Titre : Le Tintamarre : journal de littérature, de musique, de mode et d'industrie, paraissant le dimanche / directeur : Commerson
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-13
Contributeur : Commerson (1802-1879). Directeur de publication
Contributeur : Bienvenu, Léon (1835-1910). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32877684p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 21580 Nombre total de vues : 21580
Description : 13 décembre 1863 13 décembre 1863
Description : 1863/12/13 (A22). 1863/12/13 (A22).
Description : Note : du 16 nov. 1862 à déc. 1863. Note : du 16 nov. 1862 à déc. 1863.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5669250g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-23
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
Vingt-deuxième année
TRENTE CENTIMES k
Dimanche 15 décembre 1865
PLATS DU JOUR
LE PIANO DE M. IIAUELLOUISMATUE
Mercredi soir, une idée étrange m'a poussé au moment de la di-
gestion. ..
Je suis allé aux Folies-Dramatiques, et je vous réponds que si
cette petite fantaisie m'a coûté deux francs, .j'en ai eu pour mon
argent. Ce qui m'avait attiré dans l'immeuble de la rue de Bondy,
ce n'étaient certes niles cheveux blonds de mademoiselle Leinenger,
ni la face réjouie et couperosée de Vavasseur, ni les dorures de la
nouvelle salle. Non, mille fois non, je venais là pour entendre Re-
nard, qui devait chanter au troisième et quatrième actes du Pays
latin le Testament dii poète, Madeleine, et Comme on aime à vingt
ans.
Renard possède encore une,voix charmante, qui a transporté
toute la salle, et de sincères bravos sont venus donner un démenti
formel aux bruits absurdes qui circulent sur notre premier ténor.
Comme je savais fort bien ne pas trouver Commerson dans la salle,
j'y suis allé très carrément de mes petits trépignements de pieds,
signe certain chez moi d'une satisfaction très grande.— Je dis cela
pour les gâteux qui, un jour ou l'autre, jugeraient à propos de
l'aire ma biographie.
Mais avant d'en arriver là, par quelles cruelles épreuves ai-je dû
passer, mon Dieu 1 Je ne veux certes pas médire de la pièce de
MM. Dunan-Mousseux, Maubeuge et Voisin, mais, sapristi, quelle
interprétation, quelle mise en scène, quels décors, et surtout quels
accessoires 1
Nous arrivons au piano, que je signale à mes confrères comme
le chef-d'oeuvre du genre. Comment diable M. Harel (Louis-Marie),
qui a si souvent vendu son piano, n'a-t-il pas eu l'idée d'en louer
un pour la circonstance^ Si je ne me trompe, pour dix francs par
mois, on en voit la farce.
Allons, cher directeur, un peu de courage à la poche, vendez
ce piano sur les touches duquel madame Philippe fait courir en
vain chaque soir ses doigts effilés, et le Tintamarre, que je vais
forcer à me rembourser mes deux francs, sera satisfait. ■
A propos, un dernier mot, monsieur Harel : conseillez donc
à mademoiselle Kid, chargée du rôle de Remy, d'avoir un peu
moins d'aplomb sur vos planches et un peu moins de rouge sur
ses lèvres. Et puis, pendant que vous y êtes, conseillez donc aussi
à vos ouvreuses d'être plus polies; j'ai été reçu dans votre petite
boîte comme un académicien ne serait pas reçu chez Markowski ;
— il n'était cependant pas écrit sur mon chapeau que je fais par-
tie de cette pléiade d'hommes d'esprit groupés autour de Com-
merson, au grand déplaisir des idiots, mais à la grande joie de
tout ce que Paris peut cqmpter d'hommes vaccinés et intelli-
gents.
Ces lignes écrites, j'ai peur comme si j'avais commis une mau-
vaise action. Mais, bast ! on doit la vérité à ses amis, et M. Harel-
louîsmarie, personne ne l'ignore, nous est cher à un milliard de
titres.
Passons donc à des idées plus riantes.
J'ai, dans mes derniers Plats du jour, entretenu nos lecteurs,
qui, je crois, ne s'en portent pas plus mal, d'une espèce de crétin
qui avait déposé dans notre boîte douze vers.
Les douze vers insérés, voilà notre crétin qui double la dose et
nous en envoie vingt-quatre.
Comme dimanche dernier, nous n'en insérerons que douze, la
dose serait trop forte, cher correspondant; songez que nos lec-
teurs ne sont pas habitués à votre poésie, et méditez le pro-
verbe :
L'excès en tout est un défaut.
A mon ancienne
Au temps où vous aviez un teint
Mélangé de rose et d'albâtre,
Vous étiez classée, au théâtre,
Entre Rigolboche et Tautin.
Les gandins mettaient, pour vous suivre,
Un louis en guise de lorgnon ;
A présent, mon pauvre trognon,
Vous ne savez plus comment vivre.
Vos appas, vos dents, vos cheveux,
Tout est parti, mon amoureuse...
Une place de balayeuse,
C'est ce qui vous irait le mieux.
Au café du Ilçlder
Tù as donc quitté la petite Julia ? .
— C'est-à-dire que c'est elle qui m'a quitté pour je ne sais quel
cocodès.
— Mais elle t'adorait ?
— Je crois bien : une femme qui a passé un mois à me broder
la blague la plus délicieuse. Ah l moi qui croyais à tous ses ser-
ments, me tromper ainsi ! .
— Mais au moins tu as gardé d'elle un bon souvenir?
— Oui, sa blague.
Dans le compte vendu du procès de MM. Aurélien Scholl et Paul
de Cassagnac, la Gazette des Tribunaux s'est joliment mis le doigt
dans l'oeil. -^
L'aimable cascadeuse gratifie notre spirituel confrère Henri
Rochefort de quarante-deux printemps. Or; c'est à peine si trente
hivers ont passé sur sa tête. :
Le lendemain du-procès, Siraudin, qui lisait au café Véron le
malencontreux compte rendu, aperçoit Rochefort.
— Dites donc, mon cher, ce procès a dû bien vous ennuyer.
— Dame, oui, répond Rochefort, et puisque vous venez de lire
la Gazette des Tribunaux, vous avez dû voir qu'il m'a vieilli de dix
ans.
Après le prospectus suivant, déposé dans nos bureaux e.t visible,
pour les amateurs, de dix heures du matin à six heures du soir,
je crois qu'il n'y a plus qu'à tirer l'échelle :
Ne diriez-vous pas une des petites' affiches du Tintamarre de
1854?
Dimanche prochain, pas-plus tardTintamarre publiera une parodie du dernier roman de Théophile
Gautier.
Cette parodie intitulée : LE CAPITAINE M'AGACE, a été lue ces
jours-ci dans un salon du noble faubourg Saint-Germain, où se
trouvaient réunis tous les rédacteurs des Débals, qui ont ri comme
des petites baleines. —. Nous espérons que nos lecteurs suivront
cet exemple, et qu'ils voudront bien ne pas nous'faire remporter
une'reste.
Qu'on se le dise !
LÉON ROSSIGNOL.
NOS CAMARADES DU SIÈCLE
Un homme honorable vient de mourir.
Cet homme est M. Vavin, député sous le dernier règne, liquida-
teur de l'ancienne, liste civile, notaire honoraire.
Nos camarades du Siècle, se transformant en ordonnateurs des
pompes funèbres, lui ont fait des funérailles magnifiques dans leurs
colonnes.
C'était à croire que nous assistions aux funérailles de Charlema-
g'ne ou de Parmentier, l'importateur de la pomme de terre en
France.
Bien qu'en aient dit nos camarades du Siècle, M. Vavin était par-
faitement inconnu de la génération actuelle, et si, sur la rive gau-
che, on se découvrait respectueusement devant sa dépouille, c'est
qu'à Paris, plus que partout ailleurs, on a le respect des morts.
Mais il ne conviendrait pas que nos camarades du Siècle crus-
sent qu'ils ont fait, des obsèques de M. Vavin, un enterrement po-
litique. Nos camarades de la rue du Croissant en sont encore à
l'heure qu'il est aux prolégomènes de la voie publique.
M. Vavin, notaire, a laissé des souvenirs plus vivaces que n'en a
laissés M. Vavin, député; et, disons-le, il est bien plus connu par
ses actes notariés que par ses actes politiques.
Nous sommes désolé de nous trouver en opposition d'idées avec
nos camarades du Siècle, et si nous ne leur avons pas doré la pi-
lule, c'est que nous les connaissons et les tutoyons presque tous.
EDMOND MAUTIN.
COUPS DE BEC
A-t-on assez cité les bons mots de Virginie Déjazet !
En a-t-oh assez prêté encore à la vaillante et aimable comé-
dienne 1
Voudra-t-on croire que, toujours victorieuse jusqu'ici, la lionne
a été blessée l'autre jour ? Voici
L'ANECDOTE DU COMMENCEMENT :
C'était le soir de la première des Diables noirs, le dernier triom-
phe de Victorien Sardou.
Virginie qui a la mémoire du coeur, battait des mains et pleurait
de joie à l'heure de l'unanime acclamation, quand, un frelon de
lettres vint bourdonner à son oreille : « Larmes de comédienne,
qui veut monter le coup à Sardou pour tâcher de le décider à con-
fier un poème à Eugène !...
— Pourquoi pas, riposta Virginie d'un ton sardo... nique ; de
Saint-Georges lui en a bien confié un !...
— Oui.... mais il ne le fera plus ! »
Pourquoi ça, frelon, ne le ferait-il plus?... Il me semble que
chacun doit rêver de donner un poëme à l'illustre Berliozeur du
Double-Deux !
. La petite, mais ravissante Leininger, qui va incessamment dé-
buter au Vaudeville, a des mots truculents. v
Un de ces derniers soirs, un gandin de la plus belle eau, qui
soupire depuis trois mois pour la belle, frappa à sa porte et la
supplia de le recevoir.
Pas de réponse. Au bout d'un quart d'heure que notre acéphale
criait : Ouvrez-moi !
— Ça, s'écria la belle, me prenez-vous pour une écaillôre !
Dans un petit village du département des Vosges, on lit sur la
porto du cimetière : « On n'enterre ici que les gens qui vivent dans
cette commune ! »
Bon maire, petit blanc, que tu es bon pour bon nègre I
Il y a quelques années, la cuisinière d'une institution demanda
un jour, — le directeur était absent, — au sous-directeur ce qu'il
fallait donner aux élèves pour déjeuner.
— Ils ont eu hier? demanda l'honorable M. DaVid.
— Des haricots blancs...
— Haricots blancs... Alors aujourd'hui haricots rouges...
— Ah 1 ben non ! répliqua la cuisinière...A la longue, il y aurait,
M. David, danger \
Des croquemorts festoyaient joyeusement, et, Dieu me pardonne,
faisaient des mots.
—Ces drôles-là, dit Henri Delaage qui passait, ils ont toujours
le petit mort pour rire !
M.Domange voyant, l'autre jour, entrer son huissier dans un café,
s'écria : Garçon, sauvez les troncs !
Dans les ministères, les garçons de bureau recueillent soigneu-
sement les cendres et les vendent pour faire la lessive. :
Au dessus d'un grand coffre, récipient des cendres du mois, un
loustic écrivit un jour :
« Ici reposent, les cendres des garçons de bureau l »
Une de nos vieilles gloires du vaudeville, se levant l'autre jour à
midi, s'écria ingénument : Gômms je mets mes bas tard !.
Dans la friture, dit Jean Bonneau, la graisse D'OIE joue le prin-
cipal rôle. ■■■.-'
... Dans un jour de belle humeur, le Tintamarre, sans songer à maly
annonça qu'un chef d'institution de Paris avait inventé un pensum
d'un nouveau genre, pensum terrible, redouté, d'un effet sûr.
Quand un élève fait le méchant, disions-nous, M. Pet de Loup,
homme sévère, mais juste, l'envoie aux Folies^Dramatiques.
Cette boutade, quint beaucoup rire M. Harel, garçon rageur,
mais spirituel, nous coûta deux cents francs.
Aussi, aujourd'hui, nous nous garderons bien d'apprendre à la
France étonnée le nom de cette folichonne institutrice qui vient
de fêter la Sainte-Catherine d'une manière extra panachée;
Nous vous dirons seulement que, dans notre bonne ville de
Paris, en pleine année 1863vùne préposée à l'éducation et à l'ins-
iruction des jeunes filles a, le soir de la SàinteTCatherine, conduit
son jeune troupeau (lisez soixante-dix jeunes filles de dix, de douze
et de quinze ans, maîtresses et sous-maîtresse en tête, eh flanc et
en queue), au Théâtre-Déjazet,
Voin.. quoi?...
GENTIL-BERNARD
ou
L'ART D'AIMER!
Aimable follette !
A propos de Gentil-Bernard, un succès de reprise non
perdue I
Je n'ai plus qu'une histoire dans mon sac. Prenez-vous-en, mon
cher Commerson, à Henri de Kock. J'ai commencé ma soirée par
lire son dernier roman des Accaparâmes, et l'émouvantehistoire de
TRENTE CENTIMES k
Dimanche 15 décembre 1865
PLATS DU JOUR
LE PIANO DE M. IIAUELLOUISMATUE
Mercredi soir, une idée étrange m'a poussé au moment de la di-
gestion. ..
Je suis allé aux Folies-Dramatiques, et je vous réponds que si
cette petite fantaisie m'a coûté deux francs, .j'en ai eu pour mon
argent. Ce qui m'avait attiré dans l'immeuble de la rue de Bondy,
ce n'étaient certes niles cheveux blonds de mademoiselle Leinenger,
ni la face réjouie et couperosée de Vavasseur, ni les dorures de la
nouvelle salle. Non, mille fois non, je venais là pour entendre Re-
nard, qui devait chanter au troisième et quatrième actes du Pays
latin le Testament dii poète, Madeleine, et Comme on aime à vingt
ans.
Renard possède encore une,voix charmante, qui a transporté
toute la salle, et de sincères bravos sont venus donner un démenti
formel aux bruits absurdes qui circulent sur notre premier ténor.
Comme je savais fort bien ne pas trouver Commerson dans la salle,
j'y suis allé très carrément de mes petits trépignements de pieds,
signe certain chez moi d'une satisfaction très grande.— Je dis cela
pour les gâteux qui, un jour ou l'autre, jugeraient à propos de
l'aire ma biographie.
Mais avant d'en arriver là, par quelles cruelles épreuves ai-je dû
passer, mon Dieu 1 Je ne veux certes pas médire de la pièce de
MM. Dunan-Mousseux, Maubeuge et Voisin, mais, sapristi, quelle
interprétation, quelle mise en scène, quels décors, et surtout quels
accessoires 1
Nous arrivons au piano, que je signale à mes confrères comme
le chef-d'oeuvre du genre. Comment diable M. Harel (Louis-Marie),
qui a si souvent vendu son piano, n'a-t-il pas eu l'idée d'en louer
un pour la circonstance^ Si je ne me trompe, pour dix francs par
mois, on en voit la farce.
Allons, cher directeur, un peu de courage à la poche, vendez
ce piano sur les touches duquel madame Philippe fait courir en
vain chaque soir ses doigts effilés, et le Tintamarre, que je vais
forcer à me rembourser mes deux francs, sera satisfait. ■
A propos, un dernier mot, monsieur Harel : conseillez donc
à mademoiselle Kid, chargée du rôle de Remy, d'avoir un peu
moins d'aplomb sur vos planches et un peu moins de rouge sur
ses lèvres. Et puis, pendant que vous y êtes, conseillez donc aussi
à vos ouvreuses d'être plus polies; j'ai été reçu dans votre petite
boîte comme un académicien ne serait pas reçu chez Markowski ;
— il n'était cependant pas écrit sur mon chapeau que je fais par-
tie de cette pléiade d'hommes d'esprit groupés autour de Com-
merson, au grand déplaisir des idiots, mais à la grande joie de
tout ce que Paris peut cqmpter d'hommes vaccinés et intelli-
gents.
Ces lignes écrites, j'ai peur comme si j'avais commis une mau-
vaise action. Mais, bast ! on doit la vérité à ses amis, et M. Harel-
louîsmarie, personne ne l'ignore, nous est cher à un milliard de
titres.
Passons donc à des idées plus riantes.
J'ai, dans mes derniers Plats du jour, entretenu nos lecteurs,
qui, je crois, ne s'en portent pas plus mal, d'une espèce de crétin
qui avait déposé dans notre boîte douze vers.
Les douze vers insérés, voilà notre crétin qui double la dose et
nous en envoie vingt-quatre.
Comme dimanche dernier, nous n'en insérerons que douze, la
dose serait trop forte, cher correspondant; songez que nos lec-
teurs ne sont pas habitués à votre poésie, et méditez le pro-
verbe :
L'excès en tout est un défaut.
A mon ancienne
Au temps où vous aviez un teint
Mélangé de rose et d'albâtre,
Vous étiez classée, au théâtre,
Entre Rigolboche et Tautin.
Les gandins mettaient, pour vous suivre,
Un louis en guise de lorgnon ;
A présent, mon pauvre trognon,
Vous ne savez plus comment vivre.
Vos appas, vos dents, vos cheveux,
Tout est parti, mon amoureuse...
Une place de balayeuse,
C'est ce qui vous irait le mieux.
Au café du Ilçlder
Tù as donc quitté la petite Julia ? .
— C'est-à-dire que c'est elle qui m'a quitté pour je ne sais quel
cocodès.
— Mais elle t'adorait ?
— Je crois bien : une femme qui a passé un mois à me broder
la blague la plus délicieuse. Ah l moi qui croyais à tous ses ser-
ments, me tromper ainsi ! .
— Mais au moins tu as gardé d'elle un bon souvenir?
— Oui, sa blague.
Dans le compte vendu du procès de MM. Aurélien Scholl et Paul
de Cassagnac, la Gazette des Tribunaux s'est joliment mis le doigt
dans l'oeil. -^
L'aimable cascadeuse gratifie notre spirituel confrère Henri
Rochefort de quarante-deux printemps. Or; c'est à peine si trente
hivers ont passé sur sa tête. :
Le lendemain du-procès, Siraudin, qui lisait au café Véron le
malencontreux compte rendu, aperçoit Rochefort.
— Dites donc, mon cher, ce procès a dû bien vous ennuyer.
— Dame, oui, répond Rochefort, et puisque vous venez de lire
la Gazette des Tribunaux, vous avez dû voir qu'il m'a vieilli de dix
ans.
Après le prospectus suivant, déposé dans nos bureaux e.t visible,
pour les amateurs, de dix heures du matin à six heures du soir,
je crois qu'il n'y a plus qu'à tirer l'échelle :
Ne diriez-vous pas une des petites' affiches du Tintamarre de
1854?
Dimanche prochain, pas-plus tard
Gautier.
Cette parodie intitulée : LE CAPITAINE M'AGACE, a été lue ces
jours-ci dans un salon du noble faubourg Saint-Germain, où se
trouvaient réunis tous les rédacteurs des Débals, qui ont ri comme
des petites baleines. —. Nous espérons que nos lecteurs suivront
cet exemple, et qu'ils voudront bien ne pas nous'faire remporter
une'reste.
Qu'on se le dise !
LÉON ROSSIGNOL.
NOS CAMARADES DU SIÈCLE
Un homme honorable vient de mourir.
Cet homme est M. Vavin, député sous le dernier règne, liquida-
teur de l'ancienne, liste civile, notaire honoraire.
Nos camarades du Siècle, se transformant en ordonnateurs des
pompes funèbres, lui ont fait des funérailles magnifiques dans leurs
colonnes.
C'était à croire que nous assistions aux funérailles de Charlema-
g'ne ou de Parmentier, l'importateur de la pomme de terre en
France.
Bien qu'en aient dit nos camarades du Siècle, M. Vavin était par-
faitement inconnu de la génération actuelle, et si, sur la rive gau-
che, on se découvrait respectueusement devant sa dépouille, c'est
qu'à Paris, plus que partout ailleurs, on a le respect des morts.
Mais il ne conviendrait pas que nos camarades du Siècle crus-
sent qu'ils ont fait, des obsèques de M. Vavin, un enterrement po-
litique. Nos camarades de la rue du Croissant en sont encore à
l'heure qu'il est aux prolégomènes de la voie publique.
M. Vavin, notaire, a laissé des souvenirs plus vivaces que n'en a
laissés M. Vavin, député; et, disons-le, il est bien plus connu par
ses actes notariés que par ses actes politiques.
Nous sommes désolé de nous trouver en opposition d'idées avec
nos camarades du Siècle, et si nous ne leur avons pas doré la pi-
lule, c'est que nous les connaissons et les tutoyons presque tous.
EDMOND MAUTIN.
COUPS DE BEC
A-t-on assez cité les bons mots de Virginie Déjazet !
En a-t-oh assez prêté encore à la vaillante et aimable comé-
dienne 1
Voudra-t-on croire que, toujours victorieuse jusqu'ici, la lionne
a été blessée l'autre jour ? Voici
L'ANECDOTE DU COMMENCEMENT :
C'était le soir de la première des Diables noirs, le dernier triom-
phe de Victorien Sardou.
Virginie qui a la mémoire du coeur, battait des mains et pleurait
de joie à l'heure de l'unanime acclamation, quand, un frelon de
lettres vint bourdonner à son oreille : « Larmes de comédienne,
qui veut monter le coup à Sardou pour tâcher de le décider à con-
fier un poème à Eugène !...
— Pourquoi pas, riposta Virginie d'un ton sardo... nique ; de
Saint-Georges lui en a bien confié un !...
— Oui.... mais il ne le fera plus ! »
Pourquoi ça, frelon, ne le ferait-il plus?... Il me semble que
chacun doit rêver de donner un poëme à l'illustre Berliozeur du
Double-Deux !
. La petite, mais ravissante Leininger, qui va incessamment dé-
buter au Vaudeville, a des mots truculents. v
Un de ces derniers soirs, un gandin de la plus belle eau, qui
soupire depuis trois mois pour la belle, frappa à sa porte et la
supplia de le recevoir.
Pas de réponse. Au bout d'un quart d'heure que notre acéphale
criait : Ouvrez-moi !
— Ça, s'écria la belle, me prenez-vous pour une écaillôre !
Dans un petit village du département des Vosges, on lit sur la
porto du cimetière : « On n'enterre ici que les gens qui vivent dans
cette commune ! »
Bon maire, petit blanc, que tu es bon pour bon nègre I
Il y a quelques années, la cuisinière d'une institution demanda
un jour, — le directeur était absent, — au sous-directeur ce qu'il
fallait donner aux élèves pour déjeuner.
— Ils ont eu hier? demanda l'honorable M. DaVid.
— Des haricots blancs...
— Haricots blancs... Alors aujourd'hui haricots rouges...
— Ah 1 ben non ! répliqua la cuisinière...A la longue, il y aurait,
M. David, danger \
Des croquemorts festoyaient joyeusement, et, Dieu me pardonne,
faisaient des mots.
—Ces drôles-là, dit Henri Delaage qui passait, ils ont toujours
le petit mort pour rire !
M.Domange voyant, l'autre jour, entrer son huissier dans un café,
s'écria : Garçon, sauvez les troncs !
Dans les ministères, les garçons de bureau recueillent soigneu-
sement les cendres et les vendent pour faire la lessive. :
Au dessus d'un grand coffre, récipient des cendres du mois, un
loustic écrivit un jour :
« Ici reposent, les cendres des garçons de bureau l »
Une de nos vieilles gloires du vaudeville, se levant l'autre jour à
midi, s'écria ingénument : Gômms je mets mes bas tard !.
Dans la friture, dit Jean Bonneau, la graisse D'OIE joue le prin-
cipal rôle. ■■■.-'
... Dans un jour de belle humeur, le Tintamarre, sans songer à maly
annonça qu'un chef d'institution de Paris avait inventé un pensum
d'un nouveau genre, pensum terrible, redouté, d'un effet sûr.
Quand un élève fait le méchant, disions-nous, M. Pet de Loup,
homme sévère, mais juste, l'envoie aux Folies^Dramatiques.
Cette boutade, quint beaucoup rire M. Harel, garçon rageur,
mais spirituel, nous coûta deux cents francs.
Aussi, aujourd'hui, nous nous garderons bien d'apprendre à la
France étonnée le nom de cette folichonne institutrice qui vient
de fêter la Sainte-Catherine d'une manière extra panachée;
Nous vous dirons seulement que, dans notre bonne ville de
Paris, en pleine année 1863vùne préposée à l'éducation et à l'ins-
iruction des jeunes filles a, le soir de la SàinteTCatherine, conduit
son jeune troupeau (lisez soixante-dix jeunes filles de dix, de douze
et de quinze ans, maîtresses et sous-maîtresse en tête, eh flanc et
en queue), au Théâtre-Déjazet,
Voin.. quoi?...
GENTIL-BERNARD
ou
L'ART D'AIMER!
Aimable follette !
A propos de Gentil-Bernard, un succès de reprise non
perdue I
Je n'ai plus qu'une histoire dans mon sac. Prenez-vous-en, mon
cher Commerson, à Henri de Kock. J'ai commencé ma soirée par
lire son dernier roman des Accaparâmes, et l'émouvantehistoire de
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