie ?
Puis, comme la jeune fille apparais-
sait sur le seuil, elle questionna avec
la même fatigue
A qui parlais-tu ? A cet ami de
Robert que tu as rencontré dans le
parc, cet après-midi ?
Ou!.
Où est-il ?
Il vient de partir à la poursuite
de M. Tréguier.
D'une voix qui se précipita, s'op-
pressa, Geneviève continua
Il t'a bien dit, n'est-ce pas, que
peut-être Robert va vers une mort à
laquelle je l'aurais conduit ?
Oui, murmura Marie, caressan-
te et grave.
N'a-t-il rien ajouté ?
Non: Il s'est éloigné en cou-
rant.
Dans l'obscurité, les mains de Ma,
rie trouvèrent les poignets de Gene-
viève et les prirent.
Tu es glacée, dit-elle.
Je n'en puis plus.
Comme tu trembles.
Oui, peut-être, mais qu'importe.
Donc, on t'a dit que je conduisais Ro-
bert à la mort. Mon Dieu, que me
faut-il comprendre ?
Marie appuya contre son corsage
les mains froides qu'elle réchauffait,
et Geneviève balbutia" de ce ton
morne, monotone, inexpressif, qui at-
teint les bornes mêmes de la, stu-
Quelque chose de terrible se pré-
pare encore autour de moi. Quel-
que chose que j'aurais provoqué.
Mais quoi ?. Robert songèrait-il à se
tuer ?
Un grand cri âe détresse, de mal-
heur, la déchira
Se tuer, lui.
Mais un sanglot domina son cri,
lui donna une faiblesse d'aveu.
Et moi, je ne veux pas qu'il
meure, parce que.
Dans l'ombre, elle courba sa tête
vers l'épaule de Marie et, très bas,
comme dans un confessionnal, balbu-
tia
Ecoute-moi et plains-moi. parce
que je l'aime encore. Si la nuit-ne
me cachait pas à toi, je mettrais ma
figure dans mes mains par honte de
moi-même. Mais tu as reçu mon
aveu. Je l'ai gardé dans mon cœur,
dans mon silence, autant que je l'ai
pu, mais, ce soir, il s'est échappé de
moi, maglré moi, et tu sais ce que je
pense et tu sais ce que je suis.
Son sanglot fut plus fort qu'elle,
hacha sa voix, inclina davantage sa
tête que caressait aux cheveux la
joue de Marie.
J'ai trop de peine aussi, conti,
nua-t-elle. Robert est coupable.. Il
m'a tué un frère et, cependant, ja
l'aime encore, et cependant je ne puis
pas m'empêcher de l'aimer. Voilà ma
misérable vérité, celle que je't'ai dis-
simulée, à toi, ma chérie, mon amie,
ma sœur, et qu'à peine, honteuse-
ment, j'osais me révéler à moi-
même. Depuis la mort d'Apdré de-
puis la nuit où je l'ai veillé après le
crime, personne ici ne me connaît.
Quand on porte en soi le malheur
d'un tel amour, .on se doit de se mas-
quer et de se taire. Aux. yeux de mon
père, qui-a voulu m'imposer une juste
haine, j'ai rompu avec le passé et,
s'il m'a vue fatiguée et pâle, du
moins, n'a-t-il pas deviné les souf-
frances que je subissais. Pour toi
aussi, j'ai été une inconnue auprès de
qui tu as vécu, prête à me parler si
je le désirais, à te taire si je cher-
chais la solitude.
Elle releva un peu la tête et les
deux visages obscurs des jeunes filles
se touchèrent.
Tu pleures, dit Marie, je sens tes
larmes contre moi.
Que de fois, sans que tu"lle
soupçonnes, ai-je, ainsi pleuré d'être
faible. Autant que je l'ai pu, déses-
pérément, j'ai lutté contre un amour
qui survivait à un si grand crime.
Je me suis déchirée de reproches
sans pitié, j'ai passé des heures et,
quelquefois, des nuits entières dans
la chambre d'André comme dans
une chapelle. Depuis longtemps je
suis vaincue, mais.
Son sanglot s'éteignit et, avec une
pauvre fierté de blessée qui se re-
dresse, elle ajouta
Mais si j'ai été impuissante h
écarter Robert de mon cœur et
de mon souvenir, je ne l'ai ni db-
sous, ni innocenté. Au-dessus de mon
amour, j'ai fait de ma raison le
guide de .mes actes et c'est à elle
que j'ai demandé de dicter toutes
mes résolutions. C'est par elle que
j'ai voulu rompre tous les liens qui
m'unissaient à Robert et qu'avaient
tressés, un à un, nos rencontres dans
le parc et nos promesses.
Elle brisa l'attendrissement qui
s'était glissé, ainsi qu'une âme, dans
sa parole et elle continua
Entre lui et moi, plus rien ne
devait exister. La raison le voulait.
J'ai obéi et je suis restée fidèle à
mon foyer,. à ia douleur de père, au
ressentiment d'Etienne, à la mémoire
d'André.
Des aboiements lointains et mul-
tiples l'interrompirent. Elle dit, en
évocation
Le soir de la mort d'André, des
chiens aboyaient ainsi pendant que
j'attendais Robert, sur le bauc. Sans
doute, y a-t-il quelque chasse aux
abords du parc.
Puis, quand !a nuit se tut à nou-
veau sous les arbres, sans un remue-
ment de branches, elle poursuivit par
un retour à sa pepsée
Mais la fidélité, mèmg quand
elle est un devoir, reste un combat.
Moi seule, je sais quel retentisse-
ment prolongeait dans mon cœur.cba-
cune des lettres de Robert et ce-
pendant, par toi, je lui ai répondu
que tout était fini. Moi seule, je sais
qu'hier encore, après son appel,
après son signal d'autrefois contre
les volets du salon, j'ai dû me ré-
fugier près du sang qu'il a versé ,̃
pour garder contre lui tout mon cou-
rage. Je croyais qu'en laissant fer-
mée ma porte devant lui il s'éîoigna-
rait pour toujours, et c'était ma vo-
lonté que je lui signifiais en demeu-
rant près du lit où j'ai vu André
mort.
Elle posa encore sa. Mte sur
l'épaule accueillante. Son front se
fit plus lourd, plus !as, plus triste
et son intonation plus lente
(A suivre.)
LE M AÏ IN
20-10-29 =
tions, fort peu de particuliers, si ce
n'est aucun, n'aient. profité des avan-
tages de la loi. En conséquence, sur
les '300 millions qui avaient été pré-
vus dans le programme initial pour
les loyers moyens, 250 ont été repor-
tés sur les habitations à bon marché.
La commission de répartition des
prêts pour les loyers moyens s'est
réunie quatre fois depuis sa,création
et n'a eu à connaître que de projets
établis par des offices, dont nous
avons d ailleurs donné le détail. Dans
l'état actuel de la législation, seuls
ces organismes qui empruntent à des
caisses de retraites ou à des compa-
gnies d'assurances dans des candi.
tions avantageuses, peuvent, dans
certains cas isolés, essayer la cons-
truction d'immeubles à loyers mo-
déréa.
Devant ces difficultés, M. Bonne-
vay, député du Rhône, a déposé une
proposition de loi créant une nou-
velle catégorie, entre les habitations
à bon marché et celles dites- « il
loyers moyens qui bénéficiera
d'une participation de l'EGat s'élevant
à. 80 au taux de 3
Répétons-le, on ne combattra effi-
cacement la crise du logement'qu'en
construisant des habitations pour les
classes moyennes.
Ce n'est pas la seule lacune de la
réforme. Il y a encore la situation
paradoxale qui est faite à un grand
nombre de mutilés que leur invalidi-
té empêche de contracter une assu-
rance sur la vie. Aucun d"eux ne
peut alors emprunter au crédit. immo-
bilier pour la construction d'une pe-
tite maison. Si le principe de l'as-
surance en cas de décès est impossi-
ble à transgresser,,il semble bien ce-
pendant que différentes solutions s'of-
frent pour tourner la difficulté. M.
Loucheur a-bien dû, déjà, en envisa-
ger plusieurs. Il y a là une flagrante
injustice qu'il y aurait intérêt à ne
pas prolonger.
Quant aux condition générales
d'application de la loi, elles ont prêté
à- diverses critiques. Ce sont les offi-
ces qui se plaignent des lenteurs ap-
portées à l'approbation des program-
mes et qui trouvent insuffisants les
maxima imposés pour les loyers. Ils
ont obtenu satisfaction sur le second
point, car' un relèvement de 15 a
été accordé. Ce sont les sociétés du
crédit immobilier qui déplorent la
maigreur du bénéfice (0,40 %) qui
leur est laissé sur leurs' prêts; dans
le moment même où, par suite de
l'extension de leurs opérations, leurs
frais généraux augmentent considé-
rablement. Elles regrettent aussi
que, dans là plupart des cas, l'apport
personnel de l'emprunteur, pour les
habitations à bon marché, ait été
supprimé. Cette preuve de travail et
d'épargne n'existant plus, les socié-
tés doivent se livrer<à des enquêtes
particulières avant de consentir des
prêts dont elles sont responsables
sur leurs fonds.
Si, généreuses que soient ces qispo-
Bilions, il semble en effet,, qu'on ait
commis une erreur en effaçant la li-
mite qui sépare la réforme sociale,
dont le droit est égal pour tous, de
•'assistance, qui n'est qu'une généro-
Enfin, il faut déplorer que, pour; la
région parisienne, un .programme
d'ensemble n'ait pas. été établi. Pour
le moment,, chacun tire de son côté,
sans qu'il soit possible d'exercer un
contrôle. Les offices, en ce qui les
concerne, ont une action à peu près
coordonnée et. qui s'inspire de certai-
nes considérations générales. Mais
on n'a aucune influence sur les petits
propriétaires qui construisent à tort
et à travers des maisons que, dans
dix ans, il faudra peut-être abattre.
11 semble, cependant, qu'en prévision
de l'aménagement du « grand Paris
et des banlieues-jardins qui doivent
l'entourer, on aurait dû diriger sui-
vant certains principes aussi bien les
efforts particuliers que ceux des col-
lectivités.
Il faudrait aussi que le gouverne-
ment ne soit pas désarmé contre les
agissements de certaines officines qui
se sont constituées en sociétés d'ha-
bitations à bon marché pour l'exploi-
tation de la loi Louclieur. Ces socié-
tés, qui pratiquent la vente de ter-
rains, le plus souvent indésirables,
et qui construisent en série certaines
maisons légères, réservent à leur
clientèle de cruelles déceptions. Crai-
gnons, après les mal lotis », d'avoir
es ma! bâtis », qui augmenteront
la désolation de certaines parties de
la banlieue.
Une solution, qui a déjà été tentée
à Champigny, par exemple, appor-
terait un remède à cette situation,
tout en permettant l'établissement de
programmes méthodiquement étu-
diés pour l'extension future de Pa-
ris. Elle consiste à faire construire
par les offices des groupes ou des
cités de maisons individuelles; qui,
en raison des moyens dont dispo-
sent ces organismes, reviennent le
moins cher possible, et il les reven-
dre aux particuliers, qui empruntent
pour le payement à une société de
crédit immobilier. De la sorte, l'of-
fice rentre aussitôt en possession de
ses fonds, ce qui lui permet de me-
ner ses opérations sans discontinuer.
11 faut, pour terminer, dire que les
efforts en vue de combattre la crise
du logement ne peuvent être orien-
tés qu'empiriquement. Cela tient au
fait qui[ les statistiques qui permet-
taient connaître exactement la
nalure*et l'étendue, du mal sont à
peu près inexistantes. Il devrait être
possible de savoir quel est le nom-
bre et le type des logements qui font
.le plus défaut. Il,.y aurait aussi in-
térêt à connaître l'endroit où chacun
des habitants exerce son activité
professionnelle. Ce n'est qu'avec ces
documents démographiques exacts que
pourrait être mise sur pied une po-
litique rationnelle de l'habitation et
des transports capable de nous faire
sortir de nos embarras actuels.
Il semble, cependant, qu'avec les
renseignements fournis pour le re-
censement de 1-926, il serait facile
d'établir pour Paris et la Seine un
« bilan des logements qui permet-
trait d'orienter scientifiquement l'api
plication de la loi.
é On a inaflguré Mer
le buste de Jean-Baptiste Carpeaux
grand sculpteur et Valenciennois
C'est hier^matta qu'a eu lieu l'inau-
guration du buste de Jean-Baptiste
Carpeaux. L'élégant square Carpeaux
du^versant
dressait sur
une stèle de
M. Bans. l'œu-
vre du sta-
tuaire LétJ.n-
Fagel, se do-
rait du pâle
éclat d'un so-
leil intermit-
tent. Tous les
artistes et gens
de lettres du
nord d e 1 a
France, et
beaucoup 4 e
valenciennois,
des compatrio-
tes du grand
sculpteur
étaient là. M.
André F r a n-
ç o i s-Ponoet,
sous-secrétaire
d'Etat aux
beaux-arts, pré-
sidait la fête,
assisté de M.
Rencard, préfet
de la Seine, de
MM. B e a u d,
vice président
Hiï nnnsAil rnnrr
Phot. Uatih,
M. FRANÇOIS-l'ONCET
prononçant son discours.
• Pîll.l-
Léon, directeur des beaux-arts; Léon
Hiotor. conseiller municipal Georges
Lecômte, de l'Académie française Fo-
rain, Maurice Neumont. etc.
M. Edouard Sarradin, conservateur
du palais de Compiègne, président du
Comité d'érection, parle le premier de
la tribune officielle, pour remettre à la
Ville de Paris cette effigie de «• l'un
des plus grands artistes du monde j,
monument conçu, il y a vingt ans, par
M. Ernest Laut, président à cette épo-
que de l'Union valenciennoise, et réa-
lisé aujourd'hui par M. Jean Ott, di-
recteur des Rosati.
M. Beaad
du nouveau monument qui enrichit la
capitale et rappelle le culte que Pa-
ris a toujours eu pour Carpeaux ». A
M. Beaud succède M. Jean Saint-Quen-
fin; premier adjoint au maire de Va-
lenciennes. M. Saint-Quentin définit à
merpeille le caractère pittoresque, cu-
rieux, prompt à l'enthousiasme et porté
pour les arts des habitants de cette
Valenciennes wallonne qui fut, nn
jour, surnommée, en' nleiu- Institut,
l'Avthènes du Nord. C'est d'une concré-
tisation de- ce caractère qu'a pu naître
lo génie d'un Carp'eaux. ̃'
Puis, M. Frarieôis^Poncet analyse,- ,fine-
ment la statuaire de Carpeaux et fait
un vibrant éloge de l'activité intellec-
tuelle de nos régions du Nord. A Va-
lenciennes, sa ville natale, précise-t-il,
Carpeaux avait déjà d'illustres répon-
dants, Antoine Watteâu, entre autres, la
grâce, l'âme de tout un siècle. La Flore
du Louvre, la Danse de l'Opéra sont tout
aussi représentatifs que la Finclte et
VEinbarQiiement pour Cytlxèrè.- Car-
peaux est un Watteau, sculpteur, c'est
bien, l'artiste qui devait honorer une
fois de plus Valenciennes, sation de
triage. de filtrage du génie flamand
qui repand sur toute sa région mille
éclats de cette lumière qui, chante-
t-on, nous vient du Nord. Au passage,
M François- Poncet rend hommage aux
Rosati.
Une partie musicale coupait agréa-
cette cérémonie, au cours Je
laquelle un Hymne et Carpeaux fut
chanté avec soli et chœurs sur les pa-
roles de NI. Jean Ott. et la musique de
M. Emile Baudemont.
RETOUR DE TERRE-NEUVE
GRANVILLE, 19 octobre. Télégr.
Un. La flottille granvillaise de
grande pêche est rentrée de Terre-
euvé à la marée au matin,
Les élections sénatoriales
et le vote des femmes
Les délégués sénatoriaux des dépar-
tements de la série A ont été invités
pyr les groupements intéressés à ne
donner leur voix qu'aux candidat*
qui s'engageront à demander un scru-
tin publie sur la proposition de réso-
lution déposée par M. Jamin, sénateur
de la Mayenne, laquelle est, comme
on Je sait, ,cortçuë en ces termes:
« Le Sénat décide que les Françaises
ne seront pas plus longtemps privées
du droit de suffrage électoral dont la
victoire de nos soldats a fait bénéfi-
cier les Alleinandes. » 1
EN RUSSIE SOVIÉTIQUE
(Suite de l'article de 1re page
de M. de Korab.)
D'un bout l'autre de la Russie
on institua, obligatoirement le tra-
vail aux pièces. « Quiconque ne
travaillera pas, ne mangera pas à
sa faim », proclamèrent sur tous
les tous les commissaires attachés
aux usines.
Et pour donner plus de force à
cet adage, on créa les otbornyïa
Knijki, c'est-à-dire des carnets
permettant d'acheter des vivres au
prix officiel avec menace de les
retirer aux ouvriers moins zélés et
de les obliger ainsi "à se nourrir au
« .marché noir », au triple ou au
quadruple du i>arème. Enfin, der-
nière -réforme, Stagne a doté la
Russiè de la niepréryvnaïa ttiedié-
là, de la semaine ininterrompue
de cinq jours avec suppression du
dimanche pour tous et deux jours
de repos, variables pour les uns
et les autres et tombant au hasard
au cours de la semaine.
La presse soviétique est obligée
elle-même, de reconnaître que -cet
ensemble de mesures n'a pas don-
né les résultats escomptés. Le
prix de revient a bien diminué de
4 ce qui est négligeable, mais
par contre la qualité des marchan-
dises fabriquées aux- pièces et au
plus vite a singulièrement baissé.,
« Une paire de bottes, constatent
mélancoliquement les Izvestia,
qui durait un an en 1928, est inu-
tilisable au bout de six mois en
1929 ».
De même l'abolition du- diman-
che n'a, été /qu'illusoire. On ne
supprim'e pas aussi facilement une
tradition millénaire. La semaine
russe de cinq jours tend à n'en
compter que quati:e, les ouvriers
désertant les usines le dimanche
ccmme par le passé. Ce fut parti-
culièrement frappant durant les
deux jours de Pâques où toutes les
usines ont fermé leurs portes mal-
gré l'interdiction officielle de chô-
mer durant .ces » £ê les bourgeoi-
ses »., Commeiit s'en étonner puis-
que les Izvestia et la Pravda, elles-
mêmes, qui avaient publié en
caractères gras cet « ukase » anti-
pascal n'ont pas paru,¡les typos et
même quelques rédacteurs ayant
fait en ces jours de liesse l'école
buissonnière.
Qu'importe d'ailleurs. Même si
le naiime avait mieux réussi, il
n'aurait pas pu atteindre le seul
but qui lui est assigné, à savoir
l'augmentation de la production
agricole.
Jamais, c'est évident, la pers-
pective d'acheter un peu moins
cher une casserole ou une poignée
de clous, n'encouragera le paysan
à devenir un siéredniak, à faire du
blé que les lois l'obligent à vendre
à l'Etat au cinquième de sa valeur
réelle. Voilà le najinie qu'il faut
abolir en un pays où l'étatisme et
les monopoles ont fait mourir la
terre.
L'ESPIONNAGE COMMUNISTE
M. Henri Barbusse est également
poursuivi en tant que codirecteur
de l'organe officiel des soviets
en France
Le réquisitoire du parquet poursui-
vant pour espionnage, ainsi que nous
l'avons dit hier, MM. Cachin, Vail-
lant-Couturier, directeurs de l'organe
officiel des soviets en France, et MM.
Vital Gayman et Pierre Forestier, se-
crétaires du même organe, vise égale-
ment un troisième directeur dû jour-
nal communiste, M. Henri Barbusse.
C'est uniquement en raison de son
titre de directeur, que M. Barbusse doit
être inculpé d'espionnage. Il va être
convariué incessa.mment par M. T'ey-
re, juge d'instruction de l'affaire.
M, Marcel Cachin n'a pas répondu
à la convocation du juge d'instruction
M. Mare2l Cachin, député, avait été
convoqué Par M. Peyre, juge d'ins-
tructiun, pour subir, hier à 15 heures,
l'interrogatoire d'identité et être in-
culpé de complot contre la sûreté
« extérieure » de l'Etat et d'espion-
nage.
A 16 heures, M. Marcel Cachin ne
s'était pas présenté au cabinet du ma-
gistrat, aux abords duquel son avocat,
Me André Berthon. l'a attenau en vain.
M. Marcel Cachin va. être «.npociué
de nouveau, sans doute par le moyen
d'un mandat d'amener.
Les réceptions de M. Gaston Doumergue
Le président de la République reçu
hier, en audience officielle, trois nou-
veaux ministres plénipotentiaires, le
comte Gérald 0' Nelly de Gallagh et
Tycoly, ministre de l'Etat libre d'Ir-
lande MM. Caballero de Bedoya, mi-
nature de Paraguay, et 'Hildebrando A.
Castellon ministre résident de Nica-
ragua.
L'exposition agricole d'automne
du réseau P.-L.-M. à lyon
Elle sera accompagnée d'un congrès
du carbone végétal
La manifestation 'agricole d'au-
tomne, organisée tous les ans par le
réseau P.-L.-M., se tiendra, cette an-
née, du 9 au 17 novembre prochain, à
Lyon, et aura une importance excep-
tionnelle.
Avec le concours des grands ré-
seaux français, une gamme très va-
riée de produits fleurs, fruits, lé-
gumes, vins et spiritueux, plantes
vertes; (poissons vivants, animaux iL
fourrure, sera soumise à l'admiration
des visiteurs dans le palais de la
foire de Lyon.
Cette ex-position» qui est toujours
somptueuse, aura cette fois un intérêt
particulier du fait qu'un congrès mé-
tropolitain et colonial -du carbone vé-
gétal s'y déroulera en' même temps,
congrès organisé également par le
P.-L.-M., d'accord avec l'administra-
tion des eaux et forêts.
Complété par une exposition fores-
tière réunissant toutes les industries
de la forêt, ce congrès, que patronnent
les ministère, de l'agriculture et des
colonies, aura pour but de faire con-
naître l'effort accompli en France,
tant par les pouvoirs publics que par
l'industrie privée, pour la création, la
protection et l'utilisation rationnelle
de nos richesses forestières métropoli-
taines et coloniales.
Le moment semble opportun aux or-
ganisateurs, en raison des manifesta-'
tions similaires qui se préparent à
l'étranger, de mettre en relief les résul-
tats obtenus grâce aux initiatives na,-
tionales.
Les techniciens y discuteront tout ce
qui a trait à la création des richesses
forestières, a la mise en valeur des
déchets de grumes et de taillis, au bois
et charbon de bois comme source de
carburant' et à leur transformation, en
carburants liquides, aux utilisation^
possibles des produits condensés de la
distillation du bois et aux carbones
mixtes.
Par ailleurs, le congrès étudiera la
production du gaz pauvre aux colonies,'
ainsi que le carburant colonial en de-
hors de la zone forestière.
L'exposition annexée comprendra,
en plein air et dans des stands cou-
verts, tous les appareils concernant
l'exploitation et la transformation des
bois, des fours £ carboniser, des mo-
teurs, toutes les variétés de carburants
dérivés du carbone végétal, etc. Elle
aura aussi une section groupant les
moyens de protection des plantation
contre les incendies et les méthodes les
plus modernes de destruction des enne-
mis des arbres.
Le naufrage de l'avion France-Maroc
On retrouve le corps
du pilote de Gennes
RABAT. 19 octobre.- Télégr. Matin.
Au cours de la nuit dernière, le corps
de l'aviateur de Gennes, de l'avion
postal disparu, a été rejeté sur la plage
de' Mebedya, près de Kénitra.
Les restes funèbres seront dirigés sur
Casablanca.
L'exposition des fleurs d'automne
Vendredi 25 octobre, à 11 heures, le
président de la République inaugure-
ra l'exposition générale horticole, or-
ganisée, au Cours-la-Reine, par la So-
ciété nationale d'horticulture de
France.
Cette fête florale clôturera le diman-
che 3 novembre.
ÉCHOS ET PROPOS
COMMANDEMENTS
Une ville anglaise prenait récemment
l'initiative de faire afficher dix comman-
dements d'hygiène rédigés par un excel-
lent docteur, et destinés à rappeler aux
habitants de la ville certaines prescrip-
tions utiles pour la santé de leur corps,
et, par extension, pour l'état sanitaire de
la ville.
Au moment de recommencer une an-
née nouvelle octobre n'est-il pas le
mois de la rentrée maints^ foyers bé-
néficieraient de commandements qui pres-
criraient, par exemple, la bonne humeur,
la tolérance, la patience, les petites at-
tentions, bref, toutes sortes de choses à
quoi, de soi-même, on pourrait bien né-
gliger de penser.
Affichage puéril, dira-t-on. Rien pour-
tant n'est puéril si le bonheur en dépend.
Rosine.
AUJOURD'HUI
DIMANCHE 20 OCTOBRE
Fête à souhaiter Sainte Céline.
Courses 13 h.' 30, Longchamp (prix du 'Conseil
municipal).
Arc de Triomphe de l'Etoile Garde de la
Iiamme perpétuelle: 154: et 354- R.1.
Fête Sorbonne, amphithéâtre Richelieu, 15 hed-
res, Société la Picardie »: Centenaire de
Frédéric Mistral et Théodore Aubanel.
Conférences 10, rue de Musset, 10 heures,
pasteur Hcnrl Soulié: € Jérusalem et le sio-
nisme ». S, rue Copernic, 15 heures, M; Ri-
pert c Les faits importants de la médiumnité
actuelle J. 4, square Rapp, 16 heures, M.
Ludovic R-hault: « L'enseignement de Krish-
namurti j. 184, boulevard Saint-Germain,
20 h. 45: c Le mystère du sommeil »..
Mairie du 11' arrondissement, rue Drouot, 21
heures: M. Paul Liquier.
Banquet et bail 31, boulevard du Temple,
12 h. 30: Amicale girondine.
Concerts et bats 12, rue Armand-Moissant,
Il h. 30: « Les Enfants dn Gard Mairie
du 6', 14 heures: c La Morvandelle ». 10,
rue Blanche, 14 h. 30. la Dordogne.
Bats 109, rue Saint-Martin, 20 h. 80: Le ré-
veil basco-béarnaib. 9, quai d'Orsay, 14 h. 15:
Association amieale des anciens élèves de l'éco-
le Lavoisier. -84, rue'de Grenelle, 14 heures:
Les Enfants du Cher.
Réunion d'anciens militaires 6, place de la
République, 10 heures: A.C. des 154' et _54*
1C. I.
LES REUNIONS SPORTIVES
Boxe. 14 h. 80, 57, Faubourg Saint-Denis,
réunion dominicnle du Central Sporting-Club.
Cyclisme. 14 h., vélodrome d'Hiver: Course
de demi-fond 13 manches de 20 kilomètres) entre
Paillard, Krewer, Wynsdau et Maronnier. Match
omnium en trois manches entre Blanchonnet,
Raynaud et Lacquehij..
Football. 14 h. 45, Championnat de Paris.
Cliarentonneau C. A. Paris contre Club .\n\n-
çais Colombes: Racing-Club contre C. A. XIV";
Kaiiït-Ouen, rue du Lundy, J. A. iSt-Oucn contre
P. S. Siii-se; Stade de Montrouge: Stade Fran.
çais contre Red Star.
Pelote roa>que. 15 h. 30, Fronton de Paris,
viaduc 'd' Auteuil: Match au grand'existera, entre
J'équipe bleue (Nardin, Rœderer 1 et Bousquet)
et,l'équipe rouge (Beigbeder, Rœderer II et Fro-
ment).
KUgby. 14 li. 80, Stade Jean-Bouin, C. A.
Bigles contre C. A. S. G.
Championnat de Paris, Stade Porte-Dorée,
13 h., A.S.P.T.T. contre U.A.I.; à 16 heures,
1'.U.C; contre Primevères.
NAISSANCES
M. Pierre Durant des Au1hois,
notaire à Paris, et Mme, née Denys,1
André, sont heureux de faire part rie
la naissance de leur fils Gilles. Paris.
14 octobre 1929.
FIANÇAILLES
On annonce les fiançailles de
Mlle. Simone Pickard, 2, avenue Octave-
Gréard, nvi'c, SI. Max Poznanski,
37. rue Davioud. :'̃̃
•wv On annonce les fiançailles de
Mlle Ninette Weber avec M. Maurice
HerzOR.
DEUILS
vu On apprend ]e décès à Forbach
de Madame veuve Alphonse Levy, née
Pauline I-Ierz. L'inhumation à eu lieu
à Valenciennes le 18 octobre. De la
part de M. et Mme Paul Schnerb et leur
fils, de M. René Levy, de M. Ad. Herz,
de M. et Mme Louis Herz, des familles
Ad. Klauber, Ad. Levv et Jules Cahen.
vw Mme Georges Breuils, M. Gaston
Breùils iont part du décès de M. Geor-
Kes Breuils. tailleur, 5, Bd Montmartre,
dont les obsèques ont eu lieu dans la
plus 'stricte intimité.
vw On a la douleur d'annoncer le
décès de Mme Henri Cavaillon, née
Sophie Weil, survenu subitement en
son.domicile à Paris, 120, rue de Cour-
celles, il l'âze de 28 ans. Les obsèques
auront lieu le lundi 21 courant. Réu-
nion porte principale du cimetière
Montparnasse 10 h. 30. Ni fleurs ni
couronnes. De la part de M. Henri
Cavaillon, son mari, Mme veuve Emile
Weil. sa mère, MM. Charles, Mathieu
et Alphonse Weil, ses frères, Mme veu.,
ve J. Cavaillon, M. et Mme William
Rosenthal et leurs enfants et de toute
la famille.
LA femme élégante désireuse de
posséder les plus belles four-
rures les achète aux l'ourrures Weil,
4, rue Sainte-Anne (angle de' l'ave-
nue de l'Opéra).
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depuis quelques jours votre teint
n'a pas sa fraîcheur habituelle. Preuve
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la rue Royale). Le choix le plus grand
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LA pureté d'un col blanc projetée sur
une chemise de couleur unie cons-
titue la note bien caractéristique de la
tendance de la mode masculine pour
cette saison,
"WWW
A Loge Unie des Théosophes infor-
L me que ses conférences se poursui-
vent, 184, Bd Saint-Germain. -Diman-
che 20, à 20 h. 45 Le mystère du
sommeil n. Entrée libre.
Les communistes qui avaient suscité
de graves désordresaucerclecatholique
hongrois de Roubaix sont condamnés
LILLE, 19 octobre. Téléph". Malin.
Le tribunal correctionnel que Lille
a rendu son jugement sur les poursui-
tes intentées contre les communistes
qui s'étaient introduits le 18 août der-
nier, ainsi que nous l'avons relaté,
au cercle catholiaue horlRrois de Rou-
baix et en avaient frappé violemment
les occupants. Sept des inculpés
étaient détenus, les cinq autres étaient
en fuite.
Juhasz n'ayant pas été reconnu for-
mellement à l'audience est acauitté
Kohl, qui n'a pas frappé, est condam-
né pour violation de domicile A trois
mois de prison Deman, chef (te l'ex-
pédition, mais qui n'a pas porté de
coups graves, à six mois de prison
Major et Magyrosz. reconnus formel-
lement par les victimes, à un an de
prison.
Cette dernière peine est aussi pro-
noncée, par défaut, contre Lazar, Hos-
za et Szabo. Les autres inculpés, Moi-
nar, Farkas, Henri Ziko et Jean Ziko,
sont condamnés par défaut à dix-huit
moLs de prison.
Statuant sur les conclusions des par-
ties civiles, le tribunal alloue à Mlle
Derville 1.027 francs de dommages-
intérêts au cercle Saint-Etienne,
273 f r. 10 à MM. Zikowa, Konia et
Gresz, chacun 1.000 à M. Palinkas.
1.46w fr. 40.
Un Centenaire Romans
Romans (Brome). Dimanche, ,Il' l'ocoulon
du centenaire de la Maison Premier Fils, fondée
par F. Premier, en 1829, le conseil d'administra-
tt.. dea Anc. Et. Premier file, réunissait en
un banquet tout le personnel de la Maison
Premier.
Après un rapide historique de la vléille Mal-
son, justement célèbre par sont apéritif, M. Oh.
Ilenry, président du conseil d'administration, a
remis la médaille d'or du travail à M. Ed. Blanc,
recompense de 50 années de dévouement, et la
médaille du travail à M. Champey, livreur.
De nombreux discours ont montré combien
sont restés vivants les souvenirs de M. Louis-
Philippe Premier, le distillateur bien connu, et
de son fils Ed. Premier, et que de solides liens
d'estime et de confiance unissent la Maison
Premier fous ses collaborateurs.
Les invités garderont un souvenir durable de
cette belle fête, consécration de cent années
de labeur patient et d'honneur, qui ont fait
de cette Maison, une des gloires de, la distil-
lerie, française,.
FOIRE DE TOULOUSE
L'inauguration officielle a eu lieu le samedi
12 octobre, à 11 heure», par M. le préfet, M. le
maire de Toulouse, accompagnés de MM. le séna-
teur Feuga Eoguet, président; Durel, secrétaire
général; général Girard; Amoureux, administra-
teur, et, le corps consulaire, représenté par
MU. Carrère et Comte Galliani.
Un banquet réunit ensuite, au Régina, les orge'-
nisateurs de cette Foire, qui voit son succès
s'affirmer d'année en année.
Il n'y a pas eu d'incident
à bord du "Waldeck.Rousseau"
Un démenti du ministre de la marine
Le ministère de la marine a commu-
niqué hier la note suivante
Des informations de source étran-
gère ont rapporté ces jours-ci que des
incidents avaient eu lieu à bord du
croiseur Waideck-Rousseau, à Chan-
geai.
A plusieurs reprises, en juin, au dé-
part du croiseur de Toulon, en août,
en septembre, des nouvelles tendan-
cieuses, révélant une campagne systé-
matique, ont cherché à jeter le discré-
dit sur la situation matérielle du bâti-
ment et le moral de son équipage.
C'est ainsi que le ministre de la :na.
rine a été déjà mis, au mois d'août,
dans l'obligation de donner un pre-,
mier démenti.
Il le renouvelle aujourd'hui et met
en garde le public contre toutes les in-
formations de ce genre qui pourraient
paraître. M
Arrivé: à ^ïgon le U juin, le Wal-
dtck-Rousscau y a séjourné plus d'un
mois. Il a visité ensuite plusieurs
points de la côte de Chine. Parti de
Changhaï le 15 octobre, il fait routo
actuellement vers Yokohama. Ces di-
verses traversées se sont effectuées
dans les conditions les meilleures et,
sans aucun incident.
DEMENTI
M. Briand est en excellente santé
Un journal anglais édité Paris, an.
nonçait hier matin que M. Briand serait
gravement malade et sur le point de
subir une opération.
La présidence du conseil dément
formellement cette nouvelle tendan-
cieuse publiée sans vérification préa-
lable.
La santé du président du conseil est,
excellente.
I AUX HALLES
Z HAUSSE. Au kilo Dinde, 1S-17. Dln-
don, 11,60-13,50. Lapin, 11,26-12,60. Poulet
ordinaire, 13-17. Chevreuil, 15-20. A la
douzaine Caille, 64-186. A la pièce S
Lapin de garenne, 7-13,50. Au kilo Dau- 9
rade, 4-7. Homard, 18-27. Langouste, 20-26. 9
BAISSE. Au kilo :Mouton entier, 14- a
18,50. l'orc filet, 0,50 16,50; rein, 8-14. Ha-
reng, 1-2,50. Merlan, 2-6; rrillant, 4,60-7.
Raie, 2,60-5. Aux 100 kiloa Endive belge, S
̃ 320-400. Haricot vert du Midi, 150-850 (rapy. i
̃ 500) mangetout, 250-820. Cèpe, 6O0-1.Î00
• (moy. 000). Châtaigne, 120-160. Orange d'A).
S gêrie, 300 380. Port-Salut, 8001.600 (moy. •
S 1.150). Au kilo Beurre charentais, 23-
S 28 (moy. 25,50) normand, 16,50-28 (moy. 1
20,40); divers, 10-22 (moy. 18,80). f
84. Feuilleton du MATIN du 20 oct.
bonnérTt
DEUXIEME PARTIE
L'ACCUSÉ
III. Geneviève (suite)
Tréguier, lui, battant les murailles,
courait dans le couloir, vers la nuit
moins profonde du parc. Devant la
porte, Jacques et Marie l'écoutaient
6 'approcher.
Longtemps, tout à l'heure, tan-
dis qu'il allait vers Geneviève, ils
étaient restés l'un près de l'autre.
sans se parler. Heureux de voir Ma-
rie, derrière le voile que tissait l'om-
bre, anxieux d'attendre le retour de
Tréguier, Jacques avançait parfois la
tête vers le couloir, mais il nlenten-
,,duit rien, même pas un murmure. Au-
'Iraauctmu, reproduction et adaptation Inter-
dites. Cufejrieht bT Jean Bonnérr. 1828.
dessus de. Marie et de lui, le filet de
lumière entre les rideaux du salon
était le seul signe de vie qui surgit
du silence.
Mademoiselle, dit-il enfin, lors-
ue vous êtes venue vers Robert
Iréguier dans le bois du Mont-Dieu,
je vous ai vue pleurer. Le tenez-vous
,.quand même pour coupable ?
Oui, monsieur, répondit-elle
sans hésiter; mais devant lui j'ai
oublié un moment sa faute pour ne
songer., qu'à son seul désespoir.
Il n'a commis aucune faute,
mademoiselle.
Hélas monsieur, comment vous
croire ? dit-elle avec ce petit mou-
vement de tête qui niait, qu'il re-
connut, et que tout de suite il avait
aimé.
Tréguier est innocent, aflïrma-
t-il -avec toute sa grave sincérité.
Je ne suis mêlé & sa vie que depuis
ce jour même où je vous ai aperçue
pour la première fois.
Une tendresse s'insinua dans sa
paroie, puis il ajouta
,et cependant je suis sûr de lui
autant que de moi-même. Et pourrez-
vous encore le juger coupable quand
vous saurez pourquoi il est ici, ce
soir ? Une jeune fille ;:omrae vous
donnera plus que des larmes de pi-
tié à un homme qui vient peul-tMrc
chercher la mort auprès d'une autre
jeune fillp.
Elle étouffa un cri'sous se? mains
qu'elle éleva vers sa'bouche dans un
geste de soudain envol.
La mort, monsieur balbutia-
t-elle.
Jacques ne répondit point, se np-
procha d'un pas du couloir et s'in-
terrogea
Revient-il J'ai entendu descen-
dre quelques marches d'escalier.
Puis, après une pause d'attente
aiguë il reprit
Mon. ce n'est pas lui encore.
En froissant ses lèvres sous ses
doigts, Marie murmura-
Je ne comprends pas bien vos
paroles, monsieur, mais elle me font
peur.
-'J'en supporte aussi l'inquiétude,
dit-il en restant courbé vers la paix
mensongère du silence, et je ne pour-'
rais pas les changer encore: Oui, se-
lon ce que Mlle Marrois lui dira, Tré-
guier, mon ami. Mais, cette fois, le
voici.
Ils se turent l'un pt l'autre. Une
rampe vibrait, un pas grandissait,
puis courait. Robert sortit du cou
loir.
Lequin élargit les bras, lui barra
le passage et le questionna en s'ap-
proehant de son visage pour entre-
voir toute sa pensée
Que vous a-t-elle dit ?
Tréguier tenta de forcer l'obstacle
de ces bras et de cette poitrine amie
qui l'arrêtaient et répondit
Elle m'a repoussé et a refusé de
croire en moi. Ecartez-vous, Lequia
Non..
Si, mon ami, dit=il, avec tout
l'emportement d'un délire. Vous
Je ne vous laisserai pas passe:
Je passerai quand même.
D'un élan de côté, Tréguier échap-
pa à l'amitié et à la pitié de Jacques
Il se jeta entre les arbres, dans un
taillis qui craqua devant lui, et, dêj>\
enfoui dans la nuit, il jeta son adieu
Une fois encore, Lequin, mera
de toute votre bonté pour moi.
Restez.
Non, non,, je.
Des froissements de fourrés traver-
sés et des éclatements de branches
surmontèrent sa voix.
Où va-t-il ? demanda Marie, qui
maintenait le geste anxieux de jgis
mains sur sa bouche.
Où il va, mademoiselle ? ré-
1 pondit Lequin dont l'intonatiou
s'éleva et martela les mots. Peut-être
vers une mort à laquelle Mlle Marrois
l'aura conduit.
Sur le palier, devant la chambre
d'André, Geneviève l'entendit. Elle
s'échappa, par un- tressailir-mont, à
la méditation contemplative qui la
tenait immobile et elle eut un mur-
mure d'incompréhension. « Moi '̃-
dit-elle. » Puis elle s'inclina encore
sur la rampe, aux écoutes.
Du bas de l'ombre, une lnleine de
froid monta et l'atteignit, aux épaules
qui frissonnèrent. Elle répéta
« Moi et, une résolution, que
rien n'exprima dans son visage, l'en,.
tralna soudain. Elle s'engagea dans
l'escalier, très, vite, avec un bruit dé-
licat de plis de robe, mais, à mi-
étage, elle s'arrêta. Elle passa sa
main sur son front, de ce mouvempnti
lent et pesant qui précède ou suit les
évanouissements. et ensuite, elle con-
tinua de descendre. Dans le couloir,
près de la porte ouverte sur le parc,
elle s'arrêta et demanda en appel ex-
ténué
-Où es-tu, Marie ?
Puis, comme la jeune fille apparais-
sait sur le seuil, elle questionna avec
la même fatigue
A qui parlais-tu ? A cet ami de
Robert que tu as rencontré dans le
parc, cet après-midi ?
Ou!.
Où est-il ?
Il vient de partir à la poursuite
de M. Tréguier.
D'une voix qui se précipita, s'op-
pressa, Geneviève continua
Il t'a bien dit, n'est-ce pas, que
peut-être Robert va vers une mort à
laquelle je l'aurais conduit ?
Oui, murmura Marie, caressan-
te et grave.
N'a-t-il rien ajouté ?
Non: Il s'est éloigné en cou-
rant.
Dans l'obscurité, les mains de Ma,
rie trouvèrent les poignets de Gene-
viève et les prirent.
Tu es glacée, dit-elle.
Je n'en puis plus.
Comme tu trembles.
Oui, peut-être, mais qu'importe.
Donc, on t'a dit que je conduisais Ro-
bert à la mort. Mon Dieu, que me
faut-il comprendre ?
Marie appuya contre son corsage
les mains froides qu'elle réchauffait,
et Geneviève balbutia" de ce ton
morne, monotone, inexpressif, qui at-
teint les bornes mêmes de la, stu-
Quelque chose de terrible se pré-
pare encore autour de moi. Quel-
que chose que j'aurais provoqué.
Mais quoi ?. Robert songèrait-il à se
tuer ?
Un grand cri âe détresse, de mal-
heur, la déchira
Se tuer, lui.
Mais un sanglot domina son cri,
lui donna une faiblesse d'aveu.
Et moi, je ne veux pas qu'il
meure, parce que.
Dans l'ombre, elle courba sa tête
vers l'épaule de Marie et, très bas,
comme dans un confessionnal, balbu-
tia
Ecoute-moi et plains-moi. parce
que je l'aime encore. Si la nuit-ne
me cachait pas à toi, je mettrais ma
figure dans mes mains par honte de
moi-même. Mais tu as reçu mon
aveu. Je l'ai gardé dans mon cœur,
dans mon silence, autant que je l'ai
pu, mais, ce soir, il s'est échappé de
moi, maglré moi, et tu sais ce que je
pense et tu sais ce que je suis.
Son sanglot fut plus fort qu'elle,
hacha sa voix, inclina davantage sa
tête que caressait aux cheveux la
joue de Marie.
J'ai trop de peine aussi, conti,
nua-t-elle. Robert est coupable.. Il
m'a tué un frère et, cependant, ja
l'aime encore, et cependant je ne puis
pas m'empêcher de l'aimer. Voilà ma
misérable vérité, celle que je't'ai dis-
simulée, à toi, ma chérie, mon amie,
ma sœur, et qu'à peine, honteuse-
ment, j'osais me révéler à moi-
même. Depuis la mort d'Apdré de-
puis la nuit où je l'ai veillé après le
crime, personne ici ne me connaît.
Quand on porte en soi le malheur
d'un tel amour, .on se doit de se mas-
quer et de se taire. Aux. yeux de mon
père, qui-a voulu m'imposer une juste
haine, j'ai rompu avec le passé et,
s'il m'a vue fatiguée et pâle, du
moins, n'a-t-il pas deviné les souf-
frances que je subissais. Pour toi
aussi, j'ai été une inconnue auprès de
qui tu as vécu, prête à me parler si
je le désirais, à te taire si je cher-
chais la solitude.
Elle releva un peu la tête et les
deux visages obscurs des jeunes filles
se touchèrent.
Tu pleures, dit Marie, je sens tes
larmes contre moi.
Que de fois, sans que tu"lle
soupçonnes, ai-je, ainsi pleuré d'être
faible. Autant que je l'ai pu, déses-
pérément, j'ai lutté contre un amour
qui survivait à un si grand crime.
Je me suis déchirée de reproches
sans pitié, j'ai passé des heures et,
quelquefois, des nuits entières dans
la chambre d'André comme dans
une chapelle. Depuis longtemps je
suis vaincue, mais.
Son sanglot s'éteignit et, avec une
pauvre fierté de blessée qui se re-
dresse, elle ajouta
Mais si j'ai été impuissante h
écarter Robert de mon cœur et
de mon souvenir, je ne l'ai ni db-
sous, ni innocenté. Au-dessus de mon
amour, j'ai fait de ma raison le
guide de .mes actes et c'est à elle
que j'ai demandé de dicter toutes
mes résolutions. C'est par elle que
j'ai voulu rompre tous les liens qui
m'unissaient à Robert et qu'avaient
tressés, un à un, nos rencontres dans
le parc et nos promesses.
Elle brisa l'attendrissement qui
s'était glissé, ainsi qu'une âme, dans
sa parole et elle continua
Entre lui et moi, plus rien ne
devait exister. La raison le voulait.
J'ai obéi et je suis restée fidèle à
mon foyer,. à ia douleur de père, au
ressentiment d'Etienne, à la mémoire
d'André.
Des aboiements lointains et mul-
tiples l'interrompirent. Elle dit, en
évocation
Le soir de la mort d'André, des
chiens aboyaient ainsi pendant que
j'attendais Robert, sur le bauc. Sans
doute, y a-t-il quelque chasse aux
abords du parc.
Puis, quand !a nuit se tut à nou-
veau sous les arbres, sans un remue-
ment de branches, elle poursuivit par
un retour à sa pepsée
Mais la fidélité, mèmg quand
elle est un devoir, reste un combat.
Moi seule, je sais quel retentisse-
ment prolongeait dans mon cœur.cba-
cune des lettres de Robert et ce-
pendant, par toi, je lui ai répondu
que tout était fini. Moi seule, je sais
qu'hier encore, après son appel,
après son signal d'autrefois contre
les volets du salon, j'ai dû me ré-
fugier près du sang qu'il a versé ,̃
pour garder contre lui tout mon cou-
rage. Je croyais qu'en laissant fer-
mée ma porte devant lui il s'éîoigna-
rait pour toujours, et c'était ma vo-
lonté que je lui signifiais en demeu-
rant près du lit où j'ai vu André
mort.
Elle posa encore sa. Mte sur
l'épaule accueillante. Son front se
fit plus lourd, plus !as, plus triste
et son intonation plus lente
(A suivre.)
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