Titre : La Renaissance : politique, littéraire et artistique / dir. Henry Lapauze
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-08-07
Contributeur : Lapauze, Henry (1867-1925). Directeur de publication
Contributeur : Lapauze, Marie-Paule (1889-1975). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850844w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8435 Nombre total de vues : 8435
Description : 07 août 1915 07 août 1915
Description : 1915/08/07 (A3,N14). 1915/08/07 (A3,N14).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5693793x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-1097
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
Troisième Année.— N* 14
LE NUMÉRO : 50 CENTIMES
7 Août 1915.
4 Août 1914 == 4 Août 1915
DOUZE mois se sont écoulés, jour par jour, depuis
que l'Angleterre aA'ec tout l'Empire Britannique
a déclaré la guerre à l'Allemagne. Qu'on se sou-
vienne de l'anxiété avec laquelle la décision du.
gouvernement anglais était attendue par toute l'Europe
à la fin du mois de juillet 1914. II était certes bien visible
que l'Angleterre, pacifique avant tout, ne songeait alors
qu'à maintenir la paix générale dans le monde. Mais
quand tout espoir de paix eut été définitivement perdu,
voici que la question se posa plus précise, plus terrible
et pour nous deux fois plus angoissante ! L'Angleterre
resterait-elle impassible devant le conflit qui précipitait
l'Allemagne et l'Autriche contre la France et la Russie ?
La réponse ne se fit pas attendre et elle fut magnifique :
l'Angleterre qui avait pu sembler, aux yeux aveuglés,
être encore hésitante, n'hésita plus quand elle comprit
que son honneur était engagé. A la première menace des
Allemands contre la Belgique, elle prit sa décision. Et
depuis lors elle n'a cessé d'être pour nous l'amie la
plus fidèle, la plus dévouée, la plus héroïque.
Que de choses nous lui devons 1 D'abord elle nous
a donné cette joie de constater que notre bon droit
était reconnu par une très grande et très noble nation.
Et puis à un autre point de vue, quel réconfort de penser
que la plus grande puissance navale du monde, une puis-
sance dont les ressources financières et industrielles sont
presque infinies, se joignait à nous pour faire triompher
avec nos alliés et avec nous la plus juste des causes.
Nos espoirs n'ont pas été déçus. Les mers sont libres ;
le crédit de l'Angleterre est toujours aussi grand et
assure inébranlablement le nôtre. Bien plus, la nation
la plus pacifique du monde, qui n'avait pour soldats que
des volontaires, a su lever, équiper, • organiser une
armée dé deux millions d'hommes, et elle mêle son sang
au sang français.
C'est donc avec une profonde et reconnaissante émo-
tion que nous devons commémorer le jour où l'Angle-
terre a jeté sa lourde épée dans la balance. Aussi un
Comité français s'est-il constitué à propos de cet anni-
versaire pour resserrer, s'il est possible, les liens qui
unissent dans l'héroïsme et qui uniront dans la victoire
les deux grandes nations voisines désormais insépa-
rables,
La tâche du Comité est aujourd'hui facile. Les princi-
paux journaux anglais n'ont pas cessé de dire tous les
services rendus à la cause commune par nos soldats et
nos généraux; à notre tour nous disons ici, par les
plumes les plus compétentes ce que nous devons, une
partie du moins de ce que nous devons à nos allies
d'outre-Manche. Mais l'activité du Comité de l'Entente
Cordiale ne s'en tiendra pas là. Deux nations aussi avan-
cées en civilisation que la France et l'Angleterre doivent
être éclairées sur les diverses possibilités de leur colla-
boration. Leur amitié ne saurait être abandonnée au
hasard du sentiment. Pour le présent et pour l'avenir,
il faut qu'elles apprennent mieux qu'elles l'ont jamais'
fait, en quoi elles peuvent se compléter et quelles
mesures elles ont à prendre pour travailler l'une avec
l'autre à leur ultérieur développement matériel-et
moral.
L'oeuvre de guerre n'est en effet pas la seule qu'il nous
faille accomplir. Sans doute elle doit primer toutes les
autres, sans doute elle doit absorber à leur maximum
toutes les énergies nécessaires à la victoire, qu'elles
s'emploient sur les champs de batailles ou que l'usine
de guerre les réclame. Mais en même temps d'autres
tâches s'imposent : la préparation des lendemains de
victoire, de l'oeuvre féconde de développement écono-
mique que permettra de réaliser la paix que nous vou-
lons et que nous sommes résolus à obtenir.
Et la tâche est rude qu'il faudra accomplir, matériel-
lement et moralement.
Matériellement est-il besoin de le dire après les des-
tructions systématiques, le pillage organisé dont la
Belgique tout entière et nos départements envahis ont
été le théâtre.
Matériellement aussi parce que la guerre nous aura
atteints dans nos enfants, et en même temps dans les
producteurs et qu'il nous faudra assurer la reprise et le
développement de notre puissance économique avec des
effectifs grandement réduits.
Moralement car il nous faudra transformer nos
méthodes, les plier aux circonstances, associer plus
étroitement en une collaboration intime les facteurs de
la production, la science et la finance, en un mot nous
vaincre nous-mêmes après avoir battu les Empires du
Centre, si nous voulons tirer de la victoire toutes les
conséquences heureuses qu'elle comporte.
1589
LE NUMÉRO : 50 CENTIMES
7 Août 1915.
4 Août 1914 == 4 Août 1915
DOUZE mois se sont écoulés, jour par jour, depuis
que l'Angleterre aA'ec tout l'Empire Britannique
a déclaré la guerre à l'Allemagne. Qu'on se sou-
vienne de l'anxiété avec laquelle la décision du.
gouvernement anglais était attendue par toute l'Europe
à la fin du mois de juillet 1914. II était certes bien visible
que l'Angleterre, pacifique avant tout, ne songeait alors
qu'à maintenir la paix générale dans le monde. Mais
quand tout espoir de paix eut été définitivement perdu,
voici que la question se posa plus précise, plus terrible
et pour nous deux fois plus angoissante ! L'Angleterre
resterait-elle impassible devant le conflit qui précipitait
l'Allemagne et l'Autriche contre la France et la Russie ?
La réponse ne se fit pas attendre et elle fut magnifique :
l'Angleterre qui avait pu sembler, aux yeux aveuglés,
être encore hésitante, n'hésita plus quand elle comprit
que son honneur était engagé. A la première menace des
Allemands contre la Belgique, elle prit sa décision. Et
depuis lors elle n'a cessé d'être pour nous l'amie la
plus fidèle, la plus dévouée, la plus héroïque.
Que de choses nous lui devons 1 D'abord elle nous
a donné cette joie de constater que notre bon droit
était reconnu par une très grande et très noble nation.
Et puis à un autre point de vue, quel réconfort de penser
que la plus grande puissance navale du monde, une puis-
sance dont les ressources financières et industrielles sont
presque infinies, se joignait à nous pour faire triompher
avec nos alliés et avec nous la plus juste des causes.
Nos espoirs n'ont pas été déçus. Les mers sont libres ;
le crédit de l'Angleterre est toujours aussi grand et
assure inébranlablement le nôtre. Bien plus, la nation
la plus pacifique du monde, qui n'avait pour soldats que
des volontaires, a su lever, équiper, • organiser une
armée dé deux millions d'hommes, et elle mêle son sang
au sang français.
C'est donc avec une profonde et reconnaissante émo-
tion que nous devons commémorer le jour où l'Angle-
terre a jeté sa lourde épée dans la balance. Aussi un
Comité français s'est-il constitué à propos de cet anni-
versaire pour resserrer, s'il est possible, les liens qui
unissent dans l'héroïsme et qui uniront dans la victoire
les deux grandes nations voisines désormais insépa-
rables,
La tâche du Comité est aujourd'hui facile. Les princi-
paux journaux anglais n'ont pas cessé de dire tous les
services rendus à la cause commune par nos soldats et
nos généraux; à notre tour nous disons ici, par les
plumes les plus compétentes ce que nous devons, une
partie du moins de ce que nous devons à nos allies
d'outre-Manche. Mais l'activité du Comité de l'Entente
Cordiale ne s'en tiendra pas là. Deux nations aussi avan-
cées en civilisation que la France et l'Angleterre doivent
être éclairées sur les diverses possibilités de leur colla-
boration. Leur amitié ne saurait être abandonnée au
hasard du sentiment. Pour le présent et pour l'avenir,
il faut qu'elles apprennent mieux qu'elles l'ont jamais'
fait, en quoi elles peuvent se compléter et quelles
mesures elles ont à prendre pour travailler l'une avec
l'autre à leur ultérieur développement matériel-et
moral.
L'oeuvre de guerre n'est en effet pas la seule qu'il nous
faille accomplir. Sans doute elle doit primer toutes les
autres, sans doute elle doit absorber à leur maximum
toutes les énergies nécessaires à la victoire, qu'elles
s'emploient sur les champs de batailles ou que l'usine
de guerre les réclame. Mais en même temps d'autres
tâches s'imposent : la préparation des lendemains de
victoire, de l'oeuvre féconde de développement écono-
mique que permettra de réaliser la paix que nous vou-
lons et que nous sommes résolus à obtenir.
Et la tâche est rude qu'il faudra accomplir, matériel-
lement et moralement.
Matériellement est-il besoin de le dire après les des-
tructions systématiques, le pillage organisé dont la
Belgique tout entière et nos départements envahis ont
été le théâtre.
Matériellement aussi parce que la guerre nous aura
atteints dans nos enfants, et en même temps dans les
producteurs et qu'il nous faudra assurer la reprise et le
développement de notre puissance économique avec des
effectifs grandement réduits.
Moralement car il nous faudra transformer nos
méthodes, les plier aux circonstances, associer plus
étroitement en une collaboration intime les facteurs de
la production, la science et la finance, en un mot nous
vaincre nous-mêmes après avoir battu les Empires du
Centre, si nous voulons tirer de la victoire toutes les
conséquences heureuses qu'elle comporte.
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