Titre : Le Monde dramatique : revue théâtrale, artistique et littéraire / rédacteur en chef Théophile Deschamps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-19
Contributeur : Deschamps, Théophile (01). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818257p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 mai 1859 19 mai 1859
Description : 1859/05/19 (A8). 1859/05/19 (A8).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5733390w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1353
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
JEUDI 19 MAI BUREAUX : 64, RUE D'AMSTERDAM. -. _ ' HUITIÈME
PARIS, 18 MAI 1859. . I <
<
PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS !
L'abondance des premières représentations nous force ]
à renvoyer au prochain numéro notre Chronique des '
théâtres, et notamment une étude sur l'administration '
de VAcadémie impériale de musique, dont les-directeurs
ne rendent pas toujours en courtoisie les bons offices
dont ils sont redevables à la presse.
OPÉRA-COMIQUE.
Le Diable au moulin, opéra-comique en un acte, paroles de
MM. Cormon et Michel Carré.—Musique de Al. Gevaert.
Première représentation le 13 mai 1859.
THÉÂTRE-LYRIQUE.
L'Enlèvement au sérail, opéra-comique en deux actes, mu-
sique de Mozart; Abou-Hassan-, opéra-comique en un
acte, musique de Weber. Premières représentations le
11 mai 1859.
Nous avons cette fois, ce qui est rare , la qualité et la
quantité : du Mozart, du "Weber ! deux maîtres dans le
passé ! du Gevaert, un maître dans l'avenir.
Mozart et Weber, qui peuvent attendre, me permettront
bien de régler d'abord mes comptes avec le jeune auteur
du Diable au moulin.
Le public s'étonnait du silence de M. Gevaert. Après le
succès de Quentin Dunoard, on pensait qu'une oeuvre ca-
pitale viendrait asseoir solidement la réputation du maes-
tro. Aussi la surprise a été grande de le voir reparaître
avec un petit acte,— fort gaillardement troussé, j'en con-
viens,— mais ne répondant pas aux espérances que fit
naître Quentin Durward.
M. Gevaert a écrit une agréable paysannerie, rien de
plus, et c'est trop peu pour l'auteur du Billet de Marguerite.
L'ouverture, dans laquelle sont encadrés plusieurs motifs
de l'ouvrage, est vive, alerte, pimpante, sans posséder tou-
tefois une grande originalité.
Les couplets chantés par Mocker et repris en trio, man-
quent tout à fait de franchise. Ceux que dit Prilleux ne
valent pas mieux. Peut-être môme valent-ils moins.
En revanche, le duo de Ponchard et de Mlle Lemercier
est réussi. Le quatuor du déjeuner est, sans contredit, le
meilleur morceau de cette petite partition, qui ferait très-
grand honneur à un débutant, mais qui n'ajoute rien à la
réputation de M. Gevaert.
L'orchestration de cette bluette mérite toutefois un éloge
particulier. Elle n'a rien de vulgaire. On y sent la recherche
des effets piquants et l'on reconnaît à certains détails une
main déjà fort expérimentée.
Je suis heureux d'avoir à féliciter Mlle Lefebvre, que
j'ai, je crois, un peu maltraitée dans le compte rendu des
Trois Nicolas. Elle est charmante sous tous les rapports ,
dans ce nouveau rôle. Mocker boit certainement à la fon-
taine de Jouvence. lia rajeuni de dix ans sous les habits
d'Antoine, le paysan colère; car, il est bon que vous le sa-
chiez, il y a dans cette pièce un paysan colère, que sa fian-
cée corrige de ce défaut en lui faisant croire qu'elle est (
plus irascible que lui.
Comme vous le voyez, ces messieurs qui composent des
livrets d'opéras-comiques font de faibles efforts d'imagina-
tion quand ils ont besoin d'un sujet. Ils relisent la Jeune j
femme colère, une comédie d'Etienne, jouée avec un grand ,
succès au Théâtre-Français. Au lieu de rendre le mari
violent pour corriger la femme, ils rendent la femme vio- :
lente pour corriger le mari, et le tour est fait. Le scénario ,
est écrit. Il ne reste qu'à toucher les droits d'auteur. Bon ,
métier que celui de librettiste !
La musique de Mozart est assez belle pour accorder à la
pièce sur laquelle elle s'adapte le droit d'être stupide ; mais,
franchement, le poème de VEnlèvement au sérail passe toute
mesure. Il est regrettable que l'auteur des paroles françaises
n'ait pas cru devoir ajouter quelque chose à l'intrigue, et
n'ait pas cru surtout à la nécessité d'y retrancher beau-
coup.
Il est inutile d'insister sur le mérite musical de cette
: oeuvre que tous les érudits connaissent, et que le Théâtre-
Lyrique a eu la gracieuseté de faire chanter et jouer par
t quelques-uns de ses bons artistes.
> Mme Ugalde a interprété avec son habituelle audace de
virtuose le rôle de Blondine, où elle a été fort applaudie.
t Les débuts de AI. Battaille ont été brillants. Il a gagné,
r s'il est possible, comme talent, et n'a que peu perdu comme
voix.
3 Mme Meillet est en beauté. Le costume d'Espagnole lui
sied à ravir. Elle est aussi en progrès et cirante mieux que
jamais.
s Ce dernier éloge ne saurait s'appliquer à M. Michot, qui
continue à n'avoir qu'une magnifique voix, dont il tire un
t mince profit. Et puis quelle façon déplaisante de marcher !
quelle fâcheuse tournure !
e M. Eromant m'a semblé manquer de tout dans le rôle
.. de Pédrille. 11 n'a ni finesse, ni légèreté, ni Il me
■s faudrait trop de temps pour consigner tout ce qui lui
manque. J'aurai plus vite fait de dire ce qu'il possède :
une voix sans chaleur et sans étendue, qu'il dirige sans
t_ grande intelligence.
e Je ne suis pas un admirateur quaud même du talent de
M. Meillet, mais je dois rendre hommage à la vérité en dé-
»r clarant qu'il a chanté d'une manière irréprochable le rôle
[e d'Abou-Hassan. Il a détaillé son grand air avec un senti-
5_ ment si parfait des nuances, et une voix si pleine, si facile,
a si pure, qu'on a bissé ce morceau. L'artiste l'a dit le se-
conde fois mieux encore que la première: voilà un succès
,.e dont M. Meillet peut être fier.
ie Pour devenir un bon comique, M. "Wartel fera bien de ne
le plus souligner ses mots. Cela impatiente le public, que l'ac-
teur semble prendre pour un idiot.
ie Mlle Marimon a chanté très-agréablement son air et son
2S duo avec M. Meillet. Mlle Vadé n'a rien chanté. Est-ce
. tant pis ou tant mieux ?
j_ ERNEST GEBAUKH.
ts ,
THÉÂTRE IMPÉRIAL ITALIEN.
Cassandra, tragédie en 5 actes, en vers italiens, de M. A.
Somma.. Première représentation le 12 mai 1859.
Puisqu'il est dit que nous ne verrons jamais Mme Ristori
prendre corps à corps les chefs-d'oeuvre de. notre Théâtre-
Frauçais et montrer tout ce que son génie pourrait donner
s'il se produisait dans Hernani, dans Angelo, dans la Tour
de Neslc, dans le drame, dans la vie réelle enfin, il faut bien
nous contenter de l'applaudir dans la tragédie, ce linceul
dont elle fait un voile de pourpre ; la tragédie, cette erreur
d'un autre temps, qui sans elle dormirait dans la nuit du
passé, et qu'elle transforme en action vivante, tant il y a
en elle de feu, de lyrisme, de poésie, de coeur !
L'oeuvre de M. Somma débute par une réminiscence des
Troyennes d'Euripide. — Nous sommes sur le rivage en face
des murailles fumantes de Pergame; les vainqueurs de
Troie se partagent le butin de la guerre. — Cassandre
attend que son sort soit décidé, et elle raconte à sa mère
Hécube comment elle a été surprise et violée par le bouil-
lant Ajax. — Soudain on vient annoncer à la prophétesse
qu'elle est destinée à partager la couche d'Agamemnon, le
roi des rois. Un éclair de joie succède à la douleur que
lui cause cette nouvelle. Elle rêve le trépas du vainqueur
d'ilion.
Le vaisseau s'éloigne du rivage, emportant Âgamemnon
et sa captive avec son penser de mort ; mais les dieux en
ont ordonné autrement : le voyage durera un an ; pendant
ce temps, Cassandre deviendra mère, et ce ne sera plus le
roi triomphant qu'elle aura devant les yeux, mais le père
de son enfant, et désormais elle n'aura plus qu'un but,
celui de veiller sur lui.
Elle a deviné les projets de la reine Clytemnestre et de
son favori Egysthe.
Le couple adultère a résolu la mort d'Agamemnon.
C'est au milieu de la fête destinée à célébrer son retour
1 qu'il mourra. Cassandre veut empêcher le meurtre, mais
1 Egysthe l'a reconnue ; il sait que son enfant est caché dans
1 le temple, et la reine coupable décide que la mère et l'en-
fant partageront le sort de l'époux.
' Cependant le banquet a lieu, les harpes'retentissent. Sou-
dain Cassandre, dans une magnifique inspiration, jette le
J trouble dans le coeur de Clytemnestre, qui n'ose donner le
signal du triple assassinat qu'elle médite, et la fête s'achève;
1 mais ce n'est que partie remise. A peine Cassandre a-t-elle
eu le temps de soustraire Oreste au péril, que Clytemnestre
' égorge Agamemnon, tandis que de son côté Egysthe tue le
" fils de l'infortunée Cassandre.
3 Et la fille de Priam, n'ayant plus rien désormais qui la
rattache à la vie, meurt en cherchant à embrasser l'ombre
3 de sa mère qui s'avance et lui tend les bras.
Telle est à peu près la pièce, qui ne serait qu'un pâle
cadavre, si Mme Ristori ne l'animait de son souffle créa-
1 teur.
e La tragédie, c'est elle, elle seule, qui fait parler, agir et
mouvoir ces ombres glacées.
Elle a coloré des plus chaudes nuances le rôle de Cassan-
dre; elle l'a composé avec ce grand art dont elle possède
PARIS, 18 MAI 1859. . I <
<
PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS !
L'abondance des premières représentations nous force ]
à renvoyer au prochain numéro notre Chronique des '
théâtres, et notamment une étude sur l'administration '
de VAcadémie impériale de musique, dont les-directeurs
ne rendent pas toujours en courtoisie les bons offices
dont ils sont redevables à la presse.
OPÉRA-COMIQUE.
Le Diable au moulin, opéra-comique en un acte, paroles de
MM. Cormon et Michel Carré.—Musique de Al. Gevaert.
Première représentation le 13 mai 1859.
THÉÂTRE-LYRIQUE.
L'Enlèvement au sérail, opéra-comique en deux actes, mu-
sique de Mozart; Abou-Hassan-, opéra-comique en un
acte, musique de Weber. Premières représentations le
11 mai 1859.
Nous avons cette fois, ce qui est rare , la qualité et la
quantité : du Mozart, du "Weber ! deux maîtres dans le
passé ! du Gevaert, un maître dans l'avenir.
Mozart et Weber, qui peuvent attendre, me permettront
bien de régler d'abord mes comptes avec le jeune auteur
du Diable au moulin.
Le public s'étonnait du silence de M. Gevaert. Après le
succès de Quentin Dunoard, on pensait qu'une oeuvre ca-
pitale viendrait asseoir solidement la réputation du maes-
tro. Aussi la surprise a été grande de le voir reparaître
avec un petit acte,— fort gaillardement troussé, j'en con-
viens,— mais ne répondant pas aux espérances que fit
naître Quentin Durward.
M. Gevaert a écrit une agréable paysannerie, rien de
plus, et c'est trop peu pour l'auteur du Billet de Marguerite.
L'ouverture, dans laquelle sont encadrés plusieurs motifs
de l'ouvrage, est vive, alerte, pimpante, sans posséder tou-
tefois une grande originalité.
Les couplets chantés par Mocker et repris en trio, man-
quent tout à fait de franchise. Ceux que dit Prilleux ne
valent pas mieux. Peut-être môme valent-ils moins.
En revanche, le duo de Ponchard et de Mlle Lemercier
est réussi. Le quatuor du déjeuner est, sans contredit, le
meilleur morceau de cette petite partition, qui ferait très-
grand honneur à un débutant, mais qui n'ajoute rien à la
réputation de M. Gevaert.
L'orchestration de cette bluette mérite toutefois un éloge
particulier. Elle n'a rien de vulgaire. On y sent la recherche
des effets piquants et l'on reconnaît à certains détails une
main déjà fort expérimentée.
Je suis heureux d'avoir à féliciter Mlle Lefebvre, que
j'ai, je crois, un peu maltraitée dans le compte rendu des
Trois Nicolas. Elle est charmante sous tous les rapports ,
dans ce nouveau rôle. Mocker boit certainement à la fon-
taine de Jouvence. lia rajeuni de dix ans sous les habits
d'Antoine, le paysan colère; car, il est bon que vous le sa-
chiez, il y a dans cette pièce un paysan colère, que sa fian-
cée corrige de ce défaut en lui faisant croire qu'elle est (
plus irascible que lui.
Comme vous le voyez, ces messieurs qui composent des
livrets d'opéras-comiques font de faibles efforts d'imagina-
tion quand ils ont besoin d'un sujet. Ils relisent la Jeune j
femme colère, une comédie d'Etienne, jouée avec un grand ,
succès au Théâtre-Français. Au lieu de rendre le mari
violent pour corriger la femme, ils rendent la femme vio- :
lente pour corriger le mari, et le tour est fait. Le scénario ,
est écrit. Il ne reste qu'à toucher les droits d'auteur. Bon ,
métier que celui de librettiste !
La musique de Mozart est assez belle pour accorder à la
pièce sur laquelle elle s'adapte le droit d'être stupide ; mais,
franchement, le poème de VEnlèvement au sérail passe toute
mesure. Il est regrettable que l'auteur des paroles françaises
n'ait pas cru devoir ajouter quelque chose à l'intrigue, et
n'ait pas cru surtout à la nécessité d'y retrancher beau-
coup.
Il est inutile d'insister sur le mérite musical de cette
: oeuvre que tous les érudits connaissent, et que le Théâtre-
Lyrique a eu la gracieuseté de faire chanter et jouer par
t quelques-uns de ses bons artistes.
> Mme Ugalde a interprété avec son habituelle audace de
virtuose le rôle de Blondine, où elle a été fort applaudie.
t Les débuts de AI. Battaille ont été brillants. Il a gagné,
r s'il est possible, comme talent, et n'a que peu perdu comme
voix.
3 Mme Meillet est en beauté. Le costume d'Espagnole lui
sied à ravir. Elle est aussi en progrès et cirante mieux que
jamais.
s Ce dernier éloge ne saurait s'appliquer à M. Michot, qui
continue à n'avoir qu'une magnifique voix, dont il tire un
t mince profit. Et puis quelle façon déplaisante de marcher !
quelle fâcheuse tournure !
e M. Eromant m'a semblé manquer de tout dans le rôle
.. de Pédrille. 11 n'a ni finesse, ni légèreté, ni Il me
■s faudrait trop de temps pour consigner tout ce qui lui
manque. J'aurai plus vite fait de dire ce qu'il possède :
une voix sans chaleur et sans étendue, qu'il dirige sans
t_ grande intelligence.
e Je ne suis pas un admirateur quaud même du talent de
M. Meillet, mais je dois rendre hommage à la vérité en dé-
»r clarant qu'il a chanté d'une manière irréprochable le rôle
[e d'Abou-Hassan. Il a détaillé son grand air avec un senti-
5_ ment si parfait des nuances, et une voix si pleine, si facile,
a si pure, qu'on a bissé ce morceau. L'artiste l'a dit le se-
conde fois mieux encore que la première: voilà un succès
,.e dont M. Meillet peut être fier.
ie Pour devenir un bon comique, M. "Wartel fera bien de ne
le plus souligner ses mots. Cela impatiente le public, que l'ac-
teur semble prendre pour un idiot.
ie Mlle Marimon a chanté très-agréablement son air et son
2S duo avec M. Meillet. Mlle Vadé n'a rien chanté. Est-ce
. tant pis ou tant mieux ?
j_ ERNEST GEBAUKH.
ts ,
THÉÂTRE IMPÉRIAL ITALIEN.
Cassandra, tragédie en 5 actes, en vers italiens, de M. A.
Somma.. Première représentation le 12 mai 1859.
Puisqu'il est dit que nous ne verrons jamais Mme Ristori
prendre corps à corps les chefs-d'oeuvre de. notre Théâtre-
Frauçais et montrer tout ce que son génie pourrait donner
s'il se produisait dans Hernani, dans Angelo, dans la Tour
de Neslc, dans le drame, dans la vie réelle enfin, il faut bien
nous contenter de l'applaudir dans la tragédie, ce linceul
dont elle fait un voile de pourpre ; la tragédie, cette erreur
d'un autre temps, qui sans elle dormirait dans la nuit du
passé, et qu'elle transforme en action vivante, tant il y a
en elle de feu, de lyrisme, de poésie, de coeur !
L'oeuvre de M. Somma débute par une réminiscence des
Troyennes d'Euripide. — Nous sommes sur le rivage en face
des murailles fumantes de Pergame; les vainqueurs de
Troie se partagent le butin de la guerre. — Cassandre
attend que son sort soit décidé, et elle raconte à sa mère
Hécube comment elle a été surprise et violée par le bouil-
lant Ajax. — Soudain on vient annoncer à la prophétesse
qu'elle est destinée à partager la couche d'Agamemnon, le
roi des rois. Un éclair de joie succède à la douleur que
lui cause cette nouvelle. Elle rêve le trépas du vainqueur
d'ilion.
Le vaisseau s'éloigne du rivage, emportant Âgamemnon
et sa captive avec son penser de mort ; mais les dieux en
ont ordonné autrement : le voyage durera un an ; pendant
ce temps, Cassandre deviendra mère, et ce ne sera plus le
roi triomphant qu'elle aura devant les yeux, mais le père
de son enfant, et désormais elle n'aura plus qu'un but,
celui de veiller sur lui.
Elle a deviné les projets de la reine Clytemnestre et de
son favori Egysthe.
Le couple adultère a résolu la mort d'Agamemnon.
C'est au milieu de la fête destinée à célébrer son retour
1 qu'il mourra. Cassandre veut empêcher le meurtre, mais
1 Egysthe l'a reconnue ; il sait que son enfant est caché dans
1 le temple, et la reine coupable décide que la mère et l'en-
fant partageront le sort de l'époux.
' Cependant le banquet a lieu, les harpes'retentissent. Sou-
dain Cassandre, dans une magnifique inspiration, jette le
J trouble dans le coeur de Clytemnestre, qui n'ose donner le
signal du triple assassinat qu'elle médite, et la fête s'achève;
1 mais ce n'est que partie remise. A peine Cassandre a-t-elle
eu le temps de soustraire Oreste au péril, que Clytemnestre
' égorge Agamemnon, tandis que de son côté Egysthe tue le
" fils de l'infortunée Cassandre.
3 Et la fille de Priam, n'ayant plus rien désormais qui la
rattache à la vie, meurt en cherchant à embrasser l'ombre
3 de sa mère qui s'avance et lui tend les bras.
Telle est à peu près la pièce, qui ne serait qu'un pâle
cadavre, si Mme Ristori ne l'animait de son souffle créa-
1 teur.
e La tragédie, c'est elle, elle seule, qui fait parler, agir et
mouvoir ces ombres glacées.
Elle a coloré des plus chaudes nuances le rôle de Cassan-
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