Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-48987
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Héritées Rèneriee !
C^Ï^-Î^C,-^
A Monsieur Albert HUE.
Oh ! que j'aime à rêver sous l'ample couverture,
Quand Décembre, au dehors, saupoudre en blanc mon toit,
Quand dans un bon lit chaud, je nargue la nature
Qui déchaîne en hurlant, son tourbillon de froid.
Persiennes et rideaux sont bien fermés ; l'aurore Risque à peine un rayon furtif par le volet. Sur le haut du pignon, la girouette sonore Fait grincer âprement sa chanson en fausset.
La rafale de neige ensevelit la rue; Parfois un passant rare, ouvrier matinal, Les mains sous son veston, casquette rabattue, Hasarde un nez rougi par ce vent boréal.
Tout marche pour le mieux dans cette somnolence, Le rêve se détend si bien sur l'oreiller. Il règne autour de vous un étrange silence Qui fait le souvenir doucement s'éveiller.
On revoit l'heureux temps d'une enfance rapide, Les ris, les jeux bruyants, les amis d'autrefois, Et Von est étonné de voir son oeil humide De larmes, vieux échos du passé, ce vieux bois.
Et puis l'on voit passer comme une féerie, Les tableaux émouvants des livres qu'on a lus, Les poètes aimés dont l'oreille attendrie Retient avec plaisir lés accents inconnus,
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