Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-03-27
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mars 1924 27 mars 1924
Description : 1924/03/27 (Numéro 12817). 1924/03/27 (Numéro 12817).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/06/2008
41e Année -FI 281 7
.III1I1IIIHIIIIIIII1MI1IIIII1H1I1IIIHI11IHII
Vers changement de temps. Du froid ? Peut- =:
être, Paris. 748; calme S. -0. à variable, faible, ==
moins doux. Brume, pluies, éclaircies. ondées. ̃
Nuit 4-11°, jour +140,
La dépression d' Europe Centrale, -5mm, gcra '̃
détruite, +8"»n Hambourg, sauf 3" C«t-
tique. Celle de Méditerranée, persistera, ==
a é S""™. Hausse îles Bnitaitniques. +4 +6mm, égale N.-O. Espagne, +3 à +mm Manche. =
» PRONOSTICS D'AVIATION. Paris Calmes. ,=
Brumeux, pluvieux. Londres-midi jv -y.- zzz
S.-E., 4 à 6 m.; même temps. l'aris-Stras-
bourir-Ruhr S.-E.-S.-E.. 0 d 3 m., pluies.
iiiiriMiiiiiiiriiiiiifiiiiiiiiiiiririiiiiiiiiiii .«̃*
HP"11" HIER UlllI««li||0
FRANC£. -:La Chambre ayant mis en Minorité
le ministre des finances la suite d'un vote sur =
la loi des pensions. le cabinet Poincaré a remis, s
sa démission à il. Millerand. Le président de la =:
République s prié M Poincaçô de continuer son
œuv'e. M. Poincaré a Téservé sa réponse jusqu'à
ce matin. z:
ANGLET£ LE! cheval français Sir Gallabad
du Liocolnshire. Un lock out S
générâl est proclamé dans les chantiers maritimes.
ALLEMAGNE. La nonvellê de la démission du
cabinet I'oincaré provoque une.hausse à la Bourse:
de de Berlin., ̃̃̃.̃
Changes la livre à 79 fr. 50 le dollar à 18 tr. 5îj
est "à la suite d'un vote sur la loi des pensions, oh M. de Lasteyrie avait été mis en minorité
que le président du conseil prit hier cette décision
Mais, le soir même, le Raymond Poincaré de "continuer
l'œuvre p il a poursuivie depuis deux ans à l'entière approbation des Chambres et du pays"
M. POINCARÉ FERA CONNAITRE SA RÉPONSE CE MATIN
M. Raymond Poincaré a donné sa dé-
mission, hier, sur le coup de midi, à la
suite d'une opération parlementaire dont
on trouvera le détail ci-après et qui res-
semblait assez à une affaire de cambriq-
luge. Au moment où l'opération avait
lieu, le président du conseil n'était
même pas en séance, étant retenu par
les devoirs de sa charge dans une autre
salle du Palais-Bourbon.
Dès midi trente, prenant ses. respon-
sabilités avec cette énergie et ce courage
qui lui ont valu la confiance affectueuse
du pays tout entier, M. Millerand insis-
tait auprès du cabinet démissionnaire
pour qu'il demeurât au pouvoir et il
allait jusqu'à offrir d'adresser un mes-
sage aux Chambres. Dès 18 heures, il
faisait appeler à nouveau M-. Raymond
Poincaré et l'Elysée communiquait .la,
note suivante, qui est, croyons-nous,
sans précédent dans les annales des
crises ministérielles
Le président de la République a fait
appeler M. Raymond Poincaré, et a
vivement, insisté auprès de lui pour
qu'il acceptât de continuer Vœuvre
qu'il a poursuivie depuis plus de deux
ans, a l'entière approbation des Cham-
bres et du pays.
M. Poincaré a répondu qu'il avait le
plus vif désir de- répondre affirmative'
rnerrt à l'appel du président de la Répu-
blique, Il fera connaître sa réponse dé-
finitive jeudi matin, après auoir vu
quelques amis.
Aujourd'hui, à midi, M. Poincaré re-
tournera à l'Elysée et fera connaitre sa
décision.
Il n'est pas possible que cette déci-
¡¡ion ne soit pas affirmative. M. Ray-
mond Poincaré ne peut pas partir. Il' no
doit pas partir. Il y aurait trop de joie
flans te camp des adversaires de la
France, trop de déception dans le camp
de* ses vrais amis. Aucune question de
personne, aucune combinaison polili-
que ne doivent prévaloir. L'intérêt du
pays. qui vient de livrer une grande
bataille et de la gagner, qui va en avoir
Il. livrer d'autres, est la seule chose- qui
compte. Le devoir de M., Poincaré est
¡le donner le plus rapidement possible à
la Franco le gouvernement qu'elle at-
tend de lui. C'.est son.devoir vis-à-vis de
lui-même, c'est son devoir vis-à-vis de
gon pays qui, pas un instant,. n'a cessé
de rendre hommage à son magnifique
labeur,. à son admirable lucidité, à son
clairvoyant patriotisme.
Jamais M. Poincaré n'a failli à son
devoir. Il n'y faillira pas aujourd'hui.
LE SENT1MENTDEM. MILLERAND
Nous sommes autorisés directement
Jl déclarer ce qui suit
Les grandes lignes de la politique
française ne sauraient en, aucun cas
changer pour une raison autre que la
VoloM'é clairement exprimée du pays. Le
président de la République a la ferme
confiance que M. Poincaré va former un
nouveau cabinet oui pourra continuer
cette politique de fermeté à l'extérieur,
(Tordre et d'économie à l'intérieur.
A l'extérieur, la France, ne saurait
évacuer la avant payement total
des réparations. A l'yitérieur, la France
peul rétablir l'équilibre de son. budget,
'abstenir d'emprunts et n'engager au-
cune dépense qui ne soit couverte par
des recettes équivalentes.
Si, par un ltasard, dont le président de
la République n'envisage pas, l'éventua-
lité, il était impossible à M. Poincaré
de reconstituer un ministère, le chef de
l'Etat ne saurait appeler au pouvoir
qu'un cabinet absolument résolu à di-
riger la politique générale du pays selon
les lignes indiquées plus haut.
Au cas où le pays se montrerait hos-
tile la continuation de cette politique,
le président de la. République en tirerait
immédiatement eïi, ce qui le concerne les
conséquences qu'il jugerait opportunes.
LE VOTE DE LA CHAMBRE
Nul ne s'attendait hier matin, à la
ihambre, à une séance mouvementée. Le
'égime des pensions, qui figurait à l'ordre
lu jour, apparaissait un sujet de tout repos.
Et pourtant la discussion générale, qui
1!'avait point été close la voille, prit tout de
,mite un tour de bataille. M. Ducos déclen-
cha l'offensive en reprochant au projet de la
«mmission et du gouvernement d'exclure
;es ouvriers et M. Goucle affirma qu'il était
inadmissible qu'on exonérât les officiers de
i.ute retenue sur leur solde. Cette libéralité
,-GÛterait-50 millions au Trésor.
Seul, dit M. Bouyssou, le texte voté au
Luxembourg assure aux petits fonctionnaires
a véritable péréquation. Les dispositions nou-
̃ /elles soumises à la Chambre ne sont iavo-
ables ou'aux gros fonctionnaires.
Et cette argumentation produisit un pro-
md effet sur l'assemblée.
Les partisans du texte du Sénat n'arrè-
-rent point là leur manoeuvre.
M. Bouyssou s'opposa au passage à la
iscussion des articles, en demandant le
renvoi du projet à la commission « afin que
la Chambre puisse être saisie régulière-
ment du texte sénatorial n.
La commission des finances. dit-il, avait
accepté plusieurs dispositions du Sénat, mais
elle a cédé devant la résistance du gouverne-
ment. Il n'y a pas là de question politique,
le groupe de défense des retraités, sans dis-
tinction de nuances, s'est prononcé en fa-
yeur du texte du Sénat.
Jf. de Lastpyrie répliqua gue, pour abou-
Phot. Isabey.
M. PE LASTEYRIE
tir, ils convenait de se compter sur 1e texte
de la cflttimission.
Le gouvernement, ajouta-t-il, pose la
question de confiance. (Vives exclaniatioT.s
à gauche' et à Vcrtrême oauche.)
M. Ossola demanda instamment au mi-
nistre des finances de ne point maintenir
la question de confiance.
Vous ne l'avez, pas, dit-il, devant
le §énat. ̃.̃•
La-dessus, un débat touffu de s'engager.
M. Lugol y, dit l'embarras dans lequel
se, trouve ,.la commission, qui a tout
à. la, .demande.. môme de .la Chambre, ralliée
au projet du gouvernement.
dos des retraités discréditerait leur, cause
M; Emmanuel BnoussE. Assez de dis-
coucs et votons l-oe! n'est pa'siurie crise' mi-
nistérielle qui hâtera ]a.luUoh.
M. /de ;Lasteyrie maintenait la question
de. confiance contre le renvoi à la commis-
sion.
On, mit aux voix l'amendement de M.
Par 271 voix contre 264, sur 535 votants,
le renyoi ..fut adopté.
A la proclamation du résultat. le mi-
nistre (les, ainsi que MM. Pitul
Strauss, ministre de l'hygiène il'An'nigny,
sous-secrétaire d'Etat aux tiniincps, et
Gaston Vidal, sous-secrétaire d'Etat Ù l'en-
seignement technique, quittèrent la salle
des séance.
L'extrême gauche et les clemencistes ap-
plaudissaient. Dans le reste de l'assemblée
se manifestaient ce que les comptes rendus
.officiels appellent des « mouvements di'.
vers ».•'̃̃̃•
Il était 11 Il. 55.
.Ni, Poincarc se trouvait la commission
des affaires étrangères où, depuis 9 h. 30,
iJ poursuivait l'exposé qu'il avait coin-
mencé' la- veille sur le traité de Lausanne
et les affaires d'Orient.
Chose., et rai'ige, M. Poincaré n'était' pas
au courait tjo ce qui se passait à la séan-
ce Il no savait, pas qu'un vote, dont dô-
,apendait* l'existence du cabinet, était eh
"cours il ignorait, que- ce vote donnait, lieu
pointage et qu'avant, le cixnn'ierjeement
de celle 'opération, le cabinet apparaissait
en minorité. Il ignorait tout cela-, parce
qu'une consigne assez étonnante interdisait
à quiconque "de, pénétrer dans le. local de la
commission pendant l'audition du président.
du conseil et qu'un avis quasi commina-
toire, affiché à la porte, en imposait terri-
M. POINCARÉ, arrivant à l'Élyséç
cément aux plus entreprenants. Cepen-
dant, le vote émts, le résultat -proclamé, il
fallait à toute force, prévenir le chef du
gouverrt'inent. Forçant- toutes ;l.es consi-
gnes, M. Grignon, chef de cabinet, finit par
faire savoir au président du' conseil ce qui
venait de se passer.
La commission m'excusera si, je suis for-
cé de mettre tin à mes explication, dit le'pré-
sident du conseil.
Et il se rendit sur-le-champ dans. le bu-
reau, réservé aux membres du gouverné-
MM. de I,asteyrie et d'Âubighy 1 y atten-
datent. MM. Maginot et Gaston Vidal ne
tardèrent point à venir les rejoindre.
.Pendant quelques minutes se poursuivît
une conférence au cours de laquelle il fut
décidé que le gouvernemept. était démis-
sionnaire.-
Quand il se montra dans les couloirs, à<
l'issue de la réunion, M. Poincaré fut im»
médiatement entouré par les députés'de la
majorité qui lui représentèrent que le vote
de la Chambre n'était pas dirigé contre lui
ni contre la politique générale du cabinet,
et ils lui déclarèrent que dans ces condi-
tions l'opinion publique ne comprendrait
pas une retraite du cabinet.
La Chambre, lui dit-on, n'a pas voté
«contre le président du conseil.
Après avoir passé au ministère des af-
raires étrangères, M. Poincaré partit pour
l'Elysée, où il arriva à .midi 25, ac-
compagné de MM. Peyronnet et Gaston
Vidal. Bientôt arrivait M. Dior, puis, suc-
cessivement, tous les membres du cabinet.
a l'exception de MM. Clléron, Paul Laffont
et Laurent Eynac.
Ils furent aussitôt introduits auprès du
président de la République.
LES MINISTRES A L'ELYSÉE
Lorsque M. Poincaré arriva à. l'Elysée,
il midi 25; il commença par avoir un entre-
tien particulier avec le président de la Ré-
publique. Il lui (tëclara qu'étant donné le
vote de la Chambre qui venait d'atteindre
un de ses, plus importants .(jollaborateurs,
M. de Lasteyrie,, il venait apporter la dé-
mission du ministère.
M. Millerand jugea immédiatement,
nemej^ du point de vue niationa!. il s© ren-
dit. compte qu'il y avait une disproportion
étrange entre, un pareil vote, en l'absence
de l'immense majorité des députés, en l'ab-
sence du président du conseil, et les consé-
quences qu'aurait- devant l'opinion mondia-
le la démission de M. Poincaré.
Immédiatement, sa résolution* fut prise:
il résolut de faire tous ses efforts pour gar-
der à la tf;te du gouvernement l'homme
d'Etat qui 'symbolise une politique de fer-
mité h rexlérieur et d'ordre l'intérieur,
El ant donné des déclara-
tions qu'il avait a faire, il demanda, que
'tons les membres du cabinet vinssent pren-
dre part la délibération. A peu d'excep-
tions près, ils étaient au complet quand-le
président de la. République exposa ses vues
sur la situation.
Il déflora 'avec énergie qu'un vote pa-
l'eU, impliquant, le renvoi iL la commission
'l'une loi sur les pensions et survenant
après le succès des projets fiscaux du gou-
vernement, ne saurait être de nature il en-
traîner une crise ministérielle. Il deman-
da avec instance aux membres du cabinet
de se représrnler le jour méme devant la
Chambre et d'attendre que l'assemblée edt.
,précisé son sentiment par un vote visant
réellement l'ensemble de la politique fis-
cale.
Il alla bien plus !oin.
Un message
Il avait déjà composé, écrit de sa main,'
un court message. Comme il n'est pas ha-
bituel qu'un cabinet dont un des membres
a été l'objet d'un vote de défiance revienne
au Parlement, it offrait de s'engager lui-
même à fond et de, prendre la responsabi-
lité entière de cet acte inusité.
Dans -le message, dont il donna, lecture,
il indiquait à la Chambre des députés qu'elle
devait considérer à nouveau la situation
créée par son vote de la matinée et pren-
dre la responsabilité de. voter en pleine con-
naissance de cause pour ou contre la poli-
tique du cabinet. Il ajoutait même que, si
Ole décidait de voter contre, il aurait à
prendre des décisions personnelles,
Jamais un chef d'Etat constitutionnel n'a
offert un ministère un appui' aussi cou-
rageux. '̃,̃̃
Mais le cabinet, .fidèle aux règles parle-
mentaires, ne crut pas pouvoir accepter cet.
te proposition,
La lettre de démission
Le président de la République s'étant re-
tiré. les ministres délibérèrent. M. Poincaré
rédigea une lettre de démission, qui fut
signée par tous.ses collègues présents.
Elle est ainsi conçue
Monsieur le président de la République,
'Après le vote qui vient d'être émis par
la Chambre des députés, dans un débat où
était la question de -confiance, nous
avons l'honneur de vous remettre la dé-
mission du cabinet.
monsieur le président,
l'expression de notre respectueux dévoue-
ment..
La-dessus, les ministres se retirèrent et
les deux présidents s'entretinrent encore un
instant. L'idée de M., Millerand. était, d'ores
et déjà, d'offrir à M. Poincaré de former à
nouveau le ministère. Mais du moment
qu'il y avait démission officielle, il devait
se conformer aux traditions et il était du
reste très heureux d'avoir dans une pareille
circonstance, l'avis des présidents des
deux Chambres.
M. Millerand confère
avec MM. Doumergue et Raoul Péret
Entre 16 h eures et 16 h. 80, successive-
ment M. Doumergue, président du Sénat
et M. Raoul Péret, président de la Cham
tre, furent introduits auprès du président
ue la République. En sortant, le président
du Sénat se refusa à toute déclaration'
(Voir la sulte en 3" page et en'2* page
ta séance de l après-midi à la C'htipîbrè.)-
SOUVENT MARS VARIE
AMES DIX-SEPT JOURS DE GELÉE
UNE CHALEUR QUASt ESTIVALE
(+15 à +17 degrés)
et la pluie depuis quatre jours
Mais le baromètre remonte
et si le vent, par sa direction
le permet, il faut s'attendre à un
refroidissement de température
Apres dix-sept jours de gelées
consécutives en mars, chiffre
qui constitue presque un record,
la température s'est relevée brus
quement et est devenue aussi
anormale, par son excès, qu'elle
avait été, auparavant, déficitaire
Ainsi, le 6 mars, la moyenne
thermométrique des maxima et
des minima était de.+ 1°5; infé
rieure de 3'2 à- la normale,
et, ces jours derniers, avec de;:
maxima de 15° à 17°;' la moyenne
oscille vers + 13°, supérieur!'
de + 6° à la normale.
Le contraste est frappant
aussi quanti aux précipitations
autant il a fait sec durant prô*
de trois semaines, autant les
quatre dernières journées ont étf-
pluvieuses:
Aujourd'hui 27 mars, le bar''
mètre remonte malgré un temps
pluvieux, :et semble présager un
changement hausse barométrique ne se pro
«luisait que dans le nord de
nuctm.
doute': n'existerait dans le-
vingt-quatre heures, nous ver-
rions le froid revenir par vents
d'est mais le baromètre' se re
levé également vers le nord -lé
l'Espagne et sur la Bretagne, de
sorte que la prévision des vents
devient problématique. C'est
pourtant du vent, de sa direc-
tion, que va dépendre la hausse
ou `la baisse thermométrique
noué*- opinons pour la baisse,
pour un refroidissement pro-
chain.
Gabriel Guilbert.
':LE MILLION
DU
MATIN
Voir en cinquième page
C'est 1er avril
que le prix dn pain sera diminné
M. Juillard, ainsi que nous le
faisions prévoir, a signé, hier,
J'arrête abaissant le prix du kilo
de pain 1 fr. 2o. C'est le
1" avril que cet arrêté entrera
en application.
Nouvelle baisse de la farine
à Paris
La .farine supérieure de con
sommation à Paris a baissé de
nouveau, hier, de un franc par
quintal. Elle est 'actuellement'
129 francs.
Sur le marché libre, le, blé a
également baissé par rapport
la semaine dernière, On estimait
cette baisse à 5 où 6, francs par
quintal.
Des affaires en blés se sont
traitées de 9150 à .94 départ. Les
acheteurs escomptant toujours
des cours plus bas se montraient
peu empressés.
La chambre syndical des blés
La nouvelle chambre syndi-
cale des blés; seigles et avoines
de la Bourse a ainsi constitué
son bureau président, M. Béné.
die vice-président, M. F. Mous-
sié secrétairè, M. R. Leder.
mann.,
Le dixième match de rugby
France-Pays de Galles
a lieu cet après. midi à 15h. 45
au stade olympique
de Colombes
Les équipes seront ainsi compo-
Pays de Galles. Rosser (Penarth)
Finch (Glanelly), Jones (Swansea),
Stock Wewport) et Boire Harding
(Swansea) capitaine Watktas (Neath)
et GriHlths (Nèwport) Parkeï (Swan-
soa), Hattway (Nowport), Morris (Cross
Keys), Rickards (Cardlflî, Ragdell
(AberaTon), Gore (Blaina), Fugh (Maes-
teg) et Evans (Pontypool).
.Taurépny (Paris). Dupouy (Bordeaux),
A. Héhotéguy (Bayonne) et G«t (Per-
pignan), Dupont (Rouen) et' Galau (l'oti-
louse) Moureu (Béziers), Bayard (Tou-
(Touteilse), Cassay'et (Cognac), ca-
uitatne, Rtbôre (Peppignani, Piquirol
(Paris) et Clauzels (liéziers).
fiés avis soi^ partagés sur l'is-
sue de la rencontre. Si certaines
compétences estiment que l'équipe
de France, assez homogène, pour-
ra tenir tête aux avants gallois et
gagner grâce à ta vitesse des de-
mis et trois-quarts, d'autres crai-
gnent que la fougue de ces avants
gallois ne déborde la défense du
l'équipe française,
11 y eut un certain émoi, hier,
car dans le train même qui em-
portait, vers Paris, officiels et
joueurs, les délégués de la Rugbj'
Union du Pays dé Galles prirent
la décision, qu'ils lui firent con-
naître dans son compartiment, de
suspendre » J'arriére Male, qui
devait jouer aujourd'hui à Co-
lombes, méthode sans précédent
clans les annales du rugby.
LA REINE DES BELGES-
rentre à Bruxelles
-GBtève. se mars. t^ reine des Bel-
ges et sa fllte, actuellement Berce,
quitteront cette ville demain, pour
PRÉVOYANCE ET PATIENCE
VOILA LE MARÉCHAL LYAUTEY"
HOMMAGE D'UN GRAND ANGLAIS
pendant dès années dans la plupart des pays rnusûlmans,
sir Valentine Chirol fait autorité en Anglçlerrë sur toutes
les guestions de colonisation en terre màhotnétiffle. Il
vient de faire pays qu'il ne connaissait pas encore, et il en
impressions que voici .̃:̃̃
Je ne veux pas m'étendre sur les grands progrès, maté-
riels que la Francei a fait, faire au Maroc. 'Je dirai seulement
que la cbïonie 'française de là-bas, comme les renies d'un
peu partout, est trop pressée de voir les résultats',d'une po-
litique à* longue haleine et, pour cette raison, excessivement
Evidemment, la crise' économique du mpndç entier a
réagi sur le>, Maroc. Ceux qui ont; spéQulésUr les' bénéfices
trop rapides sont aigris et, cependant, le Maroc do'ii être in-
dubitabfement pour -la France un exceHent placement..Les
dépenses je ne sais 'combien de fojs. Les gisements de .phosphates suf-
firaient à eux seuls" pour payer tous les frais, comme d'ail-
leurs le déyeipp^pement de l 'agriculture et l'accroissement
énorme des, exportations dé céréales.
̃;x*x.'
Ce que je veux surtout, c'est établir un parallèle entre le
génie du m'a Péchai ^yautey et celui d'un des-plus grands ad-
ministrateurs en pays' d'Istam que nous ayons, à"; mon a,vis,
jamais eu chez nous. Je veux parler de lord Gromer et de
-.on séjour en' Egypte. Malgré des différences de'tempéra-
ment et aussi dans la tache à accomplir, ils ont eu en comr
aiun' une rare longueur et largeur de vues et une extraordi-
riiiire combinaison d'énergie et de patience. Le maréchal
Lyautey s'est appliqué par-dessus tout à gagner la bonne
volonté et la confiance de la population et, comme celle-ci est
musulmane, sa bonne volonté et sa" confiance pouvaient seu-
!ement ôtre obtenues en déployant'une extrême considération
pouf' sa religion et ses coutumes.
Les méthodes, poursuivies à cet effet par le maréchal ont
eu également le. grand, mérite de rehausser le prestige du
sultan comme khalife ou souverain spirituel' aussi bien que
comme sultan ou souverain temporel du Maroc. C'eût
4M' une politique sage toute époque, mais jamais plus sage
q«ià n'n moment où la question du pouvoir spirituel boule-
verse tout i4ït?lam.
Le Maroc,, inal^é. son orthodoxie en matière de foi qui
est aussi impeccable que celle de, la Turquie, ,n'a jamais re-
connu le khalifat dé Constantinople, dé même qu'il' n'a ja-
mais eu de lien politique avec l'empire ottoman. II a eu sans
doute ses sympathies pour les Turcs lorsque ceux-ci étaient
en guerre avec la Grèce infidèle et que Moustapha Iiemal
brandissait le sabre de l'Islam. Maj's n'ayant jamais accepté
..l'hégémonie. religieuse de la Turquie, il n'est, pas troublé au-
(ourd'hui par les questions que les récents événements d'An-
gora vont susciter dans d'autres parties du monde musulman
au.- sujet de la succession au khalifat de Constantinople, qui
vient subitement d'être aboli. Le Maroc a son khalife qui est,
le le répète, en même temps sonsuitan et tant qu'il révérera
cette suprême dignité, il ne pourra que s'établir, en ,faveur du
protectorat français, un contraste éclatant en tre. le respect mé-
ticuteux dont elle est entourée
ciu inarecnal Lyautey et rauuuaé du gouvernement d'Angora
envers le khaljfat de Constantînople, d'abord exploité dans
un intérêt politique en s'en proclamant le champion à- ou-
trance et ensuite bru talëmën i, renverse d u jour au lendemain.
Cette considération est d'autant plus importante, je
crois, que le. peuple du Maroc est extrêmement intelligent.
Rien qu'à notre point de vue. encore très arriéré, il profitera
'm moins aussi vite que les peuples d'Egypte, et de l'Inde des
'•ccaaions que vous .êtes en train de lui fournir pour son
ivancement intellectuel.,
La question de l'éducation est encore une de celles aux-
luellesle mârééKalLyatiiey s'intéresse tout spécialement dans
e désir d'éviter lès écueils sur lesquels nous nous sommes
si souvent heurtés dans' nos dépentiànces d'Orient, faute peut-
/Hre de patience et de prévoyance.
Je terminerai sur ces mots prévoyance et patience, en y
ajoutant celui de sympathie, parce qu'ils me paraissent être
la note dominante du protectorat français au Maroc sous le
maréchal Lyautey.
Valentîne Chirol.
LES AVIATEURS ANGLAIS QUI TENTENT LE TOUR DU MONDE
SONT ARRIVÉS A LYON
Phot Matin.
Partis avant-hier de Southampton, comme le représente la photo-
graphie ci-dessus, du major MacLarev^
debout à gauche du pitote Plenderleith, assis à son poste, et du
sergent mécanicien Andrews, avait amerri, dans l'après-midi, au
havre.
Réparti, hier, de l'estuaire de la: Seine, à H heures, il est arrivé
avec son avion. amphibie pouvant atterrir ou amcrrir à volonté
à l'aérodrome de Lyon-Bron, à 15 h. 47, ayant navigué par une
pluie .battante entre le Havre et Paris à une altitude dé iMo mètres
Il compte être, ce soir, à /Rome en passant par la vallée du Rhône
et le littoral méditerranéen.
Le maréchal Foch confère
avec M. Musçolihi
BOMEr 26 jmars. Le maréchal
Foch, accbïfrpagiié iie M. Barrère,
ambassadeur de France; s'ëst ren-
du au palais Chigi, où il a eu
avec M. Mussolini un entretien
cordial d'un quart d'heure.
Quatre bandits dévalisent
on employé des postes à Chicago
Chicago, 86 mars. Quatre
bandits ont dévalisé aujourd'hui
un employé des postes àHarvey.
faubourg de Chicago, et ont rin-
porte deux sacs .de lettres recom-
mandées, contenant 135.000 dol-
lars, destinés au paiement .des sa-
AUTOUR DE L'ASTORIA
DES TITRES DE W "SOCÊI
DES HDTEtS DE tTTOlLE"
(séquestre allemand)
ont été vendus hier 21 millions
Une première adjudication contre
laquelle le « Matin » avait
protesté et qui fut annulée
n'avait produit que 5.350.000 fr,
On se souvient de la protestaf
tion que le Matin avait élevée,
en juin 1922, contre l'adjudica-
tion, non précédée de publicité,
de 36:380 actions de 100 francs
et de 9.333 parts de fondateur
de la Société des hôtels de l'Etoi-
lo mises sous séquestre comme
biens allernaftds.
Ces titres, qui rendaient leurs
acquéreurs propriétaires du fa-
meux hôtel Astoria, de cinq au-
tres hôtels de la place de l'Etoile
et de deux étabhssements simi-
laires de Trouvilla, avaient été
adjugés simplement pour 5 mit
lions 350.000 francs h un groupe
anglo-suisse.
Cette opération scandaleuse
provoqua l'intervention du Syn.
dicat de l'industrie hôtelière de
Paris qui, par lettre du 17 juin
1922, demanda au président du
tribunal civil de la Seine de ne
pas donner l'homologation
cette vente et de décider la re-
mise en adjudication des valeurê
séquestrées,
A la fin du mois de juillet sui-
vant, le président du tribunal
civil de la Seine faisait connaître
qu'après enquête il avait refusé
de ratifier l'adjudication de l'hô-
tel Astoria; qui se trouvait ainsi
annulée.
Par ordonnance du 18 février
dernier, le président du tribunal
civil ordonna la vente aux en-
chères, à la Bourse de Paris,
des actions et parts de fondateur
de la Société des hôtels de l'Etoi-
le. Lundi et mardi. dernier les
agents de change achetèrent
donc aux enchères, pour leur
compte ou pour celui de tiers,
les valeurs réparties en ,73 lots.
Hier, à la corbeille»,, ces ti-
très, réunis, furent offerts aux
surenchères et un groupe fran-
çais se l'adjugea .pour la somme
totale de 21 millions
Cette nouvelle adjudication
fait donc « gagner u plus de
15 millions à l'Etat français.
UNE SOLUTION
Propos d'un ParisieO..
de Chine
Passant par la Chine, un Fran.
çais achète un exemplaire d'un
journal anglais, la South China
Morning Post. Cette gazette a.,
à Paris, un correspondant qui lui
adresse des articles d'un goût
parfait. Nous avons tort ici de ne
pas rendre l'hommage qui con-
firent à des confrères aussi char.
mants. Lisez cette prose
Nombreuse étant la colonie an-
glaise de Paris, et nombreux les
Anglais de passage, il a toujours
été considéré d'une grande utilité
de créer ici un magasin anglais
Il existe, certes, de grands éta-
blissements où on peut acheter
dn tout, mais chose curieuse, il v
manque toujours quelque chose.
Les produits français sont pres-
que toujours de qualité inférieure
les vendeurs sont souvent impu.
dents l'acheteur, sans défense.
est souvent volé quand on lui rend
sa monnaie. Les fripons abon.
dent.
Dans le magasin anglais, on
trouvera enfin de la coutellerie an-
glaise (les rasoirs français écor-
chent), du vrai savon, des souliers
en cuir et non plus en papier.
J'en passe, y compris une his.
toire de députés que nous igno-
rons à Paris, mais qu'on connaît
aujourd'hui en Chine, et cette
information inattendue que le
rhum est devenu, en France, la
roisson nationale.
Voilà comment on est, en Chi-
ne. ef ailleurs, renseigné, sans
contre-partie, par certains jour-
naux anglais.
Les magazines anglais sont de
tous côtés à Paris la chambre
de commerce anglaise v est
puissante. Alors qu'à l'exigence
des travaillistes, l'employé fran-
çais est chassé d'Angleterre, no-
tre prolétariat, toujours dupe de
son internationalisme, accueille
sans protestation les employés
C'est donc aux Anglais de Pa-
ris qu'il faut s'adresser Est-ce
qu'ils admettent une propagande
commerciale de cette espèce?
Qu'ils répondent
Louis Forest
Les écoles de coiffeurs
l'Angleterre adoptent Lagnicoart
LONDRES.. 26 mars. Sur avis
Iris auprès de la British Leaguo
if Help, l'Association des écoles
le coiffeurs vient de décider
S'adopter le vil1age de Lagnicourt
Pas-de-Calais}. Une somme de
8,250 francs été adressée à 'a
nunicipalitc de Ln&nicourl pour
̃ être employée la construction
te bains publics et d'une salle dt
êtes, {liai: as.
l
.III1I1IIIHIIIIIIII1MI1IIIII1H1I1IIIHI11IHII
Vers changement de temps. Du froid ? Peut- =:
être, Paris. 748; calme S. -0. à variable, faible, ==
moins doux. Brume, pluies, éclaircies. ondées. ̃
Nuit 4-11°, jour +140,
La dépression d' Europe Centrale, -5mm, gcra '̃
détruite, +8"»n Hambourg, sauf 3" C«t-
tique. Celle de Méditerranée, persistera, ==
a é S""™. Hausse îles Bnitaitniques. +4 +6mm, égale N.-O. Espagne, +3 à +mm Manche. =
» PRONOSTICS D'AVIATION. Paris Calmes. ,=
Brumeux, pluvieux. Londres-midi jv -y.- zzz
S.-E., 4 à 6 m.; même temps. l'aris-Stras-
bourir-Ruhr S.-E.-S.-E.. 0 d 3 m., pluies.
iiiiriMiiiiiiiriiiiiifiiiiiiiiiiiririiiiiiiiiiii .«̃*
HP"11" HIER UlllI««li||0
FRANC£. -:La Chambre ayant mis en Minorité
le ministre des finances la suite d'un vote sur =
la loi des pensions. le cabinet Poincaré a remis, s
sa démission à il. Millerand. Le président de la =:
République s prié M Poincaçô de continuer son
œuv'e. M. Poincaré a Téservé sa réponse jusqu'à
ce matin. z:
ANGLET£ LE! cheval français Sir Gallabad
du Liocolnshire. Un lock out S
générâl est proclamé dans les chantiers maritimes.
ALLEMAGNE. La nonvellê de la démission du
cabinet I'oincaré provoque une.hausse à la Bourse:
de de Berlin., ̃̃̃.̃
Changes la livre à 79 fr. 50 le dollar à 18 tr. 5îj
est "à la suite d'un vote sur la loi des pensions, oh M. de Lasteyrie avait été mis en minorité
que le président du conseil prit hier cette décision
Mais, le soir même, le Raymond Poincaré de "continuer
l'œuvre p il a poursuivie depuis deux ans à l'entière approbation des Chambres et du pays"
M. POINCARÉ FERA CONNAITRE SA RÉPONSE CE MATIN
M. Raymond Poincaré a donné sa dé-
mission, hier, sur le coup de midi, à la
suite d'une opération parlementaire dont
on trouvera le détail ci-après et qui res-
semblait assez à une affaire de cambriq-
luge. Au moment où l'opération avait
lieu, le président du conseil n'était
même pas en séance, étant retenu par
les devoirs de sa charge dans une autre
salle du Palais-Bourbon.
Dès midi trente, prenant ses. respon-
sabilités avec cette énergie et ce courage
qui lui ont valu la confiance affectueuse
du pays tout entier, M. Millerand insis-
tait auprès du cabinet démissionnaire
pour qu'il demeurât au pouvoir et il
allait jusqu'à offrir d'adresser un mes-
sage aux Chambres. Dès 18 heures, il
faisait appeler à nouveau M-. Raymond
Poincaré et l'Elysée communiquait .la,
note suivante, qui est, croyons-nous,
sans précédent dans les annales des
crises ministérielles
Le président de la République a fait
appeler M. Raymond Poincaré, et a
vivement, insisté auprès de lui pour
qu'il acceptât de continuer Vœuvre
qu'il a poursuivie depuis plus de deux
ans, a l'entière approbation des Cham-
bres et du pays.
M. Poincaré a répondu qu'il avait le
plus vif désir de- répondre affirmative'
rnerrt à l'appel du président de la Répu-
blique, Il fera connaître sa réponse dé-
finitive jeudi matin, après auoir vu
quelques amis.
Aujourd'hui, à midi, M. Poincaré re-
tournera à l'Elysée et fera connaitre sa
décision.
Il n'est pas possible que cette déci-
¡¡ion ne soit pas affirmative. M. Ray-
mond Poincaré ne peut pas partir. Il' no
doit pas partir. Il y aurait trop de joie
flans te camp des adversaires de la
France, trop de déception dans le camp
de* ses vrais amis. Aucune question de
personne, aucune combinaison polili-
que ne doivent prévaloir. L'intérêt du
pays. qui vient de livrer une grande
bataille et de la gagner, qui va en avoir
Il. livrer d'autres, est la seule chose- qui
compte. Le devoir de M., Poincaré est
¡le donner le plus rapidement possible à
la Franco le gouvernement qu'elle at-
tend de lui. C'.est son.devoir vis-à-vis de
lui-même, c'est son devoir vis-à-vis de
gon pays qui, pas un instant,. n'a cessé
de rendre hommage à son magnifique
labeur,. à son admirable lucidité, à son
clairvoyant patriotisme.
Jamais M. Poincaré n'a failli à son
devoir. Il n'y faillira pas aujourd'hui.
LE SENT1MENTDEM. MILLERAND
Nous sommes autorisés directement
Jl déclarer ce qui suit
Les grandes lignes de la politique
française ne sauraient en, aucun cas
changer pour une raison autre que la
VoloM'é clairement exprimée du pays. Le
président de la République a la ferme
confiance que M. Poincaré va former un
nouveau cabinet oui pourra continuer
cette politique de fermeté à l'extérieur,
(Tordre et d'économie à l'intérieur.
A l'extérieur, la France, ne saurait
évacuer la avant payement total
des réparations. A l'yitérieur, la France
peul rétablir l'équilibre de son. budget,
'abstenir d'emprunts et n'engager au-
cune dépense qui ne soit couverte par
des recettes équivalentes.
Si, par un ltasard, dont le président de
la République n'envisage pas, l'éventua-
lité, il était impossible à M. Poincaré
de reconstituer un ministère, le chef de
l'Etat ne saurait appeler au pouvoir
qu'un cabinet absolument résolu à di-
riger la politique générale du pays selon
les lignes indiquées plus haut.
Au cas où le pays se montrerait hos-
tile la continuation de cette politique,
le président de la. République en tirerait
immédiatement eïi, ce qui le concerne les
conséquences qu'il jugerait opportunes.
LE VOTE DE LA CHAMBRE
Nul ne s'attendait hier matin, à la
ihambre, à une séance mouvementée. Le
'égime des pensions, qui figurait à l'ordre
lu jour, apparaissait un sujet de tout repos.
Et pourtant la discussion générale, qui
1!'avait point été close la voille, prit tout de
,mite un tour de bataille. M. Ducos déclen-
cha l'offensive en reprochant au projet de la
«mmission et du gouvernement d'exclure
;es ouvriers et M. Goucle affirma qu'il était
inadmissible qu'on exonérât les officiers de
i.ute retenue sur leur solde. Cette libéralité
,-GÛterait-50 millions au Trésor.
Seul, dit M. Bouyssou, le texte voté au
Luxembourg assure aux petits fonctionnaires
a véritable péréquation. Les dispositions nou-
̃ /elles soumises à la Chambre ne sont iavo-
ables ou'aux gros fonctionnaires.
Et cette argumentation produisit un pro-
md effet sur l'assemblée.
Les partisans du texte du Sénat n'arrè-
-rent point là leur manoeuvre.
M. Bouyssou s'opposa au passage à la
iscussion des articles, en demandant le
renvoi du projet à la commission « afin que
la Chambre puisse être saisie régulière-
ment du texte sénatorial n.
La commission des finances. dit-il, avait
accepté plusieurs dispositions du Sénat, mais
elle a cédé devant la résistance du gouverne-
ment. Il n'y a pas là de question politique,
le groupe de défense des retraités, sans dis-
tinction de nuances, s'est prononcé en fa-
yeur du texte du Sénat.
Jf. de Lastpyrie répliqua gue, pour abou-
Phot. Isabey.
M. PE LASTEYRIE
tir, ils convenait de se compter sur 1e texte
de la cflttimission.
Le gouvernement, ajouta-t-il, pose la
question de confiance. (Vives exclaniatioT.s
à gauche' et à Vcrtrême oauche.)
M. Ossola demanda instamment au mi-
nistre des finances de ne point maintenir
la question de confiance.
Vous ne l'avez, pas, dit-il, devant
le §énat. ̃.̃•
La-dessus, un débat touffu de s'engager.
M. Lugol y, dit l'embarras dans lequel
se, trouve ,.la commission, qui a tout
à. la, .demande.. môme de .la Chambre, ralliée
au projet du gouvernement.
dos des retraités discréditerait leur, cause
M; Emmanuel BnoussE. Assez de dis-
coucs et votons l-oe! n'est pa'siurie crise' mi-
nistérielle qui hâtera ]a.
M. /de ;Lasteyrie maintenait la question
de. confiance contre le renvoi à la commis-
sion.
On, mit aux voix l'amendement de M.
Par 271 voix contre 264, sur 535 votants,
le renyoi ..fut adopté.
A la proclamation du résultat. le mi-
nistre (les, ainsi que MM. Pitul
Strauss, ministre de l'hygiène il'An'nigny,
sous-secrétaire d'Etat aux tiniincps, et
Gaston Vidal, sous-secrétaire d'Etat Ù l'en-
seignement technique, quittèrent la salle
des séance.
L'extrême gauche et les clemencistes ap-
plaudissaient. Dans le reste de l'assemblée
se manifestaient ce que les comptes rendus
.officiels appellent des « mouvements di'.
vers ».•'̃̃̃•
Il était 11 Il. 55.
.Ni, Poincarc se trouvait la commission
des affaires étrangères où, depuis 9 h. 30,
iJ poursuivait l'exposé qu'il avait coin-
mencé' la- veille sur le traité de Lausanne
et les affaires d'Orient.
Chose., et rai'ige, M. Poincaré n'était' pas
au courait tjo ce qui se passait à la séan-
ce Il no savait, pas qu'un vote, dont dô-
,apendait* l'existence du cabinet, était eh
"cours il ignorait, que- ce vote donnait, lieu
pointage et qu'avant, le cixnn'ierjeement
de celle 'opération, le cabinet apparaissait
en minorité. Il ignorait tout cela-, parce
qu'une consigne assez étonnante interdisait
à quiconque "de, pénétrer dans le. local de la
commission pendant l'audition du président.
du conseil et qu'un avis quasi commina-
toire, affiché à la porte, en imposait terri-
M. POINCARÉ, arrivant à l'Élyséç
cément aux plus entreprenants. Cepen-
dant, le vote émts, le résultat -proclamé, il
fallait à toute force, prévenir le chef du
gouverrt'inent. Forçant- toutes ;l.es consi-
gnes, M. Grignon, chef de cabinet, finit par
faire savoir au président du' conseil ce qui
venait de se passer.
La commission m'excusera si, je suis for-
cé de mettre tin à mes explication, dit le'pré-
sident du conseil.
Et il se rendit sur-le-champ dans. le bu-
reau, réservé aux membres du gouverné-
MM. de I,asteyrie et d'Âubighy 1 y atten-
datent. MM. Maginot et Gaston Vidal ne
tardèrent point à venir les rejoindre.
.Pendant quelques minutes se poursuivît
une conférence au cours de laquelle il fut
décidé que le gouvernemept. était démis-
sionnaire.-
Quand il se montra dans les couloirs, à<
l'issue de la réunion, M. Poincaré fut im»
médiatement entouré par les députés'de la
majorité qui lui représentèrent que le vote
de la Chambre n'était pas dirigé contre lui
ni contre la politique générale du cabinet,
et ils lui déclarèrent que dans ces condi-
tions l'opinion publique ne comprendrait
pas une retraite du cabinet.
La Chambre, lui dit-on, n'a pas voté
«contre le président du conseil.
Après avoir passé au ministère des af-
raires étrangères, M. Poincaré partit pour
l'Elysée, où il arriva à .midi 25, ac-
compagné de MM. Peyronnet et Gaston
Vidal. Bientôt arrivait M. Dior, puis, suc-
cessivement, tous les membres du cabinet.
a l'exception de MM. Clléron, Paul Laffont
et Laurent Eynac.
Ils furent aussitôt introduits auprès du
président de la République.
LES MINISTRES A L'ELYSÉE
Lorsque M. Poincaré arriva à. l'Elysée,
il midi 25; il commença par avoir un entre-
tien particulier avec le président de la Ré-
publique. Il lui (tëclara qu'étant donné le
vote de la Chambre qui venait d'atteindre
un de ses, plus importants .(jollaborateurs,
M. de Lasteyrie,, il venait apporter la dé-
mission du ministère.
M. Millerand jugea immédiatement,
nemej^ du point de vue niationa!. il s© ren-
dit. compte qu'il y avait une disproportion
étrange entre, un pareil vote, en l'absence
de l'immense majorité des députés, en l'ab-
sence du président du conseil, et les consé-
quences qu'aurait- devant l'opinion mondia-
le la démission de M. Poincaré.
Immédiatement, sa résolution* fut prise:
il résolut de faire tous ses efforts pour gar-
der à la tf;te du gouvernement l'homme
d'Etat qui 'symbolise une politique de fer-
mité h rexlérieur et d'ordre l'intérieur,
El ant donné des déclara-
tions qu'il avait a faire, il demanda, que
'tons les membres du cabinet vinssent pren-
dre part la délibération. A peu d'excep-
tions près, ils étaient au complet quand-le
président de la. République exposa ses vues
sur la situation.
Il déflora 'avec énergie qu'un vote pa-
l'eU, impliquant, le renvoi iL la commission
'l'une loi sur les pensions et survenant
après le succès des projets fiscaux du gou-
vernement, ne saurait être de nature il en-
traîner une crise ministérielle. Il deman-
da avec instance aux membres du cabinet
de se représrnler le jour méme devant la
Chambre et d'attendre que l'assemblée edt.
,précisé son sentiment par un vote visant
réellement l'ensemble de la politique fis-
cale.
Il alla bien plus !oin.
Un message
Il avait déjà composé, écrit de sa main,'
un court message. Comme il n'est pas ha-
bituel qu'un cabinet dont un des membres
a été l'objet d'un vote de défiance revienne
au Parlement, it offrait de s'engager lui-
même à fond et de, prendre la responsabi-
lité entière de cet acte inusité.
Dans -le message, dont il donna, lecture,
il indiquait à la Chambre des députés qu'elle
devait considérer à nouveau la situation
créée par son vote de la matinée et pren-
dre la responsabilité de. voter en pleine con-
naissance de cause pour ou contre la poli-
tique du cabinet. Il ajoutait même que, si
Ole décidait de voter contre, il aurait à
prendre des décisions personnelles,
Jamais un chef d'Etat constitutionnel n'a
offert un ministère un appui' aussi cou-
rageux. '̃,̃̃
Mais le cabinet, .fidèle aux règles parle-
mentaires, ne crut pas pouvoir accepter cet.
te proposition,
La lettre de démission
Le président de la République s'étant re-
tiré. les ministres délibérèrent. M. Poincaré
rédigea une lettre de démission, qui fut
signée par tous.ses collègues présents.
Elle est ainsi conçue
Monsieur le président de la République,
'Après le vote qui vient d'être émis par
la Chambre des députés, dans un débat où
était la question de -confiance, nous
avons l'honneur de vous remettre la dé-
mission du cabinet.
monsieur le président,
l'expression de notre respectueux dévoue-
ment..
La-dessus, les ministres se retirèrent et
les deux présidents s'entretinrent encore un
instant. L'idée de M., Millerand. était, d'ores
et déjà, d'offrir à M. Poincaré de former à
nouveau le ministère. Mais du moment
qu'il y avait démission officielle, il devait
se conformer aux traditions et il était du
reste très heureux d'avoir dans une pareille
circonstance, l'avis des présidents des
deux Chambres.
M. Millerand confère
avec MM. Doumergue et Raoul Péret
Entre 16 h eures et 16 h. 80, successive-
ment M. Doumergue, président du Sénat
et M. Raoul Péret, président de la Cham
tre, furent introduits auprès du président
ue la République. En sortant, le président
du Sénat se refusa à toute déclaration'
(Voir la sulte en 3" page et en'2* page
ta séance de l après-midi à la C'htipîbrè.)-
SOUVENT MARS VARIE
AMES DIX-SEPT JOURS DE GELÉE
UNE CHALEUR QUASt ESTIVALE
(+15 à +17 degrés)
et la pluie depuis quatre jours
Mais le baromètre remonte
et si le vent, par sa direction
le permet, il faut s'attendre à un
refroidissement de température
Apres dix-sept jours de gelées
consécutives en mars, chiffre
qui constitue presque un record,
la température s'est relevée brus
quement et est devenue aussi
anormale, par son excès, qu'elle
avait été, auparavant, déficitaire
Ainsi, le 6 mars, la moyenne
thermométrique des maxima et
des minima était de.+ 1°5; infé
rieure de 3'2 à- la normale,
et, ces jours derniers, avec de;:
maxima de 15° à 17°;' la moyenne
oscille vers + 13°, supérieur!'
de + 6° à la normale.
Le contraste est frappant
aussi quanti aux précipitations
autant il a fait sec durant prô*
de trois semaines, autant les
quatre dernières journées ont étf-
pluvieuses:
Aujourd'hui 27 mars, le bar''
mètre remonte malgré un temps
pluvieux, :et semble présager un
changement
«luisait que dans le nord de
nuctm.
doute': n'existerait dans le-
vingt-quatre heures, nous ver-
rions le froid revenir par vents
d'est mais le baromètre' se re
levé également vers le nord -lé
l'Espagne et sur la Bretagne, de
sorte que la prévision des vents
devient problématique. C'est
pourtant du vent, de sa direc-
tion, que va dépendre la hausse
ou `la baisse thermométrique
noué*- opinons pour la baisse,
pour un refroidissement pro-
chain.
Gabriel Guilbert.
':LE MILLION
DU
MATIN
Voir en cinquième page
C'est 1er avril
que le prix dn pain sera diminné
M. Juillard, ainsi que nous le
faisions prévoir, a signé, hier,
J'arrête abaissant le prix du kilo
de pain 1 fr. 2o. C'est le
1" avril que cet arrêté entrera
en application.
Nouvelle baisse de la farine
à Paris
La .farine supérieure de con
sommation à Paris a baissé de
nouveau, hier, de un franc par
quintal. Elle est 'actuellement'
129 francs.
Sur le marché libre, le, blé a
également baissé par rapport
la semaine dernière, On estimait
cette baisse à 5 où 6, francs par
quintal.
Des affaires en blés se sont
traitées de 9150 à .94 départ. Les
acheteurs escomptant toujours
des cours plus bas se montraient
peu empressés.
La chambre syndical des blés
La nouvelle chambre syndi-
cale des blés; seigles et avoines
de la Bourse a ainsi constitué
son bureau président, M. Béné.
die vice-président, M. F. Mous-
sié secrétairè, M. R. Leder.
mann.,
Le dixième match de rugby
France-Pays de Galles
a lieu cet après. midi à 15h. 45
au stade olympique
de Colombes
Les équipes seront ainsi compo-
Pays de Galles. Rosser (Penarth)
Finch (Glanelly), Jones (Swansea),
Stock Wewport) et Boire Harding
(Swansea) capitaine Watktas (Neath)
et GriHlths (Nèwport) Parkeï (Swan-
soa), Hattway (Nowport), Morris (Cross
Keys), Rickards (Cardlflî, Ragdell
(AberaTon), Gore (Blaina), Fugh (Maes-
teg) et Evans (Pontypool).
.Taurépny (Paris). Dupouy (Bordeaux),
A. Héhotéguy (Bayonne) et G«t (Per-
pignan), Dupont (Rouen) et' Galau (l'oti-
louse) Moureu (Béziers), Bayard (Tou-
(Touteilse), Cassay'et (Cognac), ca-
uitatne, Rtbôre (Peppignani, Piquirol
(Paris) et Clauzels (liéziers).
fiés avis soi^ partagés sur l'is-
sue de la rencontre. Si certaines
compétences estiment que l'équipe
de France, assez homogène, pour-
ra tenir tête aux avants gallois et
gagner grâce à ta vitesse des de-
mis et trois-quarts, d'autres crai-
gnent que la fougue de ces avants
gallois ne déborde la défense du
l'équipe française,
11 y eut un certain émoi, hier,
car dans le train même qui em-
portait, vers Paris, officiels et
joueurs, les délégués de la Rugbj'
Union du Pays dé Galles prirent
la décision, qu'ils lui firent con-
naître dans son compartiment, de
suspendre » J'arriére Male, qui
devait jouer aujourd'hui à Co-
lombes, méthode sans précédent
clans les annales du rugby.
LA REINE DES BELGES-
rentre à Bruxelles
-GBtève. se mars. t^ reine des Bel-
ges et sa fllte, actuellement Berce,
quitteront cette ville demain, pour
PRÉVOYANCE ET PATIENCE
VOILA LE MARÉCHAL LYAUTEY"
HOMMAGE D'UN GRAND ANGLAIS
pendant dès années dans la plupart des pays rnusûlmans,
sir Valentine Chirol fait autorité en Anglçlerrë sur toutes
les guestions de colonisation en terre màhotnétiffle. Il
vient de faire
impressions que voici .̃:̃̃
Je ne veux pas m'étendre sur les grands progrès, maté-
riels que la Francei a fait, faire au Maroc. 'Je dirai seulement
que la cbïonie 'française de là-bas, comme les renies d'un
peu partout, est trop pressée de voir les résultats',d'une po-
litique à* longue haleine et, pour cette raison, excessivement
Evidemment, la crise' économique du mpndç entier a
réagi sur le>, Maroc. Ceux qui ont; spéQulésUr les' bénéfices
trop rapides sont aigris et, cependant, le Maroc do'ii être in-
dubitabfement pour -la France un exceHent placement..Les
dépenses
firaient à eux seuls" pour payer tous les frais, comme d'ail-
leurs le déyeipp^pement de l 'agriculture et l'accroissement
énorme des, exportations dé céréales.
̃;x*x.'
Ce que je veux surtout, c'est établir un parallèle entre le
génie du m'a Péchai ^yautey et celui d'un des-plus grands ad-
ministrateurs en pays' d'Istam que nous ayons, à"; mon a,vis,
jamais eu chez nous. Je veux parler de lord Gromer et de
-.on séjour en' Egypte. Malgré des différences de'tempéra-
ment et aussi dans la tache à accomplir, ils ont eu en comr
aiun' une rare longueur et largeur de vues et une extraordi-
riiiire combinaison d'énergie et de patience. Le maréchal
Lyautey s'est appliqué par-dessus tout à gagner la bonne
volonté et la confiance de la population et, comme celle-ci est
musulmane, sa bonne volonté et sa" confiance pouvaient seu-
!ement ôtre obtenues en déployant'une extrême considération
pouf' sa religion et ses coutumes.
Les méthodes, poursuivies à cet effet par le maréchal ont
eu également le. grand, mérite de rehausser le prestige du
sultan comme khalife ou souverain spirituel' aussi bien que
comme sultan ou souverain temporel du Maroc. C'eût
4M' une politique sage toute époque, mais jamais plus sage
q«ià n'n moment où la question du pouvoir spirituel boule-
verse tout i4ït?lam.
Le Maroc,, inal^é. son orthodoxie en matière de foi qui
est aussi impeccable que celle de, la Turquie, ,n'a jamais re-
connu le khalifat dé Constantinople, dé même qu'il' n'a ja-
mais eu de lien politique avec l'empire ottoman. II a eu sans
doute ses sympathies pour les Turcs lorsque ceux-ci étaient
en guerre avec la Grèce infidèle et que Moustapha Iiemal
brandissait le sabre de l'Islam. Maj's n'ayant jamais accepté
..l'hégémonie. religieuse de la Turquie, il n'est, pas troublé au-
(ourd'hui par les questions que les récents événements d'An-
gora vont susciter dans d'autres parties du monde musulman
au.- sujet de la succession au khalifat de Constantinople, qui
vient subitement d'être aboli. Le Maroc a son khalife qui est,
le le répète, en même temps sonsuitan et tant qu'il révérera
cette suprême dignité, il ne pourra que s'établir, en ,faveur du
protectorat français, un contraste éclatant en tre. le respect mé-
ticuteux dont elle est entourée
ciu inarecnal Lyautey et rauuuaé du gouvernement d'Angora
envers le khaljfat de Constantînople, d'abord exploité dans
un intérêt politique en s'en proclamant le champion à- ou-
trance et ensuite bru talëmën i, renverse d u jour au lendemain.
Cette considération est d'autant plus importante, je
crois, que le. peuple du Maroc est extrêmement intelligent.
Rien qu'à notre point de vue. encore très arriéré, il profitera
'm moins aussi vite que les peuples d'Egypte, et de l'Inde des
'•ccaaions que vous .êtes en train de lui fournir pour son
ivancement intellectuel.,
La question de l'éducation est encore une de celles aux-
luellesle mârééKalLyatiiey s'intéresse tout spécialement dans
e désir d'éviter lès écueils sur lesquels nous nous sommes
si souvent heurtés dans' nos dépentiànces d'Orient, faute peut-
/Hre de patience et de prévoyance.
Je terminerai sur ces mots prévoyance et patience, en y
ajoutant celui de sympathie, parce qu'ils me paraissent être
la note dominante du protectorat français au Maroc sous le
maréchal Lyautey.
Valentîne Chirol.
LES AVIATEURS ANGLAIS QUI TENTENT LE TOUR DU MONDE
SONT ARRIVÉS A LYON
Phot Matin.
Partis avant-hier de Southampton, comme le représente la photo-
graphie ci-dessus, du major MacLarev^
debout à gauche du pitote Plenderleith, assis à son poste, et du
sergent mécanicien Andrews, avait amerri, dans l'après-midi, au
havre.
Réparti, hier, de l'estuaire de la: Seine, à H heures, il est arrivé
avec son avion. amphibie pouvant atterrir ou amcrrir à volonté
à l'aérodrome de Lyon-Bron, à 15 h. 47, ayant navigué par une
pluie .battante entre le Havre et Paris à une altitude dé iMo mètres
Il compte être, ce soir, à /Rome en passant par la vallée du Rhône
et le littoral méditerranéen.
Le maréchal Foch confère
avec M. Musçolihi
BOMEr 26 jmars. Le maréchal
Foch, accbïfrpagiié iie M. Barrère,
ambassadeur de France; s'ëst ren-
du au palais Chigi, où il a eu
avec M. Mussolini un entretien
cordial d'un quart d'heure.
Quatre bandits dévalisent
on employé des postes à Chicago
Chicago, 86 mars. Quatre
bandits ont dévalisé aujourd'hui
un employé des postes àHarvey.
faubourg de Chicago, et ont rin-
porte deux sacs .de lettres recom-
mandées, contenant 135.000 dol-
lars, destinés au paiement .des sa-
AUTOUR DE L'ASTORIA
DES TITRES DE W "SOCÊI
DES HDTEtS DE tTTOlLE"
(séquestre allemand)
ont été vendus hier 21 millions
Une première adjudication contre
laquelle le « Matin » avait
protesté et qui fut annulée
n'avait produit que 5.350.000 fr,
On se souvient de la protestaf
tion que le Matin avait élevée,
en juin 1922, contre l'adjudica-
tion, non précédée de publicité,
de 36:380 actions de 100 francs
et de 9.333 parts de fondateur
de la Société des hôtels de l'Etoi-
lo mises sous séquestre comme
biens allernaftds.
Ces titres, qui rendaient leurs
acquéreurs propriétaires du fa-
meux hôtel Astoria, de cinq au-
tres hôtels de la place de l'Etoile
et de deux étabhssements simi-
laires de Trouvilla, avaient été
adjugés simplement pour 5 mit
lions 350.000 francs h un groupe
anglo-suisse.
Cette opération scandaleuse
provoqua l'intervention du Syn.
dicat de l'industrie hôtelière de
Paris qui, par lettre du 17 juin
1922, demanda au président du
tribunal civil de la Seine de ne
pas donner l'homologation
cette vente et de décider la re-
mise en adjudication des valeurê
séquestrées,
A la fin du mois de juillet sui-
vant, le président du tribunal
civil de la Seine faisait connaître
qu'après enquête il avait refusé
de ratifier l'adjudication de l'hô-
tel Astoria; qui se trouvait ainsi
annulée.
Par ordonnance du 18 février
dernier, le président du tribunal
civil ordonna la vente aux en-
chères, à la Bourse de Paris,
des actions et parts de fondateur
de la Société des hôtels de l'Etoi-
le. Lundi et mardi. dernier les
agents de change achetèrent
donc aux enchères, pour leur
compte ou pour celui de tiers,
les valeurs réparties en ,73 lots.
Hier, à la corbeille»,, ces ti-
très, réunis, furent offerts aux
surenchères et un groupe fran-
çais se l'adjugea .pour la somme
totale de 21 millions
Cette nouvelle adjudication
fait donc « gagner u plus de
15 millions à l'Etat français.
UNE SOLUTION
Propos d'un ParisieO..
de Chine
Passant par la Chine, un Fran.
çais achète un exemplaire d'un
journal anglais, la South China
Morning Post. Cette gazette a.,
à Paris, un correspondant qui lui
adresse des articles d'un goût
parfait. Nous avons tort ici de ne
pas rendre l'hommage qui con-
firent à des confrères aussi char.
mants. Lisez cette prose
Nombreuse étant la colonie an-
glaise de Paris, et nombreux les
Anglais de passage, il a toujours
été considéré d'une grande utilité
de créer ici un magasin anglais
Il existe, certes, de grands éta-
blissements où on peut acheter
dn tout, mais chose curieuse, il v
manque toujours quelque chose.
Les produits français sont pres-
que toujours de qualité inférieure
les vendeurs sont souvent impu.
dents l'acheteur, sans défense.
est souvent volé quand on lui rend
sa monnaie. Les fripons abon.
dent.
Dans le magasin anglais, on
trouvera enfin de la coutellerie an-
glaise (les rasoirs français écor-
chent), du vrai savon, des souliers
en cuir et non plus en papier.
J'en passe, y compris une his.
toire de députés que nous igno-
rons à Paris, mais qu'on connaît
aujourd'hui en Chine, et cette
information inattendue que le
rhum est devenu, en France, la
roisson nationale.
Voilà comment on est, en Chi-
ne. ef ailleurs, renseigné, sans
contre-partie, par certains jour-
naux anglais.
Les magazines anglais sont de
tous côtés à Paris la chambre
de commerce anglaise v est
puissante. Alors qu'à l'exigence
des travaillistes, l'employé fran-
çais est chassé d'Angleterre, no-
tre prolétariat, toujours dupe de
son internationalisme, accueille
sans protestation les employés
C'est donc aux Anglais de Pa-
ris qu'il faut s'adresser Est-ce
qu'ils admettent une propagande
commerciale de cette espèce?
Qu'ils répondent
Louis Forest
Les écoles de coiffeurs
l'Angleterre adoptent Lagnicoart
LONDRES.. 26 mars. Sur avis
Iris auprès de la British Leaguo
if Help, l'Association des écoles
le coiffeurs vient de décider
S'adopter le vil1age de Lagnicourt
Pas-de-Calais}. Une somme de
8,250 francs été adressée à 'a
nunicipalitc de Ln&nicourl pour
̃ être employée la construction
te bains publics et d'une salle dt
êtes, {liai: as.
l
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