Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-05-10
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 123753 Nombre total de vues : 123753
Description : 10 mai 1910 10 mai 1910
Description : 1910/05/10 (Numéro 9569). 1910/05/10 (Numéro 9569).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k569424c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
HHH» 10– 8 10 ;̃̃
gg feg
/?" DÉPÊCHES DE NOSCOHRES-^l
H PONDANTS PARTICULIERS ET I
SERVICE EXCLUSIF DE TOU-
TES LES INFORMATIONS DU
1 TIMES", TRANSMIS PAR
NOS FILS SPÉCIAUX
Dp1 TC^ T%3T T "et8 tf? tet8 -"UnST* T -VEï Tc^1
|T"LE MATIN EST LE SEUL \k
Il JOURNAL DONNANT LA PRO-
VENANCE EXACTE DE TOUTES
I SES DEPECHES ET LES AFFI-
CHANT CHAQUE JOUR A LA
\l PORTE DE SON HDT6L
le nouveaujèpejnjngleterre
Un cortège de hérauts s'en va, comme au moyen âge,
proclamer l'avènement de George V
aux carrefoars de Londres
Londhes, 9 mai. De notre eyvoyé spé-
cial. Après la journée de recueillement
d'hier, le peuple de Londres a été dédom-
magé àujourd hui par un spectacle magnifi-
que.
George V a été proclamé roi ce matin
sur les points principaux de la capitale avec
tout le cérémonial, toute la mise en scène,
tous les procédés bizarres, scrupuleusement
conservés du moyen âge.
Pour ceux qui ont lu les oeuvres de Sha-
kespeare, il sera plus facile de se représen-
ter par l'imagination la proclamation du roi
George, les uniformes du quinzième siècle
des hérauts, des poursuivants, du « Man-
tèau-Bleu du « Dragon-Rouge n, et « Croix-
Rouge », serviteurs des souverains d'antan,
les costumes bizarres, les armes moyenna-
geuses des fonctionnaires. de la ville, du
lord-maire, du maréchal de la Cité avec tous
les curieux emblèmes de leurs fonctions
les endroits même où la proclamation est
lue, le palais de Saint-James, Charing-
Cross, le Temple-Bar, rien n'est changé,
Le langage employé était l'anglais baroque
du seizième siècle, et voulez-vous me croi-
re ? le héraut, en la lisant à la foule,'imi-
tait l'intonation, la vocalisation de cette épo-
que, frappant nos oreilles de la façon la
plus drôle.
N'est-il pas bon de faire ressortir qu'ù.
notre époque, où tout le.monde court après
ce qu'on appelle le moderne, le Il up to da-
te u, où le cri constant du nouveau du.
nouveau étourdit nos oreilles, où l'évolu-
tion qui se fait.en nous devient de plus en
plus rapide, ce peuple anglais, qui est au
premier rang de tout ce qui est progrès, con-
serve avec cette remarquable ténacité ses
vieilles coutumes et moeurs ? C'est là peut-
être que se trouve le secret de sa grande
force.
De bonne heure ce matin la garde occupe
les abords des principaux endroits où lec-
ture sera donnée de.la proclamation du roi.
La foule, friande du spectacle, a devancé les
soldats et s'est installée en masse à tous
es coins, aux fenêtres, sur les arbres, sur
les toits, pour ne rien perdre de la cérémo-
nie et pour pouvoir dire plus tard
J'ai vu proclamer George V 1
A Saint-James.
Peu avant neuf heures je me. trouve de-
vant le palais de Saint-James; le soleil, qui
faisait défaut, perce les nuages peu après et
baigne de ses rayons les tourelles, les cré-
neaux du vieux palais.
Derrière moi le palais de Marlborough. A
certaines de ses fenêtres, les rideaux bais-
sés en signe de deuil, se sont relevés un peu,
et je vois apparaître les figures des princi-
paux dignitaires des nouveaux souverains
et, peu après, le roi et la reine eux-mêmes.
Sur le mur très large du jardin qui sépare
le palais de Marlborough du palais de Saint-
James, se tenaient les quatre fils et la fille
des souverains; les premiers en uniforme de
marins, et la petite fille complétement en
noir, avec un manteau gris très foncé. Au-
près d'eux lord Kitchener et lord- Rosebery.
Sur le toit très bas du palais de Saint-James
et sur ses balcons, plusieurs ministres et
quelqu'un qui ressemble extraordingirement
a M. Pierpont Morgan.
w La garde occupe la cour.
Sur, le balcon, drapé de rouge écarlate, qui
se trouve, au fond de cette cour, je vois ap-
paraître le comte maréchal duc de Norfolk,
1 le premier .pair du royaume, tête nue, por-
tant l'écharpe de la Jarretière sur son man-
teau pourpre. Et au moment où neuf heures
sonnent il. la vieille tour du palais, quatre
trompettes, aux uniformes rouges chamar-
rés d'or, apparaissent et sonnent deux fan-
fares.
Immédiatement les hérauts de Sommer-
set, d'York, de Windsor, dans leurs cottes
d'armes resplendissantes et avec leur bon-
net de velours noir puis les autres grands
officiers du collège des hérauts, Dràgon
Rouge », u Manteau Bleu Croix Rouge
et « Norroy King at Arms et d'autres
poursuivants, dans leurs uniformes extraor-
dinaires, s'avancent. Un de ces personna-
ges, richement vêtu, un grand bâton dans
une main, et dans l'autre un parchemin
carré 'couvert d'un énorme sceau rouge, se
détacha.
Quelques secondes de silence, puis d'une
voix ferme il lit le document proclamant le
roi George V, dans les termes approuvés au
conseil privé, et que le Matin a déjà pu-
bliés.
Aussitôt après la lecture, il lève son cu-
rieux bicorne et s'écrie « Dieu sauve le
roi 1
La garde rend les saluts, le drapeau s'in-
clin,e, la foule se découvre, les trompettes
sonnent des fanfares, les quatre princes sur
le mur du jardin saluent militairement, le
canon tonne, les musiques jouent l'hymne
national.
Puis, lorsque l'écho du dernier coup de
canon nous revient de l'autre côté du parc,
un incident véritablement impressionnant
se produit. Une voix d'homme entonne l'hym-
ne national, et spontanément, très solennel-
lement. toute cette immense foule, y com-
pris les princes, les ministres, les hommes
politiques, les généraux, les officiers et les
soldats, chaque homme, chaque femme, cha-
que enfant, chantent le God save the King
En avant, marche 1
La garde qui escorte la cavalcade de hé-
rauts et de poursuivants se dirige, au mi-
lieu de la foule, vers la Cité.
Charing-Cross, première halte. La céré-
monie du palais de Saint-James est répétée.
Lecture est donnée à la population de la
proclamation du roL
Aux portes de la Cité.
Temple-Bar. La cérémonie se modifie.
C'est ici, tout près du Palais de Justice, que
se trouvait autrefois la porte de la Cité de
Londres. Il faut compter maintenant avec
les coutumes de la Cité même, qui diffèrent
de celles de l'Etat. L'endroit où se trouvait
;la porte est indiquée par un monument qui
représente un dragon. Une corde de soie
va d'un côté de la rue à l'autre. Cette corde
est le symbole et de la limite de la Cité et
de son inviolabilité. Le lord-maire et ses
fonctionnaires se trouvent derrière la corde.
Les .hérauts approchent. Les trompettes
sonnent deux fanfares très courtes. Le ma-
réchal de la Cité se lève sur ses étriers et
crie
Halte Qui va là ?
Manteau Bleu u, presque entièrement re-
vêtu d'une étoffe tissée d'or, s'avance et ré-
pond
Ce sont tes officiers de Sa Majesté gui de-
mandent à entrer dans la Cité de ,Londres
pour proclamer Sa Majesté royale George V.
On dénoue un bout de la corde de soie
pour que Manteau Bleu » puisse s'appro-
cher du lord-maire, à qui il remet le par-
chemin de la proclamation. Celui-ci qui a
déjà signé cette proclamation au conseil pri-
vé, samedi, et qui doit la connaître par
coeur, lit avec une grande attention le docu-
ment, puis fait signe à Manteau Bleu Il
que les'autres hérauts peuvent entrer dans
la Cité. « Manteau Bleu n retourne auprès
de ses compagnons. Sur un signe la corde
de soie est complétement rompup, l'entrée
est libre, et précédés du lord-maire et de ses
fonctionnaires, les hérauts, les trompettes et
continuent leur route jus-^
qu'au « Royal Exchange n, où ils donnent
de nouveau connaissance devant une foule
évaluée à vingt mille personnes, de l'avène-
ment du roi George:
La cérémonie de la proclamation de Geor-
ge V est terminée. Le lord-maire invite à
Mansion House, sa résidence officielle, toutes
ces bizarres personnalités et leur offre une
collation.
Il lève son verre de bon vin de notre Cham-
pagne et leur dit
Messieurs, je vous propose la santé de
Sa Majesté le roi George V. Vive le roi
C'est le premier toast porté à George V,
roi d'Angleterre.
JULES HedEman.
PRÉPARATIFS DE FUNÉRAILLES
LoKDRES, 9 mai. Dépêche particulière
du «Matin Le roi George a reçu ce ma-
tin M. Paul Cambon, à qui il a déclaré qu'il
était extrêmement reconnaissant des témoi-
gnages de sympathie et des marques d'ami-
tié qui lui étaient parvenus de France. Le
souverain a prié M. Cambon de transmettre
encore une fois ses remerciements à M. Fal-
lières, au gouvernement et au peuple fran-
çais.
Le roi et la reine de Norvège cette .der-
nière est la soeur du roi George sont ar-
rivés ce soir à Londres, venant de Christia-
nia. Les souverains anglais les attendaient
il la gare. Leur rencontre a été des plus
émouvantes.
L'impératrice douairière de Russie va
quittes Saint-Pétersbourg pour Londres, afin
de se rendre auprès de sa sœur, la reine
douairière d'Angleterre'.
M. Asquith et le ministre de la marine
sont rentrés à Londres ce soir.
A la Chambre des lords et à la Chambre
des communes, la séance a été consacrée en-
tièrement à la lirestation du serment de fi-
délité au roi.
La date des funérailles n'est pas encore
définitivement fixée. C'est la reine-mère qui
devra décider entre le 19 et le 20 mal.
Le corps du souverain défunt sera exposé
au palais de Buckingham et pendant quel-
ques jours à l'abbaye de Westminster, pour
permettre au peuple anglais de rendre un
dernier hommage à son défunt souverain.
Le lord-maire a reçu des maires des prin-
cipales villes du monde entier des dépêches
de condoléances.
Le roi ne veut pas de deuil excesssif.
LONDRES, 9 mai. Dépêche particulière
du Matin n. Le lord chambellan a reçu
dü roi l'ordre de publier le message que
voici
Connaissunt les sentiments de mon père
bien-aimé, je suis certain qu'il serait con-
traire à ses désirs que le public n'ait au-
cune distraction pendant les vacances de la
Penlecàtc.
J'espère donc que le deuil- général n'em-
péchera pas mon peuple de profiler des
auaiatages des jours de fête et des diverses
occasions qui lui seront offerts de'se dis-
traire et de se reposer pendant Les jours gui
vont venir.
Les intentions de Guillaume II.
BOULIN, 9 mai. Dépéche particulière
du « Matin n. Le- Berliner Tageblatt
prétend savoir de source certaine que l'em-
pereur se rendra à Londres pour assister
aux obsèques du roi Edouard.
Le souverain britannique, dans une dépê-
che des plus cordiales, a fait savoir à l'em-
pereur que son désir coïncidait en tous
points avec celui de la famille royale an-
glaise. Le prince Henri de Prusse accompa-
gnera son frère.
L'empereur et son frère s'embarqueront
à Flessingue, à bord du Hohenzollern.
Les souverains qui assisteront aux funérailles
LONDRES, 9 mai. De notre envoyé spé-
cial. Voici la liste des souverains et re-
présentants de souverains qui assisteront
en toute probabilité aux obsèques du roi
Edouard.
Allemagne, Guillaume II Russie, l'impé-
ratrice douairière Espagne, le roi Alphon-
se Norvège, le roi Haakon Grèce, le roi
Georges et le prince héritier Portugal, le
roi Manuel ou le duc d'Oporto Danemark,
le roi Frédéric Italie, le duc d'Aoste
Pays-Bas, le prince consort Belgique, le
roi Albert Suède, le prince Guillaume
Autriche-Hongrie, le prince héritier Rou-
manie, le prince héritier Serbie, le prince
héritier lurquie, le prince héritier.
Il est probable que M. Roosevelt repré-
sentera le gouvernement des Etats-Unis.
La mort du roi et la comète.
LONDRES, 9 mai. Dépêche particulière
du « Matin ». C'était inévitable. De plu-
sieurs parties du royaume arrivent des nou-
velles qu'on attribue la mort du roi Edouard
à la comète de Halley .1
Les Anglais ignorants semblent être peu
supérieurs aux indigènes de l'Afriaue du
sud, à en juger par la dépêche suivante
adressée de Durban {Natal} à l'agence Reu-
ter
Durban. 9 mai. Beaucoup d'indigènes
ici attribuent la mort du roi Edouard à la
comète de Halley, qui est aujourd'hui, plei-
nement visible, et croient que la comète est
un char envoyé pour porter l'âme du roi au
ciel.
Une rue Edouard-VII à Paris.
Le bureau du conseil -général .de la Seine
a décidé de se joindre à celui du conseil mu-
nicipal de Paris et d'assister en entier aux
obsèques du roi d'Angleterre.
MM. Lemarchand et Le Corbeiller se pro,
posent de demander au conseil municipal
que le nom d'Edouard VII soit donné à la
partie de la rue Saint-Martin comprise entre
le quai de Gesvres et la rue de Rivoli et à
laquelle accède l'avenue Victoria.
ÉTRANGE PÉTITION
AU REICHSTAG ALLEMAND
Berlin, 9 mai. Dépêche particulière du
« Matin n. Les Allemands, d'ordinaire si
pointilleux lorsqu'il s'agit de ce qu'ils con-
sidèrent comme leur droit, et qui n'admet-
tent pas que l'étranger s'immisce dans leurs
affaires, montrent une singulière largeur
d'idées lorsqu'il s'agit des intérêts d'autres
nations. On a pu le constater une fois de
plus aujourd'hui au Reichstag, où, sur l'ini-
tiative de la gauche, une pétition a été mise
en circulation parmi les députés ayant
pour but de demander à la Douma russe le
rétablissement des droits constitutionnels
en Finlande.
Les députés socialistes et démocrates
ainsi qu'un certain nombre de nationaux li-
béraux s'empressèrent d'apposer leurs noms
au bas de ce document.
LE PARLEMENTARISME EN CHINE
Pékin, 9 mai. L'inauguration de l'As-
semblée impériale aura lieu le 3 octobre. Le
trône nommera 94 membres, qui représen-
teront entre autres les princes mongols, les
nobles et les lettrés.
L'édit annonçant la date de l'inauguration
dit que cette Assemblé^ sera, préparatoire à
la réunion d'un Parlement qui conduira
graduellement à l'octroi d'une Constitution.
iiïeuter.)
Les Crétois prêtent
serment au roi de Grèce
LA CANÉF, 9 mai. Dépêche particulière
du m Matin o. L'assemblée générale cré-
toise s'est réunie aujourd'hui en séance so-
lennelle. Le clergé orthodoxe au complet a
béni ses travaux.
Les seize députés musulmans sont dans
la salle. Les députés chrétiens prêtent de-
vant l'évêque le serment de fidélité au roi
de Grèce.
La foule et les députés poussent des cris
réitérés de cc Vive l'annexion n
Le député turc Neim bey remet au pré-
sident une protestation écrite contre l'ou-
verture de l'assemblée. Il s'apprête il remet-
tre une seconde pétition contre la presta-
tion de serment de fidélité par les députés
chrétiens, mais celle-ci lui est arrachée des
mains par le député grec Dascaloyannis qui
la déchire.
Cet incident déchaîne un grand tumulte,
mais peu à peu l'ordre se rétablit.
Le président propose l'envoi d'un télé-
gramme de condoléances il l'occasion du
décès du roi d'Angleterre. Sa proposition
est adoptée à l'unanimité et la séance est
ensuite levée.
M. ROaSEVELT QUITTE STOCKHOLM
POUR BERLIN
Gnesta (Suède), 9 mai. 'M. Roosevelt a
quitté Stockholm ce matin à 11 h. 5 dans un
train spécial mis à sa disposition par le gou-
vernement suédois.
La pluie tombait il torrents. Le prince hé-
ritier a accompagné jusqu'à la gare ^'ancien
président. Il a donné en gare le signal des
applaudissements.
M. Roosevelt est encore enroué, mais il se
sent beaucoup mieux. Son rhume parait
passé. Il n'a pas omis hier un seul des dis-
cours qu'il devait prononcer.
L'empereur d'Allemagne n'ira pas à la gare
à la rencontre de M. Roosevelt,.mais il assis-
tera à sa conférence. (Times.)
M. CANALEJAS SE RÉJOUIT
DU RÉVEIL DES DÉMOCRATES
MADRID, 9 mai. Dépdche particulière du
« Matiù Selon le président du conseil
et d'après les derniers chiffres reçus pen-
dant la journée d'aujourd'hui, la nouvelle
Chambre sera composée de la façon sui-
vante ;230 libéraux et démocrates 103 con-
servateurs 46 républicains, dont un socia-
liste 8 carlistes 8 nationalistes.
Les républicains gagnent donc 17 sièges,
tandis que les carlistes en perdent 6.
Le gouvernement aura 21 voix de moins
que le cabinet conservateur, mais M. Cana-
lejas croit que la majorité sera suffisante
pour que le ministère actuel puisse dévelop-
per sa politique.
Le président du conseil, qui me commu-
nique ces renseignements, me dit que ces
élections prouvent. le réveil des démocrates,
qu'ils soient républicains ou monarchistes,
et indiquent qu'en cas de doute, le gouver-
nement doit accentuer ses tendances démo-
cratiques.
VOL D'ARMES DE GUERRE
DANS UNE METZ
Strasbourg, 9 mal De notre correspon-
dant particulier (par téléphone). On a an-,
noncé ces jours-ci qu'une mitrailleuse avait
été volée au 145" régiment d'infanterie
Metz. Les autorités militaires font.démentir
cette information,, mais elles reconnaissent
qu'un déserteur du 144'' d'infanterie a empor-
té ces jours-ci quatre fusils Il Mauser » et
deux carabines de cavalerie du dernier mo-
dèle.
UN MONUMENT FRANçAiS
AUX MORTS DE GRAVELOTTE
pondant particulier (par téléphone). On
sait l'émotion suscitée dans les milieux pan-
germanistes par les fêtes de Noisseville et de
Wissembourg. Le délégué général du « Sou-
venir français » pour la Lorraine a présidé
dimanche une réunion à Gravelotte, au
cours de laquelle il a été décidé d'y ériger
un nouveau monument à la mémoire des
soldats français tombés en 1870.
LE X" CONGRES DES MECANICIENS
ET CHAUFFEURS
MARSEILLE, 9 mai: -,De notre correspondant
particulier (par téléphone). Le dixième con-
grès de la Fédération des mécaniciens et
chauffeurs du P.-L.-M. s'est ouvert aujour-
d'hui. Quatre-vingt-six délégués de ce réseau
et des délégués des autres compagnies assis-
taient à la séance inaugurale.
La réunion du matin fut consacrée à la di-
vision du travail. Celle de l'après-midi fut en
grande partie prise par la discussion de la loi
sur les retraites. L'ordre du jour suivant l'a
clôturée
« La Fédération emploiera tous les moyens
jusques et y compris la cessation du travail.
pour obtenir la rétroactivité de l'article 9 et
la modification de l'article 5 en ce sens qu'un
agent qui quittera la compagnie avant quinze
ans de service, aura droit non séulement à
ses versements mais aussi à ceux que la com-
pagnie aura effectués sur son nom. »
L'ordre du jour suivant termina la discus-
sion ouverte en fin de séance sur la réglemen-
tation du travail
« Le congrès décide de demander la régle-
mentation du travail comme le prévoit le pro-
jet transactionnel modifié, et donne mandat
au siège fédéral et ensuite à la commission
de grève de le faire appliquer. »
L'ASSASSINAT DE LA FOLLE
LTjRE,(Haute-Saone), 9 mais Dépêche par-
tieulière du « Maün ». A la suite de graves
confidences faites au magistrat instructeur
par la sœur de la victime, la malheureuse
folle Marie Georges, Célina Georges, épouse
Garnier, une nouvelle arrestation vient d'être
opérée, celle du père Modeste Georges, âgé
de cinquante-huit ans.
Célina en effet a déclaré que quelque temps
après son mariage elle fut à plusieurs re-
prises de la part de son père l'objet de pro-
positions malhonnêtes. Elle en déduit que vu
de semblables penchants, il n'est pas impos-
sible qu'il ait abusé de sa sœur sans défense.
UN CRIME DANS UN TRAIN
REIMS, 9 mai. De notre correspondant par-
ticulier (par téléphone). Aujourd'hui a cbm-
paru devant les assises de la Marne Alphonse
Meyer, marchand de couronnes funéraires, ac-
cusé.d'avoir tué à coups de revolver dans le
train de Rilly-la-Montagne à Reims son ami,
Louis Jules, garçon de recette chez M. Huard,
huissier. Le cadavre fut retrouvé sur la voie
terrée la sacoche, contenant 18.000 francs,
avait disparu. L'inculpé nie, malgré les char-
ges qui l'accablent.
UN ENFANT DISPARU
Les époux Dinard, domiciliés, 6, rue des
Quatre-Vents, sont dans la désolation. Leur
unique enfant, Lucien, âgé de sept ans, a
disparu dans des circonstances encore inex-
pliquées. Hier à midi, sa mère l'envoya ache-
ter des provisions chez un épicier voisin. L'en-
fant ne reparut plus. Vêtu en écolier, le dis-
paru, quoique d'assez grande taille, est ma-
lingre. Il s'exprime assez difficilement. Com-
me ce n'est pas.la première fois que sa mère
l'envoie faire des courses et qu'il est toujours
rentré régulièrement au domicile de ses pa-
rents, ces derniers supposent qu'il a été en-
levé. Les apaches pullulent dans le quartier.
La préfecture de police, informée, procède à
des recherches.
LES JOURNAUX DE CE.mATIN
LA NOUVELLE CHAMBRE
LA PRESSE PARISIENNE
Le Bulletin officiel de l'Alliance républi-
caine démocratique
Les résultats des scrutins de ballottages mo-
difient sensiblement ceux du 24 avril. La tac-
tique maladroite du parti radical-socialiste,
son affirmation outrancière de la fausse de-
vise Pas d'ennemis à gauche, ses complai-
sances pour les représentants les plus quali-
fiés du socialisme révolutionnaire, son refus
de collaboration avec l'Alliance républicaine
démocratique sur les bases si acceptables que
celle-ci lui proposait, ont provoqué une pous-
sée vers les extrêmes. Le comité exécutif du
parti radical-socialiste avait inscrit sur la liste
de ses candidats trente-cinq socialistes unifiés,
parmi lesquels le citoyen Goude il a été seryi
à souhait et même avec usure.
Les chiffres des divers scrutins démon-
trent les hésitations, les incertitudes des élec-
teurs, qui subissent encore l'influence des
noms et le mirage des qualificatifs. Les ad-
versaires se serrent de près il y a* des majo-
rités de vingt voix, il y en a sept. Tel qui se
croyait sûr d'une éjection triomphale s'est vu
à deux doigts de la défaite. Ces ballottages
pénibles et disputés constituent un scrutin de
transition, un scrutin d'attente ils indiquent
la nécessité urgente de la réforme électorale,
d'une consultation plus large du pays que
doit préparer un nouveau classement des par-
tis à la Chambre et en dehors de la Chambre.
Le Petit Parisien, ÉDITORIAL
Il convient de remarquer qu'aucun des an-
ciens groupes ne possède à lui seul la majo-
rité des ententes seront indispensables, ce
qui implique des efforts de conciliation et d'u-
tiles transactions.
C'est par l'union que les républicains ont
triomphé depuis quarante ans et qu'ils ont pu
faire oeuvre démocratique c'est encore par
l'union républicaine que la nouvelle Chambre
poursuivra utilement sa tdche de réformes et
de progrès.
Le Figaro, ÉDITORIAL
Tout a été dit sur les vices, les ridicules
et les périls du scrutin d'arrondissement.Mais
il n'y a pas de raisonnement qui vaille un
exemple.
L'arrondissement de Lille est divisé en neuf
circonscriptions. Trois seulement de ces cir-
conscriptions ont élu des représentants con-
servateurs ou progressistes MM. Dansette
et Groussau, au premier tour, M. Vandam-
me, au second.
Or, si l'on fait le compte des voix conser-
vatrices et progressistes recueillies au cours
de ces deux scrutins, on trouve qu'il y a,
dans l'arrondissement de Lille, 80,000 élec-
teurs sur 173,000 votants qui réclament des re-
présentants progressistes ou conservateurs.
C'est près de la moitié du corps électoral. Et
on leur donne trois députés sur neuf 1
L'a Lanterne, éditorial
Les réactionnaires persistent dans l'équivo-
que du discours de PJirigueux, qu'ils ont eux-
mêmes créée. Ils ont retenu le mot apaise-
ment prononcé d'ailleurs à plusieurs repri-
ses par le président du conseil ils veulent y
voir, malgré l'évidence, le sens d'une capitu-
lation.
Qui donc dans la majorité qui soutient M.
Briand. a pu comprendre qu'il s'agissait d'au-
tre chose que de l'apaisement entre les frac-
tions républicaines, en vue d'une marche plus
rapide et plus sûre vers le progrès Ceux qui
ont si librement interprété le discours de Pé-
rigueux ne veulent pas se souvenir de la défi-
nition que M. Briand donnait lui-même à
Saint-Chamond du véritable réoublicain « Ce-
lui qui ne renie rien des progrès laïques ac-
complis durant ces dix dernières années 1 »
L'Eclair, M. EnNEST JuDET.:
La statistique dressée en hâte sur les élé-
ments de lab Chambre nouvelle donne immé-
diatement des résultats qui dépassent les pré-
vissions des prôptirtiônnalistes au moins 325
députés acquis à la réforme, sans compter
ceux qui ont cessé de la combattre et qui s'y
rallieront bientôt.
Ajoutez à cette imposante manifestation le
dégoût' exprimé de toutes parts contre l'usure
des procédé putrides du scrutin d'arrondisse-
ment, et vous mesurerez la rapidité du cou-
rant qui a tout enlevé en si peu de mois. Il
n'y a plus de sérieux obstacles à la réalisation
de la réforme sanitaire que réclame l'hygiène
électorale et la dignité de la politique.
L'Action, M. HENRY Bérenger
La nation, consultée même par le scrutin
brisé, a répondu qu'elle n'en voulait plus. Elle
réclame le scrutin de liste régional, avec re-
présentation des minorités. Le gouvernement,
s'il ven vivre devra donc proposer et faire
aboutir sans délai la réforme électorale.
Une fois hors des mares stagnantes, la Ré-
publique désire un air plus pur et plus respi-
rable à tous. Elle demande une réorganisation
administrative et judiciaire conforme aux
grands intérêts généraux du pays. Elle récla-
me une réforme budgétaire et fiscale propor-
tionnant l'impôt aux capacités du contribua-
ble et à ses revenus. Elle veut voir instituer
le statut syndical et social de tous les travail-
leurs, fonctionnaires ou salariés privés, en
telle sorte que le contrat collectif de travail
soit rendu possible par la capacité civile des
syndicats et le crédit ouvrier.
Le Gaulois, M. L. DESMOULINS
Que fera M. Briand entre les progressistes,
qui lui reprochent de marcher trop vite, et
.les unifiés, qui l'accusent de cheminer trop
lentement
Il ne peut plus gouverner avec les radicaux-
socialistes, dont les majorités additionnées
sont notablement inférieures au total des voix
obtenues par les diverses oppositions.
Il ne peut êtra question d'appeler au pou-
voir les unifiés qui forment un parti de la
révolution et se proposent de supprimer et
non d'améliorer, de bouleverser et non de
perfectionner.
Il lui faudra donc se constituer à lui-même
une majorité nouvelle ce ne sera pas une
tâche aisée, car le parti progressiste et rela-
tivement accommodant qui pourrait satisfaire
dans une certaine mesure les aspirations des
violents, sans effrayer les modérés, est encore
à naître, et M. Briand n'aura probablement
pas assez de puissance pour le créer.
La Petite République, ÉDITORIAL
Il nous paraît singulièrement dangereux de
tirer des horoscopes. Une assemblée qui compte
40 0,0 de nouveaux p risque de dérouter tou-
tes les prévisions. Personne ne sait comment'
marcheront, penseront et voteront ces nou-
veaux.».
Tout ce qu'on peut affirmer, c'est qu'ils ont
été élus non contre les institutions, mais con-
tre ceux qui les représentaient ce n'est pas
du tout la même chose et il faut se garder des
appréciations irréfléchies.
La République française, M. Louis Latapie:
Le discours de Périgueux marque une date
dans notre histoire. Depuis vingt ans, pas une
parole n'avait si profondément retenti dans
l'âme du pays. On peut dire que les élections
sont inspirées de cette parole, qu'elles répon-
dent à cet appel.
L'Aurore, M. Maxime Vuillaume
On a grand tort de triompher de la mort
d'un parti qui nous semble en excellente san-
té. Oui, les radicaux perdent vingt voix. Ils
sont deux cent quarante-huit au lieu de deux
cent soixante-neuf.Ces vingt et même ces vingt
et une voix, il eût mieux valu qu'elles nous
fussent restées. Mais vingt voix, ce n'est pas
tout le parti. Une hirondelle, vingt hirondel-
les même, ne font pas le printemps. Ces vingt
voix, ce sont les unifiés, ou les républicains d-3
gauche les deux seuls partis favorisés par
le scrutin qui nous les ont enlevées. Nous
aurions vraiment tort de nous désespérer pour
si peu.
L'Echo de Paris, M. GARAPON
Les manifestations de la volonté Populaire,
le 24 avril et le 8 mai, ont été des manifesta-
tions si spontanées, que nul, vingt-quatre heu-
res avant, même parmi les politiques les plus
avertis; ne les prévoyait. Seuls, les pontifes
radicaux du comité exécutif travaillaient à
quelque chose la défaite 'de leurs amis. Ils
ont d'ailleurs fort brillamment réussi, c'est
une justice à leur rendre.
Le Rappel, éditorial v*"
Les radicaux-socialistes perdent quarante
sièges environ, gagnés soit par les révolution-
naires, soit par les conservateurs' dont les
efforts se sont trop souvent concertés.
Abstraction faite du groupe socialiste indé-
pendant qui n'a plus guère de représentant
que dans le cabinet c'est donc le parti ra-
dical qui fait les frais des élections.
LA PRESSE DEPARTEMENTALE
La Dépêche de Toulouse
Somme toute, étant donné le colossal
effort déployé contre le parti radical-socia-
liste, ce dernier peut se féliciter des jour-
nées du 24 avril et du 8 mai. La majorité
prise entre deux feux de flle, à sa droite et
à sa gauche, se tire avec honneur de ces deux
journées et reste maîtresse du terrain. La si-
tuation politique n'apparaît pas devoir être
modifiée par les résultats du scrutin.
Le Petit Méridional
L'éventualité du vote de la représentation
proportionnelle, éventualité certaine et pro-
che, n'est pas de nature à donner à l'avenir
de la législature un aspect particulièrement
souriant. Après avoir dû condamner par la ré-
forme électorale le scrutin d'arrondissement
dont elle est sortie, la Chambre n'aura pas
des lendemains fleuris de logique, et sans lui
souhaiter cette épreuve, peut-on admettre
qu'elle ne résistera pas à la poussée ration-
nelle qui essaiera de la persuader que la meil-
leure sanction à donner à une loi électorale
nouvelle est de s'en faire l'application à elle-
même.
La Gironde
La campagne électorale qui vient de se ter-
miner a été caractérisée par l'action com-
mune des partis extrêmes contre les députés
sortants républicains de gouvernement et les
candidats de même nuance.
Nous avons vu se nouer les coalitions les
plus monstrueuses. Les réactionnaires, parti-
sans de la politique du pire, comme ils disent
de la politique des catastrophes, ayant perdu
tout espoir de pêcher en eau trouble quelques
mandats, ont voté, pour obéir au mot d'or-
dre, pour les candidats du parti socialiste uni-
fié. «
Les unifiés, de leur côté, dans les circons-
criptions où ils ne pouvaient avoir aucune
chance de succès, ont pieusement apporté
leurs voix au candidat de la réaction.
La France de Bordeaux
On a pu dire avec apparence de raison: que
le premier tour de scrutin, puisque ses résul-
tats ne modifiaient pas de façon notable les
forces respectives des partis en présence, mar-
quait un temps d'arrêt. Les résultats du se-
cond tour attestent que s'il y a eu en effet
une courte halte, la marche en avant a été
aussitôt reprise avec un redoublement d'éner-
gie. La poussée à gauche est incontestable.
Une fois de plus, les efforts désespérés de ceux
qui voudraient ramener la France en arrière
ont été vains.
Le Petit Provençal, M. CAMILLE FERDY
Nous jugerons mieux de l'importance exac-
te des gains quand nous connaîtrons les sta-
tistiques définitives, mais dès à présent le
sens de la double consultation nationale des
24 avril et 8 mai se dégage très net et très
éloquent le pays a affirmé une fois de plus
son inébranlable attachement à la Républi-
que en même temps que ses aspirations pas-
sionnées vers la réalisation d'une large poli-
tique de réformes laïques, démocratiques et so-
ciales. Il reste à souhaiter qu'après -avoir
triomphé dans le pays, ce programme triom-
phe au Parlement.
Le Petit Marseillais
Il semble déjà que la comète de Halley ait
influé sur les-scrutins du 24 avril et du 8 mai.
Ils laissent sur le carreau quelques unifiés de
marque, les Allemane, les Brousse, les Maurice
Allard et divers Constans. Ils n'écornifleront
plus. Nous nous félicitons de ce que les évé-
nements n'aient pas justifié les pronostics d'un
dessin publié je ne sais où, représentant une
immense table recouverte d'une nappe malpro-
pre. Marianne mettant le couvert disait d'un
air dégoüté a Pas la peine de changer la
nappe, ce sont les mêmes qui vont venir. »
Eh bien, non, ce sont d'autres élus qui vien-
nent et dans un autre but que celui de man-
ger.'Ils lessiveront peut-être les histoires an-
ciennes et feront en sorte que quelque travail
utile efface le souvenir de la pauvre besogne
accomplie par ceux qui ne sont plus. C'est la
Chambre de la comète.
Le Courrier du Centre (de Limoges)
Comment se décomposent tous ces élus ? Il
est assez difficile de le dire. Mais si on n'est
pas d'accord sur leur couleur politique, on
sait, en revanche, d'après leurs déclarations,
qu'il s'en trouve 310 pour condamner la poli-
tique des monopoles, 312 pour rejeter tout im-
pôt inquisitorial et vexatoire, et 327 pour de-
mander la réforme électorale.
C'est là un résultat certain.
Le Progrès de Lyon
La Chambre de 1910 différera sensiblement
de celle de 1906, car bien des députés nouveaux
arrivent au Palais-Bourbon.
Au fait, nous ne nous en plaindrons pas, il
est bon que le personnel parlementaire ne reste
pas immuable, l'essentiel est que la Républi-
que soit intangible et qu'elle marche d'un pas
assuré dans la voie des réformes sociales.
Le Petit Troyen
Le pays ne désavoue pas l'œuvre aceomplie
il demande au contraire qu'on la complète et
cela est si vrai que progressistes et réaction-
naires, conscients,de la défaveur dont ils sont
entourés, ont presque partout renoncé à la
bataille. Diminués, amoindris, décimés, en
1906, ils ne prennent pas leur revanche. Dans
'la plupart des circonscriptions, ils n'ont pas
osé affronter la bataille. Cela leur a permis
d'intervenir au profit de telles Ou telles per-
sonnalités contre des militants du même parti
sur lesquels ils étaient heureux d'assouvir de
vieilles rancunes. L'opposition a pu obtenir
ainsi des changements de personnes. Qu'y ga-
gnera-t-elle en réalité
La Dépêche de Rouen
Maintenant si nous passons de l'ensemble
aux détails, il est au moins deux résultats qui
ne laissent pas que d'être significatifs la
réélection de M. Brisson et l'échec de M. Dou-
mer.
Henri Brisson symbolisait le républicain in-
tègre, l'unité de vues, la probité, même l'aus-
térité. Aussi la réaction, sentant bien quel en
eût été l'effet moral, avait-elle tenté un effort
prodigieux pour l'empêcher de rentrer à la
Chambre. Mais la conscience publique a dé-
joué les manœuvres de l'opposition. Brisson
a été réélu hier à Marseille, avec une majo-
rité encore plus forte que celle qu'il avait
eue il y a quatre ans. 11 est permis de dire que
ç'a été une joie pour les républicains de
France.
L'Echo du Nord, M. EMILE FERRÉ
Les collectivistes eux-mêmes n'étaient plus
au second tour des candidats collectivistes, ils
s'intitulaient candidats du bloc républicain.
Ces messieurs ne sont révolutionnaires que
jusqu'au ballottage. Cela rarnelle cette bou-
tade d'Aurélien Scholl sur les Allemands qui,
après la guerre, s'aventuraient en France
• Dans le train de Cologne, disait-il, il y a des
Prussiens jusqu'à Maubeuge, à partir de Mau-
beuge ils deviennent tous Alsaciens-Lorrains. »
Nous souhaitons que cette pensée de modéra-
tion ne soit pas seulement électorale.
Nouvelles et Documents
JOURNAL OFFICIEL »
Le Journal officiel publie ce matin
Arfafres Étrangères. Un décret portant promul-
gation de la convention signée à Paris, le 31 dé-
cembre 1909, entre la France et l'Espagne, en vue
de régler le service de la correspondance téléphoni-
que entre les deux pays.
Intérieur. Un décret portant dissolution du
conseil municipal de la commune de Poinçon-les-
Larrey (Côte-d'Or);
Un décret aux termes duquel l'article premier
du décret du 3 avril 1903 relatif à la médaille
d'honneur à des agents de la police municipale et
rurale est complété par la disposition suivante
« Le temps de service passé dans la gendarmerie,
la légion de la garde républicaine ou le régiment
des sapeurs-pompiers de Paris est admis à figurer
dans le compte des vingt années de services exi-
gées des candidats. »
Instruction publique. Un arrêté portant de un
à deux le nombre des places d'agrégé des facultés
do droit (section des sciences économiques) mises au
concours en 1910.
Travaux publics. Un décret déclarant d'utilité
publique les travaux à exécuter, dans la rivière de
la Charente, pour la, construction d'une nouvelle
écluse, en remplacement de l'écluse actuelle de
Saintonge.
Comvierce. Un décret relatif à la protection
temporaire de la propriété industrielle à l'exposition
des sports et de la chasse de Vienne en 1910.
Marine, Un décret et un arrêté modiftant, la
composition de la commission supérieure de contrô-
le et de surveillance du crédit maritime mutuel et
nommant les membres de cette commission.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
PARIS
L'Union des femmes peintres et sculpteurs
'a donné hier son banquet annuel, sous la pré-
sidence de la duchesse d'Uzès.
Une excavation de 0 m, 60 de large sur
0 m. 20 de profondeur s'est produite en face
le n 20 de la rue Oberkampf.
DÉPRATEMENTS
Un cas de méningite cérébro-spinale à la
20 c">,du 27" de ligne à Dijon. Deux cas se se-
raient produits en ville. (D. p.) 0
«Les édilités d'Avignon et de Cavaillon et
trois conseillers généraux de Vaucluse, dé-
missionnent en raison des élections. (D. p.)
A la suite de l'élection de M. Arimondy,
la municipalité de Cannes et M. Capron, con-
seiller général de Cannes, démissionnent. D.p.
Bagarre sans gravité à Marseille entre
inscrits grévistes et agents, près de la Bourse
du travail. La grève continue. (H.)
ÉTRANGER
Près d'Ottawa (Canada),une fabrique d'ex-
plosifs saute. Huit morts, plusieurs disparus, et
THÉÂTRES
A l'Odéon, le spectacle commencera ce
8 soir h. h- 3/4 au théâtre Antoine, rideau à'
Aéronautique.
Le meeting lyonnais. Lyon, 9 mai. De "notre
envoyé spécial (par téléphone). Le gros morceau
du meeting lyonnais consiste en un prix de 30-000
francs, qui sera remis à celui des concurrents étant,
comme dit le programme, resté le plus souvent en
1 air. Ce prix de la totalisation des temps fut dès
le premier jour l'objet des convoitises de Van den
Born et Legagneux,
L'aviateur belge ayant réparé en hâte pendant
la nuit la cellule de son biplan, assez endommagée,
n'a pn faire aujourd'hui mieux que quelques tours.
Dès lors Legagneux tourna sans relâche, une pre-
mière fois pendant une trentaine de minutes s'ar-
rétant par suite de la violence du vent, puis dans
1 après-midi il vola deux fois pendant plus d'une
Le publie applaudit chaleureusement une. magni-
fique envolée de Paulhan, qui par des cercles suc-
cessüs, a atteint la belle hauteur de 640 mètres. A
cette altitude, Paulhtn s'est permis un petit voyage
au-dessus, de la campagne; il revint à l'aérodrome,
et par une chute Intentionnelle, comme le fait
1 alouette qui grisée de soleil semble se laisser tom-
ber, il revint vers terre et atterrait doucement par <
une glissade émouvante.
Dans la soirée, cinq appareils tinrent en même
temps la piste. A l'entresol se trouvait Van den
Born, rasant prudemment le sol; au premier étage,
M«trot, dont l'appareil présentait une parfaite sta-
bilité; au second, Paulhan, accompagné de sa fem-
me, et Legagneux emmenant Mme Legagneux, les
deux aviateurs concourant pour les prix des pas-
sagers enfin au sixième étage planait Chavez, qui
atteignit l'altitude de 110 mètres.
Voici les résultats de la journée.
Prix des passagers Paulhan. 20 kilomètres: le-
gayeux, 13 kilo 981.
Prix quotidiens.-Distance Legagneux, 63 kiL333;
Chavez, 33 kil. 333. Hauteur Paulhan, 640 mètres;
Chavez, US mètres. Vitesse sur 10 kilomètres
Paulhan, en 10'17"; Van den Born. en 10'34".
Grand prix de totalisation des temps • Legagneux
3 h. 39'54"; Chavez, 1 h. 45'8"; Paulhan, 1 h 5'33";
Van den Born, 22'48".
Classement à ce jour de la totalisation des temps
Legagneux, 9 h. 16'19" Van den Born, 6 h. 14'20"
Chavez, 2 h. 24'35"; Paulhan, 1 h. 1S'14"; Métrot:
Latham.
S.unt-Pétersboueo, 9 mai. Aujourd'hui, second'
jour de la semaine d'aviation, les aéroplanes Far-
man et Blériot firent des vols très réussis.' Les ma-
chines Wright, Antoinette et Farman n° 2 fu-
rent légèrement endommagées au départ.
Les Farman ont jusqu'ici remportés tous les prix.
Les nuits étant très courtes' actuellement on peut
concourir pour les diverses épreuves jusqu'à neuf
heures du soir.
Une foule considérable se presse chaque jour sur
l'aérodrome. {Times.)
DERNIERS COURS ÉTRANGERS
Londres
LONDRES, 9 mai. Par fil spécial. C'est aux
sons du God save the king i chanté par tous
les membres du Stock Exchange pour saluer, selon
la tradition, l'avènement au trône d'un nouveau
monarque, que le marché s'est ouvert aujourd'hui, f
La tenue a été ferme dans tous les compartiments
Les valeurs de caoutchouc continuèrent leur mou-
vement à la hausse jusque dans l'après-midi, mais
alors de nombreuses réalisations de bénéfices se
produisirent. Néanmoins elles clôturèrent fermes.
Les préliminaires de la liquidation dans les va-
leurs sud-africaines ne donnèrent lieu à aucune dif-
ficulté. Des ordres d'achat de Paris aidèrent beau-
coup à donner une tendance ferme à ce marché,
dont plusieurs valeurs enregistrèrent une hausse
appréciable.
Le marché des valeurs cuprifères fit preuve d'une
amélioration générale, et la tendance en clôture y
fut ferme, le Rio-Tinto, entre autres, terminant en
hausse de 3/4.
La majorité des fonds d'Etat étrangers terminè-
rent en hausse.
Les Consolidés clôturèrent en hausse de 5/8 à Si 1/9
au comptant et 81 5/8 à terme.
Des mouvements importants d'argent monnayé
eurent lieu aujourd'hui, et dans certains milieux
on semble croire que la Banque d'Angleterre ré-
duira prochainement le taux de. son escompte. A
notre avis cependant, il ne s'est produit ces jours
derniers dans la situation aucun changement qui
puisse justifier une telle opinion. {Times.)
New-York
ï}ew-York, 9 mai: Les transactions totales au-
jourd'hui sont évaluées à 642.000 titres environ dont
142.000 Steel Common, 85.000 Reading, 77.000 Union
Paciflc, 63.000 Southern Pacifie, 59.000 Smelter, 51 000
Amalgamated et 15.000 Pennsylvania.
La tendance aujourd'hui a été généralement
bonne, et en clôture les prix de la plupart des
valeurs sont en avance sur les cours de samedi.
(Times.)
7 MAI 9 MAI 7 MAI 9 MU
IraJrraBilI. 4 87.. 4 86 85 Jt.-Y.Ont.W. 48 172. 43 3/8
CStlMtrMst. 4 87 35 4 87 25 PonurlT. 131 1/2. 132 1/8.
CL.s.Fari3 y. 5 1S 1/8 5 18 3/4 Rewlim >et. 156 3/4. 158 5/8.
Ateh. X.S.-F. 103 3/4. 109 7/é. Sonfh.K. or.. 26 26 7 8.
Balt.etOhio. 10S 3/4. 109 3/4. SottheraPao. 125 3/8. 127 1/8.
Canad. Pu.. 185 1/2. 189 1/2. C^.SteolC. 81 7/S. 82 3/4
Chesap.oLco. 85 7/8. 88 1/2. T!.SS>"< O.P. 117 117 7 S.
Oiic.N.W.or 200 200 Union Pae.ae. 180 3 8. 182
ErMEalwt 28 1/i. 283/4. Arg.enlSm 56 5 8. 53 5 8
KriéPnSf.1" 44 1/2. 47 Amulgam C" 66 67 7>8.
icnisT.etN. 145 145 1/2. Crivre 1226..
Cot fer.3.i». 14 20" 15 35.. W.f. Wo 7 d 83i K
Crt.to.4.11. 13 23.. 13 36.. CaTXKio7p. 6 45.. 6 45
rKl.S-W.-I. 175.. J 75.. Soe.raf.Moss 3 80.. 3 Su"
Koïsdispoo.. 66 1/2. 66 Suifs pr Cily 7 7/16 7 7/16
froœ.raa!i. 118 1/2. 118 1/4. ?MlaiP«r.: 7 7S.. 7 75
RromJir. mai 118 117 Huila rat rat. 794.. 7 90..
Chicago
BWmrscpt. 103 l?4. 101 5/S.ISMdAJnill. 12 65. 12 67
«aunarjna.1 62 7/8.1 62 1/2. tarais, sept 12 55.. 12 60,*
LA TEMPÉRATURE i
La neige est tombée à Yssingeaux, aux en-
virons de Belfort et dans le canton de Sau?
gués.
HIER
Temps frais, pluie
mêlée de grésiL
Thermomètre
Minimm (6 h. m.) 3'
Maximm (1 h. s.) 7c5
Moyenne 5*2
Norrnale 12°5
AUJOURD'HUI
Temps assez froid.
ondées probables.
La pression reste
basse dans le nord-
ouest, le centre et le
sud de l'Europe un
.minimum assez im-
portant se trouve près
de Dantzig d'autres
persistent vers les Iles
Feroë et le golfe de
Génes des pluies.
avec temps froid, sont
probables en France,,
gg feg
/?" DÉPÊCHES DE NOSCOHRES-^l
H PONDANTS PARTICULIERS ET I
SERVICE EXCLUSIF DE TOU-
TES LES INFORMATIONS DU
1 TIMES", TRANSMIS PAR
NOS FILS SPÉCIAUX
Dp1 TC^ T%3T T "et8 tf? tet8 -"UnST* T -VEï Tc^1
|T"LE MATIN EST LE SEUL \k
Il JOURNAL DONNANT LA PRO-
VENANCE EXACTE DE TOUTES
I SES DEPECHES ET LES AFFI-
CHANT CHAQUE JOUR A LA
\l PORTE DE SON HDT6L
le nouveaujèpejnjngleterre
Un cortège de hérauts s'en va, comme au moyen âge,
proclamer l'avènement de George V
aux carrefoars de Londres
Londhes, 9 mai. De notre eyvoyé spé-
cial. Après la journée de recueillement
d'hier, le peuple de Londres a été dédom-
magé àujourd hui par un spectacle magnifi-
que.
George V a été proclamé roi ce matin
sur les points principaux de la capitale avec
tout le cérémonial, toute la mise en scène,
tous les procédés bizarres, scrupuleusement
conservés du moyen âge.
Pour ceux qui ont lu les oeuvres de Sha-
kespeare, il sera plus facile de se représen-
ter par l'imagination la proclamation du roi
George, les uniformes du quinzième siècle
des hérauts, des poursuivants, du « Man-
tèau-Bleu du « Dragon-Rouge n, et « Croix-
Rouge », serviteurs des souverains d'antan,
les costumes bizarres, les armes moyenna-
geuses des fonctionnaires. de la ville, du
lord-maire, du maréchal de la Cité avec tous
les curieux emblèmes de leurs fonctions
les endroits même où la proclamation est
lue, le palais de Saint-James, Charing-
Cross, le Temple-Bar, rien n'est changé,
Le langage employé était l'anglais baroque
du seizième siècle, et voulez-vous me croi-
re ? le héraut, en la lisant à la foule,'imi-
tait l'intonation, la vocalisation de cette épo-
que, frappant nos oreilles de la façon la
plus drôle.
N'est-il pas bon de faire ressortir qu'ù.
notre époque, où tout le.monde court après
ce qu'on appelle le moderne, le Il up to da-
te u, où le cri constant du nouveau du.
nouveau étourdit nos oreilles, où l'évolu-
tion qui se fait.en nous devient de plus en
plus rapide, ce peuple anglais, qui est au
premier rang de tout ce qui est progrès, con-
serve avec cette remarquable ténacité ses
vieilles coutumes et moeurs ? C'est là peut-
être que se trouve le secret de sa grande
force.
De bonne heure ce matin la garde occupe
les abords des principaux endroits où lec-
ture sera donnée de.la proclamation du roi.
La foule, friande du spectacle, a devancé les
soldats et s'est installée en masse à tous
es coins, aux fenêtres, sur les arbres, sur
les toits, pour ne rien perdre de la cérémo-
nie et pour pouvoir dire plus tard
J'ai vu proclamer George V 1
A Saint-James.
Peu avant neuf heures je me. trouve de-
vant le palais de Saint-James; le soleil, qui
faisait défaut, perce les nuages peu après et
baigne de ses rayons les tourelles, les cré-
neaux du vieux palais.
Derrière moi le palais de Marlborough. A
certaines de ses fenêtres, les rideaux bais-
sés en signe de deuil, se sont relevés un peu,
et je vois apparaître les figures des princi-
paux dignitaires des nouveaux souverains
et, peu après, le roi et la reine eux-mêmes.
Sur le mur très large du jardin qui sépare
le palais de Marlborough du palais de Saint-
James, se tenaient les quatre fils et la fille
des souverains; les premiers en uniforme de
marins, et la petite fille complétement en
noir, avec un manteau gris très foncé. Au-
près d'eux lord Kitchener et lord- Rosebery.
Sur le toit très bas du palais de Saint-James
et sur ses balcons, plusieurs ministres et
quelqu'un qui ressemble extraordingirement
a M. Pierpont Morgan.
w La garde occupe la cour.
Sur, le balcon, drapé de rouge écarlate, qui
se trouve, au fond de cette cour, je vois ap-
paraître le comte maréchal duc de Norfolk,
1 le premier .pair du royaume, tête nue, por-
tant l'écharpe de la Jarretière sur son man-
teau pourpre. Et au moment où neuf heures
sonnent il. la vieille tour du palais, quatre
trompettes, aux uniformes rouges chamar-
rés d'or, apparaissent et sonnent deux fan-
fares.
Immédiatement les hérauts de Sommer-
set, d'York, de Windsor, dans leurs cottes
d'armes resplendissantes et avec leur bon-
net de velours noir puis les autres grands
officiers du collège des hérauts, Dràgon
Rouge », u Manteau Bleu Croix Rouge
et « Norroy King at Arms et d'autres
poursuivants, dans leurs uniformes extraor-
dinaires, s'avancent. Un de ces personna-
ges, richement vêtu, un grand bâton dans
une main, et dans l'autre un parchemin
carré 'couvert d'un énorme sceau rouge, se
détacha.
Quelques secondes de silence, puis d'une
voix ferme il lit le document proclamant le
roi George V, dans les termes approuvés au
conseil privé, et que le Matin a déjà pu-
bliés.
Aussitôt après la lecture, il lève son cu-
rieux bicorne et s'écrie « Dieu sauve le
roi 1
La garde rend les saluts, le drapeau s'in-
clin,e, la foule se découvre, les trompettes
sonnent des fanfares, les quatre princes sur
le mur du jardin saluent militairement, le
canon tonne, les musiques jouent l'hymne
national.
Puis, lorsque l'écho du dernier coup de
canon nous revient de l'autre côté du parc,
un incident véritablement impressionnant
se produit. Une voix d'homme entonne l'hym-
ne national, et spontanément, très solennel-
lement. toute cette immense foule, y com-
pris les princes, les ministres, les hommes
politiques, les généraux, les officiers et les
soldats, chaque homme, chaque femme, cha-
que enfant, chantent le God save the King
En avant, marche 1
La garde qui escorte la cavalcade de hé-
rauts et de poursuivants se dirige, au mi-
lieu de la foule, vers la Cité.
Charing-Cross, première halte. La céré-
monie du palais de Saint-James est répétée.
Lecture est donnée à la population de la
proclamation du roL
Aux portes de la Cité.
Temple-Bar. La cérémonie se modifie.
C'est ici, tout près du Palais de Justice, que
se trouvait autrefois la porte de la Cité de
Londres. Il faut compter maintenant avec
les coutumes de la Cité même, qui diffèrent
de celles de l'Etat. L'endroit où se trouvait
;la porte est indiquée par un monument qui
représente un dragon. Une corde de soie
va d'un côté de la rue à l'autre. Cette corde
est le symbole et de la limite de la Cité et
de son inviolabilité. Le lord-maire et ses
fonctionnaires se trouvent derrière la corde.
Les .hérauts approchent. Les trompettes
sonnent deux fanfares très courtes. Le ma-
réchal de la Cité se lève sur ses étriers et
crie
Halte Qui va là ?
Manteau Bleu u, presque entièrement re-
vêtu d'une étoffe tissée d'or, s'avance et ré-
pond
Ce sont tes officiers de Sa Majesté gui de-
mandent à entrer dans la Cité de ,Londres
pour proclamer Sa Majesté royale George V.
On dénoue un bout de la corde de soie
pour que Manteau Bleu » puisse s'appro-
cher du lord-maire, à qui il remet le par-
chemin de la proclamation. Celui-ci qui a
déjà signé cette proclamation au conseil pri-
vé, samedi, et qui doit la connaître par
coeur, lit avec une grande attention le docu-
ment, puis fait signe à Manteau Bleu Il
que les'autres hérauts peuvent entrer dans
la Cité. « Manteau Bleu n retourne auprès
de ses compagnons. Sur un signe la corde
de soie est complétement rompup, l'entrée
est libre, et précédés du lord-maire et de ses
fonctionnaires, les hérauts, les trompettes et
continuent leur route jus-^
qu'au « Royal Exchange n, où ils donnent
de nouveau connaissance devant une foule
évaluée à vingt mille personnes, de l'avène-
ment du roi George:
La cérémonie de la proclamation de Geor-
ge V est terminée. Le lord-maire invite à
Mansion House, sa résidence officielle, toutes
ces bizarres personnalités et leur offre une
collation.
Il lève son verre de bon vin de notre Cham-
pagne et leur dit
Messieurs, je vous propose la santé de
Sa Majesté le roi George V. Vive le roi
C'est le premier toast porté à George V,
roi d'Angleterre.
JULES HedEman.
PRÉPARATIFS DE FUNÉRAILLES
LoKDRES, 9 mai. Dépêche particulière
du «Matin Le roi George a reçu ce ma-
tin M. Paul Cambon, à qui il a déclaré qu'il
était extrêmement reconnaissant des témoi-
gnages de sympathie et des marques d'ami-
tié qui lui étaient parvenus de France. Le
souverain a prié M. Cambon de transmettre
encore une fois ses remerciements à M. Fal-
lières, au gouvernement et au peuple fran-
çais.
Le roi et la reine de Norvège cette .der-
nière est la soeur du roi George sont ar-
rivés ce soir à Londres, venant de Christia-
nia. Les souverains anglais les attendaient
il la gare. Leur rencontre a été des plus
émouvantes.
L'impératrice douairière de Russie va
quittes Saint-Pétersbourg pour Londres, afin
de se rendre auprès de sa sœur, la reine
douairière d'Angleterre'.
M. Asquith et le ministre de la marine
sont rentrés à Londres ce soir.
A la Chambre des lords et à la Chambre
des communes, la séance a été consacrée en-
tièrement à la lirestation du serment de fi-
délité au roi.
La date des funérailles n'est pas encore
définitivement fixée. C'est la reine-mère qui
devra décider entre le 19 et le 20 mal.
Le corps du souverain défunt sera exposé
au palais de Buckingham et pendant quel-
ques jours à l'abbaye de Westminster, pour
permettre au peuple anglais de rendre un
dernier hommage à son défunt souverain.
Le lord-maire a reçu des maires des prin-
cipales villes du monde entier des dépêches
de condoléances.
Le roi ne veut pas de deuil excesssif.
LONDRES, 9 mai. Dépêche particulière
du Matin n. Le lord chambellan a reçu
dü roi l'ordre de publier le message que
voici
Connaissunt les sentiments de mon père
bien-aimé, je suis certain qu'il serait con-
traire à ses désirs que le public n'ait au-
cune distraction pendant les vacances de la
Penlecàtc.
J'espère donc que le deuil- général n'em-
péchera pas mon peuple de profiler des
auaiatages des jours de fête et des diverses
occasions qui lui seront offerts de'se dis-
traire et de se reposer pendant Les jours gui
vont venir.
Les intentions de Guillaume II.
BOULIN, 9 mai. Dépéche particulière
du « Matin n. Le- Berliner Tageblatt
prétend savoir de source certaine que l'em-
pereur se rendra à Londres pour assister
aux obsèques du roi Edouard.
Le souverain britannique, dans une dépê-
che des plus cordiales, a fait savoir à l'em-
pereur que son désir coïncidait en tous
points avec celui de la famille royale an-
glaise. Le prince Henri de Prusse accompa-
gnera son frère.
L'empereur et son frère s'embarqueront
à Flessingue, à bord du Hohenzollern.
Les souverains qui assisteront aux funérailles
LONDRES, 9 mai. De notre envoyé spé-
cial. Voici la liste des souverains et re-
présentants de souverains qui assisteront
en toute probabilité aux obsèques du roi
Edouard.
Allemagne, Guillaume II Russie, l'impé-
ratrice douairière Espagne, le roi Alphon-
se Norvège, le roi Haakon Grèce, le roi
Georges et le prince héritier Portugal, le
roi Manuel ou le duc d'Oporto Danemark,
le roi Frédéric Italie, le duc d'Aoste
Pays-Bas, le prince consort Belgique, le
roi Albert Suède, le prince Guillaume
Autriche-Hongrie, le prince héritier Rou-
manie, le prince héritier Serbie, le prince
héritier lurquie, le prince héritier.
Il est probable que M. Roosevelt repré-
sentera le gouvernement des Etats-Unis.
La mort du roi et la comète.
LONDRES, 9 mai. Dépêche particulière
du « Matin ». C'était inévitable. De plu-
sieurs parties du royaume arrivent des nou-
velles qu'on attribue la mort du roi Edouard
à la comète de Halley .1
Les Anglais ignorants semblent être peu
supérieurs aux indigènes de l'Afriaue du
sud, à en juger par la dépêche suivante
adressée de Durban {Natal} à l'agence Reu-
ter
Durban. 9 mai. Beaucoup d'indigènes
ici attribuent la mort du roi Edouard à la
comète de Halley, qui est aujourd'hui, plei-
nement visible, et croient que la comète est
un char envoyé pour porter l'âme du roi au
ciel.
Une rue Edouard-VII à Paris.
Le bureau du conseil -général .de la Seine
a décidé de se joindre à celui du conseil mu-
nicipal de Paris et d'assister en entier aux
obsèques du roi d'Angleterre.
MM. Lemarchand et Le Corbeiller se pro,
posent de demander au conseil municipal
que le nom d'Edouard VII soit donné à la
partie de la rue Saint-Martin comprise entre
le quai de Gesvres et la rue de Rivoli et à
laquelle accède l'avenue Victoria.
ÉTRANGE PÉTITION
AU REICHSTAG ALLEMAND
Berlin, 9 mai. Dépêche particulière du
« Matin n. Les Allemands, d'ordinaire si
pointilleux lorsqu'il s'agit de ce qu'ils con-
sidèrent comme leur droit, et qui n'admet-
tent pas que l'étranger s'immisce dans leurs
affaires, montrent une singulière largeur
d'idées lorsqu'il s'agit des intérêts d'autres
nations. On a pu le constater une fois de
plus aujourd'hui au Reichstag, où, sur l'ini-
tiative de la gauche, une pétition a été mise
en circulation parmi les députés ayant
pour but de demander à la Douma russe le
rétablissement des droits constitutionnels
en Finlande.
Les députés socialistes et démocrates
ainsi qu'un certain nombre de nationaux li-
béraux s'empressèrent d'apposer leurs noms
au bas de ce document.
LE PARLEMENTARISME EN CHINE
Pékin, 9 mai. L'inauguration de l'As-
semblée impériale aura lieu le 3 octobre. Le
trône nommera 94 membres, qui représen-
teront entre autres les princes mongols, les
nobles et les lettrés.
L'édit annonçant la date de l'inauguration
dit que cette Assemblé^ sera, préparatoire à
la réunion d'un Parlement qui conduira
graduellement à l'octroi d'une Constitution.
iiïeuter.)
Les Crétois prêtent
serment au roi de Grèce
LA CANÉF, 9 mai. Dépêche particulière
du m Matin o. L'assemblée générale cré-
toise s'est réunie aujourd'hui en séance so-
lennelle. Le clergé orthodoxe au complet a
béni ses travaux.
Les seize députés musulmans sont dans
la salle. Les députés chrétiens prêtent de-
vant l'évêque le serment de fidélité au roi
de Grèce.
La foule et les députés poussent des cris
réitérés de cc Vive l'annexion n
Le député turc Neim bey remet au pré-
sident une protestation écrite contre l'ou-
verture de l'assemblée. Il s'apprête il remet-
tre une seconde pétition contre la presta-
tion de serment de fidélité par les députés
chrétiens, mais celle-ci lui est arrachée des
mains par le député grec Dascaloyannis qui
la déchire.
Cet incident déchaîne un grand tumulte,
mais peu à peu l'ordre se rétablit.
Le président propose l'envoi d'un télé-
gramme de condoléances il l'occasion du
décès du roi d'Angleterre. Sa proposition
est adoptée à l'unanimité et la séance est
ensuite levée.
M. ROaSEVELT QUITTE STOCKHOLM
POUR BERLIN
Gnesta (Suède), 9 mai. 'M. Roosevelt a
quitté Stockholm ce matin à 11 h. 5 dans un
train spécial mis à sa disposition par le gou-
vernement suédois.
La pluie tombait il torrents. Le prince hé-
ritier a accompagné jusqu'à la gare ^'ancien
président. Il a donné en gare le signal des
applaudissements.
M. Roosevelt est encore enroué, mais il se
sent beaucoup mieux. Son rhume parait
passé. Il n'a pas omis hier un seul des dis-
cours qu'il devait prononcer.
L'empereur d'Allemagne n'ira pas à la gare
à la rencontre de M. Roosevelt,.mais il assis-
tera à sa conférence. (Times.)
M. CANALEJAS SE RÉJOUIT
DU RÉVEIL DES DÉMOCRATES
MADRID, 9 mai. Dépdche particulière du
« Matiù Selon le président du conseil
et d'après les derniers chiffres reçus pen-
dant la journée d'aujourd'hui, la nouvelle
Chambre sera composée de la façon sui-
vante ;230 libéraux et démocrates 103 con-
servateurs 46 républicains, dont un socia-
liste 8 carlistes 8 nationalistes.
Les républicains gagnent donc 17 sièges,
tandis que les carlistes en perdent 6.
Le gouvernement aura 21 voix de moins
que le cabinet conservateur, mais M. Cana-
lejas croit que la majorité sera suffisante
pour que le ministère actuel puisse dévelop-
per sa politique.
Le président du conseil, qui me commu-
nique ces renseignements, me dit que ces
élections prouvent. le réveil des démocrates,
qu'ils soient républicains ou monarchistes,
et indiquent qu'en cas de doute, le gouver-
nement doit accentuer ses tendances démo-
cratiques.
VOL D'ARMES DE GUERRE
DANS UNE METZ
Strasbourg, 9 mal De notre correspon-
dant particulier (par téléphone). On a an-,
noncé ces jours-ci qu'une mitrailleuse avait
été volée au 145" régiment d'infanterie
Metz. Les autorités militaires font.démentir
cette information,, mais elles reconnaissent
qu'un déserteur du 144'' d'infanterie a empor-
té ces jours-ci quatre fusils Il Mauser » et
deux carabines de cavalerie du dernier mo-
dèle.
UN MONUMENT FRANçAiS
AUX MORTS DE GRAVELOTTE
pondant particulier (par téléphone). On
sait l'émotion suscitée dans les milieux pan-
germanistes par les fêtes de Noisseville et de
Wissembourg. Le délégué général du « Sou-
venir français » pour la Lorraine a présidé
dimanche une réunion à Gravelotte, au
cours de laquelle il a été décidé d'y ériger
un nouveau monument à la mémoire des
soldats français tombés en 1870.
LE X" CONGRES DES MECANICIENS
ET CHAUFFEURS
MARSEILLE, 9 mai: -,De notre correspondant
particulier (par téléphone). Le dixième con-
grès de la Fédération des mécaniciens et
chauffeurs du P.-L.-M. s'est ouvert aujour-
d'hui. Quatre-vingt-six délégués de ce réseau
et des délégués des autres compagnies assis-
taient à la séance inaugurale.
La réunion du matin fut consacrée à la di-
vision du travail. Celle de l'après-midi fut en
grande partie prise par la discussion de la loi
sur les retraites. L'ordre du jour suivant l'a
clôturée
« La Fédération emploiera tous les moyens
jusques et y compris la cessation du travail.
pour obtenir la rétroactivité de l'article 9 et
la modification de l'article 5 en ce sens qu'un
agent qui quittera la compagnie avant quinze
ans de service, aura droit non séulement à
ses versements mais aussi à ceux que la com-
pagnie aura effectués sur son nom. »
L'ordre du jour suivant termina la discus-
sion ouverte en fin de séance sur la réglemen-
tation du travail
« Le congrès décide de demander la régle-
mentation du travail comme le prévoit le pro-
jet transactionnel modifié, et donne mandat
au siège fédéral et ensuite à la commission
de grève de le faire appliquer. »
L'ASSASSINAT DE LA FOLLE
LTjRE,(Haute-Saone), 9 mais Dépêche par-
tieulière du « Maün ». A la suite de graves
confidences faites au magistrat instructeur
par la sœur de la victime, la malheureuse
folle Marie Georges, Célina Georges, épouse
Garnier, une nouvelle arrestation vient d'être
opérée, celle du père Modeste Georges, âgé
de cinquante-huit ans.
Célina en effet a déclaré que quelque temps
après son mariage elle fut à plusieurs re-
prises de la part de son père l'objet de pro-
positions malhonnêtes. Elle en déduit que vu
de semblables penchants, il n'est pas impos-
sible qu'il ait abusé de sa sœur sans défense.
UN CRIME DANS UN TRAIN
REIMS, 9 mai. De notre correspondant par-
ticulier (par téléphone). Aujourd'hui a cbm-
paru devant les assises de la Marne Alphonse
Meyer, marchand de couronnes funéraires, ac-
cusé.d'avoir tué à coups de revolver dans le
train de Rilly-la-Montagne à Reims son ami,
Louis Jules, garçon de recette chez M. Huard,
huissier. Le cadavre fut retrouvé sur la voie
terrée la sacoche, contenant 18.000 francs,
avait disparu. L'inculpé nie, malgré les char-
ges qui l'accablent.
UN ENFANT DISPARU
Les époux Dinard, domiciliés, 6, rue des
Quatre-Vents, sont dans la désolation. Leur
unique enfant, Lucien, âgé de sept ans, a
disparu dans des circonstances encore inex-
pliquées. Hier à midi, sa mère l'envoya ache-
ter des provisions chez un épicier voisin. L'en-
fant ne reparut plus. Vêtu en écolier, le dis-
paru, quoique d'assez grande taille, est ma-
lingre. Il s'exprime assez difficilement. Com-
me ce n'est pas.la première fois que sa mère
l'envoie faire des courses et qu'il est toujours
rentré régulièrement au domicile de ses pa-
rents, ces derniers supposent qu'il a été en-
levé. Les apaches pullulent dans le quartier.
La préfecture de police, informée, procède à
des recherches.
LES JOURNAUX DE CE.mATIN
LA NOUVELLE CHAMBRE
LA PRESSE PARISIENNE
Le Bulletin officiel de l'Alliance républi-
caine démocratique
Les résultats des scrutins de ballottages mo-
difient sensiblement ceux du 24 avril. La tac-
tique maladroite du parti radical-socialiste,
son affirmation outrancière de la fausse de-
vise Pas d'ennemis à gauche, ses complai-
sances pour les représentants les plus quali-
fiés du socialisme révolutionnaire, son refus
de collaboration avec l'Alliance républicaine
démocratique sur les bases si acceptables que
celle-ci lui proposait, ont provoqué une pous-
sée vers les extrêmes. Le comité exécutif du
parti radical-socialiste avait inscrit sur la liste
de ses candidats trente-cinq socialistes unifiés,
parmi lesquels le citoyen Goude il a été seryi
à souhait et même avec usure.
Les chiffres des divers scrutins démon-
trent les hésitations, les incertitudes des élec-
teurs, qui subissent encore l'influence des
noms et le mirage des qualificatifs. Les ad-
versaires se serrent de près il y a* des majo-
rités de vingt voix, il y en a sept. Tel qui se
croyait sûr d'une éjection triomphale s'est vu
à deux doigts de la défaite. Ces ballottages
pénibles et disputés constituent un scrutin de
transition, un scrutin d'attente ils indiquent
la nécessité urgente de la réforme électorale,
d'une consultation plus large du pays que
doit préparer un nouveau classement des par-
tis à la Chambre et en dehors de la Chambre.
Le Petit Parisien, ÉDITORIAL
Il convient de remarquer qu'aucun des an-
ciens groupes ne possède à lui seul la majo-
rité des ententes seront indispensables, ce
qui implique des efforts de conciliation et d'u-
tiles transactions.
C'est par l'union que les républicains ont
triomphé depuis quarante ans et qu'ils ont pu
faire oeuvre démocratique c'est encore par
l'union républicaine que la nouvelle Chambre
poursuivra utilement sa tdche de réformes et
de progrès.
Le Figaro, ÉDITORIAL
Tout a été dit sur les vices, les ridicules
et les périls du scrutin d'arrondissement.Mais
il n'y a pas de raisonnement qui vaille un
exemple.
L'arrondissement de Lille est divisé en neuf
circonscriptions. Trois seulement de ces cir-
conscriptions ont élu des représentants con-
servateurs ou progressistes MM. Dansette
et Groussau, au premier tour, M. Vandam-
me, au second.
Or, si l'on fait le compte des voix conser-
vatrices et progressistes recueillies au cours
de ces deux scrutins, on trouve qu'il y a,
dans l'arrondissement de Lille, 80,000 élec-
teurs sur 173,000 votants qui réclament des re-
présentants progressistes ou conservateurs.
C'est près de la moitié du corps électoral. Et
on leur donne trois députés sur neuf 1
L'a Lanterne, éditorial
Les réactionnaires persistent dans l'équivo-
que du discours de PJirigueux, qu'ils ont eux-
mêmes créée. Ils ont retenu le mot apaise-
ment prononcé d'ailleurs à plusieurs repri-
ses par le président du conseil ils veulent y
voir, malgré l'évidence, le sens d'une capitu-
lation.
Qui donc dans la majorité qui soutient M.
Briand. a pu comprendre qu'il s'agissait d'au-
tre chose que de l'apaisement entre les frac-
tions républicaines, en vue d'une marche plus
rapide et plus sûre vers le progrès Ceux qui
ont si librement interprété le discours de Pé-
rigueux ne veulent pas se souvenir de la défi-
nition que M. Briand donnait lui-même à
Saint-Chamond du véritable réoublicain « Ce-
lui qui ne renie rien des progrès laïques ac-
complis durant ces dix dernières années 1 »
L'Eclair, M. EnNEST JuDET.:
La statistique dressée en hâte sur les élé-
ments de lab Chambre nouvelle donne immé-
diatement des résultats qui dépassent les pré-
vissions des prôptirtiônnalistes au moins 325
députés acquis à la réforme, sans compter
ceux qui ont cessé de la combattre et qui s'y
rallieront bientôt.
Ajoutez à cette imposante manifestation le
dégoût' exprimé de toutes parts contre l'usure
des procédé putrides du scrutin d'arrondisse-
ment, et vous mesurerez la rapidité du cou-
rant qui a tout enlevé en si peu de mois. Il
n'y a plus de sérieux obstacles à la réalisation
de la réforme sanitaire que réclame l'hygiène
électorale et la dignité de la politique.
L'Action, M. HENRY Bérenger
La nation, consultée même par le scrutin
brisé, a répondu qu'elle n'en voulait plus. Elle
réclame le scrutin de liste régional, avec re-
présentation des minorités. Le gouvernement,
s'il ven vivre devra donc proposer et faire
aboutir sans délai la réforme électorale.
Une fois hors des mares stagnantes, la Ré-
publique désire un air plus pur et plus respi-
rable à tous. Elle demande une réorganisation
administrative et judiciaire conforme aux
grands intérêts généraux du pays. Elle récla-
me une réforme budgétaire et fiscale propor-
tionnant l'impôt aux capacités du contribua-
ble et à ses revenus. Elle veut voir instituer
le statut syndical et social de tous les travail-
leurs, fonctionnaires ou salariés privés, en
telle sorte que le contrat collectif de travail
soit rendu possible par la capacité civile des
syndicats et le crédit ouvrier.
Le Gaulois, M. L. DESMOULINS
Que fera M. Briand entre les progressistes,
qui lui reprochent de marcher trop vite, et
.les unifiés, qui l'accusent de cheminer trop
lentement
Il ne peut plus gouverner avec les radicaux-
socialistes, dont les majorités additionnées
sont notablement inférieures au total des voix
obtenues par les diverses oppositions.
Il ne peut êtra question d'appeler au pou-
voir les unifiés qui forment un parti de la
révolution et se proposent de supprimer et
non d'améliorer, de bouleverser et non de
perfectionner.
Il lui faudra donc se constituer à lui-même
une majorité nouvelle ce ne sera pas une
tâche aisée, car le parti progressiste et rela-
tivement accommodant qui pourrait satisfaire
dans une certaine mesure les aspirations des
violents, sans effrayer les modérés, est encore
à naître, et M. Briand n'aura probablement
pas assez de puissance pour le créer.
La Petite République, ÉDITORIAL
Il nous paraît singulièrement dangereux de
tirer des horoscopes. Une assemblée qui compte
40 0,0 de nouveaux p risque de dérouter tou-
tes les prévisions. Personne ne sait comment'
marcheront, penseront et voteront ces nou-
veaux.».
Tout ce qu'on peut affirmer, c'est qu'ils ont
été élus non contre les institutions, mais con-
tre ceux qui les représentaient ce n'est pas
du tout la même chose et il faut se garder des
appréciations irréfléchies.
La République française, M. Louis Latapie:
Le discours de Périgueux marque une date
dans notre histoire. Depuis vingt ans, pas une
parole n'avait si profondément retenti dans
l'âme du pays. On peut dire que les élections
sont inspirées de cette parole, qu'elles répon-
dent à cet appel.
L'Aurore, M. Maxime Vuillaume
On a grand tort de triompher de la mort
d'un parti qui nous semble en excellente san-
té. Oui, les radicaux perdent vingt voix. Ils
sont deux cent quarante-huit au lieu de deux
cent soixante-neuf.Ces vingt et même ces vingt
et une voix, il eût mieux valu qu'elles nous
fussent restées. Mais vingt voix, ce n'est pas
tout le parti. Une hirondelle, vingt hirondel-
les même, ne font pas le printemps. Ces vingt
voix, ce sont les unifiés, ou les républicains d-3
gauche les deux seuls partis favorisés par
le scrutin qui nous les ont enlevées. Nous
aurions vraiment tort de nous désespérer pour
si peu.
L'Echo de Paris, M. GARAPON
Les manifestations de la volonté Populaire,
le 24 avril et le 8 mai, ont été des manifesta-
tions si spontanées, que nul, vingt-quatre heu-
res avant, même parmi les politiques les plus
avertis; ne les prévoyait. Seuls, les pontifes
radicaux du comité exécutif travaillaient à
quelque chose la défaite 'de leurs amis. Ils
ont d'ailleurs fort brillamment réussi, c'est
une justice à leur rendre.
Le Rappel, éditorial v*"
Les radicaux-socialistes perdent quarante
sièges environ, gagnés soit par les révolution-
naires, soit par les conservateurs' dont les
efforts se sont trop souvent concertés.
Abstraction faite du groupe socialiste indé-
pendant qui n'a plus guère de représentant
que dans le cabinet c'est donc le parti ra-
dical qui fait les frais des élections.
LA PRESSE DEPARTEMENTALE
La Dépêche de Toulouse
Somme toute, étant donné le colossal
effort déployé contre le parti radical-socia-
liste, ce dernier peut se féliciter des jour-
nées du 24 avril et du 8 mai. La majorité
prise entre deux feux de flle, à sa droite et
à sa gauche, se tire avec honneur de ces deux
journées et reste maîtresse du terrain. La si-
tuation politique n'apparaît pas devoir être
modifiée par les résultats du scrutin.
Le Petit Méridional
L'éventualité du vote de la représentation
proportionnelle, éventualité certaine et pro-
che, n'est pas de nature à donner à l'avenir
de la législature un aspect particulièrement
souriant. Après avoir dû condamner par la ré-
forme électorale le scrutin d'arrondissement
dont elle est sortie, la Chambre n'aura pas
des lendemains fleuris de logique, et sans lui
souhaiter cette épreuve, peut-on admettre
qu'elle ne résistera pas à la poussée ration-
nelle qui essaiera de la persuader que la meil-
leure sanction à donner à une loi électorale
nouvelle est de s'en faire l'application à elle-
même.
La Gironde
La campagne électorale qui vient de se ter-
miner a été caractérisée par l'action com-
mune des partis extrêmes contre les députés
sortants républicains de gouvernement et les
candidats de même nuance.
Nous avons vu se nouer les coalitions les
plus monstrueuses. Les réactionnaires, parti-
sans de la politique du pire, comme ils disent
de la politique des catastrophes, ayant perdu
tout espoir de pêcher en eau trouble quelques
mandats, ont voté, pour obéir au mot d'or-
dre, pour les candidats du parti socialiste uni-
fié. «
Les unifiés, de leur côté, dans les circons-
criptions où ils ne pouvaient avoir aucune
chance de succès, ont pieusement apporté
leurs voix au candidat de la réaction.
La France de Bordeaux
On a pu dire avec apparence de raison: que
le premier tour de scrutin, puisque ses résul-
tats ne modifiaient pas de façon notable les
forces respectives des partis en présence, mar-
quait un temps d'arrêt. Les résultats du se-
cond tour attestent que s'il y a eu en effet
une courte halte, la marche en avant a été
aussitôt reprise avec un redoublement d'éner-
gie. La poussée à gauche est incontestable.
Une fois de plus, les efforts désespérés de ceux
qui voudraient ramener la France en arrière
ont été vains.
Le Petit Provençal, M. CAMILLE FERDY
Nous jugerons mieux de l'importance exac-
te des gains quand nous connaîtrons les sta-
tistiques définitives, mais dès à présent le
sens de la double consultation nationale des
24 avril et 8 mai se dégage très net et très
éloquent le pays a affirmé une fois de plus
son inébranlable attachement à la Républi-
que en même temps que ses aspirations pas-
sionnées vers la réalisation d'une large poli-
tique de réformes laïques, démocratiques et so-
ciales. Il reste à souhaiter qu'après -avoir
triomphé dans le pays, ce programme triom-
phe au Parlement.
Le Petit Marseillais
Il semble déjà que la comète de Halley ait
influé sur les-scrutins du 24 avril et du 8 mai.
Ils laissent sur le carreau quelques unifiés de
marque, les Allemane, les Brousse, les Maurice
Allard et divers Constans. Ils n'écornifleront
plus. Nous nous félicitons de ce que les évé-
nements n'aient pas justifié les pronostics d'un
dessin publié je ne sais où, représentant une
immense table recouverte d'une nappe malpro-
pre. Marianne mettant le couvert disait d'un
air dégoüté a Pas la peine de changer la
nappe, ce sont les mêmes qui vont venir. »
Eh bien, non, ce sont d'autres élus qui vien-
nent et dans un autre but que celui de man-
ger.'Ils lessiveront peut-être les histoires an-
ciennes et feront en sorte que quelque travail
utile efface le souvenir de la pauvre besogne
accomplie par ceux qui ne sont plus. C'est la
Chambre de la comète.
Le Courrier du Centre (de Limoges)
Comment se décomposent tous ces élus ? Il
est assez difficile de le dire. Mais si on n'est
pas d'accord sur leur couleur politique, on
sait, en revanche, d'après leurs déclarations,
qu'il s'en trouve 310 pour condamner la poli-
tique des monopoles, 312 pour rejeter tout im-
pôt inquisitorial et vexatoire, et 327 pour de-
mander la réforme électorale.
C'est là un résultat certain.
Le Progrès de Lyon
La Chambre de 1910 différera sensiblement
de celle de 1906, car bien des députés nouveaux
arrivent au Palais-Bourbon.
Au fait, nous ne nous en plaindrons pas, il
est bon que le personnel parlementaire ne reste
pas immuable, l'essentiel est que la Républi-
que soit intangible et qu'elle marche d'un pas
assuré dans la voie des réformes sociales.
Le Petit Troyen
Le pays ne désavoue pas l'œuvre aceomplie
il demande au contraire qu'on la complète et
cela est si vrai que progressistes et réaction-
naires, conscients,de la défaveur dont ils sont
entourés, ont presque partout renoncé à la
bataille. Diminués, amoindris, décimés, en
1906, ils ne prennent pas leur revanche. Dans
'la plupart des circonscriptions, ils n'ont pas
osé affronter la bataille. Cela leur a permis
d'intervenir au profit de telles Ou telles per-
sonnalités contre des militants du même parti
sur lesquels ils étaient heureux d'assouvir de
vieilles rancunes. L'opposition a pu obtenir
ainsi des changements de personnes. Qu'y ga-
gnera-t-elle en réalité
La Dépêche de Rouen
Maintenant si nous passons de l'ensemble
aux détails, il est au moins deux résultats qui
ne laissent pas que d'être significatifs la
réélection de M. Brisson et l'échec de M. Dou-
mer.
Henri Brisson symbolisait le républicain in-
tègre, l'unité de vues, la probité, même l'aus-
térité. Aussi la réaction, sentant bien quel en
eût été l'effet moral, avait-elle tenté un effort
prodigieux pour l'empêcher de rentrer à la
Chambre. Mais la conscience publique a dé-
joué les manœuvres de l'opposition. Brisson
a été réélu hier à Marseille, avec une majo-
rité encore plus forte que celle qu'il avait
eue il y a quatre ans. 11 est permis de dire que
ç'a été une joie pour les républicains de
France.
L'Echo du Nord, M. EMILE FERRÉ
Les collectivistes eux-mêmes n'étaient plus
au second tour des candidats collectivistes, ils
s'intitulaient candidats du bloc républicain.
Ces messieurs ne sont révolutionnaires que
jusqu'au ballottage. Cela rarnelle cette bou-
tade d'Aurélien Scholl sur les Allemands qui,
après la guerre, s'aventuraient en France
• Dans le train de Cologne, disait-il, il y a des
Prussiens jusqu'à Maubeuge, à partir de Mau-
beuge ils deviennent tous Alsaciens-Lorrains. »
Nous souhaitons que cette pensée de modéra-
tion ne soit pas seulement électorale.
Nouvelles et Documents
JOURNAL OFFICIEL »
Le Journal officiel publie ce matin
Arfafres Étrangères. Un décret portant promul-
gation de la convention signée à Paris, le 31 dé-
cembre 1909, entre la France et l'Espagne, en vue
de régler le service de la correspondance téléphoni-
que entre les deux pays.
Intérieur. Un décret portant dissolution du
conseil municipal de la commune de Poinçon-les-
Larrey (Côte-d'Or);
Un décret aux termes duquel l'article premier
du décret du 3 avril 1903 relatif à la médaille
d'honneur à des agents de la police municipale et
rurale est complété par la disposition suivante
« Le temps de service passé dans la gendarmerie,
la légion de la garde républicaine ou le régiment
des sapeurs-pompiers de Paris est admis à figurer
dans le compte des vingt années de services exi-
gées des candidats. »
Instruction publique. Un arrêté portant de un
à deux le nombre des places d'agrégé des facultés
do droit (section des sciences économiques) mises au
concours en 1910.
Travaux publics. Un décret déclarant d'utilité
publique les travaux à exécuter, dans la rivière de
la Charente, pour la, construction d'une nouvelle
écluse, en remplacement de l'écluse actuelle de
Saintonge.
Comvierce. Un décret relatif à la protection
temporaire de la propriété industrielle à l'exposition
des sports et de la chasse de Vienne en 1910.
Marine, Un décret et un arrêté modiftant, la
composition de la commission supérieure de contrô-
le et de surveillance du crédit maritime mutuel et
nommant les membres de cette commission.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
PARIS
L'Union des femmes peintres et sculpteurs
'a donné hier son banquet annuel, sous la pré-
sidence de la duchesse d'Uzès.
Une excavation de 0 m, 60 de large sur
0 m. 20 de profondeur s'est produite en face
le n 20 de la rue Oberkampf.
DÉPRATEMENTS
Un cas de méningite cérébro-spinale à la
20 c">,du 27" de ligne à Dijon. Deux cas se se-
raient produits en ville. (D. p.) 0
«Les édilités d'Avignon et de Cavaillon et
trois conseillers généraux de Vaucluse, dé-
missionnent en raison des élections. (D. p.)
A la suite de l'élection de M. Arimondy,
la municipalité de Cannes et M. Capron, con-
seiller général de Cannes, démissionnent. D.p.
Bagarre sans gravité à Marseille entre
inscrits grévistes et agents, près de la Bourse
du travail. La grève continue. (H.)
ÉTRANGER
Près d'Ottawa (Canada),une fabrique d'ex-
plosifs saute. Huit morts, plusieurs disparus, et
THÉÂTRES
A l'Odéon, le spectacle commencera ce
8 soir h. h- 3/4 au théâtre Antoine, rideau à'
Aéronautique.
Le meeting lyonnais. Lyon, 9 mai. De "notre
envoyé spécial (par téléphone). Le gros morceau
du meeting lyonnais consiste en un prix de 30-000
francs, qui sera remis à celui des concurrents étant,
comme dit le programme, resté le plus souvent en
1 air. Ce prix de la totalisation des temps fut dès
le premier jour l'objet des convoitises de Van den
Born et Legagneux,
L'aviateur belge ayant réparé en hâte pendant
la nuit la cellule de son biplan, assez endommagée,
n'a pn faire aujourd'hui mieux que quelques tours.
Dès lors Legagneux tourna sans relâche, une pre-
mière fois pendant une trentaine de minutes s'ar-
rétant par suite de la violence du vent, puis dans
1 après-midi il vola deux fois pendant plus d'une
Le publie applaudit chaleureusement une. magni-
fique envolée de Paulhan, qui par des cercles suc-
cessüs, a atteint la belle hauteur de 640 mètres. A
cette altitude, Paulhtn s'est permis un petit voyage
au-dessus, de la campagne; il revint à l'aérodrome,
et par une chute Intentionnelle, comme le fait
1 alouette qui grisée de soleil semble se laisser tom-
ber, il revint vers terre et atterrait doucement par <
une glissade émouvante.
Dans la soirée, cinq appareils tinrent en même
temps la piste. A l'entresol se trouvait Van den
Born, rasant prudemment le sol; au premier étage,
M«trot, dont l'appareil présentait une parfaite sta-
bilité; au second, Paulhan, accompagné de sa fem-
me, et Legagneux emmenant Mme Legagneux, les
deux aviateurs concourant pour les prix des pas-
sagers enfin au sixième étage planait Chavez, qui
atteignit l'altitude de 110 mètres.
Voici les résultats de la journée.
Prix des passagers Paulhan. 20 kilomètres: le-
gayeux, 13 kilo 981.
Prix quotidiens.-Distance Legagneux, 63 kiL333;
Chavez, 33 kil. 333. Hauteur Paulhan, 640 mètres;
Chavez, US mètres. Vitesse sur 10 kilomètres
Paulhan, en 10'17"; Van den Born. en 10'34".
Grand prix de totalisation des temps • Legagneux
3 h. 39'54"; Chavez, 1 h. 45'8"; Paulhan, 1 h 5'33";
Van den Born, 22'48".
Classement à ce jour de la totalisation des temps
Legagneux, 9 h. 16'19" Van den Born, 6 h. 14'20"
Chavez, 2 h. 24'35"; Paulhan, 1 h. 1S'14"; Métrot:
Latham.
S.unt-Pétersboueo, 9 mai. Aujourd'hui, second'
jour de la semaine d'aviation, les aéroplanes Far-
man et Blériot firent des vols très réussis.' Les ma-
chines Wright, Antoinette et Farman n° 2 fu-
rent légèrement endommagées au départ.
Les Farman ont jusqu'ici remportés tous les prix.
Les nuits étant très courtes' actuellement on peut
concourir pour les diverses épreuves jusqu'à neuf
heures du soir.
Une foule considérable se presse chaque jour sur
l'aérodrome. {Times.)
DERNIERS COURS ÉTRANGERS
Londres
LONDRES, 9 mai. Par fil spécial. C'est aux
sons du God save the king i chanté par tous
les membres du Stock Exchange pour saluer, selon
la tradition, l'avènement au trône d'un nouveau
monarque, que le marché s'est ouvert aujourd'hui, f
La tenue a été ferme dans tous les compartiments
Les valeurs de caoutchouc continuèrent leur mou-
vement à la hausse jusque dans l'après-midi, mais
alors de nombreuses réalisations de bénéfices se
produisirent. Néanmoins elles clôturèrent fermes.
Les préliminaires de la liquidation dans les va-
leurs sud-africaines ne donnèrent lieu à aucune dif-
ficulté. Des ordres d'achat de Paris aidèrent beau-
coup à donner une tendance ferme à ce marché,
dont plusieurs valeurs enregistrèrent une hausse
appréciable.
Le marché des valeurs cuprifères fit preuve d'une
amélioration générale, et la tendance en clôture y
fut ferme, le Rio-Tinto, entre autres, terminant en
hausse de 3/4.
La majorité des fonds d'Etat étrangers terminè-
rent en hausse.
Les Consolidés clôturèrent en hausse de 5/8 à Si 1/9
au comptant et 81 5/8 à terme.
Des mouvements importants d'argent monnayé
eurent lieu aujourd'hui, et dans certains milieux
on semble croire que la Banque d'Angleterre ré-
duira prochainement le taux de. son escompte. A
notre avis cependant, il ne s'est produit ces jours
derniers dans la situation aucun changement qui
puisse justifier une telle opinion. {Times.)
New-York
ï}ew-York, 9 mai: Les transactions totales au-
jourd'hui sont évaluées à 642.000 titres environ dont
142.000 Steel Common, 85.000 Reading, 77.000 Union
Paciflc, 63.000 Southern Pacifie, 59.000 Smelter, 51 000
Amalgamated et 15.000 Pennsylvania.
La tendance aujourd'hui a été généralement
bonne, et en clôture les prix de la plupart des
valeurs sont en avance sur les cours de samedi.
(Times.)
7 MAI 9 MAI 7 MAI 9 MU
IraJrraBilI. 4 87.. 4 86 85 Jt.-Y.Ont.W. 48 172. 43 3/8
CStlMtrMst. 4 87 35 4 87 25 PonurlT. 131 1/2. 132 1/8.
CL.s.Fari3 y. 5 1S 1/8 5 18 3/4 Rewlim >et. 156 3/4. 158 5/8.
Ateh. X.S.-F. 103 3/4. 109 7/é. Sonfh.K. or.. 26 26 7 8.
Balt.etOhio. 10S 3/4. 109 3/4. SottheraPao. 125 3/8. 127 1/8.
Canad. Pu.. 185 1/2. 189 1/2. C^.SteolC. 81 7/S. 82 3/4
Chesap.oLco. 85 7/8. 88 1/2. T!.SS>"< O.P. 117 117 7 S.
Oiic.N.W.or 200 200 Union Pae.ae. 180 3 8. 182
ErMEalwt 28 1/i. 283/4. Arg.enlSm 56 5 8. 53 5 8
KriéPnSf.1" 44 1/2. 47 Amulgam C" 66 67 7>8.
icnisT.etN. 145 145 1/2. Crivre 1226..
Cot fer.3.i». 14 20" 15 35.. W.f. Wo 7 d 83i K
Crt.to.4.11. 13 23.. 13 36.. CaTXKio7p. 6 45.. 6 45
r
Koïsdispoo.. 66 1/2. 66 Suifs pr Cily 7 7/16 7 7/16
froœ.raa!i. 118 1/2. 118 1/4. ?MlaiP«r.: 7 7S.. 7 75
RromJir. mai 118 117 Huila rat rat. 794.. 7 90..
Chicago
BWmrscpt. 103 l?4. 101 5/S.ISMdAJnill. 12 65. 12 67
«aunarjna.1 62 7/8.1 62 1/2. tarais, sept 12 55.. 12 60,*
LA TEMPÉRATURE i
La neige est tombée à Yssingeaux, aux en-
virons de Belfort et dans le canton de Sau?
gués.
HIER
Temps frais, pluie
mêlée de grésiL
Thermomètre
Minimm (6 h. m.) 3'
Maximm (1 h. s.) 7c5
Moyenne 5*2
Norrnale 12°5
AUJOURD'HUI
Temps assez froid.
ondées probables.
La pression reste
basse dans le nord-
ouest, le centre et le
sud de l'Europe un
.minimum assez im-
portant se trouve près
de Dantzig d'autres
persistent vers les Iles
Feroë et le golfe de
Génes des pluies.
avec temps froid, sont
probables en France,,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.62%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.62%.
- Collections numériques similaires Aveugles Danse des Aveugles Danse des /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Aveugles Danse des "Mélanges historiques et littéraires. L'histoire de France, dans ses rapports avec celle de l'Angleterre, occupe la plus grande partie de ce recueil, dont le numéros 3 forme les chapitres X à LXXX « des Cronicques de Normandie » publiées en 1881 par A. Hellat. /ark:/12148/btv1b9060294q.highres Français 1119 /ark:/12148/btv1b90074352.highresDanse Des Aveugles Danse Des Aveugles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Danse Des Aveugles " Michault Pierre Michault Pierre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Michault Pierre " Danse des aveugles Danse des aveugles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Danse des aveugles "
- Auteurs similaires Aveugles Danse des Aveugles Danse des /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Aveugles Danse des "Mélanges historiques et littéraires. L'histoire de France, dans ses rapports avec celle de l'Angleterre, occupe la plus grande partie de ce recueil, dont le numéros 3 forme les chapitres X à LXXX « des Cronicques de Normandie » publiées en 1881 par A. Hellat. /ark:/12148/btv1b9060294q.highres Français 1119 /ark:/12148/btv1b90074352.highresDanse Des Aveugles Danse Des Aveugles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Danse Des Aveugles " Michault Pierre Michault Pierre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Michault Pierre " Danse des aveugles Danse des aveugles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Danse des aveugles "
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k569424c/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k569424c/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k569424c/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k569424c/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k569424c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k569424c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k569424c/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest