Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-24
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 24 octobre 1925 24 octobre 1925
Description : 1925/10/24 (Numéro 15193). 1925/10/24 (Numéro 15193).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/06/2008
42eArinée–N» 15193
laTEMPERATURe "JIIO
La tempête passe et va t'aflalblir. Vent S.
a 0. assez fort à modéré, plus frais, nuageux, éclair-
nies, averses, même orageuse* et grains, paris, 738.
Nuit, +80; Jour, ,+140,
Le cyclone d'Ecosse, 16*" Shieldt, ê'atttnuera
+8 à 10* Ecosse, +6 à 8"" Islande, + 4 à 5"
Mande-Angleterre. Baisse –8 à 10" S. Scandinavie,
moindre Europe Centrale, dépression secondaire
France -3 à 6" Baisse –10™ Balkan.. 762 8.
Espagne..•̃̃̃̃
PRONOSTICS D'AVIATION. Paris: S.-O.-B., t il
8 m.; (clairctet; bonne viiibiliU. Londres-midi
0., 10 a 12 m.; ondle: Ïaris-Strasbourg
S.-O., 8 112m.
1925
Personne ne consentirait à boire
l'eau qui a servi à sa toilette. Combien
de gens, cependant, n'hésitent pas à
respirer plusieurs fois i'air impur qui
a été rejeté par leurs poumons 1
UN CONSEIL DE CABINET MOUVEMENTÉ
Les directives financières de M. Caiilaux
n'ont pas emporté l'adhésion des ministres
La retraite de M. Cailloux ptds la démission
collective du gouvernement ont été envisagées
En fin de compte, pas de décision. Uiridi M. Caillaux apportera
ses projets, mais la situatiort;
Phot. Matin..
M. de MONZIE
sortant du ministère de la guerre
Le conseil de cabinet d'hier matin
», n'a point été marqué par les inci-
dents décisifs que d'aucuns pré-
voyaient et dont l'attente avait attiré
aujninistère de la guerre une affluen-
ce qu'on n' est pas fiabitué à,rencon-
trer dans ce lieu.
M. Caiilaux est venu. -Ainsi est-Il
apparu qu'il se livrait à une boutade
quand il Sonnait à entendre, ta veille,
que rien n'était moins certain que sa
participation à la délibération gouver-
nementale. Celle-ci dura trois heures.
A l'ordre du jour ne figurait point que
la question financière. Ell'e, ne vint
qu'en troisième rang, après le Maroc
et le contrôle financier des réseaux.
M. Painlevé invita M. Caillaux à
préciser les directives de ses projets
d'assainissement financier. Prenant
la parole, le ministre des finances fit
avec brio l'exposé de la situation
financière, étudia- ses répercussions
sur la situation politique et parlemen-
taire, définit les directives de l'action
qu'il se propose d'entreprendre pour
arriver au redressement qui constitue
son but final.
Généralités
M. Caillaux, qui n'avait en; main
aucun texte, se tint-dans les générali-
tés. Il indiqua, cependant, que la si-
tuation de la trésorerie n'était pas
aussi angoissante que d'aucuns se
plaisaient à la représenter et qu'en
tout cas il ne- se trouvait point dans
l'obligation de réclamer immédiate-
mnnt aux Chambres le relèvement de
in faculté d'émission de billets de la
Hiique de France. Une pareille me-
ne pourrait, précisa-t-il être ré-
que dans le cadre général de
projets de réorganisation qui com-
prendront éventuellement la création
d'une caisse d'amortissement. Il res-
sortait de l'exposé de M. Caillaux que
les projets étaient loin d'être au'point,
que non seulement leur fond,: mais
leur 'forme définitive n'étaient en rien
arrêtés. Dans le conseil, un éton-
nement assez vif se manifesta d'un
Monzie le traduisit avec énergie et
vivacité, en faisant observer qu'il
était étrange que, depuis six mois
qu'il est rue de Rivoli, le ministre des
finances n'edt pas trouvé moyen de
mettre sur pied un programme, car le
temps presse et l'heure n'est plus aux
discussions académiques.
Nous voici à une semaine de la
rentrée des Chambres, dit en substan-
ce M. de Moüzie il serait temps
d'apportés quelque chose de définitif.
M. Caiilaux répliqua avec fougue.
Mais la grande majorité du conseil
demeurait d'une singulière froideur.
Le ministre des finances affirma
que d'ici à lundi ses services auraient
achevé la mise au point des textes
en préparation.
Mais les projets que promettait M.
'Caillaux auraient-ils chance d'être ac-
ceptés par le Parlement si, comme il
était logique de le penser, le ministre
des finances, fixé dans une position
dont il ne semble pas désireux de-se
départir, lui donnait une rédaction
conforme à ses conceptions ?
M. Painlevé posa là, question. Et le
conseil à l'exception peut-être de M.
Pierre Laval répondit par la néga-
tive. M. Caillaux eut un mouvement
d'humeur, et il lança.
Quoi que je puisse proposer
maintenant on n'en voudra pomt.
Si M. Caillaux lui-même professait
cette opinion, ne pensait-il pas qu'il
serait avantageux, et pour, lui et pour
le cabinet, de se-retirer et de passer
la main à un successeur? On le lui
suggéra. Mais M. Caillaux répondit
qu'il ne saurait quitter le ministère
qu'à la suite d'un vote du Parlement.
Je partiïai avec vous, mon cher
président, dit-il à M. Painlevé.
Divergences
Aussi bien, si ses conceptions finan-
cières n'étaient point admises par ses
collègues, M. Càillaux se déclarait-il
tout prêt, lui, à écouter, à étudier
leurs suggestions. Mais le conseil esti-
ma que ce serait là renverser les rô-
les et que dans les circonstances pré-
sentes il appartenait au"* ministre des
finances de prendre ses responsabili-
tés et de présenter des solutions.
Puisque M. Caillaux se montrait
bien décidé à demeurer sourd à toute
suggestion de retraite, un certain
nbmbre de ministres se demandèrent
s'il n'y aurait pas lieu d'avoir'recours
Aune démission collective du cabi-
• net, afin d'éviter à M. Painlevé un
échec certain devant la Chambre.
Mais M. Aristide Briand fit observer
qu'il était à l'heure présente difficile
'd'envisager une démission du cabi-
net. Dès la rentrée, en effet, le minis-
tre des affaires étrangères compte de-
mander à la Chambre de discuter
sans délai le projet' de loi portant ra;
tification des accords de Locarno. Et il
v a un intérêt considérable à ce que
cette ratification ait lieu le plus tôt
possible. Une crise avant qu'elle ne
soit acquise serait un événement dé-
plorable.
Dit 'délai
Une telle argumentation produisit
une forte impression sur le conseil, où
prévalait en outre l'opinion qu'il était
en tout cas impossible de ne pas en-
tendre l'exposé des projets de M. Caii-
laux et qu'on ne saurait, sans man-
quer à' la courtoisie la plus élémen-
taire, lui refuser le délai qu'il avait
réclamé. Après avoir entendu MM.
Aristide Briand, dé Monzie, Pierre
Laval, Schrameck,'Yvon Delbos, An-
dré flesse et Emile Borel, le conseil
décidai de renvoyer à lundi la suite;
du débat.
Avant de se séparer, les ministres
se sont préoccupes du discours que.
M. Gaillaux doit prononcer dimanche
à- Château-du-Loir. Il a été entendu
entre le ministre des finances et, ses
collègues que M. Caillaux ne traite-
rait en aucun cas de projets sur les-
quels le gouvernement n'a pas déli-
béré et partant ne s'est pas prononcé.
Un communiqué
Notons qu'après le conseil, le com-
muniqué suivant a été fait à la
presse
La discussion s'est ouverte sur la
question financière. Elle se poursui-
vra au cours d'un conseil de cabinet
qui aura lieu lundi matin, et qui sera
suivi, l'après-midi, d'un conseil des
ministres.
APRES LE CONGRES DE NICE
M. Maginot précisera dimanche
à Besançon l'attitude de l'opposition
M. André Maginot, député de la
Meuse, ancien ministre de la guerre,
se rend demain à Besançon, où il pro-
noncera un important discours, politi-
que, dans lequel il précisera l'attitude
que doit avoir l'opposition parlemen-
taire à la suite du congrès de Nice.
La livre et le dollar hier
La livre a coté hier en ttn de jour-
née 114 francs, après avoir atteint
114 fr. 48, tandis que le dollar termi-
nait à 23 fr. 53, après s'être inscrit à
23 fr. 94. (Voir en 30 page.).
A la commission des mandats
Le rapport sur les événements
de Syrte sera examiné en février
prochain
GENÈVE. 23 octobre. La commission
des mandats s'est occupée, aujourd'hui,
de la Syrie et du Liban, administrés
par la France, puissance mandataire.
En raison des événements actuels, la
commission a pris la décision de tenir
ultérieurement une session extraordi-
naire pour examiner le rapport sur
l'année 1924, ainsi que le rapport écrit
sur les événements de 1925, que le gou-
vernement français doit lui faire tenir
en janvier 1926, ainsi que les pétitions
î eçues. «
Cette session extraordinaire. aura lieu
PLUS D'INFLATION
A l'article publié hier par le
Matin, sous ce titre « Surtout
plus d'inflation », il convient
d'ajouter les quelques citations <
suivantes, que nous empruntons
au Journal officiel
M. CMLLAUX. Quelle soh-
lion ? L'inflation ? Solution bête,
< la solution dont il a été constam- j
ment usé, qui prolonge 1'état de
choses, qui fait qu'aujourd'hui on
demande tant de milliards, dans
trais mois tant d'autres milliards,
et ainsi de suite. jamais C'est la <
pente sur laquelle sont descendus
d'autres pays je ne laisserai pas
le mien s'y engager.
Discours de M. Caillaux la Chambre
(Officiel-du 27 juin 1925, page 2.938)
M. CAILLAUX. Tout d'abord,
une solution simple se présentait
"esprit demander une nouvelle
avance à la Banque de France, en
attendant que le circuif se réta-
blisse. Celle politique, on l'a long*
temps pratiquée. Elle nous a con-
duits ou a contribué à nous con-
duire aux embarras dans lesquçls
nous sommes. le ne crois pas que
personne puisse la défendre aùjour-
Discours de M. Caïllaux au Sénat
(Officiel du 28 juin, page 1.208)
M. Caïllaux. L'avis du
gouvernement, messieurs, sera exirê-
J mement simple. Nous avons connu
dans le;passé un système basé sur
l'inflation. A quoi a-t-il abouti ?
\< A la situation actuelle. Eh bien,
nous ne voulons pas recommencer I
Discours de M. Caillaux au Sénat
(Officiel du 28 juin, page 1.214)
L'ENQUÊTE
SUR LES FONDS ELECTORAUX
M. ANTONY RATIER
vice-président du Sénat
qui refusa de prêter serment
devant la commisson
est condamné à 300 fr.d'anténde
M. ANTONY RATIER
pendant son interrogatoire
Phot. Matin
M. ALEXANDRE MILLERAND
la barre des témoins
(Voir en 2* page notre compte rendu)
UNE TRAGIQUE PARTIE
DE TENNIS
Le jury de la Seine acquitte
ROBERT HOFFMANN
qui frappa l'employé
de chemin de fer Beillard
ET SON FRÈRE RENÉ
qui le tua d'un coup de pieu
Le dimanche 10 mai 1925, à la fin
de l'après-midi, les frères René et
Robert Hoffmann, l'un ingénieur,
1 autre représentant de commerce,
jouaient au tennis avec quelques
amis sur un « court situé à Colom.
bes, en bordure de la rue Litolff
leurs balles, souvent, tombaient sur
les jardins voisins, cultivés par deux
Phot. Matin.
LES FRÈRES HOFFMANN
au banc des accusés
employés de chemins de fer, MM.
Beillard et Bouillé c'était l'occasion
de fréquentes disputes ce fut la cau-
se du geste dramatique qui amenait
hier René et Robert Hoffmann devant
la cour d'assises de la Seine.
Comme Beillard s'était opposé à
l'entrée des frères Hoffmann sur son
terrain, l'habituelle altercation prit
bien vite un tour de violence excep-
tionnel. Qu'y eut-il exactement ? Les
frères Hoffmann furent-ils provoqués
par des menaces ou par l'attitude des
deux employés de chemin de fer 1 Ou
bien fut-ce sans raison sérieuse que
René Hoffmann porta un formidable
ccup de bâton sur la tête de Beillard
L'instruction n'a pu éclaircir ce point
capital de la scène. Toujours est-il
dcux jours après, il décédait.
Grand et solide garçon, René Hoff-
mann, qui a gagné au front une belle
citation et la Croix de guerre, répond
clairement à l'interrogatoire du pré-
sident Flory.
Il expose les raisons psychologi-
ques du drame.
RENÉ Hoffmann. -Nos voisins étaient
de mauvais coucheurs. Ils nous trai-
taient de « sales bourgeois » et nous
reprochaient de jouer au tennis au lieu
de travailler. Nous avions des panta-
lons de flanelle blanche et des vestes
rayées. i1 n'en fallait pas plus pour
que Beillard et Bouillé nous prissent
pour des fainéants. Et cependant j'ai
toujours travaillé et si je jouais le
dimanche, c'était pour me reposer de
mon labeur de chaque jour.
René Hoffmann ne dissimule pas
son émotion.
Je regrette d'avoir tué un homme
René Hoffmann. Je regretterai toute
ma vie d'avoir tué un homme, mais je
n'ai pas voulu le tuer. J'ai agi par
réflexe, au moment où j'ai vu mon
frère Robert saisi à la gorge par Beil-
lard et ma mère menacée par Bouillé,
qui brandissait au-dessus de sa tête
un sarcloir. Perdant mon sang-froid,
j'ai arraché un pieu de Clôture et je
l'ai lancé dans la direction de Beillard.
Je l'ai frappé alors qu'il était debout.
(Voir la suite en. 3° page.)
Les découvertes archéologiques
dans l'Allier
UN NOUVEAU CITE NÉOLITHIQUE
A SAINT-NICOLAS DES BIEFS
VICHY, 23 octobre. Poursuivant, dans
l'Allier, les recherches archéologiques dont
le Matin- a signalé, hier, toute l'impor-
tance, M. le docteur Morlet a découvert
à Saint-Nicolas-des-Biefs, Il trente kilomè-
tres environ de l'endroit où il fit ses pre-
mières trouvailles, des débris vitreux, des
larmes bataviques, des pics, racloirs, ha-
ches et des fragments de vases en grès
rappelant, de manière frappante, l'indus-
trie lithique et la céramique de Ferrières-
sur-Sichon.
Une telle coïncidence conduit le docteur
Morlet à. supposer qu'on est en présence
d'une couche inédite de culture néolithique
propre au centre du pays qui devint la
Gaule et d'où elle ravonna jusqu'aux con-
trées de l'orient méditerranéen.
11 se pourrait que les découvertes du
docteur Morlet remettent en cause le pro-
blème de l'origine du verre, des briques
façonnées et de l'alphabet linéaire et de
l'orientation en Europe des grands cou-
rants de civilisation. (Maiia.)
IA LA GLOIRE DES POLYTECHNICIENS MORTS POUR LA FRANCE
Le monument qui va être inauguré aujourd'hui par M. Doumergue,
président de la République. 400 noms y sont gravés, dont le premier est
.La S. D. N. se saisit
du conflit gréco-bulgare
M. Briand.s'est concerte
avec les alliés sans perdre une heure
It présidera Le conseil exécutif
qui se réunira à Paris
lundi après-midi en session
extraordinaire
A peine informé de l'incident de
frontière gréco-bulgare, M. Aristido
Briand, président en exercice du con-
seil exécutif de la S. D. N., s'est con-
certé avec les gouvernements alliés
et notamment ceux de Londres et de
Rome. En même temps, par. la voie
diplomatique, il faisait faire d'énergi-
ques démarches à Athènes et à Sotia.
Entre temps, dès avant-hier soir,
sir Eric Drummond, secrétaire géné-
ral de la S. D. N., recevait du gouver-
nement bulgare un exposé des faits
et la demande de convoquer d'urgence
le conseil exécutif. Le télégramm0
conclut en ces termes
Le gouvernetnent bulgare a donné
l'ordre aux postes frontières bulga-
res de' ne pas s'opposer par la force
à cette invasion et les détachements
grecs purent, de cette façon, occuper
plusieurs postes bulgares dans la val-
lée de la Strouma. Leur marche en
avant continue. L'artillerie grecque a
lancé plusieors obus sur le viltage de
Petritch et la gare de Marnopolé, sur
la ligne Radomir-Petritcli. Un avion
hellénique a lancé jeudi matin plu-
sieurs bombes sur le pont, près du
village de Levounovo cinq soldats
bulgares ont été blessés.
Nous protestons avec la dernière
énergie contre cette invasion dtt ter-
ritoire d'un pays désarmé, par l'ar-
mée d'un pays raenabre de la S. D-. N.,
qui contrevient ses obligation.s pri-
mordiales. En vertu de.s articles 10
et 11 du pacte de la S. D. N. le gou-
vernement bulgare vous prie de con-
aoquer d'urgence le conseil, de la
S. D. N. pour prendre les mesure
qui s'imposent. Persuadé que le con--
seil accomplira son devoir, le gou-
vernement bulgare maintient l'ordre
donné aucc troupes btrlgarcs rle n'op-
poser aucune résistance il l'envahis-
seur du sol national.
KALKOFF,
ministre des affaires étrangères.
M. Briand jugeant que la gravité
de la situation demandait, des déci-
sions immédiates, a. aussitôt donné
son assentiment à la convocation ra-
pide du conseil en session extraordi-
naire. La réunion est fixée il lundi
dans la salle dé l'Horloge, ministère
des affaires étrangères. Elle sera
comme de coutume 'publique.
Un télégramme de M. Briand
aux gouvernements bulgareet grec
En outre, M. Briand adressait, hier
également, le télégramme suivant aux
gouvernements bulgare et grec
Le secrétaire général, agissant en
vertu de l'article 11, a convoqué le
conseil en session spéciale pour lundi
prochain à Paris.
En qualité de président du conseil
en exercice, je l'ai prié de transmet-
tre le télégramme suivant aux gou-
vernements grec et bulgare
Au cours de sa prochaine réunion,
le conseil examinera avec les repré-
sentants grecs et bulgares l'ensemole
de la question.
En attendant, je suis certafn d'in-
terpréter le désir de mes collègues en
rappelant aux deux gouvernements les
obligations qui leur incombent comme
rnembres de la Société des nations,
leurs engagements solennels en vertu
de l'article 12 de ne pas recourir à la
guerre et les graves conséquences qui,
d'après le pacte, résulteraient de leur
violation.
J'exhorte donc les deux gouverne-
ments à donner sans aucun délai des
instructions pour que, pendant l'exa-
men de leur litige par le conseil, non
seulement aucune- nouvelle Qpération
militaire ne soit entreprise, mais que
les troupes de chaque gouvernements
soient immédiatement retirées derrière
leurs frontières respectives.
Les troupes grecques continuent
leurs opérations
Hier après-midi, Ml. Briand a reçu
,,NI. Carapanos, le nouveau ministre
de Grèce à Paris ainsi que M. Mor-
fof, ministre de Bulgarie, et il a de
vive voix insisté très vivement pour
le retrait des troupes pendant la pro-
cédure de discussion devant le con-
seil. Cette insistance se comprend ai-
sément, car la situation a empiré à
la frontière. Le ministre des affaires
étrangères bulgare a adressé un nou-
veau télégramme à sir Eric Drum-
mond. Voici le texte
Faisant suite-à mon télégramme
en date d'hier, je crois devoir porter à
la connaissance du conseil de la So-
ciété des nationa, que les troupes grec-
ques ont continué les opérations, hier,
dans t'après-midi et pendant la nuit
et ont pénétré en territoire bulgare sur
un front de 52 kilomètres et de 10 ki-
lomètres de profondeur.
Nos pertes, jusqu'à présent, sont de
trois soldats tués, six soldats et un of-
ficier btessés, sept sofdats disparus
ainsi qu'un technicien grièvement
blessé parmi les habitants de Pe-
tritch, ville sans 'défense, qui a été
bombardée par l'artillerie grecque, on
note sept personnes blessées.
Au nom du gouvernements bulgare,
je renouvelle ma prière d'hier de vou-
loir bien convoquer d'urgence le con-
seil de la Société des nations,
KAKLOFF,
On ne peut-que louer la rapidité et
le soin dont a fait preuve la Société
des nations en cette grave circons-
tance.
M. Chamberlain arrivera demain
à Paris
LONDRES, 23 octobre. Dans les mi-
lieux diplomatiques de Londres, on
annonce que M. Austen'Chamberlain
quittera Londres dès demain, à des-
tination de Paris, pour prendre part
aux délibérations du conseil de'la So-
ciété des nations, convoqué à la de-
mande de M. Briand. (Matin.)
M. Steeg a quitté Bordeaux
se rendant au Maroc
LE Verdon, 23 octobre. Le cui-
rassé Voltaire, emmenant M. Steeg,
résident général de France au Ma-
roc, à Casablanca, a pris la mer ce
matin à 6 heures malgré le mauvais
L'Angleterre
gouverne les Inde
coups de canon.
.d'honneur
Sur le paquebot France, qui rame-
nait d'Amérique M. Caillaux et la
délégation /française, il y avait un
homme charmant c'est un des plus
riches princes de la terre, c'est le
maharadjah de Kapurtala. Il m'a,ou-
vert des horizons infiniment curieux
sur son pays, sur cette Inde mysté-
rieuse que l'empire britannique tient
en sa domination. Et il m'a appris la
valeur exacte, au point de vue gou-
vernemental, d'un coup de canon.
Voyons, disions-nous au maha-
radjah, les principautés indiennes
sont, en fait, des royaumes: comment
se fait-il que les princes, rejetons de
maisons souveraines, n'aient point le
titre de roi et le droit à l'appellation
de illajesté. ?
L'Angleterre, répondit avec
simplicité le prince, ne l'a pas voulu:
elle né tolère pas de, rois sous son
sceptre. Cependant, elle nous a don-
né des titres spéciaux, des titres beau-
coup plus élevés qu'aux princes or-
dinaires elle nous a donné le titre de
Exalted Highness, Altesse.Exaltée!
Ainsi, moi, je suis une Altesse Exal-
tée. I,'Angleterre a fait mieux en-
core elle a établi aux Indes toute
une hiérarchie minutieusement ré-
glée et soigneusement entretenue.
Cette hiérarchie se règle à coups de
canon.
A coups de canon ?.
Oui, à coups de canon d;hon-
neur. Les princes les plus haut pla-
cés ont droit à 21 coups, el'autres
moins élevés à 15, d'autres petits il 9..
Moi, de par la grandeur de mes .Etats
et l'ancienneté de ma lignée,, j'aurais
eu incontestablement droit «. 21. Mais
le' malheur a voulu que, lors de la
conquête des Indes, mon pays, pris
entre le royaume de Lahore et les pos-
sessions anglaises, fût engagé dans
la lutte contre l'Angleterre. Comme
sanction on m'a enlevé une partie de
mes Etats et on m'a réduit 15 .coups
de canon.
On a, en un mot, « barboté
Votre Altesse Exaltée des territoires
et six coups de canon. Et on ne
Lui rendra jamais ni les uns ni les
autres.
Pareille mésaventure a failli ar-
river i, un de mes cousins, le maha-
radjah de Baroda, qui montra quelque
mauvaise humeur, lors du couronne-
ment de S. M. Georges V. Il- pré-
tendait que l'empereur et l'impé-
ratrice des Indes se levassent à
son passage, pendant le grand défilé
et lui rendissent son salut.. « Leurs
Majestés, disait-il, se lèvent bien,
-quand elles reçoivent un ambassa-
deur et lui tendent la main nous
sommes, nous, plus que des ambas-
sadeurs. » Mais lord Curzon qui était
alors vice-roi et qui avait réglé le pro-
tocole du couronnement, ne voulut
rien entendre. Le jour de la cérémo-
nie, on vit donc ceci quand le tour
d'obédience du maharadjah de Baroda
fut venu, il se présenta tout de blanc
vêtu, sans costume d'apparat, sans
joyaux, sans décorations et passant
devant Leurs Majestés, il fit un salut
raide et hautain. Lord Curzon, qui,
en sa qualité de vice-roi, s'était pla-
cé immédiatement après Georges V,
Le maharajah de Kapurtala
se montra furieux et exigea que la
maharadjah écrivît une lettre d'excu->
ses. Celui-ci, refusa longtemps. Peuty'
être eût-il refusé toujours:; mais Ior4
Curzon le menaça de le rétrograder':
de six'coups de canon et de le ramei
ner à quinze. Il fallut bien se,
soumettre.. Baroda écrivit la lettre:;
mais il se vengea en faisant un; af-'
freux calembour :;«'Cc n'est pas, di-
sait-ii/à.un couronnement, c'est à un
çputpoimciîiejvt que' Nous avons as-
'sisté. »
Ainsi, sur le paquebot France, que
berçaient mollement les/ flots verdâ-
tres de 'l'Atlantique, devisait ce prin-
ce souriant, qui s'appeîle le mana'
radjah de Kapurtala.
Et moi, en l'écoutant, je ne pou-
vais m'empêcher ce penser que l'An-
gleterre, qui gouverne les Indes avec
des salves -d'artillerie, judicieusement
hiérarchisées, est vraiment un heureux
pays. Quel dommage que nous rte,
puissions avoir la paix au même
prix au Maroc et en Syrie nous
accorderions bien trois coups de
tromblon à Abd el Krini et deux
coups d'arquebuse il Sultan Atrache î
Stéphane Lauzanne
LA TEMPETE SOUFFLE SUR
LA MANCHE, SUR L'OCÉAN.. ET
SUR TOUTE LA FRANCE OU .DES
VICTIMES ET DES DEGATS S.O.NÏ,.
A DÉPLORER. (Voir en 3' page.)
LE^È)ÉSARMEIVIEN1:
DE L'ALLEMAGNE:-
M. von Hoesch, ambassadeur du ReicJi
.3 xe,mis à KL. Briand
une note dë'sôtf gouvernemeât
Hier •matin, vers midi, M. ,YMf
Hoesch, ambassadeur d'Allemagne à
Paris, a remis à M. Briand une.'nota.
de son gouvernement. D'après les;ren-'
seignements que nous avons pu-obt*.
nir à ce sujet, le Reicn aurait fait.CcrS,
naitre ce qu'il a déjà fait pour l'exéçu-;
tion ctes mesures de désarmement. près»,
crites par la conférence des ambâj.çao
deurs au niois de juin dernier -Ç«j
qu'il est encore prêt à faire et, enflât,
les divergences qui existent entre 1
commission de contrôle interalliée et
les autorités allemandes.
En outre, dans cette même notea été transmise sans retard aux gou-
vernements alliés, dont les représen-
tants se réuniront probablement mardi
prochain, le gouvernement allemand
fait une allusion discrète mais claire,.
à l'évacuation de la zone de Cologne.
évacuation dont il verrait fixer la)
date avec plaisir ».
Il senrbie pue les gouvernements al-
liés, sur la base de cette note, soient
disposés à fixer pour l'évacuation, une
date assez rapprochée, probabieniefiB
dans le courant de décembre.
PROPOS D'UN PARISIEN
Le poulet demi-deuil
Jetons, nous aussi, une fleur sur la
tombe de Mme Fillioux, cette illustre
cuisinière lyonnaise, gloire d'abord
locale et qui sut devenir universelle.
Et puis des fleurs ? Non pas. Que
signifient, pour cette renommée culi-
naire, des rosés, des œillets, des vio-
lettes de Parme Jetons des truffes,
des champignons, des bardes, des
quenelles au gratin, et du gros sel
dont elle aimait, à se servir, et qui a
tant de vertu gustative que n'a pas
le petit sel. trop civilisé.
Je me souviens. C'est Edouard
Herriot qui, le premier, me révéla le
nom de cette femme de bien. Il y
avait du mérite, car Mme Fillioux
avait été cuisinière chez un homme
politique, qui fut un des guides de
l'opportunisme. Mais la bonne table
est supérieure à la politique elle
unit les hommes d'opinions différen-
tes elle scelle les cartels qui n'ont
pas besoin, pour vivre, de congrès ni
de discours.
Quand on songe que l'alimentation
signée est une des grandes indus-
tries de la France, supérieure par le
rendement à celle de l'automobile et
de la bicyclette, on mesure quels ser-
vices nationaux peut rendre, et sans
s'en douter, une femme experte, de-
vant ses fourneaux.
Les Lyonnais élèveront, espérons-
le, un buste public à celle qui fut une
de leurs citoyennes les plus remar-
quables et les plus renommées. Ella
avait une spécialité la poularde en
demi-deuiL Aujourd'hui, la poularde
est en deuil entier. Louis Forest.
VOIR LE PR06PAMME EN S^CAGE
LUN GRAND SAVANT A PARIS
LE DOCTEUR CHAGA|
directeur de la santé publique au Brésil
lia fait hier à l'Institut Pasteuçl
une conférence sur une maladie j
qu'il découverte
Phot. Mutin,
Professeur Carlos CHAGAS
Le professeur Carlos Chagas, .di-
recteur général de la santé publique
au Brésil, directeur de l'Institut Os-
waldo Cruz, à Rio de Janeiro, analogue
notre Institut Pasteur, et représen-
tant de son pays au comité d'hygiène
de la Société des nations, vient d'arri-
ver à Paris, où il a fait, hier,
l'Institut Pasteur, une remarquable
conférence sur une maladie des régions
tropicales qu'il a découverte et dont il
a pu décrire à la fois l'agent de trans-
mission et le parasite. •
Nous l'avons interrogé, avant la séan-
ce, sur la portée de l'énergique campa-
gne d'hygiène entreprise sur ses indi-
-cations. Très modestement, il s'est
refusé à citer aucun chiffre. La ma-
ladie étant répandue dans toutes -les
campagnes de l'Amérique du Sud,
toute statistique paraîtrait démesurée.
Mais, à notre question « Que pei|«
sez-vous des instituts français anale*
gues au vôtre 1 il répond avec moin»
de réserve. ̃̃
Nous devons tout à la science îran-<;
cAfeOjj dit-iLc N'esi-ae
laTEMPERATURe "JIIO
La tempête passe et va t'aflalblir. Vent S.
a 0. assez fort à modéré, plus frais, nuageux, éclair-
nies, averses, même orageuse* et grains, paris, 738.
Nuit, +80; Jour, ,+140,
Le cyclone d'Ecosse, 16*" Shieldt, ê'atttnuera
+8 à 10* Ecosse, +6 à 8"" Islande, + 4 à 5"
Mande-Angleterre. Baisse –8 à 10" S. Scandinavie,
moindre Europe Centrale, dépression secondaire
France -3 à 6" Baisse –10™ Balkan.. 762 8.
Espagne..•̃̃̃̃
PRONOSTICS D'AVIATION. Paris: S.-O.-B., t il
8 m.; (clairctet; bonne viiibiliU. Londres-midi
0., 10 a 12 m.; ondle: Ïaris-Strasbourg
S.-O., 8 112m.
1925
Personne ne consentirait à boire
l'eau qui a servi à sa toilette. Combien
de gens, cependant, n'hésitent pas à
respirer plusieurs fois i'air impur qui
a été rejeté par leurs poumons 1
UN CONSEIL DE CABINET MOUVEMENTÉ
Les directives financières de M. Caiilaux
n'ont pas emporté l'adhésion des ministres
La retraite de M. Cailloux ptds la démission
collective du gouvernement ont été envisagées
En fin de compte, pas de décision. Uiridi M. Caillaux apportera
ses projets, mais la situatiort;
Phot. Matin..
M. de MONZIE
sortant du ministère de la guerre
Le conseil de cabinet d'hier matin
», n'a point été marqué par les inci-
dents décisifs que d'aucuns pré-
voyaient et dont l'attente avait attiré
aujninistère de la guerre une affluen-
ce qu'on n' est pas fiabitué à,rencon-
trer dans ce lieu.
M. Caiilaux est venu. -Ainsi est-Il
apparu qu'il se livrait à une boutade
quand il Sonnait à entendre, ta veille,
que rien n'était moins certain que sa
participation à la délibération gouver-
nementale. Celle-ci dura trois heures.
A l'ordre du jour ne figurait point que
la question financière. Ell'e, ne vint
qu'en troisième rang, après le Maroc
et le contrôle financier des réseaux.
M. Painlevé invita M. Caillaux à
préciser les directives de ses projets
d'assainissement financier. Prenant
la parole, le ministre des finances fit
avec brio l'exposé de la situation
financière, étudia- ses répercussions
sur la situation politique et parlemen-
taire, définit les directives de l'action
qu'il se propose d'entreprendre pour
arriver au redressement qui constitue
son but final.
Généralités
M. Caillaux, qui n'avait en; main
aucun texte, se tint-dans les générali-
tés. Il indiqua, cependant, que la si-
tuation de la trésorerie n'était pas
aussi angoissante que d'aucuns se
plaisaient à la représenter et qu'en
tout cas il ne- se trouvait point dans
l'obligation de réclamer immédiate-
mnnt aux Chambres le relèvement de
in faculté d'émission de billets de la
Hiique de France. Une pareille me-
ne pourrait, précisa-t-il être ré-
que dans le cadre général de
projets de réorganisation qui com-
prendront éventuellement la création
d'une caisse d'amortissement. Il res-
sortait de l'exposé de M. Caillaux que
les projets étaient loin d'être au'point,
que non seulement leur fond,: mais
leur 'forme définitive n'étaient en rien
arrêtés. Dans le conseil, un éton-
nement assez vif se manifesta d'un
Monzie le traduisit avec énergie et
vivacité, en faisant observer qu'il
était étrange que, depuis six mois
qu'il est rue de Rivoli, le ministre des
finances n'edt pas trouvé moyen de
mettre sur pied un programme, car le
temps presse et l'heure n'est plus aux
discussions académiques.
Nous voici à une semaine de la
rentrée des Chambres, dit en substan-
ce M. de Moüzie il serait temps
d'apportés quelque chose de définitif.
M. Caiilaux répliqua avec fougue.
Mais la grande majorité du conseil
demeurait d'une singulière froideur.
Le ministre des finances affirma
que d'ici à lundi ses services auraient
achevé la mise au point des textes
en préparation.
Mais les projets que promettait M.
'Caillaux auraient-ils chance d'être ac-
ceptés par le Parlement si, comme il
était logique de le penser, le ministre
des finances, fixé dans une position
dont il ne semble pas désireux de-se
départir, lui donnait une rédaction
conforme à ses conceptions ?
M. Painlevé posa là, question. Et le
conseil à l'exception peut-être de M.
Pierre Laval répondit par la néga-
tive. M. Caillaux eut un mouvement
d'humeur, et il lança.
Quoi que je puisse proposer
maintenant on n'en voudra pomt.
Si M. Caillaux lui-même professait
cette opinion, ne pensait-il pas qu'il
serait avantageux, et pour, lui et pour
le cabinet, de se-retirer et de passer
la main à un successeur? On le lui
suggéra. Mais M. Caillaux répondit
qu'il ne saurait quitter le ministère
qu'à la suite d'un vote du Parlement.
Je partiïai avec vous, mon cher
président, dit-il à M. Painlevé.
Divergences
Aussi bien, si ses conceptions finan-
cières n'étaient point admises par ses
collègues, M. Càillaux se déclarait-il
tout prêt, lui, à écouter, à étudier
leurs suggestions. Mais le conseil esti-
ma que ce serait là renverser les rô-
les et que dans les circonstances pré-
sentes il appartenait au"* ministre des
finances de prendre ses responsabili-
tés et de présenter des solutions.
Puisque M. Caillaux se montrait
bien décidé à demeurer sourd à toute
suggestion de retraite, un certain
nbmbre de ministres se demandèrent
s'il n'y aurait pas lieu d'avoir'recours
Aune démission collective du cabi-
• net, afin d'éviter à M. Painlevé un
échec certain devant la Chambre.
Mais M. Aristide Briand fit observer
qu'il était à l'heure présente difficile
'd'envisager une démission du cabi-
net. Dès la rentrée, en effet, le minis-
tre des affaires étrangères compte de-
mander à la Chambre de discuter
sans délai le projet' de loi portant ra;
tification des accords de Locarno. Et il
v a un intérêt considérable à ce que
cette ratification ait lieu le plus tôt
possible. Une crise avant qu'elle ne
soit acquise serait un événement dé-
plorable.
Dit 'délai
Une telle argumentation produisit
une forte impression sur le conseil, où
prévalait en outre l'opinion qu'il était
en tout cas impossible de ne pas en-
tendre l'exposé des projets de M. Caii-
laux et qu'on ne saurait, sans man-
quer à' la courtoisie la plus élémen-
taire, lui refuser le délai qu'il avait
réclamé. Après avoir entendu MM.
Aristide Briand, dé Monzie, Pierre
Laval, Schrameck,'Yvon Delbos, An-
dré flesse et Emile Borel, le conseil
décidai de renvoyer à lundi la suite;
du débat.
Avant de se séparer, les ministres
se sont préoccupes du discours que.
M. Gaillaux doit prononcer dimanche
à- Château-du-Loir. Il a été entendu
entre le ministre des finances et, ses
collègues que M. Caillaux ne traite-
rait en aucun cas de projets sur les-
quels le gouvernement n'a pas déli-
béré et partant ne s'est pas prononcé.
Un communiqué
Notons qu'après le conseil, le com-
muniqué suivant a été fait à la
presse
La discussion s'est ouverte sur la
question financière. Elle se poursui-
vra au cours d'un conseil de cabinet
qui aura lieu lundi matin, et qui sera
suivi, l'après-midi, d'un conseil des
ministres.
APRES LE CONGRES DE NICE
M. Maginot précisera dimanche
à Besançon l'attitude de l'opposition
M. André Maginot, député de la
Meuse, ancien ministre de la guerre,
se rend demain à Besançon, où il pro-
noncera un important discours, politi-
que, dans lequel il précisera l'attitude
que doit avoir l'opposition parlemen-
taire à la suite du congrès de Nice.
La livre et le dollar hier
La livre a coté hier en ttn de jour-
née 114 francs, après avoir atteint
114 fr. 48, tandis que le dollar termi-
nait à 23 fr. 53, après s'être inscrit à
23 fr. 94. (Voir en 30 page.).
A la commission des mandats
Le rapport sur les événements
de Syrte sera examiné en février
prochain
GENÈVE. 23 octobre. La commission
des mandats s'est occupée, aujourd'hui,
de la Syrie et du Liban, administrés
par la France, puissance mandataire.
En raison des événements actuels, la
commission a pris la décision de tenir
ultérieurement une session extraordi-
naire pour examiner le rapport sur
l'année 1924, ainsi que le rapport écrit
sur les événements de 1925, que le gou-
vernement français doit lui faire tenir
en janvier 1926, ainsi que les pétitions
î eçues. «
Cette session extraordinaire. aura lieu
PLUS D'INFLATION
A l'article publié hier par le
Matin, sous ce titre « Surtout
plus d'inflation », il convient
d'ajouter les quelques citations <
suivantes, que nous empruntons
au Journal officiel
M. CMLLAUX. Quelle soh-
lion ? L'inflation ? Solution bête,
< la solution dont il a été constam- j
ment usé, qui prolonge 1'état de
choses, qui fait qu'aujourd'hui on
demande tant de milliards, dans
trais mois tant d'autres milliards,
et ainsi de suite. jamais C'est la <
pente sur laquelle sont descendus
d'autres pays je ne laisserai pas
le mien s'y engager.
Discours de M. Caillaux la Chambre
(Officiel-du 27 juin 1925, page 2.938)
M. CAILLAUX. Tout d'abord,
une solution simple se présentait
"esprit demander une nouvelle
avance à la Banque de France, en
attendant que le circuif se réta-
blisse. Celle politique, on l'a long*
temps pratiquée. Elle nous a con-
duits ou a contribué à nous con-
duire aux embarras dans lesquçls
nous sommes. le ne crois pas que
personne puisse la défendre aùjour-
Discours de M. Caïllaux au Sénat
(Officiel du 28 juin, page 1.208)
M. Caïllaux. L'avis du
gouvernement, messieurs, sera exirê-
J mement simple. Nous avons connu
dans le;passé un système basé sur
l'inflation. A quoi a-t-il abouti ?
\< A la situation actuelle. Eh bien,
nous ne voulons pas recommencer I
Discours de M. Caillaux au Sénat
(Officiel du 28 juin, page 1.214)
L'ENQUÊTE
SUR LES FONDS ELECTORAUX
M. ANTONY RATIER
vice-président du Sénat
qui refusa de prêter serment
devant la commisson
est condamné à 300 fr.d'anténde
M. ANTONY RATIER
pendant son interrogatoire
Phot. Matin
M. ALEXANDRE MILLERAND
la barre des témoins
(Voir en 2* page notre compte rendu)
UNE TRAGIQUE PARTIE
DE TENNIS
Le jury de la Seine acquitte
ROBERT HOFFMANN
qui frappa l'employé
de chemin de fer Beillard
ET SON FRÈRE RENÉ
qui le tua d'un coup de pieu
Le dimanche 10 mai 1925, à la fin
de l'après-midi, les frères René et
Robert Hoffmann, l'un ingénieur,
1 autre représentant de commerce,
jouaient au tennis avec quelques
amis sur un « court situé à Colom.
bes, en bordure de la rue Litolff
leurs balles, souvent, tombaient sur
les jardins voisins, cultivés par deux
Phot. Matin.
LES FRÈRES HOFFMANN
au banc des accusés
employés de chemins de fer, MM.
Beillard et Bouillé c'était l'occasion
de fréquentes disputes ce fut la cau-
se du geste dramatique qui amenait
hier René et Robert Hoffmann devant
la cour d'assises de la Seine.
Comme Beillard s'était opposé à
l'entrée des frères Hoffmann sur son
terrain, l'habituelle altercation prit
bien vite un tour de violence excep-
tionnel. Qu'y eut-il exactement ? Les
frères Hoffmann furent-ils provoqués
par des menaces ou par l'attitude des
deux employés de chemin de fer 1 Ou
bien fut-ce sans raison sérieuse que
René Hoffmann porta un formidable
ccup de bâton sur la tête de Beillard
L'instruction n'a pu éclaircir ce point
capital de la scène. Toujours est-il
dcux jours après, il décédait.
Grand et solide garçon, René Hoff-
mann, qui a gagné au front une belle
citation et la Croix de guerre, répond
clairement à l'interrogatoire du pré-
sident Flory.
Il expose les raisons psychologi-
ques du drame.
RENÉ Hoffmann. -Nos voisins étaient
de mauvais coucheurs. Ils nous trai-
taient de « sales bourgeois » et nous
reprochaient de jouer au tennis au lieu
de travailler. Nous avions des panta-
lons de flanelle blanche et des vestes
rayées. i1 n'en fallait pas plus pour
que Beillard et Bouillé nous prissent
pour des fainéants. Et cependant j'ai
toujours travaillé et si je jouais le
dimanche, c'était pour me reposer de
mon labeur de chaque jour.
René Hoffmann ne dissimule pas
son émotion.
Je regrette d'avoir tué un homme
René Hoffmann. Je regretterai toute
ma vie d'avoir tué un homme, mais je
n'ai pas voulu le tuer. J'ai agi par
réflexe, au moment où j'ai vu mon
frère Robert saisi à la gorge par Beil-
lard et ma mère menacée par Bouillé,
qui brandissait au-dessus de sa tête
un sarcloir. Perdant mon sang-froid,
j'ai arraché un pieu de Clôture et je
l'ai lancé dans la direction de Beillard.
Je l'ai frappé alors qu'il était debout.
(Voir la suite en. 3° page.)
Les découvertes archéologiques
dans l'Allier
UN NOUVEAU CITE NÉOLITHIQUE
A SAINT-NICOLAS DES BIEFS
VICHY, 23 octobre. Poursuivant, dans
l'Allier, les recherches archéologiques dont
le Matin- a signalé, hier, toute l'impor-
tance, M. le docteur Morlet a découvert
à Saint-Nicolas-des-Biefs, Il trente kilomè-
tres environ de l'endroit où il fit ses pre-
mières trouvailles, des débris vitreux, des
larmes bataviques, des pics, racloirs, ha-
ches et des fragments de vases en grès
rappelant, de manière frappante, l'indus-
trie lithique et la céramique de Ferrières-
sur-Sichon.
Une telle coïncidence conduit le docteur
Morlet à. supposer qu'on est en présence
d'une couche inédite de culture néolithique
propre au centre du pays qui devint la
Gaule et d'où elle ravonna jusqu'aux con-
trées de l'orient méditerranéen.
11 se pourrait que les découvertes du
docteur Morlet remettent en cause le pro-
blème de l'origine du verre, des briques
façonnées et de l'alphabet linéaire et de
l'orientation en Europe des grands cou-
rants de civilisation. (Maiia.)
IA LA GLOIRE DES POLYTECHNICIENS MORTS POUR LA FRANCE
Le monument qui va être inauguré aujourd'hui par M. Doumergue,
président de la République. 400 noms y sont gravés, dont le premier est
.La S. D. N. se saisit
du conflit gréco-bulgare
M. Briand.s'est concerte
avec les alliés sans perdre une heure
It présidera Le conseil exécutif
qui se réunira à Paris
lundi après-midi en session
extraordinaire
A peine informé de l'incident de
frontière gréco-bulgare, M. Aristido
Briand, président en exercice du con-
seil exécutif de la S. D. N., s'est con-
certé avec les gouvernements alliés
et notamment ceux de Londres et de
Rome. En même temps, par. la voie
diplomatique, il faisait faire d'énergi-
ques démarches à Athènes et à Sotia.
Entre temps, dès avant-hier soir,
sir Eric Drummond, secrétaire géné-
ral de la S. D. N., recevait du gouver-
nement bulgare un exposé des faits
et la demande de convoquer d'urgence
le conseil exécutif. Le télégramm0
conclut en ces termes
Le gouvernetnent bulgare a donné
l'ordre aux postes frontières bulga-
res de' ne pas s'opposer par la force
à cette invasion et les détachements
grecs purent, de cette façon, occuper
plusieurs postes bulgares dans la val-
lée de la Strouma. Leur marche en
avant continue. L'artillerie grecque a
lancé plusieors obus sur le viltage de
Petritch et la gare de Marnopolé, sur
la ligne Radomir-Petritcli. Un avion
hellénique a lancé jeudi matin plu-
sieurs bombes sur le pont, près du
village de Levounovo cinq soldats
bulgares ont été blessés.
Nous protestons avec la dernière
énergie contre cette invasion dtt ter-
ritoire d'un pays désarmé, par l'ar-
mée d'un pays raenabre de la S. D-. N.,
qui contrevient ses obligation.s pri-
mordiales. En vertu de.s articles 10
et 11 du pacte de la S. D. N. le gou-
vernement bulgare vous prie de con-
aoquer d'urgence le conseil, de la
S. D. N. pour prendre les mesure
qui s'imposent. Persuadé que le con--
seil accomplira son devoir, le gou-
vernement bulgare maintient l'ordre
donné aucc troupes btrlgarcs rle n'op-
poser aucune résistance il l'envahis-
seur du sol national.
KALKOFF,
ministre des affaires étrangères.
M. Briand jugeant que la gravité
de la situation demandait, des déci-
sions immédiates, a. aussitôt donné
son assentiment à la convocation ra-
pide du conseil en session extraordi-
naire. La réunion est fixée il lundi
dans la salle dé l'Horloge, ministère
des affaires étrangères. Elle sera
comme de coutume 'publique.
Un télégramme de M. Briand
aux gouvernements bulgareet grec
En outre, M. Briand adressait, hier
également, le télégramme suivant aux
gouvernements bulgare et grec
Le secrétaire général, agissant en
vertu de l'article 11, a convoqué le
conseil en session spéciale pour lundi
prochain à Paris.
En qualité de président du conseil
en exercice, je l'ai prié de transmet-
tre le télégramme suivant aux gou-
vernements grec et bulgare
Au cours de sa prochaine réunion,
le conseil examinera avec les repré-
sentants grecs et bulgares l'ensemole
de la question.
En attendant, je suis certafn d'in-
terpréter le désir de mes collègues en
rappelant aux deux gouvernements les
obligations qui leur incombent comme
rnembres de la Société des nations,
leurs engagements solennels en vertu
de l'article 12 de ne pas recourir à la
guerre et les graves conséquences qui,
d'après le pacte, résulteraient de leur
violation.
J'exhorte donc les deux gouverne-
ments à donner sans aucun délai des
instructions pour que, pendant l'exa-
men de leur litige par le conseil, non
seulement aucune- nouvelle Qpération
militaire ne soit entreprise, mais que
les troupes de chaque gouvernements
soient immédiatement retirées derrière
leurs frontières respectives.
Les troupes grecques continuent
leurs opérations
Hier après-midi, Ml. Briand a reçu
,,NI. Carapanos, le nouveau ministre
de Grèce à Paris ainsi que M. Mor-
fof, ministre de Bulgarie, et il a de
vive voix insisté très vivement pour
le retrait des troupes pendant la pro-
cédure de discussion devant le con-
seil. Cette insistance se comprend ai-
sément, car la situation a empiré à
la frontière. Le ministre des affaires
étrangères bulgare a adressé un nou-
veau télégramme à sir Eric Drum-
mond. Voici le texte
Faisant suite-à mon télégramme
en date d'hier, je crois devoir porter à
la connaissance du conseil de la So-
ciété des nationa, que les troupes grec-
ques ont continué les opérations, hier,
dans t'après-midi et pendant la nuit
et ont pénétré en territoire bulgare sur
un front de 52 kilomètres et de 10 ki-
lomètres de profondeur.
Nos pertes, jusqu'à présent, sont de
trois soldats tués, six soldats et un of-
ficier btessés, sept sofdats disparus
ainsi qu'un technicien grièvement
blessé parmi les habitants de Pe-
tritch, ville sans 'défense, qui a été
bombardée par l'artillerie grecque, on
note sept personnes blessées.
Au nom du gouvernements bulgare,
je renouvelle ma prière d'hier de vou-
loir bien convoquer d'urgence le con-
seil de la Société des nations,
KAKLOFF,
On ne peut-que louer la rapidité et
le soin dont a fait preuve la Société
des nations en cette grave circons-
tance.
M. Chamberlain arrivera demain
à Paris
LONDRES, 23 octobre. Dans les mi-
lieux diplomatiques de Londres, on
annonce que M. Austen'Chamberlain
quittera Londres dès demain, à des-
tination de Paris, pour prendre part
aux délibérations du conseil de'la So-
ciété des nations, convoqué à la de-
mande de M. Briand. (Matin.)
M. Steeg a quitté Bordeaux
se rendant au Maroc
LE Verdon, 23 octobre. Le cui-
rassé Voltaire, emmenant M. Steeg,
résident général de France au Ma-
roc, à Casablanca, a pris la mer ce
matin à 6 heures malgré le mauvais
L'Angleterre
gouverne les Inde
coups de canon.
.d'honneur
Sur le paquebot France, qui rame-
nait d'Amérique M. Caillaux et la
délégation /française, il y avait un
homme charmant c'est un des plus
riches princes de la terre, c'est le
maharadjah de Kapurtala. Il m'a,ou-
vert des horizons infiniment curieux
sur son pays, sur cette Inde mysté-
rieuse que l'empire britannique tient
en sa domination. Et il m'a appris la
valeur exacte, au point de vue gou-
vernemental, d'un coup de canon.
Voyons, disions-nous au maha-
radjah, les principautés indiennes
sont, en fait, des royaumes: comment
se fait-il que les princes, rejetons de
maisons souveraines, n'aient point le
titre de roi et le droit à l'appellation
de illajesté. ?
L'Angleterre, répondit avec
simplicité le prince, ne l'a pas voulu:
elle né tolère pas de, rois sous son
sceptre. Cependant, elle nous a don-
né des titres spéciaux, des titres beau-
coup plus élevés qu'aux princes or-
dinaires elle nous a donné le titre de
Exalted Highness, Altesse.Exaltée!
Ainsi, moi, je suis une Altesse Exal-
tée. I,'Angleterre a fait mieux en-
core elle a établi aux Indes toute
une hiérarchie minutieusement ré-
glée et soigneusement entretenue.
Cette hiérarchie se règle à coups de
canon.
A coups de canon ?.
Oui, à coups de canon d;hon-
neur. Les princes les plus haut pla-
cés ont droit à 21 coups, el'autres
moins élevés à 15, d'autres petits il 9..
Moi, de par la grandeur de mes .Etats
et l'ancienneté de ma lignée,, j'aurais
eu incontestablement droit «. 21. Mais
le' malheur a voulu que, lors de la
conquête des Indes, mon pays, pris
entre le royaume de Lahore et les pos-
sessions anglaises, fût engagé dans
la lutte contre l'Angleterre. Comme
sanction on m'a enlevé une partie de
mes Etats et on m'a réduit 15 .coups
de canon.
On a, en un mot, « barboté
Votre Altesse Exaltée des territoires
et six coups de canon. Et on ne
Lui rendra jamais ni les uns ni les
autres.
Pareille mésaventure a failli ar-
river i, un de mes cousins, le maha-
radjah de Baroda, qui montra quelque
mauvaise humeur, lors du couronne-
ment de S. M. Georges V. Il- pré-
tendait que l'empereur et l'impé-
ratrice des Indes se levassent à
son passage, pendant le grand défilé
et lui rendissent son salut.. « Leurs
Majestés, disait-il, se lèvent bien,
-quand elles reçoivent un ambassa-
deur et lui tendent la main nous
sommes, nous, plus que des ambas-
sadeurs. » Mais lord Curzon qui était
alors vice-roi et qui avait réglé le pro-
tocole du couronnement, ne voulut
rien entendre. Le jour de la cérémo-
nie, on vit donc ceci quand le tour
d'obédience du maharadjah de Baroda
fut venu, il se présenta tout de blanc
vêtu, sans costume d'apparat, sans
joyaux, sans décorations et passant
devant Leurs Majestés, il fit un salut
raide et hautain. Lord Curzon, qui,
en sa qualité de vice-roi, s'était pla-
cé immédiatement après Georges V,
Le maharajah de Kapurtala
se montra furieux et exigea que la
maharadjah écrivît une lettre d'excu->
ses. Celui-ci, refusa longtemps. Peuty'
être eût-il refusé toujours:; mais Ior4
Curzon le menaça de le rétrograder':
de six'coups de canon et de le ramei
ner à quinze. Il fallut bien se,
soumettre.. Baroda écrivit la lettre:;
mais il se vengea en faisant un; af-'
freux calembour :;«'Cc n'est pas, di-
sait-ii/à.un couronnement, c'est à un
çputpoimciîiejvt que' Nous avons as-
'sisté. »
Ainsi, sur le paquebot France, que
berçaient mollement les/ flots verdâ-
tres de 'l'Atlantique, devisait ce prin-
ce souriant, qui s'appeîle le mana'
radjah de Kapurtala.
Et moi, en l'écoutant, je ne pou-
vais m'empêcher ce penser que l'An-
gleterre, qui gouverne les Indes avec
des salves -d'artillerie, judicieusement
hiérarchisées, est vraiment un heureux
pays. Quel dommage que nous rte,
puissions avoir la paix au même
prix au Maroc et en Syrie nous
accorderions bien trois coups de
tromblon à Abd el Krini et deux
coups d'arquebuse il Sultan Atrache î
Stéphane Lauzanne
LA TEMPETE SOUFFLE SUR
LA MANCHE, SUR L'OCÉAN.. ET
SUR TOUTE LA FRANCE OU .DES
VICTIMES ET DES DEGATS S.O.NÏ,.
A DÉPLORER. (Voir en 3' page.)
LE^È)ÉSARMEIVIEN1:
DE L'ALLEMAGNE:-
M. von Hoesch, ambassadeur du ReicJi
.3 xe,mis à KL. Briand
une note dë'sôtf gouvernemeât
Hier •matin, vers midi, M. ,YMf
Hoesch, ambassadeur d'Allemagne à
Paris, a remis à M. Briand une.'nota.
de son gouvernement. D'après les;ren-'
seignements que nous avons pu-obt*.
nir à ce sujet, le Reicn aurait fait.CcrS,
naitre ce qu'il a déjà fait pour l'exéçu-;
tion ctes mesures de désarmement. près»,
crites par la conférence des ambâj.çao
deurs au niois de juin dernier -Ç«j
qu'il est encore prêt à faire et, enflât,
les divergences qui existent entre 1
commission de contrôle interalliée et
les autorités allemandes.
En outre, dans cette même note
vernements alliés, dont les représen-
tants se réuniront probablement mardi
prochain, le gouvernement allemand
fait une allusion discrète mais claire,.
à l'évacuation de la zone de Cologne.
évacuation dont il verrait fixer la)
date avec plaisir ».
Il senrbie pue les gouvernements al-
liés, sur la base de cette note, soient
disposés à fixer pour l'évacuation, une
date assez rapprochée, probabieniefiB
dans le courant de décembre.
PROPOS D'UN PARISIEN
Le poulet demi-deuil
Jetons, nous aussi, une fleur sur la
tombe de Mme Fillioux, cette illustre
cuisinière lyonnaise, gloire d'abord
locale et qui sut devenir universelle.
Et puis des fleurs ? Non pas. Que
signifient, pour cette renommée culi-
naire, des rosés, des œillets, des vio-
lettes de Parme Jetons des truffes,
des champignons, des bardes, des
quenelles au gratin, et du gros sel
dont elle aimait, à se servir, et qui a
tant de vertu gustative que n'a pas
le petit sel. trop civilisé.
Je me souviens. C'est Edouard
Herriot qui, le premier, me révéla le
nom de cette femme de bien. Il y
avait du mérite, car Mme Fillioux
avait été cuisinière chez un homme
politique, qui fut un des guides de
l'opportunisme. Mais la bonne table
est supérieure à la politique elle
unit les hommes d'opinions différen-
tes elle scelle les cartels qui n'ont
pas besoin, pour vivre, de congrès ni
de discours.
Quand on songe que l'alimentation
signée est une des grandes indus-
tries de la France, supérieure par le
rendement à celle de l'automobile et
de la bicyclette, on mesure quels ser-
vices nationaux peut rendre, et sans
s'en douter, une femme experte, de-
vant ses fourneaux.
Les Lyonnais élèveront, espérons-
le, un buste public à celle qui fut une
de leurs citoyennes les plus remar-
quables et les plus renommées. Ella
avait une spécialité la poularde en
demi-deuiL Aujourd'hui, la poularde
est en deuil entier. Louis Forest.
VOIR LE PR06PAMME EN S^CAGE
LUN GRAND SAVANT A PARIS
LE DOCTEUR CHAGA|
directeur de la santé publique au Brésil
lia fait hier à l'Institut Pasteuçl
une conférence sur une maladie j
qu'il découverte
Phot. Mutin,
Professeur Carlos CHAGAS
Le professeur Carlos Chagas, .di-
recteur général de la santé publique
au Brésil, directeur de l'Institut Os-
waldo Cruz, à Rio de Janeiro, analogue
notre Institut Pasteur, et représen-
tant de son pays au comité d'hygiène
de la Société des nations, vient d'arri-
ver à Paris, où il a fait, hier,
l'Institut Pasteur, une remarquable
conférence sur une maladie des régions
tropicales qu'il a découverte et dont il
a pu décrire à la fois l'agent de trans-
mission et le parasite. •
Nous l'avons interrogé, avant la séan-
ce, sur la portée de l'énergique campa-
gne d'hygiène entreprise sur ses indi-
-cations. Très modestement, il s'est
refusé à citer aucun chiffre. La ma-
ladie étant répandue dans toutes -les
campagnes de l'Amérique du Sud,
toute statistique paraîtrait démesurée.
Mais, à notre question « Que pei|«
sez-vous des instituts français anale*
gues au vôtre 1 il répond avec moin»
de réserve. ̃̃
Nous devons tout à la science îran-<;
cAfeOjj dit-iLc N'esi-ae
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