Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-08-28
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 août 1910 28 août 1910
Description : 1910/08/28 (Numéro 9679). 1910/08/28 (Numéro 9679).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
• 4 .«
S LE MATIN* S
28 8 10 S
CONTES DES MILLE EN UN MATINS
L'INDISPENSABLE
N avait conduit la
morte au cimetière.
et les dernières priè-
res étaient dites. Le
veuf demeurait au
bord de la tombe,
très calme, regar-
dant tantôt la terre
et tantôt l'admira-
ble cet bleu. Des
abeilles bourdon-
naient. On sentait l'odeur, des fruits quj
mûrissaient dans les vergers et le parfum
des' roses qu'exaltait dans les iardins
l'ardeur du soleil.
Pen.sait-il à ce qui venait de s'accomplir,
cet homme au visage sec et brûlé ds hâle,
aux fortes épaules, aux yeux élargis par un
rêve singulier ? Il semblait plutôt, distrait,
goûter la douceur du jour et l'ami qui se
tenait près de lui, le seul qui eût fait le long
voyage pour venir en ce faubourg perdu de
Bretagne assister aux funérailles, levait
parfois les yeux vers lui avec une surprise
mécontente et mal dissimulée.
Les assistants s'en furent par petits
groupes chuchoteurs, lentement. Leur mi-
mique apitoyée n'avait rien eu d'excessif,
leurs condoléances avaient été plutôt brè-
ves. Il est des comédies que malgré tout
on ne peut jouer, et peut-être eût-on été jus-
qu'à craindre de voir sourire M. Le Ças-
tellec, si l'on se fût attendri outre mesure
sur le chagrin qu'il devait ressentir. Cha-
cun connaissait ses goûts aventureux, son
amour des lointaines voyages chacun sa-
vait ses longues et fréquentes absences.
'Sa femme, qui l'aimait passionnément,
avait vécu dans la solitude et la mélancolie.
Comme les châtelaines des vieux contes,
elle se tenait tout le jour;dans une cham-
bre haute, d'où l'on voyait la mer verte et
la côte. Elle travaillait de menus ouvra-
ges, relisait les lettres' de l'absent, ou la
tête renversée au dossier de sa chaise, pleu-
rait en silence.
Le cimetière était vide. Ilenry Faber
toucha le bras du veuf
-,Il faut rentrer, mon ami.
Lui, non plus, ne pouvait proférer au-
cune, parole de pitié. Il avait gardé le sou-
venir charmant de la morte, et il eût craint
de le profaner en forçant l'époux indiffé-
rent a l'évoquer avec lui. Ils marchèrent
côte à côte, sans un mot. Quand ils furent
a la porte du petit manoir posé au milieu
du coteau, dans les arbres épais, Faber
demanda
La voiture pourra-t-elïe me conduire
au train de deux heures ? Il me faut être
Paris, à mes affaires, demain dans la mati-
né.
Donne toi-même tous les ordres que
tu voudras, dit M. Le Castellec.
Il engagea son ami à se restaurer, s'ex-
cusa de ne point jui,tenir compagnie pen-
dant le repas, et montra au premier étage
pour se reposer, dit-il.
Faber, .quand il vint lui faire ses adieux,
le retrouva dans la chambre de la morte où
persistait l'arome des fleurs amoncelées la
depuis deux jours. Les fenêtres étaient
grand ouvertes et debout, trés calme
toujours, les mains dans ses poches, Le
Castellec contemplait l'âpre paysage ma-
rin sur lequel, si souvent, s'étaient posés
les yeux de la délaissée. II se tourna vers
t'arrivant: 'J''
-·- Oiiî. dans quelques instants,
Le silence tomba.
Et toi, interrogea Faber, pour secouer
la gêne qui pesait, quand te remets-tu en
toute
Ce soir même, dit simplement Le Cas-
tellec
Toujours avec son air distrait, il ouvrit
le tiroir d'une petite table, en tira un re-
volver, et faisant tourner le barillet, qui
montra six balles successivement.
Tu vois. mes billets sont déjà pris
Allons donc s'exclama Henry Faber,
outré de cette comédie. Tu ne me feras ja-
mais croire que tu vas te tuer, Qn ne se
t tue. que pbur un vrai chagrin, ajouta-t-il
entre ses dents.
Je ne pense pas qu'il y ait en ce mo-
ment sur la terre un homme plus désespéré
que je ne le suis moi-même, dit le veuf avec
tranquillité. Seulement, je ne m'affecte pas
de ce désespoir, parce que le trouvant in-
supportable, je suis décidé à ne pas le sup-
porter, voilà tout 1.
Et s'égayant presque, devant l'air stu-
péfait de son ami /•
Mon cher. je ne me. suis jamais
donné la peihe d'expliquer mon caractère
à qui que ce fût. Mais nous avons de l'a-
mitié l'un pour l'autre, et s'il doit t'advenir
par instants de me regretter, je préfère que.
ce soit comme un vieux camarade et non
comme un lamentable insensé. Ecoute-moi.
Il Je me suis marié très jeune, trop
jeune, sans connaître rien de la vie ni de
moi-même, avec une femme que jamais
depuis l'enfance de toutes les forces de mon
ttre. Nous vécûmes dans les joies de
l'ufiiôn la plus profonde, pendant des mois,
des années. Et puis, les goûts que mes
aïeux avaient laissés**en moi s'éveillèrent
peu peu, impérieusement.
Il Tous, les Bretons' nostalgiques, les rè-
veurs aux yeux clairs, ils avateyl sillonné
les océans,, exploré les terres inconnues,
goûté la saveur de l'air qu'on ne respire
pas par ici. Ah les imiter, partir, sentir
grincer au-dessous de soi, dans les flancs
du navire frémissant, la chaîne de l'ancre
qu'on relève, murmurer l' et a Dieu vat p'
en regardant le large mystérieux !«.
» Une pouvait être que:'ion'que ma fem-
me, de santé délicate, d'humeur tranquille
et un peu craintive, m'accompagnât, Je
partis seul.
Cette première absence dura un an.
Elle fut suivie de beaucoup d'autres. Je
connus l'Inde et ses temples ciselés, la
Chine où flotte l'odeur de l'opium, l'Amé-
rique et toutes les haines qui séparent ses
races diverses. Et certes, je pus paraître
le plus égoïste, le plus oublieux des hom-
mes.
Je le fus peut-être, Et pourtant, au
milieu de cette espèce de fièvre angoissée
me poussant errer .toujours, à toujours
aller plus loin, la pensée de la femme qui
m'attendait dans mon logis de Bretagne ne
me quittait point. Sur l'océan nocturne,
dont les vagues soulevaient et faisaient
bondir la traîne blanche de la lune, sur les
nattes où l'on fume la dangereuse drogue,
devant la pampa infinie, je l'évoquais soIÎt
taire et résignée. Je voyais ses robes sim-
ples, sa coiffure simple, ses mains nues. Et
je la savais, malgré tout, pleine d'un mer-
veilleux amour dont venait vers mois la bé-,
nédiction.
Oui, j'ai vécu loin d'elle oui, tenant
dans mes mains sa pauvre existence, je l'ai
faite triste jusqu'au désespoir. Mais
qui comprendra cela, qui me l'expliquera
à moi-même ? depuis qu'elle est morte,
rien en moi n'existe plus. 11 m'est impossi-
ble de m'en aller, puisqu'elle n'est pas là
pour m'attendre il m'est impossible de ne
plus sentir battre ce cœur qui m'envoyait
sa tendresse par-delà les mers. »
Des larmes montaient à ses yeux, IIBs'in-
terrompit brusquement
•>– Tu vas manquer ton train, mon ami.
Et moi-même. son émotion était pas,
sée, il souriait je préfère que les braves
gens qui me trouveront icî, la tête trouée,
et s'en iront à la mairie prévenir nos auto-
rités villageoises, en aient fini avant l'heure
du dîner avec ces formalités insupportables
et ne soient pas trop dérangés dans leurs
habitudes. Adieu, mon cher. merci d'être
venu et que la vie te soit bonne.
Il lui serrait la main. avec affection, le
poussait doucement vers la porte et le
jeune homme se laissait faire, très pile,
effacé, sentant l'inutilité de'toutes paroles
au point de n'en pouvoir prononcer Une
seule.
André Gorthis,
VIB MONDAINE
INFORMATIONS ET COMMUNIQUÉS
MARIAGES
On annonce le prochain mariage de
M. André tie Chasselpup de CUât'illon, assureur,
avec Mite suzanne Charlanes;
M. FirmJn Raspail, capitaine (J'artiHcrie à l'état,
major Ôo la 0« division d'Infanterie, avec Mlle Lu-
M. Antoine Gaveau, ingénieur, chevalier de la
Légion d'honneur, avec ifllo Suzanne Portret, fille
de l'avocat;
M Charles nelaunoy, lieutenant au 60 génie, fils
du chef de bataillon dreveté, avec Mlle Marie-
Louise du Guet, fille de Mme, née de La ïoijrd'Af-
taise,
DEUIL
On annonce la mort de M. Théophile
Lombardo, banquier, décédé subitement d
Territet (Suisse). Les obsèques auront lieu à
Paris le 'lundi 29 courant, 4 dix h ou res,; en la-
cllagello du cimetière du Père-Lachaiseroù
l'on se réunira. Il n'a pas été envoyé de let-
tres d'invitation, prière de considérer cet avis
comme en tenant lieu.
Une idée de femme, par loir
UIDISOHETWS COBMUWQVêS
Les robes de
lingerie lent Pla-
ce maintenant
aux toilettes de
soie légère; nous
ne -pouvons en-
core les abandon-
ner pour le cos-
tume tailleur, qui
nous parait trop
hivernal. Voici
un gentil modèle
en foulard, qui
sera a charmant
aussi en f in lai-
nage. On met
beaucoup 'en gar-
niture des étoffes
unies ou à très
petits dessins, les
bandes de qua-
drillés. Cette ro*
bas de la jupe,
de la: tunique et
des manches. Un
grand col marin
enrichit le corsa.
ge il est en
mousseline d e
soie blanche ter-
miné -par un pe-
tit, volant de
chantilly. Le cha-
peau est égale-
ment en mousse-
line et dentelle. Chaumont.
INDISCRÉTIONS COMMUNIQUÉS
FOLIES-DRAMATIQUES et EUROPEEN
La Cavalière dans « la Conscrite » La
Revuev« Pan-Pan à l'Européen.
Voilà certes les plus ueaux spectacles du
jour Pendant que l'admirable Cavaliero
triomphe aux Folies-Dramatiques dans l'im-
mortelle et joyeuse Consente, la revue sélect
Pan-Pan! accuse le succès. sans précédent de
l'Européen, qui a rouvert ses portes hier.
Jeanne Bloch,' cette dispensatrice du rire, la
comique 4 la réputation mondiale, y dépense
sa verve dans les principaux rôles, et la jolie
NeUy Maxim's en est l'exquise commère. Ja-
mais on a tant ri qu'hier a l'Européen le fait
est que cette revue est un chef-d'œuvre d'un
bout à l'autre, et surtout d'une folle gaieté.
Aujourd'hui, en matinée, à 2 h. 1/2, le public
parisien n'a que l'embarras du choix pour se
distraire. Aux Fol-Dram', la Consente, avec
la capiteuse Cavalière, Guitty, Duhamel,
Leriche; à l'Européen, Pan-Pan! avec Jeaiine
Bloch et Nelly Maxim's,
Aujoprd'hui.
Au théâtre de la Nature de Champigny-la-
gataille. à trois heures le Chalet et Galalhce,
(M. Tarquini d'Or, de 1 Opéra-Comique Mme
Marie Theyson, MM. Terval, Deniol, Bpttly,
Philibert, etc.) i
A Marnes-la-Coquette, trois heures, tes
Caprices. de Marianne, l'Etincelle est le .Gen-
/tanne est sans vitié, avec MM. Brousse, va-
lère Moulin, Mlles I;inaly et Capazza.
Le théâtre Sarah-Bernliardt" rouvrira le
jeudi 1er septembre avec l'Aiglon, que joue.
ront Mmes Blanche Dufresne (le duc de
Reiçhstadt), Marialyse, Marie-Louise Petyal,
Pascal, Jane Mea, Maglianes, MM. Maxime
L.éry, Chaineroy, Maxndian.- etc..
Première nouveauté à passer la Cùnqxiète
d'Athènes, de M. Albert du Bois.
Spectacles da la soioaine.
A l'Opéra. Lundi, Sinurd (Mlles Jeanne
Bourdon, Dubois-l.auger, Charny, MM. Gra,
r.al .débuts), panses, Gresse. Duclos) mer-
credi, la Damnation de Patist (Mlle Bourdon,
MM. Gresse, Altchewsky. Cerdan) vendredi,
nigole.tto (Mlles Alexandrowicz Lapeyrette,
MM. Duclos, Dubois, Paty, Lequien) la Kor-
rigane (Mile Aïda Boni).
A la Comédie-Française Lundi, Afldro-
maque, les Doiix ménages mardi, l'AmoilT
veille mercredi, Un cad de conscience, la. Pa.
risienne, l'Etincelle jeudi, le Mariage forcé,
Le Borihomme Jadis, le Voyape dç M. Perri7
chon vendredi, Horace, tes Deux ménages"
samedi, Il ne faut ytrer de rien, le Jeu *de
l'Amour et du Hasard.
A l'opéra-comique. Jeudi (réouverture),
le Mariage de Télémaque (Mmes Carré, Ma-
thieu-Lutz, MM. Fugère, Fruucell, Delvoye)
vendredi, Werther (Miles Brolily,-Nelly Mar-
tyl, MM. Beyle, Vieuille) samedi. Carmen
(Mlles Lucienne Bréval, Lucy Vauthrln, MM.
Salignac et Mézy) dimanche (matinée', de
Roi d'Ys (Mlles Brohly, Bilbaut-Vauchelet,
MM, Sens, Allard, Visuille) (soirée) Manon,
(Mlle Vix. MM. Beyle, Fugère et Delvoye).
Les Concerts-Lnmoureux feront leur récit-
verture le dimanche 16 octobre prochain, sous
la direction de M. Camille Chevillard. salle
Gaveau.
Olympia aujourd'hui, 2 Ij. 1/2, deuxième- mati-
née du dimanche, Papillon d'Or. Prince Charles.
Immense succès,-
Matinées d'aujourd'hui (music-halls, concerts. cir-
ques) Cigaie T'en as du vice 1 revue (Jane Mar-
nac, Claudius, Maurel); Alcazar A nous les Pou-
tes 1 revue (Dranem, Prince) Ambassadeurs Hal-
ley 1 Haltelt 1 aux Avihass revue (Ma Kitty
Lord); Nouveau-Cirque (troupe nouvelle) r1 Etoile-
Palace (matinée polir les familles); Ba-Ta-Cljin
le Lieutenant Cupidon.
Outre son programme toujours varié et intéres-
sant. l'American Blograph (7, rue Taltbout) offre
cette semaine trois fllms des plus actuels. Les deux
premiers permettent la comparaison des navires
de guerre anglais et italiens et nous font assister
au lancement d'un Dreadnought dans chacun de
ces pays. Le troisième nous présente le voyage en
aéroplane de Moisant à Londres. Ajoutons-y un ta-
bleau des plus dramatiques et «'oublions pasque
la salte Mt laelus tr^Ictie et. la. mieux, aérée do
tout Paris.'
Etrangers et provinciaux viennent en grand nom-
bre admirer le Palais des iftrages 4u Musée Grévln.
Afrique 'Jardin d'accU-
matation. Très fidèle reproduction
de cinq villages africains Mau-
ritanie, Soudan, Sénégal, Marpc et
Sahara.
Jlippodrome-Cinema Tho Royal Bio, le film d'art
Carmen, d'après l'immortel chef-d'œuvre de Pros.
per Marimée. Co tragique scénario est admirable-
ment mis en relief par ses talentueux interprôtres
Mlle Régina Badet, de l'Opéra-Comique, une Car-
men superbe sl'allure et de souplesse, et M. Max
Dearly, des Variétés, un don José tour à tour pi-
loyablo et terrible.
En supplément, Paris-tendres en automobile.
Th. de la Tour Eiffel. A 3 h., lc Strapontin, Po-
tins à roulettes, revue, et les Datirauiafwnnes
Fauteuils 2 francs, ascension l°r étage comprise.
LES DOCUMENTS DE 1870
L'agence Havas nous communique la note
suivante ̃̃̃.
Plusieuts Journaux ont donné des informa-
tions inexactes au sujet de la publication des
« Origines diplomatiques da la guerre de
1870 » par le ministère des affaires étrangè-
res.
Le ministère des affaires étrangères ne pou,
vait traiter pour cette publication qu'avec une
maison d'édition qui ne demanderait aucune
subvention et qui prendrait à sa charge l'im-
pression. à l'Imprimerie nationale.
Le budget des affaires étrangères ne com-
porte en effet aucun crédit pour des publia
cations de cette importance et les documents
ofuciels ne peuvent, conformément lt la loi.
être imprimes qu'à l'Imprimerie nationale.
Des exceptions cette règle ne-peuvent
être accerdeés que par la commission spé,
ciale qui siège au ministère de la justice et
qui, dans l'espèce, avait refusé de consentir
une exception.
Des pourparlers avaient été etltamés sans
succès avec plusieurs maisons d'édition. Les
conditions leur parurent trop onéreuses.
La maison Ficker, qui s'était mise sur les
rangs, les accepta. M. Ficker, établi Paris
depuis près de vingt ans, produisit le, décret
qui lui avait conféré la naturalisation fran-
Le traité passé avec lui pprte que l'impres-
sion de chacun des volumes on cours de pu»
blication doit être payée par lui d'avance et
que les bénéfices éventuels de la vente se-
ront partagés entre l'Etat et l'éditeur.
C'est la première publication de documents
entreprise par l'Etat qui ne grèvera pas le
budget..
La cura marine
C'est une opinion généralement accrédi-
tée, que Monte-Carlo est uniquement une
station d'hiver dont le seul mérite est d'of-
frir à ses. hôtes des journées ensoleillées et
des soirées brillantes et ultra-mondaines.
Certes, il est très agréable, lorsque par-
tout ailleurs la pluie. le vent et la neige ro-
gnent despotiquement, cje « farnienter » sur
les terrasses du Casino, en veston léger, de
tirer quelques pigeons sur le merveilleux
stand qui domine la mer si calme et si
bleue, d'assister, l'après-midi, à des audi-
tisons musicales d'une incomparable perfec-
tion et le soir, enfin, de se délecter il. l'in-
terprétation du grand répertoire d'opéra par
les étoiles les plus brillufttes du firmament
aritstique. Tout cela est très appréciable et,
convenons-en, très apprécié.
Mais il est, pour justifier la vogue tou-
jours croissante de Monte-Oailo, une consi-
dération d'un ordre plus élevé et qui, sur-
tout, ignore l'asservissement des saisons.
Cette considération vaut, a notre avis, gran-
dement la peine d'être développée c'est la
question d'huqièw et de climatothérapie.
L'organisme peut, dans certains climats,
réaliser son optimum fonctionnel, telle est
la conclusion naturelle de toutes les obser-
vations physiothérapiques modernes. Mais
une question se pose dans quelles villé-
giatures, dans quels milieux, l'organisme
rencontrera-t-il les conditions climatériques
susceptibles de favoriser cet peureux état
physiologique ? Plusieurs solutions ont été
proposées l'une d'elles, la cure mâtine,
comporte des indications si précises, si uni-
verselles pourrait-on dire, qu'elle sollicite
tout spécialement l'attention et les faveurs
de nos contemporaines.
Chose curieuse, le climat marin eut, pen-
dant de longues années, dos adversaires ir-
réductibles. La mer. disait-on oammuné-
ment, exerce sur l'organisme une action
plutôt nocive, Cette opinion comporte une
double explication. Certains organismes dé-
chus, il vitalité fortement diminuée, ont vu
leur état rester stationnaire ou même s'ag-
graver sur les bords de la mer, Cette ob·
scrvation peut être exacte devons-nous en
conclure que les seuls fucteurs morbides
aient été le climat marin ? Certes non il est
évident, en effet, qu'un organisme incapa-
ble due toute réaction ne peut espérer une
amélioration appréciable, h plus forte rai-
son une guérison définitive, d'un climat
quelconque. L'intervention de tout l'arsenal
thérapeutique aurait-elle été plus efficace ?
Nous est-il possible, par exemple, de re.
faire du poumon par des injections sérathé-
rapiques ? Certains climats marins, dit-
on encore, exercent sur l'organisme une ac-
tion trop brutale c'est encore vrai. Per-
sonne, dans le monde scientifique,, ne songe
ù nier les inconvénients multiples que pré-
sentent certaines plages^ En effet, le froid,
l'humidité, 'c vents violents, l'instabilité
atmosphérique, etc., etc" fâcheux apana-
ges de ces stations, agissent sur la peau en
supprimant ses fonctions et en empêchant
l'élimination des déchets organiques par
cette voie. Or, .tout le monde sait combien
précaire est la physiologie du rein chez les
diabétiques, rhumatisants, arthritiques, etc.,
et ils sont'légion D'autre part,' les bron-
ches faibles, les poumons délicats, les
coeurs fatigués, les diathèses consomptives
ne trouveront aucune amélioration, au con-
traire, dans les stations où les vents, les
brouillards, la pluie, etc., règnent trop fré-
quemment. ̃ ̃
Que doit-on conclure de ces observations ?
Que sur certaines plages la, cure marine ne
peut réaliser toutes ses fins. Mais il n'est
pas permis de généraliser et de méconnaître
les heureuses influences des climats marins,
tout particulièrement privilégiés, en tête
desquels se place le climat marin mond-
gasque.
D'une façon générale, une station climalé-
rique est caractérisée par les caractères es-
sentiels de son atmosphère locale elle réa-
lisera le type de la station idéale, si elle est
soustraites l'action trop brutale de certains
agents clirnatiques d'origine exogène. En
effet, sous l'influence de certains courants
cosmopolites, le plus classique des climats
rnésothermes peut, accidentellement, deve-
nir ou très chaud on très froid. Par sa
situation géographique, Monte-Carlo n'a pas
à redouter ces fâcheuses intrusions.
La Principauté de Monaco, en effet, occupe
à peu près le centre d'un secteur dont les
seules extrémités sont ouvertes aux vents
du nord, les Alpes leur opposant partout ail-
leurs la formidable barrière de leurs contre-
forts cyclopéens. Est-ce à dire que ces vents
n'exercent aucune action sur la région mo-
Non, certes, car les Alpes n'ar-
rêtent pas les vents du nord elles les re-
lèvent, les reportent au large, et lorsque,
par une sorte de réflexion ils atteignent 'la
Principauté de Monaco, ils ont perdu leur
violence et leur température, mais conservé
telir caractère hygrométrique ils contri-
buent ainsi à donner au climat de Montre-
Carlo la sécheresse moyenne, qui est une de
ses caractéristiques Nous ne citerons que
pour mémoire l'action des courants océa-
niens Monte-Carlo leur est largement ou-
vert au sud, mais leur influence, assez peu
sensible dans la journée, est nulle pendant
'la nuit nous n'insisterons pas davantage
sur le rôle des courants continentaux qui at-
teignent la région monégasque, après avoir
traversé les Pyrénées, le massif central, le
brassin du flhdne, etc.; leur influence, très
sensible sur les côtes du Rouasillpn et du
Languedoc, est neutralisée dans notre ré-
gion par la muraille alpine qui relève ces
vents et les reporte au large. ̃
De la situation géographique ùi la Prin-
cipauté de Monaco, découle le climat mer-
veilleux de Monte-Carlo. Soustraite à la vio-
lenre des vents cosmopolites, cette région
jouit d'une stabilité atmosphérique très re-
Diarquable. Les variations de la pression
barométrique sont presque insensibles, et,
c'est il peine isi l'étude des moyennes résu-
mant un quart de siècle d'observations, ac-
cuse un écart de 3 h 4 millimètres. La cons-
tance d'un état hygrométrique de type
moyen est un des caractères essentiels' de
-Monte-Carlo, dont le climat est aussi éloigné
d'une siccité extrême que d'une humidité
éxcessive. e
Les pluies sont si peu fréquentes pendant
l'été, si rares les jours brumeux, que la tem-
pérature n'en subit aucune perturbation:
Sa stabilité atmosphérique est si remarqua-
ble que c'est a peine si nous relevons dans
les observations faites depuis vingt-cinq
ans, des écarts de un à deux dixièmes de,
degré Faut-il ajouter qu'à Monte-Carlo la
moyenne estivale ne denasse pas normale-
ment 21 26 degrés, c'est-à-dire est très in-
férieure à celle d'une foule de stations d'été ?
En résumé, le climat estival de la région
monégasque est le climat mosotherme idéal,
dont nulle influence cosmopolite ne fait,
même accidentellement, dévier les indica-
tions essentielles.
Cette modalité atmosphérique confère A
certains agents climatiquos (qir, lumière,
mer) une activité très spéciale dont l'in,
fluence sur l'organisme se traduit par up.
hyperfonctionnement très remarquable ou
une sédation des fonctions physiologiques
tiop intensive. Le rétablissement de l'équi-
libre organique est la résultante de ces phé-
nomènes.
Dans la région monégasque, l'air pré-
sente une pureté et une aseptioité absolu-
ment remarquable. Les spores sont peu
abondantes dans cette atmosphère c'est
à peine si les moyennes aéroscopiques ac-
cusent 2,0Q0 spores par mètre cube d'air,
Les mêmes' analyses effectuées dans le parc
de Montsouris donnent 14,000 spores Un
certain nombre d'analyses bactériologiques
de l'air ont été faites dans la. Principauté de
Monaco (Monte-Carlo-la Condamine) elles
ont révélé un nombre si infime de bacté.
ries que l'action de ces fâcheux commen-
saux doit être absolument nulle sur l'orga-
nisme. De plus, l'atmosphère de la région
monégasque présente des quantités d'ozone
très remarquables que ce soit sur la plage
ou dans la zone distante de. la mer, les ana-
lyses atmosphériques ont révélé des moyen-
nes constantes de 5 milligrammes 7 à 0 mil-
ligrammes d'ozone pour cent mètres cubes
d'air. A Paris, les mêmes analvses. don-
nent 2 milligrammes et à Chamonix 3 mil-
ligrammes pour les mêmes quantités d'air.
Grâce à la pureté et à l'asepticité de cette
atmosphère, les affections cardio-respiratoi-
res (asthme, emphysème, dilatation cardia-
que, etc.) sont très heureusement amendées
dans la région monégasque. Combien nom-
breuses les diathèses qui relèvent de ce
traitement, surtout celles qui demandent
une combustion complète des déchets nutri-
tifs (obésité, goutte, rhumatisme, diabète,
arthritisme, etc., etc.)
Pendant longtemps, les médecins ont re-
douté pour les consomptifs l'air de la mer,
trop excitant, à leur avis, pour dos orga.
nismes qui ont déjà une tendance à trop
brûleur. Certaines plages exagèrent, il est
vrai, les combustions respiratoires. Dans
la Principauté de Monaco, les conditions
climatériques sont absolument différentes
(nous en avons donné les raisons) de celles
qui caractérisent certaines stations. De
plus, l'air de la région monégasque n'est
pas exclusivement marin dans certaines
zones de la Principauté, sa minéralisation
est très atténuée. A Monaco et sur les bou-
levards distants de la mer, l'air ne pré-
sente que des traces de chlorure de .sodium;
Ce sont là 'particularités tgès
tes qui ont leur explication dans la topo-
graphie même de la Principauté. En' effet,
la constante ventilation entre la montagne
et la côte, les caractères continentaux de%
brises locales auxquelles les collines boi-
sées et la végétation de cette région confè-
rent un .caractère spécial, corrigent -très
heureusement l'action des vents trop exclu-
sivement marins contre lesquels, du reste,
la Principauté de Monaco est partiellement
protégée il l'est et h l'ouest par des remparts
naturels. Aussi, l'excitation organique pro-
voquée par le climat monégasque est-elle
toujours modérée et, partant, bienfaisante.
Certains quartiers de la région monégas-
que paraissent absolument soustraits à l'in-
fluence du climat marin. On trouve, en effet,
dans la Principauté de Monaco, une gamme
de petites stations qui, tout en avant des
caractères généraux communs, diffèrent les
unes des autres par leur situation, leur to-
pographie, etc., et les conséquences clima-
tiques qui en découlent, si bien qu'il est per-
mis de dire qu'à Monaco-Ville, sur les bou-
levards du Nord, de l'Ouest, des Moulins,
etc.. les bypersensitifs sont soustraits d'une
façon 'il peu près absolue, à l'influence de
l'air thermal chloruré, sodique et ipdo-bro-
muré. D'après les auteurs les plus réputés,
le clorure de sodium transporté par les
vents ne dépasse pas une zone distante de
100 à 250 mèlre'p du bord de la mer. Quoi
de plus facile, dès .lors, d'échapper à l'in-
fluence de la minéralisation ? Il suffit, pour
cela, d'habiter dans certains quartiers (bou-
levards du Nord, de l'Ouest, des Moulins,
etc., etc.) ou dans les villas qui limitent
l'amphithéâtre monégasque. N'est-on pas en
droit de conclure de ces observations que
l'atmosphère de la région monégasque- con-
vient également aux ralentis de la nutrition
(rhumatisants, arthritiques, artério-geléreux,
etc.) et aux organismes dont la nutrition est
accélérée (consomptifs, etc.) ? Nous ne par-
lerons pas des organismes robustes sur les-
quels l'action prophylactique de ce climat ne
se discute pas.
A l'influence prophylactique et
de 1 air s'ajoute, à Monte-Carlo, l'at:tïo,, ̃'̃
rapeutique des cures solaires qui, ai î
ment, constate le docteur
prennent dans la pratique une imper-"
tance qui les place au premier rang parmi"-
les agents thérapeutiques Mais 'il est né-
| c-essaire, pour que la cure salaire réalisa
toutes ses fins, qu'elle ait lieu dans uns té-
gion où la pureté de l'air et une sécherers
relative conservent au soleil toute l'iuten-
silë et toute l'activité de sa lumière. Nous
f savons en effet que -les rayons chimiques
sont absorbés par une atmosphère où do-
minent les poussières, les brouillards, la.:
vapeur d'eau, etc., etc. Or une. des carac-
téristiques de la région monégasque, carac- ••
téristique qui découle de sa modalité ntmq?i.o
très intense, qu'on a souvent comparée
celle du Sahara. souvent ,f
Certains médecins redoutent la lumière-
solaire sur les tempéraments congestifs.
Les études les plus récente ont démontré-
que les bains de soleil ne provoquent que.
très exceptionnellement des accidents, qu'il, y
est du reste possible d'éviter si le .traite-
ment est suivie avec la plus élémentaire pru-
L' hydrothérapie marine présente, à Mon-
t,c-Carlo, quelques caractères spéciaux qui
font de ce pays la' station marine irîéale. •
Un effet, pour que la cure marine réalisa
tçutes' ses fins, il ne suffit pas d'avoir une'<,
nappe d'eau plus ou moins étendue, sa I
disposition il faut que l'eaq présente une
température assez élevée, constante oO du-'
rable, un calme relatif permettant aux bai-
gneurs de suivre leur traitement sans dan-v »
ger et sans interruption il est nécessaire- *•
aussi que l'ambiance atmosphérique soit'
caractérisée non seulement par une temps'
rature assez élevée, maia encore par lîn
calme atmosphérique tel que l'air nf> puisse
provoquer une brusque réfrigération de
l'organisme par évaporation Buperftciella
trop intense.
A Monte-Carlo et cette affirmation dé»
coule naturellement de la climatologie de,
la Principauté sont très heureusement
réunies les conditions les plus favorables, 'j
l'hydrothérapie rriaripe. d
Il serait puéril d'insister sur l'action dea V*l
bains de mer sur l'organisme toutefois une
question se pose Existe-t-il vraiment des
contre-indications formelles de Vhydrothéra- |1
pie marine ?
D'après quelques médecins, les bains de
mer exerceraient une action trop brutale,
trop excitante sur l'organisme- Cette obser-
vation est exacte si on ne considéra que les
.plages où la basse température de l'eau, l'a-
gitation de l'air, l'instabilité atrnopphéT-i
que, etc., impressionnent trop
le système nerveux. nnus certain.es staliom
de l'océan,, par exemple, la température
moyenne de l'eau ne s'élève pas au-dessus
de 16 degrés, Si l'on considère que des vents
gions ou le soleil ne pénètre souvent qu'à il
travers un écran d'embruns ou 'même de
brouillards, on doit conclure logiquement
que l'hydrothérapie marine présente sur na»
plages, mais seulement sur ces plages, des
contre-indications nombreuses. Par
on peut affirmer, et cette conclusion découle
naturellement de la climatologie de la Prin-
cipauté de Monaco, qu'à Monte-Carlo l'hy:
drothérapie marine ne comporte aucune
contre-indication. En effet, dans la région.
monégasque, la ternpcratu,p: est 4e
l'eau de mer atteint fréquemment 28 et
29 degrés elle se maintient, d'une façon
constante, entre 25 et 27 degrés jusqu'au
mois de novembre, où elle oscille entre 22 et
23 degrés 5.
N'est-on pas en droit de conclure de ces
observations que le climat estival de la Prin-
cipauté de Monaco ne picnente. aucune con-
tre-indication formelle ?
De plus, la Société des bain:; de mer n'a
rien négligé pour favoriser, pour exaltez,
pourrait-on dire, l'action bienfaisante do.sj
agents climatériques hydrothérapie ma-
rine et. d'eau douce, massaswp manuel et
électrique, héliothérapie, aôrvli-x'rapii:, ont.
été i l'objet, de toute sa 8ollic,n!. ̃, Air:"1, in. ̃ >
colonie étrarigère' établit- elle', toujours' pfusT
nombreuse, ses quartiers d'été à Monte-Car-
10, 'oÙ l'étahlissement de bain, de mer de
Larvotto, avec ses cabines flaires et spa-
cieuses, ses salles de' douche:' en jet et en
pluie, son service de mass;.iU(>: manuel et:-
électrique, ses solaria baignée: de lumière
solaire, réalise la plus idéale dt-s ki;?':ii!a> ̃̃
lions physiothérapiques. Et nous voyons ce '•'
fait extraordinaire, unique 'ptjut-ftr'e dans
les fastes du mouvement monùain )a colo-
nie étrangère oublieuse de snn engoueuu-r1
pour l'océan, accourant en loule .sur '̃ *>
plage tout ensoleillée où, dan un décor que
touche à la féerie, elle peut .'̃uirç, sans in-
terruption et sans danger, lu g.unrne coin*
plète de la cure marine.
IL A ETE PERDU un beau. chien: iiraqu"^ ̃*
M. Fouinât, 170, quai Jemmapes, Paris, ou "̃
à Eaubonne, S.-et-Oise. Bonne rècornperise.
l'OÎVKîUii lui ditfarailr» comme pïr cjiclijr.OJ.'iti.
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de la poitrine, de l'estomac et dr' la vessie,
de rhumatismes, neurasthénie, un moyen
infaillible do se guérir promptement, -ains» .j.
'qu'il l'a été radicalement lui-même après -{ni
avoir souffert et easayé en voit; tous les re-
mèdes préconisés. Cette offre, dont on ap-
préciera le but humanitaire, est 1* consé-
quence d'un vœu,
Eer. à M. Vincent, 8, place Vietor*Hrcga, à
Grenoble, qui répondra gratis et fa par cour-
rier, et enverra les indications demandées.
FEUEJUBTON DU MATIN
DU 28 AOUT 1910
ZIGOMAR
LA FEMME ROUSSE
par LÉON SAZIE
UVRBPREMIBB
Le bras marqué
XL
LE PLAT AUX POINTES D'ACIER
(suite)
Sa figure couverte de sang en tombant
il s'était Messe sur les tessons de verre et
les débris de faïence •– ruisselait de sueur
Ses yeux roulaient affreusement dans leur
orbite, d'où ils semblaient vouloir s'échap-
et sa bouche tantôt se serrait à en faire
fendre les dents, tantôt s'ouvrait toute gran-
de en hurlant. De ses lèvres coulait une
bave verdâtre mélangée du sang noir.
Le médecin appelé essayait de faire pren-
f dre un calmant quelconque à ce malheureux.
La cause de cette souffrance lui échappait.
–r Empoisonnement pensa-t-il tout d'a-
bord.
Mais quel genre d'empoisonnement* quel
antidote donner ?
Il lui fit avaler à tout hasard du charbon
fen poudre, en attendant qu'on préparât à la
pharmacie un vomitif énergique.
Mais quand le sang apparut aux lèvres, le
Toiis droits de reproduction et de traduction ré-
servés en France et h l'étranger.
Copyright 1310 by Léon Sa*te.
médecin comprit qu'il ne s'agissait pas là
d'un simple empoisonnement.
II y a blessure-intérieure, dit-il aux ma-
gistrats arrivés à ce moment, blessure grave
dont la cause m'échappe. que seul ce
malheureux peut nous indiquer.
•_ Oui, docteur, approuva le juge d ins-
truction ce n'est pas un empoisonnement,
mais comme vous le dites, une blessure in.
térieure.
bain mit le docteur au courant de l'événe-
ment.
Mais alors, rien à faire désormais 1
dit le médecins.
--Non, je ne le crois pas.
Cet homme est perdu
-r- Absolument.
Il va mourir, fatalement. La médecine
n'aurait pas le temps d'intervenir, et le
moyen de le faire lui échappe. Je vais seu-
lement essayer d'atténuer ses souffrances,
qui doivent dépasser tout ce que l'imagina-
tion peut concevoir.
XLI
VENTRE OUVERT
Avec l'aide des infirmiers et de gardiens
appelés, en faisant maintenir à terre par les
bras, par les jambes, Fungetti, comme un
animal redoutable qu'on va opérer, il par-
vint à faire absorber au patient quelques
gorgées de calmant.
Fungetti les rejeta aussitôt.
Le docteur lui fit alors de fortes injections
de morphine.
Cela parut apporter un peu de soulagement
ses souffrances.
Il cessa de se débattre, de se tordre. Il
ne hurla plus si violemment, mais il pous-
sait inconsciemment une plainte longue,
douloureuse, de bête blessée à mort.
Enfin, comme il était épuisé, il demeura
étendu de son long à terre, sans mouvement
de bras, de jambes, laissant seulement, à
travers ses vêtements déchirés, hoqueter sa'
poitrine large, admirablement musclée.
que ses ongles avaient profondément labou-
rée de sillons rouges.
Les infirmiers, sur un signe du chef de la
Sûreté, le soulevèrent et le déposèrent sur
le lit de fer.
Fungetti alors tourna la tête vers les ma-
gistrats.
Il reconnut le chef de 14 Sûreté. et peut-
être aussi M. Urbain.
Ses yeux cherchèrent dans la pièce quel-
qu'un de plus parmi les personnes, qui l'en-
touraient.
Puis; ne l'apercevant pas, il demanda
Lui ? fit-il.,
Qui ? interrogea le juge d'instruction,
feignant de ne pas comprendre.
Lui 1
Les magistrats ne dirent rien encore,
Lui s'écria alors Fungetti, lui 1.
Paulin Broquet
Les magistrats ne répondirent rien.
Fungetti se dressa à demi sur son lit.
Il n'est pas là s'écria-Wl.. Il n'est pas
là Il ne peut venir 1. *Alors. lui
aussi Elle. aussi ?.
Qui elle ? demanda M. Baumier.
La Femme Rousse
Les magistrats, de nouveau, gardèrent le
silence.
Fungetti alors, avec un grand geste, s'é-
cria triomphalement
J'ai doue enfin réussi Ah 1 il sauf.
fre lui aussi. Il est en train de mourir
comme moi. Elle aussi, elle qui a détruit
la beauté que je regardais comme le soleil
de ma vie. elle va mourir Et dans quel-
les souffrances. pareilles aux miennes.
Puis, plus doucement
-,Il n'y a qu'un remède. J'ai voulu le
donner à Paulin Broquet. le lui -échanger
contre sa vie, contre la vie de la Femme
Housse Paulin Broquet, qui se croit le
plus malin, le plus fort des hommes, a re-
fus^ Il a cru qu'il pourrait échapper, et
qu'il me tiendrait quand même. Et il souf-
fre maintenant. et i* crie. et il se tord
dans des douleurs près desquelles les flam.
mes de l'enfer sont des caresses d'éventail.
Et il va mourir comme moi.
Au docteur, il ajouta
Docteur. pour la prochaine fois, sa-
chez que le seul remède possible. c'est do
faire prendre tout de suite de l'huile, du
pain huilé. de lq croûte frite dans l'huile.
Il n'y en a pas d'autre. De l'huile tiède
en quantité. Mais maintenant, pour nous,
eux et moi. il est trop tard. trop tard
Tout ce que vous ferez n'empêchera pas le
destin de s'accomplir. La mort vient. La
voici, la mort 10. mort 1
II eut une crispation nerveuse, comme si
la souffrance s'emparait dé lui de nouveau.
Et il cria avec ioie encore une fois
̃•– Rien au monde maintenant ne pourra
sauver Paulin Broquet Allons, j'ai
réussi, Ah 1 voilà un beau jour pour Zigo-
mar
Fungetti partit d'un grand éclat de rire.
Plus de Paulin Braquet 1. Fini, Pau-
lin Broquet I.
Mais ce rire trop bruyant tout à coup
cessa.
Fungetti, comme mû par un ressort, se
dressa. Il sauta brusquement du lit et se
trouva sur ses pieds.
Il semblait maintenant effaré, épouvanté.
Lui dit-il d'une voix étranglée,
Oui, moi.
Paulin Broauet 1
Le détective venait de pénétrer dans la
pièce.
Il marcha tranquillement vers le lit.
C'est peut-être un bon jour pour Zigo-
mar, dit-il, mais ce n'est pas non plus un
trop mauvais jour pour la justice
Et comme Fungetti le regardait avec ef-
froi, comme s'il eût eu en face de lui non
Paulin Broquet, mais son ombre, un reve-
nant, le détective lui dit:
Vous vous trompez, Fungetti, il est
d'autres remèdes que le vôtre Vous le
voyez. j'en apporte la preuve. Miss Hid-
dan est sauvée! également. Elle pourra en-
core, quand cela sera nécessaire, châtier
la belle Fior Miss Hidden est comme
moi, saine et sauve Votre vieux cama-
t'ade Simon, le paisible marchand de pa.
piers peints, n'a aucun mal Et ce brave
Eugenio, que vous pensiez, sans raison au-
cune, enlever à sa famille, ne se souvient
même plus, au milieu de ses etttarlts de
ses enfants qui vous aimaient beaucoup
qu'il a frôlé de si près la mort la plus épou-
vantable la mort qui va vous châtier.
car, vous l'avez dit, il est trop tard pour
vous appliquer votre remède, et le mien
serait absolument sans effet. Il faut le
prendre comme nous l'avons fait avant
l'attentat. Ce n'est pas toujours facile,
convenez-en. Mon remède cependant est
bon. vous le voyez. Vous auriez dû sa-
voir que quand on emploie une arme aussi
vile, aussi lâche, aussi perfide que celle
dont vous vous êtes servi pour nous assas-
siner, il faut au moins la bien connaître I.
Fungetti, pendant ces paroles, 'peu à peu
s'était ressaisi.
Il tenta de faire un nas vers Paulin Bro-
quet. Il étendit les bras violemment en
ayant, comme pour le prendre la gorge,
le frapper.
Paulin Broquet ne bougea même pas, ne
fit pas un mouvement, pas le moindre geste
de défense.
Mais Fungetti, soudain, au lieu de pour-
suivre sa marche, s'arrêta mt-. Après une
seconde d'hésitation, de lutte avec soi-mê-
me, il se tordit, se renversa en arrière, et
en poussant un cri terrible, il retomba à
terre.
Alors le spectacle fut plus horrible que
tout à l'heure.
Fungetti acheva de déchirer ses effets, de
se labourer la poitrine, le ventre. Ses intes»
tins étaient maintenant percés de mille
dards insaisissables et durs comme des poin-
tes d'acier il lui semblait vraiment que du
plomb fondu circulait en*%es urgonea.i.
La douleur était telle qu'en se roulant, il
se mordait les poings. qu'il eaisit ensuite "~â
à pleine mâchoire un des pieds du lit, et,
qu'il y cassa dessus ses dents à vouloir le
mordre,
Il se tordait par terre, sautant faisant
des bonds en creusant ses reins. Il retom-
ba parmi les débris de poterie, de verre.
il se blessa, se coupa sans para1tre Mule-
ment.s'en être aperçu.
Puis, dans un mouvement rapide, il s'ws-
para d'un morceau pointu et tranchant
comme un rasoir de la carafe bri^e tout à
l'heure.
Avant qu'on ait vu, avant même qu'on
ait pu comprendre seulement son Reste,
rüngetti se servit de ce mor .u des verre
comme d'un poignard, d'un c< ̃" eau.
Il s'en frappa fortement. v plonge» en
entièr dans son corps et le tourna dans la
plaie. D'un coup large, vigoureux. U s'ou-
vrit le ventre entièrement.
Dans la plaie atroce, épouva?ïiabie< il en-
tra ses mains.
Poussant un cri de triomphe, de joie, do
délivrance, il arracha ses, et les.
répandit autour de lui.
Alors, comme si l'étalage de 'r'U) bouche-
rie ignoble, l'accomplissement de cet Miteux
suicide, ce harakiri atroce lui .vr.|iort«i.it
soudain.un soulagement délicieux, il chasù
de hurler, de se tordre à terre.
Son corps convulsé se détend' Il tourna
les yeux vers les magistrats qui étaient de-
meures comme figés dans l'épouvante.
-r- Paulin Braquet, dit-il, non, td: ne m'au-
ras pas
Il eut la force de crier
Viva Zigomar 1
Puis sa tête retomba, plus calme il se-il.
bla retrouver un sourire dans son horreur.
Flor murmura-Wl. My Flor f-ove i
Et il mourut 1.
S LE MATIN* S
28 8 10 S
CONTES DES MILLE EN UN MATINS
L'INDISPENSABLE
N avait conduit la
morte au cimetière.
et les dernières priè-
res étaient dites. Le
veuf demeurait au
bord de la tombe,
très calme, regar-
dant tantôt la terre
et tantôt l'admira-
ble cet bleu. Des
abeilles bourdon-
naient. On sentait l'odeur, des fruits quj
mûrissaient dans les vergers et le parfum
des' roses qu'exaltait dans les iardins
l'ardeur du soleil.
Pen.sait-il à ce qui venait de s'accomplir,
cet homme au visage sec et brûlé ds hâle,
aux fortes épaules, aux yeux élargis par un
rêve singulier ? Il semblait plutôt, distrait,
goûter la douceur du jour et l'ami qui se
tenait près de lui, le seul qui eût fait le long
voyage pour venir en ce faubourg perdu de
Bretagne assister aux funérailles, levait
parfois les yeux vers lui avec une surprise
mécontente et mal dissimulée.
Les assistants s'en furent par petits
groupes chuchoteurs, lentement. Leur mi-
mique apitoyée n'avait rien eu d'excessif,
leurs condoléances avaient été plutôt brè-
ves. Il est des comédies que malgré tout
on ne peut jouer, et peut-être eût-on été jus-
qu'à craindre de voir sourire M. Le Ças-
tellec, si l'on se fût attendri outre mesure
sur le chagrin qu'il devait ressentir. Cha-
cun connaissait ses goûts aventureux, son
amour des lointaines voyages chacun sa-
vait ses longues et fréquentes absences.
'Sa femme, qui l'aimait passionnément,
avait vécu dans la solitude et la mélancolie.
Comme les châtelaines des vieux contes,
elle se tenait tout le jour;dans une cham-
bre haute, d'où l'on voyait la mer verte et
la côte. Elle travaillait de menus ouvra-
ges, relisait les lettres' de l'absent, ou la
tête renversée au dossier de sa chaise, pleu-
rait en silence.
Le cimetière était vide. Ilenry Faber
toucha le bras du veuf
-,Il faut rentrer, mon ami.
Lui, non plus, ne pouvait proférer au-
cune, parole de pitié. Il avait gardé le sou-
venir charmant de la morte, et il eût craint
de le profaner en forçant l'époux indiffé-
rent a l'évoquer avec lui. Ils marchèrent
côte à côte, sans un mot. Quand ils furent
a la porte du petit manoir posé au milieu
du coteau, dans les arbres épais, Faber
demanda
La voiture pourra-t-elïe me conduire
au train de deux heures ? Il me faut être
Paris, à mes affaires, demain dans la mati-
né.
Donne toi-même tous les ordres que
tu voudras, dit M. Le Castellec.
Il engagea son ami à se restaurer, s'ex-
cusa de ne point jui,tenir compagnie pen-
dant le repas, et montra au premier étage
pour se reposer, dit-il.
Faber, .quand il vint lui faire ses adieux,
le retrouva dans la chambre de la morte où
persistait l'arome des fleurs amoncelées la
depuis deux jours. Les fenêtres étaient
grand ouvertes et debout, trés calme
toujours, les mains dans ses poches, Le
Castellec contemplait l'âpre paysage ma-
rin sur lequel, si souvent, s'étaient posés
les yeux de la délaissée. II se tourna vers
t'arrivant: 'J''
-·- Oiiî. dans quelques instants,
Le silence tomba.
Et toi, interrogea Faber, pour secouer
la gêne qui pesait, quand te remets-tu en
toute
Ce soir même, dit simplement Le Cas-
tellec
Toujours avec son air distrait, il ouvrit
le tiroir d'une petite table, en tira un re-
volver, et faisant tourner le barillet, qui
montra six balles successivement.
Tu vois. mes billets sont déjà pris
Allons donc s'exclama Henry Faber,
outré de cette comédie. Tu ne me feras ja-
mais croire que tu vas te tuer, Qn ne se
t tue. que pbur un vrai chagrin, ajouta-t-il
entre ses dents.
Je ne pense pas qu'il y ait en ce mo-
ment sur la terre un homme plus désespéré
que je ne le suis moi-même, dit le veuf avec
tranquillité. Seulement, je ne m'affecte pas
de ce désespoir, parce que le trouvant in-
supportable, je suis décidé à ne pas le sup-
porter, voilà tout 1.
Et s'égayant presque, devant l'air stu-
péfait de son ami /•
Mon cher. je ne me. suis jamais
donné la peihe d'expliquer mon caractère
à qui que ce fût. Mais nous avons de l'a-
mitié l'un pour l'autre, et s'il doit t'advenir
par instants de me regretter, je préfère que.
ce soit comme un vieux camarade et non
comme un lamentable insensé. Ecoute-moi.
Il Je me suis marié très jeune, trop
jeune, sans connaître rien de la vie ni de
moi-même, avec une femme que jamais
depuis l'enfance de toutes les forces de mon
ttre. Nous vécûmes dans les joies de
l'ufiiôn la plus profonde, pendant des mois,
des années. Et puis, les goûts que mes
aïeux avaient laissés**en moi s'éveillèrent
peu peu, impérieusement.
Il Tous, les Bretons' nostalgiques, les rè-
veurs aux yeux clairs, ils avateyl sillonné
les océans,, exploré les terres inconnues,
goûté la saveur de l'air qu'on ne respire
pas par ici. Ah les imiter, partir, sentir
grincer au-dessous de soi, dans les flancs
du navire frémissant, la chaîne de l'ancre
qu'on relève, murmurer l' et a Dieu vat p'
en regardant le large mystérieux !«.
» Une pouvait être que:'ion'que ma fem-
me, de santé délicate, d'humeur tranquille
et un peu craintive, m'accompagnât, Je
partis seul.
Cette première absence dura un an.
Elle fut suivie de beaucoup d'autres. Je
connus l'Inde et ses temples ciselés, la
Chine où flotte l'odeur de l'opium, l'Amé-
rique et toutes les haines qui séparent ses
races diverses. Et certes, je pus paraître
le plus égoïste, le plus oublieux des hom-
mes.
Je le fus peut-être, Et pourtant, au
milieu de cette espèce de fièvre angoissée
me poussant errer .toujours, à toujours
aller plus loin, la pensée de la femme qui
m'attendait dans mon logis de Bretagne ne
me quittait point. Sur l'océan nocturne,
dont les vagues soulevaient et faisaient
bondir la traîne blanche de la lune, sur les
nattes où l'on fume la dangereuse drogue,
devant la pampa infinie, je l'évoquais soIÎt
taire et résignée. Je voyais ses robes sim-
ples, sa coiffure simple, ses mains nues. Et
je la savais, malgré tout, pleine d'un mer-
veilleux amour dont venait vers mois la bé-,
nédiction.
Oui, j'ai vécu loin d'elle oui, tenant
dans mes mains sa pauvre existence, je l'ai
faite triste jusqu'au désespoir. Mais
qui comprendra cela, qui me l'expliquera
à moi-même ? depuis qu'elle est morte,
rien en moi n'existe plus. 11 m'est impossi-
ble de m'en aller, puisqu'elle n'est pas là
pour m'attendre il m'est impossible de ne
plus sentir battre ce cœur qui m'envoyait
sa tendresse par-delà les mers. »
Des larmes montaient à ses yeux, IIBs'in-
terrompit brusquement
•>– Tu vas manquer ton train, mon ami.
Et moi-même. son émotion était pas,
sée, il souriait je préfère que les braves
gens qui me trouveront icî, la tête trouée,
et s'en iront à la mairie prévenir nos auto-
rités villageoises, en aient fini avant l'heure
du dîner avec ces formalités insupportables
et ne soient pas trop dérangés dans leurs
habitudes. Adieu, mon cher. merci d'être
venu et que la vie te soit bonne.
Il lui serrait la main. avec affection, le
poussait doucement vers la porte et le
jeune homme se laissait faire, très pile,
effacé, sentant l'inutilité de'toutes paroles
au point de n'en pouvoir prononcer Une
seule.
André Gorthis,
VIB MONDAINE
INFORMATIONS ET COMMUNIQUÉS
MARIAGES
On annonce le prochain mariage de
M. André tie Chasselpup de CUât'illon, assureur,
avec Mite suzanne Charlanes;
M. FirmJn Raspail, capitaine (J'artiHcrie à l'état,
major Ôo la 0« division d'Infanterie, avec Mlle Lu-
M. Antoine Gaveau, ingénieur, chevalier de la
Légion d'honneur, avec ifllo Suzanne Portret, fille
de l'avocat;
M Charles nelaunoy, lieutenant au 60 génie, fils
du chef de bataillon dreveté, avec Mlle Marie-
Louise du Guet, fille de Mme, née de La ïoijrd'Af-
taise,
DEUIL
On annonce la mort de M. Théophile
Lombardo, banquier, décédé subitement d
Territet (Suisse). Les obsèques auront lieu à
Paris le 'lundi 29 courant, 4 dix h ou res,; en la-
cllagello du cimetière du Père-Lachaiseroù
l'on se réunira. Il n'a pas été envoyé de let-
tres d'invitation, prière de considérer cet avis
comme en tenant lieu.
Une idée de femme, par loir
UIDISOHETWS COBMUWQVêS
Les robes de
lingerie lent Pla-
ce maintenant
aux toilettes de
soie légère; nous
ne -pouvons en-
core les abandon-
ner pour le cos-
tume tailleur, qui
nous parait trop
hivernal. Voici
un gentil modèle
en foulard, qui
sera a charmant
aussi en f in lai-
nage. On met
beaucoup 'en gar-
niture des étoffes
unies ou à très
petits dessins, les
bandes de qua-
drillés. Cette ro*
bas de la jupe,
de la: tunique et
des manches. Un
grand col marin
enrichit le corsa.
ge il est en
mousseline d e
soie blanche ter-
miné -par un pe-
tit, volant de
chantilly. Le cha-
peau est égale-
ment en mousse-
line et dentelle. Chaumont.
INDISCRÉTIONS COMMUNIQUÉS
FOLIES-DRAMATIQUES et EUROPEEN
La Cavalière dans « la Conscrite » La
Revuev« Pan-Pan à l'Européen.
Voilà certes les plus ueaux spectacles du
jour Pendant que l'admirable Cavaliero
triomphe aux Folies-Dramatiques dans l'im-
mortelle et joyeuse Consente, la revue sélect
Pan-Pan! accuse le succès. sans précédent de
l'Européen, qui a rouvert ses portes hier.
Jeanne Bloch,' cette dispensatrice du rire, la
comique 4 la réputation mondiale, y dépense
sa verve dans les principaux rôles, et la jolie
NeUy Maxim's en est l'exquise commère. Ja-
mais on a tant ri qu'hier a l'Européen le fait
est que cette revue est un chef-d'œuvre d'un
bout à l'autre, et surtout d'une folle gaieté.
Aujourd'hui, en matinée, à 2 h. 1/2, le public
parisien n'a que l'embarras du choix pour se
distraire. Aux Fol-Dram', la Consente, avec
la capiteuse Cavalière, Guitty, Duhamel,
Leriche; à l'Européen, Pan-Pan! avec Jeaiine
Bloch et Nelly Maxim's,
Aujoprd'hui.
Au théâtre de la Nature de Champigny-la-
gataille. à trois heures le Chalet et Galalhce,
(M. Tarquini d'Or, de 1 Opéra-Comique Mme
Marie Theyson, MM. Terval, Deniol, Bpttly,
Philibert, etc.) i
A Marnes-la-Coquette, trois heures, tes
Caprices. de Marianne, l'Etincelle est le .Gen-
/tanne est sans vitié, avec MM. Brousse, va-
lère Moulin, Mlles I;inaly et Capazza.
Le théâtre Sarah-Bernliardt" rouvrira le
jeudi 1er septembre avec l'Aiglon, que joue.
ront Mmes Blanche Dufresne (le duc de
Reiçhstadt), Marialyse, Marie-Louise Petyal,
Pascal, Jane Mea, Maglianes, MM. Maxime
L.éry, Chaineroy, Maxndian.- etc..
Première nouveauté à passer la Cùnqxiète
d'Athènes, de M. Albert du Bois.
Spectacles da la soioaine.
A l'Opéra. Lundi, Sinurd (Mlles Jeanne
Bourdon, Dubois-l.auger, Charny, MM. Gra,
r.al .débuts), panses, Gresse. Duclos) mer-
credi, la Damnation de Patist (Mlle Bourdon,
MM. Gresse, Altchewsky. Cerdan) vendredi,
nigole.tto (Mlles Alexandrowicz Lapeyrette,
MM. Duclos, Dubois, Paty, Lequien) la Kor-
rigane (Mile Aïda Boni).
A la Comédie-Française Lundi, Afldro-
maque, les Doiix ménages mardi, l'AmoilT
veille mercredi, Un cad de conscience, la. Pa.
risienne, l'Etincelle jeudi, le Mariage forcé,
Le Borihomme Jadis, le Voyape dç M. Perri7
chon vendredi, Horace, tes Deux ménages"
samedi, Il ne faut ytrer de rien, le Jeu *de
l'Amour et du Hasard.
A l'opéra-comique. Jeudi (réouverture),
le Mariage de Télémaque (Mmes Carré, Ma-
thieu-Lutz, MM. Fugère, Fruucell, Delvoye)
vendredi, Werther (Miles Brolily,-Nelly Mar-
tyl, MM. Beyle, Vieuille) samedi. Carmen
(Mlles Lucienne Bréval, Lucy Vauthrln, MM.
Salignac et Mézy) dimanche (matinée', de
Roi d'Ys (Mlles Brohly, Bilbaut-Vauchelet,
MM, Sens, Allard, Visuille) (soirée) Manon,
(Mlle Vix. MM. Beyle, Fugère et Delvoye).
Les Concerts-Lnmoureux feront leur récit-
verture le dimanche 16 octobre prochain, sous
la direction de M. Camille Chevillard. salle
Gaveau.
Olympia aujourd'hui, 2 Ij. 1/2, deuxième- mati-
née du dimanche, Papillon d'Or. Prince Charles.
Immense succès,-
Matinées d'aujourd'hui (music-halls, concerts. cir-
ques) Cigaie T'en as du vice 1 revue (Jane Mar-
nac, Claudius, Maurel); Alcazar A nous les Pou-
tes 1 revue (Dranem, Prince) Ambassadeurs Hal-
ley 1 Haltelt 1 aux Avihass revue (Ma Kitty
Lord); Nouveau-Cirque (troupe nouvelle) r1 Etoile-
Palace (matinée polir les familles); Ba-Ta-Cljin
le Lieutenant Cupidon.
Outre son programme toujours varié et intéres-
sant. l'American Blograph (7, rue Taltbout) offre
cette semaine trois fllms des plus actuels. Les deux
premiers permettent la comparaison des navires
de guerre anglais et italiens et nous font assister
au lancement d'un Dreadnought dans chacun de
ces pays. Le troisième nous présente le voyage en
aéroplane de Moisant à Londres. Ajoutons-y un ta-
bleau des plus dramatiques et «'oublions pasque
la salte Mt laelus tr^Ictie et. la. mieux, aérée do
tout Paris.'
Etrangers et provinciaux viennent en grand nom-
bre admirer le Palais des iftrages 4u Musée Grévln.
Afrique 'Jardin d'accU-
matation. Très fidèle reproduction
de cinq villages africains Mau-
ritanie, Soudan, Sénégal, Marpc et
Sahara.
Jlippodrome-Cinema Tho Royal Bio, le film d'art
Carmen, d'après l'immortel chef-d'œuvre de Pros.
per Marimée. Co tragique scénario est admirable-
ment mis en relief par ses talentueux interprôtres
Mlle Régina Badet, de l'Opéra-Comique, une Car-
men superbe sl'allure et de souplesse, et M. Max
Dearly, des Variétés, un don José tour à tour pi-
loyablo et terrible.
En supplément, Paris-tendres en automobile.
Th. de la Tour Eiffel. A 3 h., lc Strapontin, Po-
tins à roulettes, revue, et les Datirauiafwnnes
Fauteuils 2 francs, ascension l°r étage comprise.
LES DOCUMENTS DE 1870
L'agence Havas nous communique la note
suivante ̃̃̃.
Plusieuts Journaux ont donné des informa-
tions inexactes au sujet de la publication des
« Origines diplomatiques da la guerre de
1870 » par le ministère des affaires étrangè-
res.
Le ministère des affaires étrangères ne pou,
vait traiter pour cette publication qu'avec une
maison d'édition qui ne demanderait aucune
subvention et qui prendrait à sa charge l'im-
pression. à l'Imprimerie nationale.
Le budget des affaires étrangères ne com-
porte en effet aucun crédit pour des publia
cations de cette importance et les documents
ofuciels ne peuvent, conformément lt la loi.
être imprimes qu'à l'Imprimerie nationale.
Des exceptions cette règle ne-peuvent
être accerdeés que par la commission spé,
ciale qui siège au ministère de la justice et
qui, dans l'espèce, avait refusé de consentir
une exception.
Des pourparlers avaient été etltamés sans
succès avec plusieurs maisons d'édition. Les
conditions leur parurent trop onéreuses.
La maison Ficker, qui s'était mise sur les
rangs, les accepta. M. Ficker, établi Paris
depuis près de vingt ans, produisit le, décret
qui lui avait conféré la naturalisation fran-
Le traité passé avec lui pprte que l'impres-
sion de chacun des volumes on cours de pu»
blication doit être payée par lui d'avance et
que les bénéfices éventuels de la vente se-
ront partagés entre l'Etat et l'éditeur.
C'est la première publication de documents
entreprise par l'Etat qui ne grèvera pas le
budget..
La cura marine
C'est une opinion généralement accrédi-
tée, que Monte-Carlo est uniquement une
station d'hiver dont le seul mérite est d'of-
frir à ses. hôtes des journées ensoleillées et
des soirées brillantes et ultra-mondaines.
Certes, il est très agréable, lorsque par-
tout ailleurs la pluie. le vent et la neige ro-
gnent despotiquement, cje « farnienter » sur
les terrasses du Casino, en veston léger, de
tirer quelques pigeons sur le merveilleux
stand qui domine la mer si calme et si
bleue, d'assister, l'après-midi, à des audi-
tisons musicales d'une incomparable perfec-
tion et le soir, enfin, de se délecter il. l'in-
terprétation du grand répertoire d'opéra par
les étoiles les plus brillufttes du firmament
aritstique. Tout cela est très appréciable et,
convenons-en, très apprécié.
Mais il est, pour justifier la vogue tou-
jours croissante de Monte-Oailo, une consi-
dération d'un ordre plus élevé et qui, sur-
tout, ignore l'asservissement des saisons.
Cette considération vaut, a notre avis, gran-
dement la peine d'être développée c'est la
question d'huqièw et de climatothérapie.
L'organisme peut, dans certains climats,
réaliser son optimum fonctionnel, telle est
la conclusion naturelle de toutes les obser-
vations physiothérapiques modernes. Mais
une question se pose dans quelles villé-
giatures, dans quels milieux, l'organisme
rencontrera-t-il les conditions climatériques
susceptibles de favoriser cet peureux état
physiologique ? Plusieurs solutions ont été
proposées l'une d'elles, la cure mâtine,
comporte des indications si précises, si uni-
verselles pourrait-on dire, qu'elle sollicite
tout spécialement l'attention et les faveurs
de nos contemporaines.
Chose curieuse, le climat marin eut, pen-
dant de longues années, dos adversaires ir-
réductibles. La mer. disait-on oammuné-
ment, exerce sur l'organisme une action
plutôt nocive, Cette opinion comporte une
double explication. Certains organismes dé-
chus, il vitalité fortement diminuée, ont vu
leur état rester stationnaire ou même s'ag-
graver sur les bords de la mer, Cette ob·
scrvation peut être exacte devons-nous en
conclure que les seuls fucteurs morbides
aient été le climat marin ? Certes non il est
évident, en effet, qu'un organisme incapa-
ble due toute réaction ne peut espérer une
amélioration appréciable, h plus forte rai-
son une guérison définitive, d'un climat
quelconque. L'intervention de tout l'arsenal
thérapeutique aurait-elle été plus efficace ?
Nous est-il possible, par exemple, de re.
faire du poumon par des injections sérathé-
rapiques ? Certains climats marins, dit-
on encore, exercent sur l'organisme une ac-
tion trop brutale c'est encore vrai. Per-
sonne, dans le monde scientifique,, ne songe
ù nier les inconvénients multiples que pré-
sentent certaines plages^ En effet, le froid,
l'humidité, 'c vents violents, l'instabilité
atmosphérique, etc., etc" fâcheux apana-
ges de ces stations, agissent sur la peau en
supprimant ses fonctions et en empêchant
l'élimination des déchets organiques par
cette voie. Or, .tout le monde sait combien
précaire est la physiologie du rein chez les
diabétiques, rhumatisants, arthritiques, etc.,
et ils sont'légion D'autre part,' les bron-
ches faibles, les poumons délicats, les
coeurs fatigués, les diathèses consomptives
ne trouveront aucune amélioration, au con-
traire, dans les stations où les vents, les
brouillards, la pluie, etc., règnent trop fré-
quemment. ̃ ̃
Que doit-on conclure de ces observations ?
Que sur certaines plages la, cure marine ne
peut réaliser toutes ses fins. Mais il n'est
pas permis de généraliser et de méconnaître
les heureuses influences des climats marins,
tout particulièrement privilégiés, en tête
desquels se place le climat marin mond-
gasque.
D'une façon générale, une station climalé-
rique est caractérisée par les caractères es-
sentiels de son atmosphère locale elle réa-
lisera le type de la station idéale, si elle est
soustraites l'action trop brutale de certains
agents clirnatiques d'origine exogène. En
effet, sous l'influence de certains courants
cosmopolites, le plus classique des climats
rnésothermes peut, accidentellement, deve-
nir ou très chaud on très froid. Par sa
situation géographique, Monte-Carlo n'a pas
à redouter ces fâcheuses intrusions.
La Principauté de Monaco, en effet, occupe
à peu près le centre d'un secteur dont les
seules extrémités sont ouvertes aux vents
du nord, les Alpes leur opposant partout ail-
leurs la formidable barrière de leurs contre-
forts cyclopéens. Est-ce à dire que ces vents
n'exercent aucune action sur la région mo-
Non, certes, car les Alpes n'ar-
rêtent pas les vents du nord elles les re-
lèvent, les reportent au large, et lorsque,
par une sorte de réflexion ils atteignent 'la
Principauté de Monaco, ils ont perdu leur
violence et leur température, mais conservé
telir caractère hygrométrique ils contri-
buent ainsi à donner au climat de Montre-
Carlo la sécheresse moyenne, qui est une de
ses caractéristiques Nous ne citerons que
pour mémoire l'action des courants océa-
niens Monte-Carlo leur est largement ou-
vert au sud, mais leur influence, assez peu
sensible dans la journée, est nulle pendant
'la nuit nous n'insisterons pas davantage
sur le rôle des courants continentaux qui at-
teignent la région monégasque, après avoir
traversé les Pyrénées, le massif central, le
brassin du flhdne, etc.; leur influence, très
sensible sur les côtes du Rouasillpn et du
Languedoc, est neutralisée dans notre ré-
gion par la muraille alpine qui relève ces
vents et les reporte au large. ̃
De la situation géographique ùi la Prin-
cipauté de Monaco, découle le climat mer-
veilleux de Monte-Carlo. Soustraite à la vio-
lenre des vents cosmopolites, cette région
jouit d'une stabilité atmosphérique très re-
Diarquable. Les variations de la pression
barométrique sont presque insensibles, et,
c'est il peine isi l'étude des moyennes résu-
mant un quart de siècle d'observations, ac-
cuse un écart de 3 h 4 millimètres. La cons-
tance d'un état hygrométrique de type
moyen est un des caractères essentiels' de
-Monte-Carlo, dont le climat est aussi éloigné
d'une siccité extrême que d'une humidité
éxcessive. e
Les pluies sont si peu fréquentes pendant
l'été, si rares les jours brumeux, que la tem-
pérature n'en subit aucune perturbation:
Sa stabilité atmosphérique est si remarqua-
ble que c'est a peine si nous relevons dans
les observations faites depuis vingt-cinq
ans, des écarts de un à deux dixièmes de,
degré Faut-il ajouter qu'à Monte-Carlo la
moyenne estivale ne denasse pas normale-
ment 21 26 degrés, c'est-à-dire est très in-
férieure à celle d'une foule de stations d'été ?
En résumé, le climat estival de la région
monégasque est le climat mosotherme idéal,
dont nulle influence cosmopolite ne fait,
même accidentellement, dévier les indica-
tions essentielles.
Cette modalité atmosphérique confère A
certains agents climatiquos (qir, lumière,
mer) une activité très spéciale dont l'in,
fluence sur l'organisme se traduit par up.
hyperfonctionnement très remarquable ou
une sédation des fonctions physiologiques
tiop intensive. Le rétablissement de l'équi-
libre organique est la résultante de ces phé-
nomènes.
Dans la région monégasque, l'air pré-
sente une pureté et une aseptioité absolu-
ment remarquable. Les spores sont peu
abondantes dans cette atmosphère c'est
à peine si les moyennes aéroscopiques ac-
cusent 2,0Q0 spores par mètre cube d'air,
Les mêmes' analyses effectuées dans le parc
de Montsouris donnent 14,000 spores Un
certain nombre d'analyses bactériologiques
de l'air ont été faites dans la. Principauté de
Monaco (Monte-Carlo-la Condamine) elles
ont révélé un nombre si infime de bacté.
ries que l'action de ces fâcheux commen-
saux doit être absolument nulle sur l'orga-
nisme. De plus, l'atmosphère de la région
monégasque présente des quantités d'ozone
très remarquables que ce soit sur la plage
ou dans la zone distante de. la mer, les ana-
lyses atmosphériques ont révélé des moyen-
nes constantes de 5 milligrammes 7 à 0 mil-
ligrammes d'ozone pour cent mètres cubes
d'air. A Paris, les mêmes analvses. don-
nent 2 milligrammes et à Chamonix 3 mil-
ligrammes pour les mêmes quantités d'air.
Grâce à la pureté et à l'asepticité de cette
atmosphère, les affections cardio-respiratoi-
res (asthme, emphysème, dilatation cardia-
que, etc.) sont très heureusement amendées
dans la région monégasque. Combien nom-
breuses les diathèses qui relèvent de ce
traitement, surtout celles qui demandent
une combustion complète des déchets nutri-
tifs (obésité, goutte, rhumatisme, diabète,
arthritisme, etc., etc.)
Pendant longtemps, les médecins ont re-
douté pour les consomptifs l'air de la mer,
trop excitant, à leur avis, pour dos orga.
nismes qui ont déjà une tendance à trop
brûleur. Certaines plages exagèrent, il est
vrai, les combustions respiratoires. Dans
la Principauté de Monaco, les conditions
climatériques sont absolument différentes
(nous en avons donné les raisons) de celles
qui caractérisent certaines stations. De
plus, l'air de la région monégasque n'est
pas exclusivement marin dans certaines
zones de la Principauté, sa minéralisation
est très atténuée. A Monaco et sur les bou-
levards distants de la mer, l'air ne pré-
sente que des traces de chlorure de .sodium;
Ce sont là 'particularités tgès
tes qui ont leur explication dans la topo-
graphie même de la Principauté. En' effet,
la constante ventilation entre la montagne
et la côte, les caractères continentaux de%
brises locales auxquelles les collines boi-
sées et la végétation de cette région confè-
rent un .caractère spécial, corrigent -très
heureusement l'action des vents trop exclu-
sivement marins contre lesquels, du reste,
la Principauté de Monaco est partiellement
protégée il l'est et h l'ouest par des remparts
naturels. Aussi, l'excitation organique pro-
voquée par le climat monégasque est-elle
toujours modérée et, partant, bienfaisante.
Certains quartiers de la région monégas-
que paraissent absolument soustraits à l'in-
fluence du climat marin. On trouve, en effet,
dans la Principauté de Monaco, une gamme
de petites stations qui, tout en avant des
caractères généraux communs, diffèrent les
unes des autres par leur situation, leur to-
pographie, etc., et les conséquences clima-
tiques qui en découlent, si bien qu'il est per-
mis de dire qu'à Monaco-Ville, sur les bou-
levards du Nord, de l'Ouest, des Moulins,
etc.. les bypersensitifs sont soustraits d'une
façon 'il peu près absolue, à l'influence de
l'air thermal chloruré, sodique et ipdo-bro-
muré. D'après les auteurs les plus réputés,
le clorure de sodium transporté par les
vents ne dépasse pas une zone distante de
100 à 250 mèlre'p du bord de la mer. Quoi
de plus facile, dès .lors, d'échapper à l'in-
fluence de la minéralisation ? Il suffit, pour
cela, d'habiter dans certains quartiers (bou-
levards du Nord, de l'Ouest, des Moulins,
etc., etc.) ou dans les villas qui limitent
l'amphithéâtre monégasque. N'est-on pas en
droit de conclure de ces observations que
l'atmosphère de la région monégasque- con-
vient également aux ralentis de la nutrition
(rhumatisants, arthritiques, artério-geléreux,
etc.) et aux organismes dont la nutrition est
accélérée (consomptifs, etc.) ? Nous ne par-
lerons pas des organismes robustes sur les-
quels l'action prophylactique de ce climat ne
se discute pas.
A l'influence prophylactique et
de 1 air s'ajoute, à Monte-Carlo, l'at:tïo,, ̃'̃
rapeutique des cures solaires qui, ai î
ment, constate le docteur
prennent dans la pratique une imper-"
tance qui les place au premier rang parmi"-
les agents thérapeutiques Mais 'il est né-
| c-essaire, pour que la cure salaire réalisa
toutes ses fins, qu'elle ait lieu dans uns té-
gion où la pureté de l'air et une sécherers
relative conservent au soleil toute l'iuten-
silë et toute l'activité de sa lumière. Nous
f savons en effet que -les rayons chimiques
sont absorbés par une atmosphère où do-
minent les poussières, les brouillards, la.:
vapeur d'eau, etc., etc. Or une. des carac-
téristiques de la région monégasque, carac- ••
téristique qui découle de sa modalité ntmq?i.o
très intense, qu'on a souvent comparée
celle du Sahara. souvent ,f
Certains médecins redoutent la lumière-
solaire sur les tempéraments congestifs.
Les études les plus récente ont démontré-
que les bains de soleil ne provoquent que.
très exceptionnellement des accidents, qu'il, y
est du reste possible d'éviter si le .traite-
ment est suivie avec la plus élémentaire pru-
L' hydrothérapie marine présente, à Mon-
t,c-Carlo, quelques caractères spéciaux qui
font de ce pays la' station marine irîéale. •
Un effet, pour que la cure marine réalisa
tçutes' ses fins, il ne suffit pas d'avoir une'<,
nappe d'eau plus ou moins étendue, sa I
disposition il faut que l'eaq présente une
température assez élevée, constante oO du-'
rable, un calme relatif permettant aux bai-
gneurs de suivre leur traitement sans dan-v »
ger et sans interruption il est nécessaire- *•
aussi que l'ambiance atmosphérique soit'
caractérisée non seulement par une temps'
rature assez élevée, maia encore par lîn
calme atmosphérique tel que l'air nf> puisse
provoquer une brusque réfrigération de
l'organisme par évaporation Buperftciella
trop intense.
A Monte-Carlo et cette affirmation dé»
coule naturellement de la climatologie de,
la Principauté sont très heureusement
réunies les conditions les plus favorables, 'j
l'hydrothérapie rriaripe. d
Il serait puéril d'insister sur l'action dea V*l
bains de mer sur l'organisme toutefois une
question se pose Existe-t-il vraiment des
contre-indications formelles de Vhydrothéra- |1
pie marine ?
D'après quelques médecins, les bains de
mer exerceraient une action trop brutale,
trop excitante sur l'organisme- Cette obser-
vation est exacte si on ne considéra que les
.plages où la basse température de l'eau, l'a-
gitation de l'air, l'instabilité atrnopphéT-i
que, etc., impressionnent trop
le système nerveux. nnus certain.es staliom
de l'océan,, par exemple, la température
moyenne de l'eau ne s'élève pas au-dessus
de 16 degrés, Si l'on considère que des vents
gions ou le soleil ne pénètre souvent qu'à il
travers un écran d'embruns ou 'même de
brouillards, on doit conclure logiquement
que l'hydrothérapie marine présente sur na»
plages, mais seulement sur ces plages, des
contre-indications nombreuses. Par
on peut affirmer, et cette conclusion découle
naturellement de la climatologie de la Prin-
cipauté de Monaco, qu'à Monte-Carlo l'hy:
drothérapie marine ne comporte aucune
contre-indication. En effet, dans la région.
monégasque, la ternpcratu,p: est 4e
l'eau de mer atteint fréquemment 28 et
29 degrés elle se maintient, d'une façon
constante, entre 25 et 27 degrés jusqu'au
mois de novembre, où elle oscille entre 22 et
23 degrés 5.
N'est-on pas en droit de conclure de ces
observations que le climat estival de la Prin-
cipauté de Monaco ne picnente. aucune con-
tre-indication formelle ?
De plus, la Société des bain:; de mer n'a
rien négligé pour favoriser, pour exaltez,
pourrait-on dire, l'action bienfaisante do.sj
agents climatériques hydrothérapie ma-
rine et. d'eau douce, massaswp manuel et
électrique, héliothérapie, aôrvli-x'rapii:, ont.
été i l'objet, de toute sa 8ollic,n!. ̃, Air:"1, in. ̃ >
colonie étrarigère' établit- elle', toujours' pfusT
nombreuse, ses quartiers d'été à Monte-Car-
10, 'oÙ l'étahlissement de bain, de mer de
Larvotto, avec ses cabines flaires et spa-
cieuses, ses salles de' douche:' en jet et en
pluie, son service de mass;.iU(>: manuel et:-
électrique, ses solaria baignée: de lumière
solaire, réalise la plus idéale dt-s ki;?':ii!a> ̃̃
lions physiothérapiques. Et nous voyons ce '•'
fait extraordinaire, unique 'ptjut-ftr'e dans
les fastes du mouvement monùain )a colo-
nie étrangère oublieuse de snn engoueuu-r1
pour l'océan, accourant en loule .sur '̃ *>
plage tout ensoleillée où, dan un décor que
touche à la féerie, elle peut .'̃uirç, sans in-
terruption et sans danger, lu g.unrne coin*
plète de la cure marine.
IL A ETE PERDU un beau. chien: iiraqu"^ ̃*
M. Fouinât, 170, quai Jemmapes, Paris, ou "̃
à Eaubonne, S.-et-Oise. Bonne rècornperise.
l'OÎVKîUii lui ditfarailr» comme pïr cjiclijr.OJ.'iti.
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ceux qui sont atteints d'une maladie
geaisons, bronchites chroniques, maladies
de la poitrine, de l'estomac et dr' la vessie,
de rhumatismes, neurasthénie, un moyen
infaillible do se guérir promptement, -ains» .j.
'qu'il l'a été radicalement lui-même après -{ni
avoir souffert et easayé en voit; tous les re-
mèdes préconisés. Cette offre, dont on ap-
préciera le but humanitaire, est 1* consé-
quence d'un vœu,
Eer. à M. Vincent, 8, place Vietor*Hrcga, à
Grenoble, qui répondra gratis et fa par cour-
rier, et enverra les indications demandées.
FEUEJUBTON DU MATIN
DU 28 AOUT 1910
ZIGOMAR
LA FEMME ROUSSE
par LÉON SAZIE
UVRBPREMIBB
Le bras marqué
XL
LE PLAT AUX POINTES D'ACIER
(suite)
Sa figure couverte de sang en tombant
il s'était Messe sur les tessons de verre et
les débris de faïence •– ruisselait de sueur
Ses yeux roulaient affreusement dans leur
orbite, d'où ils semblaient vouloir s'échap-
et sa bouche tantôt se serrait à en faire
fendre les dents, tantôt s'ouvrait toute gran-
de en hurlant. De ses lèvres coulait une
bave verdâtre mélangée du sang noir.
Le médecin appelé essayait de faire pren-
f dre un calmant quelconque à ce malheureux.
La cause de cette souffrance lui échappait.
–r Empoisonnement pensa-t-il tout d'a-
bord.
Mais quel genre d'empoisonnement* quel
antidote donner ?
Il lui fit avaler à tout hasard du charbon
fen poudre, en attendant qu'on préparât à la
pharmacie un vomitif énergique.
Mais quand le sang apparut aux lèvres, le
Toiis droits de reproduction et de traduction ré-
servés en France et h l'étranger.
Copyright 1310 by Léon Sa*te.
médecin comprit qu'il ne s'agissait pas là
d'un simple empoisonnement.
II y a blessure-intérieure, dit-il aux ma-
gistrats arrivés à ce moment, blessure grave
dont la cause m'échappe. que seul ce
malheureux peut nous indiquer.
•_ Oui, docteur, approuva le juge d ins-
truction ce n'est pas un empoisonnement,
mais comme vous le dites, une blessure in.
térieure.
bain mit le docteur au courant de l'événe-
ment.
Mais alors, rien à faire désormais 1
dit le médecins.
--Non, je ne le crois pas.
Cet homme est perdu
-r- Absolument.
Il va mourir, fatalement. La médecine
n'aurait pas le temps d'intervenir, et le
moyen de le faire lui échappe. Je vais seu-
lement essayer d'atténuer ses souffrances,
qui doivent dépasser tout ce que l'imagina-
tion peut concevoir.
XLI
VENTRE OUVERT
Avec l'aide des infirmiers et de gardiens
appelés, en faisant maintenir à terre par les
bras, par les jambes, Fungetti, comme un
animal redoutable qu'on va opérer, il par-
vint à faire absorber au patient quelques
gorgées de calmant.
Fungetti les rejeta aussitôt.
Le docteur lui fit alors de fortes injections
de morphine.
Cela parut apporter un peu de soulagement
ses souffrances.
Il cessa de se débattre, de se tordre. Il
ne hurla plus si violemment, mais il pous-
sait inconsciemment une plainte longue,
douloureuse, de bête blessée à mort.
Enfin, comme il était épuisé, il demeura
étendu de son long à terre, sans mouvement
de bras, de jambes, laissant seulement, à
travers ses vêtements déchirés, hoqueter sa'
poitrine large, admirablement musclée.
que ses ongles avaient profondément labou-
rée de sillons rouges.
Les infirmiers, sur un signe du chef de la
Sûreté, le soulevèrent et le déposèrent sur
le lit de fer.
Fungetti alors tourna la tête vers les ma-
gistrats.
Il reconnut le chef de 14 Sûreté. et peut-
être aussi M. Urbain.
Ses yeux cherchèrent dans la pièce quel-
qu'un de plus parmi les personnes, qui l'en-
touraient.
Puis; ne l'apercevant pas, il demanda
Lui ? fit-il.,
Qui ? interrogea le juge d'instruction,
feignant de ne pas comprendre.
Lui 1
Les magistrats ne dirent rien encore,
Lui s'écria alors Fungetti, lui 1.
Paulin Broquet
Les magistrats ne répondirent rien.
Fungetti se dressa à demi sur son lit.
Il n'est pas là s'écria-Wl.. Il n'est pas
là Il ne peut venir 1. *Alors. lui
aussi Elle. aussi ?.
Qui elle ? demanda M. Baumier.
La Femme Rousse
Les magistrats, de nouveau, gardèrent le
silence.
Fungetti alors, avec un grand geste, s'é-
cria triomphalement
J'ai doue enfin réussi Ah 1 il sauf.
fre lui aussi. Il est en train de mourir
comme moi. Elle aussi, elle qui a détruit
la beauté que je regardais comme le soleil
de ma vie. elle va mourir Et dans quel-
les souffrances. pareilles aux miennes.
Puis, plus doucement
-,Il n'y a qu'un remède. J'ai voulu le
donner à Paulin Broquet. le lui -échanger
contre sa vie, contre la vie de la Femme
Housse Paulin Broquet, qui se croit le
plus malin, le plus fort des hommes, a re-
fus^ Il a cru qu'il pourrait échapper, et
qu'il me tiendrait quand même. Et il souf-
fre maintenant. et i* crie. et il se tord
dans des douleurs près desquelles les flam.
mes de l'enfer sont des caresses d'éventail.
Et il va mourir comme moi.
Au docteur, il ajouta
Docteur. pour la prochaine fois, sa-
chez que le seul remède possible. c'est do
faire prendre tout de suite de l'huile, du
pain huilé. de lq croûte frite dans l'huile.
Il n'y en a pas d'autre. De l'huile tiède
en quantité. Mais maintenant, pour nous,
eux et moi. il est trop tard. trop tard
Tout ce que vous ferez n'empêchera pas le
destin de s'accomplir. La mort vient. La
voici, la mort 10. mort 1
II eut une crispation nerveuse, comme si
la souffrance s'emparait dé lui de nouveau.
Et il cria avec ioie encore une fois
̃•– Rien au monde maintenant ne pourra
sauver Paulin Broquet Allons, j'ai
réussi, Ah 1 voilà un beau jour pour Zigo-
mar
Fungetti partit d'un grand éclat de rire.
Plus de Paulin Braquet 1. Fini, Pau-
lin Broquet I.
Mais ce rire trop bruyant tout à coup
cessa.
Fungetti, comme mû par un ressort, se
dressa. Il sauta brusquement du lit et se
trouva sur ses pieds.
Il semblait maintenant effaré, épouvanté.
Lui dit-il d'une voix étranglée,
Oui, moi.
Paulin Broauet 1
Le détective venait de pénétrer dans la
pièce.
Il marcha tranquillement vers le lit.
C'est peut-être un bon jour pour Zigo-
mar, dit-il, mais ce n'est pas non plus un
trop mauvais jour pour la justice
Et comme Fungetti le regardait avec ef-
froi, comme s'il eût eu en face de lui non
Paulin Broquet, mais son ombre, un reve-
nant, le détective lui dit:
Vous vous trompez, Fungetti, il est
d'autres remèdes que le vôtre Vous le
voyez. j'en apporte la preuve. Miss Hid-
dan est sauvée! également. Elle pourra en-
core, quand cela sera nécessaire, châtier
la belle Fior Miss Hidden est comme
moi, saine et sauve Votre vieux cama-
t'ade Simon, le paisible marchand de pa.
piers peints, n'a aucun mal Et ce brave
Eugenio, que vous pensiez, sans raison au-
cune, enlever à sa famille, ne se souvient
même plus, au milieu de ses etttarlts de
ses enfants qui vous aimaient beaucoup
qu'il a frôlé de si près la mort la plus épou-
vantable la mort qui va vous châtier.
car, vous l'avez dit, il est trop tard pour
vous appliquer votre remède, et le mien
serait absolument sans effet. Il faut le
prendre comme nous l'avons fait avant
l'attentat. Ce n'est pas toujours facile,
convenez-en. Mon remède cependant est
bon. vous le voyez. Vous auriez dû sa-
voir que quand on emploie une arme aussi
vile, aussi lâche, aussi perfide que celle
dont vous vous êtes servi pour nous assas-
siner, il faut au moins la bien connaître I.
Fungetti, pendant ces paroles, 'peu à peu
s'était ressaisi.
Il tenta de faire un nas vers Paulin Bro-
quet. Il étendit les bras violemment en
ayant, comme pour le prendre la gorge,
le frapper.
Paulin Broquet ne bougea même pas, ne
fit pas un mouvement, pas le moindre geste
de défense.
Mais Fungetti, soudain, au lieu de pour-
suivre sa marche, s'arrêta mt-. Après une
seconde d'hésitation, de lutte avec soi-mê-
me, il se tordit, se renversa en arrière, et
en poussant un cri terrible, il retomba à
terre.
Alors le spectacle fut plus horrible que
tout à l'heure.
Fungetti acheva de déchirer ses effets, de
se labourer la poitrine, le ventre. Ses intes»
tins étaient maintenant percés de mille
dards insaisissables et durs comme des poin-
tes d'acier il lui semblait vraiment que du
plomb fondu circulait en*%es urgonea.i.
La douleur était telle qu'en se roulant, il
se mordait les poings. qu'il eaisit ensuite "~â
à pleine mâchoire un des pieds du lit, et,
qu'il y cassa dessus ses dents à vouloir le
mordre,
Il se tordait par terre, sautant faisant
des bonds en creusant ses reins. Il retom-
ba parmi les débris de poterie, de verre.
il se blessa, se coupa sans para1tre Mule-
ment.s'en être aperçu.
Puis, dans un mouvement rapide, il s'ws-
para d'un morceau pointu et tranchant
comme un rasoir de la carafe bri^e tout à
l'heure.
Avant qu'on ait vu, avant même qu'on
ait pu comprendre seulement son Reste,
rüngetti se servit de ce mor .u des verre
comme d'un poignard, d'un c< ̃" eau.
Il s'en frappa fortement. v plonge» en
entièr dans son corps et le tourna dans la
plaie. D'un coup large, vigoureux. U s'ou-
vrit le ventre entièrement.
Dans la plaie atroce, épouva?ïiabie< il en-
tra ses mains.
Poussant un cri de triomphe, de joie, do
délivrance, il arracha ses, et les.
répandit autour de lui.
Alors, comme si l'étalage de 'r'U) bouche-
rie ignoble, l'accomplissement de cet Miteux
suicide, ce harakiri atroce lui .vr.|iort«i.it
soudain.un soulagement délicieux, il chasù
de hurler, de se tordre à terre.
Son corps convulsé se détend' Il tourna
les yeux vers les magistrats qui étaient de-
meures comme figés dans l'épouvante.
-r- Paulin Braquet, dit-il, non, td: ne m'au-
ras pas
Il eut la force de crier
Viva Zigomar 1
Puis sa tête retomba, plus calme il se-il.
bla retrouver un sourire dans son horreur.
Flor murmura-Wl. My Flor f-ove i
Et il mourut 1.
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