Titre : Le Journal du dimanche : gazette hebdomadaire de la famille
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1902-08-03
Contributeur : Gondry Du Jardinet, Jules (1832-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800874s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 août 1902 03 août 1902
Description : 1902/08/03 (A56,N3191). 1902/08/03 (A56,N3191).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56781340
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/12/2010
sagesse el une. bienveillance' qui seront
certainement remarquées. ' ■
Les chefs d'établissements, écrirai, doi-
vent être ménagers du temps des profes-
seurs ; beaucoup de liberté leur est néces- ,
saire, non seulement pour le repos de corps
et d'esprit, non seulement pour le travail de
préparation de la classe, mais aussi pour le
travail plus indépendant par lequel ils entre-
tiennent et renouvellent leur fonds. Le Jiénô-
flce en est pour les élèves comme pour les
maîtres, et l'on peut dire que la valeur la. plus
haute de l'enseignement universitaire vient
de ce qu'il est préservé de la routine et cons-
tamment rajeuni et revivifié, grâce au travail
personnel des professeurs. Toutes les faci-
lités de service, toutes les économies de
temps compatibles avec l'intérêt des études
devront donc leur être assurées.
Le service des professeurs n'en est pas
moins appelé à subir de profondes mo-
difications : les objections ne manque-
ront pas. On en provoque toujours quand
on dérange un fonctionnaire dans ses
habitudes. L'essentiel ici n'est pas d'é-
viter les critiques, mais de ne point les
mériter : il semble que si les' censeurs
et les proviseurs appliquent dans son es-
prit la circulaire de M. Chaumié, des
plaintes justifiées ne pourront guère se
produire. ■ .
JouvnN PLEURY.
ÉGHOS ET NOUVELLES
DESAUGIERS
Grande fête, dimanclie dernier, . à Fréj'us,
pour ce qui subsiste encore de l'ancienne insti-
tution du Caveau.
On y a inauguré le buste du chansonnier
Désaugiers.
Le poète Raoul ' Gineste, à qui Ton en doit
l'initiative, a dû lutter longtemps pour obtenir
de ses concitoyens qu'ils rendissent ce modeste
hommage à l'auteur de Monsieur et Madame
Denis.
Celui que l'on avait surnommé l'Anacréon
français était issu d'une famille où l'art et les
belles-lettres étaient une tradition. Son père
avait composé, sur des livrets de Voisenon,
Imbert, Dubreuil et Florian, de nombreux opé-
ras comiques parmi lesquels Florinc et les Ju-
meaux de Bergame. Il était le frère d'un diplo-
mate qui, à ses moments perdus, mit en musi-
que beaucoup de chansonnettes et écrivit aussi
des livrets d'opéra.
Mais l'oubli a recouvert les noms du père et
du frère de Désaugiers; quant au nom de l'au-
teur du Dîner de Madelon, il est toujours cé-
lèbre, parce que les chansons de Marc-Antoine
Désaugiers'sont presque toujours pétillantes de
malice et d'esprit. i
Désaugiers-écrivit aussi beaucoup de vaude-
villes : Monsieur Dumolet. la Chatte merveil-
leuse, Monsieur Sans-Gê7ie, YHomme aux -pré-
cautions.
B1C11AT
i .
Bichat, dont on vient de célébrer le cente-
naire, est mort très jeune;, après une carrière
exceptionnellement remplie et brillante. On lui
rendit justice de son vivant; on a bien failli le
méconnaître après sa mort. ■
Quand on l'exhuma, en 1845, on constata que
J3ichat avait été enterré sans tête. Le médecin
qui avait autopsié Bichat avait cru devoir con-.
server cette partie de son corps. 11 la restitua
et elle fut inhumée au Père-Lachaise. Entre
temps, elle avait donné lieu à une singulière
méprise. Soumise à l'examen de quelques an-
thropologistes, elle avait été classée comme
ayant appartenu à un individu qui, possédé
par ses mauvais instincts, avait dû finir sur l'é-
chafaud !
Et la phrénologie reçut ce jour-là un coup
des plus fâcheux. '
LA FIN DE VENISE
La chute de ht tour Saint-Marc serait-elle
vraiment le signal d'alarme précurseur de ca-
tastroplies plus terribles ?
Déjà, Alexandre de Humboldt, puis le pro-
fesseur Morlot, de Lausanne, avaient attiré l'at-
tention du monde savant sur le puissant mou-
vement géologique qui enfonce les côtes sep-
tentrionales de l'Adriatique sous les flots de la
mer.
L'an dernier, ce fut le géologue italien Biz-
zaro qui jeta un cri d'alarme resté sans écho.
Aujourd'hui, le professeur Wagner, de l'Uni-
versité de Vienne, est encore plus catégoriciue.
J3ans le Fremdenblatt, il affirme que, pour Ve-
nise, le danger est immédiat.
«Les fondations de la ville sont devenues
mauvaises, le pilotis se désagrège et ne pourra
bientôt plus supporter l'énorme poussée des bâ-
tisses. »
LES MOUSTIQUES AU THEATRE
C'est la saison des moustiques. Puissent ces
intolérables insectes, être plus cléments à nos
comédiens,' par cette canicule, qu'ils ne le fu-
rent à Paulin Menier à ses débuts sur les plan-
ches.
Si l'on en croit M. Ernest Blum, Paulin Me-
nier jouait à l'Ambigu un petit rôle dans un
drame militaire, et vers le milieu de la pièce il
était tué ; il tombait naturellement et devait res-
ter inanimé sur le devant de la scène une gran-
de partie de l'acte. ,
Menier jouait le mort le plus consciencieuse-
ment possible, de façon à attirer sur lui l'atten-
tion de la direction. Un soir, qu'il-était tout à
son rôle — muet, c'est le cas, de le dire — il
sentit que quelque chose le chatouillait au mol-
let. Stoïque et ferme, il ne ljougea pas, niais
ce quelque chose, au lieu de continuer à Je
chatouiller, se mit à le piquer follement. Me-
nier aurait donné tout au monde pour pouvoir
se gratter; mais comment faire?
A ce moment-là, justement, celui de ses ca-
marades qui était en scène et qui jouait un gé-
néral philosophe disait, en le montrant :
— Voyez les tristes conséquences de la guer-
re. Tout à l'heure, cet homme était plein de
jeunesse et de vie, et maintenant c'est un corps
inerte et immobile pour touiours.
— Mets-toi devant moi', dit tout bas Paulin
Menier au général, il faut que je me gratte; je
viens d'être piqué par un moustique.
Mais le- général, qui commençait déjà à ja- .
louser lejeune artiste et-qtii n'était pas fâché
de lui faire une farce, eut l'air de 11e pas enten-
dre et, au'contraire, ajouta en soulignant :
— Rien désormais, si ce n'est un miracle, ne
rendra la' vie à cet enfant '■— pas même les lau-
riers de la victoire que nous venons de rempor-
ter.
fît au même instant, vaincu par la douleur, : 1
Paulin Menier, n'y tenant plus, se gratta tant
qu'il'put. -
— Le voilà, le miracle! s'écria le général, le
voilà!
La salle pouffait. Seul, Paulin Menier ne
riait pas, et, à partir de cette soirée, il jura riu'il
ne jouerait plus un-mort... en été. Il y a trop
de moustiques.
LES PECHES DE M. DE ROTHSCHILD
Nous sommes dans la saison des pêches.
L'anecdote suivante est donc bien de cir-
constance.
Il y a quarante ans environ, un des derniers
jours de février, le baron James dé Rothschild,
se. promenant sur le boulevard des Italiens,
s'arrêta devant la vitrine d'un marchand de
comestibles dont l'enseigne a disparu depuis la
guerre. La vue de trois jolies pêches- étalées
sur un panier de' verdure venait de captiver
son attention. Le baron de Rothschild était un
fin gourmet. D'aussi beaux fruits en cette sai-
son de froidure où l'on sentait encore la neige .
clans l'air, n'étaient pas fait pour le laisser in-
différent.
« Ce doit être très cher, se disait-il à part
lui; Couturier va encore m'écorcher; mais
tant pis, l'occasion est trop rare; il faut que je
mange de ces pêches-là. »
H entra dans le magasin. Ce Couturier, qu'il
traitait intérieurement d'une façon si cavalière,
était son ancien jardinier en chef. Il l'inter-
pella familièrement :
— Dis donc, Couturier, d'où sortent ces
pêches que j'aperçois à ton étalage ?
L'ex-jardinier répartit en souriant :
■— Je pourrais vous répondre que c'est mon
secret, M. le baron. Je préfère vous dire que
c'est le résultat d'une expérience assez heu-
J reuse que je viens de tenter en serre. N'est-ce
Ipas que ces fruits sont séduisants d'aspect ?
— Je n'en disconviens pas, c'est agréable à
voir. Mais quel prix les vends-tu ?
— Ces pêches n'ont pas de prix'. Je ne puis
les estimer que ce qu'elles m'ont coûté de
soins, de recherches et de travail. En les taxant
too francs nièce, je n'y gagne pas.
' — Tu te moques de moi, Couturier.
; — Nullement, M. le baron. Ces pêches à pa-
; reille époque de l'année, -sont uniques au mon-
de. Je vous défie d'en trouver de semblables
aujourd'hui sur n'importe quel point du globe.
Et le commerçant prenant.l'une des pêches
en fit admirer le velouté et respirer l'exquis
parfum à son riche client.
1 ;— Oui, c'est en effer.;un-beau résultat, con-
vint celui-ci. Mais sont-elles savoureuses au
moins? Ces fruits si hâtifs sont si'souvent insl-
.pides. ■ , ;>Ï«J>
. — Pouvez-vous émettre une telle supgoï^ï
tion! dit le jardinier touché au vif. Y i:if-:,
Et prenant un.couteau d'argent, Couturier'
* partagea la pêche en deux :
1 — Goûtez plutôt et dites-m'en des nou-
velles.
s . — C'est en effet très bon, opina le banquier
e juif. Tu es un maître horticulteur, Coutu-
rier,
r Puis se décidant :
— Allons, fais-moi un paquet des deux au-
- très.-C'est deux cents francs, tu m'as dit.
> — ,Ç'estrà-dire deux cents francs pièce.
Le -.vieux baron :eut un haut le corps.
'.-—r-.Gbmihentj :tU'disais cent francs tout à
e ''l'heure;' " i'" '"."■"-"' ",' :' "
certainement remarquées. ' ■
Les chefs d'établissements, écrirai, doi-
vent être ménagers du temps des profes-
seurs ; beaucoup de liberté leur est néces- ,
saire, non seulement pour le repos de corps
et d'esprit, non seulement pour le travail de
préparation de la classe, mais aussi pour le
travail plus indépendant par lequel ils entre-
tiennent et renouvellent leur fonds. Le Jiénô-
flce en est pour les élèves comme pour les
maîtres, et l'on peut dire que la valeur la. plus
haute de l'enseignement universitaire vient
de ce qu'il est préservé de la routine et cons-
tamment rajeuni et revivifié, grâce au travail
personnel des professeurs. Toutes les faci-
lités de service, toutes les économies de
temps compatibles avec l'intérêt des études
devront donc leur être assurées.
Le service des professeurs n'en est pas
moins appelé à subir de profondes mo-
difications : les objections ne manque-
ront pas. On en provoque toujours quand
on dérange un fonctionnaire dans ses
habitudes. L'essentiel ici n'est pas d'é-
viter les critiques, mais de ne point les
mériter : il semble que si les' censeurs
et les proviseurs appliquent dans son es-
prit la circulaire de M. Chaumié, des
plaintes justifiées ne pourront guère se
produire. ■ .
JouvnN PLEURY.
ÉGHOS ET NOUVELLES
DESAUGIERS
Grande fête, dimanclie dernier, . à Fréj'us,
pour ce qui subsiste encore de l'ancienne insti-
tution du Caveau.
On y a inauguré le buste du chansonnier
Désaugiers.
Le poète Raoul ' Gineste, à qui Ton en doit
l'initiative, a dû lutter longtemps pour obtenir
de ses concitoyens qu'ils rendissent ce modeste
hommage à l'auteur de Monsieur et Madame
Denis.
Celui que l'on avait surnommé l'Anacréon
français était issu d'une famille où l'art et les
belles-lettres étaient une tradition. Son père
avait composé, sur des livrets de Voisenon,
Imbert, Dubreuil et Florian, de nombreux opé-
ras comiques parmi lesquels Florinc et les Ju-
meaux de Bergame. Il était le frère d'un diplo-
mate qui, à ses moments perdus, mit en musi-
que beaucoup de chansonnettes et écrivit aussi
des livrets d'opéra.
Mais l'oubli a recouvert les noms du père et
du frère de Désaugiers; quant au nom de l'au-
teur du Dîner de Madelon, il est toujours cé-
lèbre, parce que les chansons de Marc-Antoine
Désaugiers'sont presque toujours pétillantes de
malice et d'esprit. i
Désaugiers-écrivit aussi beaucoup de vaude-
villes : Monsieur Dumolet. la Chatte merveil-
leuse, Monsieur Sans-Gê7ie, YHomme aux -pré-
cautions.
B1C11AT
i .
Bichat, dont on vient de célébrer le cente-
naire, est mort très jeune;, après une carrière
exceptionnellement remplie et brillante. On lui
rendit justice de son vivant; on a bien failli le
méconnaître après sa mort. ■
Quand on l'exhuma, en 1845, on constata que
J3ichat avait été enterré sans tête. Le médecin
qui avait autopsié Bichat avait cru devoir con-.
server cette partie de son corps. 11 la restitua
et elle fut inhumée au Père-Lachaise. Entre
temps, elle avait donné lieu à une singulière
méprise. Soumise à l'examen de quelques an-
thropologistes, elle avait été classée comme
ayant appartenu à un individu qui, possédé
par ses mauvais instincts, avait dû finir sur l'é-
chafaud !
Et la phrénologie reçut ce jour-là un coup
des plus fâcheux. '
LA FIN DE VENISE
La chute de ht tour Saint-Marc serait-elle
vraiment le signal d'alarme précurseur de ca-
tastroplies plus terribles ?
Déjà, Alexandre de Humboldt, puis le pro-
fesseur Morlot, de Lausanne, avaient attiré l'at-
tention du monde savant sur le puissant mou-
vement géologique qui enfonce les côtes sep-
tentrionales de l'Adriatique sous les flots de la
mer.
L'an dernier, ce fut le géologue italien Biz-
zaro qui jeta un cri d'alarme resté sans écho.
Aujourd'hui, le professeur Wagner, de l'Uni-
versité de Vienne, est encore plus catégoriciue.
J3ans le Fremdenblatt, il affirme que, pour Ve-
nise, le danger est immédiat.
«Les fondations de la ville sont devenues
mauvaises, le pilotis se désagrège et ne pourra
bientôt plus supporter l'énorme poussée des bâ-
tisses. »
LES MOUSTIQUES AU THEATRE
C'est la saison des moustiques. Puissent ces
intolérables insectes, être plus cléments à nos
comédiens,' par cette canicule, qu'ils ne le fu-
rent à Paulin Menier à ses débuts sur les plan-
ches.
Si l'on en croit M. Ernest Blum, Paulin Me-
nier jouait à l'Ambigu un petit rôle dans un
drame militaire, et vers le milieu de la pièce il
était tué ; il tombait naturellement et devait res-
ter inanimé sur le devant de la scène une gran-
de partie de l'acte. ,
Menier jouait le mort le plus consciencieuse-
ment possible, de façon à attirer sur lui l'atten-
tion de la direction. Un soir, qu'il-était tout à
son rôle — muet, c'est le cas, de le dire — il
sentit que quelque chose le chatouillait au mol-
let. Stoïque et ferme, il ne ljougea pas, niais
ce quelque chose, au lieu de continuer à Je
chatouiller, se mit à le piquer follement. Me-
nier aurait donné tout au monde pour pouvoir
se gratter; mais comment faire?
A ce moment-là, justement, celui de ses ca-
marades qui était en scène et qui jouait un gé-
néral philosophe disait, en le montrant :
— Voyez les tristes conséquences de la guer-
re. Tout à l'heure, cet homme était plein de
jeunesse et de vie, et maintenant c'est un corps
inerte et immobile pour touiours.
— Mets-toi devant moi', dit tout bas Paulin
Menier au général, il faut que je me gratte; je
viens d'être piqué par un moustique.
Mais le- général, qui commençait déjà à ja- .
louser lejeune artiste et-qtii n'était pas fâché
de lui faire une farce, eut l'air de 11e pas enten-
dre et, au'contraire, ajouta en soulignant :
— Rien désormais, si ce n'est un miracle, ne
rendra la' vie à cet enfant '■— pas même les lau-
riers de la victoire que nous venons de rempor-
ter.
fît au même instant, vaincu par la douleur, : 1
Paulin Menier, n'y tenant plus, se gratta tant
qu'il'put. -
— Le voilà, le miracle! s'écria le général, le
voilà!
La salle pouffait. Seul, Paulin Menier ne
riait pas, et, à partir de cette soirée, il jura riu'il
ne jouerait plus un-mort... en été. Il y a trop
de moustiques.
LES PECHES DE M. DE ROTHSCHILD
Nous sommes dans la saison des pêches.
L'anecdote suivante est donc bien de cir-
constance.
Il y a quarante ans environ, un des derniers
jours de février, le baron James dé Rothschild,
se. promenant sur le boulevard des Italiens,
s'arrêta devant la vitrine d'un marchand de
comestibles dont l'enseigne a disparu depuis la
guerre. La vue de trois jolies pêches- étalées
sur un panier de' verdure venait de captiver
son attention. Le baron de Rothschild était un
fin gourmet. D'aussi beaux fruits en cette sai-
son de froidure où l'on sentait encore la neige .
clans l'air, n'étaient pas fait pour le laisser in-
différent.
« Ce doit être très cher, se disait-il à part
lui; Couturier va encore m'écorcher; mais
tant pis, l'occasion est trop rare; il faut que je
mange de ces pêches-là. »
H entra dans le magasin. Ce Couturier, qu'il
traitait intérieurement d'une façon si cavalière,
était son ancien jardinier en chef. Il l'inter-
pella familièrement :
— Dis donc, Couturier, d'où sortent ces
pêches que j'aperçois à ton étalage ?
L'ex-jardinier répartit en souriant :
■— Je pourrais vous répondre que c'est mon
secret, M. le baron. Je préfère vous dire que
c'est le résultat d'une expérience assez heu-
J reuse que je viens de tenter en serre. N'est-ce
Ipas que ces fruits sont séduisants d'aspect ?
— Je n'en disconviens pas, c'est agréable à
voir. Mais quel prix les vends-tu ?
— Ces pêches n'ont pas de prix'. Je ne puis
les estimer que ce qu'elles m'ont coûté de
soins, de recherches et de travail. En les taxant
too francs nièce, je n'y gagne pas.
' — Tu te moques de moi, Couturier.
; — Nullement, M. le baron. Ces pêches à pa-
; reille époque de l'année, -sont uniques au mon-
de. Je vous défie d'en trouver de semblables
aujourd'hui sur n'importe quel point du globe.
Et le commerçant prenant.l'une des pêches
en fit admirer le velouté et respirer l'exquis
parfum à son riche client.
1 ;— Oui, c'est en effer.;un-beau résultat, con-
vint celui-ci. Mais sont-elles savoureuses au
moins? Ces fruits si hâtifs sont si'souvent insl-
.pides. ■ , ;>Ï«J>
. — Pouvez-vous émettre une telle supgoï^ï
tion! dit le jardinier touché au vif. Y i:if-:,
Et prenant un.couteau d'argent, Couturier'
* partagea la pêche en deux :
1 — Goûtez plutôt et dites-m'en des nou-
velles.
s . — C'est en effet très bon, opina le banquier
e juif. Tu es un maître horticulteur, Coutu-
rier,
r Puis se décidant :
— Allons, fais-moi un paquet des deux au-
- très.-C'est deux cents francs, tu m'as dit.
> — ,Ç'estrà-dire deux cents francs pièce.
Le -.vieux baron :eut un haut le corps.
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