Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-05-13
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 13 mai 1905 13 mai 1905
Description : 1905/05/13 (Numéro 7748). 1905/05/13 (Numéro 7748).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/04/2008
!te CENTIMES
Samedi, 13 Mai 1905,
DERNIERS TÉLÉGRAMMES DE LA NUIT
SEUL JOURNAL NOUVELLES DU MONOÉ ENTIER
LE
t.e spectacle qu'a présenté Tokio le soir de la prise de
Moukden A l'état-major général Une interview du
général Murata Il énumère au correspondant du
"Matin" les conditions auxquelles le Japon
consentirait à faire la paix avec la Russie.
UNE RUE DE TOKIO PAVOISÉE
Qu'elles soient, les Il-
gnes qui suivent n'cn serarit pas moins lues
avec intérêt. Elles nous montrent quel était
%'éiat d'esprit des Japonais après la bataille
de Atoukden, et quelles étaient les prétentions
•ie l'état-major ce moment,}
IDE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER]
Tokio, 11 mars.
Sous la direction d'un chef d'équipe,
Me jiombmujc. ouvriers charpentiers pro-
icèdçnt à la décoration des rues de To-
kio on' vient d'apprendre la prise de
Moukden. Vêtus de grosse toile bleue où
se détachent en blanc quelques caractè-
ouvriers grimpent agi-
"^1«ffiBï le long d.es mâts penchés et croi;
de la rue. Ces mats ont été
posés au mois de mai de l'année der-
nière, pour la prise de Port-Arthur, at-
tenue impatiemment, mais qui ne s'est
produite que huit mois plus tard ils.,ont
pu servir1 enfin, et depuis on les a laissés,
.en prévision des victoires futures.
La. foule, massée, admire Yasa-hi (so-
̃Jèil." levant), rouge comme du sang, qui
rayonne sur les milliers de drapeaux
elle va ensuite se presser devant les, té-
légrammes et les proclamations affichés
un peu partout: Hommes, femmes et en-
fants, ne peuvent contenir leur joie; leur
admiration pour leur race, et leurs faces
écrasées s'épanouissent dans un large
sourire qui découvre deux rangs de
tients quadrilatérales.
(c « Moukden est pris Hioroshi! Ban-
$aï! n. Les cris se mêlent au bruit des
marteaux, aux ha:hd des ouvriers occu-
pés à hisser de grosses boules dorées.
Soudain, un groupe, d'enfants débou-
«henfiië la rue voisine; ils reviennent de
l'école, eh chàntàrit d'une voix nasillarde
Aine marche saccadée dont les accents ne
avarient guère ,«iVi/i'on./foto, Nih'on Itata,
gné et les Russes ont perdu !)-Et ils con-
tinuent :̃« Mais'il ne faut pas leur en;
vouloir, car ils .vont nous. demander par-
.don » La p'etite troupe s'arrête devant'
,'les drapeaux et..entonne le Kimigaio
(hymne impérial); au moment où s'en-;
Les grandes personnes discutent
W Maintenant, nous allons avoir la paix,
puisque Moukden est pris les Russes
me peuvent plus continuer, »
Au sombohambou (état-major, géné-
ral); on' est très affairé pourtant, le gé-
̃ néral Murala veut bien me recevoir. Le
général parle français couramment il
"a fait chez nous ses études militaires.
Vous me voyez très .occupé, mais
aussi- très heureux Moukden est pris.
Croyez-vous, mon général, que ce
soit la fin de la guerre ?
Heu je :ne suis guère, devin. Cer-
tes,- la prise dé Moukden est pour, nous.
tune grosse victoire; demain, Tie-Ling
sera pris etles-fiuss.es seront obligés de
se replier sur Kharbirie la Mandchourie
sera presque; évacuée. Mais feront-ils la
paix? Je l'ignore. Quoi, qu'il en." soit,
nous sommes prêts à. continuer; nous' ne
comptons pas'sur la paix. Pourtant,
croyez-le, le Japon accueillerait favora-
blement des propositions de paix, car il
• estime qu'il y a .eu de..part et d'autre as-
sez et même trop da sang versé mais ce
pas à lui à commencer -les démar-
ches. La paix serait bien accueillie ici,
c'est très vrai,, mais encore faudrait-il
'que les conditions fussent acceptables.
-Le 'téléphone appelait le général Mu-
Excuscz^moi, me dit-il, je vais être
'très pris aujourd'hui. Je vous laisse avec
Officier d'ordonnance il ne parle
que l'anglais, mais je vous ai entendu
'J'autre jour causer avec lui. Au revoir!
vous aurez par lui tous les renseigne-
menis que vous désirez. Au revoir l à
bientôt 1
Vous. venez demander au général
son opinion sur la paix me.dit le capi-
taine, devant qui j'étais assis. Je vous
avoue que nous ne la prévoyons pas.
Pourtant, répondis-je, je sais, cela
va vous étonner, que plusieurs juriscon-
sultes japonais étudient, la question de-
puis la prise de Port-Arthur, de même
qu'ils avaient préparé, huit mois d'a-,
vance, la capitulation de cette ville.
Le capitaine me regarda longuement,
mais ne répondit pas.
Oui, continuai-je, ces jurisconsultes
ont étudié depuis
pitulations célèbres, Ulm, et -Metz, ,et,
lorsque Stoessel demanda à se rendre;.
on lui remit des conditions imprimées.
Diable! vous êtes bien renseigné.
Il est possible que la conclusion -de la
paix soit envisagée des maintenant^
c'est même très possible.; mais, ici, nous
n'en' savons rien.
On dit que le Japon ne signéra la
paix qu'autant que la Russia lui accor-
dera une indemnité de guerre.
Je le crois également, et, entre nous,
il a bien droit à cette indemnité.
Quelles seront, mon capitaine, les
autres demandes du Japon ?
Les conditions seront discutées.
mais je crois pouvoir vous affirmer que
nous voudrons conserver la presqu'île du
Kouang-Toung et Port-Arthur, restituer
là Mahdchoùrie'à la Chine, garder la
ligne de chemin de fer jusqu,'¢, Kharbine
et étendre notre protectorat sur la. Corée,
,que (nous avons déjà considérablement
.aidée.
-Et Vladivostok ? Et Sakhaline ?
Vladivostok deviendrait '.probable-
ment un port international quant à Sa-
khaline, je ne puis rien vous dire.
Bref, il ne resterait plus rien à la
̃Russie. • ̃
='Plus rien, mais elle ne perdrait que
ce qui ne lui appartenait pas. En perdant
tout; elle ne perdrait rien. La Mandchou-
-rie- n'a jamais été russe. Port-Arthur a
déjà été pris une loispar nous oh nous
_a obligés injustement à le rendre;-on s'en
lest emparé à notre nez,: saris que nous
ayons .pu réclamer.. Nous gavons main-
tenant j'épris, régagné, etil est juste que
nous le gardions.
Marcel Smet.
PROPOS D'UN 'PARISIEN
Vous avez lu Thistoire'-dè ce garde-cliasse,
nommé Roy, qui, quelque, part en province,.
IL Usseau, .s'est barricadé dans sa maison
et tire sur les,gendarmes venus pour l'arrê-
ter. ̃ ̃̃• •.•
Ce vieux sacripant a de la chance. Sesex-
̃ploits ont enthousiasmé un, académicien. Il
faut lire les lignes que'lui consacre M. Cla-.
relie, iiabiluMlernent doux, -bénin, aimable
et animé de sentiments pacifiques.
Ni. Qaretie, devenu subitement enragé,
Voit dans cette aventure banale des choses
extraordinaires « Un homme contre un dé-
partement s'écrie-t-il, trempant sa plume
dans le vitrioL C'est une leçon d'énergie que
donné, ce garde-ehassel'Rôy, comme, la garde,
meurt et ne se rend pas. Il immobilise l'ar-
tillerie,, ia. cavalerie, la gendarmerie, » Et
M. Clarelie, qu'on ne peut plus arrêter, évo-
que Pôrl-Arfhûr,' lés défenseurs empana-
chés du bastion Saint-Gervais, Bazaine dans
.Metz: 'Il pleüre d';émotion en pensant à ce
Roy imprenable n.
Eh lu .du calme, monsieur Glaretie, du
calme Qtfé d'afCair.cs- pour peu de chose
Voas voyez. les effets et négligez les cau-
sets. Tout d'abord, la forteresse n'est impre-
nable que parce que, jusqu'ici, on ne s'est
pas donnû" la peine de la p.rendre, que parce
que, depuis assez longtemps déjà, l-'on sait,
Lis.seiiu, à Limoges, Paris, que la loi
L'autorité a adopté cette devise émolliente
eh 'matière de répression «N'arrachez pas,
guérissez »
C'est, M. Waîdéck-Bousseau qui a' donné
t'exempte lors. du fort Chabrol.
Et, d'ailleurs, il y abeau' jour .qu'il est en-
tendu que la y,ie de ceux qui violent ta loi,
tels les grévistes en certains cas, est infini-
ment plus précieuse que celle' des hommes
qui la défendent.
.Autrement, et si ori avait» doimé cafte
blanche à la gendarmerie, le nomrté Roy,
dont M; Claretie chante' l'héroïsme, n'aurait
pas pesé une once:
Mais l'autorité, l'autre jour, laissait des
ouvriers assiéger une usine et affamer leur.
patron avec sa famille. Il est naturel, qu'elle
hésite aujourd'hui à arrêter coûte que coûte;
un meurtrier qui se détend..
Il y aura ,une réaction, monsieur Claretie.
La devise «N'arrachez pas, guérissez 1 n
ne sera pas -toujours à la mode.-
En. attendant, laissez-moi vous "dire, que
c'est très. mal à vous, académicien, homme
d'ordre, fonctionnaire, de vous mettre ainsi,
du côté des grelins contre la gendarmerie,
sauvegarde de la ,société. H.
DE MIDI,. a ïéàvvt
Lee faite d'hier En Frtfaoe et è l'étranger.
A la Bourse de Paris; le 3 est en re-
prise, ainsi que l'ensemble, du marché.
Les troubles de Limoges ont une réper'-
cussion dans le domaine administratif le
ministre de l'intérieur a décidé' de déplacer
M.'Cassagneau, préfet de la Haute-Vienne.
A Saint-Pétersbourg, aussi bien qu'à To-
kio, les. dépêches reçues du théâtre de la
guerre ne signalent que des engagements
d'avant-postés sans importance. L'artillerie
d che'val de la garde est partie pour Tsars-
koïé-Selo, où. d autres- troupes la suivront
prochainement. suivront
Le prince Khilkoff, ministre des voies et
communications, a-quitté Irkoutsk pour ren-
trer en Russie.
Le prince Gustave-Adolphe de: Suède est
arrivé dans la matinée à Londres.
Le chargé d'affaires de Corée auprès du
gouvernement britannique s'est suicidé.
Un décret royal, publié par la Gazette offi-
cielle de Madrid, convoque les Certes pour
le 14 juin. ̃.̃
L'empereur d'Allemagne a passé en revue
les troupes de la garnison de Metz, sur le
champ de manœuvres de Frascati.
Dans un message adressé aux Chambres
fédérales helvétiques, le conseil général de
Berne a déclaré que la mise en exploitation
du tunnel du Simplon pourrait avoir lieu au
commencement du mois d'octobre.
La commission anglaise, présidée par M.
Mac Màhon a terminé la ratification dé la
ffôiit.iferé entre .le
Des Cas -de ehelërà ont été éignàléai Té-
M. Rôosevelt est rentré à Washington,
minuit,
Les derniers télégrammes reçus de Sny-
der annoncent que quatre-vingt-quinze per-
sonnes ont été tuées et cent cinquante
blessées par le cyclone d'avant-hier les dé-
gâts sont évolués dollars.
Au congrés international des chemins de
fer, réuni à Washington, lecture a été don-
née 'd'un télégramme de l'empereur Guil-
laume tI.
LE FORT D'USSEAU
L'assiégé a tué un lapin et vaqué à ses oc-
cupations ménagères– On va placer, au
pied du « fort »,; plusieurs cartouches
de mélinite, et le faire sauter.
Chatfxlerault, 12 mai: Par dépêche de
notre envoyé spécial. Nous touchons au
terme de cette; comédie, qui va peut-être se
dénouer en drame;: l'autorité militaire -va'
agir. Comment ? La question, ce malin, était
énaare posée. ?'
Nous savons pourtant que les'officiers se
montrent hostiles 'à l'emploi du canon. Un
obus peut manquer son but où encore per-
forer des murs en pisé et dépasser son but 1
il peut aussi ricocher, et l'on sait les dégâts
susceptibles d'être produits par un de nos
modernes engins meurtriers.
On semble s'être 'arrêté au moyen sui-
vant cette nuit, ce soir peut-être, un offi-
cier tentera de se glsser jusqu'aux abords
du fort de bons tireurs du régiment sur-
veilleront les meurtrières et feront feu dès
l'apparition d'un bout de canon de fusil pour'
tenu" Roy en respect. Une fois arrivé au pied
du mur de, l'immeuble, l'officier fixera une
quinzaine de pétards chargés à la mélinite,
puis il'se retirera comme il' pourra," en lais-
sant se dérouler un cordon Bickford teraniné
par un détonateur. Ruggiéri.
Ce cordon consiste en; un plomb très mince
rempli de mélinite pulvérulente il brûle
avec la vitesse dé 800 mètres à la 'seconde.
C'est donc, sur lès 300 mètres qui séparent
la ferme où s'abrite le poste militaire du fort
d'Usseau, la presque instantanéité. La dé-
tonatiéh dès quinze. pétards sera assez vio-
lente, mais les officiers compétents affir-
ment que les vitres du tiameau'du Chêne,
situé mètres, n'auront mêmes pas à en
souffrir. -Tout- Un pan de mur, façade ou pi-
gnon, s'écroulera, ayant été attaqué par la.
base; et tombera vers l'extérieur le fort
sera définitivement démantelé.
L'assiégé capituléra-t'-il ou tentera^t-il une
suprême- résistance ? On craint géoéraâe-
ment cette dernière hypothèse et il -serait
très possible qu'après la mélinite on dut
encore faire usage de cartouches Lebel.^Ce
serait la fusillade daais toute son hortreur,
mais je sais que les officiers d'infanterie -qui
commandent la garde sont respectueux de
la vie ;de leurs hommes et quils n'hésite-
ront pas ordonner -cette exécution soin-
maire plutôt que de prendre la responsabi-
lité de la mort d'un des soldats- qui leur sont
COJJfiéS. ̃ ̃ ̃"
Roy est toujours dans son fort. Cette nuit,
il s'est emparé d'.uh de ses lapiris.'l'a; tué et
dé^po*uillé..La peau de l'animal a1 été -.enlevée
par un chat. qui, .précieux auxiliaire de la
police, l'a porté jusqu'aux abords du corps
de garde. Son déjeuner faits rexrgarde-
chasse a vaqué ses .occupations ménagë-
res. Par une lucarne, il a jeté. ses eaux et
ses débris de nourriture. Il semble que, cha-
que jour, lorsqu'il ne tire pas de coups, de
fusil,:il tienne à bien démontrai: qu'il n'a pas
abandonné son poste et qu'il ne s'est pas tué.
Les troupes qui se relèvent autour du tort
sont exaspérées. Plusieurs hommes sont
tombés'malades'et ont dû être admis à llhô-
pital'ou à l'infirmerie. Gendarmes et fantas-
sans,. on le sent, seraient prêts s'élancer à
A quatre heures, je suis informé qu'une
section du. génie d'Angers est partie à desti-
nation d'Usseau pour faire sauter la mai-.
son de Roy. Tout /fait prévoir, que l'opéra-
tion aura lieu à l'aube. Je coucherai sur
place, quelques mètres du fort d'Usseau,
qui ne. sera plqs demain qu'un 'monceau de
ruines. ̃
L'appel du général Babin.
Je viens d'avoir une' conversation avec, le
général Babin, qui s'est, déplacé due Tours
pour venir assister et présider à cette fin de
siège. Il s'est avancé dans' la soirée jusqu'à
uhë" trentaine de mètres du,'trop fameux
fort, en compagnie de.M. Delaveau, conseil-
ler général, qui eut autrefois Roy à son ser-
vice. • '•
Tour à tour, le général et le conseiller ont
crié les. dernières sommations, 'le général
parlant au nom delà loi martiale, le conseil-
ler général s'adressant & son ancien sala-
rié. Roy n'a pas répondu et ne s'est pas
montré." ̃ '->̃
La section du génie chargée dé faire sau-
ter le ,fbnt d'Usseau 'arrivera à dix heures
Je rn'approclïe ̃ du général et je lui de-
mande
,T-Uri. simple renseignement,, mon .géné-
ral, estimez-vous que je pourrai prendre,
demain, le rapide de midi ?
Le^général a, un bon rire et me dit
'J'en, ai vu deplu$ dures que' celle-là,
à Langson, autrefois. Cette affaire va être
rapidement liquidée, puisqu'elle n'a que trop
duré. Vous pourrez- repartir à six heures du
malin, Me vous l'affirme.
Silence tragique.
Après la tentatives infructueuse faite par
le général Babin, M: Raveneau, propriétaire
au hameau du Chêhë, a risqué une dernière
tentative. Il s'est avancé à découvert et a
crié Voyons Roy, rends-toi :il ne te
sera pas fait de mal. A différentes repri-
ses, il a ltincé dans la nuit ces appels qui,
comme tes autres, sont restés sans réponse.
On se demande maintenant = il. est dix
heures du soir si Roy vit.encore.
TOtM AUTOMOBILE
LA COUPE DE LA MÉDITERRANÉE
Le temps paraît s'améliorer et, en attendant
que le départ soit possible, les coureurs,
transformés en touristes, 'excur-
̃ 'sionnent dans l'tle Minorque.
Mahon, 12 mai. Par dépêche de notre
envoyé spécial.Les canots sont toujours
immobilises. Le temps s'est améjioré quel-
que peu ce matin, mais il reste encore trop
incertain pour qu'il soit possible de détermi-
ner, le moment du départ. Le contre-torpil-
leur Arc est sorti pour reconnaître au large
l'état dâ.la mer. •>•̃̃.
Les officier? frah(5ais, accompagnés (l'of-
ficiers espagnols du génie et (J arillîérië,
ont fait hier une excursion au mont Tor'o,
qui domine toute sont revenus très
tard.dans la soirée, ravis de leur prome-
nade.
D'autres officiers, en compagnie des con-
currents et de ta plupart des personnes ve-
nues Màhon 'à. l'occasion de la course de
canots automobiles, ont visité les villages
de San-Luis, San-Clemente, Villacarlos,1 en
prenant quantité de vues photographiques.
Mme du Gast, lé duc Decazes et tous les
excursionnistes continuent à recevoir par-
tout le plus chaleureux accueil.
Hommage à M. Charley.
¡OU¡:'ON, 12 mai. ̃ Dépêche particulière
du « Matin-». La séance du conseil mu-
nicipal, sous la présidence de MM. Escàrte-
figue, maire de Toulon, a été marquée par
un incident assez solennel. M. Mère, con-
séiller, a présenté la motion suivante
«Citoyens et chers collègues.
» Les inoubliables fêtes organisées par le
journal Le Matin sont terminées la pre-,
mière course Alger-Toulon a eu lieu. Cha-'
que année, la Coupe de la Méditerranée sera
disputée par les cahots automobiles du
monde entier, et c'est Toulon qui, sur la de-
mande :de la municipalité, a été définitive-
ment choisi comme centre de ces courses,
dont .l'importance grandira, chaque année.
Vous connaissez et tous les Toulonnais con-
naissant înaintenant l'homme généreux dont
les .libéralités ont permis ces fêtes. Le fon-
dateur de la Coupe de la Méditerranée, qui
a choisi notre grand port militaire, alors
que tant de villes voisines se disputaient cet
honneur et cet avantage, c'est M. Charley,
l'intelligent industriel, le protecteur éclairé
de toutes les grandes oeuvres sportives et
humanitaires.
Suit rénumération des titres de M. Char-
ley et sa biographie '•
« Certes, continue M. Mère, M. Charley a
été remercié, félicité, applaudi par tout le
monde, depuis le' ministre jusqu'au plus
humble, de" nos; concitoyens mais. je vous
proposé de donner à l'expression -de ces re-
merciements une forme plus officielle et
plus élèvée, la seule qui, dans sa précision,
comporte, à mon avis, la signification la
plus haute de notre gratitude. Je vous pro-
pose que, par une délibération, spéciale, M.
Charley soit nommé citoyen de Toulon; Il
Cette proposition a été adoptée sans dé-
bats, et à 'l'unanimité.' Le conseil a ensuite
voté des remerciements'à à M. Charley pour
la, généreuse offrande qu'il a fait remettre
'hier aux pauvres de la ville.
1 L'ijniiral Avèlarie,1 lofs de -la- visite de l'es-
cadre russe A Toulon, avait reçu aussi le ti-
trè de citoyen honoraire. Depuis lors, la
ville n'avait conféré à personne un' sembla-
ble honneur.
le Voyaige du Roi d'Espagne
Programme' du .spectacle à l'Opéra La
revue navale de Cherbourg– Un second
voyagé en automne.
Le programme désuètes en l'honneur du
roi d'Espagne, *ù' Paris est soumis'en.ce mo-
ment, l'agrément.du souverain.
Le spectacle auquel assistera- Alphonse XIII
à l'Opçra comprendra Samson et DaMa et
le ballet de, la Maladella.
Le roi d'Espagne et .le président de la Ré-
publique passeront une grande revue na-
D'autre part, on annonce qt{e le roi d'Es-
pagne a fait connaître son intention de re-
venir en Franche à l'automne pour un voyage
^moins officiel, que celui du mois prochain et,
a-t-il.dit, « pour tirer des faisans ».
Rien de définitif n'est encore décidé quant
à la date et a la durée de ce voyage.
i v
LES TROUBLES DE LIMOGES
Le ministre de l'intérieur a décidé de déplacer M. Cassa-
gneau, préfet de. la Haute -Vienne Le travail
reprend à l'usine Beaùlieu Après les
entrepreneurs, les commerçants en-
voient une délégation à Paris.
.>̃» ) • (Piiot, Rauvadet)
La yoiiure de M. Beaulleu escortée par les gendarmes.
Le gouvernement vient de prendre une dé-
cision importante, qui a un rapport direct
avec les derniers incidents.qui se sont pro-
duits à Limoges.
Par décret signé par le président de la
République et sur la proposition de M.
Etienne, ministre de l'intérieur, M. Cassa-
gneau, préfet de la Haute-Vienne, quitte la
préfecture de Limoges, où il est remplacé
par M. Delanney, préfet de la Corse.
M. Cassagneau1 ••
Préfet de la Haute-Vienne.
qui paraît ce malin au Journal officiel, est
nommé préfet honoraire, reçoit une com-
pensation: il est appelé aux fonctions de tiré-
A l'usine Beaùlieu.
Limogés, 12' mai. Dépêche particulière
du « Matin' De nouveaux renforts de
gendarmerie sont arrivées ce matin à Limo-
ges. L'effectif total est actuellement de 750
gendarmes, logés dans divers quartiers. la
.nuit a été calme et l'on ne signale aucun in-
cident. ̃ ̃
Un nouveau camion de marchandises est
sorti ce matin de la maison Beaulieu, et, es-;
cortéiseulêmerit'par un douzaine- de. gendar.
mes à pied, s'est'rendu il la :gare. :L'usine
de la rue Dauzette est toujours gardée par
la gendarmerie, -mais' les curieux sont de
moins en moins nombreux-. Une quinzaine
d'ouvriers travaillent aujourd'hui plusieurs
ont' été embauchées ce matin, M. Beaulieu
ayant offert de payer sur tous lés article
les tarifs des autres maisons. Si cette façon
.de procéder, ne met. pas. fin au'conflit,-elle
permet a M. Beaulieu de prendre un person-
nel nouveau' pour assurer la marche de son
usine.
On a -arrêté une femme Barrière, accusée
d'être l'auteur des coups graves portés au
jeune Bétbuue. 'Longuement interrogée par
le juge d'instruction, l'inculpée a nié avec
énçrgie. Elle a été écrouée à la maison d'ar-
rêt.
Les entrepreneurs en bâtiment de la ville
de Limoges devaient fermer leurs chantiers
hier soir, par suite du manque de maté-
riaux. Cette décision a été ajournée. Les
membres de-'la chambre syndicale ont pris
la délibération suivante
En présence des. dispositions nouvelles
prisés par l'administration supérieure, qui
paraît enfin résolue à faire respecter la li-
berté du travail, les entrepreneurs présents
ont. été unanimes à ajourner la fermeture
des chantiers. Ils attendront le retour de la
délégation' envoyée il Paris pour conférer
avec lé ministre de l'intérieur et l'entretenir
de 'la situation particulièrement grave qui
existe à" Limoges, du fait des ouvriers car-
riers actuellement en grève, lesquels entra-
vent chaque jour la libre circulation de leurs
équipages.
La chambre syndicale se réunira à nou-
veau demain samedi, à dix heures du ma-
tin,- pour connaître le résultat de l'entrevue
de ses délégués avec le gouvernement et
prendra, si besoin est, une décision défini.
tive concernant la fermeture des chantiers.
La cessatiôn du travail amènerait le chô-
mage -d'environ deux mille ouvriers du bâti-
ment.. •'̃-̃ ••'
.Les. incidents de la place Carnot ont été
aujourd'hui moins graves. A onze heures,
160 gendarmes à pied se rendaient à la ca-
serne des chasseurs. De une heure a deux
heures, les curieux furent moins nombreux,
et quelques .rares coups de sifflet ont été
coussés. Plusieurs détachements de dragons
se rendant; il 1 exercice ont pu quitter la, ca-*
serne sans entendre les manifestants. A':
aucun moment, la gendarmerie n'a eu à in-
tervenir.
Enquête officielle.
M. Constantin, inspecteur général' des ser-
vices administratifs au ministère de l'inté-
rieur, délégué par le gouvernement pour
faire une enquête sur les malheureux évé-
nements des*15 et 17 avril, a eu plusieurs
entrevues avec le préfet, en compagnie dès
officiers d'ordonnance du général Tournier.
M. Constantin a entendu plusieurs offi-
ciers qui étaient en tête du bataillon du 78"
et dont.quelques hommes firent feu dans la.
direction du jardin d'Orsay. Il a reçu égale-
ment le témoignage de plusieurs Soldats et
.sous-officiers.
Une délégation à Paris.
Ce soir, à six heures,, une délégation des.
commerçants limousins, comprenant des re-
présentants de tous les syndicats commer-
ciaux de Limoges, est partie pour Paris. Le
président et plusieurs membres, de la cham-'
bre de commerce accompagnent les commer-
çants, au nombre de trente. Cette déléga-
tion sera-reçue demain par le président du
conseil, le ministre de l'intérieur et le minis-
tre du commerce. Sa mission est d'appeler
l'attention du gouvernement s.ûr la'situation
faite au commerce par les troublés 'conti-
nuels qui ont lieu a Limoges et de demander
que des mesures soient prises pour assurer
la libre circulation de la rue à. tous les habi-
tants et un dégrèvement des impôts.
La soirée.
La sortie des usines a eu lieu, ce soir,
dans le plus grand calme. Les rues aboutis-
sant à la place Carnot et la place de là
Caserne des Chasseurs sont, comme les
jours précédents, bondées de curieux, qui
semblent affectionner particulièrement cette
promenade.'
Quand les ouvriers arrivent, ils ne s'ap-
prôchent même pas de la caserne. Compre-
nant sans doute que leur présence pourrait
être mal interprétée, ils, regagnent tran-
.quillement. leur, d.omjcile. Aucufi, çri n'a été
poussé, et c'est à peine si l'on peut aperce-
voir dans la cour dé la caserne les képis de
cinq ou six cents gendarmes qui n'attendent
que le moment de partir.
La sage précaution du préfet semble avoir
produit son effet pas de manifestations,
pas de siffleis; pas un-cri. Voilà le Bilan de
cette journée. Quelques gendarmes venant
'de la Haute-Garonne et du Gers sont arri-
ce soir.
APRÈS L'EXPLOSION
L'enquête sur les causes de l'accident du
boulevard de Sébastopol s'est continuée
hier L'état des blessées est
stationnaire.
Toute là journée, d'hier, une .foule; nom-
breuse n'a cessé de stationner aux abords
du lieu de l'accident, maintenue par un fort
barrage d'agents qui ont reçu la consigne de
ne laisser approcher aucun fumeur.
L'explosion a causé. run préjudice énorme
aux commerçants de cette partie du boule-
vard de Sébastopol. Outre'-les pertes maté-
.rielles' et les dégâts, qui sont considérables,
l'effondrement du sol rend inaccessible un
grand nombre de magasin. Puis, plusieurs
immeubles sont privés de gaz, par suite de
l'éclatement des conduites, et l'on n'a pu
procéder, aux réparations nécessaires avant
la fin de la journée d'hier.
L'enquête.
M. le juge d'instruction Flory, en compa-
gnie de M. le -docteur Bordas, de M. Ma-
nœuvrier, ingénieur électricien, et de MM.
Debrie, architecte, Duponnois, commissaire
de police, et son secrétaire, M. Legrand, a
continué hier ses constatations, de conqei''
avec les ingénieurs de la Compagnie du
et de la Société d'électricité et d'air
primé..
Des « prises d'air ont. été effectuée
la conduite où se produisit l'explosio.
gaz ainsi prélevé va. 'être -analysé.
Il n'a pas encore été possible de de
ner les causes exactes .de l'accident, t
en est toujours réduit aux conjectureb
le point de savoir comment du gaz se trou-'
vail encore dans la conduite désaffectée. On
n'est pas non plus fixé sur la façon dont le
feu fut communiqué, au .mélange détonant,
constitué .par le gaz d'éclairage et l'air. Tout
Samedi, 13 Mai 1905,
DERNIERS TÉLÉGRAMMES DE LA NUIT
SEUL JOURNAL NOUVELLES DU MONOÉ ENTIER
LE
t.e spectacle qu'a présenté Tokio le soir de la prise de
Moukden A l'état-major général Une interview du
général Murata Il énumère au correspondant du
"Matin" les conditions auxquelles le Japon
consentirait à faire la paix avec la Russie.
UNE RUE DE TOKIO PAVOISÉE
Qu'elles soient, les Il-
gnes qui suivent n'cn serarit pas moins lues
avec intérêt. Elles nous montrent quel était
%'éiat d'esprit des Japonais après la bataille
de Atoukden, et quelles étaient les prétentions
•ie l'état-major ce moment,}
IDE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER]
Tokio, 11 mars.
Sous la direction d'un chef d'équipe,
Me jiombmujc. ouvriers charpentiers pro-
icèdçnt à la décoration des rues de To-
kio on' vient d'apprendre la prise de
Moukden. Vêtus de grosse toile bleue où
se détachent en blanc quelques caractè-
ouvriers grimpent agi-
"^1«ffiBï le long d.es mâts penchés et croi;
de la rue. Ces mats ont été
posés au mois de mai de l'année der-
nière, pour la prise de Port-Arthur, at-
tenue impatiemment, mais qui ne s'est
produite que huit mois plus tard ils.,ont
pu servir1 enfin, et depuis on les a laissés,
.en prévision des victoires futures.
La. foule, massée, admire Yasa-hi (so-
̃Jèil." levant), rouge comme du sang, qui
rayonne sur les milliers de drapeaux
elle va ensuite se presser devant les, té-
légrammes et les proclamations affichés
un peu partout: Hommes, femmes et en-
fants, ne peuvent contenir leur joie; leur
admiration pour leur race, et leurs faces
écrasées s'épanouissent dans un large
sourire qui découvre deux rangs de
tients quadrilatérales.
(c « Moukden est pris Hioroshi! Ban-
$aï! n. Les cris se mêlent au bruit des
marteaux, aux ha:hd des ouvriers occu-
pés à hisser de grosses boules dorées.
Soudain, un groupe, d'enfants débou-
«henfiië la rue voisine; ils reviennent de
l'école, eh chàntàrit d'une voix nasillarde
Aine marche saccadée dont les accents ne
avarient guère ,«iVi/i'on./foto, Nih'on Itata,
gné et les Russes ont perdu !)-Et ils con-
tinuent :̃« Mais'il ne faut pas leur en;
vouloir, car ils .vont nous. demander par-
.don » La p'etite troupe s'arrête devant'
,'les drapeaux et..entonne le Kimigaio
(hymne impérial); au moment où s'en-;
Les grandes personnes discutent
W Maintenant, nous allons avoir la paix,
puisque Moukden est pris les Russes
me peuvent plus continuer, »
Au sombohambou (état-major, géné-
ral); on' est très affairé pourtant, le gé-
̃ néral Murala veut bien me recevoir. Le
général parle français couramment il
"a fait chez nous ses études militaires.
Vous me voyez très .occupé, mais
aussi- très heureux Moukden est pris.
Croyez-vous, mon général, que ce
soit la fin de la guerre ?
Heu je :ne suis guère, devin. Cer-
tes,- la prise dé Moukden est pour, nous.
tune grosse victoire; demain, Tie-Ling
sera pris etles-fiuss.es seront obligés de
se replier sur Kharbirie la Mandchourie
sera presque; évacuée. Mais feront-ils la
paix? Je l'ignore. Quoi, qu'il en." soit,
nous sommes prêts à. continuer; nous' ne
comptons pas'sur la paix. Pourtant,
croyez-le, le Japon accueillerait favora-
blement des propositions de paix, car il
• estime qu'il y a .eu de..part et d'autre as-
sez et même trop da sang versé mais ce
pas à lui à commencer -les démar-
ches. La paix serait bien accueillie ici,
c'est très vrai,, mais encore faudrait-il
'que les conditions fussent acceptables.
-Le 'téléphone appelait le général Mu-
Excuscz^moi, me dit-il, je vais être
'très pris aujourd'hui. Je vous laisse avec
Officier d'ordonnance il ne parle
que l'anglais, mais je vous ai entendu
'J'autre jour causer avec lui. Au revoir!
vous aurez par lui tous les renseigne-
menis que vous désirez. Au revoir l à
bientôt 1
Vous. venez demander au général
son opinion sur la paix me.dit le capi-
taine, devant qui j'étais assis. Je vous
avoue que nous ne la prévoyons pas.
Pourtant, répondis-je, je sais, cela
va vous étonner, que plusieurs juriscon-
sultes japonais étudient, la question de-
puis la prise de Port-Arthur, de même
qu'ils avaient préparé, huit mois d'a-,
vance, la capitulation de cette ville.
Le capitaine me regarda longuement,
mais ne répondit pas.
Oui, continuai-je, ces jurisconsultes
ont étudié depuis
pitulations célèbres, Ulm, et -Metz, ,et,
lorsque Stoessel demanda à se rendre;.
on lui remit des conditions imprimées.
Diable! vous êtes bien renseigné.
Il est possible que la conclusion -de la
paix soit envisagée des maintenant^
c'est même très possible.; mais, ici, nous
n'en' savons rien.
On dit que le Japon ne signéra la
paix qu'autant que la Russia lui accor-
dera une indemnité de guerre.
Je le crois également, et, entre nous,
il a bien droit à cette indemnité.
Quelles seront, mon capitaine, les
autres demandes du Japon ?
Les conditions seront discutées.
mais je crois pouvoir vous affirmer que
nous voudrons conserver la presqu'île du
Kouang-Toung et Port-Arthur, restituer
là Mahdchoùrie'à la Chine, garder la
ligne de chemin de fer jusqu,'¢, Kharbine
et étendre notre protectorat sur la. Corée,
,que (nous avons déjà considérablement
.aidée.
-Et Vladivostok ? Et Sakhaline ?
Vladivostok deviendrait '.probable-
ment un port international quant à Sa-
khaline, je ne puis rien vous dire.
Bref, il ne resterait plus rien à la
̃Russie. • ̃
='Plus rien, mais elle ne perdrait que
ce qui ne lui appartenait pas. En perdant
tout; elle ne perdrait rien. La Mandchou-
-rie- n'a jamais été russe. Port-Arthur a
déjà été pris une loispar nous oh nous
_a obligés injustement à le rendre;-on s'en
lest emparé à notre nez,: saris que nous
ayons .pu réclamer.. Nous gavons main-
tenant j'épris, régagné, etil est juste que
nous le gardions.
Marcel Smet.
PROPOS D'UN 'PARISIEN
Vous avez lu Thistoire'-dè ce garde-cliasse,
nommé Roy, qui, quelque, part en province,.
IL Usseau, .s'est barricadé dans sa maison
et tire sur les,gendarmes venus pour l'arrê-
ter. ̃ ̃̃• •.•
Ce vieux sacripant a de la chance. Sesex-
̃ploits ont enthousiasmé un, académicien. Il
faut lire les lignes que'lui consacre M. Cla-.
relie, iiabiluMlernent doux, -bénin, aimable
et animé de sentiments pacifiques.
Ni. Qaretie, devenu subitement enragé,
Voit dans cette aventure banale des choses
extraordinaires « Un homme contre un dé-
partement s'écrie-t-il, trempant sa plume
dans le vitrioL C'est une leçon d'énergie que
donné, ce garde-ehassel'Rôy, comme, la garde,
meurt et ne se rend pas. Il immobilise l'ar-
tillerie,, ia. cavalerie, la gendarmerie, » Et
M. Clarelie, qu'on ne peut plus arrêter, évo-
que Pôrl-Arfhûr,' lés défenseurs empana-
chés du bastion Saint-Gervais, Bazaine dans
.Metz: 'Il pleüre d';émotion en pensant à ce
Roy imprenable n.
Eh lu .du calme, monsieur Glaretie, du
calme Qtfé d'afCair.cs- pour peu de chose
Voas voyez. les effets et négligez les cau-
sets. Tout d'abord, la forteresse n'est impre-
nable que parce que, jusqu'ici, on ne s'est
pas donnû" la peine de la p.rendre, que parce
que, depuis assez longtemps déjà, l-'on sait,
Lis.seiiu, à Limoges, Paris, que la loi
L'autorité a adopté cette devise émolliente
eh 'matière de répression «N'arrachez pas,
guérissez »
C'est, M. Waîdéck-Bousseau qui a' donné
t'exempte lors. du fort Chabrol.
Et, d'ailleurs, il y abeau' jour .qu'il est en-
tendu que la y,ie de ceux qui violent ta loi,
tels les grévistes en certains cas, est infini-
ment plus précieuse que celle' des hommes
qui la défendent.
.Autrement, et si ori avait» doimé cafte
blanche à la gendarmerie, le nomrté Roy,
dont M; Claretie chante' l'héroïsme, n'aurait
pas pesé une once:
Mais l'autorité, l'autre jour, laissait des
ouvriers assiéger une usine et affamer leur.
patron avec sa famille. Il est naturel, qu'elle
hésite aujourd'hui à arrêter coûte que coûte;
un meurtrier qui se détend..
Il y aura ,une réaction, monsieur Claretie.
La devise «N'arrachez pas, guérissez 1 n
ne sera pas -toujours à la mode.-
En. attendant, laissez-moi vous "dire, que
c'est très. mal à vous, académicien, homme
d'ordre, fonctionnaire, de vous mettre ainsi,
du côté des grelins contre la gendarmerie,
sauvegarde de la ,société. H.
DE MIDI,. a ïéàvvt
Lee faite d'hier En Frtfaoe et è l'étranger.
A la Bourse de Paris; le 3 est en re-
prise, ainsi que l'ensemble, du marché.
Les troubles de Limoges ont une réper'-
cussion dans le domaine administratif le
ministre de l'intérieur a décidé' de déplacer
M.'Cassagneau, préfet de la Haute-Vienne.
A Saint-Pétersbourg, aussi bien qu'à To-
kio, les. dépêches reçues du théâtre de la
guerre ne signalent que des engagements
d'avant-postés sans importance. L'artillerie
d che'val de la garde est partie pour Tsars-
koïé-Selo, où. d autres- troupes la suivront
prochainement. suivront
Le prince Khilkoff, ministre des voies et
communications, a-quitté Irkoutsk pour ren-
trer en Russie.
Le prince Gustave-Adolphe de: Suède est
arrivé dans la matinée à Londres.
Le chargé d'affaires de Corée auprès du
gouvernement britannique s'est suicidé.
Un décret royal, publié par la Gazette offi-
cielle de Madrid, convoque les Certes pour
le 14 juin. ̃.̃
L'empereur d'Allemagne a passé en revue
les troupes de la garnison de Metz, sur le
champ de manœuvres de Frascati.
Dans un message adressé aux Chambres
fédérales helvétiques, le conseil général de
Berne a déclaré que la mise en exploitation
du tunnel du Simplon pourrait avoir lieu au
commencement du mois d'octobre.
La commission anglaise, présidée par M.
Mac Màhon a terminé la ratification dé la
ffôiit.iferé entre .le
Des Cas -de ehelërà ont été éignàléai Té-
M. Rôosevelt est rentré à Washington,
minuit,
Les derniers télégrammes reçus de Sny-
der annoncent que quatre-vingt-quinze per-
sonnes ont été tuées et cent cinquante
blessées par le cyclone d'avant-hier les dé-
gâts sont évolués dollars.
Au congrés international des chemins de
fer, réuni à Washington, lecture a été don-
née 'd'un télégramme de l'empereur Guil-
laume tI.
LE FORT D'USSEAU
L'assiégé a tué un lapin et vaqué à ses oc-
cupations ménagères– On va placer, au
pied du « fort »,; plusieurs cartouches
de mélinite, et le faire sauter.
Chatfxlerault, 12 mai: Par dépêche de
notre envoyé spécial. Nous touchons au
terme de cette; comédie, qui va peut-être se
dénouer en drame;: l'autorité militaire -va'
agir. Comment ? La question, ce malin, était
énaare posée. ?'
Nous savons pourtant que les'officiers se
montrent hostiles 'à l'emploi du canon. Un
obus peut manquer son but où encore per-
forer des murs en pisé et dépasser son but 1
il peut aussi ricocher, et l'on sait les dégâts
susceptibles d'être produits par un de nos
modernes engins meurtriers.
On semble s'être 'arrêté au moyen sui-
vant cette nuit, ce soir peut-être, un offi-
cier tentera de se glsser jusqu'aux abords
du fort de bons tireurs du régiment sur-
veilleront les meurtrières et feront feu dès
l'apparition d'un bout de canon de fusil pour'
tenu" Roy en respect. Une fois arrivé au pied
du mur de, l'immeuble, l'officier fixera une
quinzaine de pétards chargés à la mélinite,
puis il'se retirera comme il' pourra," en lais-
sant se dérouler un cordon Bickford teraniné
par un détonateur. Ruggiéri.
Ce cordon consiste en; un plomb très mince
rempli de mélinite pulvérulente il brûle
avec la vitesse dé 800 mètres à la 'seconde.
C'est donc, sur lès 300 mètres qui séparent
la ferme où s'abrite le poste militaire du fort
d'Usseau, la presque instantanéité. La dé-
tonatiéh dès quinze. pétards sera assez vio-
lente, mais les officiers compétents affir-
ment que les vitres du tiameau'du Chêne,
situé mètres, n'auront mêmes pas à en
souffrir. -Tout- Un pan de mur, façade ou pi-
gnon, s'écroulera, ayant été attaqué par la.
base; et tombera vers l'extérieur le fort
sera définitivement démantelé.
L'assiégé capituléra-t'-il ou tentera^t-il une
suprême- résistance ? On craint géoéraâe-
ment cette dernière hypothèse et il -serait
très possible qu'après la mélinite on dut
encore faire usage de cartouches Lebel.^Ce
serait la fusillade daais toute son hortreur,
mais je sais que les officiers d'infanterie -qui
commandent la garde sont respectueux de
la vie ;de leurs hommes et quils n'hésite-
ront pas ordonner -cette exécution soin-
maire plutôt que de prendre la responsabi-
lité de la mort d'un des soldats- qui leur sont
COJJfiéS. ̃ ̃ ̃"
Roy est toujours dans son fort. Cette nuit,
il s'est emparé d'.uh de ses lapiris.'l'a; tué et
dé^po*uillé..La peau de l'animal a1 été -.enlevée
par un chat. qui, .précieux auxiliaire de la
police, l'a porté jusqu'aux abords du corps
de garde. Son déjeuner faits rexrgarde-
chasse a vaqué ses .occupations ménagë-
res. Par une lucarne, il a jeté. ses eaux et
ses débris de nourriture. Il semble que, cha-
que jour, lorsqu'il ne tire pas de coups, de
fusil,:il tienne à bien démontrai: qu'il n'a pas
abandonné son poste et qu'il ne s'est pas tué.
Les troupes qui se relèvent autour du tort
sont exaspérées. Plusieurs hommes sont
tombés'malades'et ont dû être admis à llhô-
pital'ou à l'infirmerie. Gendarmes et fantas-
sans,. on le sent, seraient prêts s'élancer à
A quatre heures, je suis informé qu'une
section du. génie d'Angers est partie à desti-
nation d'Usseau pour faire sauter la mai-.
son de Roy. Tout /fait prévoir, que l'opéra-
tion aura lieu à l'aube. Je coucherai sur
place, quelques mètres du fort d'Usseau,
qui ne. sera plqs demain qu'un 'monceau de
ruines. ̃
L'appel du général Babin.
Je viens d'avoir une' conversation avec, le
général Babin, qui s'est, déplacé due Tours
pour venir assister et présider à cette fin de
siège. Il s'est avancé dans' la soirée jusqu'à
uhë" trentaine de mètres du,'trop fameux
fort, en compagnie de.M. Delaveau, conseil-
ler général, qui eut autrefois Roy à son ser-
vice. • '•
Tour à tour, le général et le conseiller ont
crié les. dernières sommations, 'le général
parlant au nom delà loi martiale, le conseil-
ler général s'adressant & son ancien sala-
rié. Roy n'a pas répondu et ne s'est pas
montré." ̃ '->̃
La section du génie chargée dé faire sau-
ter le ,fbnt d'Usseau 'arrivera à dix heures
Je rn'approclïe ̃ du général et je lui de-
mande
,T-Uri. simple renseignement,, mon .géné-
ral, estimez-vous que je pourrai prendre,
demain, le rapide de midi ?
Le^général a, un bon rire et me dit
'J'en, ai vu deplu$ dures que' celle-là,
à Langson, autrefois. Cette affaire va être
rapidement liquidée, puisqu'elle n'a que trop
duré. Vous pourrez- repartir à six heures du
malin, Me vous l'affirme.
Silence tragique.
Après la tentatives infructueuse faite par
le général Babin, M: Raveneau, propriétaire
au hameau du Chêhë, a risqué une dernière
tentative. Il s'est avancé à découvert et a
crié Voyons Roy, rends-toi :il ne te
sera pas fait de mal. A différentes repri-
ses, il a ltincé dans la nuit ces appels qui,
comme tes autres, sont restés sans réponse.
On se demande maintenant = il. est dix
heures du soir si Roy vit.encore.
TOtM AUTOMOBILE
LA COUPE DE LA MÉDITERRANÉE
Le temps paraît s'améliorer et, en attendant
que le départ soit possible, les coureurs,
transformés en touristes, 'excur-
̃ 'sionnent dans l'tle Minorque.
Mahon, 12 mai. Par dépêche de notre
envoyé spécial.Les canots sont toujours
immobilises. Le temps s'est améjioré quel-
que peu ce matin, mais il reste encore trop
incertain pour qu'il soit possible de détermi-
ner, le moment du départ. Le contre-torpil-
leur Arc est sorti pour reconnaître au large
l'état dâ.la mer. •>•̃̃.
Les officier? frah(5ais, accompagnés (l'of-
ficiers espagnols du génie et (J arillîérië,
ont fait hier une excursion au mont Tor'o,
qui domine toute sont revenus très
tard.dans la soirée, ravis de leur prome-
nade.
D'autres officiers, en compagnie des con-
currents et de ta plupart des personnes ve-
nues Màhon 'à. l'occasion de la course de
canots automobiles, ont visité les villages
de San-Luis, San-Clemente, Villacarlos,1 en
prenant quantité de vues photographiques.
Mme du Gast, lé duc Decazes et tous les
excursionnistes continuent à recevoir par-
tout le plus chaleureux accueil.
Hommage à M. Charley.
¡OU¡:'ON, 12 mai. ̃ Dépêche particulière
du « Matin-». La séance du conseil mu-
nicipal, sous la présidence de MM. Escàrte-
figue, maire de Toulon, a été marquée par
un incident assez solennel. M. Mère, con-
séiller, a présenté la motion suivante
«Citoyens et chers collègues.
» Les inoubliables fêtes organisées par le
journal Le Matin sont terminées la pre-,
mière course Alger-Toulon a eu lieu. Cha-'
que année, la Coupe de la Méditerranée sera
disputée par les cahots automobiles du
monde entier, et c'est Toulon qui, sur la de-
mande :de la municipalité, a été définitive-
ment choisi comme centre de ces courses,
dont .l'importance grandira, chaque année.
Vous connaissez et tous les Toulonnais con-
naissant înaintenant l'homme généreux dont
les .libéralités ont permis ces fêtes. Le fon-
dateur de la Coupe de la Méditerranée, qui
a choisi notre grand port militaire, alors
que tant de villes voisines se disputaient cet
honneur et cet avantage, c'est M. Charley,
l'intelligent industriel, le protecteur éclairé
de toutes les grandes oeuvres sportives et
humanitaires.
Suit rénumération des titres de M. Char-
ley et sa biographie '•
« Certes, continue M. Mère, M. Charley a
été remercié, félicité, applaudi par tout le
monde, depuis le' ministre jusqu'au plus
humble, de" nos; concitoyens mais. je vous
proposé de donner à l'expression -de ces re-
merciements une forme plus officielle et
plus élèvée, la seule qui, dans sa précision,
comporte, à mon avis, la signification la
plus haute de notre gratitude. Je vous pro-
pose que, par une délibération, spéciale, M.
Charley soit nommé citoyen de Toulon; Il
Cette proposition a été adoptée sans dé-
bats, et à 'l'unanimité.' Le conseil a ensuite
voté des remerciements'à à M. Charley pour
la, généreuse offrande qu'il a fait remettre
'hier aux pauvres de la ville.
1 L'ijniiral Avèlarie,1 lofs de -la- visite de l'es-
cadre russe A Toulon, avait reçu aussi le ti-
trè de citoyen honoraire. Depuis lors, la
ville n'avait conféré à personne un' sembla-
ble honneur.
le Voyaige du Roi d'Espagne
Programme' du .spectacle à l'Opéra La
revue navale de Cherbourg– Un second
voyagé en automne.
Le programme désuètes en l'honneur du
roi d'Espagne, *ù' Paris est soumis'en.ce mo-
ment, l'agrément.du souverain.
Le spectacle auquel assistera- Alphonse XIII
à l'Opçra comprendra Samson et DaMa et
le ballet de, la Maladella.
Le roi d'Espagne et .le président de la Ré-
publique passeront une grande revue na-
D'autre part, on annonce qt{e le roi d'Es-
pagne a fait connaître son intention de re-
venir en Franche à l'automne pour un voyage
^moins officiel, que celui du mois prochain et,
a-t-il.dit, « pour tirer des faisans ».
Rien de définitif n'est encore décidé quant
à la date et a la durée de ce voyage.
i v
LES TROUBLES DE LIMOGES
Le ministre de l'intérieur a décidé de déplacer M. Cassa-
gneau, préfet de. la Haute -Vienne Le travail
reprend à l'usine Beaùlieu Après les
entrepreneurs, les commerçants en-
voient une délégation à Paris.
.>̃» ) • (Piiot, Rauvadet)
La yoiiure de M. Beaulleu escortée par les gendarmes.
Le gouvernement vient de prendre une dé-
cision importante, qui a un rapport direct
avec les derniers incidents.qui se sont pro-
duits à Limoges.
Par décret signé par le président de la
République et sur la proposition de M.
Etienne, ministre de l'intérieur, M. Cassa-
gneau, préfet de la Haute-Vienne, quitte la
préfecture de Limoges, où il est remplacé
par M. Delanney, préfet de la Corse.
M. Cassagneau1 ••
Préfet de la Haute-Vienne.
qui paraît ce malin au Journal officiel, est
nommé préfet honoraire, reçoit une com-
pensation: il est appelé aux fonctions de tiré-
A l'usine Beaùlieu.
Limogés, 12' mai. Dépêche particulière
du « Matin' De nouveaux renforts de
gendarmerie sont arrivées ce matin à Limo-
ges. L'effectif total est actuellement de 750
gendarmes, logés dans divers quartiers. la
.nuit a été calme et l'on ne signale aucun in-
cident. ̃ ̃
Un nouveau camion de marchandises est
sorti ce matin de la maison Beaulieu, et, es-;
cortéiseulêmerit'par un douzaine- de. gendar.
mes à pied, s'est'rendu il la :gare. :L'usine
de la rue Dauzette est toujours gardée par
la gendarmerie, -mais' les curieux sont de
moins en moins nombreux-. Une quinzaine
d'ouvriers travaillent aujourd'hui plusieurs
ont' été embauchées ce matin, M. Beaulieu
ayant offert de payer sur tous lés article
les tarifs des autres maisons. Si cette façon
.de procéder, ne met. pas. fin au'conflit,-elle
permet a M. Beaulieu de prendre un person-
nel nouveau' pour assurer la marche de son
usine.
On a -arrêté une femme Barrière, accusée
d'être l'auteur des coups graves portés au
jeune Bétbuue. 'Longuement interrogée par
le juge d'instruction, l'inculpée a nié avec
énçrgie. Elle a été écrouée à la maison d'ar-
rêt.
Les entrepreneurs en bâtiment de la ville
de Limoges devaient fermer leurs chantiers
hier soir, par suite du manque de maté-
riaux. Cette décision a été ajournée. Les
membres de-'la chambre syndicale ont pris
la délibération suivante
En présence des. dispositions nouvelles
prisés par l'administration supérieure, qui
paraît enfin résolue à faire respecter la li-
berté du travail, les entrepreneurs présents
ont. été unanimes à ajourner la fermeture
des chantiers. Ils attendront le retour de la
délégation' envoyée il Paris pour conférer
avec lé ministre de l'intérieur et l'entretenir
de 'la situation particulièrement grave qui
existe à" Limoges, du fait des ouvriers car-
riers actuellement en grève, lesquels entra-
vent chaque jour la libre circulation de leurs
équipages.
La chambre syndicale se réunira à nou-
veau demain samedi, à dix heures du ma-
tin,- pour connaître le résultat de l'entrevue
de ses délégués avec le gouvernement et
prendra, si besoin est, une décision défini.
tive concernant la fermeture des chantiers.
La cessatiôn du travail amènerait le chô-
mage -d'environ deux mille ouvriers du bâti-
ment.. •'̃-̃ ••'
.Les. incidents de la place Carnot ont été
aujourd'hui moins graves. A onze heures,
160 gendarmes à pied se rendaient à la ca-
serne des chasseurs. De une heure a deux
heures, les curieux furent moins nombreux,
et quelques .rares coups de sifflet ont été
coussés. Plusieurs détachements de dragons
se rendant; il 1 exercice ont pu quitter la, ca-*
serne sans entendre les manifestants. A':
aucun moment, la gendarmerie n'a eu à in-
tervenir.
Enquête officielle.
M. Constantin, inspecteur général' des ser-
vices administratifs au ministère de l'inté-
rieur, délégué par le gouvernement pour
faire une enquête sur les malheureux évé-
nements des*15 et 17 avril, a eu plusieurs
entrevues avec le préfet, en compagnie dès
officiers d'ordonnance du général Tournier.
M. Constantin a entendu plusieurs offi-
ciers qui étaient en tête du bataillon du 78"
et dont.quelques hommes firent feu dans la.
direction du jardin d'Orsay. Il a reçu égale-
ment le témoignage de plusieurs Soldats et
.sous-officiers.
Une délégation à Paris.
Ce soir, à six heures,, une délégation des.
commerçants limousins, comprenant des re-
présentants de tous les syndicats commer-
ciaux de Limoges, est partie pour Paris. Le
président et plusieurs membres, de la cham-'
bre de commerce accompagnent les commer-
çants, au nombre de trente. Cette déléga-
tion sera-reçue demain par le président du
conseil, le ministre de l'intérieur et le minis-
tre du commerce. Sa mission est d'appeler
l'attention du gouvernement s.ûr la'situation
faite au commerce par les troublés 'conti-
nuels qui ont lieu a Limoges et de demander
que des mesures soient prises pour assurer
la libre circulation de la rue à. tous les habi-
tants et un dégrèvement des impôts.
La soirée.
La sortie des usines a eu lieu, ce soir,
dans le plus grand calme. Les rues aboutis-
sant à la place Carnot et la place de là
Caserne des Chasseurs sont, comme les
jours précédents, bondées de curieux, qui
semblent affectionner particulièrement cette
promenade.'
Quand les ouvriers arrivent, ils ne s'ap-
prôchent même pas de la caserne. Compre-
nant sans doute que leur présence pourrait
être mal interprétée, ils, regagnent tran-
.quillement. leur, d.omjcile. Aucufi, çri n'a été
poussé, et c'est à peine si l'on peut aperce-
voir dans la cour dé la caserne les képis de
cinq ou six cents gendarmes qui n'attendent
que le moment de partir.
La sage précaution du préfet semble avoir
produit son effet pas de manifestations,
pas de siffleis; pas un-cri. Voilà le Bilan de
cette journée. Quelques gendarmes venant
'de la Haute-Garonne et du Gers sont arri-
ce soir.
APRÈS L'EXPLOSION
L'enquête sur les causes de l'accident du
boulevard de Sébastopol s'est continuée
hier L'état des blessées est
stationnaire.
Toute là journée, d'hier, une .foule; nom-
breuse n'a cessé de stationner aux abords
du lieu de l'accident, maintenue par un fort
barrage d'agents qui ont reçu la consigne de
ne laisser approcher aucun fumeur.
L'explosion a causé. run préjudice énorme
aux commerçants de cette partie du boule-
vard de Sébastopol. Outre'-les pertes maté-
.rielles' et les dégâts, qui sont considérables,
l'effondrement du sol rend inaccessible un
grand nombre de magasin. Puis, plusieurs
immeubles sont privés de gaz, par suite de
l'éclatement des conduites, et l'on n'a pu
procéder, aux réparations nécessaires avant
la fin de la journée d'hier.
L'enquête.
M. le juge d'instruction Flory, en compa-
gnie de M. le -docteur Bordas, de M. Ma-
nœuvrier, ingénieur électricien, et de MM.
Debrie, architecte, Duponnois, commissaire
de police, et son secrétaire, M. Legrand, a
continué hier ses constatations, de conqei''
avec les ingénieurs de la Compagnie du
et de la Société d'électricité et d'air
primé..
Des « prises d'air ont. été effectuée
la conduite où se produisit l'explosio.
gaz ainsi prélevé va. 'être -analysé.
Il n'a pas encore été possible de de
ner les causes exactes .de l'accident, t
en est toujours réduit aux conjectureb
le point de savoir comment du gaz se trou-'
vail encore dans la conduite désaffectée. On
n'est pas non plus fixé sur la façon dont le
feu fut communiqué, au .mélange détonant,
constitué .par le gaz d'éclairage et l'air. Tout
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