Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1917-04-07
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 avril 1917 07 avril 1917
Description : 1917/04/07 (Numéro 12093). 1917/04/07 (Numéro 12093).
Description : Note : 3è édition. Note : 3è édition.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/05/2008
ISP
APRES Xj-A- VICTOIRE
L'Allemagne peut verser aux alliés
seize milliards par an
que l'Allemagne serait, après sa défaite!
guerre qu'elle a provoquée
Je vais essayer de le démontrer.
De même que nous avons méconnu
naguère la formidable organisation mi-
maire de l'empire Allemand, nous
n'avons pas su analyser les causes pro-
fondes qui ont porté à un si haut degré
sa puissance financière, commerciale et
Industrielle.
II serait évidemment trop iong d'ex-
poser ici dans tous ses détails Je déve-
loppement méthodique qui a fait de ce
grand :pays le concurrent le plus redou-
table sur les marchés du monde. L'étude
en serait pourtant instructive. On verrait
avec quelle intelligence, avec quelle té-
nacité, avec quel âpre, souci de réussir
Ic gouvernement impérial a conçu et
poursuivi sans relâche l'application des'
mesures qui devaient favoriser toutes les
branches de l'activité nationale armée,
marine de guerre, Hotte de commerce,
agriculture, industrie, minière et métal-
lurgique ont progressé simultanément
selon des plans établis d'avance et qui
n'ont pas négligé, notons-le en passant,
une amèlioraUon sensible du sort des
ouvriers.̃'
,,quel point le succès a couronné, ces
efforts persévérants, nous aurions quel-
que peine à le concevoir si nous n'avions
sur tous les points des documents abso-
lu ment positifs. Ces documents, nous les
devons à M. Helfferich, autrefois direc-
teur de la Deutsche Bank, naguère en-
core ministre aes nuances a. Bénin, au-
jourd'hui vice-chancelier de l'empire.
A l'occasion du vingt-cinquième anni-
versaire de l'avènement de Guillaume IL
M. Helfferich a publie une brochure qui
est, un véritable monument élevé à ia
merveilleuse prospérité de son pays et à
la gloire du kaiser, qui en fut l'initia-,
On trouve là un tableau, un peu em-
belli sans doute, mais tout à fait complet
et appuyé sur des chiffres indiscutables.
de la situation économique de l' Allema-
Tous les Français devraient lire ce li-
,Vre et le méditer ils y puiseraient de
îprécietfx enseignements La place me
manque pour en donner ici un résumé,
si bref soit-il, et je devrai me borner
simplement à citer les chiffres particu-
ïJèremeritiTitëréSsants S. l'aide dcfeijùèïs,"
après une minutieuse analyse, M. Helf-
ferich fait un. orgueilleux ételago de la
fortune de son pays.
D'après ses évaluations, la fortune na-
tionale de l'empire était en 1913 supé-
rieure à 37o milliards, de francs.
Ses revenus annuels. dont il fait un
compte détaillé, dépassaient 50 mil-
liards.
Sur ces 50 milliards, FAItemagne, pour
les besoins de l'Etat et des particuliers,
dépensait environ 37 milliards 1/2. Entre
ses revenus et ses dépenses, il y avait
donc un écart de 12 milliards Cette
somme représentait les ééonomies du
pays et l'augmentation annuelle de sa
tortùne globale.
M. Helfferich' nous apprend que, sur,
ces 12 milliards deux milliards envi-
ron « provenaient de l'accroissement au-
tomatique de la fortune existante ».
De cette somme, nous ne ferons pas
état. Mais ce que nous devons retenir,
c'est que, d'après les estimations très
nctles d'une des;plus hautes compéten-
res financières de l'empire, l'Allemagne,
avant la guerre, épargnait environ
it) milliards de francs chaque année.
Voilà, n'est-il pas vrai, la base appré-
ciable. quoique insuffisants d'une
aunuité qui peut servir de gage à une
bonne indemnité de guerre. Vous allez
voir comment cette indemnité peut, être
considérablement augmentée.
D'abord il âaute aux yeux cpjeon doit
retrancher des dépenses de l'empire les
budgets de la guerre et de la marine
ci i.200 millions qui trouveront un meil-
leur emploi pour tout le monde.
D'autre part, nous pouvons, à titre
fFîndication, signaler quelques taxes
nouvelles dont le produit sera lucratif.
Par exemple, une taxe de 5 francs par'
fonne sur les 260 millions de tonnes de
charbon que produit l'Allemagne donne-
rait 1.300 millions.
Un impôt annuel de capîtaiion, à j
i0 francs par tête, fournirait 650 mil-
lions.
On pourrait sans peine tirer 75 mil-
lions d'une contribution annuelle levé
sur les villes.de pi us de 100.000 habi-
1-ants-. 11 y en a 48, dont quelques-unes
sont puissamment, riches
Mentionnons rapidement un relève-
des tarifs de chemins de; fer, de
l'impôt sur les tabacs, sur les bières, sur
les alcools dès-taxes sur les frets et sur
lo tonnage des navires, sur les céréales
sur le sucre. Cette dernière aurait l'avan-
U?o d'atténuer daRs une certaine me-
s.re la concurrence des producteurs
H fn est d'antres encore, .grâce aux-
-yi-.lles on arriverait sans peine à com-
A mon avis. ev. n'est pas assez. Car il
s'agit pas seulement de satisfaire les
listes revendications -des alliés il im-
avant tout de faire payer à J'Alle-'
;;• !S"ne toute.? lesdépenses que la guerre
i:- )O?ée par elle aura occasionnées, afin
:i'i les peuples victimes aient le moins
irrrsible à payer. Il ne faut pas penrjpt-
•• ruine des autre- nations.
T laut donc-trouver des mesures plus
•'féales. En voici quelques-unes
• »i. pourra frapper d'un impôt de 20
dont le total s'est quelque peu arrondi
I pendant la guerre.
On;pourra frapper de même le coupon
des titres étrangers qui sont dans les
portefeuilles allemands, à moins qu'on
ne préfère, selon la formule préconisée
à notre intention par le pangermaniste
Tannenberg," contisquer purement et
simplement ces valeurs au profit des
alliés
Ce qui .est sûr, c'est qu'on devra tirer
un sérieux appoint des créances aile- j
mandes sur les pays'étrangers,
Toul bien examiné, on conviendra que
l'Allemagne, lorsqu'elle aura repris sa
vie normale, pourra parfaitement sup-
porter une charge annuelle de 15 à 16
milliards. Cela suffira pour amortir,
dans un délai qu'il n'y a aucun inconvé-
nient à prévoir long, une juste indem-
nité de guerre.
Si au début les Allemands éprouvent,
comme on :^«*ù'l s'y attendre, quelque
difficulté à.ïfégler intégralement le mon-
tant des annuités qui seront fixées, il ne
faut pas s'en inquiéter le solde impayé
sera reporté h de» échéances plus loin-
laines, mais toute la .dette sera gagée et,
en définitive, payée.
Mais qu'on ne dise pas que les res-
sources de l'Allema:;ne, à l'heure où elle
implorera la paix, seront complètement
épuisées C'est une erreur qu'il ne faut
pas laisser s'accréditer.
J'ai d'ailleurs répondu par avance à
cette objection et, j'espère avoir claire-
ment établi l'autre jour que nos ennemië
étaient à même,, de reprendre, au lende-
main même de la guerre, avec des
moyens accrus, cette activité « [colos-
sale .» dont M. HelfTerich nous a fait une
peinture à la fois si précise et si trou-
blante. Je n'ai donc pas à y revenir au-
jourd'hui, non plus que sur les condi-
tions économiques qui mettent la Fran-
ce dans un état d'infériorité évidente en
face de ces puissants adversaires.
J'ai signalé le danger. J'ai cherché les
remèdes. Je n'en connais pas de plus
effectif ni de plus pratique, que celui qui
consiste à frapper l'Allemagne d'une
très lourde contribution annuelle. Cette
contribution, qui pourra s'échelonner
sur un siècle pour peser utilement sur
Je commerce et l'industrie allemands,
étouffer, dans l'oeuf, toit te tentative à ve-
11 est clair que le règlement d'annui-
tés, qui ne devront pas être inférieures
à 15 milliards, comportera des difficultés
qu'il faut pirévoir. Il nêcessitera notam-
ment l'établissement d'une organisation
technique qu'il serait sage de préparer
des maintenant.
Dans un prochain article, notts étudie-
rons les mesures qu'il convient de pren-
dre pour apporter sans retard une aide
e.fficace au commerce et à l'industrie des
pays envahis. Contrairement à ce qu'on
croit généralement, il peut être fait beau-
coup dans cet ordre d'idées.
Pour aujourd'hui, qu'il nous suffise de
savoir que l'Allemagne peut payer les
conséquences de ses forfaits n'est-ce
pas pour ce peuple de rapaces la plus
cruelle des expiations ?
M. de Vernetiil,
«jpxHe honoraire des agents de eftangvs.
ÏÏES COJWBflTS
sur le, Stokhod
Sont-ils l'indice d'une offensive
allemande sur le front russe ?
Le Stokhod, on s'en souvient, est une
rivière de Vollrynib, affluent du Pripet,
qui, dans son cours supérieur, coule à
une quarantaine de kilomètres à l'est de
Kovel. Après de longs combats, en juil-
let et en août derniers, tes troupes dos
franchi en plusieurs points, et depuis
lors occupaient des positions sur ses
deux rives.
C'est contre une partie de ces positions,
située au nord du secteur, aux appro-
ches delà région marécageuse du Pripo^
que les Allemands ont, le 3 avril, déclan-
ché une attaque dont la valeur semble
supérieure à celle des combats locaux
esquissés durant l'hiver sur l'ensemble
du iront russe. Ils, ont, en effet, fait
usage de moyens offensifs nourris, uti-
lisant les chus ^asphyxiants et de nom-
breuses nappes de gaz.
La front'd'attaque était encadré par
les deux villages de TcÙervitchè et do
Borovno, que séparent une quinzaine de
kilomètres de la rive gauche du Stokhod,
dont une, boucle renfermait une place
d'armes organisée par les Russes. L'en-
nemi, ayant porté son effort ça amont
de cette place d'armes, parvint à jeter un
détachement à l'est de la ririère, que les
Busses durent repasser, en présence
d'une menace caractérisée agissant à la
zois sur leurs Mânes et leurs derrières.
Il est peu probable que dans la saison
actuelle, mors que le dégel düue les plai-
nos marécageuses do la Volhynie, cette
affaire soit le prélude d'opérations ini-
portantes. Cependant il est bon de noter
i l'intention que peut-être elle révèle dans
I un avenir prochain.
La direction Kovel-Saroy, que barre
j l'aile droite, appuyee aux marais du Pri-
pet, des armées de Broussiîow, est, en
Or, de tous les projets il tort oa à raison
prétés à Hindenburg contre nos alliés,
j celui qui yisei ait l'Ukraine en oiêmn
temps que les armées méridionales rus-
ses se présente toujours comme le plus
vraisemblable et- ce, pour des raisons
à la fois militaires, politiques et écono-
alignes.
-«i, Coaoaaadaût de Chriettx
LES PIRATES A L'ŒUVRE
UN NAVIRE
torpillé
Trente-huit citoyens des Etats-Unis
étaient à bord
New-York, 5 .avril. Le Missourian a
été coulé sans avertissement dans la Afédi-
terranée. C'était un bâtiment de commerce
da 7.900 tonnes appartenant à V American
Ilawinan Litie. Il riait varti de New-Yorl:
le 8 mars avec une cargaison variée et
était, arrive à Gèties le 25.
Trente-huit Américains étaient d bord dv.
Missourian quand il fut coulé-
On; ignore encore le nombre des vic-
titnes.
A' l'heure précise où les Etats-Unis, ,par
un votc quasi unanime de leurs représen-
tante', ratifient l'état de buexee déjà'existant
en fait entre eux et voici que
les pirates viennent de commettre deux nou-
veaux attentais
Ils ont torpillé sans avertissement, dans
la Méditerranée, le Missourian, bateau de
commerce. américain de i.900 tonnes, qui
avait à bord' 33 citoyens due la république.
Ils ont, d'dïftae part, coulé dans la Manche
un cargo brésilien, le Pavana, dont 3 hom-
mes do l'équipage sont manquantes.
Les Etats-Unis n'avaient pas besoin de
cette nouvelle consécration de la barbarie
qui est mise au ban de l'humanité, la .dé-'
cision solennelle que le Congrès vient dc
ratifier. Mais le torpillage d'un navire bré-
siJien peut avoir dans l'Amérique du Sud
ur. retentissement considérable et les plus
Le Congrès brésilien a déjà pris solennel-
lement position contre la piraterie alle-
mande. Le février dernier, le gouverne-
ment de Rio a protesté à Berlin contre la
menace de la guerre sous-marine à ou-
trance. Il a déclaré qu'il ne pouvait .pas. ad-
mettre le. -sacrifice injuste de vies, humaines.
la destruction arbitraire de la propriété ni
la perturbation complète des transactions
AUX ABORDS DE SAINT-QUENTIN
Une vive attaque allemande a été rejetée en Champagne
Sur le front français, de 1a Somme à l'Oi-
se, i1 n'y u eu, pendant la journée du 5
avril, qu'un bombardement intense de l'ar-
tillerie au nord d'Urvillers. Une vigoureuse
riposte de nos batteries a fait cesser le tir
de- l'ennemi.
Sur la rive droite de l'Oise cf au "piirï de
a été rite.
Pendant la nuit du- 5 au 6 avril, lo bombar-
dement s'est maintenu assez vif. Une contre-
attaque allemande sur nos positions au nord
de la ferme de la. Folie, qui- se trouve, ainsi
qu'on le sait, au-nord de Vendeüil a été re-
Une maisons, dans la Somme, éventrée par
un obus allemand
poussée. Il y a eu des rencontres de pa-
trouilles à l'ouest de la Fère, et, plus au
nord, à la'cote 116.
Au sud de l'Oise, nous avons réalisé des
progrès sérieux au nord de Làndricourt.
Par contre, trois entreprises ont été ten-
tées par les Allemands en Argonne, en
Champagne et sur la rive gauche de la Meu-
se. Sur la Meuse, une troupe ennemie qui
se préparait sans doute à nous attaquer au
nord de la cote a été prise sous le feu
de nos pièces et dispersée avant d'avoir pu
intervenir utilement.
COMMUNIQUÉS OFFICIELS FRANÇAIS
5 avril, 23 heures.
Entre SOMME ET OiSE, l'artillerie allemande a violemment bombardé nos posi-
tions au nord de nos batteries a fait cesser le tir
de l'ennemi. Action intermittent d'artillerie sur la. rive ouest de l'Oise et au sud de
l'Ailette. Pas d'action d'infanterie.
Aux lisières OUEST vif bombardement, les Allemands ont
exécuté un coup de tnain sur une de nos tranrhées, au nord de Vienne-le-Château.
L'ennemi, qui lait usage de liquidas enflant nuis, a été repoussé par nos barrages
et a laissé des morts et des prisoaiiit'rs entre nos mains.
Au somi-oi rsr ,.DE Ki im.-». l'attaque: allemande annoncée dans le précédent com-
muniqué sur vo* jxisitwnt enlrr f-apiqvcv! et la ferme du Godât est développée
sur un front de .jOO mètres. L'ennemi (irai., vruiiï de nombreuses troupes .spéciales
d'assaut pour ••"vs rejeter de la nvr i/aurhc du canal de l'Aisne, ainsi qu'en témoi-
gnent tes ordres trouves sur les o{f>cirrs tu< oii, prisonniers. L'attaque a complète-
ment échoue sur la pl'is grandi' partir du fi ont. où nous avons réoccupé presque un-
médiatement toutes nos (j-an<7-(.. de première 'ligne. Des contre-attaques sont en
cours pour reprendre tes quelques c'i rienls <;ue l'èftnemi tenait encere dans l'après-
midi. •
Sun LA imi: GAUCHE DE uns pi-' -•̃? ont pris sous leur feu, au nord dé
la cote 3Qi, une troupe allemande qui a <;«-fji de fortes perles.
En Lor Paint, dans la wgion de (jrrvirrt»/, nous avons exécuté un tir sur un
train dont plusieurs oi>\ vie, incendiés.
Rien à siqnalrr mit />• icslr du'iui,
Sut; Le rKDVt CE LA -mi A i. Oisp. 'i: lut1,- d'artillerie t'est maintenue- ajtsr-
vice pendant la mut. Vtw < untie-attadiu alU-ui'indœ après un hombarde"-
lu ;erme dr. ja Folie a été arrêtée uÀ
par 1108 tirs de barrage.
Rencontres de patrouilles la cote, (nord-est de la Folie et dans la rc'aiim, de
i Beantor (sud-ouest da la Frre\ ̃ Jiuli "°
| progrès séricur au nord de Landri-
VAisne. Au nord-ouest de. Beimx nos
cotitre-aftnqiies à la grenade nous on( permis et de ré<'rctrwr de nnu
ve-utx éléments de tranchée.
rarinriiiide in: rmiitente s>rr le Teste- du front.
COMMUNIQUÉ
ef vin>j'-deu.r i>rhunnv'r.< et prenant- frn« miiraWrnsr"
l'est et au. ronl-est de Mftî-fn-i 'itthirr, malarii la nehnrnre de
r^iin/it. nos tn.npes et "W. atteint le* lisières Client rt
du boir ne GnuztWrovrt et du h«is d'Uiv rineuiirL Dans et secteur i
soixante prisonniers iu/uvshilt,vs: mortier» de irauchee-; et
UN NAVIRE
de graves conséquences peuvent
résulter de cet attentat
Le HAVRE, 5 avril. Dans la nuit du 3
t au 4' avril, le carr/o brésilien Parana a été
coulé dans la Manche par un sous-inarin
allemand.
Trois hommes de l'éqtripa.ge sont man-
quants.
[Le Parana, jaugeait tonneaux. Son
équipage était de 44 hommes. Il avait quitté
Saint- Vincent le 9 mars.
,Cinq bateaux de Ja même compagnie sont
déjà arrivéb au Havre.]
commerciales, et qu'il n'accepterait pas le
bîoeus décrite par l'Allemagne au mépris
des principes reconnus par le droit inter-
national. En conséquence, il a rendu* l'Alle-
magne responsable de tous les faits où se
trouveraient môles des citoyens, des mar-
chandises et des bateaux nationaux.
Telle est la situation exacte du Brésil à
l'égard de l'Allemagne. Nous apprenons au-
jourd'hui que les membres du ministère
vont être appelés à délibérer sur l'événe-
ment qui vient de se produire. Il peut être
considéré comme un casus belli et entrai-
ner la rupture diplomatique et la déclara-
tion de uerre.
Le ministère brésilien va délibérer
Rio-de-Janeiko, 6 avril. Le président
Wenceslao Braz n reçu, par l'intermédiaire
du ministre des affaires étrangères, M. Lau-
ro 'Millier, une communication du ministre
du Brésil à Paris, M. Qlyntho M. de Magal-
h nés, au sujet du torpillage du Parana. il
va convoquer immédiatement les membres
du Il ministère afin de délibérer sur cet inci-
dent dont la gravité n'est pas à souligner.
Le public n'est pas encore au courant des
circonstances du torpillage on s'attend,
aussitôt que la nouvelle sera entièrement
connue, à une grande indignation contre
En Argonne, un coup de main-, précédé
d'un vif bombardement a été dirigé sur une
de nos tranchées au nord de Viennc-le-Cha-
tea.u. Malgré l'usage qu'il a fait de liquides
enilammés, ¡'ennemi a été repoussé par
i nos tirs de barrage et a laisse sur le ter-
yain des morts et des prisonniers.
1 En. Champagne, .c'est au nord-ouest V ,0o
ti été menée. Déjà notre Communiqué du
sans succès cori.tro nos lignes entre Sapi-
HUOUl et la fermé dn.fîrvinl Ta rrimmiiniirnô.
Un poste d'observation ennemi dans la ré-
gion évacuée
de 23 heures précise lue cette attaque s'est
développée sur un front de 2.500 mètres, et
qu'ellisa mis en œuvre des troupes spéciales
d'assaut qui nous en avons eu la preuve
par des ordres trouvés sur les officiers tués
ou prisonniers -avaient reçu mission de
nous rejeter complètement de la rive gau-
che du canal de l'Aisne.- Les Allemands, ont
réussi momentanément à pénétrer dans nos
tranchées de première ligne, mais nousr les
en avons progressivement. rejetés. Notre
nvance s'est poursuivie pendant toute la nuit
du 5 au 6 par des attaques à la grenade.
L'AMÉRIQUE EN GUERRE
La Chambre des représentants
s'est prononcée
Elle a voté, elle aussi, l'ordre du jour unique
déjà. adopté par le Sénat
Washington, 6 avril. La Chambre des reprlsen-
lants a adopté la résolution en faveur de la guerre
contre l'Allemagne.
La décision de la Chambre des représen-
tants fait sortir la guerre américaine de
sa phase juridique. Demain, le gouverne-
ment des Etats-Unis passera aux réalisa-
tions pratiques, offrant son concours géné-
l'eux, et bénévole aux nations européennes
qui luttent pour les libertés démocratiques.
Le concours des Etats-Unis sera financier,
militaire, industriel.
L'appui financier dû la plus riche nation
du monde aura une répercussion incalcula-
ble sur le crédit des alliés et de nos enne-
mis.
Pour ce qui est du concoures militaire, il
est malaisé d'en préciser aujourd'hui les for-
mes. Certes, nos nobles alliés sont impa-
tients de voir dépioyer leur drapeau étoile
sur 'les lignes françaises, mais ils devront
tenir compte des difficultés techniques qu'on
ne tranche pas en quelques semaines.
où la coopé ration aijiérjçaiyo appa-,
fatlfa immédiatement et mira, sur la mar-
che des événements militaires une réc!le
influence, c'est dans le domaine industriel.
La tâche que, dès demain, les Etats-Unis
vont s'imposer, c'est la production et l'orga-
nisation des transports. Là surtout il y a
beaucoup ù faire:
En se servant des navires allemands in-
ternés et en réquisitionnant tout de ton-
nage disponible,. les Etats-Unis sr propo-
sent d'organiser un service de ravitaille-
ment industriel d'une intensité inouïe. En
même temps ils se préoccupent d'assurer
par tous les moyens la sécurité des trans-
ports, qui atteindront ainsi un maximum
de régularité.
L'intensification de la production de l'in-
dustrie de guerre et le transport régulier
en Europe du matériel de guerre fabrique,
.voilà le premier et très important acte de
la guerre américaine.
L'aide financière aux alliés
(SERVICE PARTICULIER DU « "]
New-York, avril heures). La
combinaison financière qui parait devoir
être .définitivement, adoptée par l'Amérique-
pour venir en aide aux alliés est la sui-
vante le gouvernement américain va faire
en Amérique une série d'emprunts natio-
naux s'élevant plusieurs dizaines de mil-
liards. Cos 'emprunts se feront au taux
habituel des emprunts nationaux- mnéri-
Tiaiit'de ces emprunts sera mis iL la dispo-
sition dea alliés au frit, et à mesure de
leurs besoins, moyennant un taux d'intérêt
identique au taux auquel le gouvernement
dès Etats-Unis aura emprunté à la nation
Le gouvernement des Etais-Unis réserver
seulement le droit à cette nation, un mo-
ment quelconque,, soit pendant, soit après
la guerre de renoncer au payement de l'in-
térét ou au remboursement du tout ou d'une
partie du capital de In. part de certaines
nations alliées envers lesquelles les Etats-
Unis estiment avoir contracté une .dette par-
de reconnaissance pour des événe-
ments du passé.
La rupture avec l'Autriche
ef la Turquie est imminente
[SERVICE PARTICULIER DU MATIN
New-Yohk, 5 avril (18 heures). Une
immense acclamation a retenti cet après-
midi quand, en présence de l'évêque mé-
thodiste de New-York, le drapeau tricolore
français fut Misse dans l'église de Was-
hington-Square.
Dès que le drapeau fut mis en place,
l'évéque dit Entonnons maintenant
l'hymne de bataille de la république », et la
Marseillaise fut chantée par toute l'assis-
tance.
Des dépêches de Washington annoncent
la rupture imminente entre les "Etats-Unis
et l'Autriche et la Turquie. D'autre part,
les ambassadeurs d'Autriche et;de Turquie,
en présence de la déclaration de guerre de
l'Amérique à l'Allemagne, demanderaient
leurs passeports, se solidarisant avec leur
allié.
La. rupture avec l'Autriche ne produira
en Amérique aucun changement et la rup-
ture avec la Turquie causera une véritable
L'amiral Lacaze
salue la marine américaine
New- York, 6 avril. La flotte améri-
caine a reçu avec un enthousiasme marqué
la lecture de la dépêche que Je ministre de
la marine française a envoyée à la marine
de guerre américaine. L'amiral Lacaze dit
« J'ai conservé le meilleur souvenir de
mes nombreuses relations avec la marine
américaine.- Je l'ai' toujours considérée avec
admiration et je me sens profondément
honoré d'être appelé à coopérer avec elle
dans la lutte pour la civilisation. Je sais
que nos coeurs battront ensemble.
La coopération de la flotte américaine
avec ses méthodes nouvelles et son excel-
lent matériel sera accueillie de la manière
la plus chaude par la France et ses alliés.
Nous avons ouvert nos ports aux navires
américains et toutcs les facilités leur seront
accordées.
Nous conférons déjà avec Washington
sur .les': conditions de notre coopération.
Nous attendons urle airte particulièrement
utile dans la lutte contre les sov s -marins. »
Angoisse et rage'en Allemape
Tl importe, à partir (le maintenant plus
que jamais, de noter -au jour le jour, sur la
foi de nouvelles sûres et avec la plus grande
prudence possible, !es manœuvres de l'Alle-
magne. Nous sommes entrés dans la période
qui apparaît à nos ennemis eux-mêmes com-
me l'acte finaldu ,rand draine. Il faut évi-
ter également de les croire réveillés de leur
ivresse avant que la lumière se soit faite en
eux et de les croire trop forts alors que les
possibilités d'agir leur font détant. ̃
Une donble attitude, faite à la fois de rage
et d'angoisse, est à l'heure présente le fait
du peuple allemand dans, son ensemble, et;
non de deux frictions différentes de ce peu-
pie. Tous sont unanimes dans rempire des
Hohenzollcm h chercher v.ne paix rapide par
n'importa quels moyens tous sont unani-
mes, par une étrange contradiction, vou-
n'avait jamais été atteinte. Le Lokal-Ant&>
ger écrit
«Plus nous nous montrerons irréductibles,'
plus nous nous sentirons nous-mêmes de
force à résister jusqu'au bout, et plus noits
pourrons, la tète haute, offrir nos ennemis
une paix qui corresponde pour tout le monde
aux sacrifices considérables consentis.' »
En attendant, l'armée allemande travailla
de concert avec la flotte â creuser un fossé
plus infranchissable que janlais -entre l'Alle-
magne et ses adversaires.
Férocité raffinée
Le' gouvernement impérial a annoncé qu'il
torpillerait désormais tous les navires-hôpi-
taux, quels qu'ils fussent, et dans n'importe
quelle mer. C est là une volonté féroce et
1 bien arrêtée de diminuer notre tonnage en
dictée non par des motifs militaires, mois
par l'espoir d'un chantage éhonté sur la
France et surtout sur la Belgique.
Entre temps, les gouvernants, par l'inter-
médiaire d'un des plus intrigants diploma-
tes teutons, M. de Lucins, essayent d'entra!-
ner le roi d8 Suède à servir d'intermédiaire
entre les empires centraux et le nouveau
gouvernement russe. On narle d'envoyer le
comte Bernstorff dans- cê poste' de choix.
Quant aux puissances occidentales, nous nie
savons encore-par quel truchement on leur
fera tenir de nouvelles suggestions.
L'Allemagne travaille en outre écarter
de la guerre les Etats de l'Amérique du Sud
dont le ralliement aux Etats-Unis signifie-
rait la mort de son commerce mondial pour
de longues années. Dans cette propagande,
elle n'a pas beaucoup de moyens elle pré.
pare simplement une protestation contre -le
message. dp M. Wilson qu'elle va envoyer
an Brésil, à l'Argentine, au Pérou et au
Chili. Mais toujours par la même contra-
diction, elle vient .de. torpiller un bâtiment.
brésilien, ce qui scion toutes probabilités
j vailui mettre d'ici à quelques jours un dou-
zième ennemi sur les bras..
Entre temps, l'état ̃; moral; cf- économique
ne cesse d'empirer. Les nouvelles .qui nous
parviennent do. Suisse parlent de répres-
sions 4,0,11 les mitrailleuses commencent-, t à
tent de leur dévouement à la dynastie.
informations qui nous arrivent du camp
ennemi. Faut-il voir dans ces contradic-
tions d'apparence chaotique l'effet d'un dé.
sarroi grandissant ou, au contraire,' devons-
nous les considérer comme inspirées par
une rigoureuse méthode ?
La situation militaire
Une chose est certaine. Il n'y a plus per-
sonne de sensé en Allemagne qui pmsse . espérer la victoire par des opérations -mili- ''if
taires. Sur le front occidental de grandes
entreprises sont de moins en moins proba-
bles. Sur le front italien, il y a à vrai dire
d'importantes concentrations de matériel
dans le Tyrol et vers Luibàch. Mais les ef.
fectifs rassemblés ne sont pas jusqu'ici en
rapport aveç ce matériel, et on a 1 impres-
sion que l'état-major' autrichien hésite à
courir au-devant de sacrifices sanglants
pour un, succès .douteux. Sur le front russe,
une recrudescence d'activité s'est manifes^
tée en Volhynie. Mais la politique gêne ici
la stratégie et une offensive contre la Rus-
sie serait peu en harmonie avec les basses
flatteries que le chancelier a prodiguées aux
Ainsi, soit pour des motifs politiques, soit
pour des raisons militaires, l'Allemagne ne
peut l'heure actuelle prétendre à aucune
victoire réellement importante.
Il resterait donc pour l'encourager la
lutte la guerre. sous-marine. Les construc-
tions navales que les Etats-Unis et l'Angle-
terre vont entreprendre où ont déjà entre-
prises et l'intervention de la flotte améri-
caine réduisent singulièrement les chances
de la piraterie.
Ne pouvant plus escompter la victoire,
pourquoi donc nos ennemis se surpassent-ila
eux-mêmes en sauvagerie ? C'est que ce
peuple artificiellement surchauffé pendant
dj longues années par !.e mirage de conque.
tes lucratives, sachant que désormais il est
cerné de toutes parts et dans toutes'les par-
ties du monde par la malédiction universelle
n'a en vérité plus rien à perdre. Il renou-
vellera ses manœuvres pacifistes parce qu'il
ne veut rien négliger de ce qui pourrait la
sauver dy la catastrophe. En réalité il n'a
plus confiance en eîlea
En proie à une folie collective il se prépare
succomber comme périssent les bandits
de grand chemin, après s'être bassoment
vengé de sa défaite sur tout ce qui tombe
à sa portée. Il n'y a vis-à-vis de .ui aucune
autre tactique que la lutte sans merci et la
Le fifs dfl roNé_SaxB à Sofia
Bale, 6 avril. On mande de Sofia
Le prince Frédéric-Christian de Saxe se-
cond fils du roi de Saxe, est arrivé â s'ofla
venant de Conslantmople. Il a été reçu il
la gare Par le prince Cyrille, qui J'a conduit
au palais royal, où il sera l'hôte du tsar
Ferdinand.
Sudekcm. flous avons proclamé notre go- -AÏS*
lidaritê avec te kaiser, mais au'avens-nous
Il gagner ?
Scheidemmr. Vn vùrtefetiiUe
f
APRES Xj-A- VICTOIRE
L'Allemagne peut verser aux alliés
seize milliards par an
que l'Allemagne serait, après sa défaite!
guerre qu'elle a provoquée
Je vais essayer de le démontrer.
De même que nous avons méconnu
naguère la formidable organisation mi-
maire de l'empire Allemand, nous
n'avons pas su analyser les causes pro-
fondes qui ont porté à un si haut degré
sa puissance financière, commerciale et
Industrielle.
II serait évidemment trop iong d'ex-
poser ici dans tous ses détails Je déve-
loppement méthodique qui a fait de ce
grand :pays le concurrent le plus redou-
table sur les marchés du monde. L'étude
en serait pourtant instructive. On verrait
avec quelle intelligence, avec quelle té-
nacité, avec quel âpre, souci de réussir
Ic gouvernement impérial a conçu et
poursuivi sans relâche l'application des'
mesures qui devaient favoriser toutes les
branches de l'activité nationale armée,
marine de guerre, Hotte de commerce,
agriculture, industrie, minière et métal-
lurgique ont progressé simultanément
selon des plans établis d'avance et qui
n'ont pas négligé, notons-le en passant,
une amèlioraUon sensible du sort des
ouvriers.̃'
,,quel point le succès a couronné, ces
efforts persévérants, nous aurions quel-
que peine à le concevoir si nous n'avions
sur tous les points des documents abso-
lu ment positifs. Ces documents, nous les
devons à M. Helfferich, autrefois direc-
teur de la Deutsche Bank, naguère en-
core ministre aes nuances a. Bénin, au-
jourd'hui vice-chancelier de l'empire.
A l'occasion du vingt-cinquième anni-
versaire de l'avènement de Guillaume IL
M. Helfferich a publie une brochure qui
est, un véritable monument élevé à ia
merveilleuse prospérité de son pays et à
la gloire du kaiser, qui en fut l'initia-,
On trouve là un tableau, un peu em-
belli sans doute, mais tout à fait complet
et appuyé sur des chiffres indiscutables.
de la situation économique de l' Allema-
Tous les Français devraient lire ce li-
,Vre et le méditer ils y puiseraient de
îprécietfx enseignements La place me
manque pour en donner ici un résumé,
si bref soit-il, et je devrai me borner
simplement à citer les chiffres particu-
ïJèremeritiTitëréSsants S. l'aide dcfeijùèïs,"
après une minutieuse analyse, M. Helf-
ferich fait un. orgueilleux ételago de la
fortune de son pays.
D'après ses évaluations, la fortune na-
tionale de l'empire était en 1913 supé-
rieure à 37o milliards, de francs.
Ses revenus annuels. dont il fait un
compte détaillé, dépassaient 50 mil-
liards.
Sur ces 50 milliards, FAItemagne, pour
les besoins de l'Etat et des particuliers,
dépensait environ 37 milliards 1/2. Entre
ses revenus et ses dépenses, il y avait
donc un écart de 12 milliards Cette
somme représentait les ééonomies du
pays et l'augmentation annuelle de sa
tortùne globale.
M. Helfferich' nous apprend que, sur,
ces 12 milliards deux milliards envi-
ron « provenaient de l'accroissement au-
tomatique de la fortune existante ».
De cette somme, nous ne ferons pas
état. Mais ce que nous devons retenir,
c'est que, d'après les estimations très
nctles d'une des;plus hautes compéten-
res financières de l'empire, l'Allemagne,
avant la guerre, épargnait environ
it) milliards de francs chaque année.
Voilà, n'est-il pas vrai, la base appré-
ciable. quoique insuffisants d'une
aunuité qui peut servir de gage à une
bonne indemnité de guerre. Vous allez
voir comment cette indemnité peut, être
considérablement augmentée.
D'abord il âaute aux yeux cpjeon doit
retrancher des dépenses de l'empire les
budgets de la guerre et de la marine
ci i.200 millions qui trouveront un meil-
leur emploi pour tout le monde.
D'autre part, nous pouvons, à titre
fFîndication, signaler quelques taxes
nouvelles dont le produit sera lucratif.
Par exemple, une taxe de 5 francs par'
fonne sur les 260 millions de tonnes de
charbon que produit l'Allemagne donne-
rait 1.300 millions.
Un impôt annuel de capîtaiion, à j
i0 francs par tête, fournirait 650 mil-
lions.
On pourrait sans peine tirer 75 mil-
lions d'une contribution annuelle levé
sur les villes.de pi us de 100.000 habi-
1-ants-. 11 y en a 48, dont quelques-unes
sont puissamment, riches
Mentionnons rapidement un relève-
des tarifs de chemins de; fer, de
l'impôt sur les tabacs, sur les bières, sur
les alcools dès-taxes sur les frets et sur
lo tonnage des navires, sur les céréales
sur le sucre. Cette dernière aurait l'avan-
U?o d'atténuer daRs une certaine me-
s.re la concurrence des producteurs
H fn est d'antres encore, .grâce aux-
-yi-.lles on arriverait sans peine à com-
A mon avis. ev. n'est pas assez. Car il
s'agit pas seulement de satisfaire les
listes revendications -des alliés il im-
avant tout de faire payer à J'Alle-'
;;• !S"ne toute.? lesdépenses que la guerre
i:- )O?ée par elle aura occasionnées, afin
:i'i les peuples victimes aient le moins
irrrsible à payer. Il ne faut pas penrjpt-
•• ruine des autre- nations.
T laut donc-trouver des mesures plus
•'féales. En voici quelques-unes
• »i. pourra frapper d'un impôt de 20
dont le total s'est quelque peu arrondi
I pendant la guerre.
On;pourra frapper de même le coupon
des titres étrangers qui sont dans les
portefeuilles allemands, à moins qu'on
ne préfère, selon la formule préconisée
à notre intention par le pangermaniste
Tannenberg," contisquer purement et
simplement ces valeurs au profit des
alliés
Ce qui .est sûr, c'est qu'on devra tirer
un sérieux appoint des créances aile- j
mandes sur les pays'étrangers,
Toul bien examiné, on conviendra que
l'Allemagne, lorsqu'elle aura repris sa
vie normale, pourra parfaitement sup-
porter une charge annuelle de 15 à 16
milliards. Cela suffira pour amortir,
dans un délai qu'il n'y a aucun inconvé-
nient à prévoir long, une juste indem-
nité de guerre.
Si au début les Allemands éprouvent,
comme on :^«*ù'l s'y attendre, quelque
difficulté à.ïfégler intégralement le mon-
tant des annuités qui seront fixées, il ne
faut pas s'en inquiéter le solde impayé
sera reporté h de» échéances plus loin-
laines, mais toute la .dette sera gagée et,
en définitive, payée.
Mais qu'on ne dise pas que les res-
sources de l'Allema:;ne, à l'heure où elle
implorera la paix, seront complètement
épuisées C'est une erreur qu'il ne faut
pas laisser s'accréditer.
J'ai d'ailleurs répondu par avance à
cette objection et, j'espère avoir claire-
ment établi l'autre jour que nos ennemië
étaient à même,, de reprendre, au lende-
main même de la guerre, avec des
moyens accrus, cette activité « [colos-
sale .» dont M. HelfTerich nous a fait une
peinture à la fois si précise et si trou-
blante. Je n'ai donc pas à y revenir au-
jourd'hui, non plus que sur les condi-
tions économiques qui mettent la Fran-
ce dans un état d'infériorité évidente en
face de ces puissants adversaires.
J'ai signalé le danger. J'ai cherché les
remèdes. Je n'en connais pas de plus
effectif ni de plus pratique, que celui qui
consiste à frapper l'Allemagne d'une
très lourde contribution annuelle. Cette
contribution, qui pourra s'échelonner
sur un siècle pour peser utilement sur
Je commerce et l'industrie allemands,
étouffer, dans l'oeuf, toit te tentative à ve-
11 est clair que le règlement d'annui-
tés, qui ne devront pas être inférieures
à 15 milliards, comportera des difficultés
qu'il faut pirévoir. Il nêcessitera notam-
ment l'établissement d'une organisation
technique qu'il serait sage de préparer
des maintenant.
Dans un prochain article, notts étudie-
rons les mesures qu'il convient de pren-
dre pour apporter sans retard une aide
e.fficace au commerce et à l'industrie des
pays envahis. Contrairement à ce qu'on
croit généralement, il peut être fait beau-
coup dans cet ordre d'idées.
Pour aujourd'hui, qu'il nous suffise de
savoir que l'Allemagne peut payer les
conséquences de ses forfaits n'est-ce
pas pour ce peuple de rapaces la plus
cruelle des expiations ?
M. de Vernetiil,
«jpxHe honoraire des agents de eftangvs.
ÏÏES COJWBflTS
sur le, Stokhod
Sont-ils l'indice d'une offensive
allemande sur le front russe ?
Le Stokhod, on s'en souvient, est une
rivière de Vollrynib, affluent du Pripet,
qui, dans son cours supérieur, coule à
une quarantaine de kilomètres à l'est de
Kovel. Après de longs combats, en juil-
let et en août derniers, tes troupes dos
franchi en plusieurs points, et depuis
lors occupaient des positions sur ses
deux rives.
C'est contre une partie de ces positions,
située au nord du secteur, aux appro-
ches delà région marécageuse du Pripo^
que les Allemands ont, le 3 avril, déclan-
ché une attaque dont la valeur semble
supérieure à celle des combats locaux
esquissés durant l'hiver sur l'ensemble
du iront russe. Ils, ont, en effet, fait
usage de moyens offensifs nourris, uti-
lisant les chus ^asphyxiants et de nom-
breuses nappes de gaz.
La front'd'attaque était encadré par
les deux villages de TcÙervitchè et do
Borovno, que séparent une quinzaine de
kilomètres de la rive gauche du Stokhod,
dont une, boucle renfermait une place
d'armes organisée par les Russes. L'en-
nemi, ayant porté son effort ça amont
de cette place d'armes, parvint à jeter un
détachement à l'est de la ririère, que les
Busses durent repasser, en présence
d'une menace caractérisée agissant à la
zois sur leurs Mânes et leurs derrières.
Il est peu probable que dans la saison
actuelle, mors que le dégel düue les plai-
nos marécageuses do la Volhynie, cette
affaire soit le prélude d'opérations ini-
portantes. Cependant il est bon de noter
i l'intention que peut-être elle révèle dans
I un avenir prochain.
La direction Kovel-Saroy, que barre
j l'aile droite, appuyee aux marais du Pri-
pet, des armées de Broussiîow, est, en
Or, de tous les projets il tort oa à raison
prétés à Hindenburg contre nos alliés,
j celui qui yisei ait l'Ukraine en oiêmn
temps que les armées méridionales rus-
ses se présente toujours comme le plus
vraisemblable et- ce, pour des raisons
à la fois militaires, politiques et écono-
alignes.
-«i, Coaoaaadaût de Chriettx
LES PIRATES A L'ŒUVRE
UN NAVIRE
torpillé
Trente-huit citoyens des Etats-Unis
étaient à bord
New-York, 5 .avril. Le Missourian a
été coulé sans avertissement dans la Afédi-
terranée. C'était un bâtiment de commerce
da 7.900 tonnes appartenant à V American
Ilawinan Litie. Il riait varti de New-Yorl:
le 8 mars avec une cargaison variée et
était, arrive à Gèties le 25.
Trente-huit Américains étaient d bord dv.
Missourian quand il fut coulé-
On; ignore encore le nombre des vic-
titnes.
A' l'heure précise où les Etats-Unis, ,par
un votc quasi unanime de leurs représen-
tante', ratifient l'état de buexee déjà'existant
en fait entre eux et voici que
les pirates viennent de commettre deux nou-
veaux attentais
Ils ont torpillé sans avertissement, dans
la Méditerranée, le Missourian, bateau de
commerce. américain de i.900 tonnes, qui
avait à bord' 33 citoyens due la république.
Ils ont, d'dïftae part, coulé dans la Manche
un cargo brésilien, le Pavana, dont 3 hom-
mes do l'équipage sont manquantes.
Les Etats-Unis n'avaient pas besoin de
cette nouvelle consécration de la barbarie
qui est mise au ban de l'humanité, la .dé-'
cision solennelle que le Congrès vient dc
ratifier. Mais le torpillage d'un navire bré-
siJien peut avoir dans l'Amérique du Sud
ur. retentissement considérable et les plus
Le Congrès brésilien a déjà pris solennel-
lement position contre la piraterie alle-
mande. Le février dernier, le gouverne-
ment de Rio a protesté à Berlin contre la
menace de la guerre sous-marine à ou-
trance. Il a déclaré qu'il ne pouvait .pas. ad-
mettre le. -sacrifice injuste de vies, humaines.
la destruction arbitraire de la propriété ni
la perturbation complète des transactions
AUX ABORDS DE SAINT-QUENTIN
Une vive attaque allemande a été rejetée en Champagne
Sur le front français, de 1a Somme à l'Oi-
se, i1 n'y u eu, pendant la journée du 5
avril, qu'un bombardement intense de l'ar-
tillerie au nord d'Urvillers. Une vigoureuse
riposte de nos batteries a fait cesser le tir
de- l'ennemi.
Sur la rive droite de l'Oise cf au "piirï de
a été rite.
Pendant la nuit du- 5 au 6 avril, lo bombar-
dement s'est maintenu assez vif. Une contre-
attaque allemande sur nos positions au nord
de la ferme de la. Folie, qui- se trouve, ainsi
qu'on le sait, au-nord de Vendeüil a été re-
Une maisons, dans la Somme, éventrée par
un obus allemand
poussée. Il y a eu des rencontres de pa-
trouilles à l'ouest de la Fère, et, plus au
nord, à la'cote 116.
Au sud de l'Oise, nous avons réalisé des
progrès sérieux au nord de Làndricourt.
Par contre, trois entreprises ont été ten-
tées par les Allemands en Argonne, en
Champagne et sur la rive gauche de la Meu-
se. Sur la Meuse, une troupe ennemie qui
se préparait sans doute à nous attaquer au
nord de la cote a été prise sous le feu
de nos pièces et dispersée avant d'avoir pu
intervenir utilement.
COMMUNIQUÉS OFFICIELS FRANÇAIS
5 avril, 23 heures.
Entre SOMME ET OiSE, l'artillerie allemande a violemment bombardé nos posi-
tions au nord de nos batteries a fait cesser le tir
de l'ennemi. Action intermittent d'artillerie sur la. rive ouest de l'Oise et au sud de
l'Ailette. Pas d'action d'infanterie.
Aux lisières OUEST vif bombardement, les Allemands ont
exécuté un coup de tnain sur une de nos tranrhées, au nord de Vienne-le-Château.
L'ennemi, qui lait usage de liquidas enflant nuis, a été repoussé par nos barrages
et a laissé des morts et des prisoaiiit'rs entre nos mains.
Au somi-oi rsr ,.DE Ki im.-». l'attaque: allemande annoncée dans le précédent com-
muniqué sur vo* jxisitwnt enlrr f-apiqvcv! et la ferme du Godât est développée
sur un front de .jOO mètres. L'ennemi (irai., vruiiï de nombreuses troupes .spéciales
d'assaut pour ••"vs rejeter de la nvr i/aurhc du canal de l'Aisne, ainsi qu'en témoi-
gnent tes ordres trouves sur les o{f>cirrs tu< oii, prisonniers. L'attaque a complète-
ment échoue sur la pl'is grandi' partir du fi ont. où nous avons réoccupé presque un-
médiatement toutes nos (j-an<7-(.. de première 'ligne. Des contre-attaques sont en
cours pour reprendre tes quelques c'i rienls <;ue l'èftnemi tenait encere dans l'après-
midi. •
Sun LA imi: GAUCHE DE uns pi-' -•̃? ont pris sous leur feu, au nord dé
la cote 3Qi, une troupe allemande qui a <;«-fji de fortes perles.
En Lor Paint, dans la wgion de (jrrvirrt»/, nous avons exécuté un tir sur un
train dont plusieurs oi>\ vie, incendiés.
Rien à siqnalrr mit />• icslr du'iui,
Sut; Le rKDVt CE LA -mi A i. Oisp. 'i: lut1,- d'artillerie t'est maintenue- ajtsr-
vice pendant la mut. Vtw < untie-attadiu alU-ui'indœ après un hombarde"-
lu ;erme dr. ja Folie a été arrêtée uÀ
par 1108 tirs de barrage.
Rencontres de patrouilles la cote, (nord-est de la Folie et dans la rc'aiim, de
i Beantor (sud-ouest da la Frre\ ̃ Jiuli "°
| progrès séricur au nord de Landri-
VAisne. Au nord-ouest de. Beimx nos
cotitre-aftnqiies à la grenade nous on( permis et de ré<'rctrwr de nnu
ve-utx éléments de tranchée.
rarinriiiide in: rmiitente s>rr le Teste- du front.
COMMUNIQUÉ
ef vin>j'-deu.r i>rhunnv'r.< et prenant- frn« miiraWrnsr"
l'est et au. ronl-est de Mftî-fn-i 'itthirr, malarii la nehnrnre de
r^iin/it. nos tn.npes et "W. atteint le* lisières Client rt
du boir ne GnuztWrovrt et du h«is d'Uiv rineuiirL Dans et secteur i
soixante prisonniers iu/uvshilt,
UN NAVIRE
de graves conséquences peuvent
résulter de cet attentat
Le HAVRE, 5 avril. Dans la nuit du 3
t au 4' avril, le carr/o brésilien Parana a été
coulé dans la Manche par un sous-inarin
allemand.
Trois hommes de l'éqtripa.ge sont man-
quants.
[Le Parana, jaugeait tonneaux. Son
équipage était de 44 hommes. Il avait quitté
Saint- Vincent le 9 mars.
,Cinq bateaux de Ja même compagnie sont
déjà arrivéb au Havre.]
commerciales, et qu'il n'accepterait pas le
bîoeus décrite par l'Allemagne au mépris
des principes reconnus par le droit inter-
national. En conséquence, il a rendu* l'Alle-
magne responsable de tous les faits où se
trouveraient môles des citoyens, des mar-
chandises et des bateaux nationaux.
Telle est la situation exacte du Brésil à
l'égard de l'Allemagne. Nous apprenons au-
jourd'hui que les membres du ministère
vont être appelés à délibérer sur l'événe-
ment qui vient de se produire. Il peut être
considéré comme un casus belli et entrai-
ner la rupture diplomatique et la déclara-
tion de uerre.
Le ministère brésilien va délibérer
Rio-de-Janeiko, 6 avril. Le président
Wenceslao Braz n reçu, par l'intermédiaire
du ministre des affaires étrangères, M. Lau-
ro 'Millier, une communication du ministre
du Brésil à Paris, M. Qlyntho M. de Magal-
h nés, au sujet du torpillage du Parana. il
va convoquer immédiatement les membres
du Il ministère afin de délibérer sur cet inci-
dent dont la gravité n'est pas à souligner.
Le public n'est pas encore au courant des
circonstances du torpillage on s'attend,
aussitôt que la nouvelle sera entièrement
connue, à une grande indignation contre
En Argonne, un coup de main-, précédé
d'un vif bombardement a été dirigé sur une
de nos tranchées au nord de Viennc-le-Cha-
tea.u. Malgré l'usage qu'il a fait de liquides
enilammés, ¡'ennemi a été repoussé par
i nos tirs de barrage et a laisse sur le ter-
yain des morts et des prisonniers.
1 En. Champagne, .c'est au nord-ouest V ,0o
ti été menée. Déjà notre Communiqué du
sans succès cori.tro nos lignes entre Sapi-
HUOUl et la fermé dn.fîrvinl Ta rrimmiiniirnô.
Un poste d'observation ennemi dans la ré-
gion évacuée
de 23 heures précise lue cette attaque s'est
développée sur un front de 2.500 mètres, et
qu'ellisa mis en œuvre des troupes spéciales
d'assaut qui nous en avons eu la preuve
par des ordres trouvés sur les officiers tués
ou prisonniers -avaient reçu mission de
nous rejeter complètement de la rive gau-
che du canal de l'Aisne.- Les Allemands, ont
réussi momentanément à pénétrer dans nos
tranchées de première ligne, mais nousr les
en avons progressivement. rejetés. Notre
nvance s'est poursuivie pendant toute la nuit
du 5 au 6 par des attaques à la grenade.
L'AMÉRIQUE EN GUERRE
La Chambre des représentants
s'est prononcée
Elle a voté, elle aussi, l'ordre du jour unique
déjà. adopté par le Sénat
Washington, 6 avril. La Chambre des reprlsen-
lants a adopté la résolution en faveur de la guerre
contre l'Allemagne.
La décision de la Chambre des représen-
tants fait sortir la guerre américaine de
sa phase juridique. Demain, le gouverne-
ment des Etats-Unis passera aux réalisa-
tions pratiques, offrant son concours géné-
l'eux, et bénévole aux nations européennes
qui luttent pour les libertés démocratiques.
Le concours des Etats-Unis sera financier,
militaire, industriel.
L'appui financier dû la plus riche nation
du monde aura une répercussion incalcula-
ble sur le crédit des alliés et de nos enne-
mis.
Pour ce qui est du concoures militaire, il
est malaisé d'en préciser aujourd'hui les for-
mes. Certes, nos nobles alliés sont impa-
tients de voir dépioyer leur drapeau étoile
sur 'les lignes françaises, mais ils devront
tenir compte des difficultés techniques qu'on
ne tranche pas en quelques semaines.
où la coopé ration aijiérjçaiyo appa-,
fatlfa immédiatement et mira, sur la mar-
che des événements militaires une réc!le
influence, c'est dans le domaine industriel.
La tâche que, dès demain, les Etats-Unis
vont s'imposer, c'est la production et l'orga-
nisation des transports. Là surtout il y a
beaucoup ù faire:
En se servant des navires allemands in-
ternés et en réquisitionnant tout de ton-
nage disponible,. les Etats-Unis sr propo-
sent d'organiser un service de ravitaille-
ment industriel d'une intensité inouïe. En
même temps ils se préoccupent d'assurer
par tous les moyens la sécurité des trans-
ports, qui atteindront ainsi un maximum
de régularité.
L'intensification de la production de l'in-
dustrie de guerre et le transport régulier
en Europe du matériel de guerre fabrique,
.voilà le premier et très important acte de
la guerre américaine.
L'aide financière aux alliés
(SERVICE PARTICULIER DU « "]
New-York, avril heures). La
combinaison financière qui parait devoir
être .définitivement, adoptée par l'Amérique-
pour venir en aide aux alliés est la sui-
vante le gouvernement américain va faire
en Amérique une série d'emprunts natio-
naux s'élevant plusieurs dizaines de mil-
liards. Cos 'emprunts se feront au taux
habituel des emprunts nationaux- mnéri-
Tiaiit'de ces emprunts sera mis iL la dispo-
sition dea alliés au frit, et à mesure de
leurs besoins, moyennant un taux d'intérêt
identique au taux auquel le gouvernement
dès Etats-Unis aura emprunté à la nation
Le gouvernement des Etais-Unis réserver
seulement le droit à cette nation, un mo-
ment quelconque,, soit pendant, soit après
la guerre de renoncer au payement de l'in-
térét ou au remboursement du tout ou d'une
partie du capital de In. part de certaines
nations alliées envers lesquelles les Etats-
Unis estiment avoir contracté une .dette par-
de reconnaissance pour des événe-
ments du passé.
La rupture avec l'Autriche
ef la Turquie est imminente
[SERVICE PARTICULIER DU MATIN
New-Yohk, 5 avril (18 heures). Une
immense acclamation a retenti cet après-
midi quand, en présence de l'évêque mé-
thodiste de New-York, le drapeau tricolore
français fut Misse dans l'église de Was-
hington-Square.
Dès que le drapeau fut mis en place,
l'évéque dit Entonnons maintenant
l'hymne de bataille de la république », et la
Marseillaise fut chantée par toute l'assis-
tance.
Des dépêches de Washington annoncent
la rupture imminente entre les "Etats-Unis
et l'Autriche et la Turquie. D'autre part,
les ambassadeurs d'Autriche et;de Turquie,
en présence de la déclaration de guerre de
l'Amérique à l'Allemagne, demanderaient
leurs passeports, se solidarisant avec leur
allié.
La. rupture avec l'Autriche ne produira
en Amérique aucun changement et la rup-
ture avec la Turquie causera une véritable
L'amiral Lacaze
salue la marine américaine
New- York, 6 avril. La flotte améri-
caine a reçu avec un enthousiasme marqué
la lecture de la dépêche que Je ministre de
la marine française a envoyée à la marine
de guerre américaine. L'amiral Lacaze dit
« J'ai conservé le meilleur souvenir de
mes nombreuses relations avec la marine
américaine.- Je l'ai' toujours considérée avec
admiration et je me sens profondément
honoré d'être appelé à coopérer avec elle
dans la lutte pour la civilisation. Je sais
que nos coeurs battront ensemble.
La coopération de la flotte américaine
avec ses méthodes nouvelles et son excel-
lent matériel sera accueillie de la manière
la plus chaude par la France et ses alliés.
Nous avons ouvert nos ports aux navires
américains et toutcs les facilités leur seront
accordées.
Nous conférons déjà avec Washington
sur .les': conditions de notre coopération.
Nous attendons urle airte particulièrement
utile dans la lutte contre les sov s -marins. »
Angoisse et rage'en Allemape
Tl importe, à partir (le maintenant plus
que jamais, de noter -au jour le jour, sur la
foi de nouvelles sûres et avec la plus grande
prudence possible, !es manœuvres de l'Alle-
magne. Nous sommes entrés dans la période
qui apparaît à nos ennemis eux-mêmes com-
me l'acte finaldu ,rand draine. Il faut évi-
ter également de les croire réveillés de leur
ivresse avant que la lumière se soit faite en
eux et de les croire trop forts alors que les
possibilités d'agir leur font détant. ̃
Une donble attitude, faite à la fois de rage
et d'angoisse, est à l'heure présente le fait
du peuple allemand dans, son ensemble, et;
non de deux frictions différentes de ce peu-
pie. Tous sont unanimes dans rempire des
Hohenzollcm h chercher v.ne paix rapide par
n'importa quels moyens tous sont unani-
mes, par une étrange contradiction, vou-
n'avait jamais été atteinte. Le Lokal-Ant&>
ger écrit
«Plus nous nous montrerons irréductibles,'
plus nous nous sentirons nous-mêmes de
force à résister jusqu'au bout, et plus noits
pourrons, la tète haute, offrir nos ennemis
une paix qui corresponde pour tout le monde
aux sacrifices considérables consentis.' »
En attendant, l'armée allemande travailla
de concert avec la flotte â creuser un fossé
plus infranchissable que janlais -entre l'Alle-
magne et ses adversaires.
Férocité raffinée
Le' gouvernement impérial a annoncé qu'il
torpillerait désormais tous les navires-hôpi-
taux, quels qu'ils fussent, et dans n'importe
quelle mer. C est là une volonté féroce et
1 bien arrêtée de diminuer notre tonnage en
dictée non par des motifs militaires, mois
par l'espoir d'un chantage éhonté sur la
France et surtout sur la Belgique.
Entre temps, les gouvernants, par l'inter-
médiaire d'un des plus intrigants diploma-
tes teutons, M. de Lucins, essayent d'entra!-
ner le roi d8 Suède à servir d'intermédiaire
entre les empires centraux et le nouveau
gouvernement russe. On narle d'envoyer le
comte Bernstorff dans- cê poste' de choix.
Quant aux puissances occidentales, nous nie
savons encore-par quel truchement on leur
fera tenir de nouvelles suggestions.
L'Allemagne travaille en outre écarter
de la guerre les Etats de l'Amérique du Sud
dont le ralliement aux Etats-Unis signifie-
rait la mort de son commerce mondial pour
de longues années. Dans cette propagande,
elle n'a pas beaucoup de moyens elle pré.
pare simplement une protestation contre -le
message. dp M. Wilson qu'elle va envoyer
an Brésil, à l'Argentine, au Pérou et au
Chili. Mais toujours par la même contra-
diction, elle vient .de. torpiller un bâtiment.
brésilien, ce qui scion toutes probabilités
j vailui mettre d'ici à quelques jours un dou-
zième ennemi sur les bras..
Entre temps, l'état ̃; moral; cf- économique
ne cesse d'empirer. Les nouvelles .qui nous
parviennent do. Suisse parlent de répres-
sions 4,0,11 les mitrailleuses commencent-, t à
tent de leur dévouement à la dynastie.
informations qui nous arrivent du camp
ennemi. Faut-il voir dans ces contradic-
tions d'apparence chaotique l'effet d'un dé.
sarroi grandissant ou, au contraire,' devons-
nous les considérer comme inspirées par
une rigoureuse méthode ?
La situation militaire
Une chose est certaine. Il n'y a plus per-
sonne de sensé en Allemagne qui pmsse .
taires. Sur le front occidental de grandes
entreprises sont de moins en moins proba-
bles. Sur le front italien, il y a à vrai dire
d'importantes concentrations de matériel
dans le Tyrol et vers Luibàch. Mais les ef.
fectifs rassemblés ne sont pas jusqu'ici en
rapport aveç ce matériel, et on a 1 impres-
sion que l'état-major' autrichien hésite à
courir au-devant de sacrifices sanglants
pour un, succès .douteux. Sur le front russe,
une recrudescence d'activité s'est manifes^
tée en Volhynie. Mais la politique gêne ici
la stratégie et une offensive contre la Rus-
sie serait peu en harmonie avec les basses
flatteries que le chancelier a prodiguées aux
Ainsi, soit pour des motifs politiques, soit
pour des raisons militaires, l'Allemagne ne
peut l'heure actuelle prétendre à aucune
victoire réellement importante.
Il resterait donc pour l'encourager la
lutte la guerre. sous-marine. Les construc-
tions navales que les Etats-Unis et l'Angle-
terre vont entreprendre où ont déjà entre-
prises et l'intervention de la flotte améri-
caine réduisent singulièrement les chances
de la piraterie.
Ne pouvant plus escompter la victoire,
pourquoi donc nos ennemis se surpassent-ila
eux-mêmes en sauvagerie ? C'est que ce
peuple artificiellement surchauffé pendant
dj longues années par !.e mirage de conque.
tes lucratives, sachant que désormais il est
cerné de toutes parts et dans toutes'les par-
ties du monde par la malédiction universelle
n'a en vérité plus rien à perdre. Il renou-
vellera ses manœuvres pacifistes parce qu'il
ne veut rien négliger de ce qui pourrait la
sauver dy la catastrophe. En réalité il n'a
plus confiance en eîlea
En proie à une folie collective il se prépare
succomber comme périssent les bandits
de grand chemin, après s'être bassoment
vengé de sa défaite sur tout ce qui tombe
à sa portée. Il n'y a vis-à-vis de .ui aucune
autre tactique que la lutte sans merci et la
Le fifs dfl roNé_SaxB à Sofia
Bale, 6 avril. On mande de Sofia
Le prince Frédéric-Christian de Saxe se-
cond fils du roi de Saxe, est arrivé â s'ofla
venant de Conslantmople. Il a été reçu il
la gare Par le prince Cyrille, qui J'a conduit
au palais royal, où il sera l'hôte du tsar
Ferdinand.
Sudekcm. flous avons proclamé notre go- -AÏS*
lidaritê avec te kaiser, mais au'avens-nous
Il gagner ?
Scheidemmr. Vn vùrtefetiiUe
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