Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1919-03-21
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Description : 21 mars 1919 21 mars 1919
Description : 1919/03/21 (Numéro 15382). 1919/03/21 (Numéro 15382).
Description : Note : Ed. de Paris. Note : Ed. de Paris.
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/08/2008
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LE PROBLEME
DE L'ADRIATIQUE
("ampolanghi a été, iei même, des le'
jf la- guerre, l'un drs meilleurs ai'ti-
sans, atvec Lorand, mort trop tôt, et
Destrée, de l'intervention italienne
»̃ et de l'étroite intimité franco-ita-
lienne, toujours prêt à aplanir 'lès
difficultés passagères et à faire va-
l loir Les raisons d'ententc latine. Âu-
̃ '̃' ̃ jÔu'rvThui il a le désir Légititne
d'exposer Les aspirations de son
pays qui nous est cher. Cet ami de
la première heure a conquis Largé-
ment ce droit.
Deux reproches sont instamment faits,
en ce moment, à l'Italie par ses adver-
saires celui d'être trop fière vis-à-vis
des peuples qui lui contestaient le
domaine des côtes- de l'Adriatique et
celui d'avoir des visées impérialistes..
En ce qui concerne la première accu-
il est facile de répondre que
l'Italie, en refusant dernièrement l'arbi-
trage, a entendu, ainsi qu'il était son
droit, rester purement et simplement
sur le même plan que les autres alliés,
tandis qu'avec des propositions telles
que ,celle que je viens d'indiquer, on
vouiait évidemment essayeur de lui créer
une situation spéciale celle d'une puis-
sance qui doit discuter ses revendi-
cations nationales, non pas avec un
ennemi vaincu, mais avec un Etat allié.-
Or je ne répéterai jamais assez que,
malgré toutes les tentatives, et même
les commencements d'accord intervenus
pendant la guerre entre Italiens et
lougo-Slaves, ceux-ci se sont battus
contre l'armée du général Diaz, ainsi
que contre les aukes armées alliées,
jusqu'à la dernière heure. Dans ces con-
ditions, il est plus que naturel que la
mission italienne, tout en se rappelant,
et même il came de cela, les jours où
̃M. Trumbitch signait le pacte conciliant
de Rome, quitte à venir plus tard à Paris
avec des revendications différentes de
cet accord, ne puisse admettre à son
égard d'autre procédure que celle suivie
pour les autres puissances.
Le deuxième reproche que l'on faisait
à l'Italie était, ainsi que je l'ai déjà dit,
d'avoir des visées impérialistes.
Le mémorandum italien, rédigé par
M. Barzilaï. ancien ministre républicain,
discussions qui se soient engagées sur
les revendications italiennes concernent
Fiume et les côtes dalmate-s; le Brenner,
le Trentin, l'istrie n'ont donné lieu,
c!ans la presse française, à aucune
discussion.
Or, comment pourrait-on parler d'im-
périalisme au sujet de Fiume et de la
Dalmatie ? Au point de vue économique,
la possession de Fiume n'a, dans la
pensée de l'Italie, que le but de sauver
Trieste, et, quant aux côtes dalmates,
elles sont tout ce que l'on peut penser
de plus pauvres. Cupidité Non Impé-
rialisme ? Et lequel ? Non, certes, un
impérialisme qui consisterait à considé-
rer la Dalmatie des pierres et des
pierres comme un point de départ
pour une expansion balkanique, car de
ces visées personne n'a jamais soup-
çonné et pour cause mon pays.
Et alors, il est évident qu'un impéria-
lisme qui se bornerait la possession
des côtes dalmates dés pierres
s'épuiserait au moment même d'attein-
dre son but.
Non. ̃L'Italie, dans l'exposé de ses re-
vendications. a obéi à deux désirs égale-
ment légitimes parfaire soit unité et
garantir sa sécurité nationale; à ces deux
désirs qu'elle partage avec la France.
en.1815, par JI. Sonnino, avait ..signé le
pacte de Londres. Les événements ayant
pris une tournure différente de ceile que
)'on avait prévue en 1915, l'Italie recon-
'naît, aujourd'hui, que le traité de Lon-
dres est susceptible d'être modifié.
**•
C'est pour cela que.l'opinion italienne
demande Fiume italienne, à laquelle on
avait renoncé dans un esprit de sacrifice
que l'on aurait tort de retourner aujour-
d'hui contre nous, en le considérant
tomme une preuve de la. faiblesse de nos
convictions. J'ai déjà indiqué, avant
même d'en appeler à l'italiauité de
Fiume, les raisons économiques qu'on
invoque en faveur de l'attribution de
Fiume à l'Italie; c'est surtout pour des
raisons économiques que les Yougo-Sla-
ives la réclament à leur tour.
Il est facile de répondre. Depuis quand
le port d'un Etat à forme allongée
tel la Yougo-Slavie est-il placé tout à
;ait au nord voire au sommet de
«cet Etat? Il y a de la place dans les côtes
qui correspondent au centre de la Yougo-
slavie pour tous les ports auxquels les
B'ougo-Slàves aspirent.
Mais, il y a mieux. L'opinion italienne,
en réclamant Fiume, en dehors du pacte
de Londres, ne se met pas sur le même
pied que les Yougo-Slaves, qui voudraient
annuler ce pacte, pour refuser toute con-
eession à l'Italie. En effet, l'opinion ita-
tienne, si elle demande Fiume, est prête
aussi, ailleurs, à des arrangements, qui,
put en assurant aux Yougo-Slaves des
concessions tendant à faciliter le dévelop-
pement de leur nouvel Etat, ne gêne-
raient pas l'Italie dans le contrôle (con-
trôle n'est pas accaparement) de l'Adria-
tique, ne l'exposeraient pas aux dangers
d'agressions nouvelles, respecteraient les
droits nationaux des Italiens vivant sur
l'autre côté de l'Adriatique.
Un. tel arra n gement est-il possible? La
réponse est aux événements.
Luigi CAMPOLONGH1.
Les efforts se multiplient outre-Manche
pour dénouer la crise
M. LLOYD GEORGE RESTE PROVISOIREMENT A PARIS
'UE .NOIRE l'OAJSËttfUMM.vr riRTM'ULIER)
Londres, ̃̃' 20 mars.
13 ion que la décision prise par M. Lloyd
Gt'orge~de rester pour Je moment il Paris,
prouve qu'il conserve espoir de voir à la
dernière minute un compromis intervenir
d'une part entre les cheminots et 1e comité
executif des chemins de fer, entre les mi-
neurs et les propriétaires de l'autre, et enfin
.entre 'les employés des transports et leurs
patrons, la situation est loin encore de s'être
éclaircie.
Je me suis entretenu ce matin et cet
après-midi avec quelques-uns des délégués
cl"s trois groupes ouvriers et n'en ai pas
minv<> un seul qui ait osé' faire le moindre
pronostic,
M. Thomas.' qui venait d'assister à une
conférence qui réunissait, outre les vingt-
uatre membres du comité exécutif de
1 Lnion des cheminots, soixante délégués re-
présentant toutes les filiales du Royapme-
tini et au cours de laquelle snn rapport sur
son entrevue avec M. Lloyd George, tes
dernières propositions des compagnies et
les recommandations du comité exécutif
avaient été discutés, se montrait plein d'in-
quiétude et dépeignait l'horizon comme, très
noir.
M. Bronle, le secrétaire de la société des
mécaniciens et chauffeurs, déclarait l'offre
patronale inacceptable et. à moins de pro-
positions plus raisonnables, effirmait tout
compromis impossible.
Les délégués des transoorts'de province
qui n'ont pas obtenu des conditions aussi
favorables que leurs camarades londoniens
se prononçaient dans le même sens.
̃M. Smilir, et ses collègues de la Fédéra-
tion minière enfin, laissaient entendre"que
la commission d'enquête sur les mines avait
eu beaucoup de peine à se mettre d'accord
sur les conclusion? de son rapport et se
montraient particulièrement anxieux en rai-
son 'de l'expiration prochaine,, des avis de
Tons reconnaissaient néanmoins que dans
les circonstances présentes, le recours à la
grève générale ne devait être envisagé qu'à
la dernière extrémité et on les sentait dispo-
sés à user de toute leur inflttence pour l'évi-
LA RUPTURE DE POSEN
est l'œuvre de l'état-major allemand
La ruptut-ft des Posen »at
rut fait, accompli. Elle s'annonçait, d'ail-
leurs, dès mercredi.
Le grand quartier général allemand avait
marqué, durant toute la semaine, les plus
mauvaises disposition. On sait que les
conversations avaient été suspendues une
première fois, il y a une dizaine de jours,
pu'3 reprises sur une sommation de M.
S'oulens. Les délégués militaires, qui s'é-
laient rendus à Berlin, et le délégué civil,
M. de Reichenberg, qui était parti de son
côté, avaient regagné Posen, mais presque
immédiatement les difficultés surgirent.
Les représentants militaires allemande
demandèrent d'abord qu'un commissaire
neutre fût adjoint aux membres de la com-
mission de contrôle qui fonctionne en Pos-
nanie. puis ils voulurent renvoyer il. la
commission de Spa toute décision il pren-
dre touchant, ie débarquement des divisions
du général Haller à Dantaig enfin ils refu-
sèrent de faire reculer leur artillerie sur
le front des hostilités et de réduire le chif-
fre de leurs batteries. M. Noulens et le
général Niessel maintinrent leurs points
de vue, qui étaient conformes à la conven-
tion d'armistice. Les Allemands se tinrent
opiniâtrement.séries leurs.
On eut l'iifcpreésion.très nette qu'ils vou-
laient tout traîner en ;ongueur et aussi se
dispenser d'exécuter leurs engagements. Il
était non moins évident que Hiudenbuig
s'atlacliait 'à" provoquer un nouveau con-
flit, avec les Polonais, et que le G.Q.G. ma-
nifestait un regain d'arogance. Le dé'é-
gué civil Reichenberg, ne dissimula < d'ail-
leurs point qu'il n'approuvait pas la con-
duite (ies militaires.
Le>s chefs de la mission alliée se résolu-
rent alors à la ruplure. Ils vont rentrer il
Yarsovfe et, de là, Pari.s,
1'. est probable que cet incident viendra
aujourd'hui devant le Conspil supérieur.
Cftai-ci, on le sait. doit déjà statuer sur ,la
frontière occidentale de la Pologne, d'après
les nouvel' es propositions que lui appor-
tera M. Jules Cainbon. Il s'occupera encore
du transport des divisions d'Hatler et du
ravitaillement des riverains de la Baltique.
LA NOTE OFFICIELLE
rus n. w murs,
La commission interalliée de Varsovie,
malgré l'esprit conciliant dont elle n'a pas
cessé de laire preuve, s'est heurtée aux me-
nées dilatoires du goureinemi'nl et du" haut
commandement allemands.
La rupture des pourparlers, dont le cabi-
net de Berlin est entièrement responsable,
s'est produite sur une question secondait'c,
quand tout semblait définitivement arrêté.
Il s'agissait d'une nouvelle demandes de M.
Er:berger tendant à introduire un membre
désigné par les puissances neutres dans la,
commission supérieure de Posen appelée à
résoudre les conflits entre Allemands et Po-
lonais. C'ette proposition était inacceptable,
puisque la commission interalliée avait
admis que ce choix fût confié à la commis-
sion internationale d'armistice de Spa,
comme l'avait suggéré la délégalinn alle-
mande. L'accord qui avait été établi sur
tous les autres points réglait l'établisse-
ment d'une ligne de démarcation et de la
zone neutre, le recul de l'artillerie et du
gros des troupes, la limitation des effectifs,
la protection des nationaux polonais et al-
lemands, la libération des otages et des pri-
sonniers et la reprise des relations écono-
miques.
Le représentant militaire allemand avait,
il est vrai, fait des réserves, ait nom dit haut
commandement de Kolberq, sur le recul de
l'artillerie. La commission interalliée n'avait
pas pu se dispenser d'y voir la preuve que
l'état d'esprit de l'état-major, allemand
n'était pas favorable à- la ratification.
ter. Y réussiront-ils ? Chacun d'eux ayant S
rompter avec. des éléments très décidé*, on
persiste à l'espérer et peut-être aura-t-on
dès ce soir quelques indications à suivre.
Cet après-midi, en effet, la commission
d'enquête sur les mines a -remis son rap-
port. Malheureusement, au lieu d'un docu-
ment unique, comme on souhaité, a.u-
cune entente n'ayant pu s'établir sur cer-
tains points essentiels entre les cammissai-
r qui, comprenaient à la fois les repré-
sentants des mineurs et- ceux des proprié-
taire?, ce sont en réalité trois rapports qui
ont été déposés. Ils ont été aussitôt trans-
mis au souverain, qui suit avec le plus
vif intérêt les phases de la crise, ainsi qu'à
'si. Bonar Law, qui eu a fait immédiatement
téléphoner les parties essentielles à M.
Lioyd George, et qui a .promis à la Cham-
bre de lui faire ce soir même, vers neuf
heures, à l'issue d'un conseil des ministres
spécialement convoqué, une déclaration il
leuT sujet,
D'autre part, M. Thomas et les leaders
des cheminots ont eu, à la fin de l'après-
midi également, une nouvelle entrevue au
Board of Trade, aous la présidence de sir
Albert Stanley, avec le comité exécutif des,
chemins de fer et ils ont repris ensuite la
discussion commencée ce matin des der-
nières propositions patronales. Enfin, les
chefs de la fédération des transports ont
été convoqués aux bureaux du cabinet de
Guerre afin d'examiner la situation.
II va de soi oue, de tous côtés, les plus
grands efforts ont été faits, et seront pour-
suivis pour faciliter un accord général.
IULLIEN.
UNE DÉCLARATION
DE M.LLOYD GEORGE
Voici, au surplus; la conclusion d'une
-déclaration faite à notre confrère Excelsior
par le Premier, anglais.
Je reste, et je souhaite, je l'avoue, rester le
moins longtemps possible, mais je resterai en
tout cas, à moins d'événements imprévus jvs-
au'à ce que le texte des préliminaires de paix
soit définitivement arrêté- et prêt à être sou-
mis, je ne dis pas à la discussion, mais simple-
ment à la signature de la délégation aUemancl-e.
̃̃̃ 20 mars.
Les ^niëgocrariôns' avaient été reprises sa-
medi à la fin de l'après-midi. Elles pouvaient
être considérées lundi soir comme termi-
niées. lorsque des nouvelles instructions de
Berlin vinrent encore une fois remettre en
question un des points de détail de l'appli-
cation de l'armistice germano-polonais.
Sur une dernière proposition conciliante
de la mission alliée, le président de la délé-
gatian allema:nde demanda à en référer à
son gouvernement. Toute la journée. M. de
Reichenberd s'est entretenu par fil direct
avec Berlin. Comme, à dix heures du soir,
aucune notification n'avait été faite par
M. de Reichenberg, M. Noulens, après avoi^
consulté ses collègues, mit en demeure la
délégation allemande de donner une réponse
avant minuit.
A 23 h. iO, une. lettre de NI. de Reichen-
berg, sans répondre à la question posée, se
bornaîl d'une façon ambiguë à demander
les bons office; de M. Voulons pour faire
une proposition directe aux autorités polo-
naises. Cette nouvelle' tentative faisait dé-
vier complètement la discussion et en écar-
tait ainsi .les représentants alliés.
Dès le matin, Ja mission alliée réunie en
conférence, considérait qu'elle ne pouvait
pas se prêter plus. longtemps une tactique
dni révélait l'intenlion du gouvernement
allemand d'éluder les obligations résultant
du renouvellement de l'armistice le 16 fé.
vrier Elle décida donc d'informer sans
retard Ni., de Reichenberg qu'elle considé-
rait les négociations comme rompues et que
des dispositions étaient prises immédiate-
ment pour assurer aujourd'hui même le dé.
part de la délégation allemande.
La. rupture s'est produite sur une ques.
tion d'importance secondaire, mais en réa-
lité ce fut J'aboutissement inévitable d'une
suite de manœuvres dénotant un manque
de sincérité de la part du gouvernement
allemand dans son désir d'aboutir à' un
accord.
UNE DÉCLARATION DE REICHENBERG
Posen. 20 mars.
La délégation allemande a quitté Posen
«vingt heures' pour Berlin. La mission
a,hee est rentrée de son côté à vingt.deux
henres il Varsovie.
au gênerai uupont, qui l'informait dans
.iawee, fl? la décision de la mission
alitée, -NI. de Reichenberg répondit
J'espère. géiiér;il.e vous reconnai-
trez, ainsi que Ces messieurs, que, nerson
nettement, j'ai fait. mon Possible pour faire
aboutir Ies négociations. (Haras.)
LEMBERG DÉGAGÉE
V'arsovie, mars.
Ou. annonce que les troupes polonaises
ont, remporté une victoire près de Lem-
berg ce qui dégagerait cette ville, dont la
situation était critique. (Information.)
Les neutres entendus
par la commission de la Société des nations
Les représentants de 13 Etats neutres ont
été entendus à titre ofticioux, hier, à 3 heu-
res, il l'hôtel Crillon, par un comité de la
commission de la Société des nations, com-
posé de lord Robert Cecil, président, et de
MM. Léon Bourgeois, le colonel House Hv-
mans, Venizelos et Vesnitch.
Le projet de pacte présenté il la Confé-
rmce plénière le U févner .dernier a servi
de base il la discussion. Les I.ï premiers
articles ont été smeressivemetit examinés et
déposes par diverses délégations neutres.
à 9 heures, en vue de terminer l'examen des
autres articles du. pacte»
L'offensive bolcheviste
".dans la Russie du Sud
• (DE NOTRE E.NVOÏÉ SPÉCIAL)
L'offensive bolcheviste en Ukraine ie
poursuit, de façon progressive. Se dévelop-
pant sur un vaste demi-cercle, elle a atteint,
sur son aile gauche, Nicolaïef et Chersoh,
deux points occupés auparavant par des dé-
tachements franco-grecs. De ce côté, elle
a'allonge donc jusqu'à la mer et tend môme
à s élargir, en refoalant vers .l'est l'armée
de Denikint', tout en se rapprochant, à
I'ouest, de la ville mêmo d'Odessa.
A l'aile droite, le grand objectif des bol.
f,™ est le Dniester, de façon à séparer
i Ukraine de la Galicie et à pousaer ensuite
le long du fleuve en menaçant, de l'autre
côté-, la Bessarabie. En présence du danger,
le Directoire ukrainien a-dû évacuer Vin-
nilza et se replier sur Stanislavof, ce qui
prouve que Petloura aurait l'intention de
se retrancher en Galicie en s'appuyant, à
droite et à gauche, sur la Pologne et la Rou-
Au centre, la manœuvre est moins mar-
quée, mais la contamination fait des pro-
grès rapides et l'autorité-«du généralissime
ukrainien Grekof ne sera bientôt plus que
nominale.
La zone d'action des alliés se réduit à un
triangle compris entre le Dniester et la
mer. Malgré l'intervention de détachement
roumains qui ont occupé la ligne Bender-
'TintspoMla&dielnaia, la situation é?Od«99a
peut donc devenir critique.
La tactique des bolcheviks est évidem-
ment d'occuper tout le pays, et d'accuier
les ailiés à leurs bateaux. Leur offensive
est du reste conduite par des officiers de
l'ancien état-major impérial. Les troupes
du sud-est sont commandées par le général
Goutor, et celles du Nord par le général
Klembovsky. Elle- paraissent assez forte-
ment organisées et disposent d'une artille-
rie servie par des canonniers de la marine.
Leur avance, en tout cas, inquiète le
commandement roumain, qui craint une
action combinée des éléments russes et des
«Hongrois. Ces derniers, en etfet, font des
préparatifs militaires et onfrontière de Transylvanie, des effectifs re-
présetitanrt une dizaine de divisions. En
outre, ils ont établi, en avant de la nouvelle
ligne de démarcation, tout nn systèms de
défense avec tranchées bétonnées.
Paul DU BOCHET.
Londres n'a pas confirmation
de l'évacuation d'Odessa
Londres, 20 mars,
Suivant une.information de l'agence Han-
ter, aucune nouvelle officielle de l'évacua-
Uon d'Odessa n'a été reçue Londres ce
matin.
L'agence Reuter est informée que l'occu-
pation par les bolcheviks de Kherson et de
Nicolaïef. n'a. ou lieu qu'après résistance.
Les garnisons allemandes laissées derriè-
re n'ont apparemment offert aucune opposi-
tion et infime, ont livré leur armement et
fraternisé'avec les' bolcheviks. (Uaoas.)
Les troupes lettones s'emparent de Mittau
Londres, 20 mars.
On télégraphie de Copenhague à l'Ex-
c h. ange Tetegraph,. que. suivant des nou-
velles de .source officielle lettone, les trou-
pes lettones se sont emparées', hier, de la
ville 'de ..Mitau les bolchevistes battent en
«retraite sur tout le front.
NAVIRE AtLEMANO SAISI DANS LA BALTIQUE
Londres, 20 mars.
On télégraphie de Aarhus. à Reuter, que
le contre-torpilleur français Oriflamme a
amené, hier, dans ce port te schooner a-He-
̃rrrand Mita du port de Brake (Oldembourg)
qu'il a saisi dans la Baltique, alors qu'il se
rendait de Dubok à Aarbus avec une car-
gaison d'huile.
M. Clemenceau décore lui-même
MUe Louise Thuiliez
Nous avons annoncé déjà la nomination
dans l'ordre de la Légion d'honneur de Nille
Louise Thuiliez, une jeune fille do Vaîen-
aennes. qui montra pour sa patrie un dé-
vouement semblable à -celui de miss Edith
Cavetl et faillit, elle aussi, payer son hé-
foïsme de sa vie. Mlle l'huiliez a reçu, hier
la croix de guerre et la croix de lâ Légion
d'honneur dcs mains de NI. Clemenceau qui
l'avait convoquéè en son cacbinet. avec les
membres de sa famille. Cette cérémonie tou-
chante avait pour témoins M. Jeanneney NI.
Georges Mandel, le général Mordacq et les
collaborateurs principaux du président du
Conseil.
On' se rappelle que Mlle Thuitiez, accusée
d'avoir favorisé, à Bruxelles, l'évasion de
soldais de l'Entente et pratiqué l'espionnage
au profit de la France, fnt condamnée à
mort; grâce à l'ambassade d'Espagne, sa
peine fut commuée en celle des travaux for-
ces à perpétuité quinze jour, après un
autre conseil de guerre lui octroyait encore
la peine capitale .pour avoir recueilli, après
la bataille de Charleroi. des soldats fran-
çais qui étaient demeures dans la forêt de
GnMâe encore une' fois. elle accomplit
publics avant de revoir son pays. Elle a bien
Mérité la croix des braves.
M. MILLERAND
nommé commissaire général
de l'Alsace et de la Lorraine
Jf. Clemenceau, président du Conseil,
vient de prendre une importante décision.
Après avoir-étudié dans tous leurs détails
les problèmes que pose l'administration de
l'Alsace et de la-Lorraine, il a propose fi
M. Millerand, ancien ministre de la Guerre,
qui a accepté la charge, avec pouvoirs
étendus, de commissaire général de nos pro-
vinces recouvrées. •
On sait que depuis plusieurs jours le pré-
sident du Conseil et -M. Jeanneney, sous-se-
crétaire d'Etat, spécialement chargé des
affaires d'Alsacc et de Lorraine; se préoccu-
paient M. Maringer ayant demandé à être
relevé de ses fonctions du choix de l'hom-
me de volonté, d'énergie et de travail re-
connu nécessaire pour présider à la réorga-
nisation des trois départements du Haut-
I.nin, du Bas-Rhin et de la Moselle.
Nous avons eu l'occasion de dire que des
conversations avaient été engagées à ce su-
jet avec M. Jonnart, sénateur du Pas-de-
Calais, gouverneur général de On
a pu même croire que ces entretiens avaient
abouti a une offre et à une acceptation dé-
finit ives.
La vente est que la nomination de, M. Jpn-
natt sotrieraiV et pour le |f»averaen*6nt*«t
pour lui-même, des 'difficultés que l'un et
1 autre ne pouvaient pas se dissimuler Il
aurait fallu donner un successeur à M Jon-
nart comme gouverneur général de 1; Algé-
ne. a un moment où l'autorité qu'il y pos-
sède est particulièrement utile.
Conune sénateur du Pas-de-Calais, c'est-
à-dire d'une région qui a été. si durement
éprouvée par la guerre, pouvait-il lui ravir
les heures et ie travail qu'il peut, en même
temps qu'à ses fonctions, lui consacrer ?
Tout ceci, sans préjudice de son état de
santé, qui aurait pu se ressentir du climat
de nos provinces de l'Est.
Il 'fallait, 'cependant, prendre une déci-
son. M. Clemenceau, qui se connaît en
nommes, s'est souvenu du courage, du
sang-froid, de la ténacité, de la puissance
de travail, du patriotisme dont M. Mille-
rand a dcnné tant de preuves au cours de
sa carrière, et personne ne l'a oublié
Le général Allenby
a été entendu
par la Conférence
.-•- -AL Xiûjril George avait convoqué, Jjjej1
après midi, à sa résidence, rue Nitetî lés
présidents du Conseil, qui y ont entendu
un exposé complet .du général Allenby sur
les affaires d'Orient.
On sait que le conseil supérieur inter-
allié doit statuer sur la répartition des for-
ces d'occupation en Asie Mineure et en
Syrie. C'est pour. préparer cette besogne
que le général Allenby avait f'iaboré un
L'Angleterre, qui procède à une rapide
démobilisation de son armée et qui ne veut
point dégarnir l'Egypte, où des troubles se
sont produits, demande que les diverses
puissances de l'Entente coopèrent au main-
tien de l'ordre dans PAsie antérieure. Elle
désire, pour sa part, n'intervenir ni en
Syrie ni en Arménie.
UNE CONVERSATION AVEC LE GÉNÉRAL
\ous avons pu nous entretenir avec le
général il se montre naturellement fort
.le ne suis venu à, Paris que pour ré-
pondre aux questions des délégués de la
Conférence ct pour les- éclairer sur divers
poin's d'ordre militaire.
.le repars demain soir pour l'Egypte. t-ia
•l'ai \u aujourd'hui MM. Clemenceau,
Lioyd George, Wilson, le généralissime
Diaz, et aussi :e maréchal Foch.
A ces derniers mots, le général s'anime,
sa physionomie s'éclaire.
Il y a cinq ans que je connais le maré-
chal Foch, dit-il en se levant. C'est nn
grand soldat.
Plusieurs fois, i1 répète « Un grand sol-
dat, un grand chef! »
Réservé quand il s'agit de diplomatie, le
général Allenby se laisse aller avec plus de
complaisance pour célébrer en un français
très pur la collaboration de nos troupes avec
les sienrres, en Palestine.
Le colonel de Piepape avait sous ses or-
dfes un régiment de ürailleurs atgéhens,
deux bataillons de la Légion étrangère, trois
escadrons de spahis et deux batteries d'ar-
tillerie. Ils tirent merveille.
Le maintien de la domination turque
sur 1me partie dès population que vous
avez libérées Dent-il être envissoé. 1 rtemnn.
Un rire franc nous répond:
Pas du tout C'est bien tini
Quelle est la situation actuelle de ces
régions ?
Pour le moment. elles sont sous le ré-
gime de l'administration militaire française
anglaise, italienne et arabe. Il en sera ainsi
jusqu'à ce que la Conférence de la paix ait
décidé de leur' statut définitif:
D'billeurs, les Turcs ont entièrement
démobilisé. La police s'effectue sans aucune
difficulté.
Je m'occupe, surtout en ce moment
d'organiser le ravitaillement du pays et ce
n'est pas chose facile. Enfin l'emploie de
mon mieux camions, autos et chameaux.
Un sourire fin erre sur ses lèvres quand
nous lui demandons ce.qu'il pense du sio-
nisme; d'une rectification des frontières de
l'Egypte de Rafa jusqu'à Gaza, etc.
Il secoue la tille, Nous insistons Don-
nez-nous seulement votre impression per-
sonnelle, mon général ? '»
,Mais je n'ai pas d'impressions comme
ça, répond notre interlocuteur en riant cdl^
LE NOUVEL ARCHEVÊQUE DE NEW-YORK
MO- Ha.ves. c-v^iuc au.xiliair" dam^nemnes «l'outre-mor, a -été nommé srenevè-
que de N«w-York, où il succède au défunt env-
droal-Fai-tey. (Havas.)
aux heures difficile*, de et de 1915,
comme ministre de 1a triierre. Si, à cer-
tains moments, les deux nommes avaient
été séparés par' des divergences de vues,
ils n'avaient pas cessé l'un d'apprécier les
qualités et le cœur de son ancien collabo.
rateur, l'autre de rendre hommage à celui.
qu'il peut appeler encore son ce patron.
Mais M. Millerand voudrait-il assumer cet-
te charge écrasante ? Puisqu'il s'agissait
d'un devoir, M. Clemenceau ,sa position pri-
se, n'en douta pas et, mercredi soir, son
principal collaborateur, NI. Georges Mandel,
allait avenue de Villars pressentir M. Mille-
rand et le convie)' h une entrevue avec le
président du Conseil). Elle a eu lieu dans
l'après-midi d'hier, coupée de conversations
avec MM; Jeanneney et Georges Mande!
dnns la soirée, l'accord était complètement
établi sur la tache à remplir, ainsi que les
pouvoirs reconnus indispensables.
La ndïiiination de M. Millerand sera offi-
cielle aujourd'hui. Elle sera accueillie avec
joie en Alsace-Lorraine on y demandait,un
chef. C'est un véritable chef qu'on envoie.
M. RENÉ BOYLESVE
reçu à l'Académie
fait l'éloge d'Alfred Mézières
Grand, mince, la barbe noire, le front
dégarni, sanglé dans son habit aux palmes
vertes, M. René Boylesve, assis entre ses
deux parrains, Donnay et Capus. se
leva et., d'un:e voix qui devait, rester m-»-
surée, d'abord un peu sourde, mais s'éclair-
ciasant peu à. pou. commença par les renier-
ciements d'usage, galamment exprimés, et,
avant d'entamer l'éloge d'Alfred Mézière»,
dont il occupait le fauteuil, il donna un
-souvenir reconnaissant à Paul Hervjen,
pat.ron posthume de sa candidature. car
l'anteur de la C:ourse du flambeau avait
exprime le vœu de le voir siéger à l'Aca-
démie.
Le discours de M. René Boylesve, de
belle tenue, fixtrèmeninni soigné, évoqua la
longue et digne exi.-=tence de l'homme res-
pecté auquel il succédait. I! porta sur le
grand lettré qui étendit a curiosité sur les
maîtres du théâtre et de la poésie étran-
gère, sur' le journaliste, mêlé à la vie pu-
blique, qui, après avoir connu les heures
d'enthousiasme d-e 1848. « tint pour close »,
sous un nouveau régime impérial, la légende
napoléonienne dans laquelle il avait été
élevé, sur le patriote éclairé, sur le Lor-
rain qui avait vu sa ville natale sous l'op-
pression allemande, des jugements d'une
part:aite diatinction d'esprit.
Il n'y eut pas de coups d'ailes NI. René
Boylesve habite- les coteaux modérés.
mais-ce fut une .suite de jo'Iis couplets
M. BOYLESVE
en costume d'académicien
Il y en eut un sur te goût de l'idéal, sur
culte de ï'idée pure qu'avaient gardé lea
hommes de la révolution de Leur foi
poussa quelques-uns d'entre eux aux
erreurs que le cœur fait commettre, mais
si, mémo dans sa vieillesse, il avait con-
servé une généreuse ardeur, Alfred Méziè-
res savait ramener toutes choses au réel,
par un robuste bon sens..
II y eut. un autre couplet sur 'i'époque
do la fondation, f'n 1864, ''a -Temps, jour-
n-i! d'opposition, en une période-où Foppo-
sition avait si peu de moyens à son ser-
vice. Mézières avait été un des collabora-
teurs de la première heure, apportant à
l'œuvre de combat d'un combat alors si
difiiciie toutes ses économie-* et ce-fut
un tahloau tjr- mœurs poiitiqut'i sévères,
nue la gràce d'esprit d'Ad-ripn
Hébrard.
̃ Ljji' transitioa l'amena à partir avec été-
,d'ion des l.n.e allusion
«•iviinfétr faite il Ja Sliiiin1. veux ;-e toua
nCrent vers le maréchal Jolfie, assis au
raMcnon AmmnmAnsw
«. «. M, U, ne tfhfkta. Parie
MMpittMtM.01.7t-M.7S- Il'
La pnWlolté e8t TCçna
J 'OFFICE D1HNONCE1
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UQimMBm ( DM* • n»i> I m
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VENDREDI
MARS
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SOLEIL: !ev. s h. 55 couck. 7 h. ï
1DNE der. qa. !e 34 noilT. 1* 31
Temps probable ntrm
LE PROBLEME
DE L'ADRIATIQUE
("ampolanghi a été, iei même, des le'
jf la- guerre, l'un drs meilleurs ai'ti-
sans, atvec Lorand, mort trop tôt, et
Destrée, de l'intervention italienne
»̃ et de l'étroite intimité franco-ita-
lienne, toujours prêt à aplanir 'lès
difficultés passagères et à faire va-
l loir Les raisons d'ententc latine. Âu-
̃ '̃' ̃ jÔu'rvThui il a le désir Légititne
d'exposer Les aspirations de son
pays qui nous est cher. Cet ami de
la première heure a conquis Largé-
ment ce droit.
Deux reproches sont instamment faits,
en ce moment, à l'Italie par ses adver-
saires celui d'être trop fière vis-à-vis
des peuples qui lui contestaient le
domaine des côtes- de l'Adriatique et
celui d'avoir des visées impérialistes..
En ce qui concerne la première accu-
il est facile de répondre que
l'Italie, en refusant dernièrement l'arbi-
trage, a entendu, ainsi qu'il était son
droit, rester purement et simplement
sur le même plan que les autres alliés,
tandis qu'avec des propositions telles
que ,celle que je viens d'indiquer, on
vouiait évidemment essayeur de lui créer
une situation spéciale celle d'une puis-
sance qui doit discuter ses revendi-
cations nationales, non pas avec un
ennemi vaincu, mais avec un Etat allié.-
Or je ne répéterai jamais assez que,
malgré toutes les tentatives, et même
les commencements d'accord intervenus
pendant la guerre entre Italiens et
lougo-Slaves, ceux-ci se sont battus
contre l'armée du général Diaz, ainsi
que contre les aukes armées alliées,
jusqu'à la dernière heure. Dans ces con-
ditions, il est plus que naturel que la
mission italienne, tout en se rappelant,
et même il came de cela, les jours où
̃M. Trumbitch signait le pacte conciliant
de Rome, quitte à venir plus tard à Paris
avec des revendications différentes de
cet accord, ne puisse admettre à son
égard d'autre procédure que celle suivie
pour les autres puissances.
Le deuxième reproche que l'on faisait
à l'Italie était, ainsi que je l'ai déjà dit,
d'avoir des visées impérialistes.
Le mémorandum italien, rédigé par
M. Barzilaï. ancien ministre républicain,
discussions qui se soient engagées sur
les revendications italiennes concernent
Fiume et les côtes dalmate-s; le Brenner,
le Trentin, l'istrie n'ont donné lieu,
c!ans la presse française, à aucune
discussion.
Or, comment pourrait-on parler d'im-
périalisme au sujet de Fiume et de la
Dalmatie ? Au point de vue économique,
la possession de Fiume n'a, dans la
pensée de l'Italie, que le but de sauver
Trieste, et, quant aux côtes dalmates,
elles sont tout ce que l'on peut penser
de plus pauvres. Cupidité Non Impé-
rialisme ? Et lequel ? Non, certes, un
impérialisme qui consisterait à considé-
rer la Dalmatie des pierres et des
pierres comme un point de départ
pour une expansion balkanique, car de
ces visées personne n'a jamais soup-
çonné et pour cause mon pays.
Et alors, il est évident qu'un impéria-
lisme qui se bornerait la possession
des côtes dalmates dés pierres
s'épuiserait au moment même d'attein-
dre son but.
Non. ̃L'Italie, dans l'exposé de ses re-
vendications. a obéi à deux désirs égale-
ment légitimes parfaire soit unité et
garantir sa sécurité nationale; à ces deux
désirs qu'elle partage avec la France.
en.1815, par JI. Sonnino, avait ..signé le
pacte de Londres. Les événements ayant
pris une tournure différente de ceile que
)'on avait prévue en 1915, l'Italie recon-
'naît, aujourd'hui, que le traité de Lon-
dres est susceptible d'être modifié.
**•
C'est pour cela que.l'opinion italienne
demande Fiume italienne, à laquelle on
avait renoncé dans un esprit de sacrifice
que l'on aurait tort de retourner aujour-
d'hui contre nous, en le considérant
tomme une preuve de la. faiblesse de nos
convictions. J'ai déjà indiqué, avant
même d'en appeler à l'italiauité de
Fiume, les raisons économiques qu'on
invoque en faveur de l'attribution de
Fiume à l'Italie; c'est surtout pour des
raisons économiques que les Yougo-Sla-
ives la réclament à leur tour.
Il est facile de répondre. Depuis quand
le port d'un Etat à forme allongée
tel la Yougo-Slavie est-il placé tout à
;ait au nord voire au sommet de
«cet Etat? Il y a de la place dans les côtes
qui correspondent au centre de la Yougo-
slavie pour tous les ports auxquels les
B'ougo-Slàves aspirent.
Mais, il y a mieux. L'opinion italienne,
en réclamant Fiume, en dehors du pacte
de Londres, ne se met pas sur le même
pied que les Yougo-Slaves, qui voudraient
annuler ce pacte, pour refuser toute con-
eession à l'Italie. En effet, l'opinion ita-
tienne, si elle demande Fiume, est prête
aussi, ailleurs, à des arrangements, qui,
put en assurant aux Yougo-Slaves des
concessions tendant à faciliter le dévelop-
pement de leur nouvel Etat, ne gêne-
raient pas l'Italie dans le contrôle (con-
trôle n'est pas accaparement) de l'Adria-
tique, ne l'exposeraient pas aux dangers
d'agressions nouvelles, respecteraient les
droits nationaux des Italiens vivant sur
l'autre côté de l'Adriatique.
Un. tel arra n gement est-il possible? La
réponse est aux événements.
Luigi CAMPOLONGH1.
Les efforts se multiplient outre-Manche
pour dénouer la crise
M. LLOYD GEORGE RESTE PROVISOIREMENT A PARIS
'UE .NOIRE l'OAJSËttfUMM.vr riRTM'ULIER)
Londres, ̃̃' 20 mars.
13 ion que la décision prise par M. Lloyd
Gt'orge~de rester pour Je moment il Paris,
prouve qu'il conserve espoir de voir à la
dernière minute un compromis intervenir
d'une part entre les cheminots et 1e comité
executif des chemins de fer, entre les mi-
neurs et les propriétaires de l'autre, et enfin
.entre 'les employés des transports et leurs
patrons, la situation est loin encore de s'être
éclaircie.
Je me suis entretenu ce matin et cet
après-midi avec quelques-uns des délégués
cl"s trois groupes ouvriers et n'en ai pas
minv<> un seul qui ait osé' faire le moindre
pronostic,
M. Thomas.' qui venait d'assister à une
conférence qui réunissait, outre les vingt-
uatre membres du comité exécutif de
1 Lnion des cheminots, soixante délégués re-
présentant toutes les filiales du Royapme-
tini et au cours de laquelle snn rapport sur
son entrevue avec M. Lloyd George, tes
dernières propositions des compagnies et
les recommandations du comité exécutif
avaient été discutés, se montrait plein d'in-
quiétude et dépeignait l'horizon comme, très
noir.
M. Bronle, le secrétaire de la société des
mécaniciens et chauffeurs, déclarait l'offre
patronale inacceptable et. à moins de pro-
positions plus raisonnables, effirmait tout
compromis impossible.
Les délégués des transoorts'de province
qui n'ont pas obtenu des conditions aussi
favorables que leurs camarades londoniens
se prononçaient dans le même sens.
̃M. Smilir, et ses collègues de la Fédéra-
tion minière enfin, laissaient entendre"que
la commission d'enquête sur les mines avait
eu beaucoup de peine à se mettre d'accord
sur les conclusion? de son rapport et se
montraient particulièrement anxieux en rai-
son 'de l'expiration prochaine,, des avis de
Tons reconnaissaient néanmoins que dans
les circonstances présentes, le recours à la
grève générale ne devait être envisagé qu'à
la dernière extrémité et on les sentait dispo-
sés à user de toute leur inflttence pour l'évi-
LA RUPTURE DE POSEN
est l'œuvre de l'état-major allemand
La ruptut-ft des Posen »at
rut fait, accompli. Elle s'annonçait, d'ail-
leurs, dès mercredi.
Le grand quartier général allemand avait
marqué, durant toute la semaine, les plus
mauvaises disposition. On sait que les
conversations avaient été suspendues une
première fois, il y a une dizaine de jours,
pu'3 reprises sur une sommation de M.
S'oulens. Les délégués militaires, qui s'é-
laient rendus à Berlin, et le délégué civil,
M. de Reichenberg, qui était parti de son
côté, avaient regagné Posen, mais presque
immédiatement les difficultés surgirent.
Les représentants militaires allemande
demandèrent d'abord qu'un commissaire
neutre fût adjoint aux membres de la com-
mission de contrôle qui fonctionne en Pos-
nanie. puis ils voulurent renvoyer il. la
commission de Spa toute décision il pren-
dre touchant, ie débarquement des divisions
du général Haller à Dantaig enfin ils refu-
sèrent de faire reculer leur artillerie sur
le front des hostilités et de réduire le chif-
fre de leurs batteries. M. Noulens et le
général Niessel maintinrent leurs points
de vue, qui étaient conformes à la conven-
tion d'armistice. Les Allemands se tinrent
opiniâtrement.séries leurs.
On eut l'iifcpreésion.très nette qu'ils vou-
laient tout traîner en ;ongueur et aussi se
dispenser d'exécuter leurs engagements. Il
était non moins évident que Hiudenbuig
s'atlacliait 'à" provoquer un nouveau con-
flit, avec les Polonais, et que le G.Q.G. ma-
nifestait un regain d'arogance. Le dé'é-
gué civil Reichenberg, ne dissimula < d'ail-
leurs point qu'il n'approuvait pas la con-
duite (ies militaires.
Le>s chefs de la mission alliée se résolu-
rent alors à la ruplure. Ils vont rentrer il
Yarsovfe et, de là, Pari.s,
1'. est probable que cet incident viendra
aujourd'hui devant le Conspil supérieur.
Cftai-ci, on le sait. doit déjà statuer sur ,la
frontière occidentale de la Pologne, d'après
les nouvel' es propositions que lui appor-
tera M. Jules Cainbon. Il s'occupera encore
du transport des divisions d'Hatler et du
ravitaillement des riverains de la Baltique.
LA NOTE OFFICIELLE
rus n. w murs,
La commission interalliée de Varsovie,
malgré l'esprit conciliant dont elle n'a pas
cessé de laire preuve, s'est heurtée aux me-
nées dilatoires du goureinemi'nl et du" haut
commandement allemands.
La rupture des pourparlers, dont le cabi-
net de Berlin est entièrement responsable,
s'est produite sur une question secondait'c,
quand tout semblait définitivement arrêté.
Il s'agissait d'une nouvelle demandes de M.
Er:berger tendant à introduire un membre
désigné par les puissances neutres dans la,
commission supérieure de Posen appelée à
résoudre les conflits entre Allemands et Po-
lonais. C'ette proposition était inacceptable,
puisque la commission interalliée avait
admis que ce choix fût confié à la commis-
sion internationale d'armistice de Spa,
comme l'avait suggéré la délégalinn alle-
mande. L'accord qui avait été établi sur
tous les autres points réglait l'établisse-
ment d'une ligne de démarcation et de la
zone neutre, le recul de l'artillerie et du
gros des troupes, la limitation des effectifs,
la protection des nationaux polonais et al-
lemands, la libération des otages et des pri-
sonniers et la reprise des relations écono-
miques.
Le représentant militaire allemand avait,
il est vrai, fait des réserves, ait nom dit haut
commandement de Kolberq, sur le recul de
l'artillerie. La commission interalliée n'avait
pas pu se dispenser d'y voir la preuve que
l'état d'esprit de l'état-major, allemand
n'était pas favorable à- la ratification.
ter. Y réussiront-ils ? Chacun d'eux ayant S
rompter avec. des éléments très décidé*, on
persiste à l'espérer et peut-être aura-t-on
dès ce soir quelques indications à suivre.
Cet après-midi, en effet, la commission
d'enquête sur les mines a -remis son rap-
port. Malheureusement, au lieu d'un docu-
ment unique, comme on souhaité, a.u-
cune entente n'ayant pu s'établir sur cer-
tains points essentiels entre les cammissai-
r qui, comprenaient à la fois les repré-
sentants des mineurs et- ceux des proprié-
taire?, ce sont en réalité trois rapports qui
ont été déposés. Ils ont été aussitôt trans-
mis au souverain, qui suit avec le plus
vif intérêt les phases de la crise, ainsi qu'à
'si. Bonar Law, qui eu a fait immédiatement
téléphoner les parties essentielles à M.
Lioyd George, et qui a .promis à la Cham-
bre de lui faire ce soir même, vers neuf
heures, à l'issue d'un conseil des ministres
spécialement convoqué, une déclaration il
leuT sujet,
D'autre part, M. Thomas et les leaders
des cheminots ont eu, à la fin de l'après-
midi également, une nouvelle entrevue au
Board of Trade, aous la présidence de sir
Albert Stanley, avec le comité exécutif des,
chemins de fer et ils ont repris ensuite la
discussion commencée ce matin des der-
nières propositions patronales. Enfin, les
chefs de la fédération des transports ont
été convoqués aux bureaux du cabinet de
Guerre afin d'examiner la situation.
II va de soi oue, de tous côtés, les plus
grands efforts ont été faits, et seront pour-
suivis pour faciliter un accord général.
IULLIEN.
UNE DÉCLARATION
DE M.LLOYD GEORGE
Voici, au surplus; la conclusion d'une
-déclaration faite à notre confrère Excelsior
par le Premier, anglais.
Je reste, et je souhaite, je l'avoue, rester le
moins longtemps possible, mais je resterai en
tout cas, à moins d'événements imprévus jvs-
au'à ce que le texte des préliminaires de paix
soit définitivement arrêté- et prêt à être sou-
mis, je ne dis pas à la discussion, mais simple-
ment à la signature de la délégation aUemancl-e.
̃̃̃ 20 mars.
Les ^niëgocrariôns' avaient été reprises sa-
medi à la fin de l'après-midi. Elles pouvaient
être considérées lundi soir comme termi-
niées. lorsque des nouvelles instructions de
Berlin vinrent encore une fois remettre en
question un des points de détail de l'appli-
cation de l'armistice germano-polonais.
Sur une dernière proposition conciliante
de la mission alliée, le président de la délé-
gatian allema:nde demanda à en référer à
son gouvernement. Toute la journée. M. de
Reichenberd s'est entretenu par fil direct
avec Berlin. Comme, à dix heures du soir,
aucune notification n'avait été faite par
M. de Reichenberg, M. Noulens, après avoi^
consulté ses collègues, mit en demeure la
délégation allemande de donner une réponse
avant minuit.
A 23 h. iO, une. lettre de NI. de Reichen-
berg, sans répondre à la question posée, se
bornaîl d'une façon ambiguë à demander
les bons office; de M. Voulons pour faire
une proposition directe aux autorités polo-
naises. Cette nouvelle' tentative faisait dé-
vier complètement la discussion et en écar-
tait ainsi .les représentants alliés.
Dès le matin, Ja mission alliée réunie en
conférence, considérait qu'elle ne pouvait
pas se prêter plus. longtemps une tactique
dni révélait l'intenlion du gouvernement
allemand d'éluder les obligations résultant
du renouvellement de l'armistice le 16 fé.
vrier Elle décida donc d'informer sans
retard Ni., de Reichenberg qu'elle considé-
rait les négociations comme rompues et que
des dispositions étaient prises immédiate-
ment pour assurer aujourd'hui même le dé.
part de la délégation allemande.
La. rupture s'est produite sur une ques.
tion d'importance secondaire, mais en réa-
lité ce fut J'aboutissement inévitable d'une
suite de manœuvres dénotant un manque
de sincérité de la part du gouvernement
allemand dans son désir d'aboutir à' un
accord.
UNE DÉCLARATION DE REICHENBERG
Posen. 20 mars.
La délégation allemande a quitté Posen
«vingt heures' pour Berlin. La mission
a,hee est rentrée de son côté à vingt.deux
henres il Varsovie.
au gênerai uupont, qui l'informait dans
.iawee, fl? la décision de la mission
alitée, -NI. de Reichenberg répondit
J'espère. géiiér;il.e vous reconnai-
trez, ainsi que Ces messieurs, que, nerson
nettement, j'ai fait. mon Possible pour faire
aboutir Ies négociations. (Haras.)
LEMBERG DÉGAGÉE
V'arsovie, mars.
Ou. annonce que les troupes polonaises
ont, remporté une victoire près de Lem-
berg ce qui dégagerait cette ville, dont la
situation était critique. (Information.)
Les neutres entendus
par la commission de la Société des nations
Les représentants de 13 Etats neutres ont
été entendus à titre ofticioux, hier, à 3 heu-
res, il l'hôtel Crillon, par un comité de la
commission de la Société des nations, com-
posé de lord Robert Cecil, président, et de
MM. Léon Bourgeois, le colonel House Hv-
mans, Venizelos et Vesnitch.
Le projet de pacte présenté il la Confé-
rmce plénière le U févner .dernier a servi
de base il la discussion. Les I.ï premiers
articles ont été smeressivemetit examinés et
déposes par diverses délégations neutres.
à 9 heures, en vue de terminer l'examen des
autres articles du. pacte»
L'offensive bolcheviste
".dans la Russie du Sud
• (DE NOTRE E.NVOÏÉ SPÉCIAL)
L'offensive bolcheviste en Ukraine ie
poursuit, de façon progressive. Se dévelop-
pant sur un vaste demi-cercle, elle a atteint,
sur son aile gauche, Nicolaïef et Chersoh,
deux points occupés auparavant par des dé-
tachements franco-grecs. De ce côté, elle
a'allonge donc jusqu'à la mer et tend môme
à s élargir, en refoalant vers .l'est l'armée
de Denikint', tout en se rapprochant, à
I'ouest, de la ville mêmo d'Odessa.
A l'aile droite, le grand objectif des bol.
f,™ est le Dniester, de façon à séparer
i Ukraine de la Galicie et à pousaer ensuite
le long du fleuve en menaçant, de l'autre
côté-, la Bessarabie. En présence du danger,
le Directoire ukrainien a-dû évacuer Vin-
nilza et se replier sur Stanislavof, ce qui
prouve que Petloura aurait l'intention de
se retrancher en Galicie en s'appuyant, à
droite et à gauche, sur la Pologne et la Rou-
Au centre, la manœuvre est moins mar-
quée, mais la contamination fait des pro-
grès rapides et l'autorité-«du généralissime
ukrainien Grekof ne sera bientôt plus que
nominale.
La zone d'action des alliés se réduit à un
triangle compris entre le Dniester et la
mer. Malgré l'intervention de détachement
roumains qui ont occupé la ligne Bender-
'TintspoMla&dielnaia, la situation é?Od«99a
peut donc devenir critique.
La tactique des bolcheviks est évidem-
ment d'occuper tout le pays, et d'accuier
les ailiés à leurs bateaux. Leur offensive
est du reste conduite par des officiers de
l'ancien état-major impérial. Les troupes
du sud-est sont commandées par le général
Goutor, et celles du Nord par le général
Klembovsky. Elle- paraissent assez forte-
ment organisées et disposent d'une artille-
rie servie par des canonniers de la marine.
Leur avance, en tout cas, inquiète le
commandement roumain, qui craint une
action combinée des éléments russes et des
«Hongrois. Ces derniers, en etfet, font des
préparatifs militaires et on
présetitanrt une dizaine de divisions. En
outre, ils ont établi, en avant de la nouvelle
ligne de démarcation, tout nn systèms de
défense avec tranchées bétonnées.
Paul DU BOCHET.
Londres n'a pas confirmation
de l'évacuation d'Odessa
Londres, 20 mars,
Suivant une.information de l'agence Han-
ter, aucune nouvelle officielle de l'évacua-
Uon d'Odessa n'a été reçue Londres ce
matin.
L'agence Reuter est informée que l'occu-
pation par les bolcheviks de Kherson et de
Nicolaïef. n'a. ou lieu qu'après résistance.
Les garnisons allemandes laissées derriè-
re n'ont apparemment offert aucune opposi-
tion et infime, ont livré leur armement et
fraternisé'avec les' bolcheviks. (Uaoas.)
Les troupes lettones s'emparent de Mittau
Londres, 20 mars.
On télégraphie de Copenhague à l'Ex-
c h. ange Tetegraph,. que. suivant des nou-
velles de .source officielle lettone, les trou-
pes lettones se sont emparées', hier, de la
ville 'de ..Mitau les bolchevistes battent en
«retraite sur tout le front.
NAVIRE AtLEMANO SAISI DANS LA BALTIQUE
Londres, 20 mars.
On télégraphie de Aarhus. à Reuter, que
le contre-torpilleur français Oriflamme a
amené, hier, dans ce port te schooner a-He-
̃rrrand Mita du port de Brake (Oldembourg)
qu'il a saisi dans la Baltique, alors qu'il se
rendait de Dubok à Aarbus avec une car-
gaison d'huile.
M. Clemenceau décore lui-même
MUe Louise Thuiliez
Nous avons annoncé déjà la nomination
dans l'ordre de la Légion d'honneur de Nille
Louise Thuiliez, une jeune fille do Vaîen-
aennes. qui montra pour sa patrie un dé-
vouement semblable à -celui de miss Edith
Cavetl et faillit, elle aussi, payer son hé-
foïsme de sa vie. Mlle l'huiliez a reçu, hier
la croix de guerre et la croix de lâ Légion
d'honneur dcs mains de NI. Clemenceau qui
l'avait convoquéè en son cacbinet. avec les
membres de sa famille. Cette cérémonie tou-
chante avait pour témoins M. Jeanneney NI.
Georges Mandel, le général Mordacq et les
collaborateurs principaux du président du
Conseil.
On' se rappelle que Mlle Thuitiez, accusée
d'avoir favorisé, à Bruxelles, l'évasion de
soldais de l'Entente et pratiqué l'espionnage
au profit de la France, fnt condamnée à
mort; grâce à l'ambassade d'Espagne, sa
peine fut commuée en celle des travaux for-
ces à perpétuité quinze jour, après un
autre conseil de guerre lui octroyait encore
la peine capitale .pour avoir recueilli, après
la bataille de Charleroi. des soldats fran-
çais qui étaient demeures dans la forêt de
GnMâe encore une' fois. elle accomplit
publics avant de revoir son pays. Elle a bien
Mérité la croix des braves.
M. MILLERAND
nommé commissaire général
de l'Alsace et de la Lorraine
Jf. Clemenceau, président du Conseil,
vient de prendre une importante décision.
Après avoir-étudié dans tous leurs détails
les problèmes que pose l'administration de
l'Alsace et de la-Lorraine, il a propose fi
M. Millerand, ancien ministre de la Guerre,
qui a accepté la charge, avec pouvoirs
étendus, de commissaire général de nos pro-
vinces recouvrées. •
On sait que depuis plusieurs jours le pré-
sident du Conseil et -M. Jeanneney, sous-se-
crétaire d'Etat, spécialement chargé des
affaires d'Alsacc et de Lorraine; se préoccu-
paient M. Maringer ayant demandé à être
relevé de ses fonctions du choix de l'hom-
me de volonté, d'énergie et de travail re-
connu nécessaire pour présider à la réorga-
nisation des trois départements du Haut-
I.nin, du Bas-Rhin et de la Moselle.
Nous avons eu l'occasion de dire que des
conversations avaient été engagées à ce su-
jet avec M. Jonnart, sénateur du Pas-de-
Calais, gouverneur général de On
a pu même croire que ces entretiens avaient
abouti a une offre et à une acceptation dé-
finit ives.
La vente est que la nomination de, M. Jpn-
natt sotrieraiV et pour le |f»averaen*6nt*«t
pour lui-même, des 'difficultés que l'un et
1 autre ne pouvaient pas se dissimuler Il
aurait fallu donner un successeur à M Jon-
nart comme gouverneur général de 1; Algé-
ne. a un moment où l'autorité qu'il y pos-
sède est particulièrement utile.
Conune sénateur du Pas-de-Calais, c'est-
à-dire d'une région qui a été. si durement
éprouvée par la guerre, pouvait-il lui ravir
les heures et ie travail qu'il peut, en même
temps qu'à ses fonctions, lui consacrer ?
Tout ceci, sans préjudice de son état de
santé, qui aurait pu se ressentir du climat
de nos provinces de l'Est.
Il 'fallait, 'cependant, prendre une déci-
son. M. Clemenceau, qui se connaît en
nommes, s'est souvenu du courage, du
sang-froid, de la ténacité, de la puissance
de travail, du patriotisme dont M. Mille-
rand a dcnné tant de preuves au cours de
sa carrière, et personne ne l'a oublié
Le général Allenby
a été entendu
par la Conférence
.-•- -AL Xiûjril George avait convoqué, Jjjej1
après midi, à sa résidence, rue Nitetî lés
présidents du Conseil, qui y ont entendu
un exposé complet .du général Allenby sur
les affaires d'Orient.
On sait que le conseil supérieur inter-
allié doit statuer sur la répartition des for-
ces d'occupation en Asie Mineure et en
Syrie. C'est pour. préparer cette besogne
que le général Allenby avait f'iaboré un
L'Angleterre, qui procède à une rapide
démobilisation de son armée et qui ne veut
point dégarnir l'Egypte, où des troubles se
sont produits, demande que les diverses
puissances de l'Entente coopèrent au main-
tien de l'ordre dans PAsie antérieure. Elle
désire, pour sa part, n'intervenir ni en
Syrie ni en Arménie.
UNE CONVERSATION AVEC LE GÉNÉRAL
\ous avons pu nous entretenir avec le
général il se montre naturellement fort
.le ne suis venu à, Paris que pour ré-
pondre aux questions des délégués de la
Conférence ct pour les- éclairer sur divers
poin's d'ordre militaire.
.le repars demain soir pour l'Egypte. t-ia
•l'ai \u aujourd'hui MM. Clemenceau,
Lioyd George, Wilson, le généralissime
Diaz, et aussi :e maréchal Foch.
A ces derniers mots, le général s'anime,
sa physionomie s'éclaire.
Il y a cinq ans que je connais le maré-
chal Foch, dit-il en se levant. C'est nn
grand soldat.
Plusieurs fois, i1 répète « Un grand sol-
dat, un grand chef! »
Réservé quand il s'agit de diplomatie, le
général Allenby se laisse aller avec plus de
complaisance pour célébrer en un français
très pur la collaboration de nos troupes avec
les sienrres, en Palestine.
Le colonel de Piepape avait sous ses or-
dfes un régiment de ürailleurs atgéhens,
deux bataillons de la Légion étrangère, trois
escadrons de spahis et deux batteries d'ar-
tillerie. Ils tirent merveille.
Le maintien de la domination turque
sur 1me partie dès population que vous
avez libérées Dent-il être envissoé. 1 rtemnn.
Un rire franc nous répond:
Pas du tout C'est bien tini
Quelle est la situation actuelle de ces
régions ?
Pour le moment. elles sont sous le ré-
gime de l'administration militaire française
anglaise, italienne et arabe. Il en sera ainsi
jusqu'à ce que la Conférence de la paix ait
décidé de leur' statut définitif:
D'billeurs, les Turcs ont entièrement
démobilisé. La police s'effectue sans aucune
difficulté.
Je m'occupe, surtout en ce moment
d'organiser le ravitaillement du pays et ce
n'est pas chose facile. Enfin l'emploie de
mon mieux camions, autos et chameaux.
Un sourire fin erre sur ses lèvres quand
nous lui demandons ce.qu'il pense du sio-
nisme; d'une rectification des frontières de
l'Egypte de Rafa jusqu'à Gaza, etc.
Il secoue la tille, Nous insistons Don-
nez-nous seulement votre impression per-
sonnelle, mon général ? '»
,Mais je n'ai pas d'impressions comme
ça, répond notre interlocuteur en riant cdl^
LE NOUVEL ARCHEVÊQUE DE NEW-YORK
MO- Ha.ves. c-v^iuc au.xiliair" dam^nemnes «l'outre-mor, a -été nommé srenevè-
que de N«w-York, où il succède au défunt env-
droal-Fai-tey. (Havas.)
aux heures difficile*, de et de 1915,
comme ministre de 1a triierre. Si, à cer-
tains moments, les deux nommes avaient
été séparés par' des divergences de vues,
ils n'avaient pas cessé l'un d'apprécier les
qualités et le cœur de son ancien collabo.
rateur, l'autre de rendre hommage à celui.
qu'il peut appeler encore son ce patron.
Mais M. Millerand voudrait-il assumer cet-
te charge écrasante ? Puisqu'il s'agissait
d'un devoir, M. Clemenceau ,sa position pri-
se, n'en douta pas et, mercredi soir, son
principal collaborateur, NI. Georges Mandel,
allait avenue de Villars pressentir M. Mille-
rand et le convie)' h une entrevue avec le
président du Conseil). Elle a eu lieu dans
l'après-midi d'hier, coupée de conversations
avec MM; Jeanneney et Georges Mande!
dnns la soirée, l'accord était complètement
établi sur la tache à remplir, ainsi que les
pouvoirs reconnus indispensables.
La ndïiiination de M. Millerand sera offi-
cielle aujourd'hui. Elle sera accueillie avec
joie en Alsace-Lorraine on y demandait,un
chef. C'est un véritable chef qu'on envoie.
M. RENÉ BOYLESVE
reçu à l'Académie
fait l'éloge d'Alfred Mézières
Grand, mince, la barbe noire, le front
dégarni, sanglé dans son habit aux palmes
vertes, M. René Boylesve, assis entre ses
deux parrains, Donnay et Capus. se
leva et., d'un:e voix qui devait, rester m-»-
surée, d'abord un peu sourde, mais s'éclair-
ciasant peu à. pou. commença par les renier-
ciements d'usage, galamment exprimés, et,
avant d'entamer l'éloge d'Alfred Mézière»,
dont il occupait le fauteuil, il donna un
-souvenir reconnaissant à Paul Hervjen,
pat.ron posthume de sa candidature. car
l'anteur de la C:ourse du flambeau avait
exprime le vœu de le voir siéger à l'Aca-
démie.
Le discours de M. René Boylesve, de
belle tenue, fixtrèmeninni soigné, évoqua la
longue et digne exi.-=tence de l'homme res-
pecté auquel il succédait. I! porta sur le
grand lettré qui étendit a curiosité sur les
maîtres du théâtre et de la poésie étran-
gère, sur' le journaliste, mêlé à la vie pu-
blique, qui, après avoir connu les heures
d'enthousiasme d-e 1848. « tint pour close »,
sous un nouveau régime impérial, la légende
napoléonienne dans laquelle il avait été
élevé, sur le patriote éclairé, sur le Lor-
rain qui avait vu sa ville natale sous l'op-
pression allemande, des jugements d'une
part:aite diatinction d'esprit.
Il n'y eut pas de coups d'ailes NI. René
Boylesve habite- les coteaux modérés.
mais-ce fut une .suite de jo'Iis couplets
M. BOYLESVE
en costume d'académicien
Il y en eut un sur te goût de l'idéal, sur
culte de ï'idée pure qu'avaient gardé lea
hommes de la révolution de Leur foi
poussa quelques-uns d'entre eux aux
erreurs que le cœur fait commettre, mais
si, mémo dans sa vieillesse, il avait con-
servé une généreuse ardeur, Alfred Méziè-
res savait ramener toutes choses au réel,
par un robuste bon sens..
II y eut. un autre couplet sur 'i'époque
do la fondation, f'n 1864, ''a -Temps, jour-
n-i! d'opposition, en une période-où Foppo-
sition avait si peu de moyens à son ser-
vice. Mézières avait été un des collabora-
teurs de la première heure, apportant à
l'œuvre de combat d'un combat alors si
difiiciie toutes ses économie-* et ce-fut
un tahloau tjr- mœurs poiitiqut'i sévères,
nue la gràce d'esprit d'Ad-ripn
Hébrard.
̃ Ljji' transitioa l'amena à partir avec été-
,d'ion des l.n.e allusion
«•iviinfétr faite il Ja Sliiiin1. veux ;-e toua
nCrent vers le maréchal Jolfie, assis au
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