Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-06-11
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 123753 Nombre total de vues : 123753
Description : 11 juin 1924 11 juin 1924
Description : 1924/06/11 (Numéro 12893). 1924/06/11 (Numéro 12893).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k574725j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/06/2008
LE MESSAGE AUX CHAMBRES
du président de la République
M. Millerancl redevient demain
un simple citoyen
mais un citoyen laborieux
M. Millerand ré.digera ce matin
son message de démission. Il en
donnera lecture au conseil des mi-
ni5tres qui se réunira à il heures
à l'Elysée. Ce message sera com-
muniqué aux Chambres dans, l'a-
pr es-midi.
A dater de cette heure, Il.' Mil-
lerand redevieart un simple ci-
toyen.
C'est probablernent dans la four-
née de demain jeudi qu'il ira s'ins-
taller dans': sa maison de Versail-
les, car il ri'a point d'appartement
à Paris.
On a raconté qu'il aiàtt d'avance
loué deux appartements avenue de
Villiers. Ce n'est pas exact. Il a
cédé-à à son ami, M. Persil, celui
qu'il occupait avenue de Villars
il n'a conservé au rez-de-chaussée
de cet immeuble que trois pièces
dont il se servira comme bureaux.
fd était intéressant de savoir
queUe va être l'existence du chef
d'Etat que la volonté de la majo-
rité a.obliqè à se démettre. AI. Mil-
lerand nc désire pas reparaître
aussitôt sur la scène politique.
Néanmoins, il répondra sans au-
cun doute au premier appel du
corps électoral.
Est outre, il reparaîtra ait Palais
sans délai et il s'en fait une fête.
M. Millerand, d1irant de nomb.reu-
ses années, a exercé avec passion
son m'étier d'avocat; il le repren-
dr'a sans tarder, car il estime qu'il
doit mener 1a vie d'un citoyen la-
bor'ieux et qu'iI serait absurde de
se confiner dans fine inaction qui;
répugne à son caractère'.
Nous pouvons dire que rien ne
serait plus (aux que de 'parler
d'une retraite de M. Millerand.
Au barreau camme au Parle-
ment, on le reverra d'ici peu.
J. S.
Notez sur vos tablettes '<{
que notre prochain
«aura lieu Samedi 14 juin
à 9 heures du soir
VOIR EN DEUXIÈME PAGE
» LE PROGRAMME DU CONCERT
Les pertes des Allemands
qui spéculent sur le franc
• Berlin, 10 juin. On évalue à 300
millions de marks-or les pertes occa-
sionnées aux milieux économiques
allemands par leur spéculation sur le
franc. (Bavas.)
Une semaine historique
MARDI. Le cabinet
J tt d« Ji Chambra Si lo veto dri la
la P& fe jj' Jl, J^-fe"??
chef de l'Etat.
JEUDI. Réunion plérù&re des
gauches au Luxembourg.
Vendredi. Assemblée nati»-
nate a Versailles.
SAMEDI. Transmission des
pouvoir» présidentiels.
Dimanche. Fonnation du
( nouveau mmuiete.
Nous avons publié ce tableau dans
notre numéro de, lundi 9 < juin. Les
événements se déroutent de la façon
que le Matin avait prévue.
L'embolie des Champs-Elysées
MM. Guicbard et Ringel
spécialistes de la circulation, nous
annoncent qu'il y sera bientôt
remédie
L'avenue des Champs-Elysées est
la plus large de Paris et les voitures
ont toute In pince voulpe pour y rou-
ler il l'aise. C'est pourquoi l'on s'est
ingénié à la rétrécir par des règle-
ments. étroits. On a d'abord par-
tagé la chaussée en quatre pistes
délimitées par trois lignes de refu-
ges ornés d'élégants lampadaires.
Les deux pistes centrales ont été ré-
servées aux véhicules à moteurs,
avec défense expresse de s'en
écarter d'un pouce car il convient de
protéger les, voitures plus fragiles
nacres à chevaux et autobus.;
C'est sagement décrété aussi voit-
on, à certaines heures de la journée,
les automobiles serrées, coincées, en-
tassées de la Concorde à l'Etoile,
commé un troupeau de boeufs diri-
gés vers l'abattoir, et sur les flancs
se bnladent et gambadent de rares
autobus. Quant aux fiacres de notre
jeunesse, il y a beau temps qu'ils
n'existent plus.
Et ies malheureux chauffeurs cor-
nent, pétaradent, enfument l'atmos-
phère, sous l'çeil sévère des agents
de la circulation qui contiennent tous
ces chevaux-vapeur, sous la menace
de leur bâton blanc.
Ça ne peut pas durer. Nous avons
donc été voir ,MM. Paul Guichard,
directeur de la police municipate, et
Ringel, chef des services de la cir-
culation.
Ils n'avaient pas attendu notre vi-
site et ils nous ont indiqué les mo-
difications qu'ils envisagent. Ils veu-
lent rendre le libre parcours de la.
chaussée entière aux chauffeurs de
toutes catégories. Ce serait chose
faite si ne s'était posé le problème
des innombrables autos qui station-
nent devant les grands hôtels et les:
maisons, de commerce alignés %ur
chaque côté du Rond-Point à l'Etoile.
La chose est compliquée. On nous
a promis, néanmoins, qu'une solu-
,lion, était proche. Enregistrons cette
déclaration et faisons confiance aux
maîtres de la circulation dans Paris
auprès desquels l'étranger yient
prendre des leçons..
Les gauches Vont emporté
dans les deux Assemblées
UNE SÉANCE SANS PRÉCÉDENT AU PALAIS-BOURBON
Là Chambre a voté
par 327 voix contre 217
l'ajournement
de l'interpellation Reibel
Le Sénat a 'voté
par 15 4 voix contre 144
l'ajournement
de l'interpellation Chéron
M. CHARLES REIBEL
qui devait interpeller à lit Chambre
et eut la parole dans la discussion
sur l'ajournement
Une séance rappelant un peu cer-
taines séances de la Convention.
La salle et l'hémicycle sont com-
bles.' La Montagne est la, à la fois
silencieuse et résolue. Elle a, depuis
huit jours, décidé de voter la dé-
chéance du chef de l'Etat. Elle a, de-
puis le matin, décidé de la voter sans
explications. Elle sait qu'elle a pour
elle le nombre. Et c'est tout ce qui
importe. Même les vingt-six hébertis-
tes, qui siègent en haut de l'extrême-
gauche d'où ils guettent la majorité,
ont promis que les choses se passe-,
raient dans le calme.
Un peu avant que la séance soit ou-
verte, le ministère fait son entrée.
C'est le dernier ministère girondin.
ii connaît son sort et le sort réservé
à l'homme qu'il va défendre^ -Mais il
vient accomplir un devoir d'amitié,
d'honnêteté, de fidélité et il s'avance
avëc une bravoure Souriante vers le
banc des ministres. C'est le propre
de la Gironde, si elle ne trouve pas
toujours dans son sein des hommes
pcur commander, d'en trouver pour
se sacrifier.
Un coup de sonnette. Le président
Painlevé prononce les paroles sacra-
mentelles
La parole est à M. le président
du conseil pour donner lecture d'un
message de M. le président de la Ré-
publique.
M. François-Marsal lit ce message
à voix claire et haute. Sur les bancs
de la majorité, pas une interruption,
pas une manifestation. Par quatre
fois, la minorité se dressera et bat-
tra des mains. Mais sur les bancs de
la Montagne, rien que le silence. On
écoute figé. Quan,d la phrase finale
retentit « L'heure est venue pour le
Parlernent de prendre ses responsa-
bilités. un membre à mi-voix dit
« Oui, nous les prendrons. » Mais lés
bras des chefs de gauche se sont le-
lés, rappelant le serment de silence.
Et le serment est tenu.
M. Charles Reibel monte à la tri-
bune.' Il y restera plus d'une heure.
Réglementairement, il n'eût dû y
rester que cinq minutes, mais le pré-
sident Painlevé a eu une parole de gé-
nérosité
L'orateur, a-t-il prononcé, par-
lera jusqu'au bout.
On écoute M. Reibel comme on
a écouté le message. Chose étrange,
sa voix est la même que celle de
l'homme qu'il défend. C'est le même
M. FRANÇOIS=MARSAL
président du conseil
ton lent et un peu, grasseyant. C'est
le même martellement des phrases.
On croirait, en fermant les yeux, en-
tendre M. Millerandi Il cite des tex-
tes., Il presse, il argumente. Il dit
que ce qu'on ne pardonne pas au
chef de l'Etat, c'est d'avoir bravé
Moscou, et sauvé la Pologne. Il est
véhément et précis. La gauche se
tait toujours.
Mais soudain, voici qu'un député,
venu du dehors, gravit quatre à qua-
tre les gradins, en tenant un papier
il la main. Il prononce il voix basse
quelques mots. Ces mots parvien-
nent jusqu'aux tribunes de la presse.
On entend
Le Sénat s'est ajourné. Qua-
torze voix de majorité.
Alors, il y a comme un voile qui se
dcchire et le décor change. La majo-
rité tout entière s'est dressée. Elle
bat des mains.'Elle acclame. Sans
doute, elle attendait cette nouvelle
conimé •' à- Rorne,
dans les jeux du Cirque, que César
eu', levé la main, pour permettre la
mise à,mort.
Des bouillonnements, à partir de
cette minute fatidique, agiteront
l'assemblée. Ils iront en croissant,
telle une mer qui déferle. Des inter-
ruptions se croiseront. Des alterca-
tions se produiront de banc à banc.
Kt auand M. Reibel descendra de la
M. EDOUARD HERRIOT
autour de/Il motion d'qiournement
de l'inlerpellation Ueibclâla Chambre
tribune l'orage grondera dans toute
son intensité.
M. François-Marsal le calmera
pendant quelques instants, quand,
accomplissant le devoir de sa charge,
il fera la déclaration attendue du gou-
vernement. Mais sur les bancs de la
M. JEAN FABRY
dont l'intervention à la tribune fut
amenée par les attaques de M. Re-
la personne du président de la Répu-
blique.
Montagne, on aligne déjà les boîtes
de bulletins et des mains fiévreuses
en manipulent les couvercles.
Aux voix Aux voix comman-
de la majorité.
Va-t-on voter immédiatement ?
Non, car le règlement veut qu'au
moins deux membres de l'Assemblée
se soient fait entendre. Et le chef du
gouvernement n'est pas compté
comme,tel.
La parole est à M. Renaud
Jean, annonce le président.
M. Renaud J'ean est un des vingt-
six communistes. Il a au moins le
mérite de ne pas mâcher les mots et
de. ,dire les choses telles que ses
amis les voient»
Nous nous associons, fait-il, à
l'exécution de M. Millerand.
Le président le rappelle à l'ordre.
Mais la tempêfe bat son plein. Sur
les travées d'en haut, à l'extrême
gauche, l'Internationale résonne. Les
violences et les passions bouillonnent
et débordent. En vain M. Jean Fa-
bry proteste de son banc de ministre
et veut parler. Il doit se hisser à la
tribune. Il dit, de là-haut, des choses
qu'on n'entend pas. On n'entend que
le citoyen Cachin, qui de sa place,
crie dans l'ouragan déchaîné
M. PAUL FAliNLtVK
président de la Chambre
Millerand est le plus ignoble
des traîtres. Il mérite d'être mis à
la porte à coups de pied.
Penché du haut de la tribune, M.
Jean Fabry continue à jeter dans la
fournaise des paroles que nul ne sai-
sit sauf la dernière qui résonne
entre deux rafales « .la sale beso-
gpe que vous faites. »
Herriot Herriot crie la mino-
rité, qui entend que le chef des gau-
ches parle. Mas le chef des gauches,
lui, entend ne rien dire. Obstinément,
les- bras croisés, la tête haute, il se
tait.
Alors, c'est le vote et c'est la fin.
Par 327 voix contre 217 l'Assemblée
vote la motion préjudicielle La
Chambre, résolue à ne pas entrer en
relations avec un ministère qui, par
sa composition, est la négation des
dtoits du Parlement. » Uné clameur
de triomphe accueille le résultat.
« Démission Démission » vocifère
la majorité.
La 'Montagne avait sa victoire.
Elle avait abattu le chef de l'Etat.
Stéphane Lauzanne.
AVANT LA SÉANCE
De mémoire de parlementaire
et ceci n'est pas une vaine formule
jamais on ne vit au Palais-Bourbon
pareille affluence. Et. nous n'exugé-
rons pas en parlant d'affluence, c'est
cohue qu'il faudrait dire.
Dès 14 heures, une foule compacte
où domine l'élément féminin envahit
les grilles du Quai-d'Orsay. Cette va-
gue humaine arrêtée aux portes du
palais grossit de minute en minute,
puis le flot déferle et vient s'écraser
dans la rototiçle jusqu'à l'entrée du
salon de la Paix.
L'accès des couloirs devient diffici-
le, impossible. Les députés et les per-
sonnes que leur devoir appelle dans
le Palais ne peuvent pénétrer, et il
faut « jouer des coudes » pour re
frayer un passage a. travers cette
masse profonde. Les députés protes-
tent. Les questeurs ils sonl jeunes
et ne savent pas sont débordés.
Ils voudraient bien faire refouler ce
flot- humain dans la cour du Quai-
d'Orsay déjà encombrée d'autos. Le
tiot résiste. Devra-t-on aller chercher
la garde pour faire évacuer celte ro-
tonde où tout il l'heure vont défiler le
président de la Chambre et son es-
corte ?
Quant au salon de la Paix, n'en
parlons pas et renonçons il décrire
l'encombrement de cette salle, son
1
M. RENAUD JEAN
qui eut la parole
Qu nom du parti communiste
agitation, son brouhaha et sa physio-
nomie de grand jour de foire de pro-
vince.
Et cette agitation avait com-
mencé à se manifester dès la mati-
née où, dans les couloirs déjà bon-
dés, on attendait la décisior. des
membres du cartel des gauches réu-
nis pour arrêter leur attitude dans là
bataille présidentielle qui allait se li-
vrer l'après-midi.
(Voir la suite en 20 page)
Le ministère François-Marsal restera en fonctions
jusqu'à ce que les pouvoirs présidentiels aient été
transmis au successeur de M. Millerand
v
LA DEMISSION DE M. MILLERAND
sera officielle
Le président du conseil s'est r.endu aoec les ministres à YElysée
pour mettre le président de la République au courant de ce qui s'était
passé au Parlement.
M. Millerand a vivement remercié M. François-Marsal et ses <
collègues du concours qu'ils lui avaient apporté pour la déf ense de
> la Constitution.. ii
Les ministres ayant offert leur démission, M. Millerand a ré- <
j pondu que devant Ie compte rendu des séances des deux Cham-
> bres que venait de lui f aire le président °du conseil, il avait résolu
de se retirer.
Il a demandé en conséquence au cabinet de bien vouloir de-
meurer en fonctions. (l). «
Le conseil des mmisfres se réunira demain matin mercreîl.
La' décision du président de la République sera portée à h
l connaissance des deux Chambres au début de leur séance de [après-
M. MILLERAND .REMERCIE
LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT
Au cours 3e la visite qu'ils orS rendue au président de la
> République après la séance de la Chambre, M. Millerand a remer-
cié en ces termes les membres du gouvernement,
Laissez-moi vous exprimer du fond du cœur ma gratitude.
Avec une spontanéité émouvante, vous vous êtes rangés autour
) de notre ami François-Niarsal moins encore pour apporter votre té-
moignage à un président dont presque tous vous aviez été les colla-
borateurs, que pour garantir la Constitution d'une atteinte menaçante
pour le régime lui-même. |
Si, malgré vos efforts et ceux des républicains clairvoyants, le
Parlemeat a fermé l'oreille à nos avertissements, le pays les a en- 'ci!'1'
tendùs.
L'exemple de fermenté, de courage, d'attachement aux lois que ,9\
vous venez de donner, ne sera pas perdu. Dans ce pays de bon <|t
seris, l'important est d'avoir raison. Nous prouvons sans inquiétude
attendre l'avenir. (NOTE OFFlCIELI,È). f
(1) En effet, en vertu de l'article 7 de la loi constitutionnelle «
du 25 février '1375 « Dans l'intervalle, le conseil des ministres',
est investi du pçuvoir exécutif. » cg
1 L'assassinat du gargoB de bureau
M. Louis Boulay aurait été tué
non loin du bureau de poste
de la rue d'Amsterdam
L'inspecteur principal Bethuelpour-
suivant son enquête sur la mort mys-
térieuse de M. Louis Boulay, dont le
cadavre fut découvert au bois de
Boulogne a appris de certains té-
moins que ie garçon de bureau por-
fait souvent des paris aux courses
ou ceux de diverses personnes, il des
intermédiaires » qui tiennent leurs
discrètes assises dans des élahlisse-
iv.rnls du quartier de la gare ouint-
Le vieillard n'a-t-il pns pu suivre
ceux qui devaient l'assommer dans
un endroit où il croyait trouver l'un
de ces « intermédiaires ? 2
Autre hypothèse le vieux garçon
de bureau n'a-t-il pas été attire dans
un guet-apens par des individus as-
sez au courant de ses .occupations
pour savoir qu'il était fréquemment
chargé par ses patrons de laire.d'im-
portants encaissements dans les
banques ? Il convient de remarquer,
toutefois, que les bandits s'étaient
trompés, Ils n'avaient point su que la
veille il avait fait un encaissement
de 5.000 francs et que, dans cet
après-midi du 30 m'ai, il devait en
faire un de 10.000 francs.
Troisième hypothèse enfin, d'un
naturel très obligeant, M. Boulay,
suggèrent certains, n'aùrait-il pas
accepté de descendre dans un sous-
Sol, sollicité par queique individu
qu'il connaissait plus ou moins, pour
prêter la main pour quelque travail ?
Quoi qu'il en soit, tout, dans l'état
actuel de l'enquête, permet 'd'admet-
tre que NI. Boulay dut être assassiné
très peu de temps après sa sortie du
l'Urcau de poste. Les investigations
policières ont été dirigées nier en
conséquence.
Les timbres-poste
Signalons, d'autre part. le fait sui-
vant un ouvrier métallurgiste tra-
vaillant dans une usine de Boulogne
est venu déposer hier matin, au com-
missariat de cette ville, qu'un indi-
vidu de la région avait, ces jours
derniers, offert à l'un de ses cama-
rades de lui céder pour 10 francs de
tmibres-posie.
On sait que l'infortuné garçon de
bureau avait été chargé, le jour de
:a disparition, d'acheter i la poste
de la rue d'Amsterdam pour 100 fr.
de timbres achat qu'il avait vrai-
semblablement effectué.
Or, ces timbres n'ont pas été re-
trouvés.
Que vaut le témoignage de Boulo-
gne dans l'enquête actuelle ?
Après le raid mémorable
du lieutenant Pelletier d'Oisy
Les félicitations
de l'aviation française
M. Laurent Eynac a adressé le té-
légramme suivant à Pelletier d'Oisy,
à Tokio
L'aéronautique apprend avec en-
thousiasme votre arrivée Tokio.
Vous venez d'écrire, avec Besin, la
plus magnifique page la gloire de
l'aviation française.
Je vous félicite de tout cœur,
Laurent Eynac
Les aviateurs 'américains continuent
leur voyage
Hong-Konc, 10 juin.; -»- Les aviar
teurs américains qui ont entrepris
d'effectuer le tour du monde en avion
sont partis ce matin, à 10 b» 17, pour
Au congrès des mutilés à Arras
iê major américain Hardy
dément que les Etats-Unis
envisagent le remboursement
des dettes de guerre
Hier après-midi, h Arras, au cours
du banquent qui clôtura le congrès des
mutilés et anciens combattants,. Je
major américain Hardy, délégué il. ta
commission des sépultures américai-
nés, a déclaré en français
Je profite de l'occasion qui m'est
o([crle ici de prendre la parole pour
vous assurer que, contrairement- à ce
qu'une partie rle la présse française a
publié, nos législateurs n'ont pas un
seul instant envisagé la question du'
remboursement de nos créances de
guerre, car le budget américain S'est
soldé, la jin de l'année fiscale êeçu-
1(le, p)ar un excédent si important, que
les mêmes législateurs viennent ila
voter la diminution des impôts sur,
les reuenus modestes.
Et le général Mariaux, gouverneur
des Invalides, parlant après lui. prit
ainsi acte de cette déclaration
C'est bien le moins que, puisque
nous avons prêté œ terrain pour ,Un
but commun, on nous en paie la loca-
M. Causels, préfet du Pas-de:Cà-
lais, ainsi qu'on le verra en dernière
heure, enregistra, lui aussi, au milieu
des ovation, l'affirmation du délégué
américain.
Le professeur Poussepp enlève an lobe
du cerveau sans danger pour le patient
Le' professeur Poussepp, directeur de
l'Institut français d'Esthonie à Dorpat
(Tartu), a fait une conférence à la
faculté de médecine de Paris sur les
tumeurs du cerveau.
Le professeur Poussepp a montré à
l'assistance, à l'aide d'un film cinéma-
tographique, comment il arrivé par
une technique hardie et perfectionnée
qui lui est personnelle à enlever en to-
talité des tumaurs du cerveau situées
dans les lobes frontaux.
LE MILLION
DU"SVÎÂTIN"
®®S1
Si vous n'êtes pas encore U- »
tulaire d'un numéro du rt MIL--
,LION s, il vous suffira de vous
abonner au « MATIN ou, de
réclamèr une carte de lecteur
par l'intermédiaire de votre
marchand habituel.
Les abonnés et lecteurs nou-
» veaux seront classés par grou-
pes de 600 et se verront attri-
tuer des valeurs à lots côrres-
pondant à leurs groupes.:
Un accroissement du nombre
« de nos abonnés et lecteurs ne
viendra en rien diminuer la,
part de nos abonnés et lecteurs
actuels, car nous augmenterons
§ proportionnellement la somme
de 750.000 francs que nous
a avons mise à leur disposition.
EN QUATRIEME PAGE
Les Mille et un Matins Les oebç
bqdqueis. par Georges Pourcelt
du président de la République
M. Millerancl redevient demain
un simple citoyen
mais un citoyen laborieux
M. Millerand ré.digera ce matin
son message de démission. Il en
donnera lecture au conseil des mi-
ni5tres qui se réunira à il heures
à l'Elysée. Ce message sera com-
muniqué aux Chambres dans, l'a-
pr es-midi.
A dater de cette heure, Il.' Mil-
lerand redevieart un simple ci-
toyen.
C'est probablernent dans la four-
née de demain jeudi qu'il ira s'ins-
taller dans': sa maison de Versail-
les, car il ri'a point d'appartement
à Paris.
On a raconté qu'il aiàtt d'avance
loué deux appartements avenue de
Villiers. Ce n'est pas exact. Il a
cédé-à à son ami, M. Persil, celui
qu'il occupait avenue de Villars
il n'a conservé au rez-de-chaussée
de cet immeuble que trois pièces
dont il se servira comme bureaux.
fd était intéressant de savoir
queUe va être l'existence du chef
d'Etat que la volonté de la majo-
rité a.obliqè à se démettre. AI. Mil-
lerand nc désire pas reparaître
aussitôt sur la scène politique.
Néanmoins, il répondra sans au-
cun doute au premier appel du
corps électoral.
Est outre, il reparaîtra ait Palais
sans délai et il s'en fait une fête.
M. Millerand, d1irant de nomb.reu-
ses années, a exercé avec passion
son m'étier d'avocat; il le repren-
dr'a sans tarder, car il estime qu'il
doit mener 1a vie d'un citoyen la-
bor'ieux et qu'iI serait absurde de
se confiner dans fine inaction qui;
répugne à son caractère'.
Nous pouvons dire que rien ne
serait plus (aux que de 'parler
d'une retraite de M. Millerand.
Au barreau camme au Parle-
ment, on le reverra d'ici peu.
J. S.
Notez sur vos tablettes '<{
que notre prochain
«aura lieu Samedi 14 juin
à 9 heures du soir
VOIR EN DEUXIÈME PAGE
» LE PROGRAMME DU CONCERT
Les pertes des Allemands
qui spéculent sur le franc
• Berlin, 10 juin. On évalue à 300
millions de marks-or les pertes occa-
sionnées aux milieux économiques
allemands par leur spéculation sur le
franc. (Bavas.)
Une semaine historique
MARDI. Le cabinet
J tt d« Ji Chambra Si lo veto dri la
la P& fe jj' Jl, J^-fe"??
chef de l'Etat.
JEUDI. Réunion plérù&re des
gauches au Luxembourg.
Vendredi. Assemblée nati»-
nate a Versailles.
SAMEDI. Transmission des
pouvoir» présidentiels.
Dimanche. Fonnation du
( nouveau mmuiete.
Nous avons publié ce tableau dans
notre numéro de, lundi 9 < juin. Les
événements se déroutent de la façon
que le Matin avait prévue.
L'embolie des Champs-Elysées
MM. Guicbard et Ringel
spécialistes de la circulation, nous
annoncent qu'il y sera bientôt
remédie
L'avenue des Champs-Elysées est
la plus large de Paris et les voitures
ont toute In pince voulpe pour y rou-
ler il l'aise. C'est pourquoi l'on s'est
ingénié à la rétrécir par des règle-
ments. étroits. On a d'abord par-
tagé la chaussée en quatre pistes
délimitées par trois lignes de refu-
ges ornés d'élégants lampadaires.
Les deux pistes centrales ont été ré-
servées aux véhicules à moteurs,
avec défense expresse de s'en
écarter d'un pouce car il convient de
protéger les, voitures plus fragiles
nacres à chevaux et autobus.;
C'est sagement décrété aussi voit-
on, à certaines heures de la journée,
les automobiles serrées, coincées, en-
tassées de la Concorde à l'Etoile,
commé un troupeau de boeufs diri-
gés vers l'abattoir, et sur les flancs
se bnladent et gambadent de rares
autobus. Quant aux fiacres de notre
jeunesse, il y a beau temps qu'ils
n'existent plus.
Et ies malheureux chauffeurs cor-
nent, pétaradent, enfument l'atmos-
phère, sous l'çeil sévère des agents
de la circulation qui contiennent tous
ces chevaux-vapeur, sous la menace
de leur bâton blanc.
Ça ne peut pas durer. Nous avons
donc été voir ,MM. Paul Guichard,
directeur de la police municipate, et
Ringel, chef des services de la cir-
culation.
Ils n'avaient pas attendu notre vi-
site et ils nous ont indiqué les mo-
difications qu'ils envisagent. Ils veu-
lent rendre le libre parcours de la.
chaussée entière aux chauffeurs de
toutes catégories. Ce serait chose
faite si ne s'était posé le problème
des innombrables autos qui station-
nent devant les grands hôtels et les:
maisons, de commerce alignés %ur
chaque côté du Rond-Point à l'Etoile.
La chose est compliquée. On nous
a promis, néanmoins, qu'une solu-
,lion, était proche. Enregistrons cette
déclaration et faisons confiance aux
maîtres de la circulation dans Paris
auprès desquels l'étranger yient
prendre des leçons..
Les gauches Vont emporté
dans les deux Assemblées
UNE SÉANCE SANS PRÉCÉDENT AU PALAIS-BOURBON
Là Chambre a voté
par 327 voix contre 217
l'ajournement
de l'interpellation Reibel
Le Sénat a 'voté
par 15 4 voix contre 144
l'ajournement
de l'interpellation Chéron
M. CHARLES REIBEL
qui devait interpeller à lit Chambre
et eut la parole dans la discussion
sur l'ajournement
Une séance rappelant un peu cer-
taines séances de la Convention.
La salle et l'hémicycle sont com-
bles.' La Montagne est la, à la fois
silencieuse et résolue. Elle a, depuis
huit jours, décidé de voter la dé-
chéance du chef de l'Etat. Elle a, de-
puis le matin, décidé de la voter sans
explications. Elle sait qu'elle a pour
elle le nombre. Et c'est tout ce qui
importe. Même les vingt-six hébertis-
tes, qui siègent en haut de l'extrême-
gauche d'où ils guettent la majorité,
ont promis que les choses se passe-,
raient dans le calme.
Un peu avant que la séance soit ou-
verte, le ministère fait son entrée.
C'est le dernier ministère girondin.
ii connaît son sort et le sort réservé
à l'homme qu'il va défendre^ -Mais il
vient accomplir un devoir d'amitié,
d'honnêteté, de fidélité et il s'avance
avëc une bravoure Souriante vers le
banc des ministres. C'est le propre
de la Gironde, si elle ne trouve pas
toujours dans son sein des hommes
pcur commander, d'en trouver pour
se sacrifier.
Un coup de sonnette. Le président
Painlevé prononce les paroles sacra-
mentelles
La parole est à M. le président
du conseil pour donner lecture d'un
message de M. le président de la Ré-
publique.
M. François-Marsal lit ce message
à voix claire et haute. Sur les bancs
de la majorité, pas une interruption,
pas une manifestation. Par quatre
fois, la minorité se dressera et bat-
tra des mains. Mais sur les bancs de
la Montagne, rien que le silence. On
écoute figé. Quan,d la phrase finale
retentit « L'heure est venue pour le
Parlernent de prendre ses responsa-
bilités. un membre à mi-voix dit
« Oui, nous les prendrons. » Mais lés
bras des chefs de gauche se sont le-
lés, rappelant le serment de silence.
Et le serment est tenu.
M. Charles Reibel monte à la tri-
bune.' Il y restera plus d'une heure.
Réglementairement, il n'eût dû y
rester que cinq minutes, mais le pré-
sident Painlevé a eu une parole de gé-
nérosité
L'orateur, a-t-il prononcé, par-
lera jusqu'au bout.
On écoute M. Reibel comme on
a écouté le message. Chose étrange,
sa voix est la même que celle de
l'homme qu'il défend. C'est le même
M. FRANÇOIS=MARSAL
président du conseil
ton lent et un peu, grasseyant. C'est
le même martellement des phrases.
On croirait, en fermant les yeux, en-
tendre M. Millerandi Il cite des tex-
tes., Il presse, il argumente. Il dit
que ce qu'on ne pardonne pas au
chef de l'Etat, c'est d'avoir bravé
Moscou, et sauvé la Pologne. Il est
véhément et précis. La gauche se
tait toujours.
Mais soudain, voici qu'un député,
venu du dehors, gravit quatre à qua-
tre les gradins, en tenant un papier
il la main. Il prononce il voix basse
quelques mots. Ces mots parvien-
nent jusqu'aux tribunes de la presse.
On entend
Le Sénat s'est ajourné. Qua-
torze voix de majorité.
Alors, il y a comme un voile qui se
dcchire et le décor change. La majo-
rité tout entière s'est dressée. Elle
bat des mains.'Elle acclame. Sans
doute, elle attendait cette nouvelle
conimé •' à- Rorne,
dans les jeux du Cirque, que César
eu', levé la main, pour permettre la
mise à,mort.
Des bouillonnements, à partir de
cette minute fatidique, agiteront
l'assemblée. Ils iront en croissant,
telle une mer qui déferle. Des inter-
ruptions se croiseront. Des alterca-
tions se produiront de banc à banc.
Kt auand M. Reibel descendra de la
M. EDOUARD HERRIOT
autour de/Il motion d'qiournement
de l'inlerpellation Ueibclâla Chambre
tribune l'orage grondera dans toute
son intensité.
M. François-Marsal le calmera
pendant quelques instants, quand,
accomplissant le devoir de sa charge,
il fera la déclaration attendue du gou-
vernement. Mais sur les bancs de la
M. JEAN FABRY
dont l'intervention à la tribune fut
amenée par les attaques de M. Re-
la personne du président de la Répu-
blique.
Montagne, on aligne déjà les boîtes
de bulletins et des mains fiévreuses
en manipulent les couvercles.
Aux voix Aux voix comman-
de la majorité.
Va-t-on voter immédiatement ?
Non, car le règlement veut qu'au
moins deux membres de l'Assemblée
se soient fait entendre. Et le chef du
gouvernement n'est pas compté
comme,tel.
La parole est à M. Renaud
Jean, annonce le président.
M. Renaud J'ean est un des vingt-
six communistes. Il a au moins le
mérite de ne pas mâcher les mots et
de. ,dire les choses telles que ses
amis les voient»
Nous nous associons, fait-il, à
l'exécution de M. Millerand.
Le président le rappelle à l'ordre.
Mais la tempêfe bat son plein. Sur
les travées d'en haut, à l'extrême
gauche, l'Internationale résonne. Les
violences et les passions bouillonnent
et débordent. En vain M. Jean Fa-
bry proteste de son banc de ministre
et veut parler. Il doit se hisser à la
tribune. Il dit, de là-haut, des choses
qu'on n'entend pas. On n'entend que
le citoyen Cachin, qui de sa place,
crie dans l'ouragan déchaîné
M. PAUL FAliNLtVK
président de la Chambre
Millerand est le plus ignoble
des traîtres. Il mérite d'être mis à
la porte à coups de pied.
Penché du haut de la tribune, M.
Jean Fabry continue à jeter dans la
fournaise des paroles que nul ne sai-
sit sauf la dernière qui résonne
entre deux rafales « .la sale beso-
gpe que vous faites. »
Herriot Herriot crie la mino-
rité, qui entend que le chef des gau-
ches parle. Mas le chef des gauches,
lui, entend ne rien dire. Obstinément,
les- bras croisés, la tête haute, il se
tait.
Alors, c'est le vote et c'est la fin.
Par 327 voix contre 217 l'Assemblée
vote la motion préjudicielle La
Chambre, résolue à ne pas entrer en
relations avec un ministère qui, par
sa composition, est la négation des
dtoits du Parlement. » Uné clameur
de triomphe accueille le résultat.
« Démission Démission » vocifère
la majorité.
La 'Montagne avait sa victoire.
Elle avait abattu le chef de l'Etat.
Stéphane Lauzanne.
AVANT LA SÉANCE
De mémoire de parlementaire
et ceci n'est pas une vaine formule
jamais on ne vit au Palais-Bourbon
pareille affluence. Et. nous n'exugé-
rons pas en parlant d'affluence, c'est
cohue qu'il faudrait dire.
Dès 14 heures, une foule compacte
où domine l'élément féminin envahit
les grilles du Quai-d'Orsay. Cette va-
gue humaine arrêtée aux portes du
palais grossit de minute en minute,
puis le flot déferle et vient s'écraser
dans la rototiçle jusqu'à l'entrée du
salon de la Paix.
L'accès des couloirs devient diffici-
le, impossible. Les députés et les per-
sonnes que leur devoir appelle dans
le Palais ne peuvent pénétrer, et il
faut « jouer des coudes » pour re
frayer un passage a. travers cette
masse profonde. Les députés protes-
tent. Les questeurs ils sonl jeunes
et ne savent pas sont débordés.
Ils voudraient bien faire refouler ce
flot- humain dans la cour du Quai-
d'Orsay déjà encombrée d'autos. Le
tiot résiste. Devra-t-on aller chercher
la garde pour faire évacuer celte ro-
tonde où tout il l'heure vont défiler le
président de la Chambre et son es-
corte ?
Quant au salon de la Paix, n'en
parlons pas et renonçons il décrire
l'encombrement de cette salle, son
1
M. RENAUD JEAN
qui eut la parole
Qu nom du parti communiste
agitation, son brouhaha et sa physio-
nomie de grand jour de foire de pro-
vince.
Et cette agitation avait com-
mencé à se manifester dès la mati-
née où, dans les couloirs déjà bon-
dés, on attendait la décisior. des
membres du cartel des gauches réu-
nis pour arrêter leur attitude dans là
bataille présidentielle qui allait se li-
vrer l'après-midi.
(Voir la suite en 20 page)
Le ministère François-Marsal restera en fonctions
jusqu'à ce que les pouvoirs présidentiels aient été
transmis au successeur de M. Millerand
v
LA DEMISSION DE M. MILLERAND
sera officielle
Le président du conseil s'est r.endu aoec les ministres à YElysée
pour mettre le président de la République au courant de ce qui s'était
passé au Parlement.
M. Millerand a vivement remercié M. François-Marsal et ses <
collègues du concours qu'ils lui avaient apporté pour la déf ense de
> la Constitution.. ii
Les ministres ayant offert leur démission, M. Millerand a ré- <
j pondu que devant Ie compte rendu des séances des deux Cham-
> bres que venait de lui f aire le président °du conseil, il avait résolu
de se retirer.
Il a demandé en conséquence au cabinet de bien vouloir de-
meurer en fonctions. (l). «
Le conseil des mmisfres se réunira demain matin mercreîl.
La' décision du président de la République sera portée à h
l connaissance des deux Chambres au début de leur séance de [après-
M. MILLERAND .REMERCIE
LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT
Au cours 3e la visite qu'ils orS rendue au président de la
> République après la séance de la Chambre, M. Millerand a remer-
cié en ces termes les membres du gouvernement,
Laissez-moi vous exprimer du fond du cœur ma gratitude.
Avec une spontanéité émouvante, vous vous êtes rangés autour
) de notre ami François-Niarsal moins encore pour apporter votre té-
moignage à un président dont presque tous vous aviez été les colla-
borateurs, que pour garantir la Constitution d'une atteinte menaçante
pour le régime lui-même. |
Si, malgré vos efforts et ceux des républicains clairvoyants, le
Parlemeat a fermé l'oreille à nos avertissements, le pays les a en- 'ci!'1'
tendùs.
L'exemple de fermenté, de courage, d'attachement aux lois que ,9\
vous venez de donner, ne sera pas perdu. Dans ce pays de bon <|t
seris, l'important est d'avoir raison. Nous prouvons sans inquiétude
attendre l'avenir. (NOTE OFFlCIELI,È). f
(1) En effet, en vertu de l'article 7 de la loi constitutionnelle «
du 25 février '1375 « Dans l'intervalle, le conseil des ministres',
est investi du pçuvoir exécutif. » cg
1 L'assassinat du gargoB de bureau
M. Louis Boulay aurait été tué
non loin du bureau de poste
de la rue d'Amsterdam
L'inspecteur principal Bethuelpour-
suivant son enquête sur la mort mys-
térieuse de M. Louis Boulay, dont le
cadavre fut découvert au bois de
Boulogne a appris de certains té-
moins que ie garçon de bureau por-
fait souvent des paris aux courses
ou ceux de diverses personnes, il des
intermédiaires » qui tiennent leurs
discrètes assises dans des élahlisse-
iv.rnls du quartier de la gare ouint-
Le vieillard n'a-t-il pns pu suivre
ceux qui devaient l'assommer dans
un endroit où il croyait trouver l'un
de ces « intermédiaires ? 2
Autre hypothèse le vieux garçon
de bureau n'a-t-il pas été attire dans
un guet-apens par des individus as-
sez au courant de ses .occupations
pour savoir qu'il était fréquemment
chargé par ses patrons de laire.d'im-
portants encaissements dans les
banques ? Il convient de remarquer,
toutefois, que les bandits s'étaient
trompés, Ils n'avaient point su que la
veille il avait fait un encaissement
de 5.000 francs et que, dans cet
après-midi du 30 m'ai, il devait en
faire un de 10.000 francs.
Troisième hypothèse enfin, d'un
naturel très obligeant, M. Boulay,
suggèrent certains, n'aùrait-il pas
accepté de descendre dans un sous-
Sol, sollicité par queique individu
qu'il connaissait plus ou moins, pour
prêter la main pour quelque travail ?
Quoi qu'il en soit, tout, dans l'état
actuel de l'enquête, permet 'd'admet-
tre que NI. Boulay dut être assassiné
très peu de temps après sa sortie du
l'Urcau de poste. Les investigations
policières ont été dirigées nier en
conséquence.
Les timbres-poste
Signalons, d'autre part. le fait sui-
vant un ouvrier métallurgiste tra-
vaillant dans une usine de Boulogne
est venu déposer hier matin, au com-
missariat de cette ville, qu'un indi-
vidu de la région avait, ces jours
derniers, offert à l'un de ses cama-
rades de lui céder pour 10 francs de
tmibres-posie.
On sait que l'infortuné garçon de
bureau avait été chargé, le jour de
:a disparition, d'acheter i la poste
de la rue d'Amsterdam pour 100 fr.
de timbres achat qu'il avait vrai-
semblablement effectué.
Or, ces timbres n'ont pas été re-
trouvés.
Que vaut le témoignage de Boulo-
gne dans l'enquête actuelle ?
Après le raid mémorable
du lieutenant Pelletier d'Oisy
Les félicitations
de l'aviation française
M. Laurent Eynac a adressé le té-
légramme suivant à Pelletier d'Oisy,
à Tokio
L'aéronautique apprend avec en-
thousiasme votre arrivée Tokio.
Vous venez d'écrire, avec Besin, la
plus magnifique page la gloire de
l'aviation française.
Je vous félicite de tout cœur,
Laurent Eynac
Les aviateurs 'américains continuent
leur voyage
Hong-Konc, 10 juin.; -»- Les aviar
teurs américains qui ont entrepris
d'effectuer le tour du monde en avion
sont partis ce matin, à 10 b» 17, pour
Au congrès des mutilés à Arras
iê major américain Hardy
dément que les Etats-Unis
envisagent le remboursement
des dettes de guerre
Hier après-midi, h Arras, au cours
du banquent qui clôtura le congrès des
mutilés et anciens combattants,. Je
major américain Hardy, délégué il. ta
commission des sépultures américai-
nés, a déclaré en français
Je profite de l'occasion qui m'est
o([crle ici de prendre la parole pour
vous assurer que, contrairement- à ce
qu'une partie rle la présse française a
publié, nos législateurs n'ont pas un
seul instant envisagé la question du'
remboursement de nos créances de
guerre, car le budget américain S'est
soldé, la jin de l'année fiscale êeçu-
1(le, p)ar un excédent si important, que
les mêmes législateurs viennent ila
voter la diminution des impôts sur,
les reuenus modestes.
Et le général Mariaux, gouverneur
des Invalides, parlant après lui. prit
ainsi acte de cette déclaration
C'est bien le moins que, puisque
nous avons prêté œ terrain pour ,Un
but commun, on nous en paie la loca-
M. Causels, préfet du Pas-de:Cà-
lais, ainsi qu'on le verra en dernière
heure, enregistra, lui aussi, au milieu
des ovation, l'affirmation du délégué
américain.
Le professeur Poussepp enlève an lobe
du cerveau sans danger pour le patient
Le' professeur Poussepp, directeur de
l'Institut français d'Esthonie à Dorpat
(Tartu), a fait une conférence à la
faculté de médecine de Paris sur les
tumeurs du cerveau.
Le professeur Poussepp a montré à
l'assistance, à l'aide d'un film cinéma-
tographique, comment il arrivé par
une technique hardie et perfectionnée
qui lui est personnelle à enlever en to-
talité des tumaurs du cerveau situées
dans les lobes frontaux.
LE MILLION
DU"SVÎÂTIN"
®®S1
Si vous n'êtes pas encore U- »
tulaire d'un numéro du rt MIL--
,LION s, il vous suffira de vous
abonner au « MATIN ou, de
réclamèr une carte de lecteur
par l'intermédiaire de votre
marchand habituel.
Les abonnés et lecteurs nou-
» veaux seront classés par grou-
pes de 600 et se verront attri-
tuer des valeurs à lots côrres-
pondant à leurs groupes.:
Un accroissement du nombre
« de nos abonnés et lecteurs ne
viendra en rien diminuer la,
part de nos abonnés et lecteurs
actuels, car nous augmenterons
§ proportionnellement la somme
de 750.000 francs que nous
a avons mise à leur disposition.
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