Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-04-29
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 avril 1909 29 avril 1909
Description : 1909/04/29 (Numéro 9193). 1909/04/29 (Numéro 9193).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
4
LE MATIN
ia~–M~m
Oonies dos nûtto et un matia»
JE JODRNEEjr TR&ïàlt
'ÉTAIT le matin du sa-
medi. Toute la vie de
l'été éclatait d'allé-
gresse fraîche et lu-
mineuse. Les acacias
eh fleurs embaumaient
l'air.
Tom fit son appari-
tion dans l'allée, avec
un seau de peinture
blanche et un pinceau
pa manche. Il examina là palissade, et
toute la joie disparut de son cœur pour
fajrej)laee à une sombre mélancolie. Tren-
te– Bîètr.es de palissade sur deux mètres
cinquante de haut. L'existence lui appa-
xqjt comme un insupportable fardeau. En
soupirant, il trempa son pinceau dans la
peinture et le passa nonchalamment sur le
haut de la palissade. Il répéta l'opération.
Pais il compara le trait insignifiant de cou-
lenr blanche avec l'immensité de l'espace à
peindre, et s'assit sur un tronc d'arbre,
découragé. A ce moment-là, son ami Jim
passa en folâtrant devant la porte, portant
on seau vide et sifflant une chanson. Aller
chercher de l'eau à la pompe du village
avait toujours paru Tom une insuppor-
table corvée. Cette fois, il n'eut pas la
même impression. Il se rappela qu'il y
avait toujours la pompe une nombreuse
compagnie. Des gamins et des gamines,
blancs, nègres et mulâtres, attendant leur
tour, jsuant, se querellant, bavardant. Et
il se rappela aussi que la pompe n'était
qu'à cent cinquante mètres de là. Jim ne
revenait jamais avant, une heure, et sou-
vent même on était obligé d'aller le cher-
cher. Tom l'appela
Dis donc, Jim, j'irai bien te chercher
de l'eau, si tu veux peindre un peu à ma
Jim secoua la tête négativement.
Impossible, mon vieux Tom. La vieille
m'a,dit d'aller à la pompe est de ne pas
traîner an route.
1 Ne fais donc pas attention à ce qu'elle
'dit. C'est toujours la même chose avec
elle. Donne-moi le seau. Je reviens dans
une minute. Elle n'aura pas le temps de
s'en apercevoir.
Je n'ose pas, Tom. Elle m'arracherait
les oreilles. Sûrement, elle le ferait.
Mais non, mais non Elle parle beau-
coup, mais elle n'en fait pas autant qu'elle
dit Jim,, je vais te donner une merveille,
une bille en marbre
Ne me tente pas, Tom, je t'en prie
J'ai horriblement peur que la vieille.
Et puis, je te montrerai mon orteil
où il y a du maL
Jim n'était qu'une créature humaine.
L'attraction était trop forte. Il posa le seau,
entra dans l'allée, et se pencha sur le pied
malade, avec un intense intérêt, pendant
que Tom défaisait le bandage. Un quart
de minute après, il courait sur le chemin,
avec son seau et le derrière tout endolori;
Tom peignait avec vigueur, et la tante
quittait le champ de bataille, une
Vieille pantoufle à la maïn, et un éclair de
triomphe dans les yeux.
L'énergie de Tom ne dura pas. Il se
mit à réfléchir à tous les projets merveil-
leux qji'JL avait formés pour ce jour-là,
et son chagrin s'en accrut Tout à l'heure,
les garçons qui étaient libres allaient par-
tir pour de merveilleuses expéditions, et
ils se moqueraient de lui qui restait à tra-
vailler. Cette pensée l'enHamma d'un dépit
A ce moment sombre et désespéré, une
inspiration jaillit en lui. Rien de moins
qu'une, maniaque et sublime inspiration.
Il reprit sa brosse à peinture, et se remit
tranquillement à l'ouvrage. Et tout juste,
il vit arriver Ben Rogers, celui de tous
les garçons aux yeux de qui il appréhendait
le plus de paraître ridicule. Ben s'avan-
çait en sautant à cloche-pied, une preuve
que son coeur était joyeux et ses préoc-
cupations légères. Il mangeait une pomme
et de temps en temps il poussait un long
sifBenienjj, suivi, à intervalles réguliers,
d'un « dmg, ding, dong » grave et so-
note il personnifiait, pour le moment, un
bateau à vapeur. Comme il s'approchait,
il modéra sa vitesse, prit le milieu de la
,toute, vira de bord, et accosta avec une
prudente lenteur, car il était le Missouri et
-avait un tirant d'eau de trois mètres.
-r- Stop
Il avança plus lentement du côté du
mur.
Machine en arrière
Ses bras s'agitèrent en avant puis vin-
rent se coller contre ses flancs.
Machine à bâbord Ch Ch Ch
Sa main droite exécuta des mouvements
circulaires.
J!om continuait à peindre, sans prêter la
moindre attention au steamboat. Ben le
considéra un moment, puis Se décida
Dis donc, toi, est-ce que tu es deve-
Pas de réponse. Tom examinait sa der-
touche d'un œil connaisseur.
Eh là Vieux frère Tu m'as l'air
sérieusement au travail.
Tom se détourna soudain.
Tiens C'est toi, Ben. Je, ne t'avais
pas entendu venir. y
? r– Dis donc Je vais prendre un bain.
Tu viens avec moi ? Mais peut-être t»£ ne
peux, à cause de ton travail.. '*̃•"̃
Tom le contempla un moment.
Qu'est-ce que tu appelles travail ?
Eh bien, mais, ce que tu fais. ,Ce
n'est donc pas un travail ?
Tom reprit sa peinture et répondit négli-
gemment
Peut-être que c'est un travail, et peut-
être que ce n'est pas un travail. En tout
cas, c'est quelque chose qui plaît à Tom
Sawyer.
Voyons Voyons Tu ne veux pas
me faire croire que ça t'amuse
Le pinceau continuait à marcher.
M'amuser ? Je ne vois pas pourquoi
ça ne m'amuserait pas. On n'a pas tous
les jours la chance de peindre une palis»
sade.
Cette phrase présentait la situation sous
un nouveau jour. Ben s'arrêta de ronger
sa pomme. Tom continua cependant à pro-
mener sa brosse de long en large, amou-
reusement, s'arrêtant de temps en temps
pour juger de. l'effet, ajoutant une touche
légère çà et là et Ben suivait tous ses
mouvements, l'air de plus. en plus intéres-
sé, de plus en plus absorbé. Il reprit en-
fin
.–• Dis donc, Tom, laisse-moi peindre un
peu ?
Tom fut sur leipoint de consentir. Mais
il réfléchit.
Non, non. Tu ne saurais pas. Je vais
te dire. Tante Polly est terriblement diffi-
cile pour cette palissade. Elle est juste en
façade sur la rue. Si c',était celle de der-
rière, peu m'importerait, et à elle aussi.
Mais celle-ci doit être très soignée.
Oh Si ce n'est que cela, laisse-moi
essayer, tu verras. Rien qu'un peu. Je te
laisserais, si c'était moi.
Mais je ne demanderais pas mieux,
honnête Indien. Je ne demanderais pas
mieux, moi. Mais c'est la tante Pollv. Jim
a demandé tout à l'heure, et elle n'a pas
votilu. Sid m'a supplié de le laisser faire,
lui aussi, mais elle s'y est opposée. Si tu
venais faire quelque maladresse,et qu'elle
s'en aperçoive
Oh il Des dattes Je sais très bien
peindre. Laisse-moi essayer. Tiens Je te
donnerai le milieu de ma pomme.
Non. Non Ben. N'insiste pas. J'ai
peur de. >
Je te donnerai toute ma pomme
Tom lui tendit le pinceau, d'un geste de
regret, mais la joie au coeur. Et tandis que
le défunt steamer s'escrimait et suait sous
le soleil, l'artiste en retraite, assis sur un
tonneau, à l'ombre, mangea tranquillement
3a pomme, en méditant la perte d'autres
innocentes victimes. Elles ne manquèrent
pas. Tous les camarades arrivèrent suc-
cessivement, commencèrent par railler et
finirent par peindre à leur tour. Avant que
Ben fût fatigué, Tom avait vendu la place
à Billy Fischer pour un cerf-volant pres-
que neuf. Et après lui, ce fut Johnny Mil-
ler, qui acheta la suite pour un rat mort
et une ficelle pour le faire danser au bout.
Et d'autres, et d'autres. Au milieu de
l'après-midi, au lieu d'être un pauvre dia-
ble sans fortune, comme le matin, Tom se
vautrait littéralement dans les richesses. Il
avait douze billes, un morceau dé mando-
line, un morceau de verre bleu pour regar-
der à travers, une clef, un bout de craie,
un bouchon de carafe en verre taillé, un
soldat de plomb,: deux tétards, six fusées,
un bouton de porte en cuivre, un collier
de chien sans le chien un manche de
couteau, quatre morceaux de peau d'oran-
ge, et là moitié d'un vieux store.
Mark Twain.
(Trad. Gabriel de Lautrec.)
AU THEATRE
L'Apollo joue uue opérette qui eut déjà
dix-huit mille représentations dans
l'univers: LA VEUVE JOYEUSE.
Il est bien difficile de juger une pièce qui
a triomphé dans tous les pays. Nous savons
que la partition de la Veuue Joÿeuse est
charmante et le chef d'orchestre Célansky
l'a conduite avec des mouvements surpre-
nants. Mais le livret ?
Le sujet est emprunté à une fantaisie de
Meilhac il a été-déformé par MM. Victor
Léon et Léo Stein. Les adaptateurs fran-
çais, MM. de Caillavet et Robert de Flers,
l'ont traité à nouveau et l'ornèrent d'inven-
tions amusantes. Mais c'est toujours l'his-
toire de la riche veuve qui échappe à l'avi-
dité de tous les soupirants pour épouser le
jeune et frivole prince Danilô.
Une Anglaise, miss Constance Drever, joue
avec grâce le rôle de la Veuve Joyeuse elle
danse bien. M. Defreyn est tout à fait char-
mant et M. Galipanx déploie une bouffon-
nerie irrésistible. il y a un divertissement
russe et des pas comiques dans un restau-
rant de nuit.
Pourquoi les Parisiens n'applaudiraient-ils
pas ta yeuve Joyeuse, comme l'ont fait les
Viennois, les Berlinois, les Londoniens, etc.,
etc. ? Vous me répondez que les Parisiens
ont un goût plus fin î C'est possible 1
Guy Laonay.
INDISCRÉTIONS COMMUNIQUÉS
Aujourd'hui, au Gymnase, à 5 heures, jeudi
d"Yvette les gueux et les gueuses de Paris,
causerie de Mme Séverine. Auditions de Mmes
Yvette Guibert, Jeanne Clado, Barklay.
Au théâtre Femina (matinées pour la jeu-
nesse), à 3 heures, Mqlbrough revient de guer-
Ce soir:
Aux Folies-Dramatiques,' première représen-
tation (reprise), de Amour et ci$, vaudeville
en trois actes, de M, Louis Forest, avec MM.
Milo, Rouvière, Môdot, Albouy, Véret, Saint-
Bonnet, Mmes Germaine,Etÿ, Çorciade, Dai-
sy, etc.
Salle Gaveau, à 9 heures, dernier concert
Sechjari, sous la direction de M. Otto Lohse,
premier chef d'orchestre de l'Opéra de Colo-
gné, et avec le concours du pianiste Busoni.
A l'Opéra, Mlle Lina Cavalieri, complète-
ment remise de la légère indisposition qui a
retardé ses représentations, chantera' Thaïs
deux fois;la semaine prochaine, le lundi.3 et
le, samedi 8 mai.
La Comédie-Française reprend aujourd'hui
en matinée classique, à 1 h. 1/2, l'Honneur et
l'Argent, comédie en trois actes, en vers de
François konsard.
A l'Opéra-Comique.
En raison d'une indisposition de M. Jean
Périer, la répétition générale de Myrtil et du
Cceur du MouLin est reportée à la semaine
prochaine. Elle aura lieu très probablement
le vendredi 7 mai. On donnera, dimanche
soir, heures, Carmen (Mmes Mérentié, Val-
landri, MM. Ed Clément, Blancard).'
L'Odéon affiche pour aujourd'hui, en mati-
née, à 2 heures; Beethoven (avec l'orchestre
Colonne), qu'on redonnera dimanche pro-
chain, en matinée, à 2 heures, et en soirée.
Lundi, 3 mai, pour l'abonnement, l'Arlésienne,
avec le concours de l'orchestre Colonne.
Au théâtre Antoine, aujourd'hui, à 2 h. 1/4,
première matinée, du jeudi, de Master Bob,
l'immense succès de ce théâtre, avec la même
distribution que le soir, avec M. Gémier en
tête.
On commencera par le Portefeuille, pièce
en un acte de M. Octave Mirbeau.
A l'Ambigu, r Assommoir se termine mainte-
nant avant minuit tous les soirs.
Le Lyrique-Trianon prépare une reprise de
la Mascotte pour la rentrée de Mlle Rosalia
Lambrecht.
Au théâtre Apollo, la Veuve Joyeuse com-
mence très exactement à 9 heures moins le
quart, en raison de la longueur du spectacle.
Ysaye, le grand mattre incontesté du violon, don-
neid deux concerts avec l'orchestre Hasselmans.
Blllets à la salle Gaveau et chez M. A. Dandelot.
Olympia, 2 h. 1/2. Matinée. Pans-Singeries, revue
M.'et Mme X-4 tondent, pthel Leifey. etc.
Amour et Piston l la nouvelle pièce militaire de
la Cigale est un gros succès de rire. Dorville et
Saint-Paul y sont inénarrables dans les personna-
ges de Trouillotte et LeMdols et la joyeuse Allems
met tonte la salle en joie par la gaieté commun1ca-
tive qu'elle déploie dans le rôle de Nonoche.
Les- petits Dereeaux (valse berceuse), poésie de E.
Favart, musique de E. Claveaud-Vérinas. que l'excel-
lente divette Giselle vient de lancer à l'Alhambra.
sera le gros succès de la saison.
A Barrastord's Alhambra, Houdlnl, le roi des me-
nottes et du mystère, terminera Irrévocablement ses
représentations vendredi soir. Samedi 1" mai
changement complet du spectacle.
Oublions le Passé, la célèbre valse de H. Diksonn
est chantée par Mme de Lilo au Coliseum de Londres.
Matinées d'aujou,rd'hui music-halls, concerts.
cirques.
Olympïa, Paris-Singeries; Parisiana, la Veuve
Soyeuse, opérette; Eldorado, la Revue de VEldO;
Ambassadeurs, 2 heures, spectacle-concert; Nouveau-
Cirque, Cocoriquette (Foottit et Chocolat); Barras-
ford's Alhambra, attractions.
COMMUNIQUES DE LA
VIE MONDAINE
DEUIL
On annonce la mort de M. Jégo, .conseiller
général progressiste du Finistère.
-Les obsèques de M. Emile KQrnreich se
feront" demain vendredi, à dix heures, 356,
rue Saint-rHonoré. Ni fleurs, ni couronnés.
Lfl VIE SPORTIVE
INFORMATIONS ET COMMUNIQUÉS
Aéronautique.
Legagneux vote, mais casse. Avant-hier, l'avià-
teur français, en exhibition à Vienne, avait réussi
un vol de quatre kilomètres en circuit fermé. Il fut
moins heureux hier. Tandis qu'il planait à faible
hauteur, Un coup de vent rabattit son appareil à
terre. L'extrémité droite de la cellule et le châssis
se trouvèrent gravement endommagés; Legagneux
se releva légèrement blessé.
Le Blériot n' 12. L'aviateur Blériot prépare en
ce moment un monoplan du type de l'aéroplane
n* 11 mais avec une surface de 22 mètres carrés
aa lieu de 14. Envergure 9 m. 50. Délaissant le
moteur à ailettes qui ne lui avait causé que des
déboires, Blériot a tait choix d'un moteur à refroi-
dissement par l'eau. Il attend les essais d'un autre
moteur pour reprendre les essais de son n* 11.
L'aéronautique en Australie. On annonce que
l'Australie a passé la commande de six ballons diri-
geables et de six aéroplanes d'expériences.
Les dirigeables allemands. Le nouveau dirigea-
Mâ Gross a tait avait-hier une ascension de une
heure et quart sans incident.
Cyclisme.
Bordeaux-Paris. Parmi les couteurs qui se
sont engagés dans l'épreuve classique que notre
conlrère l'Auto organise dimanche prochain citons
Troussclier, Vanhouvaert, Paber, Passerieu, Emile
et Léon Georget, Laiourcade, etc.
LES COURSES
1 AU TREMBLAY
prix Pair Helen, à réclamer, 2,000 francs, 1,100
mètres. 1. CaprifoUum. 44 (A. Woodland), à M.
H Webb; 2. La Zecca, 52; (H Childs) 3. Ugolin, 60
(L.-R. Robert); 4. Ilka Delta, 42i(J. Kellett).
Non placés Good News, 4Si (Salmon), La Ferté
Beauharnais, 42J (Roveliay.
Demi-longueur, une longueur et demie. l'O9' 4/5.
Prix Vertugadin. 4,000 francs, 1,400 mètres.
1. Samaritaine, 524 (Barat), à M. A. Krajewski;
2 Saut Périlleux, 54 (Ch. Childs); 3. Quid Novi, 54
(M Henry); 4. Brunette, 521 (G. Bartholomew).
Non placés Craïdon, 56 (Bellhouse), Darrigol, 54
(O'Netlj Je Maintiecdral, 52J (Hobbs) Gerbe, 52i
U. Childs).
Courte encolure, trois quarts de longueur.
l'38" 2/5-
Prix Buy Blas, à réclamer, 2,000 francs, 2,600 mè-
tres. 1. Montjoie, 62 (Barat), à M. de Gheest;
2. Jacinthe. 54* (Bellhouse) 3. Mixtèque, 43t (A.
Wocdland; 4. Cavalaire, 49 (G. Clout).
Non placés Zerline Il,, 55 (J. HoUobone), Chris-
tianna, ^4i (Glynn).
Trois longueurs, quatre longueurs. 2'52" 4/5.
Prix Saltarelle, 6,ooo francs, 2,150 mètrps.
1. Sedge Moor, 58 (N. Turner), à M. A. VeU-P1card;
2. Sévéra, 54 (J. Childs); 3. Libertine, 61 (C. Bartho-
lomew) 4. Marcassite, 54 (O'Neil).
Non placés Dona Sol. 61 (Ch. Childs), Esmérée.
54 (Barati. Mais, 54 (Bellhouse),
Une longueur et demie, demi-longueur, 2'19"2/5.
Prix Fervacques, 4,000 francs, 2,300 mètres.
1. Ruroki, 54 (J. Childs), à M. le baron Gourgaud;
2. Celius, 56 (Barat); 3. Ruchard, 54 (Bellhonse).
Non placé Chalabre, 52J (Hobbs).
Courte tête, une longueur et demie. R'32" 3/5.
Prix Slapdash, handicap, 4,000 francs, 1,600 mè-
tres. i. Ismid, 58 (Ch. Childs), à M. Jean Stern,
et Junon, 514 (Ryan), à M. Ed. Bensamon; 3. Cli-
chy II, 57J (J. Childs): 4. San Benito, 46 (Davis).
Non placés La bierveille, 58i (O'Neil), Glou-
glou II, 57 (Baratj; arrêté; Ma Grand, 54J (Hobbs),
Bi>nzaï, -48 (Thibault). Lilian, 41 (Gardon), Knock
Down, 40 (J. Kellett), Hpgie, 41 (Cournet), Derviche,
40 (Cater).
Deat-heat. une demi-longueur. 1'35" 3/5.
RESULTATS DU PARI MUTUEL
CaprifoliumG 72 »l 36 » Sedge itfoorGI 28 50 20 »
CapHfoliumT' 20 » 9 50 -'cage MoorP] 19 50 9 50
La Zccca.P 16 "1 6 50 Sévère .P| 22 501 10 50
SaTTiarit T>\ 9^ «wi » %-VTOht .F il 50
S PMluàxVl « 1 9 5S CM™ PM°.5O 5 50
QuidNovi..P|26 ,|12 "Ismid .GI 25 50 20
• Ismid P 17 » 10 50
Montjoie ..G) 24 50 17 Junon .GI 30 » 14
Montjoie ..PI 16 » 8 50 Junon P 20 50 9 »
Jacinthe .P 14 50 7 50 Clichy IL.P 17 50 8 50
Les gagnants du « Matin » sont indiqués en tta-
COURSES ANGLAISES
Newmarket, 28 avril.
benx Mille Guinées, Poule de 2.500 francs, 1,600
mètres. 1. Minora (H. Jones), à S.M. Edouard VII
(4/1); 2. Phaleron (W. East) (33/1); 3. Louviers (G.
Stern) (100/7) 4. Bayardo (D. Maher).
10 partants.
Deux longueurs, une longueur et demie.
A AUTEUIL
Aujourd'hui jeudi 29 avril, à 2 heures.
PRIX JASON
Course de haies, à réel.,
3,000 francs. 3.100 mètres,
L.arçabal,ll Tigrane..6'
Baronnet 71 Téiamon 66
Coqll.70 M.Bonif..66
Gamin .59 Villag-I".63
Jolly Pe"b68KGiovanna63
Dialiba.68 Odessa.60
Pont Tra.67 Indus .60
PRIX DE DANGU
Steeple-chase, 4' série,
5,000 francs, 3,500 mètres.
Antinoùs.'ïSViMolaire 66
Patricien.73 Mirage H.64
Anréale .72 Bilolatz..64
Hilarionll70 Sebenico 64
Over Joy 70 Kaboul _.64
Cayrojulet69
Patricien, Hilarion II.
(Ec. Ch. Liénart.)
P. du POINT-DU-JOUR
steeple-chase, Il série
15,000 francs, 5,000 mètres.
Chanoine 74 S. Carad.70
M'"Bonif.74 Pbilomè-68
RositalII72 LaCorse.68
Rosita III, Philomène.
(Ec. James Hennessy.)
PRIK D'ARQUES
Course de haies, handic.,
4,000 francs, 3,500 mètres.
Quilip.fi7 Castihelz'63M
Cord BIeufi6VjFl- d'Eau .61
Souvigny66^Dialiba FO
Coq H.65 Pont Tra.60
M. Périch34^Gribouill«60
PRIX DE LANGE
Steeple-ehase,
4,000 francs, 3,500 mètres.
Rosalft..68 Bereny..64
LordRild68 EastRiv-64
Kurwen-i64 LaCom-"<64
Milikatia.64 Mélèie.64
PRIX DE LA VEINE
Course de tiaies
4,000 francs, 3,000 mètres.
Clare-1! 70 Jumelle.. 66
Lutteu'IH69 Herkimer63
Grenat 11.66 Joker. 63
Parasol 66 GrLbomle 63
Cayroulet66
Lutteur III, Cayroulet,
Joker.
(Ec. James Hennessy.)
Appréciations.
Prix Jason. COQ II se trouve ici en so-
ciété modeste^T ëlamon reste sur une bonne
course. Jolly #each. Indus, M. Boniface ont
déjà bien figuré.
Prix de Dangu. PATRICIEN et 4n.ttn.ows,
bien que fort chargés, sont de taille à devan-
cer leur cadet Mirage II, Sebenico et Auréale.
Prix du Point du Jour. On n'a pas revu
SAINT CARADBC depuis un mois cependant il
est difficile de lui préférer, même sur leurs
récents succès. Philomène et La Corse.
Prix d'Arpues. CORDON Bleu et M. Péri-
chon finissaient dans cet ordre récemment,
sur un parcours analogue. la distance est
peut-être longue déjà pour Quille. Castibelza.
Flèche d'Eau peuvent bien courir.
Prix de Langé. Kdrwenal, malgré son peu
de cœur est en bonne situation pour battre
La Camelle et Lord Kildare.
Prix La Veine. La distance est bien courte
pour Lutteur III et malgré son mérite on peut
lui préférer cependant GRENAT II, Gribouille,
ou Herkimer in.
Pronostics résumés des journaux de ce matin.
1'° course Coq ü (majorité). Telamon. In-
dus.
2" course Patricien (très grande majorité).
Antinous, Kaboul.
3e course Saint-Caradec (majorité). La
Corse, Philomène.
4e course Quille (grande majorité). Cordon
Bleu, Monsieur Périchon.
5e eourse Lord Kildare, Kurwenal. La Co-
melle.
68 course: Lutteur in. (grande majorité).
Grenat IL
MARCHES FINANCIERS
WF0RBAT10HS ET COMMUNIQUÉS
PARIS, 28 avril. Bourse de Paris. As-
sez ferme, mais sans activité.
Principaux mouvements terme
HAUSSE Russe Consolidé 4 (1™ et 2" sé-
ries), 0 fr. 45 Russe 4 1901, 0 fr. 50 Russe
3 1896, 0 fr. 75 Russe 4 1/2 1909, 0 fr. 60
Turc unifié, 0 fr. 27 1/2.
Baisse Japon 4 1905, 0 fr. 30.
La spéculation sur les mines d'or. La Société'
de, géographie commerciale de Paris a eu l'occasion
d'entendre, tout récemment, une conférence des
plus instructives sur l'Afrique du sud et ses mines
d'or. Le conférencier, M. Etienne Grosclaude, con-
ftrmant les statistiques établies par différents éco-
nomistes, et notamment par M. Alfred Neymarck,
a montré que les niacements effectués par les ca-
pitalistes français dans les mines sud africaines s'é-
taient finalement traduits pour eux par un vérita-
ble désastre.
il est indispensable, a-t-il ajouté, de ne pas ou-
blier trop vite ces souvenirs cuisants, en répondant
de nouveau aux appels réitérés des Compagnies, en
faveur de sociétés minières qui sont, d'après lui,
de « redoutables pièges à capitaux ».
Nous avons déjà dit combien il fallait être cir-
conspect dans le choix de ces valeurs dont la spé-
culation s'empare périodiquement. S'il est encore
des titres parfaitement recommandables, il n'en est
pas moins vrai que la plupart de ces sociétés sont
surcapitalisées au profit presque exclusif des fonda-
teurs, des dirigeants et des intermédiaires
Un renseignement précis des plus suggestifs four-
ni par le conférencier
« A part le produit de nos épargnes, tout ce qui
est de source française n'est guère bien accueilli au
Transvaal. C'est ainsi que sur 225 millions de maté-
riel et fournitures entrés dans l'Afrique du sud,
les produits français figurent pour la somme de
100.000 francs. »
Crédit Lyonnais: Le coupon trimestriel au f
mai 1909 de l'emprunt Russe 4 010 1S93, ainsi que les
titres amortis aux tirages du susdit emprunt, seront
payés, sans frais, à partir de cette date, aux caisses
du Crédit Lyonnais.
De même, cet établissement de crédit est chargé
de payer, sans trais, le coupon trimestriel, à l'é-
chéance du 1" mai 1909, de l'Empmnt Russe 5 0/6
or 1906.
Chemins de fer de Rosario à Puerto-Belgrano.
Les obligations 5 0/0 de cette compagnie sont tou-
jours l'objet -le bonnes demandes 'à 481 fr. 50.
Nous avons déjà dit que la compagnie a livré an
trafic des marchandises une centaine de kilomètres
de ligne en partant de Rosario.
L'essor économique pris ces dernières années par
la République Argentine, et dont on trouve l'ex-
'pression dans toutes les statistiques relatives à ce
pays, promet à la Compagnie du chemin de fer de
Rosario à Puerto-Belgrano, qui sera vraisemblable-
ment achevée en 1910 une carrière des plus truc'
tueuses.
Tram. Ecl. et Force à Rio-de-Janeiro. Recettes
de la le semaine 720.795 frs., contre 649.026 frs. en
19ns. Augmentation 71.769 frs;, portant la plus-
value depuis le 1" janvier à 910.825 francs.
CLOTURE DES BOURSES D'HIER
BÉRLWI
PlfeM Hier Frfeéd. Hier
Cras. (r. 3 0/0 86 80 86 80 Crédit mob.MiL SOI 10 20J 70
Cens. p. 3 l'2. 96 10 96 10 Dmfaste But. 242 10 243 20
Allem-S 5 0/0. 86 SO 86 80 Iludelnjesdl' 172 50 17J 40
Allen. 3 1/2.. 96 10 96 10 Dresdser&uik. 150 10 150 20
Turc Unifié. 93 50 93 50 Lama. 195.. 198..
lots tores. 145 50 146 70 Bochiimer 225 40 228 50
Chinois 4 1/2.. 99 60 99 50 Dartnund 6120 64..
Eusse Orient. 84 feO 85 80 Gelseakirete».. 185 10 190 50
BiiKse4%1902 85 50 86 10 Harpener 19170 193 50
Boenos-ArfS.. 102 60 103.. Dynamite. 164 90 167 50
Autrichiens 149 60 150 50 aLS-PuisSi" 81 30 81 32
Loœlanls 17 50 17 50 tt. s. Lond. àT. 20 46 20 455
Dise»Bto (ma. 189 40 189 90 Ese. bots bague 17/8 17/8
BRUXELLES
Belfl» 3 »/». 95 35.. S5 30.. K» Tâte. 184S 1850
Ertér. œpag. 98 Sangœse. 406 403 1/4
BréàMOO. 85 1/4. Métropolitain. 502 503 1/4
Portugais S 0/0 61 1/2. Nitr liailmiT 235 234
Tore unifié 9! 15/6 93 1/8. dis. Taris i t. 100 25. 100 25.
FRANCFORT
Aotr. art. 149 50 J50 10 Ch. s. Tiemœe- 85 28. 8527.
Lots turcs. 146.. 146 20 a. s. Idadres. 20442 20 432
Omm Mi.. 85 £01 85 20 Bsc-tors tanne i 15)16 1 7/8
GÊNES
BéndioiBax.| 684 699 ..IHéditenuée..l399 .I 405
LONDRES
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Cmsoia. eemp' 8-. 7/S 84 7/8 Eusse 1889. 87 1/8. 87 3/4
Argentin 1886. 104 1/4 104 1/4 Tnrc «nffié. 92 1/4. 92 3/4
Argeatia 1889. 78 1/2 78 1/2 BaaqneoUeo.. 18 3/8. 18 1/2
Argento fond' lUoEntoNew. 73. 73 1/2
Brésil 40,0.. 85. 85. Aoaeonh 9 5/16 9 5,16
Brésil 5 00.. 97 1/2 97 1/2 Tkarsia 5 1/2. 5 5/8
Bulgare 1892.. 103 103 Cape Coppet. 7 1/2. 7 1/2
CLinois5û;Ooi 103 1/4 DeBwrs. 13 3/16 13 3/8
Qiaois 4 1/2 1003/4 U. S. Steel Cor. 117 1/2 118
Egjpie raiSée 104 1/2 104 1/2 Arg. en barre.. 24 1/8 24 1/8.
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lagorafait- 5 -U f-16 t 11/16 Cmk. l 15/16 1 1E/16
Pr.Dùraond. 81/S.. 83/S.. lioUfieids C. S 1/4.. 5 1/8..
Uncuter 8/9 8/9. Cioid Trust.. 3 3/8.. 33/S..
Har Coisol. il/4.. 11/4.. GeldenhuisD. 41/2.. 4 1/2..
tUderfoot". 13 1/4.. 137/16. Kand Mines. 8 9/16. 8 11/16
Bandfont Est 21/8. 2 1/8.. KobUumil).. 4 15/16 4 1/4..
BoiiRScmGoM 9 3/4.. 9 3/4.. KosoCeep.. 4 11/16 411/16
Ireasir; 1 1/3. 1 1/3.. Suuu.iack 2
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&. foi». d'Aït 1080 1082 ..Alpines 674 70 671 50
Autrichien. 697.. 70150 Chemins Ottoa. 184 1S5 50
lomlards 106 20 1Û7 70 Pièces âeîOfc. 19 03 19 04
Autriche or 116:.0 116 50 la. «.Paris i».. 95 21 95 21
Rente de Bal.. 9555 95 c.0, Ch.s.P«ris3m. 93 Et 95 21
Bente or conta. 95 50 95 (50 Ch. s. Umd. à 2396. 23 96.
Brute honj. or. 112 50 112 60 Chj.lond.3m. 23 96. 23 96.
HtoaOBU. enir. 92 55 92 90iCh.s-Btiiiaàv. 117 15 117 13
ROME
Banque nation.. 1282 ..1283 50 Ca. s. Londres i 25 30. 25 31.
UéditemoM .1 397 50! 400 ..ICi.s.lkrUni. 123 725 123 725
ANVERS SAINT-PETERSBOURO
Oug«l. Pana 100 30. J0O 30. Qang« a-Paris t SI 73 37 75
CHANGES
BARCELONE LISBONNE
SsaSïS:SS:r.: Six W21/32 1019/32
MADRID IitlCh.tr. 2/4 13/16 2/4 15/16
Ch.s-Lond. 28 10. 28 10. Yokoh.yen 2/0 1/2.. 2/0 1/2..
ChjiJ'arialll 70. 11 70. AgkB.Ay.
Banane de France. Escompte 3 0/0. Avance 3 1/2
.«ANSES ™£grg%r, Mrm*ra,MMoa
iraJres 25 14 il. 25 17 25 18 l/2à 25 21 1/2 2 1
Àllemaiia. 122 71S.. il. 123 1/8. 123 1/8. il. 123 3/8.. 3 1 2
BdguS.. 99 5 8.. 99 3/4.. 99 3/4 à 99 7,8.. 3 00
fsSne ',45 il. 450 444 à 449 4 1
E»lïïn4e.. 208 3/16. il. 208 11/16 208 5/16. il. 20S 13/16 3 0
Italie 99 1/4.. à 99 1/2.. 99 1/2.. à 99 3/4.. 5 0/0
Knr-York 514 1/2.. à 517 1/2.. 513 1/2. à 516 112.. 600
Sisal 468 à 478 465 à 475 0
St-Pe'tes 264 il. 266 f63 112.. à 265 1 2.. 500
Suisse 99 29132 à 100 1/32. 99 31/32 à 100 3/32. 3010
ïitïM.. 104 13116 à 105 1/l6. 104 7/8.. à 105 1i8. 4 0/0
MATIÈRES D'OR ET D'ARGENT
Quadruples espagnols 81 75 Aigles des Etats-Unis
ï- do'mb. etjfeitains. 80 50 Guitoune (M œarto). 24 55
fiastas Deùaiies 10 Impériales (Essais). £0 63
BULLETIN DU TRAVAIL
AtBOCED'HUI, à LA BOURSE 00 TRAVAIL. Matin.
Grande salle boulangers (réunion syndicale.
Matin et après-midi. Salle des commissions, 1" éta-
ge coiffeurs 'chômeurs). -dprès-midi. Salle Bondy:
grève des eaux concédées salle des grèves grève
des briquetiers. Soir. Grande salle assemblée gé-
nérale des travailleurs municipaux; salle Bondy
assemblée générale des peintres; salle des confé-
rences travailleurs du gaz (conseil); salles des
commissions, i" étage non gradés des hôpitaux
(conseil); 2* étage jardiniers (conseil); 3» étage
sellerie, articles de chassie (conseil); 4' étage orne-
manistes (conseil); 5' étage tôliers (conseil); salle
des commissions Bondy professionnels de l'assis-
tance publique (commissions).
ANNExE A. matin et aprts-midi, Salle 12 grève
des tailleurs-couturières. Après-midi. Grande salle:
grève des typographes. Soir. Grande salle P.T.T.
INFORMATIONS DIVERSES.
La chambre syndicale des ouvriers ébénistes in-
vite tous les adhérents: à la réunion qu'elle tiendra
le 1" mai, à neuf heures dn matin, 94, avenue Le-
dru-Rollin.
Les travailleurs, de l'Etat. Le conseil central de
l'Union fédérative des travailleurs de l'Etat a dé-
cidé de demander aux organisations adhérentes de
se réunir en congrès général les 3, 4 et 5 juin.
Les (juestions à l'ordre du jour seraient la jour-
née de huit heures, les retraites, les salaires, les con-
gés avec solde dans l'administration des finances
et de la marine.
LES FAILLITES
Jugement du 28 avril 1809.'
Brandon, anciennement café-brasserie, 106, boule-
vard de Clichy, actuellement sans domicile connu.
M. Ménétrier, juge; M. Hamot, syndic.
ïloreaB (Somme) 31 Juillet xgof.
Ma iiUe, âgée de 30 ans, souffrait de
Rhumatismes 1
Articulaires
qui Pavaient pour ainsi dire paralysée. Tous;
lès traitements employés jusqu'à ce jour
n'étaient que de faibles palliatifs.
Le soir même du jour où j'ai reçu val
tablettes URICURE, elle en -a pris 2 et déjà,
le lendemain, L'effet se faisait sentir, Cette
amélioration s'est si bien .poursuivie, qu'aujonr»
d'hui ma fille est guérie grâce à l'URICURE".
On sait maintenant que le rhumatisme est dû
à un excès d'acide uriqne, sorte de poison du
sang etde tout l'organisme; et, la cause connue,
on est enfin arrivé à en découvrir le remède:
'URICURE
qui, dissolvant l'acide urique et en débarrassant
t'organisme, fait promptement disparaître toute»
douleurs- ct-amfene une parfaite gttérisoa..
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de ne prendre aucune décision avant d'avoif
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FEUILLETON DU Il MATIN »
DU 29 AVRIL 1909.
Grand roman' inédit
PREMIERE PARTIE
L'INOUBLIABLE OOTRAtffl
Elle fit, avec sa même réserve mêlée d'un
pe*j/ de hauteur elle pensait à
autre chose
Donc, le retard de Juste à votre ren-
dez-vous a eu, pour cause, la scène surve-
nnè entre sa mère et lui propos de l'avan-
cement de la date de mon mariage ?
Avancement de da^e non consenti, sou-
Jîfflia Robert
jfl se fit un silence.
Robert poursuivit, avec bonne humeur
j– Je dois vous avouer, Pascale, que M.
Hamelin est excessivement « marri » de sa
déconvenue et que, à la Croix-au-Corbeau, il
m'apparut tel que la Statue du Comman-
_i. Vous prenez-vous donc pour Don Juan ?
fit Pascale avec urn' ironie agressive.
Spirituel, cette fois, Robert répliqua
Je préférerais être Monsieur Dimanche
tivooa étiez ma débitrice.
Mais Pascale ne tenait pas à ce que la con-
•wersation prit, tout de suite, une tournure
Elle voulait diriger le dialogue à son gré,
et dans le vague.
Tant que la portière qui séparait le salon:
de l'antichambre ne bougerait pas, c'est-à-
dire ne décèlerait pas, au-delà, la présence
d'Hélène, elle était résolue à ne donner, à
Robert aucun prétexte à de coupables pâi-
vautés de langage ou de gestes.
La (! Belle aux yeux de ténèbres et d'or u
savait et voulait bien ce qu'elle voulait.
Comment vous êtes-vous débarrassé
de Juste ? demanda-t-elle.
D'une façon assez farce, en lui faisant
pcendre des vessies pour des lanternes, en
peuplant le bois de personnages fantasti-
ques et de bruits imaginaires et, finalement,
en le lançant après son ombre. Ah il doit
courir encore'
Et, avec une verve endiablée, Robert .fit`
le récit de la plaisanterie qu'il avait jouée
à Juste, non sans charger \les détails et ren-
dre le colosse absolument ridicule.
Quand il se fut tu sur un dernier éclat de
rire
Pauvre garçon. murmura Pascale
avec une commisération' très bien feinte.
Vous le plaignez ? dit Robert, narquois.
Un peu.
Seulement un peu ?
Oui, seulement. car, après toutes'ses
tribulations, il touchera sa récompense.
Que voulez-vous dire ?
Ne serai-je pas à lui dans quelques
jours ?
Vous A lui
–Eh bien ?
Et dans quelques jonrs
N'est-ce pas convenu ?
Vous parlez sérieusement ?
La: matière ne prête pas à rire.
Avez-vous donc oublié ce que j'ai eu le
plaisir de vous communiquer tout a l'heure ? î
A quel propos ? ••
A propos du veto de Mme Hamelm.
Bon, qu'importe ?
•< Comnoeati qu'importe ? Auriez-vous, lan
prétention de passer outre à la volonté de la
vieille dame
Vous êtes devin, mon cher.
Vous dites ?.
Que j'ai effectivement cette prétention.
Mais c'est fou
En quoi ? Ce n'est pas moi, n'est-ce pas,
qui ai eu l'idée d'avancer la date de mon
mariage ? C'est Juste. Eh bien, je ne me
soumettrai pas, maintenant, à la volonté de
ma future belle-mère, d'autant plus que je
suis de l'avis de Juste il vaut mieux en
finir tout de suite. On ne sait pas ce qui
peut arriver. Si Mme Hamelin s'entête,
nous lui détacherons un notaire et des som-
mations respectueuses.
Robert avait froncé les sourcils.
Pascale était-elle sincère-?%
"Ou se moquait-elle ?
t- Vous êtes donc résignée il' vous appe-
ler Mme Juste Hamelin ? fit-il avec une mau-
vaise crispation de la bouche.
Je le suis, dit Pascale avec fermeté.
Vous, une de Bertheaume.
Une Levasseur, mon cher.
Vous. si belle, si délicate, d'instincts
si aristocratiques, vous, la femme de ce rus-
tre •
La nécessité, monsieur Le Halleur.
Mais il est grossier ̃[.
Je le policerai.
Il est brutal
Un homme n'est jamais brutal quand
cet homme aime comme m'aime Juste.
Il est stupide
J'ai de l'esprit pour deux.
Sa fortune est médiocre 1
Je lui ferai la centupler.
Il est ridicule 1
On n'osera jamais rire de lui, car il est
fort et brave.
Je m'imagine très mal le couple que
vous ferez.
Parce que*?
-Vous, dans ses bras tnais ce sera com-
me si l'on voyait un hercule de chez Mar-
seille manier un Clodion ou un Tanagra.
Je vous suis obligée de la comparai-
son.
Elle n'est qu'à votre avantage.
Je l'admets avec vous mais ça n'en-
lève rien à son mérite.
Son mérite ?
Oui, son mérite.
Vous lui en avez découvert un ?
Deux, même, à la réflexion.
Vous m'ébahissez, Pascale 1
C'est comme ça, pourtant.
Pourrait-on savoir ?.
Très volontiers. D'abord, il m'aime
comme une femme est toujours flattée d'être
aimée, c'est-à-dire sans aucune restriction.
Bon la belle prouesse Mais, à vous
voir, qui pourrait se défendre de vous aimer
ainsi
Pascale, glaciale, ajouta
Surtout, il a eu le courage et l'honnê-
teté de m'élire, lui, malgré ma demi-roture
et nla relative pauvreté, ce que n'ont pas fait
beaucoup de beaux messieurs dorés de ma
connaisance
Direct, le coup avait porte en plein.
Robert, qui s'était levé, qui préméditait de
se jeter aux pieds de Pascale, qui, déjà, avait
sur les lèvres, l'exorde d'une déclaration en-
flammée, Robert se laissa retomber ^sur son
siège, se mordit les lèvres .et, avec un dépit
mal déguisé sous le sarcasme du ton
Si je m'étais douté que ce fut unique-
ment pour 'me célébrer les grâces, attraits
et. autres séductions de M. Juste Hamelin
que vous m'accordiez ce rendez-vous, cro-
yez, ma chère, que je l'eusse décliné.
Pascale haussa ses belles épaules.
Un éclat de rire perlé fusa d'entre-ses 18-
vres affolantes.
Puis
Ah voici mon flirt qui se fâche L.. Fi,
le vilain boudeur
Mais, sans transition, redevenant glaciale:
Vous vous trompez, mon eber. Ce n'é-
tait pas pour vous parler de Juste que je
vous ai accordé ce rendez-vous. C'était pour
vous parler de nous.
De nous
Oui:
Le cœur de Robert s'emplit d'un commen-
cement d'allégresse.
Il songea
Quelle étrange fille, tout de méme
Et, tout haut
Dites, mon amie.
Il avait pris un air agréable, presque fat.
Voici, dit Pascale. Il nous faut rom-
pre, dés à présent, les. relations un peu.
en dehors de l'ordinaire camaraderie que
nous entretenons depuis quelques semaines.
a été très gentil. Mais tout a une fln.
Cette affreuse guerre ayant créé le vide et
semé le deuil partout, vous étiez fort isolé
au Prieuré, comme, je l'étais à Froide-Bise.
Nous nous sommes rencontrés fortuitement.
En votre compagnie, j'ai eu le plaisir dere-
trouver une amie chère de sorte que, tout
naturellement, un charmant commerce s'est
établi entre Hélène, vous, moi et Juste. En-
suite, vous avez jugé utile de pimenter la si-
tuation en me faisant la cour. Je vous ai
laissé faire. j'avoue même que je ne vous
ai pas repoussé. Au reste, pourquoi ne
me serais-je pas prêtée au jeu ? J'étais dé-
sœuvrée, vous me rappeliez d'autre part,
cette vie de Paris que j'ai si peu connue en-
core mais que je brûle de vivre. Enfin, no-
tre flirt ne pouvait tirer à conséquences,
puisque j'étais déjà fiancée à Juste et que
vous êtes enchaîné pour la vie à Hélène.
Mais vous comprenez, n'est-ce pas, comme
moi, que ce n'est pas à la veille d'épouser
M. Hamelin que je puis risquer de compro-
mettre tout mon avenir par une imprudence
prolongée. Encore, mon cher, je crains que
vous ne vous soyez un peu pris à nos gami-
neries. Vous êtes nerveux et indocile depuis
quelque temps. Nous avons joué avec le feu,
moi, je suis demeurée indemne, mais je crois
que vous avez commencé de flamber. Etei-
gnons vite ce début d'incendie, monsieur Le
Halleur. Je ne me pardonnerais pas de
causer un. quelconque chagrin à ma chère
Hélène, je ne voudrais pas non plus que
vous conserviez de moi un souvenir amer..
Pascale fit une pause à dessein. Puis,
scandant ses mots, elle acheva
Enfin, je pense fermement que vous ne
m'avez jamais prise pour ce que je ne suis
pas ?.
Robert était devenu légèrement pâle.
Déconvenue et rage mêlées.
1 Un peu hagaids, ses yeux se rivèrent suc
la démoniaque jeune file.
Ah çà, quelle comédie se jpuait donc en
ce moment ? Et, dans cette' comédie, quel
rôle jouait-il ?
Etait-ce celui d'un sot ?
Ou d'une dupe ?
Il avait escompté que la pièce commence-
rait par un discret échange de propos légers,
voire licencieux, voire même libertins, pour
se terminer par ce qu'il avait fixé.
Or, pas du tout.
Malgré les tentatives pour amener et poffijr
ramener le dialogue sur un terrain propice
à ses vues, Pascale l'avait insensiblement
maintenu en bride et obligé à entendre sa
très catégorique déclaration dernière.
Il se dit
Que veut-elle ?
Car, brusquement,en lui, venait de s'ûn-
planter la certitude qu'elle était sincère,
qu'elle avait deviné ses projets, qu'elle se
tenait sur ses gardes et qu'il ne l'aurait pas
à la faveur d'un coup de force.
Et ses yeux ne cessaient de détailler sa
tenue provocante, et les beautés qu'elle
divulguait avec une impudeur que l'on au-
rait pu croire inconsciente, et, surtout, les
charmes dont il ne distinguait que les coo*
tours.
Obscurément, il songea
Ah I je me sais dit que je l'aurai. Ea
je l'aurai. Mais, rusons».
LE MATIN
ia~–M~m
Oonies dos nûtto et un matia»
JE JODRNEEjr TR&ïàlt
'ÉTAIT le matin du sa-
medi. Toute la vie de
l'été éclatait d'allé-
gresse fraîche et lu-
mineuse. Les acacias
eh fleurs embaumaient
l'air.
Tom fit son appari-
tion dans l'allée, avec
un seau de peinture
blanche et un pinceau
pa manche. Il examina là palissade, et
toute la joie disparut de son cœur pour
fajrej)laee à une sombre mélancolie. Tren-
te– Bîètr.es de palissade sur deux mètres
cinquante de haut. L'existence lui appa-
xqjt comme un insupportable fardeau. En
soupirant, il trempa son pinceau dans la
peinture et le passa nonchalamment sur le
haut de la palissade. Il répéta l'opération.
Pais il compara le trait insignifiant de cou-
lenr blanche avec l'immensité de l'espace à
peindre, et s'assit sur un tronc d'arbre,
découragé. A ce moment-là, son ami Jim
passa en folâtrant devant la porte, portant
on seau vide et sifflant une chanson. Aller
chercher de l'eau à la pompe du village
avait toujours paru Tom une insuppor-
table corvée. Cette fois, il n'eut pas la
même impression. Il se rappela qu'il y
avait toujours la pompe une nombreuse
compagnie. Des gamins et des gamines,
blancs, nègres et mulâtres, attendant leur
tour, jsuant, se querellant, bavardant. Et
il se rappela aussi que la pompe n'était
qu'à cent cinquante mètres de là. Jim ne
revenait jamais avant, une heure, et sou-
vent même on était obligé d'aller le cher-
cher. Tom l'appela
Dis donc, Jim, j'irai bien te chercher
de l'eau, si tu veux peindre un peu à ma
Jim secoua la tête négativement.
Impossible, mon vieux Tom. La vieille
m'a,dit d'aller à la pompe est de ne pas
traîner an route.
1 Ne fais donc pas attention à ce qu'elle
'dit. C'est toujours la même chose avec
elle. Donne-moi le seau. Je reviens dans
une minute. Elle n'aura pas le temps de
s'en apercevoir.
Je n'ose pas, Tom. Elle m'arracherait
les oreilles. Sûrement, elle le ferait.
Mais non, mais non Elle parle beau-
coup, mais elle n'en fait pas autant qu'elle
dit Jim,, je vais te donner une merveille,
une bille en marbre
Ne me tente pas, Tom, je t'en prie
J'ai horriblement peur que la vieille.
Et puis, je te montrerai mon orteil
où il y a du maL
Jim n'était qu'une créature humaine.
L'attraction était trop forte. Il posa le seau,
entra dans l'allée, et se pencha sur le pied
malade, avec un intense intérêt, pendant
que Tom défaisait le bandage. Un quart
de minute après, il courait sur le chemin,
avec son seau et le derrière tout endolori;
Tom peignait avec vigueur, et la tante
quittait le champ de bataille, une
Vieille pantoufle à la maïn, et un éclair de
triomphe dans les yeux.
L'énergie de Tom ne dura pas. Il se
mit à réfléchir à tous les projets merveil-
leux qji'JL avait formés pour ce jour-là,
et son chagrin s'en accrut Tout à l'heure,
les garçons qui étaient libres allaient par-
tir pour de merveilleuses expéditions, et
ils se moqueraient de lui qui restait à tra-
vailler. Cette pensée l'enHamma d'un dépit
A ce moment sombre et désespéré, une
inspiration jaillit en lui. Rien de moins
qu'une, maniaque et sublime inspiration.
Il reprit sa brosse à peinture, et se remit
tranquillement à l'ouvrage. Et tout juste,
il vit arriver Ben Rogers, celui de tous
les garçons aux yeux de qui il appréhendait
le plus de paraître ridicule. Ben s'avan-
çait en sautant à cloche-pied, une preuve
que son coeur était joyeux et ses préoc-
cupations légères. Il mangeait une pomme
et de temps en temps il poussait un long
sifBenienjj, suivi, à intervalles réguliers,
d'un « dmg, ding, dong » grave et so-
note il personnifiait, pour le moment, un
bateau à vapeur. Comme il s'approchait,
il modéra sa vitesse, prit le milieu de la
,toute, vira de bord, et accosta avec une
prudente lenteur, car il était le Missouri et
-avait un tirant d'eau de trois mètres.
-r- Stop
Il avança plus lentement du côté du
mur.
Machine en arrière
Ses bras s'agitèrent en avant puis vin-
rent se coller contre ses flancs.
Machine à bâbord Ch Ch Ch
Sa main droite exécuta des mouvements
circulaires.
J!om continuait à peindre, sans prêter la
moindre attention au steamboat. Ben le
considéra un moment, puis Se décida
Dis donc, toi, est-ce que tu es deve-
Pas de réponse. Tom examinait sa der-
touche d'un œil connaisseur.
Eh là Vieux frère Tu m'as l'air
sérieusement au travail.
Tom se détourna soudain.
Tiens C'est toi, Ben. Je, ne t'avais
pas entendu venir. y
? r– Dis donc Je vais prendre un bain.
Tu viens avec moi ? Mais peut-être t»£ ne
peux, à cause de ton travail.. '*̃•"̃
Tom le contempla un moment.
Qu'est-ce que tu appelles travail ?
Eh bien, mais, ce que tu fais. ,Ce
n'est donc pas un travail ?
Tom reprit sa peinture et répondit négli-
gemment
Peut-être que c'est un travail, et peut-
être que ce n'est pas un travail. En tout
cas, c'est quelque chose qui plaît à Tom
Sawyer.
Voyons Voyons Tu ne veux pas
me faire croire que ça t'amuse
Le pinceau continuait à marcher.
M'amuser ? Je ne vois pas pourquoi
ça ne m'amuserait pas. On n'a pas tous
les jours la chance de peindre une palis»
sade.
Cette phrase présentait la situation sous
un nouveau jour. Ben s'arrêta de ronger
sa pomme. Tom continua cependant à pro-
mener sa brosse de long en large, amou-
reusement, s'arrêtant de temps en temps
pour juger de. l'effet, ajoutant une touche
légère çà et là et Ben suivait tous ses
mouvements, l'air de plus. en plus intéres-
sé, de plus en plus absorbé. Il reprit en-
fin
.–• Dis donc, Tom, laisse-moi peindre un
peu ?
Tom fut sur leipoint de consentir. Mais
il réfléchit.
Non, non. Tu ne saurais pas. Je vais
te dire. Tante Polly est terriblement diffi-
cile pour cette palissade. Elle est juste en
façade sur la rue. Si c',était celle de der-
rière, peu m'importerait, et à elle aussi.
Mais celle-ci doit être très soignée.
Oh Si ce n'est que cela, laisse-moi
essayer, tu verras. Rien qu'un peu. Je te
laisserais, si c'était moi.
Mais je ne demanderais pas mieux,
honnête Indien. Je ne demanderais pas
mieux, moi. Mais c'est la tante Pollv. Jim
a demandé tout à l'heure, et elle n'a pas
votilu. Sid m'a supplié de le laisser faire,
lui aussi, mais elle s'y est opposée. Si tu
venais faire quelque maladresse,et qu'elle
s'en aperçoive
Oh il Des dattes Je sais très bien
peindre. Laisse-moi essayer. Tiens Je te
donnerai le milieu de ma pomme.
Non. Non Ben. N'insiste pas. J'ai
peur de. >
Je te donnerai toute ma pomme
Tom lui tendit le pinceau, d'un geste de
regret, mais la joie au coeur. Et tandis que
le défunt steamer s'escrimait et suait sous
le soleil, l'artiste en retraite, assis sur un
tonneau, à l'ombre, mangea tranquillement
3a pomme, en méditant la perte d'autres
innocentes victimes. Elles ne manquèrent
pas. Tous les camarades arrivèrent suc-
cessivement, commencèrent par railler et
finirent par peindre à leur tour. Avant que
Ben fût fatigué, Tom avait vendu la place
à Billy Fischer pour un cerf-volant pres-
que neuf. Et après lui, ce fut Johnny Mil-
ler, qui acheta la suite pour un rat mort
et une ficelle pour le faire danser au bout.
Et d'autres, et d'autres. Au milieu de
l'après-midi, au lieu d'être un pauvre dia-
ble sans fortune, comme le matin, Tom se
vautrait littéralement dans les richesses. Il
avait douze billes, un morceau dé mando-
line, un morceau de verre bleu pour regar-
der à travers, une clef, un bout de craie,
un bouchon de carafe en verre taillé, un
soldat de plomb,: deux tétards, six fusées,
un bouton de porte en cuivre, un collier
de chien sans le chien un manche de
couteau, quatre morceaux de peau d'oran-
ge, et là moitié d'un vieux store.
Mark Twain.
(Trad. Gabriel de Lautrec.)
AU THEATRE
L'Apollo joue uue opérette qui eut déjà
dix-huit mille représentations dans
l'univers: LA VEUVE JOYEUSE.
Il est bien difficile de juger une pièce qui
a triomphé dans tous les pays. Nous savons
que la partition de la Veuue Joÿeuse est
charmante et le chef d'orchestre Célansky
l'a conduite avec des mouvements surpre-
nants. Mais le livret ?
Le sujet est emprunté à une fantaisie de
Meilhac il a été-déformé par MM. Victor
Léon et Léo Stein. Les adaptateurs fran-
çais, MM. de Caillavet et Robert de Flers,
l'ont traité à nouveau et l'ornèrent d'inven-
tions amusantes. Mais c'est toujours l'his-
toire de la riche veuve qui échappe à l'avi-
dité de tous les soupirants pour épouser le
jeune et frivole prince Danilô.
Une Anglaise, miss Constance Drever, joue
avec grâce le rôle de la Veuve Joyeuse elle
danse bien. M. Defreyn est tout à fait char-
mant et M. Galipanx déploie une bouffon-
nerie irrésistible. il y a un divertissement
russe et des pas comiques dans un restau-
rant de nuit.
Pourquoi les Parisiens n'applaudiraient-ils
pas ta yeuve Joyeuse, comme l'ont fait les
Viennois, les Berlinois, les Londoniens, etc.,
etc. ? Vous me répondez que les Parisiens
ont un goût plus fin î C'est possible 1
Guy Laonay.
INDISCRÉTIONS COMMUNIQUÉS
Aujourd'hui, au Gymnase, à 5 heures, jeudi
d"Yvette les gueux et les gueuses de Paris,
causerie de Mme Séverine. Auditions de Mmes
Yvette Guibert, Jeanne Clado, Barklay.
Au théâtre Femina (matinées pour la jeu-
nesse), à 3 heures, Mqlbrough revient de guer-
Ce soir:
Aux Folies-Dramatiques,' première représen-
tation (reprise), de Amour et ci$, vaudeville
en trois actes, de M, Louis Forest, avec MM.
Milo, Rouvière, Môdot, Albouy, Véret, Saint-
Bonnet, Mmes Germaine,Etÿ, Çorciade, Dai-
sy, etc.
Salle Gaveau, à 9 heures, dernier concert
Sechjari, sous la direction de M. Otto Lohse,
premier chef d'orchestre de l'Opéra de Colo-
gné, et avec le concours du pianiste Busoni.
A l'Opéra, Mlle Lina Cavalieri, complète-
ment remise de la légère indisposition qui a
retardé ses représentations, chantera' Thaïs
deux fois;la semaine prochaine, le lundi.3 et
le, samedi 8 mai.
La Comédie-Française reprend aujourd'hui
en matinée classique, à 1 h. 1/2, l'Honneur et
l'Argent, comédie en trois actes, en vers de
François konsard.
A l'Opéra-Comique.
En raison d'une indisposition de M. Jean
Périer, la répétition générale de Myrtil et du
Cceur du MouLin est reportée à la semaine
prochaine. Elle aura lieu très probablement
le vendredi 7 mai. On donnera, dimanche
soir, heures, Carmen (Mmes Mérentié, Val-
landri, MM. Ed Clément, Blancard).'
L'Odéon affiche pour aujourd'hui, en mati-
née, à 2 heures; Beethoven (avec l'orchestre
Colonne), qu'on redonnera dimanche pro-
chain, en matinée, à 2 heures, et en soirée.
Lundi, 3 mai, pour l'abonnement, l'Arlésienne,
avec le concours de l'orchestre Colonne.
Au théâtre Antoine, aujourd'hui, à 2 h. 1/4,
première matinée, du jeudi, de Master Bob,
l'immense succès de ce théâtre, avec la même
distribution que le soir, avec M. Gémier en
tête.
On commencera par le Portefeuille, pièce
en un acte de M. Octave Mirbeau.
A l'Ambigu, r Assommoir se termine mainte-
nant avant minuit tous les soirs.
Le Lyrique-Trianon prépare une reprise de
la Mascotte pour la rentrée de Mlle Rosalia
Lambrecht.
Au théâtre Apollo, la Veuve Joyeuse com-
mence très exactement à 9 heures moins le
quart, en raison de la longueur du spectacle.
Ysaye, le grand mattre incontesté du violon, don-
neid deux concerts avec l'orchestre Hasselmans.
Blllets à la salle Gaveau et chez M. A. Dandelot.
Olympia, 2 h. 1/2. Matinée. Pans-Singeries, revue
M.'et Mme X-4 tondent, pthel Leifey. etc.
Amour et Piston l la nouvelle pièce militaire de
la Cigale est un gros succès de rire. Dorville et
Saint-Paul y sont inénarrables dans les personna-
ges de Trouillotte et LeMdols et la joyeuse Allems
met tonte la salle en joie par la gaieté commun1ca-
tive qu'elle déploie dans le rôle de Nonoche.
Les- petits Dereeaux (valse berceuse), poésie de E.
Favart, musique de E. Claveaud-Vérinas. que l'excel-
lente divette Giselle vient de lancer à l'Alhambra.
sera le gros succès de la saison.
A Barrastord's Alhambra, Houdlnl, le roi des me-
nottes et du mystère, terminera Irrévocablement ses
représentations vendredi soir. Samedi 1" mai
changement complet du spectacle.
Oublions le Passé, la célèbre valse de H. Diksonn
est chantée par Mme de Lilo au Coliseum de Londres.
Matinées d'aujou,rd'hui music-halls, concerts.
cirques.
Olympïa, Paris-Singeries; Parisiana, la Veuve
Soyeuse, opérette; Eldorado, la Revue de VEldO;
Ambassadeurs, 2 heures, spectacle-concert; Nouveau-
Cirque, Cocoriquette (Foottit et Chocolat); Barras-
ford's Alhambra, attractions.
COMMUNIQUES DE LA
VIE MONDAINE
DEUIL
On annonce la mort de M. Jégo, .conseiller
général progressiste du Finistère.
-Les obsèques de M. Emile KQrnreich se
feront" demain vendredi, à dix heures, 356,
rue Saint-rHonoré. Ni fleurs, ni couronnés.
Lfl VIE SPORTIVE
INFORMATIONS ET COMMUNIQUÉS
Aéronautique.
Legagneux vote, mais casse. Avant-hier, l'avià-
teur français, en exhibition à Vienne, avait réussi
un vol de quatre kilomètres en circuit fermé. Il fut
moins heureux hier. Tandis qu'il planait à faible
hauteur, Un coup de vent rabattit son appareil à
terre. L'extrémité droite de la cellule et le châssis
se trouvèrent gravement endommagés; Legagneux
se releva légèrement blessé.
Le Blériot n' 12. L'aviateur Blériot prépare en
ce moment un monoplan du type de l'aéroplane
n* 11 mais avec une surface de 22 mètres carrés
aa lieu de 14. Envergure 9 m. 50. Délaissant le
moteur à ailettes qui ne lui avait causé que des
déboires, Blériot a tait choix d'un moteur à refroi-
dissement par l'eau. Il attend les essais d'un autre
moteur pour reprendre les essais de son n* 11.
L'aéronautique en Australie. On annonce que
l'Australie a passé la commande de six ballons diri-
geables et de six aéroplanes d'expériences.
Les dirigeables allemands. Le nouveau dirigea-
Mâ Gross a tait avait-hier une ascension de une
heure et quart sans incident.
Cyclisme.
Bordeaux-Paris. Parmi les couteurs qui se
sont engagés dans l'épreuve classique que notre
conlrère l'Auto organise dimanche prochain citons
Troussclier, Vanhouvaert, Paber, Passerieu, Emile
et Léon Georget, Laiourcade, etc.
LES COURSES
1 AU TREMBLAY
prix Pair Helen, à réclamer, 2,000 francs, 1,100
mètres. 1. CaprifoUum. 44 (A. Woodland), à M.
H Webb; 2. La Zecca, 52; (H Childs) 3. Ugolin, 60
(L.-R. Robert); 4. Ilka Delta, 42i(J. Kellett).
Non placés Good News, 4Si (Salmon), La Ferté
Beauharnais, 42J (Roveliay.
Demi-longueur, une longueur et demie. l'O9' 4/5.
Prix Vertugadin. 4,000 francs, 1,400 mètres.
1. Samaritaine, 524 (Barat), à M. A. Krajewski;
2 Saut Périlleux, 54 (Ch. Childs); 3. Quid Novi, 54
(M Henry); 4. Brunette, 521 (G. Bartholomew).
Non placés Craïdon, 56 (Bellhouse), Darrigol, 54
(O'Netlj Je Maintiecdral, 52J (Hobbs) Gerbe, 52i
U. Childs).
Courte encolure, trois quarts de longueur.
l'38" 2/5-
Prix Buy Blas, à réclamer, 2,000 francs, 2,600 mè-
tres. 1. Montjoie, 62 (Barat), à M. de Gheest;
2. Jacinthe. 54* (Bellhouse) 3. Mixtèque, 43t (A.
Wocdland; 4. Cavalaire, 49 (G. Clout).
Non placés Zerline Il,, 55 (J. HoUobone), Chris-
tianna, ^4i (Glynn).
Trois longueurs, quatre longueurs. 2'52" 4/5.
Prix Saltarelle, 6,ooo francs, 2,150 mètrps.
1. Sedge Moor, 58 (N. Turner), à M. A. VeU-P1card;
2. Sévéra, 54 (J. Childs); 3. Libertine, 61 (C. Bartho-
lomew) 4. Marcassite, 54 (O'Neil).
Non placés Dona Sol. 61 (Ch. Childs), Esmérée.
54 (Barati. Mais, 54 (Bellhouse),
Une longueur et demie, demi-longueur, 2'19"2/5.
Prix Fervacques, 4,000 francs, 2,300 mètres.
1. Ruroki, 54 (J. Childs), à M. le baron Gourgaud;
2. Celius, 56 (Barat); 3. Ruchard, 54 (Bellhonse).
Non placé Chalabre, 52J (Hobbs).
Courte tête, une longueur et demie. R'32" 3/5.
Prix Slapdash, handicap, 4,000 francs, 1,600 mè-
tres. i. Ismid, 58 (Ch. Childs), à M. Jean Stern,
et Junon, 514 (Ryan), à M. Ed. Bensamon; 3. Cli-
chy II, 57J (J. Childs): 4. San Benito, 46 (Davis).
Non placés La bierveille, 58i (O'Neil), Glou-
glou II, 57 (Baratj; arrêté; Ma Grand, 54J (Hobbs),
Bi>nzaï, -48 (Thibault). Lilian, 41 (Gardon), Knock
Down, 40 (J. Kellett), Hpgie, 41 (Cournet), Derviche,
40 (Cater).
Deat-heat. une demi-longueur. 1'35" 3/5.
RESULTATS DU PARI MUTUEL
CaprifoliumG 72 »l 36 » Sedge itfoorGI 28 50 20 »
CapHfoliumT' 20 » 9 50 -'cage MoorP] 19 50 9 50
La Zccca.P 16 "1 6 50 Sévère .P| 22 501 10 50
SaTTiarit T>\ 9^ «wi » %-VTOht .F il 50
S PMluàxVl « 1 9 5S CM™ PM°.5O 5 50
QuidNovi..P|26 ,|12 "Ismid .GI 25 50 20
• Ismid P 17 » 10 50
Montjoie ..G) 24 50 17 Junon .GI 30 » 14
Montjoie ..PI 16 » 8 50 Junon P 20 50 9 »
Jacinthe .P 14 50 7 50 Clichy IL.P 17 50 8 50
Les gagnants du « Matin » sont indiqués en tta-
COURSES ANGLAISES
Newmarket, 28 avril.
benx Mille Guinées, Poule de 2.500 francs, 1,600
mètres. 1. Minora (H. Jones), à S.M. Edouard VII
(4/1); 2. Phaleron (W. East) (33/1); 3. Louviers (G.
Stern) (100/7) 4. Bayardo (D. Maher).
10 partants.
Deux longueurs, une longueur et demie.
A AUTEUIL
Aujourd'hui jeudi 29 avril, à 2 heures.
PRIX JASON
Course de haies, à réel.,
3,000 francs. 3.100 mètres,
L.arçabal,ll Tigrane..6'
Baronnet 71 Téiamon 66
Coqll.70 M.Bonif..66
Gamin .59 Villag-I".63
Jolly Pe"b68KGiovanna63
Dialiba.68 Odessa.60
Pont Tra.67 Indus .60
PRIX DE DANGU
Steeple-chase, 4' série,
5,000 francs, 3,500 mètres.
Antinoùs.'ïSViMolaire 66
Patricien.73 Mirage H.64
Anréale .72 Bilolatz..64
Hilarionll70 Sebenico 64
Over Joy 70 Kaboul _.64
Cayrojulet69
Patricien, Hilarion II.
(Ec. Ch. Liénart.)
P. du POINT-DU-JOUR
steeple-chase, Il série
15,000 francs, 5,000 mètres.
Chanoine 74 S. Carad.70
M'"Bonif.74 Pbilomè-68
RositalII72 LaCorse.68
Rosita III, Philomène.
(Ec. James Hennessy.)
PRIK D'ARQUES
Course de haies, handic.,
4,000 francs, 3,500 mètres.
Quilip.fi7 Castihelz'63M
Cord BIeufi6VjFl- d'Eau .61
Souvigny66^Dialiba FO
Coq H.65 Pont Tra.60
M. Périch34^Gribouill«60
PRIX DE LANGE
Steeple-ehase,
4,000 francs, 3,500 mètres.
Rosalft..68 Bereny..64
LordRild68 EastRiv-64
Kurwen-i64 LaCom-"<64
Milikatia.64 Mélèie.64
PRIX DE LA VEINE
Course de tiaies
4,000 francs, 3,000 mètres.
Clare-1! 70 Jumelle.. 66
Lutteu'IH69 Herkimer63
Grenat 11.66 Joker. 63
Parasol 66 GrLbomle 63
Cayroulet66
Lutteur III, Cayroulet,
Joker.
(Ec. James Hennessy.)
Appréciations.
Prix Jason. COQ II se trouve ici en so-
ciété modeste^T ëlamon reste sur une bonne
course. Jolly #each. Indus, M. Boniface ont
déjà bien figuré.
Prix de Dangu. PATRICIEN et 4n.ttn.ows,
bien que fort chargés, sont de taille à devan-
cer leur cadet Mirage II, Sebenico et Auréale.
Prix du Point du Jour. On n'a pas revu
SAINT CARADBC depuis un mois cependant il
est difficile de lui préférer, même sur leurs
récents succès. Philomène et La Corse.
Prix d'Arpues. CORDON Bleu et M. Péri-
chon finissaient dans cet ordre récemment,
sur un parcours analogue. la distance est
peut-être longue déjà pour Quille. Castibelza.
Flèche d'Eau peuvent bien courir.
Prix de Langé. Kdrwenal, malgré son peu
de cœur est en bonne situation pour battre
La Camelle et Lord Kildare.
Prix La Veine. La distance est bien courte
pour Lutteur III et malgré son mérite on peut
lui préférer cependant GRENAT II, Gribouille,
ou Herkimer in.
Pronostics résumés des journaux de ce matin.
1'° course Coq ü (majorité). Telamon. In-
dus.
2" course Patricien (très grande majorité).
Antinous, Kaboul.
3e course Saint-Caradec (majorité). La
Corse, Philomène.
4e course Quille (grande majorité). Cordon
Bleu, Monsieur Périchon.
5e eourse Lord Kildare, Kurwenal. La Co-
melle.
68 course: Lutteur in. (grande majorité).
Grenat IL
MARCHES FINANCIERS
WF0RBAT10HS ET COMMUNIQUÉS
PARIS, 28 avril. Bourse de Paris. As-
sez ferme, mais sans activité.
Principaux mouvements terme
HAUSSE Russe Consolidé 4 (1™ et 2" sé-
ries), 0 fr. 45 Russe 4 1901, 0 fr. 50 Russe
3 1896, 0 fr. 75 Russe 4 1/2 1909, 0 fr. 60
Turc unifié, 0 fr. 27 1/2.
Baisse Japon 4 1905, 0 fr. 30.
La spéculation sur les mines d'or. La Société'
de, géographie commerciale de Paris a eu l'occasion
d'entendre, tout récemment, une conférence des
plus instructives sur l'Afrique du sud et ses mines
d'or. Le conférencier, M. Etienne Grosclaude, con-
ftrmant les statistiques établies par différents éco-
nomistes, et notamment par M. Alfred Neymarck,
a montré que les niacements effectués par les ca-
pitalistes français dans les mines sud africaines s'é-
taient finalement traduits pour eux par un vérita-
ble désastre.
il est indispensable, a-t-il ajouté, de ne pas ou-
blier trop vite ces souvenirs cuisants, en répondant
de nouveau aux appels réitérés des Compagnies, en
faveur de sociétés minières qui sont, d'après lui,
de « redoutables pièges à capitaux ».
Nous avons déjà dit combien il fallait être cir-
conspect dans le choix de ces valeurs dont la spé-
culation s'empare périodiquement. S'il est encore
des titres parfaitement recommandables, il n'en est
pas moins vrai que la plupart de ces sociétés sont
surcapitalisées au profit presque exclusif des fonda-
teurs, des dirigeants et des intermédiaires
Un renseignement précis des plus suggestifs four-
ni par le conférencier
« A part le produit de nos épargnes, tout ce qui
est de source française n'est guère bien accueilli au
Transvaal. C'est ainsi que sur 225 millions de maté-
riel et fournitures entrés dans l'Afrique du sud,
les produits français figurent pour la somme de
100.000 francs. »
Crédit Lyonnais: Le coupon trimestriel au f
mai 1909 de l'emprunt Russe 4 010 1S93, ainsi que les
titres amortis aux tirages du susdit emprunt, seront
payés, sans frais, à partir de cette date, aux caisses
du Crédit Lyonnais.
De même, cet établissement de crédit est chargé
de payer, sans trais, le coupon trimestriel, à l'é-
chéance du 1" mai 1909, de l'Empmnt Russe 5 0/6
or 1906.
Chemins de fer de Rosario à Puerto-Belgrano.
Les obligations 5 0/0 de cette compagnie sont tou-
jours l'objet -le bonnes demandes 'à 481 fr. 50.
Nous avons déjà dit que la compagnie a livré an
trafic des marchandises une centaine de kilomètres
de ligne en partant de Rosario.
L'essor économique pris ces dernières années par
la République Argentine, et dont on trouve l'ex-
'pression dans toutes les statistiques relatives à ce
pays, promet à la Compagnie du chemin de fer de
Rosario à Puerto-Belgrano, qui sera vraisemblable-
ment achevée en 1910 une carrière des plus truc'
tueuses.
Tram. Ecl. et Force à Rio-de-Janeiro. Recettes
de la le semaine 720.795 frs., contre 649.026 frs. en
19ns. Augmentation 71.769 frs;, portant la plus-
value depuis le 1" janvier à 910.825 francs.
CLOTURE DES BOURSES D'HIER
BÉRLWI
PlfeM Hier Frfeéd. Hier
Cras. (r. 3 0/0 86 80 86 80 Crédit mob.MiL SOI 10 20J 70
Cens. p. 3 l'2. 96 10 96 10 Dmfaste But. 242 10 243 20
Allem-S 5 0/0. 86 SO 86 80 Iludelnjesdl' 172 50 17J 40
Allen. 3 1/2.. 96 10 96 10 Dresdser&uik. 150 10 150 20
Turc Unifié. 93 50 93 50 Lama. 195.. 198..
lots tores. 145 50 146 70 Bochiimer 225 40 228 50
Chinois 4 1/2.. 99 60 99 50 Dartnund 6120 64..
Eusse Orient. 84 feO 85 80 Gelseakirete».. 185 10 190 50
BiiKse4%1902 85 50 86 10 Harpener 19170 193 50
Boenos-ArfS.. 102 60 103.. Dynamite. 164 90 167 50
Autrichiens 149 60 150 50 aLS-PuisSi" 81 30 81 32
Loœlanls 17 50 17 50 tt. s. Lond. àT. 20 46 20 455
Dise»Bto (ma. 189 40 189 90 Ese. bots bague 17/8 17/8
BRUXELLES
Belfl» 3 »/». 95 35.. S5 30.. K» Tâte. 184S 1850
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Matin et après-midi. Salle des commissions, 1" éta-
ge coiffeurs 'chômeurs). -dprès-midi. Salle Bondy:
grève des eaux concédées salle des grèves grève
des briquetiers. Soir. Grande salle assemblée gé-
nérale des travailleurs municipaux; salle Bondy
assemblée générale des peintres; salle des confé-
rences travailleurs du gaz (conseil); salles des
commissions, i" étage non gradés des hôpitaux
(conseil); 2* étage jardiniers (conseil); 3» étage
sellerie, articles de chassie (conseil); 4' étage orne-
manistes (conseil); 5' étage tôliers (conseil); salle
des commissions Bondy professionnels de l'assis-
tance publique (commissions).
ANNExE A. matin et aprts-midi, Salle 12 grève
des tailleurs-couturières. Après-midi. Grande salle:
grève des typographes. Soir. Grande salle P.T.T.
INFORMATIONS DIVERSES.
La chambre syndicale des ouvriers ébénistes in-
vite tous les adhérents: à la réunion qu'elle tiendra
le 1" mai, à neuf heures dn matin, 94, avenue Le-
dru-Rollin.
Les travailleurs, de l'Etat. Le conseil central de
l'Union fédérative des travailleurs de l'Etat a dé-
cidé de demander aux organisations adhérentes de
se réunir en congrès général les 3, 4 et 5 juin.
Les (juestions à l'ordre du jour seraient la jour-
née de huit heures, les retraites, les salaires, les con-
gés avec solde dans l'administration des finances
et de la marine.
LES FAILLITES
Jugement du 28 avril 1809.'
Brandon, anciennement café-brasserie, 106, boule-
vard de Clichy, actuellement sans domicile connu.
M. Ménétrier, juge; M. Hamot, syndic.
ïloreaB (Somme) 31 Juillet xgof.
Ma iiUe, âgée de 30 ans, souffrait de
Rhumatismes 1
Articulaires
qui Pavaient pour ainsi dire paralysée. Tous;
lès traitements employés jusqu'à ce jour
n'étaient que de faibles palliatifs.
Le soir même du jour où j'ai reçu val
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le lendemain, L'effet se faisait sentir, Cette
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FEUILLETON DU Il MATIN »
DU 29 AVRIL 1909.
Grand roman' inédit
PREMIERE PARTIE
L'INOUBLIABLE OOTRAtffl
Elle fit, avec sa même réserve mêlée d'un
pe*j/ de hauteur elle pensait à
autre chose
Donc, le retard de Juste à votre ren-
dez-vous a eu, pour cause, la scène surve-
nnè entre sa mère et lui propos de l'avan-
cement de la date de mon mariage ?
Avancement de da^e non consenti, sou-
Jîfflia Robert
jfl se fit un silence.
Robert poursuivit, avec bonne humeur
j– Je dois vous avouer, Pascale, que M.
Hamelin est excessivement « marri » de sa
déconvenue et que, à la Croix-au-Corbeau, il
m'apparut tel que la Statue du Comman-
_i. Vous prenez-vous donc pour Don Juan ?
fit Pascale avec urn' ironie agressive.
Spirituel, cette fois, Robert répliqua
Je préférerais être Monsieur Dimanche
tivooa étiez ma débitrice.
Mais Pascale ne tenait pas à ce que la con-
•wersation prit, tout de suite, une tournure
Elle voulait diriger le dialogue à son gré,
et dans le vague.
Tant que la portière qui séparait le salon:
de l'antichambre ne bougerait pas, c'est-à-
dire ne décèlerait pas, au-delà, la présence
d'Hélène, elle était résolue à ne donner, à
Robert aucun prétexte à de coupables pâi-
vautés de langage ou de gestes.
La (! Belle aux yeux de ténèbres et d'or u
savait et voulait bien ce qu'elle voulait.
Comment vous êtes-vous débarrassé
de Juste ? demanda-t-elle.
D'une façon assez farce, en lui faisant
pcendre des vessies pour des lanternes, en
peuplant le bois de personnages fantasti-
ques et de bruits imaginaires et, finalement,
en le lançant après son ombre. Ah il doit
courir encore'
Et, avec une verve endiablée, Robert .fit`
le récit de la plaisanterie qu'il avait jouée
à Juste, non sans charger \les détails et ren-
dre le colosse absolument ridicule.
Quand il se fut tu sur un dernier éclat de
rire
Pauvre garçon. murmura Pascale
avec une commisération' très bien feinte.
Vous le plaignez ? dit Robert, narquois.
Un peu.
Seulement un peu ?
Oui, seulement. car, après toutes'ses
tribulations, il touchera sa récompense.
Que voulez-vous dire ?
Ne serai-je pas à lui dans quelques
jours ?
Vous A lui
–Eh bien ?
Et dans quelques jonrs
N'est-ce pas convenu ?
Vous parlez sérieusement ?
La: matière ne prête pas à rire.
Avez-vous donc oublié ce que j'ai eu le
plaisir de vous communiquer tout a l'heure ? î
A quel propos ? ••
A propos du veto de Mme Hamelm.
Bon, qu'importe ?
•< Comnoeati qu'importe ? Auriez-vous, lan
prétention de passer outre à la volonté de la
vieille dame
Vous êtes devin, mon cher.
Vous dites ?.
Que j'ai effectivement cette prétention.
Mais c'est fou
En quoi ? Ce n'est pas moi, n'est-ce pas,
qui ai eu l'idée d'avancer la date de mon
mariage ? C'est Juste. Eh bien, je ne me
soumettrai pas, maintenant, à la volonté de
ma future belle-mère, d'autant plus que je
suis de l'avis de Juste il vaut mieux en
finir tout de suite. On ne sait pas ce qui
peut arriver. Si Mme Hamelin s'entête,
nous lui détacherons un notaire et des som-
mations respectueuses.
Robert avait froncé les sourcils.
Pascale était-elle sincère-?%
"Ou se moquait-elle ?
t- Vous êtes donc résignée il' vous appe-
ler Mme Juste Hamelin ? fit-il avec une mau-
vaise crispation de la bouche.
Je le suis, dit Pascale avec fermeté.
Vous, une de Bertheaume.
Une Levasseur, mon cher.
Vous. si belle, si délicate, d'instincts
si aristocratiques, vous, la femme de ce rus-
tre •
La nécessité, monsieur Le Halleur.
Mais il est grossier ̃[.
Je le policerai.
Il est brutal
Un homme n'est jamais brutal quand
cet homme aime comme m'aime Juste.
Il est stupide
J'ai de l'esprit pour deux.
Sa fortune est médiocre 1
Je lui ferai la centupler.
Il est ridicule 1
On n'osera jamais rire de lui, car il est
fort et brave.
Je m'imagine très mal le couple que
vous ferez.
Parce que*?
-Vous, dans ses bras tnais ce sera com-
me si l'on voyait un hercule de chez Mar-
seille manier un Clodion ou un Tanagra.
Je vous suis obligée de la comparai-
son.
Elle n'est qu'à votre avantage.
Je l'admets avec vous mais ça n'en-
lève rien à son mérite.
Son mérite ?
Oui, son mérite.
Vous lui en avez découvert un ?
Deux, même, à la réflexion.
Vous m'ébahissez, Pascale 1
C'est comme ça, pourtant.
Pourrait-on savoir ?.
Très volontiers. D'abord, il m'aime
comme une femme est toujours flattée d'être
aimée, c'est-à-dire sans aucune restriction.
Bon la belle prouesse Mais, à vous
voir, qui pourrait se défendre de vous aimer
ainsi
Pascale, glaciale, ajouta
Surtout, il a eu le courage et l'honnê-
teté de m'élire, lui, malgré ma demi-roture
et nla relative pauvreté, ce que n'ont pas fait
beaucoup de beaux messieurs dorés de ma
connaisance
Direct, le coup avait porte en plein.
Robert, qui s'était levé, qui préméditait de
se jeter aux pieds de Pascale, qui, déjà, avait
sur les lèvres, l'exorde d'une déclaration en-
flammée, Robert se laissa retomber ^sur son
siège, se mordit les lèvres .et, avec un dépit
mal déguisé sous le sarcasme du ton
Si je m'étais douté que ce fut unique-
ment pour 'me célébrer les grâces, attraits
et. autres séductions de M. Juste Hamelin
que vous m'accordiez ce rendez-vous, cro-
yez, ma chère, que je l'eusse décliné.
Pascale haussa ses belles épaules.
Un éclat de rire perlé fusa d'entre-ses 18-
vres affolantes.
Puis
Ah voici mon flirt qui se fâche L.. Fi,
le vilain boudeur
Mais, sans transition, redevenant glaciale:
Vous vous trompez, mon eber. Ce n'é-
tait pas pour vous parler de Juste que je
vous ai accordé ce rendez-vous. C'était pour
vous parler de nous.
De nous
Oui:
Le cœur de Robert s'emplit d'un commen-
cement d'allégresse.
Il songea
Quelle étrange fille, tout de méme
Et, tout haut
Dites, mon amie.
Il avait pris un air agréable, presque fat.
Voici, dit Pascale. Il nous faut rom-
pre, dés à présent, les. relations un peu.
en dehors de l'ordinaire camaraderie que
nous entretenons depuis quelques semaines.
a été très gentil. Mais tout a une fln.
Cette affreuse guerre ayant créé le vide et
semé le deuil partout, vous étiez fort isolé
au Prieuré, comme, je l'étais à Froide-Bise.
Nous nous sommes rencontrés fortuitement.
En votre compagnie, j'ai eu le plaisir dere-
trouver une amie chère de sorte que, tout
naturellement, un charmant commerce s'est
établi entre Hélène, vous, moi et Juste. En-
suite, vous avez jugé utile de pimenter la si-
tuation en me faisant la cour. Je vous ai
laissé faire. j'avoue même que je ne vous
ai pas repoussé. Au reste, pourquoi ne
me serais-je pas prêtée au jeu ? J'étais dé-
sœuvrée, vous me rappeliez d'autre part,
cette vie de Paris que j'ai si peu connue en-
core mais que je brûle de vivre. Enfin, no-
tre flirt ne pouvait tirer à conséquences,
puisque j'étais déjà fiancée à Juste et que
vous êtes enchaîné pour la vie à Hélène.
Mais vous comprenez, n'est-ce pas, comme
moi, que ce n'est pas à la veille d'épouser
M. Hamelin que je puis risquer de compro-
mettre tout mon avenir par une imprudence
prolongée. Encore, mon cher, je crains que
vous ne vous soyez un peu pris à nos gami-
neries. Vous êtes nerveux et indocile depuis
quelque temps. Nous avons joué avec le feu,
moi, je suis demeurée indemne, mais je crois
que vous avez commencé de flamber. Etei-
gnons vite ce début d'incendie, monsieur Le
Halleur. Je ne me pardonnerais pas de
causer un. quelconque chagrin à ma chère
Hélène, je ne voudrais pas non plus que
vous conserviez de moi un souvenir amer..
Pascale fit une pause à dessein. Puis,
scandant ses mots, elle acheva
Enfin, je pense fermement que vous ne
m'avez jamais prise pour ce que je ne suis
pas ?.
Robert était devenu légèrement pâle.
Déconvenue et rage mêlées.
1 Un peu hagaids, ses yeux se rivèrent suc
la démoniaque jeune file.
Ah çà, quelle comédie se jpuait donc en
ce moment ? Et, dans cette' comédie, quel
rôle jouait-il ?
Etait-ce celui d'un sot ?
Ou d'une dupe ?
Il avait escompté que la pièce commence-
rait par un discret échange de propos légers,
voire licencieux, voire même libertins, pour
se terminer par ce qu'il avait fixé.
Or, pas du tout.
Malgré les tentatives pour amener et poffijr
ramener le dialogue sur un terrain propice
à ses vues, Pascale l'avait insensiblement
maintenu en bride et obligé à entendre sa
très catégorique déclaration dernière.
Il se dit
Que veut-elle ?
Car, brusquement,en lui, venait de s'ûn-
planter la certitude qu'elle était sincère,
qu'elle avait deviné ses projets, qu'elle se
tenait sur ses gardes et qu'il ne l'aurait pas
à la faveur d'un coup de force.
Et ses yeux ne cessaient de détailler sa
tenue provocante, et les beautés qu'elle
divulguait avec une impudeur que l'on au-
rait pu croire inconsciente, et, surtout, les
charmes dont il ne distinguait que les coo*
tours.
Obscurément, il songea
Ah I je me sais dit que je l'aurai. Ea
je l'aurai. Mais, rusons».
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