Titre : La Vedette : politique, sociale et littéraire...
Éditeur : [s.n.] (Marseille)
Date d'édition : 1902-12-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32887046p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 26321 Nombre total de vues : 26321
Description : 13 décembre 1902 13 décembre 1902
Description : 1902/12/13 (N1338). 1902/12/13 (N1338).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5673983p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC11-635 (141)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
;\° i538.
i3 'Décembre 1902.
SCÈSE MSTORILE
:. .-•„ Avant que le jour ne sombre dans
la vallée, nous nous rendons à la vacherie
de Vâlabre, par un couloir obscur qui
débouche sûr les anciennes écuries du châ-
teau. Cette vacherie donne l'impression
d'un'monument avec ses arcades et sa voûte
en pierres de taille. Quelle bonne tiédeur
répandent les plantureuses vaches dont la
la tête se retourne un peu vers nous avec
une sorte d'indifférence tranquille ; se sont
d'admirables bêtes du Jura et du' Rumen-
:thal. Elles mettent de .larges tâches
beige dans la pénombre de l'étable où un
vieux.Vacher, ■accroupi sous les abondantes
mamelles, fait jaillira larges flots, le l'ait
.dans des cas,serolles d'étain. H faudrait,
pour décrire ce tableau de paix énorme et
de puissance débonnaire le talent vigoureux
et précis de Baptiste Bonnet, !e plus grand,
entendez-vous bien,-le plus grand de nos
poètes provençaux, l'auteur génial, je sou
ligne ce mot avec-intention, l'auteur génial
du Valet, de ferme. Il faudrait pour le
peindre,ce tableau, dans toute sa bonhomie
et sa grandeur biblique, le talent et le coeur
de François Simon, l'humble et merveil-
' leux animalier marseillais.
Il me semble, en effet, sortir d'un de ses
tièdes et odorants tableaux, en franchissant
le seuil de la vacherie de Valabre, pour
gagner la porcherie où MM. les cochons
sont installés, suivant toutes les règles du
confortable moderne, clans une espèce de
castel rustique, au bord d'une vaste prairie
toute en velours vert.
■ Mais, le soleil légèrement;décline, ;fai'sant
croï re aux yeux .- qïi' i 1:. ;i 1 Lu m \n% : d aits Jçs
profondeurs .-du 'bois, d'énormes jyitrau-x.
Le parc nous attire.: il a: l'élégance .àiistQ--
cratique d'un jardin, versaillais. On ynren-
contre: des ifs taillés eii canapés.et ;en ^can-
délabres; dès sérres.oùdes ;fleui-s,;plus' déli-
cates et frileuses .que; d'es-çhairs .de^Yiefgès,
se so n.t: réfugiées. ;M'ai s ; c'est le-. b.oj &■■ q uhe.st.
surtoutpersuasif et irrésistible.:' Ce serait;.1311
bois tout en-îpins;. si ; on -n'y : distinguaitcun
bouquet de cèdres d'une beauté héj.'ia-ldiq.ùe,
des cyprès grecs.et des chèiies verts,; un peu
sombres qui poussent à. l'abri -d'un. ;d.emi-
cirque:.de collines admirablement, taillé;. -.',-.
Les abords .du bois se.font:, a cette Jieiioe,
particulièrement .vir.giliens. L'automne y
éploie la plus délicieuse fructification d'ar-
bouses que les doigts puissent cueillir. Les
belles branches vertes s'inclinent en pal-
mes de triomphe rustique et point batail-
leur comme celles des lauriers auxquelles
elles ressemblent. Plus que l'olivier, l'arbou-
sier proclame la paix en s'offrant, chargé de
fruits, au paysan, comme pour lui dire:
« cueille-moi et emporte-moi dans ta mai-
sonnette Tandis que les arbres les plus
orgueilleux et les plus puissants, peupliers
de la Virginie, chênes blancs, platanes et
marronniers, perdent leurs feuilles, moi,
j'étale sous le firmament la magnificence
paisible de mes rameaux épanouis. En
décembre, je donne des fleurs adorables et
des fruits au ton délicieux ».
En effet, à l'entrée du bois de Valabre,
les arbousiers partout verdissent, fleuris-
sent, fructifient. J'en ai les veux tout
i3 'Décembre 1902.
SCÈSE MSTORILE
:. .-•„ Avant que le jour ne sombre dans
la vallée, nous nous rendons à la vacherie
de Vâlabre, par un couloir obscur qui
débouche sûr les anciennes écuries du châ-
teau. Cette vacherie donne l'impression
d'un'monument avec ses arcades et sa voûte
en pierres de taille. Quelle bonne tiédeur
répandent les plantureuses vaches dont la
la tête se retourne un peu vers nous avec
une sorte d'indifférence tranquille ; se sont
d'admirables bêtes du Jura et du' Rumen-
:thal. Elles mettent de .larges tâches
beige dans la pénombre de l'étable où un
vieux.Vacher, ■accroupi sous les abondantes
mamelles, fait jaillira larges flots, le l'ait
.dans des cas,serolles d'étain. H faudrait,
pour décrire ce tableau de paix énorme et
de puissance débonnaire le talent vigoureux
et précis de Baptiste Bonnet, !e plus grand,
entendez-vous bien,-le plus grand de nos
poètes provençaux, l'auteur génial, je sou
ligne ce mot avec-intention, l'auteur génial
du Valet, de ferme. Il faudrait pour le
peindre,ce tableau, dans toute sa bonhomie
et sa grandeur biblique, le talent et le coeur
de François Simon, l'humble et merveil-
' leux animalier marseillais.
Il me semble, en effet, sortir d'un de ses
tièdes et odorants tableaux, en franchissant
le seuil de la vacherie de Valabre, pour
gagner la porcherie où MM. les cochons
sont installés, suivant toutes les règles du
confortable moderne, clans une espèce de
castel rustique, au bord d'une vaste prairie
toute en velours vert.
■ Mais, le soleil légèrement;décline, ;fai'sant
croï re aux yeux .- qïi' i 1:. ;i 1 Lu m \n% : d aits Jçs
profondeurs .-du 'bois, d'énormes jyitrau-x.
Le parc nous attire.: il a: l'élégance .àiistQ--
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contre: des ifs taillés eii canapés.et ;en ^can-
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cates et frileuses .que; d'es-çhairs .de^Yiefgès,
se so n.t: réfugiées. ;M'ai s ; c'est le-. b.oj &■■ q uhe.st.
surtoutpersuasif et irrésistible.:' Ce serait;.1311
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des cyprès grecs.et des chèiies verts,; un peu
sombres qui poussent à. l'abri -d'un. ;d.emi-
cirque:.de collines admirablement, taillé;. -.',-.
Les abords .du bois se.font:, a cette Jieiioe,
particulièrement .vir.giliens. L'automne y
éploie la plus délicieuse fructification d'ar-
bouses que les doigts puissent cueillir. Les
belles branches vertes s'inclinent en pal-
mes de triomphe rustique et point batail-
leur comme celles des lauriers auxquelles
elles ressemblent. Plus que l'olivier, l'arbou-
sier proclame la paix en s'offrant, chargé de
fruits, au paysan, comme pour lui dire:
« cueille-moi et emporte-moi dans ta mai-
sonnette Tandis que les arbres les plus
orgueilleux et les plus puissants, peupliers
de la Virginie, chênes blancs, platanes et
marronniers, perdent leurs feuilles, moi,
j'étale sous le firmament la magnificence
paisible de mes rameaux épanouis. En
décembre, je donne des fleurs adorables et
des fruits au ton délicieux ».
En effet, à l'entrée du bois de Valabre,
les arbousiers partout verdissent, fleuris-
sent, fructifient. J'en ai les veux tout
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