Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1917-01-08
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 08 janvier 1917 08 janvier 1917
Description : 1917/01/08 (Numéro 12004). 1917/01/08 (Numéro 12004).
Description : Note : 3è édition. Note : 3è édition.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/05/2008
TROISIÈME ÉDITION
Ltinai 8 Janvier
LES ALLIÉS EN ITALIE
La conférence de Rome
Trois importantes réunions ont eu lieu depuis vendredi;
général Cadorna et le général Sarraïl ont déli-
béré avec les ministres de F Entente
Des dépêches que nous avons reçues
"de notre correspondant particulier et des
agence;; sur les conférences qui ont lieu
^iuellément à Rome dépêches dont
plusieurs ne nous sont parvenues qu a-
sprès un assez long retard nous
croyons devoir extraire la substance et
«présenter une vue d'ensemble des événe^
ments, d'une importance capitale, qui
¡Viennent de se dérouler chez. nos anus
Rappelons d'abord quels sont les per-
•feonnag.es- qui y ont pris part. Pour la
France, M. Aristide Briand, président
|iu conssil, accompagné du générai
jLyautev, ministre de h guerre de
lAl. Albert Thomas, ministre des arme-
snents,' et de M. Berthelot, directeur du
?»binet au ministère des affaires étran-
§ ères Pour l'Angleterre, M. Lloyd Geor-
accompagné do lord Mïlner, minis-
tre saris portefeuille, membre du conseil
M'état-major général Pour la Russie, le
:Véné~al Pa tzinè chef de la mission rus-
Outre les membres du cabinet italien,
./le général Cadorna, généralissime ita-
assisté aux diverses réunions te-
rmes. De même le ministre anglais à
Athènes, sir Francis Elliot, accompagné
du général Milne, commandant le corps
-xpéditionnaire britannique de Macé-
doine, et. le colonel Pairholm sont arri-
vés à Rome vendredi dernier, dans la
;p aimée. Le 'général Sarrail, comman-
dant en chef l'ensemble de l'armée de
Macédoine, y est arrivé en même temps.
Le général Sarrail a eu une longue en-
trevue avec M. Aristide Briand. Il s'est
rendu ensuite à la Consulta.
Les séances
? Les délégués alliés ont tenu trois réu-
nions. La première a eu lieu le 6 janvier,
la matinée. Les deux missions poli-
tique et militaire se réunirent d'abord
en -t'/ince plénière, puis siégèrent sépa-
La séance plénière fut présidée
par AÏ. BossIJi, président du conseil ita-
lien. Celui-ci n'a pas prononcé de dis-
cours d'ouverture, mais seulement salué
1 If.s personnalités présentes par'quelques
inotb de bienvenue. Aussitôt après, il a
L-Vt'l les travaux.
la Jerniève réutiiou a. eu lieu dans ta
$nalïj]("'8 du 7. Les missions, à rencontre
de or qui.fï'éUut passé le premier jour,
«>»̃'{ d'abord siégé séparément, puis, vers
Hiioi, les délégués politiques et- militai-
res se sont de nouveau réunis en'assem-
ïfcp «êncraïe.
De Son côté, NI. Aristide Briand a reçu
[ambassadeur d'Espagne près le Quiri-
nai H le prince Ghika, ministre de Rou-
\"uds avons déjà annoncé que, le 6 jan-
vier, un dhler avait été offert par Tanï-
fea&sadeur de France en .l'honneur', des
membres de la conférence. A ce dîner
étaient aussi invités les ministres de
Roumanie, de Serbie, de Belgique, du
Moniénégro, du Portugal et t'ambassq-
deur 'diT Japon. Il n'y a pas eu de toast.
De plus, hier matin, a eu lieu, dans
âaion d'hiver de l'hôtel Excelsior, tin
grand déjeuner offert par M. Boselli.
Une foule imposante s'est livrée à une
manifestation de sympathie au passage
de MM. Briand et Lloyd George, aux cris
.jiie « Vive la France Vive J 'Angleterre,.».
La manifestation s'est renouvelée en
ffaoniieur de M Boselli et du- général
Cadorna: 'Ce dernier a été accueilli aux
cris de. Vive la 'guerre. Vivent les
•r L'automobile dn généralissime italien
h eu beaucoup de peine à se frayer un
passage parmi les rangs de manifestants
qui agitaient des mouchoirs et des dra-
peaux aux couleurs italiennes et alliées.
Avant :1e déjeuner le général Lyautejy
au nom du gouvernement français, a
remis, au général Cadorna, au général
Morrarie. ministre de la guerre, et à
l'amiral Corsi, ministre de la marine, la
Croix de guerre française.
I>e, 'généra! Lyautey a épingle lui-
brèves et vibrantes paroles et il a donné
1 accolade aux décorés au milieu d%
applaudissements des notabilités prié-
Discours de M. Boselli
Au dessert M. Boselli a prononcé le
toast suivant
Je lave moh roetre en l'honneur des sou-
xterains et des chefs des Etats alhès, en
l'honneur des hommes éminents, qui prési-
dent leurs gouvernements ou les repré-
sentent, en l'honneur des peuples forts et
généreux avec lesquels nous luttons pour
& justice et la liberté.
Je ial,ue les héroïques combattants avec
lesquels est notre pensée et notre esprit et
f applaudis la gloire de leurs comman-
Au nom de l'Italie et de la Home antique,
je salue, les auspices certains de la victoire
définitive et complète qui ne peut échapper
à la volonté et Faction indissolublement et
Intimement unies des alliés pour le triomphe
du droits des -nations et de la civilisation.
Ni. Bhand. président du conseil fran-
çais, a répondu en remerciant M. Boselli
et tout Ie gouvernement italien et en
portant un toast au roi, à la reine, à la
reine douairière, à toute la famille royale
et à I'armée italienne.
Mi- Briand s'est associé au'souhait de
M. Boselli pour une victoire finale et
M. Março*a. président de la Chambre,
avait envoyé â M. Boselli un télégramme
exprimant son vif regret dé ne pouvoir
assister au déjeuner, ajoutant qu'il était
nnterpr'ètc des sentiments de ses collé*
i ues en le priant c» présenter à ses
la salut fervent de la
'.• mi.-re italienne, • intimement unie
dans ses aspirations et dans sa collabo-
ration avec les Parlementes alliés.
Sur les résultats de ces conférences
mémorables, tout ce que nous pouvons
dire, c'est que les alliés y ont constaté
une fois de plus leur accord sur les di-
verses questions inscrites à l'ordre du
jour et qu'ils ont pris la résolution d'ap-
porter toujours plus de coordination
dans leurs efforts.
Une déclaration de M. Briand
A un journaliste, italien qui Ta inter-
viewé, M. Aristide Briand a fait la décla-
ration que voici
J'ai toujours toute ma foi. et pins encore
si c'était possibte. Je porte en moi la certi-
tude.que nous nous acheminons vers un
résulfat plus beau et plus consolant
Quant à l'Italie, je sais qu'elle tient golf-
dément et qu'elle est plus que jamais réso-
Lue à aller jusqu'au IL C'est pour cela
que grandé a été ma joie en venant en Ila-
et qu'inébranlable ;est ma confiance dans
notre victoire commune.
Il est hors de doute que la conférence
de Rame constitue; à l'heure où elle s'est
tenue, un événement d'une portée capi-
tale. Pour le comprendre, il suffit de
considérer J'ensemble de la situation di-
plomatique et militaire.
La paix et la guerre
L'Allemagne vient, par d'hypocrites
protestations, de tenter d'amener les
alliés à l'acceptation de négociations
prématurées. Par une note aussi ferme
qu'explicite, les alliés ont repoussé les
suggestions allemandes. Mais le prési-
dent Wilson a, de. son côté, demandé
aux belligérants de faire connaître leurs
buts de guerre. A cette démarche cour-
toise ét amicale des Etats-Unis, il n'a
pas encore été répondu, ou du moins la
réponse élaborée n'a pas encore été dé-
finitivement sanctionnée par toutes les
puissances dé l'Entente. Les termes de
sa rédaction étaient d'une grande défi-
catesse. Il est à supposer qu'elle est sor-
tie des ent,revues romaines sous sa
forme définitive.
De graves problèmes d'avenir sollici-
tent aussi notre attention. Bien que le
kaiser et l'empereur d'Autriche aient
précisément* par deux ordres du jour
qu'on Iira d'autre part, annoncé à
leurs peuples et à leurs armées, la;cpnti-J
nuatioh de la guerre à outrance, il n'est
pas douteux qu'ils chercheront en sous-
main et par des manœuvres sournoises
à accrocher de nouveau les convèrsi-
tions avortées. Pour déjouer ces machi-
nations, l'Entente doit avoir un plan
concerté et une même ligne de conduite.
En outre, nous avons tous le senti-
ment que l'année qui s'ouvre sera déci-
sive dans l'ordre des faits militaires. De
grandes offensives doivent y être prises
sans doute par l'un et l'autre groupes
des belligérants. 'Mais pour assurer aux
nôtres leur plein succès, il est indispen-
sable que nous ne nous laissions pas
devancer par l'ennemi, indispensable,
aussi que nous coordonnions d'une fa-
çon absolue nos efforts et nos entre-
prises. L'histoire d'un passé récent ci
montré les inconvénients qu'entraînent
inéluctablement les actions séparées.
L'unité d'action sur l'unité de front,
dont le principe fut décrété pour la
prémiére fois lors de la conférence de
Paris, et qui n'a pas encore été réalisée
complètement, sortira, nous en avons la
ferme assurance, définitivement orga-
nisée de la conférence de Rome.
La question d'Orient
Et si, de là, nous reportons notre pen-
sée vers les Balkans, ce sont d'autres
problèmes dont la solution immédiate
est nécessaire que nous apercevons.
La mise hors de cause temporaire de la
Roumanie, la menace ennemie contre la
Russie du sud et contre la Macédoine
sont autant de faits qui réclament ins-
tamment des décisions de la part des
gouvernements alliés.
Enfin; il y a !a Grèce. De toutes les
questions agitées à Rome, c'est assuré-
ment la plus épineuse. L'Italie n'est
point parmi lés puissances protectrices
de l'Heilade, comme la France, l'Anglp-
torr-- et la Russie. Elle a eu dans le pas-
sé, à l'égard de la Grèce, une politique
particulière elle professe encore au-
jourd'ht^ du moins pour certains été'
ments helléniques, des sentiments qui ne
sont pas tout à fait les nôtres. Et pour-
tant l'attitude de moins en moins équi-
voque du roi Constantin à notre égard,
la mauvaise volonté persistante avec la-
quelle il refuse de céder à nos légitimais
revendications vont peut-être nous met-
ire dans l'obligation de recourir à des
moyens plus énergiques encore que
eeux que nous avons employés jusqu'ici.
il faut.donc qù'i1 sente devant lui le bloc
unanime des alliés et qu'il ne puisse es-
compter, pour prolonger ses tergiversa-
tions, l'ombre d'une divergence quelcon-
que de vues parmi eux.
Voilà, dans un rapide aperçn, les rair
vernements français et anglais sont allé
à Rome.
Nous pouvons aussi dire voilà la b
sogne qu'ils y ont accomplis.
UN STRATAGÈME
Zurich, 7 janvier. On remaiftqne dans
les journaux de la Confédération le nombre
toujours croissant des avis annonçant que
le? sujets suisses rési-lant en Allemagne
sont autorisés à recevoir chaque semaine
un colis de vivres dont le poids peut attein-
dre jusqu'à cinq kilos. Les mattresses de
maison allemandes pavent largement ces
domestiq-pes afin au 'ils leur abandonnent le
contenu de ces coljs. Cela explique la vogue
extraordinaire dont jouit en Allemagne. la
âoniesfîcîté suisse
APRES LE REFUS
Proclamations
impériales m
Guillaumc 11 et Charles Ier annoncent
à leurs armées qu'il leur faut
continuer la guerre et obtenir
la paix par les armes
L'empereur allemand et celui d'Autriche
viennent de répondre, d'une façon théâ-
trale, au refus que leurs suggestions pour
la paix ont reçu des alliés. Us viennent en.
effet, le même jour, d'adresser à leurs
troupes les deux ordres du jour suivants
Ordre du jour de Guillaume II
A mon armée et ma marine Î
TT accord avec les souverains alizés, f avais
proposé nos ennemi d'entrer* proçhainer
ment en 'négociations de paix. Les ennemis
ont répondu par un refus ma proposition.
Leur folie de grandeur veut Vanéantisse.
ment de l'Allemagne. La guerre va donc
continuer.
Devant Dieu et devant Vhumanitê, des
gouvernements ennemis portent, seuls là
lourde responsabilité pour tous les futurs et
terribles sacrifices que je voulais vous épar'
gner. Outrés de$ crimes de nos ennemis, et
dans la votante de défendre notre paxji sacré
pour assurer un avenir heureux à la patrie,
vous deviendrez d'acier. Nos ennemis ri'Qitl
pas -voulu -accepter- V entente
(¡/ferle, aiiec l'aide de Dieu nos armes' 'les
jorceront à le faire.
Grand quartier général, 5 foncier.
Guillaume, I. R.
Ordre du jour de Charles V
Soldats, vous save: que moi et les so&
verains mes alliés, nous avons essayé de
préparer tes voies de la paix, désirée par te
motade entier. La réponse de nos ennemis
est arrivée. Ils répoussent, sans ,même
connaître nos conditions, la maira que nous
leur avions offerte.
Dé nouveau donc, je fais appel CI vous,
mes compagnons d'armes. Votre épée, pen-
gage rude et clair. Votre courage héroïque
timea ne sont pas assez nombreuses. Il en
moin Il
Vous et ies armées de nos braves alliés,
vous avez anéanti de nombreux royaume3
ennemis. Vous avez emporté de, puissantes
forteresses vous atxr. conquis de vastes
étendues de territoires ennemis. Malgré tous
ces exploits, les gouvernements ennemis
mées par Vespérance qu'ils pourront etian-'
ger teur destinée. Cela vous contraint h
chercher la solution par le fer de votre épée.
C'est avec une fière confiance dans la
puissance de mon armée que je vous condui-
rai.
En avant avec Dieu
Fait à Vienne, le 5 janvier
Ces docnments sont édifiants. Evidem-
ment, les deux complices impériaux font
contre mauvaise .fortune boa. cœur. Ils dé-
qiraient ardemment la paix, pour les rai-
sous que l'on sait. 11s avaient un instant
caressé l'espoir que les alliés se laisse*
raient prendre à leur piège. La déception
a été rude pour eux ils le dis,
simuler par d'hypocrites protestations.
Malgré tout, le ton de leurs proclamation«:
a singulièrement changé. Le kaiser lui-môme*
ne parle plus le même langage qu'autrefois.
Tandis que François-Joseph, dans ses
proclamations, gardait généralement une
certaine modération. se contentant d'invo-
quer la Providence et d'attendre d'elle le se-
cours dont ses années avaient tant besoin,
Guillaume, au contraire, n'avait jamais ces*
sé, dans ses propos publics, de vouloir tout
conquérir et tout réduire en poudre. C'est
ce qui rend particulièrement significatif son
dernier ordre du jour.
Qu'on en compare les termes, par exemr
pie, avec la harangue qu'il prononçait au
lendemain de l'évacuation de Lemberg par
les Russes. Il disait alors
Nos ennemis, rouent comme l'est,
sont écrasés par la puissance de FAUemagne
secondée par la loyauté de ses aüiés. La vic-
toire complète, suprême, eat déjà en vue.
Autre discours
L'Allemagne est irrésistible en son avance
et en ses progrès. Elle prouvera maintenant
au monde qu'elle peut vaincre tous ses enne-
mis et négocier la paix selon les termes qu'il
tui conviendra de leur dicter.
Et ceci encore
Une victoire complétè sur. tous nos enne-
mis et sur tous les champs de bataille est
proche, notre triomphe définitif ne saurait
ylus être ajourné très longtemps.
C'est en que le kaiser parlait de la
sorte. La dernière citation qae l'on vient de
lire date du mois de juillet de cette année-
Dix-sept mois ont passé depuis, et cette
victoire écrasante et toute prochaine est re-
léguée dans les limbes de l'avenir La paix
que Guillaume affirmait présomptueuse-
ment nous dicter, quand il le voudrait, dans
les termes qu'il lui plairait, il vient de tA.
cher de nous y convier, et il a essuyé le
plus humiliant, le plus méprisent des re-
Dix-sept mois ont passé. Guillaume par-
le encore, et ce qu'il laisse entrevoir à son
peuple, c'est se^fleaiefnt tie pouvoir se défen-
dre 'V,
Le double jeu continue
On mande de Genève
Les journaux allemands commentent en
des sens divers l'ordre du jour de Guillau-
me II à ses troupes. Tandis que les organes
conservateurs prêchent la guerre à outran-
ce, les journaux libéraux, au contraire, lais-
sent entendre que tout espoir n'est peut-être
pas encore perdu d'obtenir des alliés une
entrée en conversation. Ils font remarquer
que l'Entente n'a pas encore répondu au
président Wilson, et ils émettent l'hypo-
thèse que cette réponse peut offrir, malgré
tout, une planche de salnt VArbeiler Zei-
tung (journal des travailleurs) est particu-
lièrement caractéristique. Il estime que la
les suggestions allemandes de paix ûv. faire
leur chemin, car elles ont passé par-d?s"sus
la tête des gouvernements poyr
les peuple.
attaquera
sans avoir
C'est un délégué officiel de Venizelos. en France
et en Angleterre» qui nous a fait
cette déclaration
Nous avons "pu. hier, voir dans un hôtel
de la rue de. Castiglione, où il est descendu
samedi. Va son arrivée à Paris, un des an-
ciens Ijjèmbres da cabinet Venizelos,
M. Diorriède, à qui était échu dans ce cabi-
net le portefeuille dès finances.
M. Diomède qui vient en France, et qui
ira en Angleterre, pour remplir une mis-
sion qui lui a été confiée par le chef du
gouvernement provisoire, nous a donné sur
la politique grecque, surtout en ces derniè-
res années, et sur les événements de la
plus haute importance, qui sont, d'après
lui, à la. veille dé se produire, les très inté-
ressants aperçus que voici
Tout d'abord, nous dit l'ancien minis-
tre, permettez-moi d'attirer votre attention
sur ce qu'il y a de pénible pour un Grec
dans la scission qui sépare, en deux camps
adverse.? les citoyens d'une même patrie
situation d'autant plus triste, je dirais vo-
lontiers d'autant plus t.ragique que, dans le
camp qui n'est pas le nôtre, il a des gens
de bonne foi, des gens qui se sont laissé
prendre dans la toile tendue par la propa-
gande allemande, toile si habilement tiésée
qu'ils ne se sont pas aperçus que peu à
peu elle les enveloppait tout entiers et les
aveuglait.
Inféodé aux Allemands
les événements de ces derniers jours
ont surabondamment prouvé combien étaient
justes les idées de!\{. Venizelos et de ses
amis, lorsqu'ils affirmaient que le roi n'a
née par ce principe qu'elle devait demeu-
rér en contact étroit avec l'Allemagne et
avec l'Axitriche-Hongrie, eut cette politique,
soit qu'elle se conanat, comme jusqu'à
maintenant, dans la neutralité, soit qu'elle
envisageât une entrée en lice avec les
empires centraux, ne visait pas seulement
la guerre actuelle, mais tendait surtout à
s'orienter vers l'Allemagne pour l'après-
guerre.
Le roi et avec lui tons ceux que la poli-
tique allemande, a su attirer à elle consi-
dèrent, et ont toujours considéré, que l'in-
térêt du monde oriental était dans la vic-
toire allemande et que, par conséquent,
c'était celle-ci qu'ils devaient souhaiter de
tous leurs voeux.
»'Il devenait donc nécessaire que Cons-
tantin, pour aider à cette domination, cher-
chât à imposer l'influence allemande, tan-
dis que, au contraire, Veniaelos ne voyait
le salut-de la patrie que dans le resserre-
ment des liens de celle-ci avec l'Entente.
Et il ne faudrait pas croire que ce sont seu-
lement des sentiments da pure sentimenta-
lité qui.lui ont dicté sa conduite. Il y a là
une question organique. Venizelos est cer-
tain que par sa situation, par ses intérêts
économiques, par ce qu'elle doit attendre
de l'avenir, la Grèce ne doit pas, ne peut
pas se séparer de la France et de l'Angle-
terre auxquelles la lient, d'autre part, ses
traditions, son passé, et ce que ce passé
comporte de reconnaissance
» C'est avec. ces traditions que le roi veut
rompre pour s'attacher au char de l'Alla=
magne et de l' Autriche-Hongrie. Sa politi-
que, d l'a mise en pratique constante de-j
puis deux ans, tout en la couvrant d'une
apparence neutraliste, appuyé, secondé
qu'il était par les émissaires de l'Allenia-
gne et ses conseillers allemands, tant civils
que militaires.
Dans la main de l'ennemi
» Nous arrivons au point culminant de
cette politique constantinienne ou allemande,
c'est tout un. Malgré nos menaces le roi ne
changera pas d'avis. Il n'a jamais eu l'in-
tention d'exécuter les notes de l'Entente.
Il ne déclarera pas la guerre mais ili
attaquera quand le moment sera venu et en
basant cette attaque sur les événements. du
nord. Si ses troupes ne se replient pas dans
le Péioponèse, c'est qu'il les concentre pour
les jeter en avant qnand l'heure lui paraîtra
propice. Cette heure viendra, cela ne fait
aucun doute, parce que, ainsi que je viens
de Vous le montrer, toute la politique royale
consiste à concourir avec les Austro-Alle-
mands à la destruction des armées alliées.
» Le blocus des côtes grecques, il serait
vain de le nier, est un moyen de coercition,
mais c'est un moyen de longue attente. La
Grèce a amassé une quantité de vivres et
de pins elle peut compter sur une certaine
production nationale.
n Certainement elle n'est pas riche en blé
et en maïs, mais elle n'en est pas complè-
tement dépourvue. Ce qui lui manquera le
plus c'est le charbon elle n'en a pas assez
pour satisfaire aux besoins de l'industrie,
mais elle en a suffisamment pour satisfaire
aux nécessités de la vie quotidienne.
Il Et puis, qu'importe à Constantin que
certaines contrées pâtissent Ce qu'il veut
avant tout c'est que certains grands cen-
tres, Athènes et la Pirée en tête, ne souf-
frent point Pour le reste du pays, il verra
venir.
n On peut évaluer de hom-
mes les forces dont dispose ou dont pourra
disposer le roi dans un temps relativement
court. Tous ces hommes sont bien armés et
disposent de deux mitrailleuses par batail-
lon.
1 II n'y a pas ou plutôt il n'y à plus d'ar-
tillerie lourde, niais l'artillerie de campa-
gne et de montagne existe encore presque nu
complet Les cadres .̃̃ont- 'suffisants et, en
indiquais tout à l'heure on peut évaluer l'art.
mée opposée à.l\Entente à trois corps d'ar-
mée à trois divisions de trois régiments.
Confiance quand même!
Nous autres, venizelistes, nous ne consi-
dérons comme vrais Hellènes que ceux qui
ont gardé immuables les traditions qui sont
l'honneur même de notre peuple. 7-
Nous voyons en ce moment les gouver-
nants d'Athènes corrompus par la propa-
gande allemande et en proie à une sorte de
folie qui pousse le pays au désastre.
a Ce qu'il faut, ce que nous voulons, c'est
éteindre !e foyer du germanisme, et on n'y
parviendra que par la lutte qui aura pour
issue la défaite de l'adversaire.
)) Celui-ci abattu, le parti venizeliste se
dressera* pour empêcher* que s'allume de
ncu.ve.au .le. 'foyer du germanisme, et ce jour-
là, avec; le réveil de la conscience nationale,
la vieille Grèce reprendra, avec son hon-
neur, le chemin'de son histoire, i>
EN ROUMANIE^ i
Une russe
De Tensemble des communiqués relatif*'
aux événements de Roumanie, deux faits
sent particulièrement à retentir. Le premier
rcus.est signalé par le communiqué aile-,
mand du 6 janvier 20 heures 30, qui dit
A Braïla, avant d'abandonner la ville, les
Russes ont détruit la plupart des établisse-
ments industriels roumains.
Cette indication est intéressante. EWé per-
met d'espérer que la majeure partie des ap-
provisionnements entreposés à Braïla, qui
était le plus grand centre de la Roumanie
pour les céréales, ont également pu être dé-
La prise de BraTla'a provoqué, comme il
fallait s'y attendre,, un trè;s long couimuni-
qué bulgare, car elle consacre l'occupation
complète de la Dobroudja. Les Bulgares en
tirent une grande vanité et rappellent par
le détail les diverses opérations qui ont per-
mis à leur convoitise de reprendre ce) te pro-
Le second événement notable est nne
centre-attaque assez sérieuse entreprise par
les Russes dans la région de Focsani, de
IJ3S radiotélégrammes allemands men-
tionnent, eux. aussi, cette action qui, disent-
ils, a été « une attaque de dégagement de
grand style, tentée sur un front de 25 kilo-
mètres Ils ajoutent queies alliés ont ga-
gné du terrain sur un point.
Retenons enfih cette indication fournie
par les journaux allemands, qui afdrinent
qu'une grande offensive russe est immi-
nente et que Broussilow est sur le point,
après avoir achevé, la concentration de son
matériel et de ses munitions, de' les atta-
quer à nouveau avec la même impétuosité
qu'il a déployée au cours, de l'été dernier.
GUILLAUME PARLE
Le Kaiser. ̃•– Braves soldats le vous ai
promis. id y a deux- arts. la victoire immé-
diate le vous ai promis, il v a quelques
jours, la pait prochaine. Cette fois, vous
pouvez me croire je vous pramets la conti-
nuation de La guerre.
C'EST LA GUERRE
Le carnet de sucre
750 grammes par tête et par mois
M. Herriot, ministre des transports. et du
ravitaillement, avait récemment laissé en-
trevoir que pour réduire les achats l'étran-
ger et soulager les transports maritimes, le
gouvernement se proposait de limiter la
consommation du sucre dans le pays. Nous
croyons savoir que la mesure sera pro-
chaine. La ration sera fixée à 750 grammes
par tête «t par mois.
Dans le courant de ta semaine dernière,
la direction du ravitaillement a envoyé aux
préfets une circulaire pour leur annoncer
cette décision et leur demander des rensei-
gnements sur son application éventuelle. Il
y a, en effet, des départements où le ration-
nement du sucre existe déjà et qui peuvent
fournir d'utiles suggestions pratitmes. Le
principe admis, l'administration entend ne
pas épouser une même. formule étroite, mais
respecter les initiatives locales..
La solution la plus simple paraît être la 1
création de carnets dont chaque bon déta-
chabte donnerait droit chez les épiciers à
un poids déterminé de sucre, 250 grammes,
par exemple. La totalisation des bons per-
mettrait aux épiciers d'obtenir de leurs
fournisseurs, sans autre comptabilité, la
quantité de sucre égale à celle qui serait
vorideft.
Bien qu'aucune date n'ait été arrêtée, on
ponse que le nouveau régime pourra être
mis eh. ligueur à partir du 1- février.
LES BATAILLES DE L'AIR
Un nouvel as
CHASSEUR ET BOMBARDIER
Le
après avoir pris part à de nom-
breuses opérations aériennes,
abat son cînquième avion
(Officiel.) 7 janvier, 14 heures
Dans la journée du 5 janvier, le sous-lieQ*
tenant Delorme a mitraillé, de près un avwn
allemand. L'appareil, désempare, a él\
contraint d'atterrir dans nos lignes proxi-
mité d'Aute. Les aviateurs ont été faits prù
sonniers. C'est le cinquième appareil des-
cendu par ce pilote ̃'•
Le sous-lieutenant André Delorme qttf
vient de triompher de son cinquième aviou
peut être surnommé.» l'As partout ». Il est,
en effet, le seul ayant mérite ta citation au
communiqué comme' bombardier d abord.
puis comme chasseur.
Rappelons. la première concernant Delor-
me. Elle. date du. 24 juillet dernier
« Un de nos pilotes, le sous-lieutenant De-
lorme, déjà cité six fois, vient encore de il,
signaler par une série de bombardement)
exécutes sur .les gares tenues par l'ennemi. m
Seuls, les capitaines Happe. de Beau
Le sous-lieutenant DELORME
'En haut, Faviateur est photographié avec son.
mécanicien devant un appareil bochc qu'il
a obligé atterrir.
champ, le lieutenant Daucourt, l'adjudant
Baron ont connu pareille faveur.
Nous ne passerons pas en revue tous lei
actes de gloire de Delorme. Ils sont trop.
Le 6 février Ipl6, parti pour bombarder
la gare d'Achief-le-Grand, il n'hésita pays à
descendre à moins de 700 mètres pour
mieux assurer son tir. Il provoqua une ex-
plosion formidable, suivie d'un incendia
dont les flammes s'élevaient haut dans la
ciel. Le passager était blessé, un doigt em-
porté par un éclat d'obus.
Le 2S mai, rentrant d'un bombardemenî
à longue portéc;, il était attaqué par un avion ,$î
de chasse. Il l'abattait en flammes et ren»
trait avec son bimoteur criblé de balles.
C'est le, 18 juin qu'il ressentit ses plus
fortes émotions au cours d'une reconnais-
sance, il livre un premier combat à un avia.
tik qu'il met en fuite. A 18 kilomètres à l'iii-
lérieur des lignes, il est assailli par trois
fokkers qui le cernent. Il leur fait face.,
confie les commandes de son avion à son
mitrailleur afin de pouvoir tirer avec,la mi.
trailleuse arrière. Son compagnon, Charles
Jobelin, le blessé du 6 février est mor-
tellement atteint et tombe sur la carlingue.
Vite Delorme saute sur les commandes, les
reprend et continue le combat. Deux de ses
assaillants abandonnent la lutte, à bout de
munitions. Le troisième reste tout en pi-
lotant et en s'occupant du corps de son mal.
heureux camarade, Delorme réussit à tirer
encore en retraite et à abattre le Boche.
La Légion d'honneur venait prendre
place sur sa poitrine à côté de la médailla
militaire et d'une Croix de guerre très allon-
gée..
Le 31 juillet, Delorme était gravement
blessé à l'épaule par un éclat d'obus, mois
parvenait à rentrer.
Le décembre, avec le sapeur Madon,
une de nos plus prochaines révélations dit
communiqué il attaquait un ennemi qui
tombait désemparé, le passager tué, &
l'ouest de ïahure.-
Le 21, il n'hésite pas à foncer sur tin
groupe de trois avions de chasse ennemis,
kilomètres l'intérieur des lignes bo·
ches. Deux d'entre eux se hâtent de fuir, la
troisième vrille, pique et s'écrase près d'Or»
feuil.
C'est enfin la victoire du 3 janvier qui per*
met de signaler à l'adnriration des foules
dans une spécialité nouvelle le nom glorieux
entre tous du sous-lieutenant Delorme.
LES HOTELS DE FRANCE
DE
Par j. Joseph-Renaud
La question hôtelière » est impop»
tante extrêmement, parfois tragique-
ment. pour notre sécurité nationale et
notre bon renom à l'étranger.
Avant la guerre, beaucoup d'hôtels,
grands et petits, étaient de redoutables
centres d'espionnage qui se réorgani-
seront au lendemain de la paix, si l'on
n'y veille sévèrement. Et les étrangers
visitant notre pays le jugent souvent
c'est, un fait ï d'après l'hôte] où ii^«^
sont tombés si les chambres sont inS
suffisantes, les domestiques .familiers,™?
le patron goguenard et la note exagé-
rée, ils disent «Ces Français! n
Façon d'apprécier siiperflciflie mais
humaine, qui sévit d'ailleurs en tous les i
pays'et dont, jusqu'ici, on avait ̃•:] le
tort de ne guère tenir compte.
La double difficulté semble faciiv A
résoudre i° n'employer dans lez- hi-i-îf
Ltinai 8 Janvier
LES ALLIÉS EN ITALIE
La conférence de Rome
Trois importantes réunions ont eu lieu depuis vendredi;
général Cadorna et le général Sarraïl ont déli-
béré avec les ministres de F Entente
Des dépêches que nous avons reçues
"de notre correspondant particulier et des
agence;; sur les conférences qui ont lieu
^iuellément à Rome dépêches dont
plusieurs ne nous sont parvenues qu a-
sprès un assez long retard nous
croyons devoir extraire la substance et
«présenter une vue d'ensemble des événe^
ments, d'une importance capitale, qui
¡Viennent de se dérouler chez. nos anus
Rappelons d'abord quels sont les per-
•feonnag.es- qui y ont pris part. Pour la
France, M. Aristide Briand, président
|iu conssil, accompagné du générai
jLyautev, ministre de h guerre de
lAl. Albert Thomas, ministre des arme-
snents,' et de M. Berthelot, directeur du
?»binet au ministère des affaires étran-
§ ères Pour l'Angleterre, M. Lloyd Geor-
accompagné do lord Mïlner, minis-
tre saris portefeuille, membre du conseil
M'état-major général Pour la Russie, le
:Véné~al Pa tzinè chef de la mission rus-
Outre les membres du cabinet italien,
./le général Cadorna, généralissime ita-
assisté aux diverses réunions te-
rmes. De même le ministre anglais à
Athènes, sir Francis Elliot, accompagné
du général Milne, commandant le corps
-xpéditionnaire britannique de Macé-
doine, et. le colonel Pairholm sont arri-
vés à Rome vendredi dernier, dans la
;p aimée. Le 'général Sarrail, comman-
dant en chef l'ensemble de l'armée de
Macédoine, y est arrivé en même temps.
Le général Sarrail a eu une longue en-
trevue avec M. Aristide Briand. Il s'est
rendu ensuite à la Consulta.
Les séances
? Les délégués alliés ont tenu trois réu-
nions. La première a eu lieu le 6 janvier,
la matinée. Les deux missions poli-
tique et militaire se réunirent d'abord
en -t'/ince plénière, puis siégèrent sépa-
La séance plénière fut présidée
par AÏ. BossIJi, président du conseil ita-
lien. Celui-ci n'a pas prononcé de dis-
cours d'ouverture, mais seulement salué
1 If.s personnalités présentes par'quelques
inotb de bienvenue. Aussitôt après, il a
L-Vt'l les travaux.
la Jerniève réutiiou a. eu lieu dans ta
$nalïj]("'8 du 7. Les missions, à rencontre
de or qui.fï'éUut passé le premier jour,
«>»̃'{ d'abord siégé séparément, puis, vers
Hiioi, les délégués politiques et- militai-
res se sont de nouveau réunis en'assem-
ïfcp «êncraïe.
De Son côté, NI. Aristide Briand a reçu
[ambassadeur d'Espagne près le Quiri-
nai H le prince Ghika, ministre de Rou-
\"uds avons déjà annoncé que, le 6 jan-
vier, un dhler avait été offert par Tanï-
fea&sadeur de France en .l'honneur', des
membres de la conférence. A ce dîner
étaient aussi invités les ministres de
Roumanie, de Serbie, de Belgique, du
Moniénégro, du Portugal et t'ambassq-
deur 'diT Japon. Il n'y a pas eu de toast.
De plus, hier matin, a eu lieu, dans
âaion d'hiver de l'hôtel Excelsior, tin
grand déjeuner offert par M. Boselli.
Une foule imposante s'est livrée à une
manifestation de sympathie au passage
de MM. Briand et Lloyd George, aux cris
.jiie « Vive la France Vive J 'Angleterre,.».
La manifestation s'est renouvelée en
ffaoniieur de M Boselli et du- général
Cadorna: 'Ce dernier a été accueilli aux
cris de. Vive la 'guerre. Vivent les
•r L'automobile dn généralissime italien
h eu beaucoup de peine à se frayer un
passage parmi les rangs de manifestants
qui agitaient des mouchoirs et des dra-
peaux aux couleurs italiennes et alliées.
Avant :1e déjeuner le général Lyautejy
au nom du gouvernement français, a
remis, au général Cadorna, au général
Morrarie. ministre de la guerre, et à
l'amiral Corsi, ministre de la marine, la
Croix de guerre française.
I>e, 'généra! Lyautey a épingle lui-
brèves et vibrantes paroles et il a donné
1 accolade aux décorés au milieu d%
applaudissements des notabilités prié-
Discours de M. Boselli
Au dessert M. Boselli a prononcé le
toast suivant
Je lave moh roetre en l'honneur des sou-
xterains et des chefs des Etats alhès, en
l'honneur des hommes éminents, qui prési-
dent leurs gouvernements ou les repré-
sentent, en l'honneur des peuples forts et
généreux avec lesquels nous luttons pour
& justice et la liberté.
Je ial,ue les héroïques combattants avec
lesquels est notre pensée et notre esprit et
f applaudis la gloire de leurs comman-
Au nom de l'Italie et de la Home antique,
je salue, les auspices certains de la victoire
définitive et complète qui ne peut échapper
à la volonté et Faction indissolublement et
Intimement unies des alliés pour le triomphe
du droits des -nations et de la civilisation.
Ni. Bhand. président du conseil fran-
çais, a répondu en remerciant M. Boselli
et tout Ie gouvernement italien et en
portant un toast au roi, à la reine, à la
reine douairière, à toute la famille royale
et à I'armée italienne.
Mi- Briand s'est associé au'souhait de
M. Boselli pour une victoire finale et
M. Março*a. président de la Chambre,
avait envoyé â M. Boselli un télégramme
exprimant son vif regret dé ne pouvoir
assister au déjeuner, ajoutant qu'il était
nnterpr'ètc des sentiments de ses collé*
i ues en le priant c» présenter à ses
la salut fervent de la
'.• mi.-re italienne, • intimement unie
dans ses aspirations et dans sa collabo-
ration avec les Parlementes alliés.
Sur les résultats de ces conférences
mémorables, tout ce que nous pouvons
dire, c'est que les alliés y ont constaté
une fois de plus leur accord sur les di-
verses questions inscrites à l'ordre du
jour et qu'ils ont pris la résolution d'ap-
porter toujours plus de coordination
dans leurs efforts.
Une déclaration de M. Briand
A un journaliste, italien qui Ta inter-
viewé, M. Aristide Briand a fait la décla-
ration que voici
J'ai toujours toute ma foi. et pins encore
si c'était possibte. Je porte en moi la certi-
tude.que nous nous acheminons vers un
résulfat plus beau et plus consolant
Quant à l'Italie, je sais qu'elle tient golf-
dément et qu'elle est plus que jamais réso-
Lue à aller jusqu'au IL C'est pour cela
que grandé a été ma joie en venant en Ila-
et qu'inébranlable ;est ma confiance dans
notre victoire commune.
Il est hors de doute que la conférence
de Rame constitue; à l'heure où elle s'est
tenue, un événement d'une portée capi-
tale. Pour le comprendre, il suffit de
considérer J'ensemble de la situation di-
plomatique et militaire.
La paix et la guerre
L'Allemagne vient, par d'hypocrites
protestations, de tenter d'amener les
alliés à l'acceptation de négociations
prématurées. Par une note aussi ferme
qu'explicite, les alliés ont repoussé les
suggestions allemandes. Mais le prési-
dent Wilson a, de. son côté, demandé
aux belligérants de faire connaître leurs
buts de guerre. A cette démarche cour-
toise ét amicale des Etats-Unis, il n'a
pas encore été répondu, ou du moins la
réponse élaborée n'a pas encore été dé-
finitivement sanctionnée par toutes les
puissances dé l'Entente. Les termes de
sa rédaction étaient d'une grande défi-
catesse. Il est à supposer qu'elle est sor-
tie des ent,revues romaines sous sa
forme définitive.
De graves problèmes d'avenir sollici-
tent aussi notre attention. Bien que le
kaiser et l'empereur d'Autriche aient
précisément* par deux ordres du jour
qu'on Iira d'autre part, annoncé à
leurs peuples et à leurs armées, la;cpnti-J
nuatioh de la guerre à outrance, il n'est
pas douteux qu'ils chercheront en sous-
main et par des manœuvres sournoises
à accrocher de nouveau les convèrsi-
tions avortées. Pour déjouer ces machi-
nations, l'Entente doit avoir un plan
concerté et une même ligne de conduite.
En outre, nous avons tous le senti-
ment que l'année qui s'ouvre sera déci-
sive dans l'ordre des faits militaires. De
grandes offensives doivent y être prises
sans doute par l'un et l'autre groupes
des belligérants. 'Mais pour assurer aux
nôtres leur plein succès, il est indispen-
sable que nous ne nous laissions pas
devancer par l'ennemi, indispensable,
aussi que nous coordonnions d'une fa-
çon absolue nos efforts et nos entre-
prises. L'histoire d'un passé récent ci
montré les inconvénients qu'entraînent
inéluctablement les actions séparées.
L'unité d'action sur l'unité de front,
dont le principe fut décrété pour la
prémiére fois lors de la conférence de
Paris, et qui n'a pas encore été réalisée
complètement, sortira, nous en avons la
ferme assurance, définitivement orga-
nisée de la conférence de Rome.
La question d'Orient
Et si, de là, nous reportons notre pen-
sée vers les Balkans, ce sont d'autres
problèmes dont la solution immédiate
est nécessaire que nous apercevons.
La mise hors de cause temporaire de la
Roumanie, la menace ennemie contre la
Russie du sud et contre la Macédoine
sont autant de faits qui réclament ins-
tamment des décisions de la part des
gouvernements alliés.
Enfin; il y a !a Grèce. De toutes les
questions agitées à Rome, c'est assuré-
ment la plus épineuse. L'Italie n'est
point parmi lés puissances protectrices
de l'Heilade, comme la France, l'Anglp-
torr-- et la Russie. Elle a eu dans le pas-
sé, à l'égard de la Grèce, une politique
particulière elle professe encore au-
jourd'ht^ du moins pour certains été'
ments helléniques, des sentiments qui ne
sont pas tout à fait les nôtres. Et pour-
tant l'attitude de moins en moins équi-
voque du roi Constantin à notre égard,
la mauvaise volonté persistante avec la-
quelle il refuse de céder à nos légitimais
revendications vont peut-être nous met-
ire dans l'obligation de recourir à des
moyens plus énergiques encore que
eeux que nous avons employés jusqu'ici.
il faut.donc qù'i1 sente devant lui le bloc
unanime des alliés et qu'il ne puisse es-
compter, pour prolonger ses tergiversa-
tions, l'ombre d'une divergence quelcon-
que de vues parmi eux.
Voilà, dans un rapide aperçn, les rair
vernements français et anglais sont allé
à Rome.
Nous pouvons aussi dire voilà la b
sogne qu'ils y ont accomplis.
UN STRATAGÈME
Zurich, 7 janvier. On remaiftqne dans
les journaux de la Confédération le nombre
toujours croissant des avis annonçant que
le? sujets suisses rési-lant en Allemagne
sont autorisés à recevoir chaque semaine
un colis de vivres dont le poids peut attein-
dre jusqu'à cinq kilos. Les mattresses de
maison allemandes pavent largement ces
domestiq-pes afin au 'ils leur abandonnent le
contenu de ces coljs. Cela explique la vogue
extraordinaire dont jouit en Allemagne. la
âoniesfîcîté suisse
APRES LE REFUS
Proclamations
impériales m
Guillaumc 11 et Charles Ier annoncent
à leurs armées qu'il leur faut
continuer la guerre et obtenir
la paix par les armes
L'empereur allemand et celui d'Autriche
viennent de répondre, d'une façon théâ-
trale, au refus que leurs suggestions pour
la paix ont reçu des alliés. Us viennent en.
effet, le même jour, d'adresser à leurs
troupes les deux ordres du jour suivants
Ordre du jour de Guillaume II
A mon armée et ma marine Î
TT accord avec les souverains alizés, f avais
proposé nos ennemi d'entrer* proçhainer
ment en 'négociations de paix. Les ennemis
ont répondu par un refus ma proposition.
Leur folie de grandeur veut Vanéantisse.
ment de l'Allemagne. La guerre va donc
continuer.
Devant Dieu et devant Vhumanitê, des
gouvernements ennemis portent, seuls là
lourde responsabilité pour tous les futurs et
terribles sacrifices que je voulais vous épar'
gner. Outrés de$ crimes de nos ennemis, et
dans la votante de défendre notre paxji sacré
pour assurer un avenir heureux à la patrie,
vous deviendrez d'acier. Nos ennemis ri'Qitl
pas -voulu -accepter- V entente
(¡/ferle, aiiec l'aide de Dieu nos armes' 'les
jorceront à le faire.
Grand quartier général, 5 foncier.
Guillaume, I. R.
Ordre du jour de Charles V
Soldats, vous save: que moi et les so&
verains mes alliés, nous avons essayé de
préparer tes voies de la paix, désirée par te
motade entier. La réponse de nos ennemis
est arrivée. Ils répoussent, sans ,même
connaître nos conditions, la maira que nous
leur avions offerte.
Dé nouveau donc, je fais appel CI vous,
mes compagnons d'armes. Votre épée, pen-
gage rude et clair. Votre courage héroïque
timea ne sont pas assez nombreuses. Il en
moin Il
Vous et ies armées de nos braves alliés,
vous avez anéanti de nombreux royaume3
ennemis. Vous avez emporté de, puissantes
forteresses vous atxr. conquis de vastes
étendues de territoires ennemis. Malgré tous
ces exploits, les gouvernements ennemis
mées par Vespérance qu'ils pourront etian-'
ger teur destinée. Cela vous contraint h
chercher la solution par le fer de votre épée.
C'est avec une fière confiance dans la
puissance de mon armée que je vous condui-
rai.
En avant avec Dieu
Fait à Vienne, le 5 janvier
Ces docnments sont édifiants. Evidem-
ment, les deux complices impériaux font
contre mauvaise .fortune boa. cœur. Ils dé-
qiraient ardemment la paix, pour les rai-
sous que l'on sait. 11s avaient un instant
caressé l'espoir que les alliés se laisse*
raient prendre à leur piège. La déception
a été rude pour eux ils le dis,
simuler par d'hypocrites protestations.
Malgré tout, le ton de leurs proclamation«:
a singulièrement changé. Le kaiser lui-môme*
ne parle plus le même langage qu'autrefois.
Tandis que François-Joseph, dans ses
proclamations, gardait généralement une
certaine modération. se contentant d'invo-
quer la Providence et d'attendre d'elle le se-
cours dont ses années avaient tant besoin,
Guillaume, au contraire, n'avait jamais ces*
sé, dans ses propos publics, de vouloir tout
conquérir et tout réduire en poudre. C'est
ce qui rend particulièrement significatif son
dernier ordre du jour.
Qu'on en compare les termes, par exemr
pie, avec la harangue qu'il prononçait au
lendemain de l'évacuation de Lemberg par
les Russes. Il disait alors
Nos ennemis, rouent comme l'est,
sont écrasés par la puissance de FAUemagne
secondée par la loyauté de ses aüiés. La vic-
toire complète, suprême, eat déjà en vue.
Autre discours
L'Allemagne est irrésistible en son avance
et en ses progrès. Elle prouvera maintenant
au monde qu'elle peut vaincre tous ses enne-
mis et négocier la paix selon les termes qu'il
tui conviendra de leur dicter.
Et ceci encore
Une victoire complétè sur. tous nos enne-
mis et sur tous les champs de bataille est
proche, notre triomphe définitif ne saurait
ylus être ajourné très longtemps.
C'est en que le kaiser parlait de la
sorte. La dernière citation qae l'on vient de
lire date du mois de juillet de cette année-
Dix-sept mois ont passé depuis, et cette
victoire écrasante et toute prochaine est re-
léguée dans les limbes de l'avenir La paix
que Guillaume affirmait présomptueuse-
ment nous dicter, quand il le voudrait, dans
les termes qu'il lui plairait, il vient de tA.
cher de nous y convier, et il a essuyé le
plus humiliant, le plus méprisent des re-
Dix-sept mois ont passé. Guillaume par-
le encore, et ce qu'il laisse entrevoir à son
peuple, c'est se^fleaiefnt tie pouvoir se défen-
dre 'V,
Le double jeu continue
On mande de Genève
Les journaux allemands commentent en
des sens divers l'ordre du jour de Guillau-
me II à ses troupes. Tandis que les organes
conservateurs prêchent la guerre à outran-
ce, les journaux libéraux, au contraire, lais-
sent entendre que tout espoir n'est peut-être
pas encore perdu d'obtenir des alliés une
entrée en conversation. Ils font remarquer
que l'Entente n'a pas encore répondu au
président Wilson, et ils émettent l'hypo-
thèse que cette réponse peut offrir, malgré
tout, une planche de salnt VArbeiler Zei-
tung (journal des travailleurs) est particu-
lièrement caractéristique. Il estime que la
les suggestions allemandes de paix ûv. faire
leur chemin, car elles ont passé par-d?s"sus
la tête des gouvernements poyr
les peuple.
attaquera
sans avoir
C'est un délégué officiel de Venizelos. en France
et en Angleterre» qui nous a fait
cette déclaration
Nous avons "pu. hier, voir dans un hôtel
de la rue de. Castiglione, où il est descendu
samedi. Va son arrivée à Paris, un des an-
ciens Ijjèmbres da cabinet Venizelos,
M. Diorriède, à qui était échu dans ce cabi-
net le portefeuille dès finances.
M. Diomède qui vient en France, et qui
ira en Angleterre, pour remplir une mis-
sion qui lui a été confiée par le chef du
gouvernement provisoire, nous a donné sur
la politique grecque, surtout en ces derniè-
res années, et sur les événements de la
plus haute importance, qui sont, d'après
lui, à la. veille dé se produire, les très inté-
ressants aperçus que voici
Tout d'abord, nous dit l'ancien minis-
tre, permettez-moi d'attirer votre attention
sur ce qu'il y a de pénible pour un Grec
dans la scission qui sépare, en deux camps
adverse.? les citoyens d'une même patrie
situation d'autant plus triste, je dirais vo-
lontiers d'autant plus t.ragique que, dans le
camp qui n'est pas le nôtre, il a des gens
de bonne foi, des gens qui se sont laissé
prendre dans la toile tendue par la propa-
gande allemande, toile si habilement tiésée
qu'ils ne se sont pas aperçus que peu à
peu elle les enveloppait tout entiers et les
aveuglait.
Inféodé aux Allemands
les événements de ces derniers jours
ont surabondamment prouvé combien étaient
justes les idées de!\{. Venizelos et de ses
amis, lorsqu'ils affirmaient que le roi n'a
née par ce principe qu'elle devait demeu-
rér en contact étroit avec l'Allemagne et
avec l'Axitriche-Hongrie, eut cette politique,
soit qu'elle se conanat, comme jusqu'à
maintenant, dans la neutralité, soit qu'elle
envisageât une entrée en lice avec les
empires centraux, ne visait pas seulement
la guerre actuelle, mais tendait surtout à
s'orienter vers l'Allemagne pour l'après-
guerre.
Le roi et avec lui tons ceux que la poli-
tique allemande, a su attirer à elle consi-
dèrent, et ont toujours considéré, que l'in-
térêt du monde oriental était dans la vic-
toire allemande et que, par conséquent,
c'était celle-ci qu'ils devaient souhaiter de
tous leurs voeux.
»'Il devenait donc nécessaire que Cons-
tantin, pour aider à cette domination, cher-
chât à imposer l'influence allemande, tan-
dis que, au contraire, Veniaelos ne voyait
le salut-de la patrie que dans le resserre-
ment des liens de celle-ci avec l'Entente.
Et il ne faudrait pas croire que ce sont seu-
lement des sentiments da pure sentimenta-
lité qui.lui ont dicté sa conduite. Il y a là
une question organique. Venizelos est cer-
tain que par sa situation, par ses intérêts
économiques, par ce qu'elle doit attendre
de l'avenir, la Grèce ne doit pas, ne peut
pas se séparer de la France et de l'Angle-
terre auxquelles la lient, d'autre part, ses
traditions, son passé, et ce que ce passé
comporte de reconnaissance
» C'est avec. ces traditions que le roi veut
rompre pour s'attacher au char de l'Alla=
magne et de l' Autriche-Hongrie. Sa politi-
que, d l'a mise en pratique constante de-j
puis deux ans, tout en la couvrant d'une
apparence neutraliste, appuyé, secondé
qu'il était par les émissaires de l'Allenia-
gne et ses conseillers allemands, tant civils
que militaires.
Dans la main de l'ennemi
» Nous arrivons au point culminant de
cette politique constantinienne ou allemande,
c'est tout un. Malgré nos menaces le roi ne
changera pas d'avis. Il n'a jamais eu l'in-
tention d'exécuter les notes de l'Entente.
Il ne déclarera pas la guerre mais ili
attaquera quand le moment sera venu et en
basant cette attaque sur les événements. du
nord. Si ses troupes ne se replient pas dans
le Péioponèse, c'est qu'il les concentre pour
les jeter en avant qnand l'heure lui paraîtra
propice. Cette heure viendra, cela ne fait
aucun doute, parce que, ainsi que je viens
de Vous le montrer, toute la politique royale
consiste à concourir avec les Austro-Alle-
mands à la destruction des armées alliées.
» Le blocus des côtes grecques, il serait
vain de le nier, est un moyen de coercition,
mais c'est un moyen de longue attente. La
Grèce a amassé une quantité de vivres et
de pins elle peut compter sur une certaine
production nationale.
n Certainement elle n'est pas riche en blé
et en maïs, mais elle n'en est pas complè-
tement dépourvue. Ce qui lui manquera le
plus c'est le charbon elle n'en a pas assez
pour satisfaire aux besoins de l'industrie,
mais elle en a suffisamment pour satisfaire
aux nécessités de la vie quotidienne.
Il Et puis, qu'importe à Constantin que
certaines contrées pâtissent Ce qu'il veut
avant tout c'est que certains grands cen-
tres, Athènes et la Pirée en tête, ne souf-
frent point Pour le reste du pays, il verra
venir.
n On peut évaluer de hom-
mes les forces dont dispose ou dont pourra
disposer le roi dans un temps relativement
court. Tous ces hommes sont bien armés et
disposent de deux mitrailleuses par batail-
lon.
1 II n'y a pas ou plutôt il n'y à plus d'ar-
tillerie lourde, niais l'artillerie de campa-
gne et de montagne existe encore presque nu
complet Les cadres .̃̃ont- 'suffisants et, en
indiquais tout à l'heure on peut évaluer l'art.
mée opposée à.l\Entente à trois corps d'ar-
mée à trois divisions de trois régiments.
Confiance quand même!
Nous autres, venizelistes, nous ne consi-
dérons comme vrais Hellènes que ceux qui
ont gardé immuables les traditions qui sont
l'honneur même de notre peuple. 7-
Nous voyons en ce moment les gouver-
nants d'Athènes corrompus par la propa-
gande allemande et en proie à une sorte de
folie qui pousse le pays au désastre.
a Ce qu'il faut, ce que nous voulons, c'est
éteindre !e foyer du germanisme, et on n'y
parviendra que par la lutte qui aura pour
issue la défaite de l'adversaire.
)) Celui-ci abattu, le parti venizeliste se
dressera* pour empêcher* que s'allume de
ncu.ve.au .le. 'foyer du germanisme, et ce jour-
là, avec; le réveil de la conscience nationale,
la vieille Grèce reprendra, avec son hon-
neur, le chemin'de son histoire, i>
EN ROUMANIE^ i
Une russe
De Tensemble des communiqués relatif*'
aux événements de Roumanie, deux faits
sent particulièrement à retentir. Le premier
rcus.est signalé par le communiqué aile-,
mand du 6 janvier 20 heures 30, qui dit
A Braïla, avant d'abandonner la ville, les
Russes ont détruit la plupart des établisse-
ments industriels roumains.
Cette indication est intéressante. EWé per-
met d'espérer que la majeure partie des ap-
provisionnements entreposés à Braïla, qui
était le plus grand centre de la Roumanie
pour les céréales, ont également pu être dé-
La prise de BraTla'a provoqué, comme il
fallait s'y attendre,, un trè;s long couimuni-
qué bulgare, car elle consacre l'occupation
complète de la Dobroudja. Les Bulgares en
tirent une grande vanité et rappellent par
le détail les diverses opérations qui ont per-
mis à leur convoitise de reprendre ce) te pro-
Le second événement notable est nne
centre-attaque assez sérieuse entreprise par
les Russes dans la région de Focsani, de
IJ3S radiotélégrammes allemands men-
tionnent, eux. aussi, cette action qui, disent-
ils, a été « une attaque de dégagement de
grand style, tentée sur un front de 25 kilo-
mètres Ils ajoutent queies alliés ont ga-
gné du terrain sur un point.
Retenons enfih cette indication fournie
par les journaux allemands, qui afdrinent
qu'une grande offensive russe est immi-
nente et que Broussilow est sur le point,
après avoir achevé, la concentration de son
matériel et de ses munitions, de' les atta-
quer à nouveau avec la même impétuosité
qu'il a déployée au cours, de l'été dernier.
GUILLAUME PARLE
Le Kaiser. ̃•– Braves soldats le vous ai
promis. id y a deux- arts. la victoire immé-
diate le vous ai promis, il v a quelques
jours, la pait prochaine. Cette fois, vous
pouvez me croire je vous pramets la conti-
nuation de La guerre.
C'EST LA GUERRE
Le carnet de sucre
750 grammes par tête et par mois
M. Herriot, ministre des transports. et du
ravitaillement, avait récemment laissé en-
trevoir que pour réduire les achats l'étran-
ger et soulager les transports maritimes, le
gouvernement se proposait de limiter la
consommation du sucre dans le pays. Nous
croyons savoir que la mesure sera pro-
chaine. La ration sera fixée à 750 grammes
par tête «t par mois.
Dans le courant de ta semaine dernière,
la direction du ravitaillement a envoyé aux
préfets une circulaire pour leur annoncer
cette décision et leur demander des rensei-
gnements sur son application éventuelle. Il
y a, en effet, des départements où le ration-
nement du sucre existe déjà et qui peuvent
fournir d'utiles suggestions pratitmes. Le
principe admis, l'administration entend ne
pas épouser une même. formule étroite, mais
respecter les initiatives locales..
La solution la plus simple paraît être la 1
création de carnets dont chaque bon déta-
chabte donnerait droit chez les épiciers à
un poids déterminé de sucre, 250 grammes,
par exemple. La totalisation des bons per-
mettrait aux épiciers d'obtenir de leurs
fournisseurs, sans autre comptabilité, la
quantité de sucre égale à celle qui serait
vorideft.
Bien qu'aucune date n'ait été arrêtée, on
ponse que le nouveau régime pourra être
mis eh. ligueur à partir du 1- février.
LES BATAILLES DE L'AIR
Un nouvel as
CHASSEUR ET BOMBARDIER
Le
après avoir pris part à de nom-
breuses opérations aériennes,
abat son cînquième avion
(Officiel.) 7 janvier, 14 heures
Dans la journée du 5 janvier, le sous-lieQ*
tenant Delorme a mitraillé, de près un avwn
allemand. L'appareil, désempare, a él\
contraint d'atterrir dans nos lignes proxi-
mité d'Aute. Les aviateurs ont été faits prù
sonniers. C'est le cinquième appareil des-
cendu par ce pilote ̃'•
Le sous-lieutenant André Delorme qttf
vient de triompher de son cinquième aviou
peut être surnommé.» l'As partout ». Il est,
en effet, le seul ayant mérite ta citation au
communiqué comme' bombardier d abord.
puis comme chasseur.
Rappelons. la première concernant Delor-
me. Elle. date du. 24 juillet dernier
« Un de nos pilotes, le sous-lieutenant De-
lorme, déjà cité six fois, vient encore de il,
signaler par une série de bombardement)
exécutes sur .les gares tenues par l'ennemi. m
Seuls, les capitaines Happe. de Beau
Le sous-lieutenant DELORME
'En haut, Faviateur est photographié avec son.
mécanicien devant un appareil bochc qu'il
a obligé atterrir.
champ, le lieutenant Daucourt, l'adjudant
Baron ont connu pareille faveur.
Nous ne passerons pas en revue tous lei
actes de gloire de Delorme. Ils sont trop.
Le 6 février Ipl6, parti pour bombarder
la gare d'Achief-le-Grand, il n'hésita pays à
descendre à moins de 700 mètres pour
mieux assurer son tir. Il provoqua une ex-
plosion formidable, suivie d'un incendia
dont les flammes s'élevaient haut dans la
ciel. Le passager était blessé, un doigt em-
porté par un éclat d'obus.
Le 2S mai, rentrant d'un bombardemenî
à longue portéc;, il était attaqué par un avion ,$î
de chasse. Il l'abattait en flammes et ren»
trait avec son bimoteur criblé de balles.
C'est le, 18 juin qu'il ressentit ses plus
fortes émotions au cours d'une reconnais-
sance, il livre un premier combat à un avia.
tik qu'il met en fuite. A 18 kilomètres à l'iii-
lérieur des lignes, il est assailli par trois
fokkers qui le cernent. Il leur fait face.,
confie les commandes de son avion à son
mitrailleur afin de pouvoir tirer avec,la mi.
trailleuse arrière. Son compagnon, Charles
Jobelin, le blessé du 6 février est mor-
tellement atteint et tombe sur la carlingue.
Vite Delorme saute sur les commandes, les
reprend et continue le combat. Deux de ses
assaillants abandonnent la lutte, à bout de
munitions. Le troisième reste tout en pi-
lotant et en s'occupant du corps de son mal.
heureux camarade, Delorme réussit à tirer
encore en retraite et à abattre le Boche.
La Légion d'honneur venait prendre
place sur sa poitrine à côté de la médailla
militaire et d'une Croix de guerre très allon-
gée..
Le 31 juillet, Delorme était gravement
blessé à l'épaule par un éclat d'obus, mois
parvenait à rentrer.
Le décembre, avec le sapeur Madon,
une de nos plus prochaines révélations dit
communiqué il attaquait un ennemi qui
tombait désemparé, le passager tué, &
l'ouest de ïahure.-
Le 21, il n'hésite pas à foncer sur tin
groupe de trois avions de chasse ennemis,
kilomètres l'intérieur des lignes bo·
ches. Deux d'entre eux se hâtent de fuir, la
troisième vrille, pique et s'écrase près d'Or»
feuil.
C'est enfin la victoire du 3 janvier qui per*
met de signaler à l'adnriration des foules
dans une spécialité nouvelle le nom glorieux
entre tous du sous-lieutenant Delorme.
LES HOTELS DE FRANCE
DE
Par j. Joseph-Renaud
La question hôtelière » est impop»
tante extrêmement, parfois tragique-
ment. pour notre sécurité nationale et
notre bon renom à l'étranger.
Avant la guerre, beaucoup d'hôtels,
grands et petits, étaient de redoutables
centres d'espionnage qui se réorgani-
seront au lendemain de la paix, si l'on
n'y veille sévèrement. Et les étrangers
visitant notre pays le jugent souvent
c'est, un fait ï d'après l'hôte] où ii^«^
sont tombés si les chambres sont inS
suffisantes, les domestiques .familiers,™?
le patron goguenard et la note exagé-
rée, ils disent «Ces Français! n
Façon d'apprécier siiperflciflie mais
humaine, qui sévit d'ailleurs en tous les i
pays'et dont, jusqu'ici, on avait ̃•:] le
tort de ne guère tenir compte.
La double difficulté semble faciiv A
résoudre i° n'employer dans lez- hi-i-îf
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