Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-03-01
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1911 01 mars 1911
Description : 1911/03/01 (Numéro 9864). 1911/03/01 (Numéro 9864).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
4
SB LE MATIN
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
It'ABTOGWTE
lui, en pantoufles et
en bras de chemise, il
son ouvrage.
A l'extérieur, il est
commis aux écritures
dans une maison du
res, et, d'un seul bond,
il se plonge jusqu'au cou dans ses gros
livres à coins de cuivre. A sept heures du
soir, il est encore.
Les onze heures de travail des « coups
de feu » ne l'effrayent pas plus que les neuf
treures de la saison ordinaire.
Il ne demande rien ce qu'il redoute
même, c'est qu'un jour on n'écoute les re-
vendications de ses confrères des autres
maisons qui se réunissent pour palabrer et
qui vitupèrent le patron..
Chaque fois qu'on l'entreprend sur la
journée de huit heures, il dit
Vous avez raison. Il nous la faut, à
tous, indistinctement. Ainsi moi, je l'ai
obtenue. J'arrive entre dix et onze et je
pars entre six et sept à ma convenance.
Ça n'est donc pas pour moi que je réclame.
Il ne dit point qu'il arrive à dix heures
"une minute et qu'il part à six heures cin-
quante-neuf, fichtre
A sa caisse, derrière son grillage, il a
l'air d'un dogue hargneux, et cependant
il est doux comme un mouton.
Jamais il ne peste, jamais il ne jure, ja-
mais il n'élève la voix. Il savoure sa tran-
quillité en connaisseur.
II n'y a pas de breuvage auquel on ne
s'accoutume après vingt ans de consom-
fout le monde l'aime.
A sept heures moins le quart, les petits
cmployés, les apprentis et les porteurs lui
jettent en passant
Bonsoir, m'sieu Louis j
'II répond à tous, individuellement, mé-
thodiquement, et quand il a rangé ses
crayons, qu'il a proprement arraché la plu-
me de son gros porte-plume de liège, que
.$on bureau est net et que ses tiroirs sont
termes, à son tour il souhaite le bonsoir aux
.principaux et à ses deux patrons.
Rue Montmartre il s'arrête, regarde en
arrière, s'assure qu'on ne l'observe pas, et
il 'un œil habitué, scrute les petites voitures
-des marchands des quatre-saisons.
Il fait ses achats, très vite, en vieux
heau qui a fait des pertes d'argent et qui
a réduit son domestique puis il se sauve,
les paquets aux doigts, vers la rue des
Martyrs où sa nichée l'attend.
Huit heures moins le quart
C'est l'accueil..
Non, ma bonne amie sept heures et
demie. J'ai regardé sur le boulevard.
Huit heures moins le quart
M. Louis ne dit plus rien.
J'l y a longtemps qu'il a perdu l'habitude
d'avoir raison.
Le couvert est dressé, on se met à table
-t M. Louis, en pantoufles et;en bras de
chemise, commence à se rendre utile.
Il attache la serviette au cou de ses en-
fants, coupe le pain, enlève les plats et les
assiettes le repas fini; il lave la vaisselle,
donne un coup de balai, essuie, époussete,
met de l'ordre, et tout le monde dort de-
puis longtemps quand il se couche.
• A six heures, le lendemain, un choc, im-
perceptible pour un autre, le tire du lit.
M court à la porte, décroche la boîte au
lait qui se balance encore, entre dans la
cuisine, fait ses préparatifs pour le petit
déjeuner, e: dès que les casseroles chan-
tent, il commence sa toilette, sans quitter
la place pour surveiller le fourneau et
pour ne pas faire de bruit dans la cham-
̃ A sept heures, la soupe des enfants est
servie et le café au lait est prêt,
il, neuf heure, il range encore, brosse,
cire. il cire, le malheureux!
Mme Louis s'annonce
Encore du papier déchiré ? C'est toi,
Adèle,, qui as déchiré cc journal ?
Non, maman C'est papi.
Il ne bronche pas. Il est temps de par-
tir.
Vite, vite, il mange un bout de pain et
un bout de fromage, sur un coin de tablé
il boit un doigt de café.
Mais neuf heures et demie, ce n'est
plus le même.
Propre, sec et tout à fait l'aise, il
descend l'escalier, répond au bonjour du
concierge sur un ton qui n'engage pas à
faire la causetfe.
Et le voilà dans la rue des Martyrs, trans-
formé.
Il prend sa revanche. Il s'explique tout
seul, à gestes cassants
Sacré tonnerre Il ne manquerait
plus que ça, On se laisserait manger
la laine sur ne dos, alors ?. Ah non,
non Pas d'histoire Je suis le maître,
n'est-ce pas ? J'entends qu'on m'obéisse
sans répliquer, comme une machine, sacré
tonnerre Tais-toi Pas un mot
Ainsi monologuant, il se rend il son bu-
reau il ne veut pas de ces histoires il
entend qu'on lui obéisse sans discuter
c'est lui le maître, que diablé
Il va retrouver ses grands livres, ses ti-
roirs, sa cage dont le treillage enfantin le
fait prendre pour une bête fauve que l'âne
a rendue inoffensive. Il marche, tout gail-
lard, savourant sa demi-heure de comman-
dement
Tais-toi Pas un mot
Ah comme sa femme lile doux en ce
moment. dans son esprit 1
Gaston Chérau.
INDISCRETIONS. COMMUNIQUES
Théâtre Réiane. A une heure très précise,
répétition générale de l'Oiseau bleu.
L'accès de la salle sera rigoureusement in-
terdit après le lever du rideau, et les person-
nes en retard seront priées d'attendre; dans le
hall, la fin du tableau.
CE S OUI.
Odéon. A 8 h. 1/2, répétition générale de
Mire, pièce en trois actes, de Mme Dick-May
de Maud, pièce en un acte, de M. Lecomte du
Nouy, et de lrs Cour d'amour de Romattira, co-
médie en un acte, en vers, de M. Philibert de
Puyfontaine.
Un commencrira par Mère.
Lyrique-Municipal. La Juive (rentrée de
M. Granier).
Théâtre Shakespeare /salle Femina). A.
8 Il. 3ri; répétition général k, à bureaux ou-
verts, de Peines d'amour ̃perdues, de W. Sha-
kespeare, musique de scène de M. Paul Vidal.
Causerie de M. Camille de Sainte-Croix sur
«. Shakespeare galant ».
OPERA-COMIQUE. Demain, en matinée,
les Dragons de Villars, avec Mlle Tiphaine,
MM. de PoumayracCazeneuve et Mesmaecker.
VAUDEVILLE. Les représentations de la
Famille Benoiton. prendront fin le 12 mars.
Lundi 13, dans la journée, répétition des cou-
turières le soir, répétition générale, et mardi
14, première représentation du Tribun, comé-
die en trois actes, de M. Paul Bourget, dont les
rôles ont été distribués iL MM. L6rand, Joffre,
Jean Pàx, Baron fils, Maurice Luguet, Vertin,
Chanot, Cousin. Guilton, Mmes Terku Lyon
et Ellen Andrée. A ces artistes viendront s'a-
jouter, engagés spécialement roi Tribun,
Mnles Henriette Roggers, Grumbach, Marcelle
Thomerey, M. Henry Lamothe et M. Lucien
Guitry.
La Famille Benoiton n'aura donc plus que
douze repré^ontations le soir et deux matinées,
le dimanche 'i mars et le dimanche lî mars,
à deux heures et demie.
POItTE-SAINT-MARTlN. NI! Hertz et Co-
quelin annoncent pour dimanche prochain. 5
mars, la preiîiière matinée de l'Enfant de lia-
11'01(1', la pièce admirable de M. Henry Bataille,
ilui a remporté hier et avant-hier un véritable
trioniphe.
A la première représentation, il (j'est passé
un fait sans précédent dans les annales du
théâtre. Devant une salle archicornble, le ri-
deau s'est relevé dix-sept fois il la tin du der-
nier acte, au milieu d'une ovation enthousias-
te qui acclamait l'auteur et, ses meilleurs in-
torprètes, Mme Réjane, MM. Dumény, Jean Co-
quelin et André Brulé, qui a trouvé dans L'Eta-
faut de l'amour le plus beau rôle de sa car-
rière.
AMBIGU. On fait relàfolie, ce soir. Demain
scir, répétition générale du Roi Soleil, drame
en 5 actes et 7 tableaux, de -NI. Arthur Ber-
nède. Après-demain vendredi, première.
FOLIES-BERGERE
Les merveilleux Craggs et Willy Ferreros
dans la Revue ».
Le public d'un établissement de spectacles
est la plus formidable réunion de saints Tho-
mas qui se puisse imaginer il aime généra-
lement se rendr,é compte par lui-même de la
valeur d'un programme. Cependant, lorsque
des expériences, fréquemment renouvelées, lui
ont permis de s'assurer du bon goùt, du sens
averti, de l'intelligcntc initiative d'un direc-!
teur, il lui accorde sa confiance, sans restric-
tion.
Ainsi s'explique le succès triomphal qui, dès
le premier soir, accueillit l'apparition, dans la
Revue des Folies-Bergère, du prodigieux petit
Ainsi se justifie l'accueil enthousiaste que
reçurent, dès hier soir, les merveilleux Craggs,
dans leur pantomime militaire, qui constitue
dans la Revue des Folies-Bergère, ainsi re-
aouvcléc ct corsée au jour le jour, un tableau
d'une gaîté fantastique et d'une acrobatie ab-
sulument extraordinaire.
CI:: SOIR, salle Ei-ard, piv.ru ier concen. (Je musicuio de
chambre moderne français;, bous 1« patronage de
Mil. A. Durand et fils, avec le concours de MM.
Jacques Thibuuil, A. Oortot, R. Vines. Robort-Lor-
tat. et du qtiator Hayot-Andrê-Donayo.r-Salmcm.
Billets il la salle,.chez SIM. Durand, éditeurs, et
A. Dandelot.
Von: M licvue du ifoulin-Rouat! ci mourir. de
rire
Le ru;s toi possible
Dès quc vous disposerez d'un après-midi où d'une
soirée, le plus tôt possible, car les doux merveilleux
artistes ne resterout il que quelques jours, ne
manquez pas st vous voulez vraiment connaître
ce qui fait courir tout Paris d'aller à l 'American
Rlnk Saint-Didier, le rendez-vous de' toute la gen-
try parisienne, et par conséquent des jupes-culottes
fashionables Vous y verrez dans leurs exercices
stupéfiants les deux plus célèbres rinkeurs du
monde. Cliarlie fc'ranks et Baby Lilian, la petite
reine de la piste Il faut les voir
Concert siayoj.. Demain jeudi, en matinée à
prix r'édutts et en sairéc, deux dernières représen-
tations d'Une. Revue chez Mayol. Vendredi, pro-
gramme entièrement nouveau. Rentrée do Mayol
Je populaire chanteur après une tournée triom-
phale, revient ir son coquet établissement, a>-ec
toute une série de nouvelles créations diii bientôt
seront populaires. Rentrée de Marise Damia, partie
de concert par toute, ta troupe, et première repré-
Hannebert. La location est ouverte, inédit
BAL nu Mouun-Kouge.' O, soir, deuxième soirée
du concours ,de valses. Grand défilé cavalcade, avec
le concours des artistes du music-liall. Demain jeu-
di, bal. ̃d'entants, à 2 heures.
BA-TA-CI.A.N. Et ça? la meilleure revue. T. 930-12.
NOCveac-Oikque. Aujourd'hui mercredi, mati-
née. avec une série de numéros entièrement nou-
veaux et « les courses landaises ».
Palus db Vêtes nE Paris (8, rue aitx Ours). •– Ven-
dredi- 3 mars, huitième soirée (le vieilles chansons,
sons la direction du poète Edmond Teulet, avec le
concours du parfait diseur Larochello, de Mmes Ju-
lia Çiarnier, Dambreville, etc. Tous les jours, ciné-
ma-concert. Changement du spectacle toutes les se-
malnes. Le jeudi, matinée enfantine, 2 h. 1/6.
Allez Fotn le plus beau cinéma du monde,
Au Cinérama-Tliéâtre,
83, avenue de la Grande-Armée, 83.
Tous les jours, matinée et soirée.
A TRAVERS PARIS
Le vitriol imaginaire. -Hier matin, une
jeune femme se présentait l'air égaré à
la permanence de la Sûreté. Tout de suite
elle se jetait aux pieds d'un agent et écla-
tait en sanglots «Pitié pitié J'ai com-
mis un crime affreux'; Et que vais-je deve-
nir ? Qui peut me pardonner ?" On la re-
leva et un inspecteur l'interrogea. Avec une
volubilité de parole extraordinaire elle ra-
conta qu'elle venait de vitrioler son amant
sur les bords de la Seine. Fille donna son
nom, Julie Godard, vingt-trois ans, fille de
salle, demeurant 51, rue de la Goutte-d'Or.
Son amant Henri, vingt-neuf ans, rnécani-
cien, la trompait depuis un an, dépensant
tout son argent avec les femmes. Elle avait
longtemps supporté sa conduite, pardon-
nant, rar amour, chaque infidélité.
Mais un mensonge plus odieux que les
précédents avait fini par la révolter elle
avait acheté un Encan de vitriol à Mont-
rouge puis l'avait jeté il la tête de son amant,
taillis que celui-ci lui soupirait a l'oreille sa
fausse tendresse. Elle s'était vengée
On" la pria de préciser l'endroit où elle
se trouvait alors. Elle eut un. geste vague f
Près de la Seine! Par là-bas D'en-
quête en enquête on découvrit que le drame
s'était passé dans son imagination. A l'in-
frmerie du Dépôt.
Le suicide à la broche. Fatiguée des
ennuis quotidiens d'une vie de souffrances
et de désillusions, Mme Marie L. coutu-
rière, demeurant, en garni rue dé la Goutte-
d'Or, avait résolu dfe mettre fin à ses jours.
En son esprit défilèrent tous les moyens
mis a la disposition des pauvres créatures
humaines pour trancher le léger fil de leurs
jours.
Aucun ne lui plaisait. Tour tour elle re-
poussa le poison, la corde, le feu. etc. Mais
bien décidée cependant à en finir avec la
vie, elle imagina d'avaler hier, une lamé
de canif et une broche à laquelle elle tenait
beaucoup, un doux souvenir d'amour.
Hélas, ces sinistres espoirs devaient se
réaliser. Dans un état des plus graves Mme
L. a transportée à Lariboisiôre, et les
médecins gardent peu d'espoir de pouvoir
la débarrasser des objets qu'elle eut le grand
tort d'ingurgiter.
PETITS FAITS-DIVERS
La sanglante BAGARRE DE Gesnevilliers. IVin-
formation relative au meurtre du charretier
Benoît, tue à Gonuevilliers, au coursd'une ba-
garre entre ouvriers d'une usine d'automobiles
se poursuit. M. le juge d'instruction Roty a
entendu hier un grand nombre de témoins
grévistes et jaunes. Après toutes les dépo-
sitions il est tout aussi difficile qu'auparavant
de savoir avec certitude si les deux balles de
revolver qui ne sortirent point de l'arme de
Meunier furent tirées par les « renards n ou
leurs chasseurs.
Accidents m: ta nui:. Une auto est entrée en
collision avec un fiacre, avenue Hoche, hier
soir, à sept heures. Mlle Jeanne Maillet, vingt-
deux ans, £5, rue de Lévis, et M..Iules Ruben,
22. avenue Pasteur, aux Lilas, ont été griève-
ment blessés,
Rixes. A la sortie d'un bal, rue de Lappe.
Irène Jamot, vingt-trois ans, 4t rue Trous-
seau, a frappé de trois coups de couteau dans
le dos, sa rivale, Henriette Bjastotîer, vingt
et un ans, 9, rue des Maronites. La blessée a"
été transportée Saint-Antoine la meurtrière
a été envoyée au Dépôt.
Escroqueries et vols. Un adroit voleur
a dérobé avant-hie» soir, à M. Charlemont,
professeur de boxe, 24. rue des Martyrs, un
superbe bronze de Mercier, qui se trouvait
dans son bureau. M. Defert, commissaire de
police, a ouvert une enquête. Marthe La,
barque, seize ans, et Julie Derëde, quatorze
ans, sans domicile fixe, ayant entôlé, dans un
hôtel du boulevard de Bellevillo, M. Pierre
Ci. cinquante-trois uns, employé de eom-
Dans un hôtel du quartier Gaillon, un re-
présentant en soieries de Lyon, M. André Bru-
ni, soixante ans, a élé entôlé d'un lot de
douze écharp,es valant chacune 150 francs, par
Jeanne Barcèlot, seize ans, en garni, rue de
Bondy. Celle-ci et les deux complices, Henry,
dix-huit ans, machiniste, en garni, rue des
Messageries, et Paul C.asurelli, dit César
vingt-huit ans. rue de Bondy, qui avaient
vendu les écharpes, ont été envoyés au Dépôt.
Cambrioleurs. Deux malfaiteurs, Joseph
Belle. et Léon (iirand. dix-sept ans, opéraient
hier, 7, aveline de Ciichy. Le concierge les sur-
prit et les fit arrêter.
rani, vingt et un ans, .journalière, 28, rue du
Vert-Bois, poussée par la misère, se jette
de la berge du quai des Célestins dans la
Seine. Au péril de sa vie, Léon Punch, quinze
ans, élève à l'école de travail, 4 bis, rue des
Rosiers. la sauve d'une mort certaine. Le com-
missaire de police du quartier iL demandé au
préfet de police de décerner une médaille au
courageux sauveteur. Gaston Girard, wngt-
huit ans, qui hier soir s'était tiré deux balles
dans la tête. avait été transporté à Lariboi-
sière. Il y est mort aujourd'hui. Sous l'incul-
pation de vol, vagabondage spécial et pros-}
titution clandestine, le ménage Klein, passage
Brady, a été envoyé au Dépôt. Mme Marie
Herbau't, soixante ans, s'est jetée hier du pont
des Arts dans la Seine. Elie en a été retirée
saine et sauve l'aide d'un croc. Boulevard
Saint-Michel, hier soir, Mme Adam, rentière.
rue Denfert'Rocliereau, a été attaquée par un
individu qui, lui a arraché son réticule et s'est
enfui. Poursuivi pur des agents cyclistes, Au-
guste Lecomte, vingt ans. il été arrêté Une
perquisition opéilje Ù son domicile, rue du'
Cambodge, par M. Cossin, commissaire de po-
lice, a lait découvrir qu'il avait attiré chez lui
il v a quinze jours, une jeune fille -de Belle-
ville, et l'avait violentée, de complicité avec
trois apaches qui sont recherchés.
Dont acte. M. Marcel Cléret. 112, avenue
du- Mairie, 'nous prie de dire qu'il n'a rien de
commun avec M. Clérot. arrêté an cours des
incidents du Théâtre-Français,
FETES ET REUNÏONS D'AUJOUBD'HUI
française de l'enseignement ;\f. VivianU député
S h. 12, f, avenue Dniinna-nil.-Mieetirigr des inon-
dés du douzième arondissemi'nt.
TRIBUNAUX
Manifestants en correctionnelle.
Douze des manifestants du- Théâtre-Fran-
çais, arrêtés le 27 février, étaient cités hier,
sous les inculpations de violences ou d'ou-
trages aux agents, devant la neuvième
chambre correctionnelle.
Sur la demande de Il- Manouvrier et
Couprie, dix de ces affaires ont été ren-
voyées à.trois jours.
Les deux prévenus qui ont accepté d'être
jugés sur-le-champ sont M. Arbelot, em-
ployé de commerce, et l'amie de celui-ci,
Mlle Godin. Tous deux sont âgés de vingt
ans.
A M, Arbelot, la prévention repro^ie d'a-
voir traité les agents de brutes u et de
« lâches et d'avoir frappé un gardien de
la paix. Mlle Godin, elle, n'est inculpée que
d'avoir appelé les agents « lâches » et « as-
sassins •
M0 Romanet du Caillaud présente la dé-
fense des deux inculpés. Tout d'abord Me du
Caillaud parle des incidents du Théâtre
Français. Alors M. Ausset, l'interrompant
Maître, dit-il, il est fort tard. Les jour-
naux sont pleins de ces récits. Laissez M.
Bernstein tranquille.
La plaidoirie de Me Romanet du Caillaud
achevée sans autres incidents, M. le subs-
titut Granié prend la parole en ces termes
Sur la désertion et la lettre à M. Gohier, il
n'est pas deux opinions possibles. Mais que
cela puisse légitimer les désordres persistants,
les violences et les outrages à agents, non
Là encore, il ne saurait y avoir divergence.
Pour le rétablissement de l'ordre, c'est au
code de jouer son rôle.
Le tribunal condamne, pour violences et
outrages, M. Arbelot à six jours de prison,
et Mlle Godin, pour outrages agents, à
50 francs d'amende.
M. Maurice Pujo, inculpé de violences et
voies de fait voit, sur sa demande, son af-
faire renvoyée a trois jours.
Avant de se retirer M. Maurice Pujo s'é-
crin
Oh m'a mis les menottes pour m'extraire
du Dépôt Je le dis afin que la chose soit
publique. Je signale ce fait illégal aux mem-
bres de la presse. On m'a mis les menottes et
bn les a serrées On traite les condamnés
politiques comme des apaches!
Un'léger brouhaha se produit. Puis l'au-
dience est levée, après refus par le tribunal
de mise en liberté de l'un des prévenus qui,
par l'organe de M" Manouvrier, avait pré-
senté une requête à cette fin.
Le prévenu B N P.
A une époque où le signe abréviatif est
roi et. où les mots « Confédération générale
du travail » et Postes, Télégraphes et Té-
léphones » s'écrivent et se prononcent
C. G. T. et P. T. 'P., un inculpé devait fa-
talement se présenter en police correction-
nelle, et il, la question d'usage du président
« Comment vous appelez-vous », 'répondre
en ces termes
Je m'appelle B N P.
Le prévenu BNPa bien pour nom de fa-
mille B N P. Que signifient ces trois lettres ?
De quels mots sont-elles les abréviations ?
On ne sait. Mais BNP est le nom authen-
tique de l'inculpé.
Pour vagabondage. la. dixième chambre
correctionnelle a, hier, sur réquisitoire de
M. le substitut René Tortat, infligé à l'énig-
matique BNP déjà douze fois condam-
né six mois d'emprisonnement.
La faction de Me Busson-Billault.
On connaît l'anecdote, plus fameuse qu'au-
thentique, de Napoléon montant la faction
d'un soldat endormi.
M. le bâtonnier Busson-Billault a joué hier
le rôle que l'on prête à l'empereur Napo-
léon Ier.
Un avocat stagiaire, chargé d'une affaire
d'assistance judiciaire, se trouvant dans
l'impossibilité de se rendre la première
chambre de la cour présidée par M. Emile
Forichon, M. le bâtonnier Busson-Billault
s'est présenté à sa place, et au pied levé,
si l'on peut s'exprimer aussi irrévérencieu-
sement," a, avec éloquence, plaidé l'affaire
une affaire de désaveu de paternité.
M. le sénateur premier président Emile
Forichon a, au nom de la cour, exprimé à
Mc Bussoh-Bilîault tous ses" remerciements
pour l'acte de délicate confraternité qu'il
venait d'accomplir avec sa courtoise sim-
plicité coutumière..
La cour rendra son arrêt a huitaine.
Le testament de Mme Dumont.
On sait que Mme Dumont, veuve de M.
Morin. directeur du Bon Marché, a institrié
comme légataires universels M. Orsier,
masseur, et M. Joseph Ménard, à chacun
desquels elle a fait en outre un legs particu-
lier de 500,000 francs.
Les héritiers naturels de Mme Dumont,
M. et Mlle Morin, neveu et nièce de la de
cuius, demandent la nullité, pour cause de
captation, du testament qui a institué MM.
Orsier et Ménard légataires universels.
L'affaire est venue hier devant la pre-
mière chambre supplémentaire du tribunal
de.la Seine, où M" Raymond Poincaré s'est j
présenté pour M. et Mllé Morin.
A huitaine, Ma Poincaré achèvera sa plai-
doirie, et Mos Maurice Bernard et Du Buit
plaideront pour MM. Orsier et Ménard.
M. le substitut Mornet donnera ses ';on-
c'usions dans l'affaire.
Nouvelles judiciaires.
L'affaire du drame de Saint-Ouen s'est ter-
minée hier à la cour d'assises delà Seine.
Après le réquisitoire de M. l'avocat général
Peyssonié, M" Joseph Dcnais a présenté la dé-
fense de M. Antoine Penbreuil qui a été ac-
quitté.
La mère et les trois enfants de Mmes Frô-
meaux, la victime de M. Peobreuil, qu'assis-
tait M° Henri-Koberf, ont obtenu une somme
totale de S,000 francs de dommages-intérêts.
VIE MONDAINE
INFORMATIONS ET COMMUA IQUtS
DEUIL
On annonce la "mort ile M.. André Aucoc,
orfèvre-joaillier, chevalier de la Légion d'hon-
neur. Ses obsèques seront célébrées demain 3
mars, à 10 heures, à la Madeleine. L'inhuma-
tion aura lieu au cimetière du Père-Lachaise.
Une idée de femme par jour
̃HOlSCtÈTIONS COMMUNIQUÉS
CRÉATION REDFÎiRK
Il n'y a rien
de surprenant
te qu'une toi-
lette, faite de
précieux tissus,
belle. Il est plus
rare qu'une robe
très simple, salis
ornements, soit
remarquée de e
tous. C'est pour-
quoi j'ai tenu à
vous apporter ce
̃modèle gracieux
il. juvénile, cto-
̃ i/ue sur Mlle
à à la -pre-
litière de l'En-
fant de l'amour.
En lainage rayé,
gris c lai r, il
coin-porte un joli
boléro et une
jupe d'une forme
inédite. Le de-
vant se monte
sur le blouson
de voile ninon
rose azalée, par
une sorte de pa-
pillon de même
tissu nue e la a
^-jupe. Le dos
comporte un
large pli plat
t/ui se commue, sur la uiouse, en oaveiie ac
tablier. Un ourlet de voile ninon blanc, lui-
même bordé de rase', termine la inanche courte.
JAVOTTE.
Coquette. N'employez aucune aufre pou-
dre de riz que le Duvet de Ninon. Ce fut celle
de la célèbre Ninon de I.enclos elle commu-
nique à l'épidcrme une blancheur diaphane,
elle est invisible et trè» adhécentc et ne o pla-
que » pa->, comme la plupart des poudres elle
existe. eu quatre: nuanccs, blanche, rosée, na-
turelle et racho]. Prix-3 tr. ï5, franco 4 fr. 25.
Parfumerie Ninon; 3!, rue du 4-Septem'bro.
Conseil d'un ami.
Le vrai linge biauchi et amidonné revient
moins cher que le linge factice. Vécifiez.
1 ACADEMIE DE MEDECINE.
L'Académie de médecine ¡¡ voté hier les con-
clusions du rapport de M. Vincent sur la vac-
cination antiiijphique.
Voici le texte qui a été déflnitivpment
adolaté
II u a Heajle recommander l'emploi fqeulta-
tif de la vaccination antity^hioue comme
mou en rationnel et, -pratique' rfe" .diminuer,
et la gravite :1a lu fièvre, typhoïde.
.Cette recommandation s'adresse à tous ceux'
que leur profession, leurs conditions usuelles
ou accidentelles d'alimentation ou d'habitat,
leurs rapports quotidiens ou- fréquents avec
des malades ou des porteurs de germes expo-
sent à la contagion directe ou indirecte par
i'i bacille de la fièvre typhoïde.
Ces conclusions 'ont été adoptées à muin
levée, après que l'Académie, eut .repoussé, par
30 voix contre 7, une motion d'ajournement
proposée par M. Delorme..
M. Kcrmorgrant présente un rapport sur la
lutte contre la variole aux colonies. Il en résulte
que des progrès rôeîs Sont constatés à cet égard,
notammont en Indo-Chine.
ENTORSES ET CONTUSIONS
On sait que les entorses et les contusions
se produisent très fréquemment et que, si
en les néglige, elles peuvent faire terrible-
ment souffrir. On devrait frictionner immé-
diatement les panties douloureuses avec du
Baume Oméga, le célèbre liniment de fa-
mille. Les substances qui entrent dans la
composition du Baume Oméga auront vite
fait de calmer la douleur, tandis que la fric-
tion activera la circulation du sang et résou-
dra l'enflure et l'inflammation. Le meilleur
remède connu contre le rhumatisme et le
lumbago est le salicylate de inéthyle-, ingrè- j
client qui se trouve également dans le Baume
Oméga; aussi ce baume devrait-il être em-
ployé par tous ceux qui souffrent de ces
affections douloureuses. Il donne aussi d'ex-
cellents résultats dans les cas de mau'x de
gorge et de rhumes de poitrine. Quand vous
souffrirez de douleurs soit dans les tissus,
les muscles ou les articulations, n'hésitez
tas a vous procurer un flacon d'essai de
Beaume Oméga pour 50 c.Toutes pharmacies
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renseignements gratuits. Reconnaissances
Après le repos de la nuit
la premier désir que l'on éprouve en se
levant est de se rincer la bouche. Souve-
nez-vous que pour cela rien n'est au-des-
sus de l'eau dentifrice Odol elle rafraî-
chit et son emploi procure un véritable
plaisir, tout en faisant de la toiletté un
moment agréable et réjouissant. Essaye/,
et jugez.
COMME DES PERLES
La Palme (Aude), 1er janvier 1905.
Monsieur Veuillez m'envoyer une boite
de'Dentol j'en userai toute ma vie mes
dents sont devenues comme des perles Ws
contente.Expédiez bientôt Sigiaé Jeanne X.»
Goutte de nalire vue au microscope. Innombrables microbes
Le Dentol les tne tous et purifie complètement 3» bouche.
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bes de la bouche il ernpAché aussi et guérit
sûrement Ja carie des dents, les inflamma-
tions des gencives et de la gorge. En peu de
jours, il donne aux dents une blancheur
éclatante et détruit le tartre.
Il laisse dans la bouche une sensation dé
fraîcheur délicieuse et persistante. Son. ac-
tion antiseptique contre les microbes' se
prolonge dans la bouche au moins 24 heures.
Mis pur sur du colon, il calme instantané-
ment les rages de dents les plus violentés.'
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FEUILLETON DU « MATIN
DIT ltr MABS 1911
JUSQU'AU COTE
?AR
JULES DE GASTYNE
PREMIERE PARTIE j
Père et fils
Won "•̃ mari (suite)
Oui, madame. On vient de le dire chez
Ja concierge.
Et pourquoi aurait-il été arrêté ?
Une chose horrible Je ne sais pas si
.est vrai, il aurait empoisonné quelqu'un.
Hélène jeta un cri.
Mon mari!
Oui., madame:
Mais c'est faux
C'est ce que j'ai dit. Mais on affirme
que c'est vrai.
C'est faux cest faux cribla mal-
heureuse femme se débattant instinctive-
ment contre une pareille accusation bien
faite pour lui porter le dernier coup, si ello
avait quelque fondement
Elle n'y cio^jit pas, du reste, ou plutôt
'11* s'efforçait de n'y pas croire, car ella
H if iumdii"up qn el'e pmnjit s'attendre
à tout in< ir.t iiaut de la part de son mari.
Jslle demanda:
Qui .(Uiaii empoisonne'
M Va, me
1 e maii
|
<ï< Ui 'li, 1( ui^ mi ̃•.
En entendant ces paroles rendant vrai-
semblable l'affreuse nouvelle, Hélène s'a.l j'
faissa comme si ses jambes eussent été
coupées sons elle en murmurant
C'est le dernier coup
Et elle devint si livide que Françoise se
précipita pour la soutenir, en criant
Madame madame
Mais déjà Hélène s'était ressaisie. Elle
murmura
Ma malheureuse enfant
Oui, dit Françoise, c'est bien malheu-
reux pour cette pauvre petite d'avoir son
père en prison. j
Ces mots- rappelèrent à elle-même M .-ne
Latour.
mestique que son mari fut capable de com-
mettre un crime.
Et elle dit
croire que ce soit vrai. Je vais aller m'ii-
former. Donnez-moi ce qu'il faut pour m'ha-
biller.
Oui, madame.
Vous veillerez sur Claudine.
Madame peut être tranquille.
La bonne passa dans une autre pièce, et
quand elle fut partie, Mme Latour, qui s'é-
tait efforcée devant, elle de faire bonne con-
t naïve, ie laissa aller à toute sa détresse,
à tout son désespoir
E1U ne doutait plus EUe comprenait tont
maintenant l'effroyable complot dont elle
avait été victime, la comédie du flagiant
délit libérant par son divorce son mari,
dont la maîtresse s'était de son côté i»n-
due libre par un crime; et ''Ile rendait plus
monstrueuse encore l'atroce machination
ourdie contre •'•Ile Elle sc demandait pour-
nrdi i llf avait i n ejaimiee. tlle pourquoi
eUe naquit pas etc i u comme t'infortune
îiicin Et elle si disait que i elii eut mieux
valu, qu'elle aurait au moins cessé desouf-
,rir Mais que) misérable que son mari! Et
les autre. la femme et i cuu). ses compli-
ces! L* ait il ^u&sibl" d'imaginer paieill
horreurs, et que cela se fut abattu sur elle
et sa malheureuse enfant. qu'elles aient été
broyées dans cet engrenage d'infamies ?
Quel mépris et quelle haine elle ressentait
pour cet homme qu'elle avait aimé .\h
si elle n'avait pas eu sa fille, comme elle
serait allée elle-même applaudir son cita-
timenf
Mais elle avait son enfant, quête crime
du père déshonorait, a qui il allait faire une
vie de honte et de martyre.
Et cela surtout la faisait, souffrir, affreuse-
ment suûffrir, souffrir à tel point qu'elle vou-
lait se faire des illusions encore, et dire que
ce n'était pas vrai. Mais si c'était vrai, elle
n avait pius qu'à mourir, et sa pelite Clau-
dine avec elle,
Françoise rentrait avec des vêtements sur
se& bras.
Elle les posa sur une chaise.
Madame va s'informer ̃'
Oui. t
Je n'y puis croire, Françoise.
Ni moi non plus, madame. Je n'ai ja-
mais eu à me plaindre de monsieur.
Hélène eut un geste pouj faire taire la ser-
vante, dont le verbiage traçait. 'j
Elle venait de passer sa robe.
Aidez-moi
La domestique alla amodie! le corsage j
Jt sa ina'tte-L
Vite.
Fi?n^^d!s précisément pau f qu elle se hAtait, elle
se montrait maladroite.
Hélène énervée la renvoya.
\l!r/ me rherchi'i mon chapeau
OU!. madame.
J lii> disparut.
li "it il' ( ii -un | i sp dit Ht
Lllo eut un cil d d' e-|Htir
Mais (jn i ̃ donc fait au t ipi poui
''̃'r^ aussi éprouvée'
la put vf n
elle se regarda dans la gluee et ne put rete-
I nir un cri de stupeur et presque d'effroi. Eli
s'était fait peur à elle-même, tant sa figure
était décolorée -A ravagée.
Elle avait l'air d'une morte, mais d'une
morte qu'ont stigmatisée toutes les tortures
murâtes et physiques. üi
Ah mou Dieu, fil,-elle.
huis elle se hâta de- terminer sa toilette,
descendit, sauta dans une voiture et se fît
conduire chez son beau-père.
L'ancien procureur général Latour vit tout
de suite, à l'aspect du visage de sa belle-fine.
que celle-ci avait tout appris, et Hélène des
vina, en voyant la figure livide du magis-
ses yeux rongés par les larmes, qu'il
n'ignorait rien non plus et qu'on lui avait j
vit la- vérité.
lis se considérèrent, un instant en silence,
n'osant parler ni l'un ni l'autre et ne sa-
chant comment, exprimer ce qu'ils éprou-
\ment, tant celait terrible.
A la fin. Hélène, joignant les mains comme
pour une imploration, murmura avec un dé-
cliirement de la voix et de tout retre
Ainsi, c'est vrai
M. Latour tressaillit longuement, puis il
inclina tète et répondit
Tout est vrai
?\Ion est arrête
Mon fils est arrête
Et pour avoir empoisonne 4
Il est accusé d'avoir, de complicité avec
sa. mditie»se et un médecin de ses amis. em-
poisonné le mari de cette femme, son ri-
val.
Et pourquoi ? gémit la douloureuse
Pour- satisfaire son ambition, ses vi-
Pendant des mois et des mois, les
journaux vont être pleins de son nom, du
nom que je porte, de celui que porte nia
lille
Du mien dit < magistrat.
Et ce n- -m sera tf.h»
de l'auteur du crime le plus bas, le plus
lâche qu'il y ait l'empoisonnement Ah
il vaudrait mieux mourir tout de 'suite
,le ne suis pas mort, dit le magistrat.
Vous êtes un homme
,1e suis* son père.
Oui, mais pensez que ma Claudine va
vivre avec un nom déshonoré Non, non,
çt> n'est pas possible Je ne survivrai pas
à cette honte. Il faut que je meure
La malheureuse, prise d'une crise de
larmes et de sanglots, se débattaït dans un
affolement indicible.
Et votre nlle fit M. Latour.*
Elle mourra avec moi. Je l'entraine-
rai dans la mort.
Vous n'en avez pas le droit. Il faut
qu'elle vive sa vie.
Ali s'écria la malheureuse rnere, je
l'aurais défendue, sa vie, au prix même j
de la mienne: si j'avais pu lui faire
tence heureuse à laquelle elle a droit. J'é- j
fais si consente et si fière de ta voir gran-
dir près dd moi, dans l'admiration et
l'estime de tous. Mais ie ne puis lui offrir
maintenant que des jours de misère et de
honte. Oui, oui, il vaut mieux qu'elle
mesure, que nous mourions toutes les deux.
Vivre pendant qu'il passera en cour d'as-
sises, entendre sa condamnation, la lire
sur tous les joucnaui Non, non, cela ja-
mais Je n'en aurais pas la force.
La malheureuse se laissa tomber sur un
siège, sanglotante, les joues inondées de
larmes, et elle y demeura un long mo-
Puis eile gémît
Vous saviez tout cela, et vous ne me
l'avez pas dit
Jt pensais que vous seriez rnalheu-
reuse assez tôt, puis j'avais la tête per-
due. Si vous souffrez, croyez-vous que je
n'ai pas -souffert aussi, que je ne souffre
pas Hier, j'étais procureur génér»îv un
magistrat ëmment et estimé.
Hw ? fit Hélène.
Oui, hier. Aujourd'hui, je ne suis plus
rien. J'ai donné ma démission.
Votre démission a
Entre les mains du garde des sceau\.
Je ne suis plus procureur, je ne suis plus
magistrat. Je suis le père d'un criminel
Ah oui, s'écria Hélène, vous devez,
souffrir
-Plus que vous' -ne pouvez t'imaginer.
Si vous saviez quel calvaire je viens de
gravir C'est entre mes, mains que M. Mu-
riac, no connaissant lias il co moment,
l'assassin de son fils, est venu déposer mx.
plainte. J'ai moi-même chargé un jugi;
d'instruction dû faire une enquête, et.
quand ce magistrat, tout effaré dû ce qu'il
venait d'apprendre, vint me nommer la
coupable eu me demandant, s'il fallait don-
ner suite à l'affaire o| i'étoulïer, jugez ce
que je dus éprouver Ouel combat eftroya-
ble s'est livré en mon unie de père et de ma-
gis Irai.
Oui. d'il -Hélène, ce. dut être terrible.
̃ Au-dosous do luiit ce qu'on peut sup-
poser. J'aimais mon tits, malgré ses défail-
lances j'avais le souci, plus que qui que ai
fut, de mon honneur. J'étais orgueilleux de
ma situation. Elle était devenue ma fierté',
et pour ainsi dire, toute ma vie. Je n'ai pas
hésité Honneur, position, fils, j'ai tout sa-
criri'é pour faire mon devoir. Mais au prix
de quelle douleur, de quelles angoisses,
vous pouvez vous l'imaginer Quand je
suis entré chez le ministre, où l'on ne savait
.rien encore, pour lui porter ma démission,
j'étais entouré, par tous ceux qui étaient lu,
de référence et de respect, et quand je soi>
tis, ;inon malheur, étant connu.' tons 1,38 vi-
sages se détournaient de moi. Je n'étais
plus qu'un objet de mépris et ds, dégoût. Oit! -1
oui, j'ai .souffert en cette matinée cruelle1,-
plus que personne peul-'Hre n'a -souffert, et
je vis. je vis pour vous cl pour votre enfant!
p suivre.)
SB LE MATIN
CONTES DES MILLE ET UN MATINS
It'ABTOGWTE
lui, en pantoufles et
en bras de chemise, il
son ouvrage.
A l'extérieur, il est
commis aux écritures
dans une maison du
res, et, d'un seul bond,
il se plonge jusqu'au cou dans ses gros
livres à coins de cuivre. A sept heures du
soir, il est encore.
Les onze heures de travail des « coups
de feu » ne l'effrayent pas plus que les neuf
treures de la saison ordinaire.
Il ne demande rien ce qu'il redoute
même, c'est qu'un jour on n'écoute les re-
vendications de ses confrères des autres
maisons qui se réunissent pour palabrer et
qui vitupèrent le patron..
Chaque fois qu'on l'entreprend sur la
journée de huit heures, il dit
Vous avez raison. Il nous la faut, à
tous, indistinctement. Ainsi moi, je l'ai
obtenue. J'arrive entre dix et onze et je
pars entre six et sept à ma convenance.
Ça n'est donc pas pour moi que je réclame.
Il ne dit point qu'il arrive à dix heures
"une minute et qu'il part à six heures cin-
quante-neuf, fichtre
A sa caisse, derrière son grillage, il a
l'air d'un dogue hargneux, et cependant
il est doux comme un mouton.
Jamais il ne peste, jamais il ne jure, ja-
mais il n'élève la voix. Il savoure sa tran-
quillité en connaisseur.
II n'y a pas de breuvage auquel on ne
s'accoutume après vingt ans de consom-
fout le monde l'aime.
A sept heures moins le quart, les petits
cmployés, les apprentis et les porteurs lui
jettent en passant
Bonsoir, m'sieu Louis j
'II répond à tous, individuellement, mé-
thodiquement, et quand il a rangé ses
crayons, qu'il a proprement arraché la plu-
me de son gros porte-plume de liège, que
.$on bureau est net et que ses tiroirs sont
termes, à son tour il souhaite le bonsoir aux
.principaux et à ses deux patrons.
Rue Montmartre il s'arrête, regarde en
arrière, s'assure qu'on ne l'observe pas, et
il 'un œil habitué, scrute les petites voitures
-des marchands des quatre-saisons.
Il fait ses achats, très vite, en vieux
heau qui a fait des pertes d'argent et qui
a réduit son domestique puis il se sauve,
les paquets aux doigts, vers la rue des
Martyrs où sa nichée l'attend.
Huit heures moins le quart
C'est l'accueil..
Non, ma bonne amie sept heures et
demie. J'ai regardé sur le boulevard.
Huit heures moins le quart
M. Louis ne dit plus rien.
J'l y a longtemps qu'il a perdu l'habitude
d'avoir raison.
Le couvert est dressé, on se met à table
-t M. Louis, en pantoufles et;en bras de
chemise, commence à se rendre utile.
Il attache la serviette au cou de ses en-
fants, coupe le pain, enlève les plats et les
assiettes le repas fini; il lave la vaisselle,
donne un coup de balai, essuie, époussete,
met de l'ordre, et tout le monde dort de-
puis longtemps quand il se couche.
• A six heures, le lendemain, un choc, im-
perceptible pour un autre, le tire du lit.
M court à la porte, décroche la boîte au
lait qui se balance encore, entre dans la
cuisine, fait ses préparatifs pour le petit
déjeuner, e: dès que les casseroles chan-
tent, il commence sa toilette, sans quitter
la place pour surveiller le fourneau et
pour ne pas faire de bruit dans la cham-
̃ A sept heures, la soupe des enfants est
servie et le café au lait est prêt,
il, neuf heure, il range encore, brosse,
cire. il cire, le malheureux!
Mme Louis s'annonce
Encore du papier déchiré ? C'est toi,
Adèle,, qui as déchiré cc journal ?
Non, maman C'est papi.
Il ne bronche pas. Il est temps de par-
tir.
Vite, vite, il mange un bout de pain et
un bout de fromage, sur un coin de tablé
il boit un doigt de café.
Mais neuf heures et demie, ce n'est
plus le même.
Propre, sec et tout à fait l'aise, il
descend l'escalier, répond au bonjour du
concierge sur un ton qui n'engage pas à
faire la causetfe.
Et le voilà dans la rue des Martyrs, trans-
formé.
Il prend sa revanche. Il s'explique tout
seul, à gestes cassants
Sacré tonnerre Il ne manquerait
plus que ça, On se laisserait manger
la laine sur ne dos, alors ?. Ah non,
non Pas d'histoire Je suis le maître,
n'est-ce pas ? J'entends qu'on m'obéisse
sans répliquer, comme une machine, sacré
tonnerre Tais-toi Pas un mot
Ainsi monologuant, il se rend il son bu-
reau il ne veut pas de ces histoires il
entend qu'on lui obéisse sans discuter
c'est lui le maître, que diablé
Il va retrouver ses grands livres, ses ti-
roirs, sa cage dont le treillage enfantin le
fait prendre pour une bête fauve que l'âne
a rendue inoffensive. Il marche, tout gail-
lard, savourant sa demi-heure de comman-
dement
Tais-toi Pas un mot
Ah comme sa femme lile doux en ce
moment. dans son esprit 1
Gaston Chérau.
INDISCRETIONS. COMMUNIQUES
Théâtre Réiane. A une heure très précise,
répétition générale de l'Oiseau bleu.
L'accès de la salle sera rigoureusement in-
terdit après le lever du rideau, et les person-
nes en retard seront priées d'attendre; dans le
hall, la fin du tableau.
CE S OUI.
Odéon. A 8 h. 1/2, répétition générale de
Mire, pièce en trois actes, de Mme Dick-May
de Maud, pièce en un acte, de M. Lecomte du
Nouy, et de lrs Cour d'amour de Romattira, co-
médie en un acte, en vers, de M. Philibert de
Puyfontaine.
Un commencrira par Mère.
Lyrique-Municipal. La Juive (rentrée de
M. Granier).
Théâtre Shakespeare /salle Femina). A.
8 Il. 3ri; répétition général k, à bureaux ou-
verts, de Peines d'amour ̃perdues, de W. Sha-
kespeare, musique de scène de M. Paul Vidal.
Causerie de M. Camille de Sainte-Croix sur
«. Shakespeare galant ».
OPERA-COMIQUE. Demain, en matinée,
les Dragons de Villars, avec Mlle Tiphaine,
MM. de PoumayracCazeneuve et Mesmaecker.
VAUDEVILLE. Les représentations de la
Famille Benoiton. prendront fin le 12 mars.
Lundi 13, dans la journée, répétition des cou-
turières le soir, répétition générale, et mardi
14, première représentation du Tribun, comé-
die en trois actes, de M. Paul Bourget, dont les
rôles ont été distribués iL MM. L6rand, Joffre,
Jean Pàx, Baron fils, Maurice Luguet, Vertin,
Chanot, Cousin. Guilton, Mmes Terku Lyon
et Ellen Andrée. A ces artistes viendront s'a-
jouter, engagés spécialement roi Tribun,
Mnles Henriette Roggers, Grumbach, Marcelle
Thomerey, M. Henry Lamothe et M. Lucien
Guitry.
La Famille Benoiton n'aura donc plus que
douze repré^ontations le soir et deux matinées,
le dimanche 'i mars et le dimanche lî mars,
à deux heures et demie.
POItTE-SAINT-MARTlN. NI! Hertz et Co-
quelin annoncent pour dimanche prochain. 5
mars, la preiîiière matinée de l'Enfant de lia-
11'01(1', la pièce admirable de M. Henry Bataille,
ilui a remporté hier et avant-hier un véritable
trioniphe.
A la première représentation, il (j'est passé
un fait sans précédent dans les annales du
théâtre. Devant une salle archicornble, le ri-
deau s'est relevé dix-sept fois il la tin du der-
nier acte, au milieu d'une ovation enthousias-
te qui acclamait l'auteur et, ses meilleurs in-
torprètes, Mme Réjane, MM. Dumény, Jean Co-
quelin et André Brulé, qui a trouvé dans L'Eta-
faut de l'amour le plus beau rôle de sa car-
rière.
AMBIGU. On fait relàfolie, ce soir. Demain
scir, répétition générale du Roi Soleil, drame
en 5 actes et 7 tableaux, de -NI. Arthur Ber-
nède. Après-demain vendredi, première.
FOLIES-BERGERE
Les merveilleux Craggs et Willy Ferreros
dans la Revue ».
Le public d'un établissement de spectacles
est la plus formidable réunion de saints Tho-
mas qui se puisse imaginer il aime généra-
lement se rendr,é compte par lui-même de la
valeur d'un programme. Cependant, lorsque
des expériences, fréquemment renouvelées, lui
ont permis de s'assurer du bon goùt, du sens
averti, de l'intelligcntc initiative d'un direc-!
teur, il lui accorde sa confiance, sans restric-
tion.
Ainsi s'explique le succès triomphal qui, dès
le premier soir, accueillit l'apparition, dans la
Revue des Folies-Bergère, du prodigieux petit
Ainsi se justifie l'accueil enthousiaste que
reçurent, dès hier soir, les merveilleux Craggs,
dans leur pantomime militaire, qui constitue
dans la Revue des Folies-Bergère, ainsi re-
aouvcléc ct corsée au jour le jour, un tableau
d'une gaîté fantastique et d'une acrobatie ab-
sulument extraordinaire.
CI:: SOIR, salle Ei-ard, piv.ru ier concen. (Je musicuio de
chambre moderne français;, bous 1« patronage de
Mil. A. Durand et fils, avec le concours de MM.
Jacques Thibuuil, A. Oortot, R. Vines. Robort-Lor-
tat. et du qtiator Hayot-Andrê-Donayo.r-Salmcm.
Billets il la salle,.chez SIM. Durand, éditeurs, et
A. Dandelot.
Von: M licvue du ifoulin-Rouat! ci mourir. de
rire
Le ru;s toi possible
Dès quc vous disposerez d'un après-midi où d'une
soirée, le plus tôt possible, car les doux merveilleux
artistes ne resterout il que quelques jours, ne
manquez pas st vous voulez vraiment connaître
ce qui fait courir tout Paris d'aller à l 'American
Rlnk Saint-Didier, le rendez-vous de' toute la gen-
try parisienne, et par conséquent des jupes-culottes
fashionables Vous y verrez dans leurs exercices
stupéfiants les deux plus célèbres rinkeurs du
monde. Cliarlie fc'ranks et Baby Lilian, la petite
reine de la piste Il faut les voir
Concert siayoj.. Demain jeudi, en matinée à
prix r'édutts et en sairéc, deux dernières représen-
tations d'Une. Revue chez Mayol. Vendredi, pro-
gramme entièrement nouveau. Rentrée do Mayol
Je populaire chanteur après une tournée triom-
phale, revient ir son coquet établissement, a>-ec
toute une série de nouvelles créations diii bientôt
seront populaires. Rentrée de Marise Damia, partie
de concert par toute, ta troupe, et première repré-
Hannebert. La location est ouverte, inédit
BAL nu Mouun-Kouge.' O, soir, deuxième soirée
du concours ,de valses. Grand défilé cavalcade, avec
le concours des artistes du music-liall. Demain jeu-
di, bal. ̃d'entants, à 2 heures.
BA-TA-CI.A.N. Et ça? la meilleure revue. T. 930-12.
NOCveac-Oikque. Aujourd'hui mercredi, mati-
née. avec une série de numéros entièrement nou-
veaux et « les courses landaises ».
Palus db Vêtes nE Paris (8, rue aitx Ours). •– Ven-
dredi- 3 mars, huitième soirée (le vieilles chansons,
sons la direction du poète Edmond Teulet, avec le
concours du parfait diseur Larochello, de Mmes Ju-
lia Çiarnier, Dambreville, etc. Tous les jours, ciné-
ma-concert. Changement du spectacle toutes les se-
malnes. Le jeudi, matinée enfantine, 2 h. 1/6.
Allez Fotn le plus beau cinéma du monde,
Au Cinérama-Tliéâtre,
83, avenue de la Grande-Armée, 83.
Tous les jours, matinée et soirée.
A TRAVERS PARIS
Le vitriol imaginaire. -Hier matin, une
jeune femme se présentait l'air égaré à
la permanence de la Sûreté. Tout de suite
elle se jetait aux pieds d'un agent et écla-
tait en sanglots «Pitié pitié J'ai com-
mis un crime affreux'; Et que vais-je deve-
nir ? Qui peut me pardonner ?" On la re-
leva et un inspecteur l'interrogea. Avec une
volubilité de parole extraordinaire elle ra-
conta qu'elle venait de vitrioler son amant
sur les bords de la Seine. Fille donna son
nom, Julie Godard, vingt-trois ans, fille de
salle, demeurant 51, rue de la Goutte-d'Or.
Son amant Henri, vingt-neuf ans, rnécani-
cien, la trompait depuis un an, dépensant
tout son argent avec les femmes. Elle avait
longtemps supporté sa conduite, pardon-
nant, rar amour, chaque infidélité.
Mais un mensonge plus odieux que les
précédents avait fini par la révolter elle
avait acheté un Encan de vitriol à Mont-
rouge puis l'avait jeté il la tête de son amant,
taillis que celui-ci lui soupirait a l'oreille sa
fausse tendresse. Elle s'était vengée
On" la pria de préciser l'endroit où elle
se trouvait alors. Elle eut un. geste vague f
Près de la Seine! Par là-bas D'en-
quête en enquête on découvrit que le drame
s'était passé dans son imagination. A l'in-
frmerie du Dépôt.
Le suicide à la broche. Fatiguée des
ennuis quotidiens d'une vie de souffrances
et de désillusions, Mme Marie L. coutu-
rière, demeurant, en garni rue dé la Goutte-
d'Or, avait résolu dfe mettre fin à ses jours.
En son esprit défilèrent tous les moyens
mis a la disposition des pauvres créatures
humaines pour trancher le léger fil de leurs
jours.
Aucun ne lui plaisait. Tour tour elle re-
poussa le poison, la corde, le feu. etc. Mais
bien décidée cependant à en finir avec la
vie, elle imagina d'avaler hier, une lamé
de canif et une broche à laquelle elle tenait
beaucoup, un doux souvenir d'amour.
Hélas, ces sinistres espoirs devaient se
réaliser. Dans un état des plus graves Mme
L. a transportée à Lariboisiôre, et les
médecins gardent peu d'espoir de pouvoir
la débarrasser des objets qu'elle eut le grand
tort d'ingurgiter.
PETITS FAITS-DIVERS
La sanglante BAGARRE DE Gesnevilliers. IVin-
formation relative au meurtre du charretier
Benoît, tue à Gonuevilliers, au coursd'une ba-
garre entre ouvriers d'une usine d'automobiles
se poursuit. M. le juge d'instruction Roty a
entendu hier un grand nombre de témoins
grévistes et jaunes. Après toutes les dépo-
sitions il est tout aussi difficile qu'auparavant
de savoir avec certitude si les deux balles de
revolver qui ne sortirent point de l'arme de
Meunier furent tirées par les « renards n ou
leurs chasseurs.
Accidents m: ta nui:. Une auto est entrée en
collision avec un fiacre, avenue Hoche, hier
soir, à sept heures. Mlle Jeanne Maillet, vingt-
deux ans, £5, rue de Lévis, et M..Iules Ruben,
22. avenue Pasteur, aux Lilas, ont été griève-
ment blessés,
Rixes. A la sortie d'un bal, rue de Lappe.
Irène Jamot, vingt-trois ans, 4t rue Trous-
seau, a frappé de trois coups de couteau dans
le dos, sa rivale, Henriette Bjastotîer, vingt
et un ans, 9, rue des Maronites. La blessée a"
été transportée Saint-Antoine la meurtrière
a été envoyée au Dépôt.
Escroqueries et vols. Un adroit voleur
a dérobé avant-hie» soir, à M. Charlemont,
professeur de boxe, 24. rue des Martyrs, un
superbe bronze de Mercier, qui se trouvait
dans son bureau. M. Defert, commissaire de
police, a ouvert une enquête. Marthe La,
barque, seize ans, et Julie Derëde, quatorze
ans, sans domicile fixe, ayant entôlé, dans un
hôtel du boulevard de Bellevillo, M. Pierre
Ci. cinquante-trois uns, employé de eom-
Dans un hôtel du quartier Gaillon, un re-
présentant en soieries de Lyon, M. André Bru-
ni, soixante ans, a élé entôlé d'un lot de
douze écharp,es valant chacune 150 francs, par
Jeanne Barcèlot, seize ans, en garni, rue de
Bondy. Celle-ci et les deux complices, Henry,
dix-huit ans, machiniste, en garni, rue des
Messageries, et Paul C.asurelli, dit César
vingt-huit ans. rue de Bondy, qui avaient
vendu les écharpes, ont été envoyés au Dépôt.
Cambrioleurs. Deux malfaiteurs, Joseph
Belle. et Léon (iirand. dix-sept ans, opéraient
hier, 7, aveline de Ciichy. Le concierge les sur-
prit et les fit arrêter.
rani, vingt et un ans, .journalière, 28, rue du
Vert-Bois, poussée par la misère, se jette
de la berge du quai des Célestins dans la
Seine. Au péril de sa vie, Léon Punch, quinze
ans, élève à l'école de travail, 4 bis, rue des
Rosiers. la sauve d'une mort certaine. Le com-
missaire de police du quartier iL demandé au
préfet de police de décerner une médaille au
courageux sauveteur. Gaston Girard, wngt-
huit ans, qui hier soir s'était tiré deux balles
dans la tête. avait été transporté à Lariboi-
sière. Il y est mort aujourd'hui. Sous l'incul-
pation de vol, vagabondage spécial et pros-}
titution clandestine, le ménage Klein, passage
Brady, a été envoyé au Dépôt. Mme Marie
Herbau't, soixante ans, s'est jetée hier du pont
des Arts dans la Seine. Elie en a été retirée
saine et sauve l'aide d'un croc. Boulevard
Saint-Michel, hier soir, Mme Adam, rentière.
rue Denfert'Rocliereau, a été attaquée par un
individu qui, lui a arraché son réticule et s'est
enfui. Poursuivi pur des agents cyclistes, Au-
guste Lecomte, vingt ans. il été arrêté Une
perquisition opéilje Ù son domicile, rue du'
Cambodge, par M. Cossin, commissaire de po-
lice, a lait découvrir qu'il avait attiré chez lui
il v a quinze jours, une jeune fille -de Belle-
ville, et l'avait violentée, de complicité avec
trois apaches qui sont recherchés.
Dont acte. M. Marcel Cléret. 112, avenue
du- Mairie, 'nous prie de dire qu'il n'a rien de
commun avec M. Clérot. arrêté an cours des
incidents du Théâtre-Français,
FETES ET REUNÏONS D'AUJOUBD'HUI
française de l'enseignement ;\f. VivianU député
S h. 12, f, avenue Dniinna-nil.-Mieetirigr des inon-
dés du douzième arondissemi'nt.
TRIBUNAUX
Manifestants en correctionnelle.
Douze des manifestants du- Théâtre-Fran-
çais, arrêtés le 27 février, étaient cités hier,
sous les inculpations de violences ou d'ou-
trages aux agents, devant la neuvième
chambre correctionnelle.
Sur la demande de Il- Manouvrier et
Couprie, dix de ces affaires ont été ren-
voyées à.trois jours.
Les deux prévenus qui ont accepté d'être
jugés sur-le-champ sont M. Arbelot, em-
ployé de commerce, et l'amie de celui-ci,
Mlle Godin. Tous deux sont âgés de vingt
ans.
A M, Arbelot, la prévention repro^ie d'a-
voir traité les agents de brutes u et de
« lâches et d'avoir frappé un gardien de
la paix. Mlle Godin, elle, n'est inculpée que
d'avoir appelé les agents « lâches » et « as-
sassins •
M0 Romanet du Caillaud présente la dé-
fense des deux inculpés. Tout d'abord Me du
Caillaud parle des incidents du Théâtre
Français. Alors M. Ausset, l'interrompant
Maître, dit-il, il est fort tard. Les jour-
naux sont pleins de ces récits. Laissez M.
Bernstein tranquille.
La plaidoirie de Me Romanet du Caillaud
achevée sans autres incidents, M. le subs-
titut Granié prend la parole en ces termes
Sur la désertion et la lettre à M. Gohier, il
n'est pas deux opinions possibles. Mais que
cela puisse légitimer les désordres persistants,
les violences et les outrages à agents, non
Là encore, il ne saurait y avoir divergence.
Pour le rétablissement de l'ordre, c'est au
code de jouer son rôle.
Le tribunal condamne, pour violences et
outrages, M. Arbelot à six jours de prison,
et Mlle Godin, pour outrages agents, à
50 francs d'amende.
M. Maurice Pujo, inculpé de violences et
voies de fait voit, sur sa demande, son af-
faire renvoyée a trois jours.
Avant de se retirer M. Maurice Pujo s'é-
crin
Oh m'a mis les menottes pour m'extraire
du Dépôt Je le dis afin que la chose soit
publique. Je signale ce fait illégal aux mem-
bres de la presse. On m'a mis les menottes et
bn les a serrées On traite les condamnés
politiques comme des apaches!
Un'léger brouhaha se produit. Puis l'au-
dience est levée, après refus par le tribunal
de mise en liberté de l'un des prévenus qui,
par l'organe de M" Manouvrier, avait pré-
senté une requête à cette fin.
Le prévenu B N P.
A une époque où le signe abréviatif est
roi et. où les mots « Confédération générale
du travail » et Postes, Télégraphes et Té-
léphones » s'écrivent et se prononcent
C. G. T. et P. T. 'P., un inculpé devait fa-
talement se présenter en police correction-
nelle, et il, la question d'usage du président
« Comment vous appelez-vous », 'répondre
en ces termes
Je m'appelle B N P.
Le prévenu BNPa bien pour nom de fa-
mille B N P. Que signifient ces trois lettres ?
De quels mots sont-elles les abréviations ?
On ne sait. Mais BNP est le nom authen-
tique de l'inculpé.
Pour vagabondage. la. dixième chambre
correctionnelle a, hier, sur réquisitoire de
M. le substitut René Tortat, infligé à l'énig-
matique BNP déjà douze fois condam-
né six mois d'emprisonnement.
La faction de Me Busson-Billault.
On connaît l'anecdote, plus fameuse qu'au-
thentique, de Napoléon montant la faction
d'un soldat endormi.
M. le bâtonnier Busson-Billault a joué hier
le rôle que l'on prête à l'empereur Napo-
léon Ier.
Un avocat stagiaire, chargé d'une affaire
d'assistance judiciaire, se trouvant dans
l'impossibilité de se rendre la première
chambre de la cour présidée par M. Emile
Forichon, M. le bâtonnier Busson-Billault
s'est présenté à sa place, et au pied levé,
si l'on peut s'exprimer aussi irrévérencieu-
sement," a, avec éloquence, plaidé l'affaire
une affaire de désaveu de paternité.
M. le sénateur premier président Emile
Forichon a, au nom de la cour, exprimé à
Mc Bussoh-Bilîault tous ses" remerciements
pour l'acte de délicate confraternité qu'il
venait d'accomplir avec sa courtoise sim-
plicité coutumière..
La cour rendra son arrêt a huitaine.
Le testament de Mme Dumont.
On sait que Mme Dumont, veuve de M.
Morin. directeur du Bon Marché, a institrié
comme légataires universels M. Orsier,
masseur, et M. Joseph Ménard, à chacun
desquels elle a fait en outre un legs particu-
lier de 500,000 francs.
Les héritiers naturels de Mme Dumont,
M. et Mlle Morin, neveu et nièce de la de
cuius, demandent la nullité, pour cause de
captation, du testament qui a institué MM.
Orsier et Ménard légataires universels.
L'affaire est venue hier devant la pre-
mière chambre supplémentaire du tribunal
de.la Seine, où M" Raymond Poincaré s'est j
présenté pour M. et Mllé Morin.
A huitaine, Ma Poincaré achèvera sa plai-
doirie, et Mos Maurice Bernard et Du Buit
plaideront pour MM. Orsier et Ménard.
M. le substitut Mornet donnera ses ';on-
c'usions dans l'affaire.
Nouvelles judiciaires.
L'affaire du drame de Saint-Ouen s'est ter-
minée hier à la cour d'assises delà Seine.
Après le réquisitoire de M. l'avocat général
Peyssonié, M" Joseph Dcnais a présenté la dé-
fense de M. Antoine Penbreuil qui a été ac-
quitté.
La mère et les trois enfants de Mmes Frô-
meaux, la victime de M. Peobreuil, qu'assis-
tait M° Henri-Koberf, ont obtenu une somme
totale de S,000 francs de dommages-intérêts.
VIE MONDAINE
INFORMATIONS ET COMMUA IQUtS
DEUIL
On annonce la "mort ile M.. André Aucoc,
orfèvre-joaillier, chevalier de la Légion d'hon-
neur. Ses obsèques seront célébrées demain 3
mars, à 10 heures, à la Madeleine. L'inhuma-
tion aura lieu au cimetière du Père-Lachaise.
Une idée de femme par jour
̃HOlSCtÈTIONS COMMUNIQUÉS
CRÉATION REDFÎiRK
Il n'y a rien
de surprenant
te qu'une toi-
lette, faite de
précieux tissus,
belle. Il est plus
rare qu'une robe
très simple, salis
ornements, soit
remarquée de e
tous. C'est pour-
quoi j'ai tenu à
vous apporter ce
̃modèle gracieux
il. juvénile, cto-
̃ i/ue sur Mlle
à à la -pre-
litière de l'En-
fant de l'amour.
En lainage rayé,
gris c lai r, il
coin-porte un joli
boléro et une
jupe d'une forme
inédite. Le de-
vant se monte
sur le blouson
de voile ninon
rose azalée, par
une sorte de pa-
pillon de même
tissu nue e la a
^-jupe. Le dos
comporte un
large pli plat
t/ui se commue, sur la uiouse, en oaveiie ac
tablier. Un ourlet de voile ninon blanc, lui-
même bordé de rase', termine la inanche courte.
JAVOTTE.
Coquette. N'employez aucune aufre pou-
dre de riz que le Duvet de Ninon. Ce fut celle
de la célèbre Ninon de I.enclos elle commu-
nique à l'épidcrme une blancheur diaphane,
elle est invisible et trè» adhécentc et ne o pla-
que » pa->, comme la plupart des poudres elle
existe. eu quatre: nuanccs, blanche, rosée, na-
turelle et racho]. Prix-3 tr. ï5, franco 4 fr. 25.
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Conseil d'un ami.
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moins cher que le linge factice. Vécifiez.
1 ACADEMIE DE MEDECINE.
L'Académie de médecine ¡¡ voté hier les con-
clusions du rapport de M. Vincent sur la vac-
cination antiiijphique.
Voici le texte qui a été déflnitivpment
adolaté
II u a Heajle recommander l'emploi fqeulta-
tif de la vaccination antity^hioue comme
mou en rationnel et, -pratique' rfe" .diminuer,
et la gravite :1a lu fièvre, typhoïde.
.Cette recommandation s'adresse à tous ceux'
que leur profession, leurs conditions usuelles
ou accidentelles d'alimentation ou d'habitat,
leurs rapports quotidiens ou- fréquents avec
des malades ou des porteurs de germes expo-
sent à la contagion directe ou indirecte par
i'i bacille de la fièvre typhoïde.
Ces conclusions 'ont été adoptées à muin
levée, après que l'Académie, eut .repoussé, par
30 voix contre 7, une motion d'ajournement
proposée par M. Delorme..
M. Kcrmorgrant présente un rapport sur la
lutte contre la variole aux colonies. Il en résulte
que des progrès rôeîs Sont constatés à cet égard,
notammont en Indo-Chine.
ENTORSES ET CONTUSIONS
On sait que les entorses et les contusions
se produisent très fréquemment et que, si
en les néglige, elles peuvent faire terrible-
ment souffrir. On devrait frictionner immé-
diatement les panties douloureuses avec du
Baume Oméga, le célèbre liniment de fa-
mille. Les substances qui entrent dans la
composition du Baume Oméga auront vite
fait de calmer la douleur, tandis que la fric-
tion activera la circulation du sang et résou-
dra l'enflure et l'inflammation. Le meilleur
remède connu contre le rhumatisme et le
lumbago est le salicylate de inéthyle-, ingrè- j
client qui se trouve également dans le Baume
Oméga; aussi ce baume devrait-il être em-
ployé par tous ceux qui souffrent de ces
affections douloureuses. Il donne aussi d'ex-
cellents résultats dans les cas de mau'x de
gorge et de rhumes de poitrine. Quand vous
souffrirez de douleurs soit dans les tissus,
les muscles ou les articulations, n'hésitez
tas a vous procurer un flacon d'essai de
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levant est de se rincer la bouche. Souve-
nez-vous que pour cela rien n'est au-des-
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FEUILLETON DU « MATIN
DIT ltr MABS 1911
JUSQU'AU COTE
?AR
JULES DE GASTYNE
PREMIERE PARTIE j
Père et fils
Won "•̃ mari (suite)
Oui, madame. On vient de le dire chez
Ja concierge.
Et pourquoi aurait-il été arrêté ?
Une chose horrible Je ne sais pas si
.est vrai, il aurait empoisonné quelqu'un.
Hélène jeta un cri.
Mon mari!
Oui., madame:
Mais c'est faux
C'est ce que j'ai dit. Mais on affirme
que c'est vrai.
C'est faux cest faux cribla mal-
heureuse femme se débattant instinctive-
ment contre une pareille accusation bien
faite pour lui porter le dernier coup, si ello
avait quelque fondement
Elle n'y cio^jit pas, du reste, ou plutôt
'11* s'efforçait de n'y pas croire, car ella
H if iumdii"up qn el'e pmnjit s'attendre
à tout in< ir.t iiaut de la part de son mari.
Jslle demanda:
Qui .(Uiaii empoisonne'
M Va, me
1 e maii
|
<ï< Ui 'li, 1( ui^ mi ̃•.
En entendant ces paroles rendant vrai-
semblable l'affreuse nouvelle, Hélène s'a.l j'
faissa comme si ses jambes eussent été
coupées sons elle en murmurant
C'est le dernier coup
Et elle devint si livide que Françoise se
précipita pour la soutenir, en criant
Madame madame
Mais déjà Hélène s'était ressaisie. Elle
murmura
Ma malheureuse enfant
Oui, dit Françoise, c'est bien malheu-
reux pour cette pauvre petite d'avoir son
père en prison. j
Ces mots- rappelèrent à elle-même M .-ne
Latour.
mestique que son mari fut capable de com-
mettre un crime.
Et elle dit
croire que ce soit vrai. Je vais aller m'ii-
former. Donnez-moi ce qu'il faut pour m'ha-
biller.
Oui, madame.
Vous veillerez sur Claudine.
Madame peut être tranquille.
La bonne passa dans une autre pièce, et
quand elle fut partie, Mme Latour, qui s'é-
tait efforcée devant, elle de faire bonne con-
t naïve, ie laissa aller à toute sa détresse,
à tout son désespoir
E1U ne doutait plus EUe comprenait tont
maintenant l'effroyable complot dont elle
avait été victime, la comédie du flagiant
délit libérant par son divorce son mari,
dont la maîtresse s'était de son côté i»n-
due libre par un crime; et ''Ile rendait plus
monstrueuse encore l'atroce machination
ourdie contre •'•Ile Elle sc demandait pour-
nrdi i llf avait i n ejaimiee. tlle pourquoi
eUe naquit pas etc i u comme t'infortune
îiicin Et elle si disait que i elii eut mieux
valu, qu'elle aurait au moins cessé desouf-
,rir Mais que) misérable que son mari! Et
les autre. la femme et i cuu). ses compli-
ces! L* ait il ^u&sibl" d'imaginer paieill
horreurs, et que cela se fut abattu sur elle
et sa malheureuse enfant. qu'elles aient été
broyées dans cet engrenage d'infamies ?
Quel mépris et quelle haine elle ressentait
pour cet homme qu'elle avait aimé .\h
si elle n'avait pas eu sa fille, comme elle
serait allée elle-même applaudir son cita-
timenf
Mais elle avait son enfant, quête crime
du père déshonorait, a qui il allait faire une
vie de honte et de martyre.
Et cela surtout la faisait, souffrir, affreuse-
ment suûffrir, souffrir à tel point qu'elle vou-
lait se faire des illusions encore, et dire que
ce n'était pas vrai. Mais si c'était vrai, elle
n avait pius qu'à mourir, et sa pelite Clau-
dine avec elle,
Françoise rentrait avec des vêtements sur
se& bras.
Elle les posa sur une chaise.
Madame va s'informer ̃'
Oui. t
Je n'y puis croire, Françoise.
Ni moi non plus, madame. Je n'ai ja-
mais eu à me plaindre de monsieur.
Hélène eut un geste pouj faire taire la ser-
vante, dont le verbiage traçait. 'j
Elle venait de passer sa robe.
Aidez-moi
La domestique alla amodie! le corsage j
Jt sa ina'tte-L
Vite.
Fi?n
se montrait maladroite.
Hélène énervée la renvoya.
\l!r/ me rherchi'i mon chapeau
OU!. madame.
J lii> disparut.
li "it il' ( ii -un | i sp dit Ht
Lllo eut un cil d d' e-|Htir
Mais (jn i ̃ donc fait au t ipi poui
''̃'r^ aussi éprouvée'
la
elle se regarda dans la gluee et ne put rete-
I nir un cri de stupeur et presque d'effroi. Eli
s'était fait peur à elle-même, tant sa figure
était décolorée -A ravagée.
Elle avait l'air d'une morte, mais d'une
morte qu'ont stigmatisée toutes les tortures
murâtes et physiques. üi
Ah mou Dieu, fil,-elle.
huis elle se hâta de- terminer sa toilette,
descendit, sauta dans une voiture et se fît
conduire chez son beau-père.
L'ancien procureur général Latour vit tout
de suite, à l'aspect du visage de sa belle-fine.
que celle-ci avait tout appris, et Hélène des
vina, en voyant la figure livide du magis-
ses yeux rongés par les larmes, qu'il
n'ignorait rien non plus et qu'on lui avait j
vit la- vérité.
lis se considérèrent, un instant en silence,
n'osant parler ni l'un ni l'autre et ne sa-
chant comment, exprimer ce qu'ils éprou-
\ment, tant celait terrible.
A la fin. Hélène, joignant les mains comme
pour une imploration, murmura avec un dé-
cliirement de la voix et de tout retre
Ainsi, c'est vrai
M. Latour tressaillit longuement, puis il
inclina tète et répondit
Tout est vrai
?\Ion est arrête
Mon fils est arrête
Et pour avoir empoisonne 4
Il est accusé d'avoir, de complicité avec
sa. mditie»se et un médecin de ses amis. em-
poisonné le mari de cette femme, son ri-
val.
Et pourquoi ? gémit la douloureuse
Pour- satisfaire son ambition, ses vi-
Pendant des mois et des mois, les
journaux vont être pleins de son nom, du
nom que je porte, de celui que porte nia
lille
Du mien dit < magistrat.
Et ce n- -m sera tf.h»
de l'auteur du crime le plus bas, le plus
lâche qu'il y ait l'empoisonnement Ah
il vaudrait mieux mourir tout de 'suite
,le ne suis pas mort, dit le magistrat.
Vous êtes un homme
,1e suis* son père.
Oui, mais pensez que ma Claudine va
vivre avec un nom déshonoré Non, non,
çt> n'est pas possible Je ne survivrai pas
à cette honte. Il faut que je meure
La malheureuse, prise d'une crise de
larmes et de sanglots, se débattaït dans un
affolement indicible.
Et votre nlle fit M. Latour.*
Elle mourra avec moi. Je l'entraine-
rai dans la mort.
Vous n'en avez pas le droit. Il faut
qu'elle vive sa vie.
Ali s'écria la malheureuse rnere, je
l'aurais défendue, sa vie, au prix même j
de la mienne: si j'avais pu lui faire
tence heureuse à laquelle elle a droit. J'é- j
fais si consente et si fière de ta voir gran-
dir près dd moi, dans l'admiration et
l'estime de tous. Mais ie ne puis lui offrir
maintenant que des jours de misère et de
honte. Oui, oui, il vaut mieux qu'elle
mesure, que nous mourions toutes les deux.
Vivre pendant qu'il passera en cour d'as-
sises, entendre sa condamnation, la lire
sur tous les joucnaui Non, non, cela ja-
mais Je n'en aurais pas la force.
La malheureuse se laissa tomber sur un
siège, sanglotante, les joues inondées de
larmes, et elle y demeura un long mo-
Puis eile gémît
Vous saviez tout cela, et vous ne me
l'avez pas dit
Jt pensais que vous seriez rnalheu-
reuse assez tôt, puis j'avais la tête per-
due. Si vous souffrez, croyez-vous que je
n'ai pas -souffert aussi, que je ne souffre
pas Hier, j'étais procureur génér»îv un
magistrat ëmment et estimé.
Hw ? fit Hélène.
Oui, hier. Aujourd'hui, je ne suis plus
rien. J'ai donné ma démission.
Votre démission a
Entre les mains du garde des sceau\.
Je ne suis plus procureur, je ne suis plus
magistrat. Je suis le père d'un criminel
Ah oui, s'écria Hélène, vous devez,
souffrir
-Plus que vous' -ne pouvez t'imaginer.
Si vous saviez quel calvaire je viens de
gravir C'est entre mes, mains que M. Mu-
riac, no connaissant lias il co moment,
l'assassin de son fils, est venu déposer mx.
plainte. J'ai moi-même chargé un jugi;
d'instruction dû faire une enquête, et.
quand ce magistrat, tout effaré dû ce qu'il
venait d'apprendre, vint me nommer la
coupable eu me demandant, s'il fallait don-
ner suite à l'affaire o| i'étoulïer, jugez ce
que je dus éprouver Ouel combat eftroya-
ble s'est livré en mon unie de père et de ma-
gis Irai.
Oui. d'il -Hélène, ce. dut être terrible.
̃ Au-dosous do luiit ce qu'on peut sup-
poser. J'aimais mon tits, malgré ses défail-
lances j'avais le souci, plus que qui que ai
fut, de mon honneur. J'étais orgueilleux de
ma situation. Elle était devenue ma fierté',
et pour ainsi dire, toute ma vie. Je n'ai pas
hésité Honneur, position, fils, j'ai tout sa-
criri'é pour faire mon devoir. Mais au prix
de quelle douleur, de quelles angoisses,
vous pouvez vous l'imaginer Quand je
suis entré chez le ministre, où l'on ne savait
.rien encore, pour lui porter ma démission,
j'étais entouré, par tous ceux qui étaient lu,
de référence et de respect, et quand je soi>
tis, ;inon malheur, étant connu.' tons 1,38 vi-
sages se détournaient de moi. Je n'étais
plus qu'un objet de mépris et ds, dégoût. Oit! -1
oui, j'ai .souffert en cette matinée cruelle1,-
plus que personne peul-'Hre n'a -souffert, et
je vis. je vis pour vous cl pour votre enfant!
p suivre.)
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