Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-05-08
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mai 1914 08 mai 1914
Description : 1914/05/08 (Numéro 11028). 1914/05/08 (Numéro 11028).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/06/2008
4 =5
55B LE MATIN
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CONTES DES MILLE ET UN MATINS
J:
Trop parler nuit
n'existait pas sur la
terre de meilleur gar-
çon qu'Athanase Blé-
sois. Propriétaire d'une
grande imprimerie à
Nancy, il gagnait lar-
gement sa vie, et,
comme il n'était point
avare, il aimait à don-
ner à ses amis et
connaissances d'excel-
lents dîners et de brillantes soirées. Chacun
louait sa bonne humeur, sa gaieté, son en-
train. Un banquet organisé pour fêter sa
nomination dans la Légion d'honneur avait
réuni, tant il était populaire, cinq cents
convives. Un peu hâbleur, certes, mais si
gentil, on l'appelait dans la ville amicale-
ment le Marseillais de Lorraine.
Agé de trente-huit ans, il était svelte,
leste, et, avec sa décoration, il avait facile-
ment l'air d'un officier. Rien d'ailleurs ne
lui causait plus de plaisir que d'être salué
militairement par les contrôleurs du tram-
way ou par des recrues naïves, car il avait
l'âme guerrière, et ne manquait jamais
une revue, une retraite ou une parade.
Ce matin d'avril, Athanase, invité au ma-
riage d'un cousin, à Paris, prit à Nancy
le train de midi. Il fut seul dans son com-
partiment jusqu'à Bar-le-Duc, où monta un
homme, du même âge que lui à peu près
et, .comme lui, décoré. Il le regarda à peine,
et, allumant une cigarette, continua de lire
une brochure sur les manœuvres de l'au-
tomne dernier. Le voyageur, cependant,
après avoir parcouru un journal, s'agitait,
ne sachant comment tuer le temps. Il allait
dans le couloir, considérant d'un œil vague
le paysage, revenant dans le compartiment,
s'asseyant, se relevant, s'asseyant de nou-
veau. Enfin, il trouva un moyen d'engager
la conversation.
Puis-je baisser la vitre, monsieur de-
mandà-t-il.
Mais sans doute, monsieur, répondit
Athanase.
L'inconnu se rassit, puis se pencha.
Excusez-moi, monsieur, ne seriez-vous
pas officier ?
Agréablement étonné, Athanase céda tout
de suite à la joie vaniteuse de passer pour
ce qu'il n'était pas.
En effet, monsieur.
L'autre s'inclina et tendit sa carte.
Je suis moi-même officier, capitaine de
dragons à Provins. le capitaine Séverat.
En ce moment je suis en permission chez
mes parents. Vous êtes cavalier aussi ?
Cela se voit.
De plus en plus flatté, Athanase confir-
ma
Naturellement, naturellement.
Et il expliqua
Dans les chasseurs, à Nancy, au 15e.
le capitaine.
Il allait dire son nom, Blésois. C'était une
faute le capitaine de dragons savait peut
être qu'il l'y avait pas de Blésois dans les
cadres du 15° chasseurs.
Il dit le nom d'un capitaine qu'il connais-
sait, Faugières, et s'excusa de n'avoir pas
de carte sur lui. Il était parti si précipitam-
ment
C'est un beau régiment, déclara le ca-
pitaine Séverat. J'ai eu comme lieutenant-
colonel votre colonel.
Le, colonel de Souly, dit Athanase.
Il imprimait souvent des papiers pour le
15e chasseurs, et entretenait par là avec le
colonel de très bons rapports. Il pouvait
donc parler de ce grand chef,-et aussi de
quelques officiers. Il était lancé rien ne
l'arrêtait plus. Il parla de son escadron, de
ses lieutenants, de ses chasseurs il parla
du service si dur, mais si intéressant, dans
l'Est il parla de la guerre toujours pro-
chaine, et de la façon dont on s'y préparait
il parla mitrailleuse, lance et mousqueton
il parla de ses années de Saint-Cyr et de
son année de Saumur. Il raconta encore les
petits potins qui animent lamonotonie des
garnisons.
Vous allez à Paris ? interrogea le capi-
taine Séverat.
Oui, fit Athanase, au mariage de mon
cousin Botan.
Tiens, s'exclama le capitaine, moi
aussi.
Ah bah fit Athanase, interloque.
Je suis cousin de la fiancée.
Enchanté; enchanté. balbutia Atha-
nase.
Sa faconde était tombée. Il se taisait, et
d aurait donné son ame au diable pour
rattraper tant de paroles imprudentes, mais
le diable ne se montrait pas.
Ce sera un très beau mariage, dit le
capitaine. Il y aura beaucoup d'uniformes.
Toute la famille de ma cousine est dans
l'armée. Vous retrouverez beaucoup de
camarades.
Enchanté, enchanté, répéta Athanase.
II souhaitait maintenant un accident, pas
trop grave, mais qui interrompit le voyage
et lui permit de ne point arriver à Paris
ou un malaise qui saisît le fâcheux et l'obli-
geât à réclamer les soins d'un médecin à
la première station.
Le train passait à Châlons et filait vers
Epernay sans tamponnement, sans dérail-
lement, et le capitaine respirait une santé
insolente.
 quel hôtel descendez-vous ? interro-
gea l'officier.
Je ne sais pas. n'importe lequel.
bredouilla -Athanase.
Alors, venez avec moi, rue Scribe c'est
un hôtel excellent.
Athanase eut un sursaut d'effroi. Il vou-
lut refuser, mais il perdit l'esprit et il ré-
pondit, stupéfait d'entendre ce que sa bou-
che prononçait
-«• C'est cela. entendu. entendu.
Puis, n'en pouvant plus, il appuya la tête
contre le coussin et se mit à dormir.
A la' gare de l'Est, le capitaine lui tapa
sur l'épaule
Hé réveillez-vous
Et, obligeant, il lui tendait son sac et son
manteau.
Athanase le suivit. Il espérait un miracle
qui le délivrât Le miracle se présenta soub
les apparences d'un agent d'octroi. Ce fidèle
serviteur arrêta le capitaine Séverat et sou-
pesa sa valise. Elle lui sembla trop lourde
pour ne contenir que des vêtements et il,
intima l'ordre de l'ouvrir. Sa main habile
en retira un litre. de kirsch.
Votre affaire est bonne, dit cet homme
sévère.
Et il conduisit l'officier à un petit gui-
chet.
Attendez-moi, cria Séverat
OuL oui, jeta Athanase.
En même temps, il franchissait la porte.
La porte franchie, il traversa la place et
rentra dans la gare. Un train pour Nancy
partait vers cinq heures. Il y monta, avec
la légèreté heureuse d'un prisonnier qui
s'évade, composant déjà la dépêche men-
songère qu'il enverrait à sa cousine.
Paul Acker
(Traduction réservée.)
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A TRAVERS PARIS
Un du corps de balai. Hier, dès po-
tron-minet deux agents de service s'ar-
rêtaient, cloués sur place par une stupeur
compréhensible. Devant un bal de la rue
Victor-Masse,' un homme, le visage enlumi-
nd d'un rouge agressif, le nez et les oreilles
ornés de plumes multicolores, dansait un
pas saugrenu en l'accompagnant de cla-
meurs sauvages.
Les gardiens de la paix conduisirent l'ex-
traordinaire sujet au poste de la rue de La
Rochefoucauld où il s'endormit profondé-
ment. Vers huit heures, le dormeur fut in-
terrogé.
Je suis concierge avenue de Clichy, dit-
il, et je me nomme Isidore Lequien.
Et soudain, après s'être regardé dans
une glace, le peau-rouge i) se mit à san-
gloter en répétant
Ma barbe Ma barbe
Calmé, Lequien parvint enfin à expliquer
que, grisé par des noctambules rencontrés
place Pigalle, dans la nuit, il avait été em-
mené dans un atelier de peintre et, là, il
avait bu du champagne, beaucoup de cham-
pagne
Mais je possédais une barbe magni-
fique, mon orgueil. On m'a coupé ma bar-
be, monsieur le commissaire, et je porte
plainte.
Nettoyé, consolé déplumé Lequien
regagna son domicile. Mt Thiéry, commis-
saire de police, recherche les cruels figaros
d'occasion.
Le verdurier s'était mis au vert. Nous
avons annoncé, il y a trois jours, la dispari-
tion du marchand de verdure Jean Thierry,
-domicilié 8, rue des Prouvaires. Sa femme et
son enfant, plongés dans la plus grande in-
quiétude, décidèrent, avant-hier, de recher-
cher eux-mêmes M. Thierry dans les envi-
rons de Montgeron, où il avait l'habitude de
récolter ses plantes et ses feuillages. La
mère et l'enfant s'attendaient à retrouver le
marchand pendu à quelque branche. N'avait-
il pas maintes fois manifesté des idées de
suicide. Après avoir parcouru les bois en
tout sens, Mme Thierry, désespérée, se dis-
posait à rentrer hier soir à Paris, quand elle
avisa une guinguette, installée non' loin de
'la gare.
Entrons, dit-elle à son fils. Nous allons
nous restaurer un peu avant de prendre le
train.
A peine avait-elle franchi le seuil de l'éta-
blissement qu'une voix connue lui fit dres-
ser l'oreille.
Àtout atout ratatout disait cette
voix.
D'un bond, Mme Thierry pénétra dans la
pièce voisine, d'où provenaient ces exclama-
tions, et là, elle aperçut son mari qui, le
plus tranquillement du monde, faisait une
manille avec des confrères.
Sans la moindre émotion, il invita sa fem-
me et son enfant à trinquer avec lui, mais
il leur annonça'qu'il ne rentrerait pas avant
demain. Il trouvait la campagne jolie, et dé-
sirait villégiaturer encore un peu.
Avisé, M. Durand, commissaire de police
du quartier des Halles, a fait cesser les re-
cherches.
DANS LES DEPARTEMENTS
LE POLICIER ETAIT COMPLICE
MARSEILLE, 7 mai. Du correspondant
particulier du « Malin » (par téléphone).
Là cour d'assises des Bouches-du-Rhône,
siégeant à Aix, vient de consacrer deux
jaurs. aux débats d'une curieuse affaire de
Une centaine d'appareils automatiques
saisis dans les bars de Marseille et dépo-
sés dans les sous-sols du palais de justice,
avaient été revendus à vil prix à trois indi-
vidus, grâce à la complicité de Chaus-
son, secrétaire du commissaire de police
aux délégations judiciaires. Tous quatre fu-
rent poursuivis.
Le verdict du jury étant affirmatif, avec
circonstances atténuantes, pour Chausson,
l'ex-policier a été condamné à un an de
prison avec sursis. Les autres accusés ont
bénéficié d'un verdict d'acquittement.
L'EX-MAGISTRAT GERMANOPHILE
EST CONDAMNÉ
Tour, 7 mai. Dépêche particulière du
Matin ». On se rappelle que le mois der-
nier, à Colombey-les-Belles, un ancien juge,
M. Foissey, avait arboré le drapeau .allé-
mand à l'une des fenêtres de sa maison.
De vifs incidents se produisirent. M. Fois-
sey menaça même d'un revolver la foule
mécontente et outragea le procureur de la
République intervenu.
Traduit devant le tribunal correctionnel
de Toul, l'ex-magistrat -a été condamné au-
jourd'hui à quinze jours de prison aved sur-
sis.
L'EXAMEN MENTAL DE LA FÉMINISTE
ARRÊTÉE A AMIENS
AMIENS, 7 mai. Le juge d'instruction a
décidé de soumettre à des médecins l'état
mental de Mlle Denizard, la féministe arrê-
tée hier, et qui écrivit aujourd'hui des let-
tres excentriques à diverses personnalités
politiques. (Havas.)
LE CENTENAIRE
DU PEINTRE J. F. MILLET
Un comité s'est constitué à Cherbourg-Gré-
ville, patrie de Millet, pour célébrer par des
fêtes solennelles le centenaire dé la naissance
du grand peintre.
Ces fêtes auront lieu le 1" août. à Gré-
ville. Le comité est composé de MM. Hamelin,
maire de Gréville, président A. Hérou, capi-
taine de frégate Salle, avocat Dovrée, ai*
tiste peintre, vice-présidents Térence-Lefè-
vre, receveur de l'enregistrement à Beaumont,
secrétaire général Leménager, secrétaire
Lepoittevin, percepteur à Beaumont, tréso-
rier.
Les souscriptions et adhésions au comité
sont reçues dès à présent chez M. Lepoittevin,
trésorier.
Font partie du comité d'honneur MM. Pier-
re Millet, frère de J.-F. Millet, statuaire le
préfet de la Manche, le sous-préfet de Cher-
bourg Mahieu, député Cabart-Danneville,
sénateur Lemoigne, conseiller général.
PAR OBEISSANCE
LES ÉCOLIERS FONT GRÈVE
Aurillac, 7 mai. Dépêche particulière du
« Matin ». Il'est difficile de rencontrer des
enfants qui obéissent mieux à leurs parents
que ceux de la petite commune de Bonnac.
N'allez pas à l'école, leur dit-on.
Et fillettes et garçons, avec une unanime
docilité, de délaisser cartables et gibecières.
Une nouvelle école, concue selon les 'der-
niers préceptes de l'hygiène, s'élève pourtant
depuis peu au milieu du village, claire et en-
gageantes. Oncques élèves ne s'assirent encore
sur ses bancs immaculés. Volontiers, ils
se passent des bienfaits de la pédagogie.
Les habitants de Bonnac réclament le dé-
placement de l'institutrice actuelle et ils veu-
lent que le nouvel édifice communal soit
inauguré par la future titulaire.
M. Frapier, inspecteur primaire, vainement
est intervenu. Les écoliers a obéissent » de-
puis le 20 avril ils souhaitent que leurs pa-
rents jamais n'obtiennent satisfaction, car
eux. alors, ne seront plus satisfaits.
L'ASSASSIN FUT DÉSAPPOINTE
LORiENT. 7 mai. Du correspondant parti-
culier du « Matin » (par téléphone). Le
Matin a relaté dans quelles circonstances le
cadavre d'un riche cultivateur.Joseph Royant,
fut trouvé lardé de trente coups de couteau
dans un fossé, près de Silûac.
L'assassin a été arrêté près de Caurel (Cô-
tes-du-Nord). C'est un garçon de ferme, nom-
mé Marc Le Goff, âgé de dix-neuf ans. Il a
fait des aveux complets, déclarant avoir atta-
qué Royant dans l'intention de le dévaliser,
parce qu'il le supposait porteur d'une grosse
que 30 centimes.
Le Goî£ a été écroué à la maison d'arrêt.
UN PEU PARTOUT
Charolles. Une femme étrangère à la ré-
gion est arrêtée pour vol et mendicité, à la
Chapelle-sous-Dun. Elle déclare se nommer
Marie Forfert, quarante-quatre ans, originaire
de' Paris. Dans ses haillons on trouve une
somme de 1.000 francs dont elle ne peut expli-
quer la provenance. (D. p.)
Château-Gonlier. L'ex-banquier Victor Sar-
ché, quarante-sept ans, qui s'enfuit de Craon
le 2 novembre 1913, en laissant un passif d'un
demi-million, se constitua prisonnier en-jan-
vier dernier. Inculpé de banqueroute, il est
condamné à six mois de prison. (C. p.)
Hazebrouck. Un gamin de treize ans at-
tire un octogénaire daus la maison de sa mère,
qu'il disait malade, et tente de le dévaliser.
Le vieillard se dégage non sans peine et fait
arrêter son jeune agresseur. (Téléphone.)
Homécourt (M.-et-M.). M. Grimaldi. agent
du commissariat, s'apprêtait à écrouer un
dangereux malfaiteur italien expulsé de Fran-
ce, le nommé Ciprelli, quand celui-ci se déga-
gea et traversa la rivière. L'agent le rejoi-
gnit. Une lutte s'engagea l'agent allait avoir
le dessus, quand deux filles galantes, arra-
Pour Sa CHEVELURE
BIEN NE VAUT LA
chant le revolver des mains de l'agent, le ten-
dIrent à l'Italien. Celui-ci essaya de faire feu
sur M. Grimaldi mais il se produisit un en-
rayage de l'arme, auquel l'agent doit la vie.
Le malfaiteur a réussi à franchir la frontière.
Les deux filles sont arrêtées. (Havas,)
Lyon. Le général Pouradier-Duteil, gou·
verneur militaire de Lyon et commandant leu
14e corps d'armée, a passé en revue hier après-
midi, au Grand-Camp, les troupes de la gar-
nison de Lyon et du camp de Sathonay. Plu-
sieurs aéroplanes ont volé au-dessus du
Grand-Camp pendant le défilé. Le gouverneur
militaire est rentré au quartier général en
tête du 99e d'infanterie. Sur tout le parcours
la foule a fait un accueil chaleureux à l'ar-
mée et au gouverneur militaire. (Havas.)
Saint-Didier-la-SeauveÇHa.ute-'LoiTe).– Emile
Ancelot, trente-huit ans, le caissier infidèle de
la caisse d'épargne, parti il y a dix jours, em-
portant le contenu de la caisse, s'est constitué
prisonnier à Yssingeaùx. Il était encare en
possession de 1.500 francs. (D. p.)
Sedan. La police mobile arrête Hippolyte
Richy, soixante-trois ans. accusé d'avoir as-
sasiné un vieillard, que l'on trouva le mois
dernier. à Pouruau-Bois, assommé à coups
de tisonnier et à moitié brûlé dans sa cou-
chette. (Havas.)
Académie française
L'illustre Compagnie, qui n'a rien fait hier, fera
beaucoup jeudi prochain ello attribuera les prix
de théâtre Toirac et Emile-Augier, et elle fixera
la date de l'élection destinée à pourvoir à la va-
cance du fauteuil Jules Claretie, Sont toujours can-
didats à ce fauteuil MM Abel Hermant, Paul
Adam, Louis Bertrand. Camille Le Senne et Henry
Bordeaux.
Quant aux quatre réceptions qui restent à faire,
elles n'auront pas lieu avanv janvier 1915; les nou-
veaux élus ont le temps d'attendre, ils ont l'immor
talité devant eux.
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rien de plus nuisible aux cheveux que les
pellicules. Elles leur enlèvent leur aspect
soyeux, leur force et jusqu'à leur vie même,
occasionnant éventuellement des déman-
geaisons et une sorte d'état fiévreux du cuir
chevelu qui, si l'on n'y remédie, cause le re-
croquevillement, le relâchement et la mort
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diatement le germe des pellicules et, après
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veront cet aspect soyeux et vivant qui est si
joli. Ils deviendront souples et légers et
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tre et une souplesse incomparables, mais
ce qui vous fera le plus plaisir, c'est qu'a-
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quelques semaines, vous constaterez sur
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FEUILLETON DU « MATIN. »
DU 8 MAI 1914
Rouletabille à la guerre
GRAND ROMAN INÉDIT
LIVRE DEUXIEME
LE CHATEAU NOIR
IV
LE DONJON
(Suite)
mais, parfaitement, l'Albanais vous
passerait par les armes après avoir appelé
a son aide la garde 1 Du reste, c'est une
conjoncture que nous n'avons pas à envi-
sager je vous le répète, vous n'avez aucun
motif de sortir du donjon, la nuit, et c'est
pour votre propre sécurité que de tels rè-
glements ont été, une fois pour toutes, éta-
blis. La bâille que vous devriez traverser à
,es heures indues est assez mal fréquentée,
comme vous avez pu vous-mêmes vous en
rendre compte. Et pour qu'il n'y ait aucune
communication possible entre d'honnêtes
gens comme vous et ce peuple de chenapans
je vous conseillerai, dès que je serai
sorti; et que j'aurai sur vous refermé la porte
à clef, de pousser vous-mêmes, de votre côté,
vos verrous.
Mais M. Priski avait à peine prononcé ces
mots qu'il se sentait fort brutalement ren-
versé par Rouletabille, lequel l'avait trat.
treusement saisi par derrière.
En même temps, le reporter, aidé de Vla-
dimir, bftillonnait d'un foulard le maiordo-
me qui, du resté, n'essayait de pousser au-
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d'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright by Gaston Leroux 191t.
cun cri ni d'opposer à cette agression inatten-
due la moindre résistance.
Emporte-le ordonna Rouletabille à La
Candeur, lequel avait assisté à cette scène
sans, s'y mêler et sans la comprendre.
La Candeur fit cependant ce que lui com-
mandait son chef de file. Il se baissa et em-
porta dans ses bras, comme une plume, ce
pauvre M. Priski.
Où faut-il le déposer
Dans ta chambre. Et ne grogne pas.
Je t'ai emmené, c'est pour que tu nous sois
utile à quelque chose.
Ils pénétrèrent dans la chambre des gar-
des. Rouletabille. alluma une bougie au bu-
reau de « l'hôtel n et ils s'engouffrèrent dans
le petit escalier, La Candeur portant tou-
jours le majordome. Quand ils furent dans
la chambre de La Candeur. Rouletabille fit
étendre Priski sur le lit et dit aux deux re-
porters
Je vous en confie la garde. Vous me ré-
pondez de lui sur vos têtes. A tout à l'heure.
Et il les laissa.
Il descendit dans la cour du donjon, en
fit le tour et se trouva en face du hangar
où les bêtes avaient été remisées par Mo-
deste et Tondor qui dormaient profondé-
ment sur une botte de paille. Athanasov
veillait. A l'approche de Rouletabille, il se
leva et dit
Je vous attendais. Il y a du nouveau.
J'ai vu la chambre de Johanna.
Et moi, fit Rouletabille, j'ai vu Johan-
na. Verrez î
Ce disant, il frappait surTépaule des do-
mestiques, les faisait lever, secouait d'im-
portance Modeste qui voulait se recoucher,
puis il ordonna auX domestiques d'envelop-
per les sabots fies bêtes avec des torchons.
Il les y aida.
Collez-léur le bec dans des poches à
avoine comme ça elles ne henniront pas.
Ainsi fut fait enfin il fit charger sur les
bêtes tout le bagage.
Où est la cantine des conserves M. H.,
demanda-t-il, et celle des déjeuners du cy-
cliste ?
Ces messieurs les ont déjà portées dans
leur chambre, expliqua Modeste.
En route, pas de bruit qu'on se taise
Pensez-vous que nous irons loin comme
ça ? demanda Athanasov.
Ecoutez, monsieur, laissez-moi faire, et
je réponds de tout Nous réussirons ou pas
un de nous n'échappera.
Il faudrait réussir dit Athanasov qui
n'était jamais content.
Ils firent faire aux chevaux et aux mules
le tour du donjon La chemise qui entourait
presque entièrement cette tour était un mur
haut de huit mètres au moins. Malgré la lune
qui éclairait en partie le chemin de ronde,
on ne pouvait voir nos gens d'aucune partie
du château, même des plus proches tours.
Ils arrivèrent ainsi devant le petit pont-
levis qui donnait accès dans la salle des
gardes.
Ce petit pont n'était plus, depuis long-
temps, soulevé par des'chaînes. Maintenant
il était établi là à demeure.
Rouletabille répéta
Surtout pas de bruit.
Et il prit sa jument, Tartine par la
bride et il la tira à lui sur le pont. Les bêtes
firent quelques difficultés à franchir le fossé
et Rouletabille se félicita d'avoir assourdi le
bruit de leurs sabots sur le pont de bois par
les linges dont ils étaient maintenant em-
maillotés.
Quand toute la caravane eut trouvé place
dans la salle des gardes, Rouletabille* pria
Athanasov d'aller écouter au second étage
ce qui se passait chez les Allemands tandis
qu'il fouillait dans le bagage.
Athanasov redescendit en disant « Ils
ronflent » Rouletabille avnit ouvert une
lourde boîte de fer où se trouvaient les m»-
nitions de la troupe. Il y puisa un objet
oblong, rond, entouré d'une mèche qu'il mit
dans sa poche. D'un sac, il tira deux lon-
gues cordes terminées par un crochet il en
donna une à Athanasov en le priant de se
la nouer autour de la ceinture, comme il
faisait lui-même, de telle sorte qu'ils pussent
conserver la liberté de leurs bras.
Cela terminé, il s'en fut au petit pont du
donjon, marcha jusqu'à son extrémité, du
côté de la courette circulaire, s'accroupit,
se pencha et glissa entre une pierre et le
dessous du pont cet objet dont il. s'était
muni. En revenant, il déroula, toujours sous
le pont, la mèche, dont il fixa l'extrémité
près de la poterne. La lune l'éclairait.
Dynamite? fit Athanasov.
̃ Oui, dynamite.
-Monsieur, dit.Athanasov, je voudrais
bien comprendre.
Tout de suite.
Moi aussi, je voudrais bien compren-
dre, émit timidement Modeste, qui par ha-
sard ne dormait pas. Et mon ami Tondor
aussi voudrait bien savoir.
Qu'est-ce que vous voudriez savoir
Nous voudrions savoir quand nous
pourrons sortir d'ici.
-Mon Dieu, mon ami, je ne saurais vous
le dire. car je ne vous cache pas qu'en ce
moment je m'arrange pour y rester le plus
longtemps possible. Vous avez compris sans
doute que nous sommes tombés entre les
mains d'une bande qui ne nourrit point h
notre égard d'excellentes intentions. Nous
allons nous arranger pour tenir ici quelques
jours, en attendant du secours.
C'est de la folie exprima brutalement
Athanasov.
ta n'est pas possible, monsieur, s'écria
Modeste. Alors. nous allons nous battre ?
Il y paraît.
Quand on se bat, .exprima Modeste, sans
aucun enthousiasme, ça fait du bruit
Et quand on fait du bruit, c'est bien
embêtant pour cenxqu£\ont sommeil, n'est-
ce pas, Modeste ?
Comme Rouletabille se relevait et fai-
sait mine de pousser les gros verrous qui
fermaient intérieurement la poterne de la
salle des gardes, Athanasov l'arrêta.
Monsieur, dit-il au reporter, vous avez
tort de .fermer si hermétiquement cette
porte, car je vous annonce qu'il n'entre nul-
lement dans mes intentions de m'enferme/{'
ici avec vous.
Je le pense bien, dit le reporter. Vous
vous en irez
Par où ? demanda Athanasov.
Par ici
Et il fit signe à At6anasov de le suivre.
Laissant là Tondor et Modeste avec la
consigne de ne bouger sous aucun prétexte,
Rouletabille, suivi du Bulgare, grimpa fort
prestement l'étroit escalier en colimaçon,
sans s'arrêter au premier étage, où ils en-
tendirent en passant las deux voix de Vla-
dimir et de La Candeur qui se disputaient
à propos de billets à ordre et d'échéances de
fin de mois également au second étage, ils
ne prêtèrent point une attention soutenue
aux ronflements sonores de la famille hain-
bourgeoise.
Ils ne s'arrêtèrent que sur la plate-forme.
Arrivé là, Rouletabille se retourna et souf-
fla à Athanasov
A genoux
En effet, à cette hauteur, sous le clair de
lune, s'ils s'étaient tenus debout, ils eussent
pu être aperçus de quelque sentinelle du
château. Ils firent le tour de la terrasse à
quatre pattes et finalement se dissimulèrent
entre deux créneaux_,du côté de la campagne.
Vous voyez, dit Rouletabille les der-
rières du donjon, à l'endroit où il est rejoint
par la « chemise donnent directement sur
la campagne
Athanasov se pencha et se releva tout de
suite
Vous voulez dire sur un précipice
Oui, la campagne, de ce côté-là, était un
précipice. Le donjon semblait prolonger le
roc, être taillé dans le roc lui-même. Mais
aucun bruit d'eau, aucun tumulte de torrent
ne montait du lointain bas-fond qui se per-
dait dans l'ombre.
Le ruisseau aux eaux mugissantes que les
jeunes gens avaient entendu à leur arrivée à
la Karakoulé coulait sur la façade ouest dü
château à Test, la Karakoulé n'était dé-
fendue que par l'espace, son élévation et le
vertige.
C'est par là que vous partirez 1 soufflà
Rouletabille à Athanasov.
C'est haut 1 répondit simplement Atha.
nasov.
Trouvez-vous que c'est trop haut 2
demanda le reporter.
Rien n'est jamais trop haut pour moi
répliqua l'irascible Bulgare, mais ce sera
sûrement trop haut pour nos deux cordes,
même réunies.
Aussi les allongerons-nous de lanières
de linge et draps tordus ensemble. Nous al-
lons faire travailler Modeste et Tondor.
Mais qu'est-ce que cela ? dit tout à coup le
reporter en fixant un point de la plate-forme
jusqu'alors resté dans l'ombre et que .la
lune venait d'éclairer.
C'était une vague chose accroupie avec
des sortes de bras menaçants et tendus vers
les deux compères.
Rouletabille se glissa jusqu'à cette chose,
l'examina, la palpa, la fit crier légèrement,
grincer et revint auprès d'Athanasov.
Voyez notre bonne fortune, dit-il. Il y
a là sur cette plate-forme un vieux treuil
qui a dû servir jadis à faire monter des
provisions directement de la campagne
dans le donjon. Il ne lui manque qu'un filin
et une barquette. Nous les y mettrons et
vous n'aurez qu'à vous y attacher. Nous
vous descendrons fort proprement par ce
truchement sans que personne ne s'en aper-
çoive et avant qu'aucune alarme n'ait été
donnée dans le château et aux alentours.
(A suivre.) Gaston Leroux,
55B LE MATIN
̃™ 8 5 15 55!
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
J:
Trop parler nuit
n'existait pas sur la
terre de meilleur gar-
çon qu'Athanase Blé-
sois. Propriétaire d'une
grande imprimerie à
Nancy, il gagnait lar-
gement sa vie, et,
comme il n'était point
avare, il aimait à don-
ner à ses amis et
connaissances d'excel-
lents dîners et de brillantes soirées. Chacun
louait sa bonne humeur, sa gaieté, son en-
train. Un banquet organisé pour fêter sa
nomination dans la Légion d'honneur avait
réuni, tant il était populaire, cinq cents
convives. Un peu hâbleur, certes, mais si
gentil, on l'appelait dans la ville amicale-
ment le Marseillais de Lorraine.
Agé de trente-huit ans, il était svelte,
leste, et, avec sa décoration, il avait facile-
ment l'air d'un officier. Rien d'ailleurs ne
lui causait plus de plaisir que d'être salué
militairement par les contrôleurs du tram-
way ou par des recrues naïves, car il avait
l'âme guerrière, et ne manquait jamais
une revue, une retraite ou une parade.
Ce matin d'avril, Athanase, invité au ma-
riage d'un cousin, à Paris, prit à Nancy
le train de midi. Il fut seul dans son com-
partiment jusqu'à Bar-le-Duc, où monta un
homme, du même âge que lui à peu près
et, .comme lui, décoré. Il le regarda à peine,
et, allumant une cigarette, continua de lire
une brochure sur les manœuvres de l'au-
tomne dernier. Le voyageur, cependant,
après avoir parcouru un journal, s'agitait,
ne sachant comment tuer le temps. Il allait
dans le couloir, considérant d'un œil vague
le paysage, revenant dans le compartiment,
s'asseyant, se relevant, s'asseyant de nou-
veau. Enfin, il trouva un moyen d'engager
la conversation.
Puis-je baisser la vitre, monsieur de-
mandà-t-il.
Mais sans doute, monsieur, répondit
Athanase.
L'inconnu se rassit, puis se pencha.
Excusez-moi, monsieur, ne seriez-vous
pas officier ?
Agréablement étonné, Athanase céda tout
de suite à la joie vaniteuse de passer pour
ce qu'il n'était pas.
En effet, monsieur.
L'autre s'inclina et tendit sa carte.
Je suis moi-même officier, capitaine de
dragons à Provins. le capitaine Séverat.
En ce moment je suis en permission chez
mes parents. Vous êtes cavalier aussi ?
Cela se voit.
De plus en plus flatté, Athanase confir-
ma
Naturellement, naturellement.
Et il expliqua
Dans les chasseurs, à Nancy, au 15e.
le capitaine.
Il allait dire son nom, Blésois. C'était une
faute le capitaine de dragons savait peut
être qu'il l'y avait pas de Blésois dans les
cadres du 15° chasseurs.
Il dit le nom d'un capitaine qu'il connais-
sait, Faugières, et s'excusa de n'avoir pas
de carte sur lui. Il était parti si précipitam-
ment
C'est un beau régiment, déclara le ca-
pitaine Séverat. J'ai eu comme lieutenant-
colonel votre colonel.
Le, colonel de Souly, dit Athanase.
Il imprimait souvent des papiers pour le
15e chasseurs, et entretenait par là avec le
colonel de très bons rapports. Il pouvait
donc parler de ce grand chef,-et aussi de
quelques officiers. Il était lancé rien ne
l'arrêtait plus. Il parla de son escadron, de
ses lieutenants, de ses chasseurs il parla
du service si dur, mais si intéressant, dans
l'Est il parla de la guerre toujours pro-
chaine, et de la façon dont on s'y préparait
il parla mitrailleuse, lance et mousqueton
il parla de ses années de Saint-Cyr et de
son année de Saumur. Il raconta encore les
petits potins qui animent lamonotonie des
garnisons.
Vous allez à Paris ? interrogea le capi-
taine Séverat.
Oui, fit Athanase, au mariage de mon
cousin Botan.
Tiens, s'exclama le capitaine, moi
aussi.
Ah bah fit Athanase, interloque.
Je suis cousin de la fiancée.
Enchanté; enchanté. balbutia Atha-
nase.
Sa faconde était tombée. Il se taisait, et
d aurait donné son ame au diable pour
rattraper tant de paroles imprudentes, mais
le diable ne se montrait pas.
Ce sera un très beau mariage, dit le
capitaine. Il y aura beaucoup d'uniformes.
Toute la famille de ma cousine est dans
l'armée. Vous retrouverez beaucoup de
camarades.
Enchanté, enchanté, répéta Athanase.
II souhaitait maintenant un accident, pas
trop grave, mais qui interrompit le voyage
et lui permit de ne point arriver à Paris
ou un malaise qui saisît le fâcheux et l'obli-
geât à réclamer les soins d'un médecin à
la première station.
Le train passait à Châlons et filait vers
Epernay sans tamponnement, sans dérail-
lement, et le capitaine respirait une santé
insolente.
 quel hôtel descendez-vous ? interro-
gea l'officier.
Je ne sais pas. n'importe lequel.
bredouilla -Athanase.
Alors, venez avec moi, rue Scribe c'est
un hôtel excellent.
Athanase eut un sursaut d'effroi. Il vou-
lut refuser, mais il perdit l'esprit et il ré-
pondit, stupéfait d'entendre ce que sa bou-
che prononçait
-«• C'est cela. entendu. entendu.
Puis, n'en pouvant plus, il appuya la tête
contre le coussin et se mit à dormir.
A la' gare de l'Est, le capitaine lui tapa
sur l'épaule
Hé réveillez-vous
Et, obligeant, il lui tendait son sac et son
manteau.
Athanase le suivit. Il espérait un miracle
qui le délivrât Le miracle se présenta soub
les apparences d'un agent d'octroi. Ce fidèle
serviteur arrêta le capitaine Séverat et sou-
pesa sa valise. Elle lui sembla trop lourde
pour ne contenir que des vêtements et il,
intima l'ordre de l'ouvrir. Sa main habile
en retira un litre. de kirsch.
Votre affaire est bonne, dit cet homme
sévère.
Et il conduisit l'officier à un petit gui-
chet.
Attendez-moi, cria Séverat
OuL oui, jeta Athanase.
En même temps, il franchissait la porte.
La porte franchie, il traversa la place et
rentra dans la gare. Un train pour Nancy
partait vers cinq heures. Il y monta, avec
la légèreté heureuse d'un prisonnier qui
s'évade, composant déjà la dépêche men-
songère qu'il enverrait à sa cousine.
Paul Acker
(Traduction réservée.)
Grande Exposition.
de Chemises de Fantaisie, lundi 11 Mai
et jours suivants dans les Maisons des
« IOO.OOO-CHEMISES ». Avantages nom-
breux. Joli flacon de parfum offert à tout
acheteur de 8 francs. Maison Principale, 69,
rue Lafayette, et Succursales à Paris. De-
mandez le catalogue. Succursale à Bor-
deaux, 39 et 41, cours de l'Intendance.
A TRAVERS PARIS
Un du corps de balai. Hier, dès po-
tron-minet deux agents de service s'ar-
rêtaient, cloués sur place par une stupeur
compréhensible. Devant un bal de la rue
Victor-Masse,' un homme, le visage enlumi-
nd d'un rouge agressif, le nez et les oreilles
ornés de plumes multicolores, dansait un
pas saugrenu en l'accompagnant de cla-
meurs sauvages.
Les gardiens de la paix conduisirent l'ex-
traordinaire sujet au poste de la rue de La
Rochefoucauld où il s'endormit profondé-
ment. Vers huit heures, le dormeur fut in-
terrogé.
Je suis concierge avenue de Clichy, dit-
il, et je me nomme Isidore Lequien.
Et soudain, après s'être regardé dans
une glace, le peau-rouge i) se mit à san-
gloter en répétant
Ma barbe Ma barbe
Calmé, Lequien parvint enfin à expliquer
que, grisé par des noctambules rencontrés
place Pigalle, dans la nuit, il avait été em-
mené dans un atelier de peintre et, là, il
avait bu du champagne, beaucoup de cham-
pagne
Mais je possédais une barbe magni-
fique, mon orgueil. On m'a coupé ma bar-
be, monsieur le commissaire, et je porte
plainte.
Nettoyé, consolé déplumé Lequien
regagna son domicile. Mt Thiéry, commis-
saire de police, recherche les cruels figaros
d'occasion.
Le verdurier s'était mis au vert. Nous
avons annoncé, il y a trois jours, la dispari-
tion du marchand de verdure Jean Thierry,
-domicilié 8, rue des Prouvaires. Sa femme et
son enfant, plongés dans la plus grande in-
quiétude, décidèrent, avant-hier, de recher-
cher eux-mêmes M. Thierry dans les envi-
rons de Montgeron, où il avait l'habitude de
récolter ses plantes et ses feuillages. La
mère et l'enfant s'attendaient à retrouver le
marchand pendu à quelque branche. N'avait-
il pas maintes fois manifesté des idées de
suicide. Après avoir parcouru les bois en
tout sens, Mme Thierry, désespérée, se dis-
posait à rentrer hier soir à Paris, quand elle
avisa une guinguette, installée non' loin de
'la gare.
Entrons, dit-elle à son fils. Nous allons
nous restaurer un peu avant de prendre le
train.
A peine avait-elle franchi le seuil de l'éta-
blissement qu'une voix connue lui fit dres-
ser l'oreille.
Àtout atout ratatout disait cette
voix.
D'un bond, Mme Thierry pénétra dans la
pièce voisine, d'où provenaient ces exclama-
tions, et là, elle aperçut son mari qui, le
plus tranquillement du monde, faisait une
manille avec des confrères.
Sans la moindre émotion, il invita sa fem-
me et son enfant à trinquer avec lui, mais
il leur annonça'qu'il ne rentrerait pas avant
demain. Il trouvait la campagne jolie, et dé-
sirait villégiaturer encore un peu.
Avisé, M. Durand, commissaire de police
du quartier des Halles, a fait cesser les re-
cherches.
DANS LES DEPARTEMENTS
LE POLICIER ETAIT COMPLICE
MARSEILLE, 7 mai. Du correspondant
particulier du « Malin » (par téléphone).
Là cour d'assises des Bouches-du-Rhône,
siégeant à Aix, vient de consacrer deux
jaurs. aux débats d'une curieuse affaire de
Une centaine d'appareils automatiques
saisis dans les bars de Marseille et dépo-
sés dans les sous-sols du palais de justice,
avaient été revendus à vil prix à trois indi-
vidus, grâce à la complicité de Chaus-
son, secrétaire du commissaire de police
aux délégations judiciaires. Tous quatre fu-
rent poursuivis.
Le verdict du jury étant affirmatif, avec
circonstances atténuantes, pour Chausson,
l'ex-policier a été condamné à un an de
prison avec sursis. Les autres accusés ont
bénéficié d'un verdict d'acquittement.
L'EX-MAGISTRAT GERMANOPHILE
EST CONDAMNÉ
Tour, 7 mai. Dépêche particulière du
Matin ». On se rappelle que le mois der-
nier, à Colombey-les-Belles, un ancien juge,
M. Foissey, avait arboré le drapeau .allé-
mand à l'une des fenêtres de sa maison.
De vifs incidents se produisirent. M. Fois-
sey menaça même d'un revolver la foule
mécontente et outragea le procureur de la
République intervenu.
Traduit devant le tribunal correctionnel
de Toul, l'ex-magistrat -a été condamné au-
jourd'hui à quinze jours de prison aved sur-
sis.
L'EXAMEN MENTAL DE LA FÉMINISTE
ARRÊTÉE A AMIENS
AMIENS, 7 mai. Le juge d'instruction a
décidé de soumettre à des médecins l'état
mental de Mlle Denizard, la féministe arrê-
tée hier, et qui écrivit aujourd'hui des let-
tres excentriques à diverses personnalités
politiques. (Havas.)
LE CENTENAIRE
DU PEINTRE J. F. MILLET
Un comité s'est constitué à Cherbourg-Gré-
ville, patrie de Millet, pour célébrer par des
fêtes solennelles le centenaire dé la naissance
du grand peintre.
Ces fêtes auront lieu le 1" août. à Gré-
ville. Le comité est composé de MM. Hamelin,
maire de Gréville, président A. Hérou, capi-
taine de frégate Salle, avocat Dovrée, ai*
tiste peintre, vice-présidents Térence-Lefè-
vre, receveur de l'enregistrement à Beaumont,
secrétaire général Leménager, secrétaire
Lepoittevin, percepteur à Beaumont, tréso-
rier.
Les souscriptions et adhésions au comité
sont reçues dès à présent chez M. Lepoittevin,
trésorier.
Font partie du comité d'honneur MM. Pier-
re Millet, frère de J.-F. Millet, statuaire le
préfet de la Manche, le sous-préfet de Cher-
bourg Mahieu, député Cabart-Danneville,
sénateur Lemoigne, conseiller général.
PAR OBEISSANCE
LES ÉCOLIERS FONT GRÈVE
Aurillac, 7 mai. Dépêche particulière du
« Matin ». Il'est difficile de rencontrer des
enfants qui obéissent mieux à leurs parents
que ceux de la petite commune de Bonnac.
N'allez pas à l'école, leur dit-on.
Et fillettes et garçons, avec une unanime
docilité, de délaisser cartables et gibecières.
Une nouvelle école, concue selon les 'der-
niers préceptes de l'hygiène, s'élève pourtant
depuis peu au milieu du village, claire et en-
gageantes. Oncques élèves ne s'assirent encore
sur ses bancs immaculés. Volontiers, ils
se passent des bienfaits de la pédagogie.
Les habitants de Bonnac réclament le dé-
placement de l'institutrice actuelle et ils veu-
lent que le nouvel édifice communal soit
inauguré par la future titulaire.
M. Frapier, inspecteur primaire, vainement
est intervenu. Les écoliers a obéissent » de-
puis le 20 avril ils souhaitent que leurs pa-
rents jamais n'obtiennent satisfaction, car
eux. alors, ne seront plus satisfaits.
L'ASSASSIN FUT DÉSAPPOINTE
LORiENT. 7 mai. Du correspondant parti-
culier du « Matin » (par téléphone). Le
Matin a relaté dans quelles circonstances le
cadavre d'un riche cultivateur.Joseph Royant,
fut trouvé lardé de trente coups de couteau
dans un fossé, près de Silûac.
L'assassin a été arrêté près de Caurel (Cô-
tes-du-Nord). C'est un garçon de ferme, nom-
mé Marc Le Goff, âgé de dix-neuf ans. Il a
fait des aveux complets, déclarant avoir atta-
qué Royant dans l'intention de le dévaliser,
parce qu'il le supposait porteur d'une grosse
que 30 centimes.
Le Goî£ a été écroué à la maison d'arrêt.
UN PEU PARTOUT
Charolles. Une femme étrangère à la ré-
gion est arrêtée pour vol et mendicité, à la
Chapelle-sous-Dun. Elle déclare se nommer
Marie Forfert, quarante-quatre ans, originaire
de' Paris. Dans ses haillons on trouve une
somme de 1.000 francs dont elle ne peut expli-
quer la provenance. (D. p.)
Château-Gonlier. L'ex-banquier Victor Sar-
ché, quarante-sept ans, qui s'enfuit de Craon
le 2 novembre 1913, en laissant un passif d'un
demi-million, se constitua prisonnier en-jan-
vier dernier. Inculpé de banqueroute, il est
condamné à six mois de prison. (C. p.)
Hazebrouck. Un gamin de treize ans at-
tire un octogénaire daus la maison de sa mère,
qu'il disait malade, et tente de le dévaliser.
Le vieillard se dégage non sans peine et fait
arrêter son jeune agresseur. (Téléphone.)
Homécourt (M.-et-M.). M. Grimaldi. agent
du commissariat, s'apprêtait à écrouer un
dangereux malfaiteur italien expulsé de Fran-
ce, le nommé Ciprelli, quand celui-ci se déga-
gea et traversa la rivière. L'agent le rejoi-
gnit. Une lutte s'engagea l'agent allait avoir
le dessus, quand deux filles galantes, arra-
Pour Sa CHEVELURE
BIEN NE VAUT LA
chant le revolver des mains de l'agent, le ten-
dIrent à l'Italien. Celui-ci essaya de faire feu
sur M. Grimaldi mais il se produisit un en-
rayage de l'arme, auquel l'agent doit la vie.
Le malfaiteur a réussi à franchir la frontière.
Les deux filles sont arrêtées. (Havas,)
Lyon. Le général Pouradier-Duteil, gou·
verneur militaire de Lyon et commandant leu
14e corps d'armée, a passé en revue hier après-
midi, au Grand-Camp, les troupes de la gar-
nison de Lyon et du camp de Sathonay. Plu-
sieurs aéroplanes ont volé au-dessus du
Grand-Camp pendant le défilé. Le gouverneur
militaire est rentré au quartier général en
tête du 99e d'infanterie. Sur tout le parcours
la foule a fait un accueil chaleureux à l'ar-
mée et au gouverneur militaire. (Havas.)
Saint-Didier-la-SeauveÇHa.ute-'LoiTe).– Emile
Ancelot, trente-huit ans, le caissier infidèle de
la caisse d'épargne, parti il y a dix jours, em-
portant le contenu de la caisse, s'est constitué
prisonnier à Yssingeaùx. Il était encare en
possession de 1.500 francs. (D. p.)
Sedan. La police mobile arrête Hippolyte
Richy, soixante-trois ans. accusé d'avoir as-
sasiné un vieillard, que l'on trouva le mois
dernier. à Pouruau-Bois, assommé à coups
de tisonnier et à moitié brûlé dans sa cou-
chette. (Havas.)
Académie française
L'illustre Compagnie, qui n'a rien fait hier, fera
beaucoup jeudi prochain ello attribuera les prix
de théâtre Toirac et Emile-Augier, et elle fixera
la date de l'élection destinée à pourvoir à la va-
cance du fauteuil Jules Claretie, Sont toujours can-
didats à ce fauteuil MM Abel Hermant, Paul
Adam, Louis Bertrand. Camille Le Senne et Henry
Bordeaux.
Quant aux quatre réceptions qui restent à faire,
elles n'auront pas lieu avanv janvier 1915; les nou-
veaux élus ont le temps d'attendre, ils ont l'immor
talité devant eux.
UNE IDÉE DE FEMME PAR JOUR
COMMUNIQUÉS
Si nous ne pouvons toutes acquérir de
somptueuses aigrettes ou de luxueux paradis,
les sièiples couteaux nous sont une ressource
Précieuse pour donner à nos chapeaux l'allure
élancée que nous affectionnons. Il existe,
d'ailleurs, un moyen fort habile de rendre
plus doux et plus luxueux ces couteaux un
peu secs par eux-mêmes. On les rehausse, d'un
côté, de brins rapportés qui sont d'un effet
charmant. Sur le gracieux modèle ici photo-
graphié, on remarquera, par exemple, un
couteau garni, sur toute sa longueur, de brins
bouclés, en aigrette de Numidie.
JAVOTTE
La gaine périodique « Elka Il
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FEUILLETON DU « MATIN. »
DU 8 MAI 1914
Rouletabille à la guerre
GRAND ROMAN INÉDIT
LIVRE DEUXIEME
LE CHATEAU NOIR
IV
LE DONJON
(Suite)
mais, parfaitement, l'Albanais vous
passerait par les armes après avoir appelé
a son aide la garde 1 Du reste, c'est une
conjoncture que nous n'avons pas à envi-
sager je vous le répète, vous n'avez aucun
motif de sortir du donjon, la nuit, et c'est
pour votre propre sécurité que de tels rè-
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comme vous avez pu vous-mêmes vous en
rendre compte. Et pour qu'il n'y ait aucune
communication possible entre d'honnêtes
gens comme vous et ce peuple de chenapans
je vous conseillerai, dès que je serai
sorti; et que j'aurai sur vous refermé la porte
à clef, de pousser vous-mêmes, de votre côté,
vos verrous.
Mais M. Priski avait à peine prononcé ces
mots qu'il se sentait fort brutalement ren-
versé par Rouletabille, lequel l'avait trat.
treusement saisi par derrière.
En même temps, le reporter, aidé de Vla-
dimir, bftillonnait d'un foulard le maiordo-
me qui, du resté, n'essayait de pousser au-
Tous droits de reproduction de traduction et
d'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright by Gaston Leroux 191t.
cun cri ni d'opposer à cette agression inatten-
due la moindre résistance.
Emporte-le ordonna Rouletabille à La
Candeur, lequel avait assisté à cette scène
sans, s'y mêler et sans la comprendre.
La Candeur fit cependant ce que lui com-
mandait son chef de file. Il se baissa et em-
porta dans ses bras, comme une plume, ce
pauvre M. Priski.
Où faut-il le déposer
Dans ta chambre. Et ne grogne pas.
Je t'ai emmené, c'est pour que tu nous sois
utile à quelque chose.
Ils pénétrèrent dans la chambre des gar-
des. Rouletabille. alluma une bougie au bu-
reau de « l'hôtel n et ils s'engouffrèrent dans
le petit escalier, La Candeur portant tou-
jours le majordome. Quand ils furent dans
la chambre de La Candeur. Rouletabille fit
étendre Priski sur le lit et dit aux deux re-
porters
Je vous en confie la garde. Vous me ré-
pondez de lui sur vos têtes. A tout à l'heure.
Et il les laissa.
Il descendit dans la cour du donjon, en
fit le tour et se trouva en face du hangar
où les bêtes avaient été remisées par Mo-
deste et Tondor qui dormaient profondé-
ment sur une botte de paille. Athanasov
veillait. A l'approche de Rouletabille, il se
leva et dit
Je vous attendais. Il y a du nouveau.
J'ai vu la chambre de Johanna.
Et moi, fit Rouletabille, j'ai vu Johan-
na. Verrez î
Ce disant, il frappait surTépaule des do-
mestiques, les faisait lever, secouait d'im-
portance Modeste qui voulait se recoucher,
puis il ordonna auX domestiques d'envelop-
per les sabots fies bêtes avec des torchons.
Il les y aida.
Collez-léur le bec dans des poches à
avoine comme ça elles ne henniront pas.
Ainsi fut fait enfin il fit charger sur les
bêtes tout le bagage.
Où est la cantine des conserves M. H.,
demanda-t-il, et celle des déjeuners du cy-
cliste ?
Ces messieurs les ont déjà portées dans
leur chambre, expliqua Modeste.
En route, pas de bruit qu'on se taise
Pensez-vous que nous irons loin comme
ça ? demanda Athanasov.
Ecoutez, monsieur, laissez-moi faire, et
je réponds de tout Nous réussirons ou pas
un de nous n'échappera.
Il faudrait réussir dit Athanasov qui
n'était jamais content.
Ils firent faire aux chevaux et aux mules
le tour du donjon La chemise qui entourait
presque entièrement cette tour était un mur
haut de huit mètres au moins. Malgré la lune
qui éclairait en partie le chemin de ronde,
on ne pouvait voir nos gens d'aucune partie
du château, même des plus proches tours.
Ils arrivèrent ainsi devant le petit pont-
levis qui donnait accès dans la salle des
gardes.
Ce petit pont n'était plus, depuis long-
temps, soulevé par des'chaînes. Maintenant
il était établi là à demeure.
Rouletabille répéta
Surtout pas de bruit.
Et il prit sa jument, Tartine par la
bride et il la tira à lui sur le pont. Les bêtes
firent quelques difficultés à franchir le fossé
et Rouletabille se félicita d'avoir assourdi le
bruit de leurs sabots sur le pont de bois par
les linges dont ils étaient maintenant em-
maillotés.
Quand toute la caravane eut trouvé place
dans la salle des gardes, Rouletabille* pria
Athanasov d'aller écouter au second étage
ce qui se passait chez les Allemands tandis
qu'il fouillait dans le bagage.
Athanasov redescendit en disant « Ils
ronflent » Rouletabille avnit ouvert une
lourde boîte de fer où se trouvaient les m»-
nitions de la troupe. Il y puisa un objet
oblong, rond, entouré d'une mèche qu'il mit
dans sa poche. D'un sac, il tira deux lon-
gues cordes terminées par un crochet il en
donna une à Athanasov en le priant de se
la nouer autour de la ceinture, comme il
faisait lui-même, de telle sorte qu'ils pussent
conserver la liberté de leurs bras.
Cela terminé, il s'en fut au petit pont du
donjon, marcha jusqu'à son extrémité, du
côté de la courette circulaire, s'accroupit,
se pencha et glissa entre une pierre et le
dessous du pont cet objet dont il. s'était
muni. En revenant, il déroula, toujours sous
le pont, la mèche, dont il fixa l'extrémité
près de la poterne. La lune l'éclairait.
Dynamite? fit Athanasov.
̃ Oui, dynamite.
-Monsieur, dit.Athanasov, je voudrais
bien comprendre.
Tout de suite.
Moi aussi, je voudrais bien compren-
dre, émit timidement Modeste, qui par ha-
sard ne dormait pas. Et mon ami Tondor
aussi voudrait bien savoir.
Qu'est-ce que vous voudriez savoir
Nous voudrions savoir quand nous
pourrons sortir d'ici.
-Mon Dieu, mon ami, je ne saurais vous
le dire. car je ne vous cache pas qu'en ce
moment je m'arrange pour y rester le plus
longtemps possible. Vous avez compris sans
doute que nous sommes tombés entre les
mains d'une bande qui ne nourrit point h
notre égard d'excellentes intentions. Nous
allons nous arranger pour tenir ici quelques
jours, en attendant du secours.
C'est de la folie exprima brutalement
Athanasov.
ta n'est pas possible, monsieur, s'écria
Modeste. Alors. nous allons nous battre ?
Il y paraît.
Quand on se bat, .exprima Modeste, sans
aucun enthousiasme, ça fait du bruit
Et quand on fait du bruit, c'est bien
embêtant pour cenxqu£\ont sommeil, n'est-
ce pas, Modeste ?
Comme Rouletabille se relevait et fai-
sait mine de pousser les gros verrous qui
fermaient intérieurement la poterne de la
salle des gardes, Athanasov l'arrêta.
Monsieur, dit-il au reporter, vous avez
tort de .fermer si hermétiquement cette
porte, car je vous annonce qu'il n'entre nul-
lement dans mes intentions de m'enferme/{'
ici avec vous.
Je le pense bien, dit le reporter. Vous
vous en irez
Par où ? demanda Athanasov.
Par ici
Et il fit signe à At6anasov de le suivre.
Laissant là Tondor et Modeste avec la
consigne de ne bouger sous aucun prétexte,
Rouletabille, suivi du Bulgare, grimpa fort
prestement l'étroit escalier en colimaçon,
sans s'arrêter au premier étage, où ils en-
tendirent en passant las deux voix de Vla-
dimir et de La Candeur qui se disputaient
à propos de billets à ordre et d'échéances de
fin de mois également au second étage, ils
ne prêtèrent point une attention soutenue
aux ronflements sonores de la famille hain-
bourgeoise.
Ils ne s'arrêtèrent que sur la plate-forme.
Arrivé là, Rouletabille se retourna et souf-
fla à Athanasov
A genoux
En effet, à cette hauteur, sous le clair de
lune, s'ils s'étaient tenus debout, ils eussent
pu être aperçus de quelque sentinelle du
château. Ils firent le tour de la terrasse à
quatre pattes et finalement se dissimulèrent
entre deux créneaux_,du côté de la campagne.
Vous voyez, dit Rouletabille les der-
rières du donjon, à l'endroit où il est rejoint
par la « chemise donnent directement sur
la campagne
Athanasov se pencha et se releva tout de
suite
Vous voulez dire sur un précipice
Oui, la campagne, de ce côté-là, était un
précipice. Le donjon semblait prolonger le
roc, être taillé dans le roc lui-même. Mais
aucun bruit d'eau, aucun tumulte de torrent
ne montait du lointain bas-fond qui se per-
dait dans l'ombre.
Le ruisseau aux eaux mugissantes que les
jeunes gens avaient entendu à leur arrivée à
la Karakoulé coulait sur la façade ouest dü
château à Test, la Karakoulé n'était dé-
fendue que par l'espace, son élévation et le
vertige.
C'est par là que vous partirez 1 soufflà
Rouletabille à Athanasov.
C'est haut 1 répondit simplement Atha.
nasov.
Trouvez-vous que c'est trop haut 2
demanda le reporter.
Rien n'est jamais trop haut pour moi
répliqua l'irascible Bulgare, mais ce sera
sûrement trop haut pour nos deux cordes,
même réunies.
Aussi les allongerons-nous de lanières
de linge et draps tordus ensemble. Nous al-
lons faire travailler Modeste et Tondor.
Mais qu'est-ce que cela ? dit tout à coup le
reporter en fixant un point de la plate-forme
jusqu'alors resté dans l'ombre et que .la
lune venait d'éclairer.
C'était une vague chose accroupie avec
des sortes de bras menaçants et tendus vers
les deux compères.
Rouletabille se glissa jusqu'à cette chose,
l'examina, la palpa, la fit crier légèrement,
grincer et revint auprès d'Athanasov.
Voyez notre bonne fortune, dit-il. Il y
a là sur cette plate-forme un vieux treuil
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provisions directement de la campagne
dans le donjon. Il ne lui manque qu'un filin
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vous n'aurez qu'à vous y attacher. Nous
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truchement sans que personne ne s'en aper-
çoive et avant qu'aucune alarme n'ait été
donnée dans le château et aux alentours.
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