Presse et revues
30 pages
Titre : Annales africaines : revue hebdomadaire de l'Afrique du Nord
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Aïn-Taya)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1923-05-17
Contributeur : Mallebay, Ernest (1857-1939). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693364b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 26898 Nombre total de vues : 26898
Description : 17 mai 1923 17 mai 1923
Description : 1923/05/17 (A35,N20). 1923/05/17 (A35,N20).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5703950m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60054
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
35° Année. — N° 20
Algérie : 50 Cet)tin]es
il Mai 1923
A QUELQUES AMIS
Longtemps j'ai hésité à publier la
Ici Ire que l'on trouvera ci-après, elle
n'était, en effet, destinée qu'à un pe-
lil groupe d'amis, anciens el éprouvés.
Mais après l'avoir envoyée à chacun
d'eux, je nie suis avisé que je pour-
rais en avoir oublié quelques-uns; el
puis j'en ai peul'-êlre d'au 1res que je
ne connais'pas.
C'csl en effet le bon eôlé de noire
-ingrate profession, qui en compte hé-
las tant de' mauvais, de 'faire naître
parfois chez un lecteur fidèle un brin
•de sympathie ; elle ne sera peut-êlrc
jamais connue de celui qui en es) l'ob-
jet, niais elle existe tout -de même.
Combien de fois ne m'es!-il pas ar
rivé, en wagon, au café, dans une réu-
nion quelconque, de me trouver subi-
tement en présence cl'-une personne que
je n'avais jamais vue cl de l'entendre
me dire, quand nous étions présentés
l'un à l'autre par un ami commun :
—- Ah ! Monsieur Mallebay. vous ne
me connaissez pas, mais moi je vous .
connais depuis longtemps; il y a. en
effet, vingt ans et plus .que je vous lis.
El du ton dont c'était dit. j;e pouvais
supposer--que celui epi me parlait ain-
si n'était, pas mon ennemi.
S'il l'avait été n'àurait-il pas depuis
longtemps abandonné une revue qui
n'a. pas, comme un journal quotidien
l'indéniable attrait de,l'information in-
tensive- Si, donc on la conserve c'est,
qu'on J'aime, et qu'on ne déleste pas
celui (jui la dirige.
C'est pour ces -amis, inconnus que
je publie cette."'lettre .malgré son ca-
ractère fout personnel.
Monsieur et Ami,
Si vous pouviez disposer d'un instant,
je vous serais reconnaissant de bien vou-
loir venir visiter, à la « Glorielte », rue
Auguste-Hardy, Jardin d'Essai, près la
porte qui s'ouvre sur le 'boulevard Thiers,
une petite collection artistique qui y est
exposée.
Cette collection qui comprend, avec
des toiles des meilleurs peintres algé-
riens, des tableaux de deux grands pein-
tres de la Métropole : Dagnan-Iîouveret
et Courtois ; d'autres de peintres très ré-
putés : Lafon, Léandre, Stetl'in, Cauchois,
Wolflnger et quelques objets d'art, je me
vois obligé de la mettre en vente.
Après de longues années de labeur, la
vcillcs.se est pour moi venue, aggravée
d'une pénible infirmité (hémiplégie du
côté droit) el 'tne rendant le repos né-
cessaire.
Ce repos, je ne puis l'espérer complet;
il devrait ttre pourtant, si je m'étais
préoccupé de rendre mon labeur lucratif,
sinon la récompense, du moins la con-
séquence logique de dix années de pro-
fessorat el de trente-cinq ans de journa-
lisme ininterrompu.
Mais, si je n'ose y. prétendre dans sa;
plénitude, je puis au; moins: arranger inon
existence de façon ià ctrc.-ir.oins surmené
que je l'ai été jusqu'à ce jour et quelques
'.'circonstances favorables, m'en donnent
la possibilité.
.T'ai eu la bonne fortune de trouver,
pour la direction des--Annales, un assor
cié tel que je pouvais le désirer. Cet as-
socié que je présenterai très prochaine-
ment à «mes lecteurs,, a la jeunesse que je
n'ai plais, il est d'une-honorabilité" par-
faite ■■et possède un incontestable talent
d'écrivain. C'est un professionnel du
journalisme et il dirige-avec compétence
et autorité, un journal quotidien.
tl va venir prochainement s'installer
avec sa famille, à la Glorielte, où il pour-
suivra pour la direction, la. rédaction l't
l'administration des Annales,, la lâche que
j'accomplis moi-même "depuis si long-
r" temps.
Quant à moi, je vais me retirer dans
nu petit village au bord de la mer, Aïn-
Ta^a, où ie compte des amis et quelques
intérêts et d'où j'enverrais aux Annales
ma collaboration régulière.
Mais pour cela, il est indispensable que
jp me crée des ressources, afin de com-
penser celles que je vais perdre en pre-
nant un associé. Alors, je 'me suis résiU
gné à une vente discrète, intime,
cours de nombreuses années. Ce sont de
chers souvenirs; la,plupart me viennent
d'amis éprouvés; lontemps ils égayèrent
mon logis et atténuèrent d'un peu de poé-
sie et d'art, l'âpreté de ma vie de jour-
naliste de combat, de combat pour des
idées, donc sans récompense, car mes
amis le savent, jamais le butin, n'accom-
pagna les victoires qui en furent parfois
l'épilogue.
Ces souvenirs j'aurais voulu les con-
server, mais ils sont un luxe que désor-
mais je ne peux plus me permettre. Ils ne
figureront pas dans une exposition pu-
blique, ils resteront à la Gloriettc, du
jeudi 17 mai, au dimanche 27 mai, de
!1 heures à II heures du matin et de
3 heures à ô heures du soir.
Les prix qui accompagnent dans le ca-
talogue çi-joint : tableaux, dessins, aqua-
relles, objets,.d'arts,, etc., ont été établis
aussi modérés que possible, souvent, sur
l'indication des artistes qui des ont si-
gnés.
Si vous voulez-bien, Monsieur-, m'iïono-
rer de la visite que je sollicite de votre
obligeance et s'il en résulte une acquisi-
tion si minime soit-elle, je vous en ex-
prime mes remerciements, en même temps
que je vous prie d'agréer nies, salutations
les plus distinguées .
Ernest MALLEBAY.
D'après celle lettre el les quelques li-
anes qui la précèdent, il est entendu que
la petite exposition orr/aniséc dans les
bureaux,-des-. Annales Africaines, -est ou-
verte, non seulement aux personnes qui
ont reçu une invitation de M. Mallebauy
mais aussi à celles qui, n'ayant, pus été
invitées spécialement, sont néanmoins en
communion d'idées ou de sentiment avec
lui. .' »
Algérie : 50 Cet)tin]es
il Mai 1923
A QUELQUES AMIS
Longtemps j'ai hésité à publier la
Ici Ire que l'on trouvera ci-après, elle
n'était, en effet, destinée qu'à un pe-
lil groupe d'amis, anciens el éprouvés.
Mais après l'avoir envoyée à chacun
d'eux, je nie suis avisé que je pour-
rais en avoir oublié quelques-uns; el
puis j'en ai peul'-êlre d'au 1res que je
ne connais'pas.
C'csl en effet le bon eôlé de noire
-ingrate profession, qui en compte hé-
las tant de' mauvais, de 'faire naître
parfois chez un lecteur fidèle un brin
•de sympathie ; elle ne sera peut-êlrc
jamais connue de celui qui en es) l'ob-
jet, niais elle existe tout -de même.
Combien de fois ne m'es!-il pas ar
rivé, en wagon, au café, dans une réu-
nion quelconque, de me trouver subi-
tement en présence cl'-une personne que
je n'avais jamais vue cl de l'entendre
me dire, quand nous étions présentés
l'un à l'autre par un ami commun :
—- Ah ! Monsieur Mallebay. vous ne
me connaissez pas, mais moi je vous .
connais depuis longtemps; il y a. en
effet, vingt ans et plus .que je vous lis.
El du ton dont c'était dit. j;e pouvais
supposer--que celui epi me parlait ain-
si n'était, pas mon ennemi.
S'il l'avait été n'àurait-il pas depuis
longtemps abandonné une revue qui
n'a. pas, comme un journal quotidien
l'indéniable attrait de,l'information in-
tensive- Si, donc on la conserve c'est,
qu'on J'aime, et qu'on ne déleste pas
celui (jui la dirige.
C'est pour ces -amis, inconnus que
je publie cette."'lettre .malgré son ca-
ractère fout personnel.
Monsieur et Ami,
Si vous pouviez disposer d'un instant,
je vous serais reconnaissant de bien vou-
loir venir visiter, à la « Glorielte », rue
Auguste-Hardy, Jardin d'Essai, près la
porte qui s'ouvre sur le 'boulevard Thiers,
une petite collection artistique qui y est
exposée.
Cette collection qui comprend, avec
des toiles des meilleurs peintres algé-
riens, des tableaux de deux grands pein-
tres de la Métropole : Dagnan-Iîouveret
et Courtois ; d'autres de peintres très ré-
putés : Lafon, Léandre, Stetl'in, Cauchois,
Wolflnger et quelques objets d'art, je me
vois obligé de la mettre en vente.
Après de longues années de labeur, la
vcillcs.se est pour moi venue, aggravée
d'une pénible infirmité (hémiplégie du
côté droit) el 'tne rendant le repos né-
cessaire.
Ce repos, je ne puis l'espérer complet;
il devrait ttre pourtant, si je m'étais
préoccupé de rendre mon labeur lucratif,
sinon la récompense, du moins la con-
séquence logique de dix années de pro-
fessorat el de trente-cinq ans de journa-
lisme ininterrompu.
Mais, si je n'ose y. prétendre dans sa;
plénitude, je puis au; moins: arranger inon
existence de façon ià ctrc.-ir.oins surmené
que je l'ai été jusqu'à ce jour et quelques
'.'circonstances favorables, m'en donnent
la possibilité.
.T'ai eu la bonne fortune de trouver,
pour la direction des--Annales, un assor
cié tel que je pouvais le désirer. Cet as-
socié que je présenterai très prochaine-
ment à «mes lecteurs,, a la jeunesse que je
n'ai plais, il est d'une-honorabilité" par-
faite ■■et possède un incontestable talent
d'écrivain. C'est un professionnel du
journalisme et il dirige-avec compétence
et autorité, un journal quotidien.
tl va venir prochainement s'installer
avec sa famille, à la Glorielte, où il pour-
suivra pour la direction, la. rédaction l't
l'administration des Annales,, la lâche que
j'accomplis moi-même "depuis si long-
r" temps.
Quant à moi, je vais me retirer dans
nu petit village au bord de la mer, Aïn-
Ta^a, où ie compte des amis et quelques
intérêts et d'où j'enverrais aux Annales
ma collaboration régulière.
Mais pour cela, il est indispensable que
jp me crée des ressources, afin de com-
penser celles que je vais perdre en pre-
nant un associé. Alors, je 'me suis résiU
gné à une vente discrète, intime,
cours de nombreuses années. Ce sont de
chers souvenirs; la,plupart me viennent
d'amis éprouvés; lontemps ils égayèrent
mon logis et atténuèrent d'un peu de poé-
sie et d'art, l'âpreté de ma vie de jour-
naliste de combat, de combat pour des
idées, donc sans récompense, car mes
amis le savent, jamais le butin, n'accom-
pagna les victoires qui en furent parfois
l'épilogue.
Ces souvenirs j'aurais voulu les con-
server, mais ils sont un luxe que désor-
mais je ne peux plus me permettre. Ils ne
figureront pas dans une exposition pu-
blique, ils resteront à la Gloriettc, du
jeudi 17 mai, au dimanche 27 mai, de
!1 heures à II heures du matin et de
3 heures à ô heures du soir.
Les prix qui accompagnent dans le ca-
talogue çi-joint : tableaux, dessins, aqua-
relles, objets,.d'arts,, etc., ont été établis
aussi modérés que possible, souvent, sur
l'indication des artistes qui des ont si-
gnés.
Si vous voulez-bien, Monsieur-, m'iïono-
rer de la visite que je sollicite de votre
obligeance et s'il en résulte une acquisi-
tion si minime soit-elle, je vous en ex-
prime mes remerciements, en même temps
que je vous prie d'agréer nies, salutations
les plus distinguées .
Ernest MALLEBAY.
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verte, non seulement aux personnes qui
ont reçu une invitation de M. Mallebauy
mais aussi à celles qui, n'ayant, pus été
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lui. .' »
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