Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1919-03-20
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mars 1919 20 mars 1919
Description : 1919/03/20 (Numéro 15381). 1919/03/20 (Numéro 15381).
Description : Note : Ed. de Paris. Note : Ed. de Paris.
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/08/2008
ANNÉE. • N'15.381
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JEUDI
MARS
Slin: Ut. 6 la. 57; Moofe. h. 1
LUI«: der. on. la BOUT. le
Temps probable pluvieux
Ï30» JOÏTB TSE L'ARXISTIc's
Pour rompre l'étreinte autourdelaPolope;
Le Conseil interallié enjoint
aax armées devant Lemberg
de cesser sur-le-champ
les hostilités
11 étudie le tracé de la nouvelle
frontière germano-polonaise
Voici le communiqué qui a été publié
hier soir à 1 issue du Conseil suprême
Le Conseil suprême des alliées s'est réuni
cet après-midi, de 3 heures 7 heure.
Des Lues ont été échangées sur la situa-
tion militaire en Gaticie. Le Conseil s'est
mis d'accord sur une injonction à adresser
aux arntées qui sont en présence devant
Lentberg, les belligérants étant invités à
cesser itttmédiatement les hostilités, sous
certaines conditions.
Le Conseil s'est ensuite occupé des fron-
tiéres occidentales de la Pologne, et a en-
tendu le rapport de la commission des af-
{aires polonaises, présenté par M. Jules
Cambon, son président.
La prochaine réunion aura lieu vendredi
3 lteures
L'INVITATION PRESSANTE
AUX GENERAUX EN PRESENCE
Le Conseil suprême des alliés a adressé
le radiotélégramme suivant au général
RozwadowskJ, commandant la place de
Lemberg
Au cours de sa séartce du 19 mars, le
Conseil suprême de la Conférence de la
paix a décide d'inuiter les deux parties en
présence à Lemberg, à conclure une tréte
dès réception du présent télégramme.
En conséquence, Ies chefs des gouverne-
ments alliés et associés s'adressent au gé-
néral Ro:wadowski pour lui faire part de
l'invitation da Conseil suprême de la Conlé-
rence de la paix à arrêter immédiatement,
rn ce qui te concerne. les hostilités devant
la ville et dans la région de Lemberg, invi-
tatton qui est simultanément adressée au
général Pauienko, commandant tes forces
ukrainiennes devant Lemberg.
Pendant la durée de la trêve, les troupes
des deux parties resteront sur leurs posi-
tious, les communications par voie ferrée
entre Lemberg et Prismysl devant toutefois
rester libres dans la mesure strictement, né-
cessaire au ravitaillement- journalier de la
Le Conseil supréme ajoute qu'il est dispo-
s<* m entendre l'exposé des revendications
territoriales de L'une et 1 autre partie en
cause et s'cntremettre à Paris auprès des
dëléqations polonaises et ukrainiennes ou
par l'intermédiaire de telle représentation
qualifiée que les parties jugeroat devoir
choisir, en vue de transformer- la suspen-
sion d'arrnes en armistice.
L'audition des représcrttants polonais et
ukrainiens concernant leurs revendications
concurrentes est d'ailleurs subordonnée a
la condition formelle d'une suspension im-
)nêdiate des hostitités.
Signé Woodrow Wilson, LLOYD
GEORGE. Clemenceau, V.-L Orla-ndo.
Un radiotélégramme identique a été adres-
sé au général Pawlenko, commandant les
forces ukrainiennes dévant Lemberg.
La séance d'hier, qui a été longue, a donc
été affectée tout entière à l'examen de la
question polonaise.
On sait que cette question est grave, sous
quelque aspect qu'on l'envisage. La Polo-
gne doit s'approprier une grande place et
tenir une fonction importante dans 1 Europe
nonvelle.
Par elle, une nationalité qui a été
étouffée, plus d'un siècle durant, par la
triple oppression prussienne, russe et au-
Inchienne se reconstituera définitivement.
Un peuple qui méritait un meilleur sort, qui
fut 'h l'avant-garde de l'a civilisation et dont
l'affranchissement préoccupa toujours les
esprits libres dans le monde entier, va re-
prendre son rôle. Mais cette résurrection
suscite des problèmes territoriaux essen-
tiels, parce que ra Pologne n'a pas de hmi-
tes naturelles, et que, dans la grande plaine:
de l'Europe orientale, les éléments etlini-
ques ont pu se pénétrer les uns les autres
\insi s'expliquent les lutte qui se déploient
aujourd'hui entre Polonais et Tchèques,
Polonais et Lithuaniens, Polonais et Ukrai-
niens. On s'accorde communément à donner
i>5 millions d'âmes la nouvelle JPolognc et
les pan-polonais en réclament 55.
Une première fois, la Conférence avait
dll intervenir, à propos du duché de Tes-
chen. entre les gouvernements de Prague
et de Varsovie. Elle aura plus tard à im-
poser son arbitrage aux Polonais et aux
Lithuaniens. Ce qui la préoccupe le plus
pour l'instant, c'est d'arrêter le conflit san-
glant qui se développe autour de Lvov, que
les Allemands appellent Lemberg, l'an-
cienne capitale de la Galicie.
il y a deux mois, pour coupér court à
cette "guerre, Lemberg passant de main en
main, le Conseil supérieur avait chargé une
mission interalliée, conduite par !e gênerai
tice échoua et les lkraininns bombardèrent
le trctin qui amenait les délégués. Actuelle-
ment Lemberg est menacée de destruction
par lc canon et sa population est à la veille
d'être affamée. Il faut espérer que la som-
mation adressée par 1rs chefs de gouverne-
ments de l'Entente aux belligérants sera en-
tendue le professeur américain Lord a fait
devant le conseil un tableau très sombre
de la situation,.
Le conseil supérieur a encore discute le
trace préparé par la commission des affaires
polonaises pour la frontière occidentale de la
nouvelles république. On sait que ce tracé est
surtout contesté à ses deux extrémités nu
nord, à Dnntzig au sud. en Silésie autri-
chienne. Toutes les opinions se sont expri-
mées ilier. mais on espère aboutir rapide-
ment à une solution.
Les délibérations qui ont eu lieu. à Posen,
entre la commission interalliée et les Alle-
mands, et qui subissent des vicissitudes de
toute espèce, ne touchent pas à la délimi-
tation territoriale, mais il la cessation des
hostilités entre Allemands et Polonais et au
passage, par Dantzig. des divisions du gé-
lierai Haller, qui doivent être. ramenées de
Franc,
UN ENTRETIEN
AVEC M. PADEREWSKI
Le président du Conseil de Pologne adjure les alliés venir
en aide à son pays. Et le problème le plns nrgent est de
ramener de France, via Dantzig, l'armée du général Haller
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Varsovie, .mars.
J'ai vu M. Paderewski pour la première
fois à New-York, il y a une vingtaine d'an-
nées. Il était seul, assis devant un :piano,
sur la scène vide du Carnegie Hall et, dans
la salle immense, cinq mille personnes,
silencieuses, tendues, fes yeux braqués sur
l'homme seul sur la scène à la distance
où j'étais il apparaissait tout petit assis-
taient à la lutte de l'homme avec l'Instru-
ment sonore. Je me passionnai aussi à ce
combat dont l'homme, après deux heures
d'efforts, sortit vainqueur, Alors, quels ap-
plaudissements Quel enthousiasme! Quelle
ruée d'admirateurs et d'admiratrices vers
l'estrade M. Paderewski disparut, comme
esiJamoté, par une porte dissimulée. En
sortant, je réfléchis au pouvoir mystérieux
que cet homme exerçait sur les foules.
Plus tard, j'appris combien M. Pade-
réwski continuait à se passionner pour
la cause polonais, qui, alors, semblait sans
espoir, avec quelle générosité il soutenait
tes œuvres polonaises, avec quelle ardeur il
donnait sans compter pour la propagande
des idées qui lui étaient chères. La guerre
éclata. De grandes espérances naquirent.
De loin, de très lojn je sus que M. Pade-
rewski incarnait la cause polonaise aux
Etats-Unis, qu'il levait des légions, et
qu'avec ce don qui est en lui de convaincre
et de gagner,ses interlocuteurs, il amenait
au secours de la Pologne le gouvernement
et l'opinion publique américains.
Une tâche écrasante
Et maintenant je le trouve, à Varsovie,
président du conseil des ministres de la
Pologne ressuscitée. Ce n'est pas une siné-
cure que de diriger les affaires dans un
pays qui, pendant cent vingt ans, a cessé
de vivre comme Etat et a subi le poids de
la conquète étrangère. Tout: est à créer. Il
n'y a ni administration d'Etàt organisée, ni
employées ayant une méèlfode de travail. Il
faut faire marcher la machine tout de
même la vie d'un pays ne peut s'arrêter
pour des causes politiques. Il faut organiser
les cadres et trouver les hommes. Et puis,
il y a le Parlement, la Diète, et tout de- suite
les questions politique, les rivalités de
partis, les débats publics qu'il faut diriger.
Et voici les affaires extérieures qui ne vous
laissent pas respirer. Partout des ennemi,
à l'Est, à l'Ouest, au Nord et au Sud les
armées des soviets en Lithuanie. et celles,
pas meilleures, de Petlura. en Galicie, et
autour de Lwow les Tchèques au Sud
(comment oublier la vilaine affaire de Tes-
chen ?) puis les Allemands, sur la fron-
tière de l'Ouesl, et les pillages dcs soi-
disant « gardes-frontières 1 Ah la place
de président du conseil des ministres de
Polognf n'est pas une place de tout repos,
à cette heure Et je ne pouvais m'empêcher
de ressentir un certain étonnement à l'idée
que M. Paderewski n'avait pas reculé de-
vant une telle charge. Les hommes qui vont
aux fonctions publiques y sont attitrés, le
plus souvent, par le désir de la gloire ou
par celui de l'argent, ou par tous Ils deux
ensemble. Mais M. Paderewski se trouvait
avoir, de par sa profession, les moyens de
satisfaire, jusqu'aux limites de l'impossible,'
le désir de la gloire et celui de l'argent. Quel
homme est plus connu que lui au monde ?
Autour de qui brûle plus d'encens ? Il a la
fortune au bout des doigts. Non, ce n'est
pas le désir de la gloire qui a poussé M. Pa-
derewski dans la tempêté qui secoue la
Pologne.
C'est, plus simplement), le désir d'être
utile et de servir. C'est1 le patriotisme.
Là aussi le charme opère
Le don mystérieux, mais certain, qu'a
M. Paderewski de gagner les hommes, il l'a
mis au service de la Pologne dans les heu-
res difficiles qu'elle traverse. Déjà, les lut-
tes politiqués prenaient trop d'aigreur;
déjà. a l'heure même de sa naissance, il y
avait un fâcheux antagonisme entre'le gou-
vernement de Varsovie et le comité polonais
de Paris. M. Paderewskî s'est jeté dans la
mélée, criant: a Paix, paix! et, à la voix
de ce nouvel Orphée, les passions Se sont
et les adversaires 'se sont réconci-
liés. Il a rétabii l'harmonie, l'harmonie né-
cessaire. Et sa force de conviction est si
grande, son désintéressement si évident, la
flamme de son patriotisme si claire, qu'il a
réussi dans une besogne qui paraissait im-
possible. Il s'est trouvé, et cela n'est pres-
que, ipas étonnant pour qui connaît M. Pade-
rewski. que ce grand artiste s'est révélé
grand orateur, qu'il séduit les assemblées
par la musique de sa parole comme naguère
par le jeu de ses doigts agiles. Il a simple-
ment changé de moyen d expression, mais
c'est toujours son âme ardente qu'il com-
munique aux hommes réunis pour l'écou-
ter. Il faut noter tout de suite et comme
point acquis, par l'action personnelle de
NI. Paderewski, une amélioration incontes-
table de la situation politique. Comité de
Paria et gouvernement PHsudski s'enten-
dent. Le trait d'union est M. Paderewski.
Ses rapport.? personnels avec les chefs de
partis à la Diète sont excellentes et l'atmos-
phère dans laquelle se déroutent les débats
n'est plus orageuse. Chacun reconnait le
dévouement et le travail ince-sant que le
président du Conseil apporte aux affaires
et quelles que puissent être les dicergen-
ces politiques, chacun rend hommage au
râle nécessaire qu'il joue dans les premières
heures de vie de l'li.f.at polonais.
Déclarations nettes
J'ai causé plusieurs fois avec Ni. Pade-
rewski. Je lui ai demandé ce qu'il voulait
dire à travers moi au publie français et
quelle (Hart, entre toutes les questions qui
confrontent la Pologne, celle dont la solu-
tion paraissait la plus urgente.
M. Paderewski m'a répondu avec une
force extrème
L'arrivée de l'armée üaller est une
nécessité absolue. Je ne sais pourquoi tant
de retards se produisent. Dans les clauses
tle l'armistice de novembre, déjà, la ques-
PADEREWSKY
tion de Dantzig été réglée. Et pourtant,
les alliés n'usent pas de leur droit qu'ils
semblent laisser remettre en question. Nous
v&ici au mois de mars, et les légions polo-
naises ne sont pas arrivées. Les questibm
de fret, aujourd'hui, doivent être plus faci-
les. qu'il y a cinq mois. Les alliés ne savent-
ils pas que la Pologne est entourée d'en-
nemis ? Ils ont pu arrêter les Tchèques à
Teschen, niais ils ont échoué à Lwtiw, où
Petlura o refusé l'arntistice et assiégé la
ville. Nous sommes sans armes, sans muni-
tions, sans vêtements, sans armée. A Lzoo2u,
nous n'avons presque pas de troupes. C'est
la population, ce.sont les fenames aussi, et
les erafants qui défendent la ville. Si elle
tombe, il y aura un massacre affreux, et
toute la Pologne sera en deuil. Avec l'armée
Haller, nous serions assurés de'nous dé-
fendre. Dites Paris, dites de toutes vos
forces qu'il n'y a pas un instant à perdre,,
que notts étouffons de douleur à voir le
sort qui vtenace £11.'01£, et qu'il faut à tout
prix nous envoyer nos soldats inutiles en
France.
Sur la question du bolchevisme, M. Pade-
rewski me dit.
Notre meilleure arme est le paysan,
qui est Bien éloigné des doctrines bolche-
viques. Comme vous l'avez vit par les élec-
tions, il est conservateur et veut défendre
sa terre. blais je sais bien que nous sommes
menacés d'une .attaque des armées des so-
viets et qu'il faut nous défendre. Ici encore
notre sort est -entre vos mains, car, sertls
vous pouvez nous donner les vêtements, les
munitions, Les pour
per notre armée. En outre, nous accueille-
rons avec la plus vive satisfaction le gérié-
ral Henrys, qui sera attaché. comme con-
seiller militaire, au chef de l'Etat. Nos hom-
ntes sont courageu;r, mais nous n'avons pas
assez d'officiers et de éadres. Le général
Hcnrys aura un travail immense pour nous
aider à constituer l'armée nationale.
Le bolchevisme n'est pas seulement re-
doutable à l'extérieur. H jait.ici une
propagande dangereuse par Ses émissaires
secrets, par tous les juifs que leurs frères
de .Moscou et de Petrograd nous envoient.
Deux agents bolchevistes sont arrivés ici
ac.ee .six miMions. Heurememcnt, jusqu'à
présent, tout effort d'agiter le peuple a
échoué. Ils ont essayé d'organiser la grève
ils n'ont li aiu:un succès. Les
femmes ont battu quelques meneurs et la
vin ouvrière 1/'a pas été arrêtée une minute.
Mais Une /âut pas méconnaître les dangers
de In sitaatiou: car avec nos usines ruinées
par les Allemands, nous avons sept cent
mille ouvricrs qui clvôtncnt. Ici encore, il
rious faut des matières premières que l'En-
tente, seule, peut nous donner, et l'outillage
pour la mise en marche des usines.
Les alliés aideront la Pologne remplir
sa tnchc éternelle. Elle a défendu, au cours
du moyen âge, la civilisation occidentale
contre les invasions des barbares. De nou-
veau, aujourd'hui, la civilisation est ntena-
cée par une invasion nouvelle et plus re-
doutable venant ettcore de l'Est. La Pologne
ne faillira pas sa tâche si les alliés lui en
dannent les moyen. Claude ANET.
UN NOUVEL ARRÊT
DES NÉGOCIATIONS DE POSEN
Posen, 19 mars.
'Alors que l'accord .paraissait établi entre
la délégation allemand* et les missions
alliées est qu'on espérait que la rectification
serait donnée aujourd'hui par Berlin, lès
négociations ont été à nouveau interrom-
pues dans la soirée,
Le gouvernement allemand, :mis en de-
nteure d'avoir, avant minuit, à donner une
réponse définitive, essaie, au dernier mo-
ment, d'un nouvel attermoiement qui suc-
cède aux retards apportées déjà, sous divers
prétextes, aux négociations engagées à Pa
sen depuis quinze jours.
Il semble, d'ailleurs, que le haut comman-
dement allemand soit en conflit ouvert avec
le cabinet de Berlin et ne veuille pas s'enga-
ger en.mènie- temps que ce dernier, à res-
pecter l'armistice; ce serait la' vraie. raison j
mand. L,a commission aHiét'. prendra, dès
demain, une décision en conséquence. j
(Hdvas.)
M. J.-H. THOMAS
est rentré Londres
tniOHB par la voie des airs
Après son entrevue, à Paris, avec M. Lloyd
George, il paraissait moins soucieux.
(DB WOTHE COHB£SPOMDJU»T PARTICULIER)
Londres, 19 mars.
Parti de'Paris en avion ce matin à 9 heu-
res, M. Thomas, secrétaire de l'Union des
cheminots, est arrivé à Hendon à midi.
Bien que le voyage, effectué dans un ap-
pareil à deux places, eût été rendu assez
pénible par le mauvais temps qui règne de
ce côté-ci du détroit, le leader travailliste
avait, en atterrissant, le visage sensible-
ment moins soucieux qu'hier.
Interrogé sur son entrevue avec le pre-
mier ministre, qui s'est prolongée hier soir
jusqu'à dix heures et demie, il s'est borné
à déclarer que M. Lloyd George, qu'on
tient d'heure en heure au courant de la st-
tuation par téléphone, était particulièrement
anxieux de voir un accord intervenir, afin
de n'avoir pas à quitter Paris, où sa pré-
sence est si nécessaire.
Mais M. Thomas s'est refusé à faire con-
naître tant son sentiment sur les possibilités
d'une'entente que. les kases nouvelles sur
lesquelles elle pourrait s'établir, avant d'a-
voir vu ses collègues du comité exécutif des
cheminots* Quelques instants après, une
auto l'emmenait rapidement à Unity-House,
où siège ce comité.'et dès deux heures il,lni
exposait Ins.. résultats de son long et franc
%ntetien avec le Premier, les r.«sone 'é*rii-
nemment importantes et patriotiques pour
lesquelles celm-ci désire éviter un conflit et
enfin la limite des concessions que le gou-
vernement, qui a le contrôle des chemins de
fer, est dispose à autoriser de la part de
l'exécutif patronal.
L'impression générale recueillie dans le
courant de l'après-midi semblait un peu
plus favorable, mais il ne sera possible
d'avoir des indications précises que demain.
Les courses de chevaux
reprendront le 5 mai
Le gouvernement vient de faire savoir
qu'il autoriserait la reprise des courses
dans la région parisienne à partir du lundi
mai prochain.
Cette nouvelle surprendra agréablement
le monde des éleveurs, propriétaires et en-
traîneurs, qui était plutôt pessimiste, ces
temps derniers.
Nou sommes à même d'annoncer que,
contrairement à certaines rumeurs, nous
aurons,'dès la reprise des courses, une réu-
nion hippique chaque jour, tout comme
avant la guerre.
Egalement, nous pouvons dire que les
sociétés de courses garderont, en principe,
les jours qui feur étaient réservés en
II est donc probable que la reprise se
fera le 5 mai sur l'hippodrome de Saint-
Cloud, à présent affermé par la Société spor-
tive d'Encouragement.
La Société de Sport de Franoe ne devant
pas effectuer sa réouverture cette année,
nous n'irons pas, le mercredi 7 mai, au
Tremblay. Cest, sans doute, la Société des
steeples qui en bénéficiera.
Enfin, le jeudi 8 mai, Longchamp rouvri-
ra ses portes. Espérons qu'à cexte date, les
baraques du Mutuel seront Téédiftées. La
piste est en état dès à présent. Les travaux
sont activement poussés, et il. en est de
même à Auteuil.
Reste Vincennes. La Société du demi-sang,
qui compte donner quarante à cinquante
réunions de trotting d'ici à la fin de l'année,
n'espère pas voir son hippodrome en état
avant la seconde quinzaine de mai. Lé cime-
tière des auto« se vide lentement. Quant à
la piste d'obstacles de ce même hippodrome,
morcelée par des lignes de chemin de fer.
elle ne saurait être remise en état avant
l'année prochaine. Nous attendrons donc
cette époque pour applaudir les .exploits de
nos galopeurs de demi-sang.
Telle quelle, la saison hippique sera bonne.
M. Jonnart et l'Alsace-Lorraine
Nf. ,Jonnart n'a pas fait connaître, hier,
ainsi que nous l'avions fait prévoir, sa ré-
ponse à t'offre qui lui a été faite par le pré-
sident du Conseil, de prendre en main la
haute direction .des affaires d'Alsace-Lor-
raine. 'Les choses à cet égard sont restées
en l'état. Mais ,il est vraisemblable que sa
décision sera prise- et connue aujourd'hui,
ou demain au. plus tard, et toutes les pré-
sompîions sotit encore pour l'acceptation.
Des I?.ts cuisinés seront mis en vente
dans,ies boucheries municipales
moyennant 0 fr. 80 centimes
L'usine municipale de nie Saint-Germain
à Issy-les-Moulineaux a achevé hier la fa-
brication de milliers de plats cuisinés qui
vont étrp mis en vente dès aujourd'hui dans
les boucheries municipales.
Nos plats odisinés, nous a expliqué M.
CIl'Hôtel de Ville, seironl vendus 0 fr. 80 et oom-
portent toute une série de mets variés: boeuf
ei-louffade, banif aux haricals, bœuf fermière,
choucroute garnie. Ite com.jwerraent 80 Kririi-
iws de viande et. graiwirtes de lé£atn?-s.
Prochaine m en nous mettrons également en
vrnte des portions-de tripes à la. mode de Caen.
LE CENERAl ALIENBY
•mmandant du mrps expéditionnaire de M«*op«-
tamis, qui est arrivé hier matin i Paris
L'ITALIE VEUT FIÛME
déclare au Petit Parisien
M. Luigi Luzzatti
(SE NOTRE ENVOY» SPÉCIAL)
Rome, 19 mars.
Sous le ciel capricieux d'un printemps
fantasque et tendre, Rome, anxieuse et
presque crispée, attend la parole de Paris.
Il y a das rayons de «ftleif et des nuages,
des clartés et des ombras sur la Ville éter-
nelle, étornellBm&nt belle, éternellement
chaude et sensible.
C'est, dit-on, dans les jours qui vont sui-
vre que l'Italie va voir se préciser son des-
tin. Ses revendications territoriales, résu-
mées dans un mémorandun précis et direct,
viennent d'être portées devant la Confé-
rence de la paix. Ses ministres, très ardents,
très brutes par les feux du patriotisme' le
plus pur, se sont groupés à Paris pour faire
entendre les arguments décisifs. C'est l'ins-
tant de la grande attente et de l'a grande
espérance
La ville, toute la ville, est grave et recueil-
lie on ne s'amuse point, on attend. Ce sont
les jours de la nation et non ceux des amts
frivoles. Il y a peu de monde dans les théâ-
tres, aux courses; sur le charmant hippo-
drome du Parioli, il n'y a pour aiosi dire
personne, et il y a moins de monde que
pendant la guerre. On ne rit pas, on attend
La Romaine, pâle et belle médaille vivante,
ne dit point de fadeurs à l'heure du thé elle
dit et répète « Fiume Fiume » L'hom-
me du peuple, l'aristocrate, le soldat, l'ofH-
cier disent ot répètent « Fiume Fiumt 1
J'ai erré cet après-midi au milieu de l'his-
toire du monde, parmi les marbres écroulés
et les souvenirs vivants du Forum. Sous
l'arc de Septime Sévère, un vieillard, sou-
dain, surgit, éleva le bras, prononça d'ar-
dentes paroles d% patriotisme et d espoir
il cria, lu: aussi « Fiume I Fiume et
la fouLe se serra autour de hii, sage, médi-
tative et presque pieuse et la foule mur-
mura le nom qui, en ces jours, fait trembler
toutes les lèvres. Il y avait dts siècles de
grandeur, de force et de volonté dans cette
minute du Forum
Hier soir, sur le corso Umberto, j'ai ren-
contré l'âme du socialisme italien et du
féminisme: Mme Rygier, la Louise Michel
des meetings romains elle venait, elle
aussi, de défendre les revendications ita-
liennes.
Tout à l'heure, j'ai pénétré dans une
petit chambre nue et j'ai entendu toute
l'Italie couché, luttant contre une mau-
vaise flèvre, le patriarche de l'unité ita-
lienne, Luigi Luzzatti, l'ancien président du
Conseil. le fondateur du comité France-Ita-
lie, l'apôtre de toujours d'une alliance
franco-italienne, m'a dit la volonté de son
pays. Dans le lit, il avait l'air d'un mar-
bre, avec ses grands sourcils broussailleux
et blancs, sa forte moustache- et %sa forte
barbe, plus blanche encore; son visage était
d'une sérénité émouvante, mais ses yeux,
parfois, se troublaient un,peu.
Question posée
L'heure est venue, me dit-il, où -nous
allons savoir si nous sommes victorieux, et
si nous devons retrouver nos frères. La
question de Fiume est posée, qui pour nous
ne se pose pas, puisque nous savons bien
que Fiume est notre âme, que le coeur et
le sang de Ta ville sont italiensl
Je dis qu'il n'eat pas ailleurs d'Italiens
d'une italianité plus pure qu'à Fiume, si ce
n'est peut-être à Spaiato, où tous nos frè-
res de Dalmatie nous appelleat» tendant
vers nous des bras frémissants.
Certes, nous convenons bien que la popu-
lation de la côte dalmate n'est pas unique-
ment italienne, mais ce sont les Italiens qui
forment le fond de la population, qui en
constituent les assisses. Alors? Nous n'avons
que des intentions amicales vis-à-vis des
Yougo-Slaves, nous avons besoin d'eux,
nous comptons sur eux, comme tous tes
alliés doivent compter sur eux Ils doivent
jouer, en effet, un' rôle important dans la
paix qui renaît et former un élément de
résistance contre l'Allemagne.
Mais la question de Fiume n'est pas une
question yougo-elave.
Fiume est une ville italienne! Qui, du
reste, ne comprendrait pas qu'il est néces-
saire que les deux ports de Trieste et de
Fiume appartiennent à une seule et même
nation; ainsi, seulement, le rôle de chacun
de ces deux ports voisins peut être réglé
au mieux des intérêts communs; sinon,
fatalement, une concurrence mortelle s'en-
gagerait entre les deux ports, qui se ruine-
raient tous deux dans cette lutte fatale.
Dois-je maintenant vous parler de nos
revendications dans le Trentin? N'est-il
point juste et nécessaire que nous prenions
toutes nos garanties contre l'ennemi, comme
-la Franue doit le faire elle-môme sur le
Rhin. En effet, et je l'ai dit déjà, Méphisto-
phélès est terrassé par notre victoire, mais
il n'est pas mort! Il faut le craindre encore
et il faudra le craindre longtemps! Je ne
vous cache pas ma pensée: j'ai (peur de l'Al-
lemagne. J'en ai peur pour mon pays,
comme pour la France!
Hommage à la France
L'éminent ministre, sur ce mot, s'est ar-
rêté quelques instants et puis, il m'a parlé
de la France.
Je ne crois pas, m'a-t-il dit, qu'on
puiser ignorer chez vous que je suis l'ami
le plus tendre, l'admirateur le Plus pas-
sionné de la grande, de la sublime France,
qui s'est élevée, durant cette guerre, par
son héroïsme et ses souffrances, au-dessus
de l'humanité. J'ai toujours été l'apôtre
d'une alliance étroite et absolue entre la
France et l'Italie et laissez-njoi. vous rap-
peler que, dès j'avais négocié un ac-
cord commercial avec la France. Cet accord
fut repoussé en France, par la Chambre, à
sept voix. Gambetta m'écrivit alors son cha-
grin. Je lui répondis que, dans mes rap-
ports avec la France, je ne connaissais
point l'art de désespérer. Je crois que j'ai
bien fait de ne jamais désespérer!
Aujourd'hui, j'ai le cœur gonflé de'la plus
belle, la plus sûre espérance. Il le faitt pour
la grandeur des deux peuples et pour,la eé-
curité de l'humanité. Il faut que la France et
l'Italie ^'unissent étroitement, intimement.
Rien ne nous sépare que ces petits dissen-
timents qui existent parfois entre frères.
Rappelez-vous ces deux vers d'Hugo:
Nous chercherons quel est le nom* de I'ospôrance
Nous dirons Italie, et tu répondras I'rance.
A cette heure, notre victoire contre les
barbares doit être une fête de famille des
deux sœurs latines. Soutenons-nous, eon-
naissons-nous, aimons-nous! Et, élevant la j
bras droit, grave, émouvant, nob'e et grand,'
Luigi Luzzatti me répète « Fiume Fiu-
me Fiume Fiume » Puis, doucement,"
il murmuré « Ah ce sont nos jour: do
passion Maurice PRAX.
BERNARD
se déplaisait à Nanterre
et il a chargé de domicile
Bernard a quitté, hier, l'asile départe-
m lais de Justice, sous la garde des inspec-
teurs de la sûreté. M. Gilbert, juge d'ins-
tructson, désirait s'entretenir avec lui. Bei-
nard est resté une partie de l'après-midi
dans les locaux de la police judiciaire. Il
a déclaré qu'il regrettait d'avoir accepté
d'être hospitalisé à Nanterre, qu'il s'y dé-
plaisait énormément, en raison de l'exis-
tence monotone qu'on y mène il s'est plaint
de la nourriture comme de la disciplinc et
a insisté pour qu'on ne s'opposât pas à son
départ de l'asile départemental. Le juge et
M. Mouton, directeur de la police judiciaire,
ont décidé de l'autoriser à résider où bon
)ui semblera, pourvu qu'il se tint à leur dis-
position.
On lui a soumis une liste d'hôtels afin
qu'il choisit son nouveau domicile et Ber-
hard a décidé d'habiter 4, rue de l'Ancienne-
Comédie.* Avant de quitter le Palais, Ber-
nard a encore prié instamment la direction
de la police judiciaire, ainsi que le juge
d'instruction, de tenir cachée sa nouvelle
adresse afin d'éviter toute rencontre avec
les indiscrets.
Les inspecteurs Halvert et Meunier se
sont rendus à l'hôtel de Dieppe, 4, rue da
l'Ancienne-Comédie, où ils ont retenu, nu
prix de 3 fr. 50 par jour, la chambre 23. si-
tuée au quatrième étage. Bernard n'a pans
été inscrit sur le* de l'ùdtel.
Vers cinq heures, escorté de deux inspec-
teurs, il a quitté les locaux de la police ju-
diciaire pour monter dans une sutomobile
qui l'attendait, quai des Orfèvres. Il était
vêtu d'un long pardessus jaune et coiffé
d'une casquette noire,
Sur le trottoir, l'irascible Bernard appli-
qua un formidable coup de poing sur l'ap-
pareil qu'un photographe indiscret braquait
dans sa direction.
Devant l'hôtel de Dieppe, Bernard descen-
dit de voiture et entra tranquillement duns
la maison avec ses compagnons. Tous trois
remontèrent ensuite dans l'auto, qui fila
cette fois à une vive allure dans la direction
de l'Odéon.
Bernard est libre. et c'est si vrai que,
dans la soirée, après avoir pris son dîner
dans in restaurant, l'ancien infirmier d'Al-
mereyda à Fresnes est allé se distraire
dans un cinéma de la rive gauche.
Il est libre. Oui, mais deux inspecteurs
de la sûreté l'accompagnaient et, à ses côtes,
ont partagé le plaisir qu'il éprouvait au
défilé des .images sur l'écran.
Et puis, au lieu de rentrer à l'hôtel de
Dieppe, Bernard est allé ceucher ailleurs.
C'est son droit. Bernard • n'est-il pas libre ?
QUI L'AVAIT PLACÉ
AUPRÈS D'ÂLMEREYDA ?
M. Isaac affirme n'avoir été pour rien
dans cette désignation
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Isaac,
fils de l'ancien sénateur de la Guadeioupe,
rédacteur au ministère de l'Intérieur, déta-
ché aux services pénitentiaires au ministère
de la Justice, mis en cause par M. Léoa
Daudet, qui l'a désigné comme responsable
d'avoir, avec M. Lagrosillière, député de la
Guadeloupe, placé Bernard comme infirmier
auprès d'Almereyda, est venu s'en expli-
quer, hier, devant M. Gilbert.
M. Isaac a d'abord protesté avec véhé-
mence contre l'affirmation du directeur de
l'action française basée, dit-il, sur des ren-
seignements erronés.
"Jamais, déclare M. Isaac, je n'ai vu M.
Leymarie, dont les bureaux, situés dans
me partie éloignée des bâtiments du minis-
tère, n'avaient aucun contact avec ceux de
l'administration pénitentiaire. Secrétaire in-
térimaire de M. Becq, directeur de cette
administration, près de qui je remplaçais
son secrétaire mobilisé, j'aurais pu avoir
accès dans la prison de Fresnes je n'y suis
jamais allé.
Je ne connais pas davantage M. Pan-
crazzi, alors directeur de la prison, et ce
n?est que par le rapport de ce fonctionnaire
que j'ai appris, le li aoùt 1917, la mort
tTAlnàfireyda.
On dit que c'est d'accord avec NI. La-
grosilliôre, député de la Guadeloupe, que
j'aurais fait donner à Almereyda, comme
infirmier, le détenu Bernard. Or, Bernard
avait été désigné pour ces fonctions six
mois environ avant l'entrée d'Almereyda
à Fresnes.
.NI. Lagrosillière, dont. je ne suis le
secrétaire que depuis cinq mois, était, en
effet, en relations avec Almereyda qui, pour
sa campagne électorale, lui avait prêté le
concours du Bonnet Ronge. Mais. à l'époque
de la mort d'Atmereyda, le député de la
Guadebupe voguait vers la colonie, où
l'appelaient ses intérêts. Nous ne sommes
donc rien, ni l'un ni l'autre, dans la
désignation de Bernard. »
Telles sont les explications- fournies par
M. Isaac.
Il convient de dire que NI. Léon Daudet, en
faisantpart au juge des renseignements aux-
quels il accordait crédit, en raison de leur
source, avait émis ia réserve, déjà exprimée
dans son journal, qu'il appartenait à la jus-
tice de les vérifier.
M. Gilbert devait entendre Bernard qui,
ne se plaisant pas à Nanterre au milieu
des hospitu lises, est revenu, hier, à la police
judiciaire, en vue de chercher un nouvel
asile. Mais il dait trop tard, et le juge a dû
remettre cette audition.
En attendant, le magistrat se préoccupe
de faire rechercher pâ.r la police l'adresse
«ctuellc de tous les témoins de la première
heure. La tâche n'est pas facile, car, à part
le docteur Béèourt, demeuré en fonctions, et
l'amcien de la prison. M. Pan-
rrazzi, aujourd'hui retraité tons les au-
tres témoins sont disséminés et lenr convo-
cation rencontrera quelques difficultés.
M. Gilbert va, d'autre pari, désigner de
nouveaux experts qui auront mission île
revoir les rapports dressés alors, tant par
le personnel niédictil de la prison de Fresnee,
que par les trois médecins légistes docteurs
Vibert. Dorvieux et Sorqu^L afin d'examiner
les déductions et les conclusions de ces rap-
ports, d'en faire re-ssnriir les oppositions et
de formuler eux-mi'mes !eur avis sur la
valeur des constatations.
UN NOUVEAU TÉMOIGNAGE
On parte, au Palais, d'un nouveau témoi-
gnage qur M. Gilbert, poursuivant son in.
formation relative la mort de MiguoI
't Il est directeur de Nanterre.
̃UUIT1UI ê ADMIUISTRÂTIOH
<&(*.«. me d'Eagktaa, rarta
TWéfltaoe- Int. 02.73 Oa.TS- W.00
Mm» U*jr»pBiq««:Petft«l««-rtrt«
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M. M (w itaUua. Pari». TA. «nt. 1 J-N
/jomramrrs » ma* t sut» i«
UiM itS.-et-O. 8.» 15.50 30..
rrue« Colon. St.. 10.50 32..
ttnafir 10.» 1B.
JEUDI
MARS
Slin: Ut. 6 la. 57; Moofe. h. 1
LUI«: der. on. la BOUT. le
Temps probable pluvieux
Ï30» JOÏTB TSE L'ARXISTIc's
Pour rompre l'étreinte autourdelaPolope;
Le Conseil interallié enjoint
aax armées devant Lemberg
de cesser sur-le-champ
les hostilités
11 étudie le tracé de la nouvelle
frontière germano-polonaise
Voici le communiqué qui a été publié
hier soir à 1 issue du Conseil suprême
Le Conseil suprême des alliées s'est réuni
cet après-midi, de 3 heures 7 heure.
Des Lues ont été échangées sur la situa-
tion militaire en Gaticie. Le Conseil s'est
mis d'accord sur une injonction à adresser
aux arntées qui sont en présence devant
Lentberg, les belligérants étant invités à
cesser itttmédiatement les hostilités, sous
certaines conditions.
Le Conseil s'est ensuite occupé des fron-
tiéres occidentales de la Pologne, et a en-
tendu le rapport de la commission des af-
{aires polonaises, présenté par M. Jules
Cambon, son président.
La prochaine réunion aura lieu vendredi
3 lteures
L'INVITATION PRESSANTE
AUX GENERAUX EN PRESENCE
Le Conseil suprême des alliés a adressé
le radiotélégramme suivant au général
RozwadowskJ, commandant la place de
Lemberg
Au cours de sa séartce du 19 mars, le
Conseil suprême de la Conférence de la
paix a décide d'inuiter les deux parties en
présence à Lemberg, à conclure une tréte
dès réception du présent télégramme.
En conséquence, Ies chefs des gouverne-
ments alliés et associés s'adressent au gé-
néral Ro:wadowski pour lui faire part de
l'invitation da Conseil suprême de la Conlé-
rence de la paix à arrêter immédiatement,
rn ce qui te concerne. les hostilités devant
la ville et dans la région de Lemberg, invi-
tatton qui est simultanément adressée au
général Pauienko, commandant tes forces
ukrainiennes devant Lemberg.
Pendant la durée de la trêve, les troupes
des deux parties resteront sur leurs posi-
tious, les communications par voie ferrée
entre Lemberg et Prismysl devant toutefois
rester libres dans la mesure strictement, né-
cessaire au ravitaillement- journalier de la
Le Conseil supréme ajoute qu'il est dispo-
s<* m entendre l'exposé des revendications
territoriales de L'une et 1 autre partie en
cause et s'cntremettre à Paris auprès des
dëléqations polonaises et ukrainiennes ou
par l'intermédiaire de telle représentation
qualifiée que les parties jugeroat devoir
choisir, en vue de transformer- la suspen-
sion d'arrnes en armistice.
L'audition des représcrttants polonais et
ukrainiens concernant leurs revendications
concurrentes est d'ailleurs subordonnée a
la condition formelle d'une suspension im-
)nêdiate des hostitités.
Signé Woodrow Wilson, LLOYD
GEORGE. Clemenceau, V.-L Orla-ndo.
Un radiotélégramme identique a été adres-
sé au général Pawlenko, commandant les
forces ukrainiennes dévant Lemberg.
La séance d'hier, qui a été longue, a donc
été affectée tout entière à l'examen de la
question polonaise.
On sait que cette question est grave, sous
quelque aspect qu'on l'envisage. La Polo-
gne doit s'approprier une grande place et
tenir une fonction importante dans 1 Europe
nonvelle.
Par elle, une nationalité qui a été
étouffée, plus d'un siècle durant, par la
triple oppression prussienne, russe et au-
Inchienne se reconstituera définitivement.
Un peuple qui méritait un meilleur sort, qui
fut 'h l'avant-garde de l'a civilisation et dont
l'affranchissement préoccupa toujours les
esprits libres dans le monde entier, va re-
prendre son rôle. Mais cette résurrection
suscite des problèmes territoriaux essen-
tiels, parce que ra Pologne n'a pas de hmi-
tes naturelles, et que, dans la grande plaine:
de l'Europe orientale, les éléments etlini-
ques ont pu se pénétrer les uns les autres
\insi s'expliquent les lutte qui se déploient
aujourd'hui entre Polonais et Tchèques,
Polonais et Lithuaniens, Polonais et Ukrai-
niens. On s'accorde communément à donner
i>5 millions d'âmes la nouvelle JPolognc et
les pan-polonais en réclament 55.
Une première fois, la Conférence avait
dll intervenir, à propos du duché de Tes-
chen. entre les gouvernements de Prague
et de Varsovie. Elle aura plus tard à im-
poser son arbitrage aux Polonais et aux
Lithuaniens. Ce qui la préoccupe le plus
pour l'instant, c'est d'arrêter le conflit san-
glant qui se développe autour de Lvov, que
les Allemands appellent Lemberg, l'an-
cienne capitale de la Galicie.
il y a deux mois, pour coupér court à
cette "guerre, Lemberg passant de main en
main, le Conseil supérieur avait chargé une
mission interalliée, conduite par !e gênerai
tice échoua et les lkraininns bombardèrent
le trctin qui amenait les délégués. Actuelle-
ment Lemberg est menacée de destruction
par lc canon et sa population est à la veille
d'être affamée. Il faut espérer que la som-
mation adressée par 1rs chefs de gouverne-
ments de l'Entente aux belligérants sera en-
tendue le professeur américain Lord a fait
devant le conseil un tableau très sombre
de la situation,.
Le conseil supérieur a encore discute le
trace préparé par la commission des affaires
polonaises pour la frontière occidentale de la
nouvelles république. On sait que ce tracé est
surtout contesté à ses deux extrémités nu
nord, à Dnntzig au sud. en Silésie autri-
chienne. Toutes les opinions se sont expri-
mées ilier. mais on espère aboutir rapide-
ment à une solution.
Les délibérations qui ont eu lieu. à Posen,
entre la commission interalliée et les Alle-
mands, et qui subissent des vicissitudes de
toute espèce, ne touchent pas à la délimi-
tation territoriale, mais il la cessation des
hostilités entre Allemands et Polonais et au
passage, par Dantzig. des divisions du gé-
lierai Haller, qui doivent être. ramenées de
Franc,
UN ENTRETIEN
AVEC M. PADEREWSKI
Le président du Conseil de Pologne adjure les alliés venir
en aide à son pays. Et le problème le plns nrgent est de
ramener de France, via Dantzig, l'armée du général Haller
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Varsovie, .mars.
J'ai vu M. Paderewski pour la première
fois à New-York, il y a une vingtaine d'an-
nées. Il était seul, assis devant un :piano,
sur la scène vide du Carnegie Hall et, dans
la salle immense, cinq mille personnes,
silencieuses, tendues, fes yeux braqués sur
l'homme seul sur la scène à la distance
où j'étais il apparaissait tout petit assis-
taient à la lutte de l'homme avec l'Instru-
ment sonore. Je me passionnai aussi à ce
combat dont l'homme, après deux heures
d'efforts, sortit vainqueur, Alors, quels ap-
plaudissements Quel enthousiasme! Quelle
ruée d'admirateurs et d'admiratrices vers
l'estrade M. Paderewski disparut, comme
esiJamoté, par une porte dissimulée. En
sortant, je réfléchis au pouvoir mystérieux
que cet homme exerçait sur les foules.
Plus tard, j'appris combien M. Pade-
réwski continuait à se passionner pour
la cause polonais, qui, alors, semblait sans
espoir, avec quelle générosité il soutenait
tes œuvres polonaises, avec quelle ardeur il
donnait sans compter pour la propagande
des idées qui lui étaient chères. La guerre
éclata. De grandes espérances naquirent.
De loin, de très lojn je sus que M. Pade-
rewski incarnait la cause polonaise aux
Etats-Unis, qu'il levait des légions, et
qu'avec ce don qui est en lui de convaincre
et de gagner,ses interlocuteurs, il amenait
au secours de la Pologne le gouvernement
et l'opinion publique américains.
Une tâche écrasante
Et maintenant je le trouve, à Varsovie,
président du conseil des ministres de la
Pologne ressuscitée. Ce n'est pas une siné-
cure que de diriger les affaires dans un
pays qui, pendant cent vingt ans, a cessé
de vivre comme Etat et a subi le poids de
la conquète étrangère. Tout: est à créer. Il
n'y a ni administration d'Etàt organisée, ni
employées ayant une méèlfode de travail. Il
faut faire marcher la machine tout de
même la vie d'un pays ne peut s'arrêter
pour des causes politiques. Il faut organiser
les cadres et trouver les hommes. Et puis,
il y a le Parlement, la Diète, et tout de- suite
les questions politique, les rivalités de
partis, les débats publics qu'il faut diriger.
Et voici les affaires extérieures qui ne vous
laissent pas respirer. Partout des ennemi,
à l'Est, à l'Ouest, au Nord et au Sud les
armées des soviets en Lithuanie. et celles,
pas meilleures, de Petlura. en Galicie, et
autour de Lwow les Tchèques au Sud
(comment oublier la vilaine affaire de Tes-
chen ?) puis les Allemands, sur la fron-
tière de l'Ouesl, et les pillages dcs soi-
disant « gardes-frontières 1 Ah la place
de président du conseil des ministres de
Polognf n'est pas une place de tout repos,
à cette heure Et je ne pouvais m'empêcher
de ressentir un certain étonnement à l'idée
que M. Paderewski n'avait pas reculé de-
vant une telle charge. Les hommes qui vont
aux fonctions publiques y sont attitrés, le
plus souvent, par le désir de la gloire ou
par celui de l'argent, ou par tous Ils deux
ensemble. Mais M. Paderewski se trouvait
avoir, de par sa profession, les moyens de
satisfaire, jusqu'aux limites de l'impossible,'
le désir de la gloire et celui de l'argent. Quel
homme est plus connu que lui au monde ?
Autour de qui brûle plus d'encens ? Il a la
fortune au bout des doigts. Non, ce n'est
pas le désir de la gloire qui a poussé M. Pa-
derewski dans la tempêté qui secoue la
Pologne.
C'est, plus simplement), le désir d'être
utile et de servir. C'est1 le patriotisme.
Là aussi le charme opère
Le don mystérieux, mais certain, qu'a
M. Paderewski de gagner les hommes, il l'a
mis au service de la Pologne dans les heu-
res difficiles qu'elle traverse. Déjà, les lut-
tes politiqués prenaient trop d'aigreur;
déjà. a l'heure même de sa naissance, il y
avait un fâcheux antagonisme entre'le gou-
vernement de Varsovie et le comité polonais
de Paris. M. Paderewskî s'est jeté dans la
mélée, criant: a Paix, paix! et, à la voix
de ce nouvel Orphée, les passions Se sont
et les adversaires 'se sont réconci-
liés. Il a rétabii l'harmonie, l'harmonie né-
cessaire. Et sa force de conviction est si
grande, son désintéressement si évident, la
flamme de son patriotisme si claire, qu'il a
réussi dans une besogne qui paraissait im-
possible. Il s'est trouvé, et cela n'est pres-
que, ipas étonnant pour qui connaît M. Pade-
rewski. que ce grand artiste s'est révélé
grand orateur, qu'il séduit les assemblées
par la musique de sa parole comme naguère
par le jeu de ses doigts agiles. Il a simple-
ment changé de moyen d expression, mais
c'est toujours son âme ardente qu'il com-
munique aux hommes réunis pour l'écou-
ter. Il faut noter tout de suite et comme
point acquis, par l'action personnelle de
NI. Paderewski, une amélioration incontes-
table de la situation politique. Comité de
Paria et gouvernement PHsudski s'enten-
dent. Le trait d'union est M. Paderewski.
Ses rapport.? personnels avec les chefs de
partis à la Diète sont excellentes et l'atmos-
phère dans laquelle se déroutent les débats
n'est plus orageuse. Chacun reconnait le
dévouement et le travail ince-sant que le
président du Conseil apporte aux affaires
et quelles que puissent être les dicergen-
ces politiques, chacun rend hommage au
râle nécessaire qu'il joue dans les premières
heures de vie de l'li.f.at polonais.
Déclarations nettes
J'ai causé plusieurs fois avec Ni. Pade-
rewski. Je lui ai demandé ce qu'il voulait
dire à travers moi au publie français et
quelle (Hart, entre toutes les questions qui
confrontent la Pologne, celle dont la solu-
tion paraissait la plus urgente.
M. Paderewski m'a répondu avec une
force extrème
L'arrivée de l'armée üaller est une
nécessité absolue. Je ne sais pourquoi tant
de retards se produisent. Dans les clauses
tle l'armistice de novembre, déjà, la ques-
PADEREWSKY
tion de Dantzig été réglée. Et pourtant,
les alliés n'usent pas de leur droit qu'ils
semblent laisser remettre en question. Nous
v&ici au mois de mars, et les légions polo-
naises ne sont pas arrivées. Les questibm
de fret, aujourd'hui, doivent être plus faci-
les. qu'il y a cinq mois. Les alliés ne savent-
ils pas que la Pologne est entourée d'en-
nemis ? Ils ont pu arrêter les Tchèques à
Teschen, niais ils ont échoué à Lwtiw, où
Petlura o refusé l'arntistice et assiégé la
ville. Nous sommes sans armes, sans muni-
tions, sans vêtements, sans armée. A Lzoo2u,
nous n'avons presque pas de troupes. C'est
la population, ce.sont les fenames aussi, et
les erafants qui défendent la ville. Si elle
tombe, il y aura un massacre affreux, et
toute la Pologne sera en deuil. Avec l'armée
Haller, nous serions assurés de'nous dé-
fendre. Dites Paris, dites de toutes vos
forces qu'il n'y a pas un instant à perdre,,
que notts étouffons de douleur à voir le
sort qui vtenace £11.'01£, et qu'il faut à tout
prix nous envoyer nos soldats inutiles en
France.
Sur la question du bolchevisme, M. Pade-
rewski me dit.
Notre meilleure arme est le paysan,
qui est Bien éloigné des doctrines bolche-
viques. Comme vous l'avez vit par les élec-
tions, il est conservateur et veut défendre
sa terre. blais je sais bien que nous sommes
menacés d'une .attaque des armées des so-
viets et qu'il faut nous défendre. Ici encore
notre sort est -entre vos mains, car, sertls
vous pouvez nous donner les vêtements, les
munitions, Les pour
per notre armée. En outre, nous accueille-
rons avec la plus vive satisfaction le gérié-
ral Henrys, qui sera attaché. comme con-
seiller militaire, au chef de l'Etat. Nos hom-
ntes sont courageu;r, mais nous n'avons pas
assez d'officiers et de éadres. Le général
Hcnrys aura un travail immense pour nous
aider à constituer l'armée nationale.
Le bolchevisme n'est pas seulement re-
doutable à l'extérieur. H jait.ici une
propagande dangereuse par Ses émissaires
secrets, par tous les juifs que leurs frères
de .Moscou et de Petrograd nous envoient.
Deux agents bolchevistes sont arrivés ici
ac.ee .six miMions. Heurememcnt, jusqu'à
présent, tout effort d'agiter le peuple a
échoué. Ils ont essayé d'organiser la grève
ils n'ont li aiu:un succès. Les
femmes ont battu quelques meneurs et la
vin ouvrière 1/'a pas été arrêtée une minute.
Mais Une /âut pas méconnaître les dangers
de In sitaatiou: car avec nos usines ruinées
par les Allemands, nous avons sept cent
mille ouvricrs qui clvôtncnt. Ici encore, il
rious faut des matières premières que l'En-
tente, seule, peut nous donner, et l'outillage
pour la mise en marche des usines.
Les alliés aideront la Pologne remplir
sa tnchc éternelle. Elle a défendu, au cours
du moyen âge, la civilisation occidentale
contre les invasions des barbares. De nou-
veau, aujourd'hui, la civilisation est ntena-
cée par une invasion nouvelle et plus re-
doutable venant ettcore de l'Est. La Pologne
ne faillira pas sa tâche si les alliés lui en
dannent les moyen. Claude ANET.
UN NOUVEL ARRÊT
DES NÉGOCIATIONS DE POSEN
Posen, 19 mars.
'Alors que l'accord .paraissait établi entre
la délégation allemand* et les missions
alliées est qu'on espérait que la rectification
serait donnée aujourd'hui par Berlin, lès
négociations ont été à nouveau interrom-
pues dans la soirée,
Le gouvernement allemand, :mis en de-
nteure d'avoir, avant minuit, à donner une
réponse définitive, essaie, au dernier mo-
ment, d'un nouvel attermoiement qui suc-
cède aux retards apportées déjà, sous divers
prétextes, aux négociations engagées à Pa
sen depuis quinze jours.
Il semble, d'ailleurs, que le haut comman-
dement allemand soit en conflit ouvert avec
le cabinet de Berlin et ne veuille pas s'enga-
ger en.mènie- temps que ce dernier, à res-
pecter l'armistice; ce serait la' vraie. raison j
mand. L,a commission aHiét'. prendra, dès
demain, une décision en conséquence. j
(Hdvas.)
M. J.-H. THOMAS
est rentré Londres
tniOHB par la voie des airs
Après son entrevue, à Paris, avec M. Lloyd
George, il paraissait moins soucieux.
(DB WOTHE COHB£SPOMDJU»T PARTICULIER)
Londres, 19 mars.
Parti de'Paris en avion ce matin à 9 heu-
res, M. Thomas, secrétaire de l'Union des
cheminots, est arrivé à Hendon à midi.
Bien que le voyage, effectué dans un ap-
pareil à deux places, eût été rendu assez
pénible par le mauvais temps qui règne de
ce côté-ci du détroit, le leader travailliste
avait, en atterrissant, le visage sensible-
ment moins soucieux qu'hier.
Interrogé sur son entrevue avec le pre-
mier ministre, qui s'est prolongée hier soir
jusqu'à dix heures et demie, il s'est borné
à déclarer que M. Lloyd George, qu'on
tient d'heure en heure au courant de la st-
tuation par téléphone, était particulièrement
anxieux de voir un accord intervenir, afin
de n'avoir pas à quitter Paris, où sa pré-
sence est si nécessaire.
Mais M. Thomas s'est refusé à faire con-
naître tant son sentiment sur les possibilités
d'une'entente que. les kases nouvelles sur
lesquelles elle pourrait s'établir, avant d'a-
voir vu ses collègues du comité exécutif des
cheminots* Quelques instants après, une
auto l'emmenait rapidement à Unity-House,
où siège ce comité.'et dès deux heures il,lni
exposait Ins.. résultats de son long et franc
%ntetien avec le Premier, les r.«sone 'é*rii-
nemment importantes et patriotiques pour
lesquelles celm-ci désire éviter un conflit et
enfin la limite des concessions que le gou-
vernement, qui a le contrôle des chemins de
fer, est dispose à autoriser de la part de
l'exécutif patronal.
L'impression générale recueillie dans le
courant de l'après-midi semblait un peu
plus favorable, mais il ne sera possible
d'avoir des indications précises que demain.
Les courses de chevaux
reprendront le 5 mai
Le gouvernement vient de faire savoir
qu'il autoriserait la reprise des courses
dans la région parisienne à partir du lundi
mai prochain.
Cette nouvelle surprendra agréablement
le monde des éleveurs, propriétaires et en-
traîneurs, qui était plutôt pessimiste, ces
temps derniers.
Nou sommes à même d'annoncer que,
contrairement à certaines rumeurs, nous
aurons,'dès la reprise des courses, une réu-
nion hippique chaque jour, tout comme
avant la guerre.
Egalement, nous pouvons dire que les
sociétés de courses garderont, en principe,
les jours qui feur étaient réservés en
II est donc probable que la reprise se
fera le 5 mai sur l'hippodrome de Saint-
Cloud, à présent affermé par la Société spor-
tive d'Encouragement.
La Société de Sport de Franoe ne devant
pas effectuer sa réouverture cette année,
nous n'irons pas, le mercredi 7 mai, au
Tremblay. Cest, sans doute, la Société des
steeples qui en bénéficiera.
Enfin, le jeudi 8 mai, Longchamp rouvri-
ra ses portes. Espérons qu'à cexte date, les
baraques du Mutuel seront Téédiftées. La
piste est en état dès à présent. Les travaux
sont activement poussés, et il. en est de
même à Auteuil.
Reste Vincennes. La Société du demi-sang,
qui compte donner quarante à cinquante
réunions de trotting d'ici à la fin de l'année,
n'espère pas voir son hippodrome en état
avant la seconde quinzaine de mai. Lé cime-
tière des auto« se vide lentement. Quant à
la piste d'obstacles de ce même hippodrome,
morcelée par des lignes de chemin de fer.
elle ne saurait être remise en état avant
l'année prochaine. Nous attendrons donc
cette époque pour applaudir les .exploits de
nos galopeurs de demi-sang.
Telle quelle, la saison hippique sera bonne.
M. Jonnart et l'Alsace-Lorraine
Nf. ,Jonnart n'a pas fait connaître, hier,
ainsi que nous l'avions fait prévoir, sa ré-
ponse à t'offre qui lui a été faite par le pré-
sident du Conseil, de prendre en main la
haute direction .des affaires d'Alsace-Lor-
raine. 'Les choses à cet égard sont restées
en l'état. Mais ,il est vraisemblable que sa
décision sera prise- et connue aujourd'hui,
ou demain au. plus tard, et toutes les pré-
sompîions sotit encore pour l'acceptation.
Des I?.ts cuisinés seront mis en vente
dans,ies boucheries municipales
moyennant 0 fr. 80 centimes
L'usine municipale de nie Saint-Germain
à Issy-les-Moulineaux a achevé hier la fa-
brication de milliers de plats cuisinés qui
vont étrp mis en vente dès aujourd'hui dans
les boucheries municipales.
Nos plats odisinés, nous a expliqué M.
CI
portent toute une série de mets variés: boeuf
ei-louffade, banif aux haricals, bœuf fermière,
choucroute garnie. Ite com.jwerraent 80 Kririi-
iws de viande et. graiwirtes de lé£atn?-s.
Prochaine m en nous mettrons également en
vrnte des portions-de tripes à la. mode de Caen.
LE CENERAl ALIENBY
•mmandant du mrps expéditionnaire de M«*op«-
tamis, qui est arrivé hier matin i Paris
L'ITALIE VEUT FIÛME
déclare au Petit Parisien
M. Luigi Luzzatti
(SE NOTRE ENVOY» SPÉCIAL)
Rome, 19 mars.
Sous le ciel capricieux d'un printemps
fantasque et tendre, Rome, anxieuse et
presque crispée, attend la parole de Paris.
Il y a das rayons de «ftleif et des nuages,
des clartés et des ombras sur la Ville éter-
nelle, étornellBm&nt belle, éternellement
chaude et sensible.
C'est, dit-on, dans les jours qui vont sui-
vre que l'Italie va voir se préciser son des-
tin. Ses revendications territoriales, résu-
mées dans un mémorandun précis et direct,
viennent d'être portées devant la Confé-
rence de la paix. Ses ministres, très ardents,
très brutes par les feux du patriotisme' le
plus pur, se sont groupés à Paris pour faire
entendre les arguments décisifs. C'est l'ins-
tant de la grande attente et de l'a grande
espérance
La ville, toute la ville, est grave et recueil-
lie on ne s'amuse point, on attend. Ce sont
les jours de la nation et non ceux des amts
frivoles. Il y a peu de monde dans les théâ-
tres, aux courses; sur le charmant hippo-
drome du Parioli, il n'y a pour aiosi dire
personne, et il y a moins de monde que
pendant la guerre. On ne rit pas, on attend
La Romaine, pâle et belle médaille vivante,
ne dit point de fadeurs à l'heure du thé elle
dit et répète « Fiume Fiume » L'hom-
me du peuple, l'aristocrate, le soldat, l'ofH-
cier disent ot répètent « Fiume Fiumt 1
J'ai erré cet après-midi au milieu de l'his-
toire du monde, parmi les marbres écroulés
et les souvenirs vivants du Forum. Sous
l'arc de Septime Sévère, un vieillard, sou-
dain, surgit, éleva le bras, prononça d'ar-
dentes paroles d% patriotisme et d espoir
il cria, lu: aussi « Fiume I Fiume et
la fouLe se serra autour de hii, sage, médi-
tative et presque pieuse et la foule mur-
mura le nom qui, en ces jours, fait trembler
toutes les lèvres. Il y avait dts siècles de
grandeur, de force et de volonté dans cette
minute du Forum
Hier soir, sur le corso Umberto, j'ai ren-
contré l'âme du socialisme italien et du
féminisme: Mme Rygier, la Louise Michel
des meetings romains elle venait, elle
aussi, de défendre les revendications ita-
liennes.
Tout à l'heure, j'ai pénétré dans une
petit chambre nue et j'ai entendu toute
l'Italie couché, luttant contre une mau-
vaise flèvre, le patriarche de l'unité ita-
lienne, Luigi Luzzatti, l'ancien président du
Conseil. le fondateur du comité France-Ita-
lie, l'apôtre de toujours d'une alliance
franco-italienne, m'a dit la volonté de son
pays. Dans le lit, il avait l'air d'un mar-
bre, avec ses grands sourcils broussailleux
et blancs, sa forte moustache- et %sa forte
barbe, plus blanche encore; son visage était
d'une sérénité émouvante, mais ses yeux,
parfois, se troublaient un,peu.
Question posée
L'heure est venue, me dit-il, où -nous
allons savoir si nous sommes victorieux, et
si nous devons retrouver nos frères. La
question de Fiume est posée, qui pour nous
ne se pose pas, puisque nous savons bien
que Fiume est notre âme, que le coeur et
le sang de Ta ville sont italiensl
Je dis qu'il n'eat pas ailleurs d'Italiens
d'une italianité plus pure qu'à Fiume, si ce
n'est peut-être à Spaiato, où tous nos frè-
res de Dalmatie nous appelleat» tendant
vers nous des bras frémissants.
Certes, nous convenons bien que la popu-
lation de la côte dalmate n'est pas unique-
ment italienne, mais ce sont les Italiens qui
forment le fond de la population, qui en
constituent les assisses. Alors? Nous n'avons
que des intentions amicales vis-à-vis des
Yougo-Slaves, nous avons besoin d'eux,
nous comptons sur eux, comme tous tes
alliés doivent compter sur eux Ils doivent
jouer, en effet, un' rôle important dans la
paix qui renaît et former un élément de
résistance contre l'Allemagne.
Mais la question de Fiume n'est pas une
question yougo-elave.
Fiume est une ville italienne! Qui, du
reste, ne comprendrait pas qu'il est néces-
saire que les deux ports de Trieste et de
Fiume appartiennent à une seule et même
nation; ainsi, seulement, le rôle de chacun
de ces deux ports voisins peut être réglé
au mieux des intérêts communs; sinon,
fatalement, une concurrence mortelle s'en-
gagerait entre les deux ports, qui se ruine-
raient tous deux dans cette lutte fatale.
Dois-je maintenant vous parler de nos
revendications dans le Trentin? N'est-il
point juste et nécessaire que nous prenions
toutes nos garanties contre l'ennemi, comme
-la Franue doit le faire elle-môme sur le
Rhin. En effet, et je l'ai dit déjà, Méphisto-
phélès est terrassé par notre victoire, mais
il n'est pas mort! Il faut le craindre encore
et il faudra le craindre longtemps! Je ne
vous cache pas ma pensée: j'ai (peur de l'Al-
lemagne. J'en ai peur pour mon pays,
comme pour la France!
Hommage à la France
L'éminent ministre, sur ce mot, s'est ar-
rêté quelques instants et puis, il m'a parlé
de la France.
Je ne crois pas, m'a-t-il dit, qu'on
puiser ignorer chez vous que je suis l'ami
le plus tendre, l'admirateur le Plus pas-
sionné de la grande, de la sublime France,
qui s'est élevée, durant cette guerre, par
son héroïsme et ses souffrances, au-dessus
de l'humanité. J'ai toujours été l'apôtre
d'une alliance étroite et absolue entre la
France et l'Italie et laissez-njoi. vous rap-
peler que, dès j'avais négocié un ac-
cord commercial avec la France. Cet accord
fut repoussé en France, par la Chambre, à
sept voix. Gambetta m'écrivit alors son cha-
grin. Je lui répondis que, dans mes rap-
ports avec la France, je ne connaissais
point l'art de désespérer. Je crois que j'ai
bien fait de ne jamais désespérer!
Aujourd'hui, j'ai le cœur gonflé de'la plus
belle, la plus sûre espérance. Il le faitt pour
la grandeur des deux peuples et pour,la eé-
curité de l'humanité. Il faut que la France et
l'Italie ^'unissent étroitement, intimement.
Rien ne nous sépare que ces petits dissen-
timents qui existent parfois entre frères.
Rappelez-vous ces deux vers d'Hugo:
Nous chercherons quel est le nom* de I'ospôrance
Nous dirons Italie, et tu répondras I'rance.
A cette heure, notre victoire contre les
barbares doit être une fête de famille des
deux sœurs latines. Soutenons-nous, eon-
naissons-nous, aimons-nous! Et, élevant la j
bras droit, grave, émouvant, nob'e et grand,'
Luigi Luzzatti me répète « Fiume Fiu-
me Fiume Fiume » Puis, doucement,"
il murmuré « Ah ce sont nos jour: do
passion Maurice PRAX.
BERNARD
se déplaisait à Nanterre
et il a chargé de domicile
Bernard a quitté, hier, l'asile départe-
m
teurs de la sûreté. M. Gilbert, juge d'ins-
tructson, désirait s'entretenir avec lui. Bei-
nard est resté une partie de l'après-midi
dans les locaux de la police judiciaire. Il
a déclaré qu'il regrettait d'avoir accepté
d'être hospitalisé à Nanterre, qu'il s'y dé-
plaisait énormément, en raison de l'exis-
tence monotone qu'on y mène il s'est plaint
de la nourriture comme de la disciplinc et
a insisté pour qu'on ne s'opposât pas à son
départ de l'asile départemental. Le juge et
M. Mouton, directeur de la police judiciaire,
ont décidé de l'autoriser à résider où bon
)ui semblera, pourvu qu'il se tint à leur dis-
position.
On lui a soumis une liste d'hôtels afin
qu'il choisit son nouveau domicile et Ber-
hard a décidé d'habiter 4, rue de l'Ancienne-
Comédie.* Avant de quitter le Palais, Ber-
nard a encore prié instamment la direction
de la police judiciaire, ainsi que le juge
d'instruction, de tenir cachée sa nouvelle
adresse afin d'éviter toute rencontre avec
les indiscrets.
Les inspecteurs Halvert et Meunier se
sont rendus à l'hôtel de Dieppe, 4, rue da
l'Ancienne-Comédie, où ils ont retenu, nu
prix de 3 fr. 50 par jour, la chambre 23. si-
tuée au quatrième étage. Bernard n'a pans
été inscrit sur le* de l'ùdtel.
Vers cinq heures, escorté de deux inspec-
teurs, il a quitté les locaux de la police ju-
diciaire pour monter dans une sutomobile
qui l'attendait, quai des Orfèvres. Il était
vêtu d'un long pardessus jaune et coiffé
d'une casquette noire,
Sur le trottoir, l'irascible Bernard appli-
qua un formidable coup de poing sur l'ap-
pareil qu'un photographe indiscret braquait
dans sa direction.
Devant l'hôtel de Dieppe, Bernard descen-
dit de voiture et entra tranquillement duns
la maison avec ses compagnons. Tous trois
remontèrent ensuite dans l'auto, qui fila
cette fois à une vive allure dans la direction
de l'Odéon.
Bernard est libre. et c'est si vrai que,
dans la soirée, après avoir pris son dîner
dans in restaurant, l'ancien infirmier d'Al-
mereyda à Fresnes est allé se distraire
dans un cinéma de la rive gauche.
Il est libre. Oui, mais deux inspecteurs
de la sûreté l'accompagnaient et, à ses côtes,
ont partagé le plaisir qu'il éprouvait au
défilé des .images sur l'écran.
Et puis, au lieu de rentrer à l'hôtel de
Dieppe, Bernard est allé ceucher ailleurs.
C'est son droit. Bernard • n'est-il pas libre ?
QUI L'AVAIT PLACÉ
AUPRÈS D'ÂLMEREYDA ?
M. Isaac affirme n'avoir été pour rien
dans cette désignation
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Isaac,
fils de l'ancien sénateur de la Guadeioupe,
rédacteur au ministère de l'Intérieur, déta-
ché aux services pénitentiaires au ministère
de la Justice, mis en cause par M. Léoa
Daudet, qui l'a désigné comme responsable
d'avoir, avec M. Lagrosillière, député de la
Guadeloupe, placé Bernard comme infirmier
auprès d'Almereyda, est venu s'en expli-
quer, hier, devant M. Gilbert.
M. Isaac a d'abord protesté avec véhé-
mence contre l'affirmation du directeur de
l'action française basée, dit-il, sur des ren-
seignements erronés.
"Jamais, déclare M. Isaac, je n'ai vu M.
Leymarie, dont les bureaux, situés dans
me partie éloignée des bâtiments du minis-
tère, n'avaient aucun contact avec ceux de
l'administration pénitentiaire. Secrétaire in-
térimaire de M. Becq, directeur de cette
administration, près de qui je remplaçais
son secrétaire mobilisé, j'aurais pu avoir
accès dans la prison de Fresnes je n'y suis
jamais allé.
Je ne connais pas davantage M. Pan-
crazzi, alors directeur de la prison, et ce
n?est que par le rapport de ce fonctionnaire
que j'ai appris, le li aoùt 1917, la mort
tTAlnàfireyda.
On dit que c'est d'accord avec NI. La-
grosilliôre, député de la Guadeloupe, que
j'aurais fait donner à Almereyda, comme
infirmier, le détenu Bernard. Or, Bernard
avait été désigné pour ces fonctions six
mois environ avant l'entrée d'Almereyda
à Fresnes.
.NI. Lagrosillière, dont. je ne suis le
secrétaire que depuis cinq mois, était, en
effet, en relations avec Almereyda qui, pour
sa campagne électorale, lui avait prêté le
concours du Bonnet Ronge. Mais. à l'époque
de la mort d'Atmereyda, le député de la
Guadebupe voguait vers la colonie, où
l'appelaient ses intérêts. Nous ne sommes
donc rien, ni l'un ni l'autre, dans la
désignation de Bernard. »
Telles sont les explications- fournies par
M. Isaac.
Il convient de dire que NI. Léon Daudet, en
faisantpart au juge des renseignements aux-
quels il accordait crédit, en raison de leur
source, avait émis ia réserve, déjà exprimée
dans son journal, qu'il appartenait à la jus-
tice de les vérifier.
M. Gilbert devait entendre Bernard qui,
ne se plaisant pas à Nanterre au milieu
des hospitu lises, est revenu, hier, à la police
judiciaire, en vue de chercher un nouvel
asile. Mais il dait trop tard, et le juge a dû
remettre cette audition.
En attendant, le magistrat se préoccupe
de faire rechercher pâ.r la police l'adresse
«ctuellc de tous les témoins de la première
heure. La tâche n'est pas facile, car, à part
le docteur Béèourt, demeuré en fonctions, et
l'amcien de la prison. M. Pan-
rrazzi, aujourd'hui retraité tons les au-
tres témoins sont disséminés et lenr convo-
cation rencontrera quelques difficultés.
M. Gilbert va, d'autre pari, désigner de
nouveaux experts qui auront mission île
revoir les rapports dressés alors, tant par
le personnel niédictil de la prison de Fresnee,
que par les trois médecins légistes docteurs
Vibert. Dorvieux et Sorqu^L afin d'examiner
les déductions et les conclusions de ces rap-
ports, d'en faire re-ssnriir les oppositions et
de formuler eux-mi'mes !eur avis sur la
valeur des constatations.
UN NOUVEAU TÉMOIGNAGE
On parte, au Palais, d'un nouveau témoi-
gnage qur M. Gilbert, poursuivant son in.
formation relative la mort de MiguoI
't Il est directeur de Nanterre.
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