Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-04-01
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 01 avril 1914 01 avril 1914
Description : 1914/04/01 (Numéro 10991). 1914/04/01 (Numéro 10991).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/06/2008
Comment
de j
rayons de soleil
Ily a dans les.contes de fées des êtres
kHhérés et charmants, et si immatériels
qu'un rayon de soleil suffit à les nourrir.
*Eh bien, malgré toutes les petites lai-
odeurs de l'heure présente, qui ne ten-
dénb guère à idéaliser la pauvre figure
-humaine, les hommes sont, la science
l'a démontré récemment, pareils .sur
un point au moins à ces créatures de
rêve comme elles, ils se nourrissent de
rayons de soleil, et rien que de cela. Voi-
ci comment.
On sait que le carbone, le etiarbon, est
,J'élément fondamental de la substance
vivante c'est lui qui constitue en ma-
jeure partie les organismes. C'est lui qui
se combinant dans les poumons à l'oxy-
gène de l'air, pour être rejeté cians l'at-
mosphère sous forme d'acide carboni-
que. Dans la machine humaine, il est le
combustible du moteur. On sait aussi
que lit respiration des plantes vertes est
différente elles puisent au contraire
dans l'air l'acide carbonique exhalé par
les animaux ou par les combustions na-
turelles -et industrielles. Elles en assimi-
lent le carbone, qui se transforme dans
leur seiri en hydrates-de carbone ou su-
cres et leur permet de croître, et elles
rejettent dans l'air l'oxygène qu'elles
ont arraché au gaz carbonique. Les plan-
tes servent ainsi à maintenir constante
.la teneur en oxygène et acide carboni-
que de l'air ét à équilibrer et compenser
les effets de la respiration animale et des
autres combustions.
Mais ce n'est pas tout le carbone né-
cessaire aux animaux, ceux-ci ne le peu-
vent assimiler qu'en se nourrissant de
végétaux. Les carnivores eux-mêmes ne
sont en dernière analyse que des man-
geurs de végétariens, c'est-à-dire des "vé-
gétariens raffinés..Les végétaux sont
donc l'intermédiaire, le courtier indis-
pensable qui permet aux animaux d'as-
similer le carbone minéral. la houille.
Or on a découvert que l'assimilation de
celui-ci par les plantes vertes ne se fait
que sous l'action des rayons solaires.
Ceux-ci, par des processus chimiques
récemment mis en lumière grâce aux
travaux de MM. Bach, Daniel -Berthelot
et Gaudechon, sont les agents essentiel^-
les moteurs indispensables de l'absorp-
tion par les plantes vertes du carbone
minéral qu'elles puisent dans l'air. En
définitive, c'est doijc de l'énergie solaire
terrestre et dont on peut, d'après des
évaluations récentes, estimer le stock
( encore disponible à- environ 8.000 mil-
liards de tonnes/ ce charbon, qui pro-
vient des végétaux accumulés de la péï
-iode carbonifère n'est que de l'énergie
lit solaire concentrée. Et si on veut se son-
venir que l'aspiration des eaux vers les
cimes, qui donne la houille blanche, -est
a aussi l'oeuvre du soleil, on voit que celui-
f'i est le rouage essentiel non seulement
"o toutes les machines animales, mais
m^jssi de celles qu'utilise l'industrie.
fi peut faite à ce propos un curieux
̃pgilcu]. L^nergrip des rayons solaires re-
posant concentrée tcfiit entière sur.le lac
do Genève, \û)e suffirait en moins de
vingt minutes à porter de zéro à 100 de-
grés, c'est-àidire à faire bouillir la masse
du lac tout entier, qui est pourtant de
l00 milliards de mètres cubes. D'autre
part, un champ cultivé fixe par an et par
ntètre carre environ 100 grammes de
carbone socs l'action de la lumière so-
laire. L'activité végétale moyenne de la
surface des continents est environ dix
fois moindre. Il en résulte que les végé-
taux fixent! dans- l'assimilation chloro-
phyllienne un peu plus du millionième
de l'énergir totale que nous fournit le
soleil et qui est d'environ un septillion
de calories.: L'homme ayant besoin pour
peu près; un milliard de calories p1'
•an, on voit finalement que l'énergie /so-.
,» laire fixée par l'assimilation des plantes
suffirait à jnourrir" treize milliard! et
ilemi d'hontmes, c'est-à-dire dix foKP'us
qu'il n'y en a sur cette petite pl^jète ri-
dicule. L'humanité peut donc, <*ûvant le
conseil bibjique, et quoi qu'aient nré-
& tendu certains, encore crotte et multi-
11(' plier quelque* temps sans avoir à redou-
ter une disette de ses ressources alimen-'
ta*eS. si elle sait les uti'iser.
.̃'̃Joh~fâ& finalement ,crue l'alimentation
ae l'humanité, puisqu'elle ne dépend que
du soleil, une question astronomi-
que, comme tout d'ailleurs, y compris
cette étranse folie qu'on appelle l'amour.
Renan, en'effet, es doux mystique re-
̃ penti, interrogeant un jour son confrère
(le l'Acadéniie française Claude Bernard
sur Famaur; s'attira de lui cette reponse
"t C'est me conséquence fort claire
'des fonctions dE: nutrition.
Nous venons de voir que. celles-ci ne
marchent ooepar soleil.
Comment se fait-il que l'or pur des
mute, pour. 'voir traversé la mécanique
humaine eL ce plomb vil que sont les
gestes de l'iomme ? Voilà une question
d'alchimie psychologique qui n'est point
encore résolue.
Charles Nordmann,
(xtremame de l'Observatoire de Parts.
Les électeurs sont convoqués
pour le 26 avril
Le Journal officiel publie ce matin le dé-
cret convoquant les collèges électoraux des
arrondi ssem'nls ou des circonscriptions
électorales pour le dimanche 26 avril 1914,
l'effet d'él're chacun an député.
Le second. tour de scrutin aura lieu le
qui suivra le jour de la
proclamai ioi du résultat dù premier scru-
DÉPLORABLES ABUS D'INFLUENCE"
..l'Il. JAURÈS
président de la commissioii d'enquête Kocliette
un instant, démissionnaire
Mais le débat a repris et. continue.
La commission d'enquête n'a pas terminé
hier, comme le pensait son président, il.
Jaurès,' l'examen des conclusions à soumet-
tre à la Chambre.
La discussion se poursuivra aujourd'hui
dans la matinée et peut-être dans l'après-
midi.,
La séance d'hier a été marquée par un
très vif incident qui montre l'état d'esprit
dont sont animer certains commissaires en-
quêteurs.
La commission avait été appelée h se pro-
noncer définitivement sur les paragraphes j
qui constituent le fond même de J'affaire
la remise du proci Roehettc.
.M. Jaurès proposait comme confusion des
faits qui ont été révélés, par l'enquêté- une
phrase constatant les déplorables abus d'in-
fluence qui se sont produits auprès des, pou-
voirs judiciaires pour- obtenir la remise, du
procès de l'escroc.
Les radicaux-socialistes se sont élevés
avec force contre cette constatation. lis ont
tir à la modifier ou à-1'atténucr.
M. Jaurès s'y est refusé, bien que diver-
ses formules lui aient été proprosées. On a
même émis l'idée qu'il conviendrait de sé-
parer le rôle de M. Monis .de celui de M.
Caillaux. Pour l'ancien président du conseil,
M. Monis, on admettait en dernière ana-
lyse qu'il s'était bien rendu coupable d'un
déplorable abus d'influence.
Pour en sortir, chacun restant sur ses po-
sitions, on dut recourir à un vote.
Ce fut une surprise. Par 11 voix contre 8,
la commission se prononça pour que le pa-
ragraphe incriminé fût sérieusement amen-
dé. Les radicaux-socialistes avaient fait bloc
contre M. Jaurès,
Celui-ci ne se méprit pas sur le sens du
vote que la commission venait d'émettre.
Tout de suite il s'empressa de dégager, sa.
responsabilité,; il déclara que ce vote lui
dictait son devoir et il annonça qu'il ne
pouvait continuer à présider la commission
et il quitta le fauteuil
II y fut remplacé par M. de Folle ville.
Mais que faire ? Les radicaux-socialistes,
qui venaient de provoquer la retraite de leur
président, parurent très embarrassés, même
très effrayés,, de leur victoire, et ils ne tar-
dèrent pas à changer de tactique.
Ils insistèrent auprès de M. Jaurès pour
que celui-ci revint sur sa •iét.étmiTïation. La
scène dura une dizaine da minutes.
Finalement on remit aux vols le fameux
paragraphe fes déplorables abus d'in-
{luence.
Cette fois il fut voté par ceux-là mêmes
qui l'avaient repoussé quelques minutes
auparavant. Il fut accepté par 11 voix con-
tre 8 les 8 voix de la minorité considèrent,
en effet, qu'il ne saurait être suffisant.
Après ce voie, M. avait obtenu
satisfaction, consentit à retirer sa démis-
sion.
On vota encore un long passage du tra-
vail de M. Jaurès, où celui-ci stigmatise en
termes sévères les. défaillances de la société
bourgeoise et des gouvernants à l'égard de
la phis basse finance^
Les passages restant à examiner sont'
ceux qui concernent M. Aristide Briand et
'A M. Aristide .Briand. on reproche d'avoir
gardé par-devers l'i le document et de ne
pas vers!' la précédente commis-
sion d'enquête.
A i\l. Louis Bail hou, ou adresse un blâma
pour la production à la tribune'du procès-
verbal du procureur généra!.
Les radicaux-socialistes tenteront aujour-
d'hui un suprême effort auprès de M. Jau-
rès pour que le rôle-jo-jé par M. Louis Bar-
thou soit plus sévèrement qualifié. Ils vou-
diraient que ce rôle fiïi, mieux-mis en r"ii?*,
surtout après la dérision prise conperi.mV,
MM. Monis et Caillaux,
Le. débat qui s'ouvrira sur ce point ne
manquera pas' d'un certain intérêts.
Quant aux magistrats mêlés à l'affaire de
la remise, ils seront l'objet d'une formule de
blâme sans atténuation. La majorité de la
commission n'a trouvé pour eux aucune cir-
constance atténuante.
Le travail de M. Jaurès se termine par un
résumé de quelques lignes,où il reprend si-;
non dans son texte du moins dans son es-
prit, la phrase sur les déplorables abus d'in-
Sur ce point encore, on prévoit un débat
entre le président et ses..collègues du parti
radical-socialiste,unifié.
Nouveaux témoins
D'une note communiquée par la commis-
sion; il résulte que celle-ci, saisie à nouveau
de l'incident auquel a donné lieu l'article pu-
blié par l'Indépendant des Pyrénées-Orien-
tales, a décidé de convoquer pour ce matin
tous les membres du cabinet Monis pour
un supplément d'information.
Rappelons que le cabinet Monis était com-
posé de M. Monis, président du conseil,
ministre de l'intérieur justice, M. Antoine
Perrier guerre, MM. Berteaux et Goiran
marine, M. Deloassé instruction publique,
res, M. Cruppi agriculture, M; Paros; corn*
merce, M. Massé sous-secrétaires d'Etat,
intérieur, M. Emile Constant beaux-arts,
M Dujardin-Beaumetz postes et télégra-
phes, M. Chaumet justice, services péniten-
tiaires, M. Malvy.
Parmi les membres qui faisaient partio de
ce cabine, deux sont décédés, Maurice Ber-
teaux et Dujùrdin-Beaurnetz.
L'aviateur Garaix
est recordman,4 la hauteur
avec 9 passagers
1.680 METRES EN 1 HEURE
Je suis bien convaincu, avait dit der-
nièrement le colonel Estienne, grand maî-
tre de la technique de l'aviation militaire, à
Paul Schmitt, l'inventeur de l'aéroplane à
incidence ,variable, que vous avez fait faire
à l'aviation lourde comme j'aime à l'ap-
peler par opposition, à l'aviation légère
un pas de géant.
Depuis cette affirmation. ç'aro-épà la par le
colonel fistienne, devant un groupe d offi-
ciêr" 4a'i, grand renfort de calculs, sem-
bif/Snt mettre en doute la valeur de linven-
von, et au moment même où, comme une
auto, le biplan roulait sur le petit terrain de
Vincennes, puis en décollait facilement
avec' trois personnes, Garaix a établi le re-
cord de la hauteur avec huit passagers, par
1.550 mètres en quarante-quatre minutes.
Hier matin encore, emportant neuf jeu-
nes gens, Garaix .est monté à 1.580 mètres
en une heure, établissant le record à dix, et
battant même l'exploit à neuf.
Raymond Poulain, André Lamé, Pierre
Pelletier, André Dumez, Raymond Broud,
René Lebailly, Albert Renault, Félix Mal-
nou etGaston.Garnier furent les 65 kilos »
que Garaix empila dans l'espace où trois
personnes peuvent circuler librement.
Surtout ne bougez pas avait recom-
mandé l'aviateur..
Vous pouvez être tranquille, répondit
une voix, qui paraissait sortir du fin fond
du capot.
Un passager exprimait sa pensée.
Garaix s'éleva à 9 h. 45, par un temps
limpide, mais froid, car le thermomètre
marqua bientôt 0°. Il atteignit 1.000 mètres
en 22 m. 30 s., et à partir de 1.200 mètres,
ne voulant pas porter l'incidence des plans
au delà de 8°, il eut moins de facilité à gra-
vir la pente et à atteindre 1.580 mètres.
A l'heure juste, il coupa l'allumage, et
par un vol plané de neuf minutes, alterné
par quelques reprises de moteur, Garaix re-
vint au sol.
Un à un les passagers sortirent de leur
réduit, et le dernier, quoique ayant une
jambe et un bras ankylosés, soutsnt vil-
lamment l'effort.
Les sardines sortent toutes sentes,
s'écria Raymond Poulain, qui, toujonrs. a le
mot pour rire.
Le poids transporté hier était représenté
9 passagers à 65 kilos on 585 kilos
Garaix • 85
Essence et huile
Par 823
pour 49 mètres carrés de surface de voj-
lure et une puissance motrice nominale de
160 chevaux, mais effective de 130 HQ
C'est avec cet appareil, ce même appareil,
fois, en 1912, que Garaix a battu successive-
ment en deux rnois *>1 janvier au 31 mars
huit records (uvint'Mir et 3 à 9 passagers)
et qu'il retient
COMBE LES MUMES
DES_PLASTES
M. Jules Develle nous expose les
décisions de la conférence de Rome
Comme, les maladies des hommes, les ma-
ladies des plantes se propagent par la con-
tagion. Telle bouture; qui nous arrive de
Perse, chargée des plus belles promesses de-
floraisons luxuriantes, porte en elle le
germ r <\f> ipaladies qui ravageront la flore
̃f tîfle" région entière.
On a pris des mesures, depuis longtemps,
pour empêcher la propagation des maladies
des hommes. j
Les mêmes mesures
téger les plantes, pareillement menacées.
Mais ces mesures, pour être efficaces, ne
peuvent être que le résultat d'un accord
international.
C'est à jeter les bases de cet accord, in ter--
national, destiné à empêcher la propagation
des maladies des plantes, que. s'est appli-
quée la conférence qui s'est tenue à Rome
du 24 février au 24 mars et à laquelle pres-
que-tons les pays du monde avaient envoyé
des délégués.
La lutte contre les maladies des plantes
implique la connaissance approfondie de
ces maladies :.c'est l'objet d'une science
nouvelle, la phytopatïjLologie.
Dans cette science, comme en tant d'au-
i tres, le génie français a acquis dès le début
des résultats merveilleux; les autres peu-
ples du monde le reconnaissent volontiers.
Les services rendus par les savants fran-
çais Il. la phytopathologie, la conférence in-
ternationale de Rome les a reconnus avec
éclat en confiant à un Français, NI. Jules
Develle, sénateur de la Meuse, ancien mi
nistre de l'agriculture, la tâche et l'honneur
1 de présider à ses travaux.
M; Jules Develle a bien voulu nous dire
de quelle façon la conférence de Rome en-
tendrait utiliser pratiquement les enseigne-
ments de la phytopathologie
-Les décisions de la conférence, nous
dit M. Jules Develle, sont contenues dans
l'acte final.
La conférence a donc arrêté le texte
d'une convention qui sera soumise à l'ap-
probation des gouvernements pour. être si-
gnée, en cas d'acceptation, par des plénipo-
tentiaires nommés à cet effet.
Par cette convention, les Etats cdnlrac-?
tants s'engagent à prendre les mesures lé-
gislatives, et administratives nécessaires en
vue d'assurer une action commune et effi-
cace contre l'introduction et l'extension des
maladies des végétaux causées par des ani-
maux et des végétaux.
Ces mesurés devront visér notamment
1° La surveillance des pépinières, jar-
dins et autres étahli.ssements livrant au com-
merce des plantes vivantes (plantes, boutu-
res, greffes, oignons, fleurs coupées.)
» 2° La constatation de l'apparition dcs
La réglementation du iran-porî des <>
l'emballage de. plantes, etc.
)1 La convention prévoit egnlei-] 1 If < i>i-
tion, dans chaque litaî. d'un service j;oii-
vemempntal de phytopathologie,
Enfin les plantes vivantes ne pourront
voyager qu'accompagnées d'un certificat de
Une
montagne
îendûe
deux
irte
misons
vignes
ponts
s'abîment
Bïuvk, 'àl mars. De l'envoyé spécial du
« Matin » (par téléphone). J'ai parcouru
ce -matin la région dévastée par le glisse-
ment de terrains qui Vient de se produire
à Noailhac. -petit bour" sfhié non loin de
C'sst ioul le versant d'une montagne qui,
miné par des infiltrations d'eau souterrai-
nes, a croïïlé avec un tracas épouvantable
vers le fond de la yuUée, entraînant avec
lui un village aux maisons éparses.
Les riants coteaux, où hier encore mû-
rissait la vigne et croissait en abondance le
noyer précieux, ne sont plus aujourd'hui
qu'une terre de désolation, véritable chaos.
La vigne a disparu, les noyers ont été arra-
chés, fauchés et enfouis dans la terre boule-
versée les prairies et les champs sont re-
tournés, les fermes ont croulé sur leurs fon-
dations affaissées, et c'est à peine si 'l'on
aperçoit, il'. fleur de terre, les vestiges de
leurs toitures.
Par bonheur, aucune vie hiamainé. n'a
sombré dans cette avalanche, mais tout pé-
ril est loin d'être écarté. L'avenir est plus
menaçant encore pour les maisons-Mties j
tout au fond de la vallée et qui, jusqu'à pré- j
sent, n'ont pas été éprouvées.
Des portions de terrain, accrochées 'aux
rochers isolées, suspendues sur le versant,
peuvent, à la moindre poussée,'être précipi-
tées dans le ravin. De temps à autre, le sal
frémit, -des craquements retentissent et la
vallée s'emplit d'une rumeur formidable
portant l'épouvante et la terreur dans les
hameaux voisins..
La montagne qui glisse est située à seize
kilomètres de Brive, dominant le bourg de
Noailhac. La route d'Angou1ême à Aurillae
'Il-contourne te versant,' IL peu près -a mp
côte. En bas coule un ruisseau aux eaux
limpides. Un peu en aval, la vallée s'élargit
pour laisser place à un léger dos d'âne où
Noailhac groupe ses humbles maisons au-
tour d'un château féodal. Le puy de la Coux
est le nom du plus haut sommet de cette
montage, qui s'élève d, une altitude de
400 mètres environ. La route passe à 250
mètres et -Noailhac est situé à 168 mètres.
La pente moyenne du versant est de 80 ̃
Elle atteint sur. plusieurs points 90 La
deuxième route coupe la première juste au-
dessus' de Noailhac; elle va de cette der-
nière localité à LanteuiL
Les débuts de la catastrophe
Les premiers symptômes du glissement
furent constatés au commencement de la
semaine dernière. Habitué de longue date
aux glissements et aux bouleversements de
terrain, qui ne sont généralement pas dan-
gereux, on n'y a jamais prête que.peu -d'at-
tention. Le terrain, en effet, est en perpétuel
mouvement. D'autres glissements déjà
avaient été observés au même endroit l'an
dernier, et il y a quatre ans, à pareille épo-
que, c'est-à-dire à la fonte des neiges et au
moment des pluies.
Aussi les habitants ne. prirent-ils point
garde à ce nouveau mouvement de la mon-
ttlgne: Mais, cette iois; il ne devait pus s'ar-
ièter. Le sol fut déchiré en maints endroits
et des crevasses s'ouvrirent, béantes. Ven-
î-dredi, les murs des maisons du village de
situées a flanc de coteau se léztr-
daient. Enfin, samedi matin, le sommet du
puy de la Coux se fendaii, le flanc se déta-
chat de la .crête et une immense crevasse
;de 15 mètres de profondeur et de plus de
flOO mèlres de largeur partageait le sommet
.de la montagne sur une longueur d'un de-
semblable à celles que l'on voit sur les gla-
ciers.
On crut, que Oa montagne s'effondrait de
toute sa hauteur, tant fut grande la se-
| course qui agita le coteau. Le sinistre cru-
quemenl fut entendu plus d'un kilomètre
a ta ronde.
Alors. une longue « I.ir.i' m monta du vil-
| la je de Gourbi, d voyaient les ni- -•̃ iil'îj'i. l'A le lugubre
loc-m d1 l'élit. >< .i'IKic jeta l'émoi
dans la vallée: En hâte, les'gens
des villages voisins accoiuiuen trébuchant
sur le sol convulsé et, gravissant pénible-
ment les pente^ de* la montagne, pafve-
uauiii il sauver dé Gourlut bmilc^eici bêtes
i • .JfijJéfc. On sauta
mobiliers, tandis que la montagne conti-
nuait à glisser à vue d'œil.
Enfin, ce fut l'effondrement général.
Sous la poussée des terres, toute la col-
line descendit vers la vallée. Des terrains,
sur de grandes -surfacee,- .ferenl soulevés*
tout d'une pièce et retournés. Des rochers
culbutèrent. Le niveau de la montagne
s'abaissa de 50 mères Les deux routes fu-
rent tordues, déplacées, découpées leurs
chaussées transformées en une longue suite
de profondes crevasses. Elles ont été com-
me projetées l'une contre l'autre et sont
superposées, alors qu'une distance de plus
de 40 mètres. les séparait
L'importance du désastre
Le ravage, s'est étendu le long de la route
de Brive à Meyssac, sur, une longueur d'un
kilomètre environ. Des bâtiments du village
de,Gourlat, un seul a résisté mais son pro-
priétaire l'a désérté, craignant l'effondre-
ment..
Un tas de pierres et une meule, c'est tout
ce qu'il reste d'un coquet, moulin hier en-
core paisiblement posé sur le bord du ruis-
seau.
Un. pont, a été transnorté à 50 mètres et
.réduit en ruines.
Le fond. de la vallée a été considérable-
,ment surélevé, ,et le ruisseau qui y coulait
dans' le thalweg forme maintenant des sé-
ries de petits lacs. Sur le versant, des
portions de terrain se sont brisées, ouvrant
des tranchées de plus de, 20 mètres de.hau-
teur. Partout le sol est comme mutilé.
La population est cruellement éprouvée
par- ces ravages. Pour les habitants de
Gqurlat, c'est la ruine. De longtemps, le sol
ne pourra rien produire, et les noyers qui
.sont la-nrincinalè jichessfi .de. la région .sont
presque tous perdus. Les dégâts sont im-
menses.
Une des conséquences; les plus angois-
santes du cataclysme est.la rupture.d'une
conduite qui amenait à Noailhac l'eau po-
table.
Les.habitants de Noailhac puisent actuel-
lement leur eau dans quelques citernes,
mais avec' les chaleurs le problème de l'ali-
mentation -en eau sera difficile à. résoudre.
(Voir la suite en Dernlére Heure)
PRQPOS D'UN PARISÏEN
Nous avons la manie, en France, de tout
prendre au tragique en revanche, ricins ne
prenons rien au sérieux. ,v
A la moindre affaire, nous nous'éGrions
La France est fichue. Tout s'écroule!
C'est la fin de tout
Il y a des journalistes qui, depuis vingt,
trente ans et plus, déclarent que nous cou-
rons aux abîmes. Cela ne les empêche nul-
lement de prendre leur apéritif; Ces abî-
mes, il y a longtemps qu'on les a comblés
avec des articles de journaux.
Que diraient ces pessimistes profession-
nels. si. l'agence Havas leur envoyait, une
dépêche ainsi conçue
« Paimpol. La question de l'indépen-
dance bretonne se complique. Plus de
60.000 hommes, recrutés dans l'élément ci-
vil, viennent d'être passés en revue par
deux généraux de l'armée active ces
volontaires sont armées jusqu'aux dents. Un
autre parti leur oppose des forces non
moins considérables. Les officiers des régi-
ments de Bretagne refusent de marcher.
Plusieurs centaines ont donne leur démis-
sion.
C'est alors, évidemment, que nos Alces-
teset même nos Pangloss s'écrieraient
C'en est fait Tout f. le camp
Pauvre France
Or ces événements ne se déroulent pas
en Bretagne, mais en Irlande. Les An-
glais s'affolent-ils, renversent-ils le gouver-
nement, annoncent-ils que tout est perdu ?
Nullement. Ils ne prennent pas la chose
au tragique, mais au sérieux ils ne la
mettent ni en philippiques ni en chansons.
Le calme est aussi un sport angmis
tâchons de nous v entraîner.
LA CRUEDELA SEINE l
Contre les inondations -On
le voie du
V,rib,o d'habitants de V 1- 1'
lieue.ne. sont pus sur'
toii-^i qi'en < que pourraient
tards dans l'exécution de ce
de protection contre les mt'i
DiU-ci président. 'de la sous-commis.ion
des 11 niMions, nous a fart à ce i' "-1
déclarations suivantes:
Ainsi ¿¡\le nous l'avons constaté à la
sous-commission, \lll U( Paris et le '1
partement de iri n ont fait ipyi'i'ii
lonl qui pouvait, être [ni[ sans
plissement de 'OU. 1K K 1 u l 11
trativcs ou qui ne i
tiol de ressource, 1 1 i
avons dépensé' .1 i'l 1
ne ^Oi l n 1^ 11 ii
n{ nfciu un f d 1 1 ii I
Nous avons tout i\ en ) < t
établi des barrages 1 11 -̃ r 1 1 1 v
SO1H ->. f \'j 'I certains'quais l
(jllll- lil-lif 'J reconstruit I
l'i\e Saini-Louis, imjiiL ii
dVsonlf Comme, d'autre part
de fer d'Orléans et le 1 mi de;
l'Etat, le Métropolitain et le V u
ferme les principales voies ouvertes
i l'inondation, .en 1910, on peut 'affirmer nou
seulement que nous sommes à ¡'abri d'une
crue moyenne importante, mais .qu'une
crue exce'piionnelie 'comme cellf. de 4910 se-
rait loin de causer les mêmes ravages
qu'alors..
» Certes, il reste beaucoup f:ire, c-,iù,y
pour la banlieue de'ce côté. nous a/^ons
dressé un programme de 23 'millions qui se-
ra compris dans l'emprunt dépariera c-nù'I
dont la discussion est prochaine.
H Quant aux grands travaux ̃: approfon-
dissement de la Seine, élargissement du
bras de la Monnaie et accessoirement canal
.de dérivation, il faut bien qu'on sache, que
nous en avons accepté le principe, que nous
avons même voté notre contribution et qu«.
nous n'attendons plus que le vote du Parle-
ment. Il y a eu des velléités de débat sur
cette question, mais jamais'celui-ci n'a et/
engagé. Ceci n'est vraiment pas de notn
faute. H
M. Dansset ajoute que la Ville et le déplu',
tement ont fait tout ce qu'ils pouvaient faire
seuls.
̃ •
Le niveau de la Seine était, hier un pe-n
plus élevé que celui de la veille. Cette >i'
légère hausse s'accentuera. selon toutes
probabilités jusqu'à l'arrivée des doubles
flots de la haute Seine et de l'Yonne prévue
pour demain ou vendredi. Pour peu que 1-ï
beau temps veuille bien continuer, aucune,
conséquence grave ne semble a redouter.
Voici les cotes communie! uéefc ï.ir le ser-
vice hydrométrique
f.i-t-vuc
Pont .dTAusterlitz • 4u!S:v 4ra-i ii^io
Pont de la Tournelle 4to67 4m'<() .iœ9>'J
Pont Royal. 5m80 5m' .ô12
n y a pas
de séquestrations arbitraires
affirmé le professeur Gilbert Ballet
à l'Académie de médecine
Le gouvernement a prié l'Académie de
médecine de l'éclairer sur certaines disposi-
tions de la proposition de loi relative au ré-
gime des aliénés, adoptée en première lec-
ture par le Sénat le 13 décembre dornier, et
notamment « sur la portée et les conséquen-
ces de la substitution, dans le texte, à l'ex-
pression de malades aliénés de celle de ma-
lades atteints d'affections mentales H.
Hier, le professeur Gilbert BaM, prenant
part, après le sénateur Strauss, rappor-
teur de la loi devant le Sénat et divers au-
tres orateurs, à l'importante discussion qui
se poursuit à la tribune de de-
puis quelques semaines, a f.ot, d'accord,
avec la majorité de la commission dont il.
fait partie, la critique du projet destiné à
remplacer la loi de 1838. I1' s'est élevé en
particulier, avec vigueur, contre le reproche
fAJt Il cette loi de permettre, sinon de i a ve-
Mer les internements arbitraires.
Ces internements, qui efî rayent tant dù
L en croire Ñ1. Gilbert Ballet,
une pure légende. Jamais le professeur Gil-
bert Ballet n'en a recueilli un sert] exemple
dans sa carrière médicale, et nu! fait pro-
bant ne fui a non plus jamais it£ sigr.k.
Les nombreuses formalités exigées s'oppo-
sent à leur réalisation. Il faudrait admettre,
en effet, expose le savant, non -seulement- la
complicité de la famille avec le médecin trai-
tant, dont le certificat indispensable ira
qu'iule valeur accessoire dans -ensemble:,
mais celle du médecin de l'asile et du méde-
cin inspecteur, lequel intervient, pour plus
de certitude, Il deux reprises as'-r? espacées
l'une de l'autre.
D'autre part, il ne faut pas ou'ii'ei que les
malades ou prétendus tels ont 1 droit, dont
ils usent d'ailleurs larçeme-nt c- Il ¡'-est
guère de dément qui ne se vvCU •
ment séquestré d'en référer, Si
puisse intercepter leurs lettres. aux
et de provoquer, s'il y a lieu, une tjudiciaire.
LE
Les témoins démentent
donne è leurs
LA BICYCLETTE DISPARUE
BREsr, 31 mars. Du turrest, •
ticulier du « Matin « (par télénho
l'enquête actuellement menée par Je
de Brest, un fait digne de remarque i >-
mépris marqué par l'instruction pour <•>
les témoignages lémoipnag. s fo-.u<:
pourtant susceptibles d'étabiir if
Cadiou mourui à une date pr
celle du 30 détciiuir". Et e'e.-t
cun décès témoins n'a été ?!"
par le magistrat instructeur b>
connaît jusqu'ici de U-urs îén.
le r.mport aiiccmct «..i%i>é jpai
WoiUà.y.
Oflicieascmeui, on dorluio
M. Caruau a bien >"w '̃ ié K'
et les affirmations des témoin:
Cadi ou étai:
}'à'l> 'Jî i' a
de j
rayons de soleil
Ily a dans les.contes de fées des êtres
kHhérés et charmants, et si immatériels
qu'un rayon de soleil suffit à les nourrir.
*Eh bien, malgré toutes les petites lai-
odeurs de l'heure présente, qui ne ten-
dénb guère à idéaliser la pauvre figure
-humaine, les hommes sont, la science
l'a démontré récemment, pareils .sur
un point au moins à ces créatures de
rêve comme elles, ils se nourrissent de
rayons de soleil, et rien que de cela. Voi-
ci comment.
On sait que le carbone, le etiarbon, est
,J'élément fondamental de la substance
vivante c'est lui qui constitue en ma-
jeure partie les organismes. C'est lui qui
se combinant dans les poumons à l'oxy-
gène de l'air, pour être rejeté cians l'at-
mosphère sous forme d'acide carboni-
que. Dans la machine humaine, il est le
combustible du moteur. On sait aussi
que lit respiration des plantes vertes est
différente elles puisent au contraire
dans l'air l'acide carbonique exhalé par
les animaux ou par les combustions na-
turelles -et industrielles. Elles en assimi-
lent le carbone, qui se transforme dans
leur seiri en hydrates-de carbone ou su-
cres et leur permet de croître, et elles
rejettent dans l'air l'oxygène qu'elles
ont arraché au gaz carbonique. Les plan-
tes servent ainsi à maintenir constante
.la teneur en oxygène et acide carboni-
que de l'air ét à équilibrer et compenser
les effets de la respiration animale et des
autres combustions.
Mais ce n'est pas tout le carbone né-
cessaire aux animaux, ceux-ci ne le peu-
vent assimiler qu'en se nourrissant de
végétaux. Les carnivores eux-mêmes ne
sont en dernière analyse que des man-
geurs de végétariens, c'est-à-dire des "vé-
gétariens raffinés..Les végétaux sont
donc l'intermédiaire, le courtier indis-
pensable qui permet aux animaux d'as-
similer le carbone minéral. la houille.
Or on a découvert que l'assimilation de
celui-ci par les plantes vertes ne se fait
que sous l'action des rayons solaires.
Ceux-ci, par des processus chimiques
récemment mis en lumière grâce aux
travaux de MM. Bach, Daniel -Berthelot
et Gaudechon, sont les agents essentiel^-
les moteurs indispensables de l'absorp-
tion par les plantes vertes du carbone
minéral qu'elles puisent dans l'air. En
définitive, c'est doijc de l'énergie solaire
terrestre et dont on peut, d'après des
évaluations récentes, estimer le stock
( encore disponible à- environ 8.000 mil-
liards de tonnes/ ce charbon, qui pro-
vient des végétaux accumulés de la péï
-iode carbonifère n'est que de l'énergie
lit solaire concentrée. Et si on veut se son-
venir que l'aspiration des eaux vers les
cimes, qui donne la houille blanche, -est
a aussi l'oeuvre du soleil, on voit que celui-
f'i est le rouage essentiel non seulement
"o toutes les machines animales, mais
m^jssi de celles qu'utilise l'industrie.
fi peut faite à ce propos un curieux
̃pgilcu]. L^nergrip des rayons solaires re-
posant concentrée tcfiit entière sur.le lac
do Genève, \û)e suffirait en moins de
vingt minutes à porter de zéro à 100 de-
grés, c'est-àidire à faire bouillir la masse
du lac tout entier, qui est pourtant de
l00 milliards de mètres cubes. D'autre
part, un champ cultivé fixe par an et par
ntètre carre environ 100 grammes de
carbone socs l'action de la lumière so-
laire. L'activité végétale moyenne de la
surface des continents est environ dix
fois moindre. Il en résulte que les végé-
taux fixent! dans- l'assimilation chloro-
phyllienne un peu plus du millionième
de l'énergir totale que nous fournit le
soleil et qui est d'environ un septillion
de calories.: L'homme ayant besoin pour
peu près; un milliard de calories p1'
•an, on voit finalement que l'énergie /so-.
,» laire fixée par l'assimilation des plantes
suffirait à jnourrir" treize milliard! et
ilemi d'hontmes, c'est-à-dire dix foKP'us
qu'il n'y en a sur cette petite pl^jète ri-
dicule. L'humanité peut donc, <*ûvant le
conseil bibjique, et quoi qu'aient nré-
& tendu certains, encore crotte et multi-
11(' plier quelque* temps sans avoir à redou-
ter une disette de ses ressources alimen-'
ta*eS. si elle sait les uti'iser.
.̃'̃Joh~fâ& finalement ,crue l'alimentation
ae l'humanité, puisqu'elle ne dépend que
du soleil, une question astronomi-
que, comme tout d'ailleurs, y compris
cette étranse folie qu'on appelle l'amour.
Renan, en'effet, es doux mystique re-
̃ penti, interrogeant un jour son confrère
(le l'Acadéniie française Claude Bernard
sur Famaur; s'attira de lui cette reponse
"t C'est me conséquence fort claire
'des fonctions dE: nutrition.
Nous venons de voir que. celles-ci ne
marchent ooepar soleil.
Comment se fait-il que l'or pur des
mute, pour. 'voir traversé la mécanique
humaine eL ce plomb vil que sont les
gestes de l'iomme ? Voilà une question
d'alchimie psychologique qui n'est point
encore résolue.
Charles Nordmann,
(xtremame de l'Observatoire de Parts.
Les électeurs sont convoqués
pour le 26 avril
Le Journal officiel publie ce matin le dé-
cret convoquant les collèges électoraux des
arrondi ssem'nls ou des circonscriptions
électorales pour le dimanche 26 avril 1914,
l'effet d'él're chacun an député.
Le second. tour de scrutin aura lieu le
qui suivra le jour de la
proclamai ioi du résultat dù premier scru-
DÉPLORABLES ABUS D'INFLUENCE"
..l'Il. JAURÈS
président de la commissioii d'enquête Kocliette
un instant, démissionnaire
Mais le débat a repris et. continue.
La commission d'enquête n'a pas terminé
hier, comme le pensait son président, il.
Jaurès,' l'examen des conclusions à soumet-
tre à la Chambre.
La discussion se poursuivra aujourd'hui
dans la matinée et peut-être dans l'après-
midi.,
La séance d'hier a été marquée par un
très vif incident qui montre l'état d'esprit
dont sont animer certains commissaires en-
quêteurs.
La commission avait été appelée h se pro-
noncer définitivement sur les paragraphes j
qui constituent le fond même de J'affaire
la remise du proci Roehettc.
.M. Jaurès proposait comme confusion des
faits qui ont été révélés, par l'enquêté- une
phrase constatant les déplorables abus d'in-
fluence qui se sont produits auprès des, pou-
voirs judiciaires pour- obtenir la remise, du
procès de l'escroc.
Les radicaux-socialistes se sont élevés
avec force contre cette constatation. lis ont
tir à la modifier ou à-1'atténucr.
M. Jaurès s'y est refusé, bien que diver-
ses formules lui aient été proprosées. On a
même émis l'idée qu'il conviendrait de sé-
parer le rôle de M. Monis .de celui de M.
Caillaux. Pour l'ancien président du conseil,
M. Monis, on admettait en dernière ana-
lyse qu'il s'était bien rendu coupable d'un
déplorable abus d'influence.
Pour en sortir, chacun restant sur ses po-
sitions, on dut recourir à un vote.
Ce fut une surprise. Par 11 voix contre 8,
la commission se prononça pour que le pa-
ragraphe incriminé fût sérieusement amen-
dé. Les radicaux-socialistes avaient fait bloc
contre M. Jaurès,
Celui-ci ne se méprit pas sur le sens du
vote que la commission venait d'émettre.
Tout de suite il s'empressa de dégager, sa.
responsabilité,; il déclara que ce vote lui
dictait son devoir et il annonça qu'il ne
pouvait continuer à présider la commission
et il quitta le fauteuil
II y fut remplacé par M. de Folle ville.
Mais que faire ? Les radicaux-socialistes,
qui venaient de provoquer la retraite de leur
président, parurent très embarrassés, même
très effrayés,, de leur victoire, et ils ne tar-
dèrent pas à changer de tactique.
Ils insistèrent auprès de M. Jaurès pour
que celui-ci revint sur sa •iét.étmiTïation. La
scène dura une dizaine da minutes.
Finalement on remit aux vols le fameux
paragraphe fes déplorables abus d'in-
{luence.
Cette fois il fut voté par ceux-là mêmes
qui l'avaient repoussé quelques minutes
auparavant. Il fut accepté par 11 voix con-
tre 8 les 8 voix de la minorité considèrent,
en effet, qu'il ne saurait être suffisant.
Après ce voie, M. avait obtenu
satisfaction, consentit à retirer sa démis-
sion.
On vota encore un long passage du tra-
vail de M. Jaurès, où celui-ci stigmatise en
termes sévères les. défaillances de la société
bourgeoise et des gouvernants à l'égard de
la phis basse finance^
Les passages restant à examiner sont'
ceux qui concernent M. Aristide Briand et
'A M. Aristide .Briand. on reproche d'avoir
gardé par-devers l'i le document et de ne
pas vers!' la précédente commis-
sion d'enquête.
A i\l. Louis Bail hou, ou adresse un blâma
pour la production à la tribune'du procès-
verbal du procureur généra!.
Les radicaux-socialistes tenteront aujour-
d'hui un suprême effort auprès de M. Jau-
rès pour que le rôle-jo-jé par M. Louis Bar-
thou soit plus sévèrement qualifié. Ils vou-
diraient que ce rôle fiïi, mieux-mis en r"ii?*,
surtout après la dérision prise conperi.mV,
MM. Monis et Caillaux,
Le. débat qui s'ouvrira sur ce point ne
manquera pas' d'un certain intérêts.
Quant aux magistrats mêlés à l'affaire de
la remise, ils seront l'objet d'une formule de
blâme sans atténuation. La majorité de la
commission n'a trouvé pour eux aucune cir-
constance atténuante.
Le travail de M. Jaurès se termine par un
résumé de quelques lignes,où il reprend si-;
non dans son texte du moins dans son es-
prit, la phrase sur les déplorables abus d'in-
Sur ce point encore, on prévoit un débat
entre le président et ses..collègues du parti
radical-socialiste,unifié.
Nouveaux témoins
D'une note communiquée par la commis-
sion; il résulte que celle-ci, saisie à nouveau
de l'incident auquel a donné lieu l'article pu-
blié par l'Indépendant des Pyrénées-Orien-
tales, a décidé de convoquer pour ce matin
tous les membres du cabinet Monis pour
un supplément d'information.
Rappelons que le cabinet Monis était com-
posé de M. Monis, président du conseil,
ministre de l'intérieur justice, M. Antoine
Perrier guerre, MM. Berteaux et Goiran
marine, M. Deloassé instruction publique,
res, M. Cruppi agriculture, M; Paros; corn*
merce, M. Massé sous-secrétaires d'Etat,
intérieur, M. Emile Constant beaux-arts,
M Dujardin-Beaumetz postes et télégra-
phes, M. Chaumet justice, services péniten-
tiaires, M. Malvy.
Parmi les membres qui faisaient partio de
ce cabine, deux sont décédés, Maurice Ber-
teaux et Dujùrdin-Beaurnetz.
L'aviateur Garaix
est recordman,4 la hauteur
avec 9 passagers
1.680 METRES EN 1 HEURE
Je suis bien convaincu, avait dit der-
nièrement le colonel Estienne, grand maî-
tre de la technique de l'aviation militaire, à
Paul Schmitt, l'inventeur de l'aéroplane à
incidence ,variable, que vous avez fait faire
à l'aviation lourde comme j'aime à l'ap-
peler par opposition, à l'aviation légère
un pas de géant.
Depuis cette affirmation. ç'aro-ép
colonel fistienne, devant un groupe d offi-
ciêr" 4a'i, grand renfort de calculs, sem-
bif/Snt mettre en doute la valeur de linven-
von, et au moment même où, comme une
auto, le biplan roulait sur le petit terrain de
Vincennes, puis en décollait facilement
avec' trois personnes, Garaix a établi le re-
cord de la hauteur avec huit passagers, par
1.550 mètres en quarante-quatre minutes.
Hier matin encore, emportant neuf jeu-
nes gens, Garaix .est monté à 1.580 mètres
en une heure, établissant le record à dix, et
battant même l'exploit à neuf.
Raymond Poulain, André Lamé, Pierre
Pelletier, André Dumez, Raymond Broud,
René Lebailly, Albert Renault, Félix Mal-
nou etGaston.Garnier furent les 65 kilos »
que Garaix empila dans l'espace où trois
personnes peuvent circuler librement.
Surtout ne bougez pas avait recom-
mandé l'aviateur..
Vous pouvez être tranquille, répondit
une voix, qui paraissait sortir du fin fond
du capot.
Un passager exprimait sa pensée.
Garaix s'éleva à 9 h. 45, par un temps
limpide, mais froid, car le thermomètre
marqua bientôt 0°. Il atteignit 1.000 mètres
en 22 m. 30 s., et à partir de 1.200 mètres,
ne voulant pas porter l'incidence des plans
au delà de 8°, il eut moins de facilité à gra-
vir la pente et à atteindre 1.580 mètres.
A l'heure juste, il coupa l'allumage, et
par un vol plané de neuf minutes, alterné
par quelques reprises de moteur, Garaix re-
vint au sol.
Un à un les passagers sortirent de leur
réduit, et le dernier, quoique ayant une
jambe et un bras ankylosés, soutsnt vil-
lamment l'effort.
Les sardines sortent toutes sentes,
s'écria Raymond Poulain, qui, toujonrs. a le
mot pour rire.
Le poids transporté hier était représenté
9 passagers à 65 kilos on 585 kilos
Garaix • 85
Essence et huile
Par 823
pour 49 mètres carrés de surface de voj-
lure et une puissance motrice nominale de
160 chevaux, mais effective de 130 HQ
C'est avec cet appareil, ce même appareil,
fois, en 1912, que Garaix a battu successive-
ment en deux rnois *>1 janvier au 31 mars
huit records (uvint'Mir et 3 à 9 passagers)
et qu'il retient
COMBE LES MUMES
DES_PLASTES
M. Jules Develle nous expose les
décisions de la conférence de Rome
Comme, les maladies des hommes, les ma-
ladies des plantes se propagent par la con-
tagion. Telle bouture; qui nous arrive de
Perse, chargée des plus belles promesses de-
floraisons luxuriantes, porte en elle le
germ r <\f> ipaladies qui ravageront la flore
̃f tîfle" région entière.
On a pris des mesures, depuis longtemps,
pour empêcher la propagation des maladies
des hommes. j
Les mêmes mesures
téger les plantes, pareillement menacées.
Mais ces mesures, pour être efficaces, ne
peuvent être que le résultat d'un accord
international.
C'est à jeter les bases de cet accord, in ter--
national, destiné à empêcher la propagation
des maladies des plantes, que. s'est appli-
quée la conférence qui s'est tenue à Rome
du 24 février au 24 mars et à laquelle pres-
que-tons les pays du monde avaient envoyé
des délégués.
La lutte contre les maladies des plantes
implique la connaissance approfondie de
ces maladies :.c'est l'objet d'une science
nouvelle, la phytopatïjLologie.
Dans cette science, comme en tant d'au-
i tres, le génie français a acquis dès le début
des résultats merveilleux; les autres peu-
ples du monde le reconnaissent volontiers.
Les services rendus par les savants fran-
çais Il. la phytopathologie, la conférence in-
ternationale de Rome les a reconnus avec
éclat en confiant à un Français, NI. Jules
Develle, sénateur de la Meuse, ancien mi
nistre de l'agriculture, la tâche et l'honneur
1 de présider à ses travaux.
M; Jules Develle a bien voulu nous dire
de quelle façon la conférence de Rome en-
tendrait utiliser pratiquement les enseigne-
ments de la phytopathologie
-Les décisions de la conférence, nous
dit M. Jules Develle, sont contenues dans
l'acte final.
La conférence a donc arrêté le texte
d'une convention qui sera soumise à l'ap-
probation des gouvernements pour. être si-
gnée, en cas d'acceptation, par des plénipo-
tentiaires nommés à cet effet.
Par cette convention, les Etats cdnlrac-?
tants s'engagent à prendre les mesures lé-
gislatives, et administratives nécessaires en
vue d'assurer une action commune et effi-
cace contre l'introduction et l'extension des
maladies des végétaux causées par des ani-
maux et des végétaux.
Ces mesurés devront visér notamment
1° La surveillance des pépinières, jar-
dins et autres étahli.ssements livrant au com-
merce des plantes vivantes (plantes, boutu-
res, greffes, oignons, fleurs coupées.)
» 2° La constatation de l'apparition dcs
La réglementation du iran-porî des <>
l'emballage de. plantes, etc.
)1 La convention prévoit egnlei-] 1 If < i>i-
tion, dans chaque litaî. d'un service j;oii-
vemempntal de phytopathologie,
Enfin les plantes vivantes ne pourront
voyager qu'accompagnées d'un certificat de
Une
montagne
îendûe
deux
irte
misons
vignes
ponts
s'abîment
Bïuvk, 'àl mars. De l'envoyé spécial du
« Matin » (par téléphone). J'ai parcouru
ce -matin la région dévastée par le glisse-
ment de terrains qui Vient de se produire
à Noailhac. -petit bour" sfhié non loin de
C'sst ioul le versant d'une montagne qui,
miné par des infiltrations d'eau souterrai-
nes, a croïïlé avec un tracas épouvantable
vers le fond de la yuUée, entraînant avec
lui un village aux maisons éparses.
Les riants coteaux, où hier encore mû-
rissait la vigne et croissait en abondance le
noyer précieux, ne sont plus aujourd'hui
qu'une terre de désolation, véritable chaos.
La vigne a disparu, les noyers ont été arra-
chés, fauchés et enfouis dans la terre boule-
versée les prairies et les champs sont re-
tournés, les fermes ont croulé sur leurs fon-
dations affaissées, et c'est à peine si 'l'on
aperçoit, il'. fleur de terre, les vestiges de
leurs toitures.
Par bonheur, aucune vie hiamainé. n'a
sombré dans cette avalanche, mais tout pé-
ril est loin d'être écarté. L'avenir est plus
menaçant encore pour les maisons-Mties j
tout au fond de la vallée et qui, jusqu'à pré- j
sent, n'ont pas été éprouvées.
Des portions de terrain, accrochées 'aux
rochers isolées, suspendues sur le versant,
peuvent, à la moindre poussée,'être précipi-
tées dans le ravin. De temps à autre, le sal
frémit, -des craquements retentissent et la
vallée s'emplit d'une rumeur formidable
portant l'épouvante et la terreur dans les
hameaux voisins..
La montagne qui glisse est située à seize
kilomètres de Brive, dominant le bourg de
Noailhac. La route d'Angou1ême à Aurillae
'Il-contourne te versant,' IL peu près -a mp
côte. En bas coule un ruisseau aux eaux
limpides. Un peu en aval, la vallée s'élargit
pour laisser place à un léger dos d'âne où
Noailhac groupe ses humbles maisons au-
tour d'un château féodal. Le puy de la Coux
est le nom du plus haut sommet de cette
montage, qui s'élève d, une altitude de
400 mètres environ. La route passe à 250
mètres et -Noailhac est situé à 168 mètres.
La pente moyenne du versant est de 80 ̃
Elle atteint sur. plusieurs points 90 La
deuxième route coupe la première juste au-
dessus' de Noailhac; elle va de cette der-
nière localité à LanteuiL
Les débuts de la catastrophe
Les premiers symptômes du glissement
furent constatés au commencement de la
semaine dernière. Habitué de longue date
aux glissements et aux bouleversements de
terrain, qui ne sont généralement pas dan-
gereux, on n'y a jamais prête que.peu -d'at-
tention. Le terrain, en effet, est en perpétuel
mouvement. D'autres glissements déjà
avaient été observés au même endroit l'an
dernier, et il y a quatre ans, à pareille épo-
que, c'est-à-dire à la fonte des neiges et au
moment des pluies.
Aussi les habitants ne. prirent-ils point
garde à ce nouveau mouvement de la mon-
ttlgne: Mais, cette iois; il ne devait pus s'ar-
ièter. Le sol fut déchiré en maints endroits
et des crevasses s'ouvrirent, béantes. Ven-
î-dredi, les murs des maisons du village de
situées a flanc de coteau se léztr-
daient. Enfin, samedi matin, le sommet du
puy de la Coux se fendaii, le flanc se déta-
chat de la .crête et une immense crevasse
;de 15 mètres de profondeur et de plus de
flOO mèlres de largeur partageait le sommet
.de la montagne sur une longueur d'un de-
semblable à celles que l'on voit sur les gla-
ciers.
On crut, que Oa montagne s'effondrait de
toute sa hauteur, tant fut grande la se-
| course qui agita le coteau. Le sinistre cru-
quemenl fut entendu plus d'un kilomètre
a ta ronde.
Alors. une longue « I.ir.i' m monta du vil-
| la je de Gourbi, d
loc-m d1 l'élit. >< .i'IKic jeta l'émoi
dans la vallée: En hâte, les'gens
des villages voisins accoiuiuen trébuchant
sur le sol convulsé et, gravissant pénible-
ment les pente^ de* la montagne, pafve-
uauiii il sauver dé Gourlut bmilc^eici bêtes
i • .JfijJéfc. On sauta
mobiliers, tandis que la montagne conti-
nuait à glisser à vue d'œil.
Enfin, ce fut l'effondrement général.
Sous la poussée des terres, toute la col-
line descendit vers la vallée. Des terrains,
sur de grandes -surfacee,- .ferenl soulevés*
tout d'une pièce et retournés. Des rochers
culbutèrent. Le niveau de la montagne
s'abaissa de 50 mères Les deux routes fu-
rent tordues, déplacées, découpées leurs
chaussées transformées en une longue suite
de profondes crevasses. Elles ont été com-
me projetées l'une contre l'autre et sont
superposées, alors qu'une distance de plus
de 40 mètres. les séparait
L'importance du désastre
Le ravage, s'est étendu le long de la route
de Brive à Meyssac, sur, une longueur d'un
kilomètre environ. Des bâtiments du village
de,Gourlat, un seul a résisté mais son pro-
priétaire l'a désérté, craignant l'effondre-
ment..
Un tas de pierres et une meule, c'est tout
ce qu'il reste d'un coquet, moulin hier en-
core paisiblement posé sur le bord du ruis-
seau.
Un. pont, a été transnorté à 50 mètres et
.réduit en ruines.
Le fond. de la vallée a été considérable-
,ment surélevé, ,et le ruisseau qui y coulait
dans' le thalweg forme maintenant des sé-
ries de petits lacs. Sur le versant, des
portions de terrain se sont brisées, ouvrant
des tranchées de plus de, 20 mètres de.hau-
teur. Partout le sol est comme mutilé.
La population est cruellement éprouvée
par- ces ravages. Pour les habitants de
Gqurlat, c'est la ruine. De longtemps, le sol
ne pourra rien produire, et les noyers qui
.sont la-nrincinalè jichessfi .de. la région .sont
presque tous perdus. Les dégâts sont im-
menses.
Une des conséquences; les plus angois-
santes du cataclysme est.la rupture.d'une
conduite qui amenait à Noailhac l'eau po-
table.
Les.habitants de Noailhac puisent actuel-
lement leur eau dans quelques citernes,
mais avec' les chaleurs le problème de l'ali-
mentation -en eau sera difficile à. résoudre.
(Voir la suite en Dernlére Heure)
PRQPOS D'UN PARISÏEN
Nous avons la manie, en France, de tout
prendre au tragique en revanche, ricins ne
prenons rien au sérieux. ,v
A la moindre affaire, nous nous'éGrions
La France est fichue. Tout s'écroule!
C'est la fin de tout
Il y a des journalistes qui, depuis vingt,
trente ans et plus, déclarent que nous cou-
rons aux abîmes. Cela ne les empêche nul-
lement de prendre leur apéritif; Ces abî-
mes, il y a longtemps qu'on les a comblés
avec des articles de journaux.
Que diraient ces pessimistes profession-
nels. si. l'agence Havas leur envoyait, une
dépêche ainsi conçue
« Paimpol. La question de l'indépen-
dance bretonne se complique. Plus de
60.000 hommes, recrutés dans l'élément ci-
vil, viennent d'être passés en revue par
deux généraux de l'armée active ces
volontaires sont armées jusqu'aux dents. Un
autre parti leur oppose des forces non
moins considérables. Les officiers des régi-
ments de Bretagne refusent de marcher.
Plusieurs centaines ont donne leur démis-
sion.
C'est alors, évidemment, que nos Alces-
teset même nos Pangloss s'écrieraient
C'en est fait Tout f. le camp
Pauvre France
Or ces événements ne se déroulent pas
en Bretagne, mais en Irlande. Les An-
glais s'affolent-ils, renversent-ils le gouver-
nement, annoncent-ils que tout est perdu ?
Nullement. Ils ne prennent pas la chose
au tragique, mais au sérieux ils ne la
mettent ni en philippiques ni en chansons.
Le calme est aussi un sport angmis
tâchons de nous v entraîner.
LA CRUEDELA SEINE l
Contre les inondations -On
le voie du
V,rib,o d'habitants de V 1- 1'
lieue.ne. sont pus sur'
toii-^i qi'en < que pourraient
tards dans l'exécution de ce
de protection contre les mt'i
DiU-ci président. 'de la sous-commis.ion
des 11 niMions, nous a fart à ce i' "-1
déclarations suivantes:
Ainsi ¿¡\le nous l'avons constaté à la
sous-commission, \lll U( Paris et le '1
partement de iri n ont fait ipyi'i'ii
lonl qui pouvait, être [ni[ sans
plissement de 'OU. 1K K 1 u l 11
trativcs ou qui ne i
tiol de ressource, 1 1 i
avons dépensé' .1 i'l 1
ne ^Oi l n 1^ 11 ii
n{ nfciu un f d 1 1 ii I
Nous avons tout i\ en ) < t
établi des barrages 1 11 -̃ r 1 1 1 v
SO1H ->. f \'j 'I certains'quais l
(jllll- lil-lif 'J reconstruit I
l'i\e Saini-Louis, imjiiL ii
dVsonlf Comme, d'autre part
de fer d'Orléans et le 1 mi de;
l'Etat, le Métropolitain et le V u
ferme les principales voies ouvertes
i l'inondation, .en 1910, on peut 'affirmer nou
seulement que nous sommes à ¡'abri d'une
crue moyenne importante, mais .qu'une
crue exce'piionnelie 'comme cellf. de 4910 se-
rait loin de causer les mêmes ravages
qu'alors..
» Certes, il reste beaucoup f:ire, c-,iù,y
pour la banlieue de'ce côté. nous a/^ons
dressé un programme de 23 'millions qui se-
ra compris dans l'emprunt dépariera c-nù'I
dont la discussion est prochaine.
H Quant aux grands travaux ̃: approfon-
dissement de la Seine, élargissement du
bras de la Monnaie et accessoirement canal
.de dérivation, il faut bien qu'on sache, que
nous en avons accepté le principe, que nous
avons même voté notre contribution et qu«.
nous n'attendons plus que le vote du Parle-
ment. Il y a eu des velléités de débat sur
cette question, mais jamais'celui-ci n'a et/
engagé. Ceci n'est vraiment pas de notn
faute. H
M. Dansset ajoute que la Ville et le déplu',
tement ont fait tout ce qu'ils pouvaient faire
seuls.
̃ •
Le niveau de la Seine était, hier un pe-n
plus élevé que celui de la veille. Cette >i'
légère hausse s'accentuera. selon toutes
probabilités jusqu'à l'arrivée des doubles
flots de la haute Seine et de l'Yonne prévue
pour demain ou vendredi. Pour peu que 1-ï
beau temps veuille bien continuer, aucune,
conséquence grave ne semble a redouter.
Voici les cotes communie! uéefc ï.ir le ser-
vice hydrométrique
f.i-t-vuc
Pont .dTAusterlitz • 4u!S:v 4ra-i ii^io
Pont de la Tournelle 4to67 4m'<() .iœ9>'J
Pont Royal. 5m80 5m' .ô12
n y a pas
de séquestrations arbitraires
affirmé le professeur Gilbert Ballet
à l'Académie de médecine
Le gouvernement a prié l'Académie de
médecine de l'éclairer sur certaines disposi-
tions de la proposition de loi relative au ré-
gime des aliénés, adoptée en première lec-
ture par le Sénat le 13 décembre dornier, et
notamment « sur la portée et les conséquen-
ces de la substitution, dans le texte, à l'ex-
pression de malades aliénés de celle de ma-
lades atteints d'affections mentales H.
Hier, le professeur Gilbert BaM, prenant
part, après le sénateur Strauss, rappor-
teur de la loi devant le Sénat et divers au-
tres orateurs, à l'importante discussion qui
se poursuit à la tribune de de-
puis quelques semaines, a f.ot, d'accord,
avec la majorité de la commission dont il.
fait partie, la critique du projet destiné à
remplacer la loi de 1838. I1' s'est élevé en
particulier, avec vigueur, contre le reproche
fAJt Il cette loi de permettre, sinon de i a ve-
Mer les internements arbitraires.
Ces internements, qui efî rayent tant dù
L en croire Ñ1. Gilbert Ballet,
une pure légende. Jamais le professeur Gil-
bert Ballet n'en a recueilli un sert] exemple
dans sa carrière médicale, et nu! fait pro-
bant ne fui a non plus jamais it£ sigr.k.
Les nombreuses formalités exigées s'oppo-
sent à leur réalisation. Il faudrait admettre,
en effet, expose le savant, non -seulement- la
complicité de la famille avec le médecin trai-
tant, dont le certificat indispensable ira
qu'iule valeur accessoire dans -ensemble:,
mais celle du médecin de l'asile et du méde-
cin inspecteur, lequel intervient, pour plus
de certitude, Il deux reprises as'-r? espacées
l'une de l'autre.
D'autre part, il ne faut pas ou'ii'ei que les
malades ou prétendus tels ont 1 droit, dont
ils usent d'ailleurs larçeme-nt c- Il ¡'-est
guère de dément qui ne se vvCU •
ment séquestré d'en référer, Si
puisse intercepter leurs lettres. aux
et de provoquer, s'il y a lieu, une t
LE
Les témoins démentent
donne è leurs
LA BICYCLETTE DISPARUE
BREsr, 31 mars. Du turrest, •
ticulier du « Matin « (par télénho
l'enquête actuellement menée par Je
de Brest, un fait digne de remarque i >-
mépris marqué par l'instruction pour <•>
les témoignages lémoipnag. s fo-.u<:
pourtant susceptibles d'étabiir if
Cadiou mourui à une date pr
celle du 30 détciiuir". Et e'e.-t
cun décès témoins n'a été ?!"
par le magistrat instructeur b>
connaît jusqu'ici de U-urs îén.
le r.mport aiiccmct «..i%i>é jpai
WoiUà.y.
Oflicieascmeui, on dorluio
M. Caruau a bien >"w '̃ ié K'
et les affirmations des témoin:
Cadi ou étai:
}'à'l> 'Jî i' a
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