Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1917-11-17
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 novembre 1917 17 novembre 1917
Description : 1917/11/17 (Numéro 14893). 1917/11/17 (Numéro 14893).
Description : Note : Ed. de Paris. Note : Ed. de Paris.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/10/2008
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la public" a" reçue
à l'OinCE DANNONCE8
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Sate* et S.-et-O. s.» 15.50
rnm» Coton. 9."
ttr»ng»r 10.» 18. »35.n
SAMEDI
17
NOVEMBRE
Saint Agnnn
SOUH, ler. h.04; cousb. *tu OT
Temps probable brumens
JL2ÔB^ÎÔPR DE LA GPÉÏRË
Le cabinet fait
M.. Georges Clemenceau a constitué son
cabinet. Je veux ¡aire vite, avait-il nn-
nonetV à 4 h. 20 jeudi soir, en sortant de
l'Elyeée. De fait, il a fait vite. Ii a mis tout j
juste vingt-quatre heures. Ci) qui est un rc-
Cord. Et, du même crwp, il n'A fallu que trois
jours pour dénouer la crise ministérielle, qui
M'était ouverte, mardi soir, dans les circons-
'tances que l'on sait,
li faut noter que M. Clemenceau, au mo-
ftWMit où il se mit à l'oeuvre pour former un
-ministère, avait déjb, si l'on peut dire,
ÎPichon, aux Affaires étrangères Pams à
l'Intérieur, et M.Jeanneney ccmme collabo-
rateur direct à la Guerre MM. Loucheur et
Ûaveille devant également, dans sa pensée,
rester dans le nouveau cabinet.
Comme nous l'avons dit hier, il commenta
aussitôt ses pourparlers, qui se poursuivi
vent tard dons la nuit, à sun domicile, où il
,eut notamment une conférence avec 1\1M.
.*Hotz, Lafferre, Nail et Henry Simon.
Il s'était auparavant assuré le concours
do-MM. Georges Leygues, pour la Marine
Claveille, pour les travaux publics; Jon-
xiart, pour le Blocus.
Dans le matinée d'hier, il reçut successi-
vement MM. Loucheur. Pams, Pichon et
Nail, tandis que des négociations étaient
engagées par intermédiaires aveo MM. Vic-
tor bor«t, pour le Ravitaillement, et Col-
Un rd, pour le Travail.
Dès Ie début de ses dâmarcbrs," StrCle-
itt*ncfiau avait demunué il \1. i u.nlicu d'en.
tfer dans sa combinaison, lui .ilïranl soit le
marchande, soit celui de reniement et,
dans le cas où "M. Ta.rdieu aurait accepté ce
dernier portefeuille, M. Loucheur se serait
chargé du Ravitaillement,
M Tardieu déclina l'offre de NI. Ciemen-
seau en spécifiant que son refus n'avait
r cause que l'œuvre considérable qu'il
ui restait il accomplir aux Etats-Unis.
M. Clemenceau n'hésita pas, après ré-
flexion, à reconnaître qu'il était préférable,
dans l'intérêt du pays, que M. Tardieu con-
servât ses fonctions do haut-commissaire à
Washington..
A onze heures, M. Clemenceau se rendit
à l'Elysée où il mit M. Poincaré au courant
de ses négociations.
Il en. sortit à midi, et nous fit alors cette
brève déclaration
Mon ministère est jait, Je présenterai
trois 'heures* au Yrésident de la Républi-
que la liste de mes collaborateurs. Noùs
nous meltrons immédiatement ats travail et
tin conseil des ministres suivra.
Inn vérité, tout n'était pas complètement
fan. Quelques détails restai-.Mil encom à ré-
gler et quelques modifications imprévues
pouvaient se produire.
Et les conciliabules se succédèrent. A midi,
M: Clemenceau reçut MM. Colliard et An-
drieux. A midi M. Claveille arrivait à. son
tour et conférait jusqu'à midi 45 avec NI.
Clemenceau.
C'était ensuite le tour de NI. Henry Béren-
«er, sénateur de la Guadeloupe, qui quittait
la rue Franklin il. 2 h. 15 en se refusant
il. toute interview. M. Jonnart avait alors
nne entrevue avec le chef du futur
cabinet. Nous avons dit que M. Clemenceau
loi avait offert un nouveau ministère, celui
du Blocus et des Régions libérées.
Bref, à 4 heures, M. Clemenceau, qui
semble avoir lit coquetterie de l'exactitude.
arrivait à l'Elysée.
Sur une de nns questions, le sénateur du
Var nous confirmait que son cabinet était
complètement cnnstitué, à un ministère près,
celui de l'Agriculture, mais ce sera vite ré-
gté nous dit-il.
En réalité, u ce moment, M. Jean Du-
rand, député de l'Aude, était téléphonique-
ment pressenti au suiet du porteteuille de
l'Agriculture mais M. Durand refusait.
Quoi qu'il en fût, M. Clemenceau était à
l'Elysée et présentait au président de la
République la plupart de ses collaborateurs.
Premier conseil
La présentation faite, ils quittèrent l'Ely-
sée. pour se rendre au ministère des Fi-
]lances, où devait se tenir le premier con-
seil de cabinet.
A l'issue de ce conseil, M. Clemenceau,
plus alerte que jamais, reçut les membres
de la presse, auxquels il communiqua lui-
même la liste définitive de ses collabora-
teurs, en indiquant que le ministère de
l'Agriculture était supprimé et transformé
en un sous-secrétariat d'Etat rattaché au
ministère du Ravitaillement et attribué à
Présidence du Conseil et Guerre
Georges CLEMENGEAU
Affaires étrangères
Justice NAIL
Intérieur.
Marine. LEYGUES
Armement. LOUCHEUR
KLOTZ
Colonies :HENRY SIMON
Transports CLAVEILLE
Instruction publique. LAFFERRE
Travail COLLIARD
Commerce. CLÉMENTEL
Ravitaillement VicTOR BORET
Blocus et régions libérées JONNART
il
un technicien. Ni. ViUegrain, qui exercera
les fonctions de conseiller technique, plus
spécialement chargé du servie, général rles
blés anprès des servites de ravitaillement,
de l'agriculture et de l'armement.
Kh une autre petite modification, ajou-
ta le nouveau président du Conseil. Pour une
question d'ordonnancement, M. Jeanneney,
indiqué d'abord comme eous-secrétaire ûh-
tat à la présidence du Conseil, prendra le ti-
tre de sous-secrétaire d'Etat à la Guerre. Il
siégera au conseil des ministres. Ce sera le
seul sous-secrétaire d'Eta.t dans ce cas.
Et les autres soue-secrétaires d'Etat ? t
Aucune désision n'a encore été prise.
Le nom de M. Jeanneney est le seul qui pa-
raîtra demain au Journal officiel Les au-
tres titulaires seront désignés dans l'un des
conseils de cabinet qui se tiendront demain
matin et l'après-midi. Des noms ? Ceux de
MM. Albert Favre et Cela peuvent être cités.
Du moins, je les proposerai. Le conseil dé-
cidera Nous aurions pu, d'ailleurs, arrêter
la liste dès aujourd'hui, mais plusieurs de
nos collègues n'ont pu venir nous rejoindre, j
Il faut que tout le monde soit lu I
Et la déclaration ?
Hé là Pas si vite. L'élaboration d'un
programme est tonjours chose longue, lors-
qu'on le désire complet et substantiel. Et,
actuellement, il faut compter avec les
grave. La rédaction de notre déclaration
demandera plusieurs séances. Nous ne
voulons pas faire une déclaration banale.
Nous voulons y dire quelque chose. Nous
prendrons le temps nécessaire.
̃" Oualqu'un demanda alors si les aittribu-
lions de NI. Jonnart. comportaient bien le
I Blocus et les Régions envahies.
Libérées, rectifia M. Klotz..
Et nous tendrons, dit à son tour M.
Clemenceau, à ce qu'élis le soient toutes
bientôt.
Les sous-secrétaires d'État W
Indiquons ici que le prochain conseil de
cabinet a été fisé à ce inatin, onze heures,
au ministère de la Guerre. C'est au cours
de ce conseil que sera complètement réglée,
sans doute, la question des sous-secréta-
riats d'Etat.
A ce propoa, on a vu que M. Clemenceau
avait lui-même cité, outre M. Jeanneney,
deux uoms, ceux de MM. Albert Favre
et Cols. Le premier sera affecté a1 l'Inté-
rieur, comme collaborateur de M. Paras, et
le second à la Marine, pour s'occuper spé-
cialement des submersibles.
Nous croyons savoir, d'autre part, qu'il est
fort question de NI. Edouard Ignace, député
de la Seine. pour la Justice militaire du
rlocteur Merlin, député de la Ivoire, pour le
Service de santé, et de M. Le Bail pére, dé-
puté du Finistère, 'pour la Marine mar-
chande, à la direction de laquelle les ru-
meurs d'hier après-midi mettaient aussi -Ni.
Bignon, député de la Seine-Inférieure.
On a pu constater, par la composition du
nouveau cabinet, qu'il ne comprend aucun
socialiste unifié. M. Clemenceau n'a fait d'of.
fre à aucun membre de ce groupe il savait
en effet, par les décisions prises, qu'un refus
lui serait opposé.
Pour terminer, reproduisons la note oiu-
ciolle communiquée à l'issue du conseil
Les membres du nouveau cabinet minis-
tériei ont tenu, ce soir, d aix heures, au
ministère des Finances, sous la présidence
de AT. Clemenceau, un premier conseil de
cabinet.
Plusieurs ministres retenus au Palais-
Bourbon par la réunion de leur graupe res-
pectif, ne se trouvaient pas d la délibéra-
tion, qui a été de courte durée. Après un
échange de vues, il a été déeid.é qu'un con-
seil de cabinet aurait lieu demain, à onze
heures, au ministère de la Guerre.
C'est au cours de cette réunion que se-
ront désignés tes nouveaux sous-secrétaires
d'Etat.
Le gouvernement abo-rdera également la.
déclaration ministériclle et le programme à
soumettre au Parlement.
LA COMPOSITION DU MINISTERE
Le ministère Clemenceau, tel qu'il est
actuellement constitué, c'est-à-dire indépen-
damment des soua-seerôtaires d'Etat, qui ne
sont pas encore offloiellement désignés,
comprend cinq sénateurs, quatre qui sont
D'ÉTAT
n'ùnislnw MM. Clemenceau, Piebon, Punis
et Jonnart, et un sous-seorétaire d'Etat
Il comprend huit députés MM. Nail,
Georges Leygues, Klotz, Henry Simon, L&f-
ferre, Colliard, Clémentel et Victor Boret
deux ministres non parlementaires MM.
Loucheur et Claveille, et un sous-secrétaire
d'Etat non parlementaire, M. Villegrain.
Quatre ministres faisaient partie du ca-
binot de M. Painlevé MM. Klotz et Clé-
mente!, et MM. Loucheur et QaveMle, ceux-
ci ayant déjà appartenu d'ailleurs au der-
nier cabinet Briand et au cabinet Ribot
quatre ministres n'ont jamais fait partie
d'aucun cabinet MM. Jeanneney, Henry
Simon, Colliard et Victor Boret.
Au point de vue politique, le ministère
Clemenceau est ainsi composé
Quatre sénateurs membres de la gauche
démocratique MM. Clemenceau, Pichon,
Pams et Jeanneney
Un membre de l'Union républicaine du
Sénat M. Jomna.rt
Trois radicaux socialistes\: MM. Nail,
LaffeiTe et Henry Simon
Un membre de l'Union républicaine radi-
cale et radicale socialiste M. Klotz
Deux membres de la gauche radicale
MM. Clémentel et Victor Boret
Un républicain socialiste M. Colliard;
Un- -reprrtolîcaîn -de gauche: M. Georges
LEURS PROFESSIONS
Petit travail de statistique. Quelles sont
les professions des ministres ?
Il y a un médeoin M. Clemenceau cinq
avocats MM. Nail, Jeanneney, Klotz. Pams
et Georges Leygucs deux négociants MM.
Boret et Colhard deux industriels MM.
Loucheur et Henry Simon un ancien pro-
fesseur M. Laffarre un journaliste, qui
d'ailleurs était devenu un diplomate M. Pi-
(,lion un ancien notaire M. Clementel
un ingénieur NI. Claveille.
LE DOYEN ET LE BENJAMIN
M. Clemenceau, qui préside le Conseil, est
également le doyen de ses collaborateùrs.
Il est âgé de soixante-seize ans.
Le plus jeune des ministres et qui se
trouve donc être le benjamin du Conseil
est M. Henry Simon. Il est âgé de quarante-
trois ans.
DANS LES GRANDES COMMISSIONS
Plusieurs des grandes commissions du
Sénat et de la Chambre se. trouvent mainte-
nant privées de leur président.
M. Clemenceau présidait, au Sénat, les
commissions de l'armée et des affaires ex-
térieures M, Georges Leygues était le pré-
sident de la commission des affaires exté-
rieures de la Chambre.
M. Colliard présidait te. commission d'as-
surance et de prévoyance sociales.
Dans les deux assemblées, ces commis-
sions seront prochainement appelées
combler tes vacances que vient de produire
la présenca de leurs présidents dans le mi-
nistère.
A LA CHAMBRE
Ixs couloirs de la Chambre qui, pendant
ces journées de crise, n'ont cessé d'être très
animés, offraient hier un intérêt tout parti-
culier. Le ministère Clemenceau était cons-
titué. Les groupes se trouvaient maintenant
devant une réalité. Quelles étaient leurs im-
pressions On peut assez exactement les
définir en disant que le ministère Clemen-
ceau a rencontré un accueil sympathique
auprès de certains- groupements, qui es-
comptent de lui une conduite de la guerre
énergique une réserve bienveillante chez
une partie des radicaux socialistes, et enfin
une hostilité renouvelée chez les socialistes.
Ces sentiments divers éclataient bruyam-
ment dans les conversations nombreuse
et vives des couloirs. Ils s'citaient d'ailleurs
exprimés, au cours de' ,1a journée, dans les
réunions des groupes.
Dans la matinée, le groupe de la gauche
radicale et le groupe des républicains de
gauche avaient désigné, chacun, des délé-
gués qui tinrent une réunion commune.
Ils ont voté, d'un accord unanime, une
résolution par laquelle tes deux groupes
s'interdisent toute exclusive et se déclarent
Il
lu à conduire vigoureusement la guerre et,
à réprimer inflexiblement les crimes contre
ta patrie.
De son côté, le groupe de l'Union républi-
caine radicale et socialiste v danné son
adhésion a la résolution votée par les dé-
légués réunis de la gauche radicale et des
républicains de gauclre favorables à la com-
binaison Clemenceau.
Le groupe radical socialiste a également
tenu une réunion, hier matin, sous la prési-
dence de M. René Renoult. Il s'y trouvait
environ soixaïite-dix députés. Au cours de
la réunion, il furent informés que M. Cle-
menceau avait demandé à trois membres
du groupe de faire partie de son ministère
Mil Nail. Laffarre et Henry Simon. Ces
derniers firent savoir qu'avant d'accepter
l'offre qui leur était faite, ils solliciteraient
l'autorisation de leur groupe.
Le groupe se réunit donc il nouveau l'a-
prés-midi pour examiner la situation et
prendre une décision, au sujet de la partici-
pation au pouvoir.
MM. Nail, Lafferre et Henry Simon ont
été entendus par leurs collègues à 3 heures
un quart. La discussion fut longue. Les fu-
turs ministres rendirent compte de l'entre-
vue qu'ils avaient eue avec M. Clemenceau,
et ils indiquèrent dans quelles conditions,
en tenant compte du point de vue politique
du groupe, iLs avaient délibéré avec le pré»
sident du Conseil.
he groupe était réuni en réunion plénière,
c'est-à-dire qu'à cette réunion assistaient
outre les dépités, les membres du bureau
du parti.
Finalement, après une très longue et très
vive discussion, la réunion décida, par 59
voix contre 2fi, d'accepter le principe de la
participation du parti à la combinaison Cle-
menceau.
Cette décision provoqua, par la suite, un
vif incident dans les couloirs, entre M. De-
bierre, président du comité exécutif, et un
membre de ce comité, M. Lièvre.
La délégation des groupes de gauche
Dès que fut prise la résolution du graupe
radical socialiste, les délégués des trois
groupes de gauche, radicaux socialistes,
socialistes et républicains socialistes, fu-
rient convoqués.
Ils se réunirent pour prendre connaissan-
ce des décisions des groupes.
Cette réunion n'a duré que quelques mi-
nutes. M. René Renoult. président du grou-
pe radical et radical socialiste, s'est borné
à faire connaître la décision qui venait d'ê-
t.re prise par la réunion plénière de son
parti.
Les délégués en ont pris acte éi la réunion
s'est dissoute.
Chez les socialistes
Le groupe socialiste unifié s'est réuni à
la fin de l'après-midi, après que lurent te-
nues les réunions du groupe radical et de la
délégation commune.
Voici le procès-verbal qu'il à communi-
qué à l'issue de cette réunion qui a clôturé
la journée parlementaire
Après lune vrve discussion, la groupe socia-
liste constaté que sont terminés tes pourpar-
lers engagée, ceux-ci ne pouvant aboutir il une
politique commune Il l'égard du gouvernement
en formation
Il a décidé de poursuivre avec énergie et mé-
thode la politique de d«tense nationale et d'ac-
tion démocratique qu'il a oanst.imment proposée
Le groupe a décidé 'que sa commission peema-
nente se réunirait cet après-midi, trois heures,
pour préparer.' les propositions qu'elle soumettra.
au groupe an vue du prochain débat parlemsn-
taire.
LES DECRETS
Les décrets relatifs au nouveau ministère
paraissent ce matin à V Officiel.
Voici le texte de ceux qui nomment M.
Clemenceau président du Conseil et minis-
tre de la Guerre.
Lc Président de la République française,
Décrète:
Article ler. M. Georges Clemenceau, séna-
teur, est nommé ministres de la Guerre.
Art. 2. Le pfésMemt du OMiwil, ministre
de la Guerre, est chargé de l'exécution du pT«j-
sent décret.
Fait à Pasis, le 16 novembre 1917.
POINGARÉ.
Par le Président de la République, lé pré-
sident dm Conseil, ministres de la Guerre
Paul Painlevé.
t Prudent de la République française,
Bécrete:
Article lW. M. Georges Ctemeoceau, séna-
teur, minfctre de 1a Guerre, est nomme président
du Ccmseil des mmùstrw;, en remplacement de
M. dont la ctémissiOTi est. acceptés.
Art 2. Le présid«nt du Conseil, ministre de
la Guerre, est charge de l'exécution du présent
décret.
Fait il Paris, le novembre 1917.
Poimcaré.
Par le Présklent de la République, le pré-
t skleat du Conseil, ministre de la Guerre:
Paul Painlevé.
Les autres décrets, coütresignts par
M. Georges Clemenceau, nomment les dif-
férents membres du cabinet.
(A la deuxième page, les notes biographi-
ques sur les noueaatx ministres.)
Les Italiens tiennent
et contre-attaquent
Home, le novembre.
s COMMANDEMENT SUPREME)
Sur fc front montagneux, depuis le, pla-
teau d'Asiago jusqu'à la Piave, les combats
se sont déielappés et se continuent.
Hier, l'adversaire a tenu nos positions
sous un (eu intense et a déctanché de vio-
lentes attaques. Nos troupes, soutenues par
l'artillerie, ost partout résisté avee bravoure
et ont contre-attaqué avec ardeur, infligeant
des pertes à d'ennemi etr lui capturant des
prisonniers. Toutes les positions sont res-
tées en notre possession. A la Meletta-da-
Vanti et au mont Fior, la brigade Regina
et 10e), a, combattu avec sa valeur cou-
tumière.
Au mont Tonsarecar, où trois attaques
successives ont été repoussées, le bataillon
alpin du mont Marmolada a montré .sa
ténacité.
Au barrage de San Marino (vai Brentaj,
des détachements ennemis orat été rejetés et
ont subi des pertes très graves.
Au mont Prassolan, le détachement qiti
s'était replié dit 2nont Roncvne, ayant reçu
des renforts a a contre-attaque et repoussé
l'adversaire qui le pressait.
Pendant le rempli aü mont Cornella, la
brigade Corao (23e et 2i'), avec une ténacité
admirable et un élan magnifique, a résisté
victorieusement à l'éf[ort ennemi quai, très
puissant, a duré de l'après-midi jusqu'à
Des de troupes ennemies,
au nord d'Asiago et dans le bois de Gallio,
ont été bombardés par nos avions.
Dans la ptaine, à traiiers la Piave, des,
actions intenses d'artilterie continuent.
Du Stelvio à VAstico, quelque activité de
feu et actions locales dans te val Giudicarie
et dans la vallée de Ledro.
Pendant la journée d'hier et pendant la
nuit nos dirigeables et avions orct renouvelé
le bombardement des troupes ennemies le
long des routes et des lignes fluviales.
Quand on connaîtra par le menu les
détails de la bataille de l'Isonzo, et sur-
tout quand il sera permis d'en parler
librement, les ravages apparaîtront de
ces menées traîtresses par lesquelles les
Germains cherchent à compenser l'affai-
hlissement graduel de leurs forces mi-
litaires.
Le 12 janvier 1871, de pauvres trou-
pes mal habillées, mal équipées, mal
instruites et mal commandées, les mobi-
lisés de Bretagne, évacuaient de la
même façon leurs positions du Tertre-
Rouge, en avant du Mans, et décidaient
du sort de la dernière bataille que
Chanzy devait livrer au prince Frédéric-
Charles. Les causes profondes de cas
affolements ne sont pas les mêmes assu-
rément, et certaines excuses existent
d'un côté qui ne se retrouvent pas de
l'autre. Mais le résultat est pareil,
comme la leçon qui s'en dégage. Il ne
faut mettre sur les points sensibles d'un
champ de bataille que des soldats dont
on est sûr.
Heureusement, ce qui se passe en ce
moment nous permet de supposer qu'on
l'a fait. Le crochet défensif formé au
nord-ouest de la Piave tient bon sous la
poussée ennemie, qui s'accentue à la
fois par le val Sugana et par les vallées
de la Frisone et du Cismone. Les Aus-
tro-Allemands, malgré les plus violents
efforts, n'ont pu déboucher nulle part
et, s'ils se sont emparés de quelques
pitons secondaires, tels que le mont
Tomatico, ils n'ont pu dépasser la ligne
Feltre-Fonzaso-Primolano. Le .mouve-
ment débardant qu'ils dessinent, en réé-
dition de colui qui leur a rendu Gorizia,
ne rencontre plus les mêmes complicités
douloureuses. Il faut payer chaque pas
en avant d'une saignée nouvelle. Encore
ce pas est-il singulièrement réduit,
comme le laisse entendre le communi-
qué autrichien, lequel n'est rien moins
que triomphant.
Malgré tout, c'est de ce côté, ne l'ou-
blions pas, qu'apparat le véritable dan-
ger. La Piave est difficilement franchis-
sable sous le feu des Italiens qui se
sont retranchés sur la rive droite, et le
passage qui a pu en être fait au sud, du
côté de Grisolera, ne compte pas, au
moins jusqu'à nouvel ordre, car là les
troupes ennemies sont embourbées dans
les lagunes que l'artillerie de nos alliés
canonne par terre et par mer, en sorte
que la situation n'est guère menaçante
que pour eux-mêmes. Tandis que si, par
malheur, l'ennemi réussissait à dévaler
dans la plaine de Ba.ssano, toutes les for-
ces italiennes seraient obligées d'exécu-
ter vers la Brenta, et peut-être même
au delà, une retraite hâtive et tour-
montée.
Les Austro-Allemands ayant soudé
leurs attaques septentrionales, celles de
Krobatin et de Conrad de Hoetzendorf,
c'est maintenant une masse compacte
qui se présente sur le flanc le plus vul-
nérable du général Dia.z. Les mouve-
ments de l'ennemi, forcément indépen-
dants les uns des autres dans la zone
montagneuse, vont devenir coordonnés
et convergents.
A ce péril qu'ils ne sauraient mécon-
naître, nos alliés opposent, en attendant
que le concours franco-anglais puisse
les soutenir, une fermeté d'âme qui
grandit et se retrempe dans l'accord una-
nime de la nation. Encore une fois, les
corrupteurs germaniques ont à peu près
perdu leur or, leur temps et leur peine.
Du moins, ils n'en auront tiré, nous
l'espérons bien, qu'un bénéfice éphé-
mère, dont les alliés ne garderaient pas
à leur arracher le dernier profit, s'ils
constituaient enfin, sur des bases plus
étroites et plus solides, l'organe de dire-
tion commune qui seul, jusqu'ici, leur a
manqué.
Lieutenant-colonel ROUSSET
La trêve dePetrograd
sera-t-elle suivie
d'une réconciliation?
Lea nouvelles qui parciennent de Rossift
,Continuent, être rares et brèves, en dé-
pit du rétablissement des communications
entre Petrograd et Stockholm.
On est certain maintenant que Keremski,
après avoir amené des troupes et remporté
quelques succès, fut battu au début de la
semaine par les rnarimaiiste. Si tes dépt-
ches expédiées par ces derniers au moyen
de la T. S. F. étaient excessives, elles ne
manquaient pas totalement de base.
Le chef du gouvernement provisoire, dis-
cernant la difficulté d'une victoire décisive,
aurait alors admis le principe de négocia-
tions avec les extrémistes. Selon toute appa-
rence, ces pourparlers auraient étk conduits
par le comité de salut public, constitué dans
la capitale., et qui comprend des socialistes
révolutionnairea et des social-démocrates
minimalistes. On aboutit d'abord à une sus-
pension d'armes, puis on discuta les condi-
tions d'un accord définitif et la création d'un
pouvoir exécutif accepté les deux partie.
Ce débat, à la date de mercredi, restait sans
conclusion, les maximalistes r«5ciamant une
part d'autorité quc leurs adversaires leur
refusaient.
Il y a encore d'autres diiiteulU'.s oartains
des éléments qui suivent Korenski excluent
toute entente permanente avec les maxima-
listes; Kaiedine, qui a aasumé la dictature
dictature temporaire, dit-il, à Novo-
Tcherkask. au milieu des cosaques, s 3 dé-
ciare hostile à une politique de réconcilia-
1-ion en sorte que tout ost eororo lui sus-
COUP D'ÉTAT SOCIALISTE
EN FINLANDE
Londres, 16 novembre
Suivant une dépêche d'Hapa.,anda reçue
à Copenhague, les socialistes d'Helsing-
fors ont fait, hier, un coud d'Etat en occu-
pant, avec l'aide de soldats russes, les bu-
reaux du télégraplie et tous les établisse-
ments publics. Ils ont également dissous le
Sénat et la Diète et ordonné la réunion à
une date aussi rapprochée que possible de
l'ancienne Diète socialiste.
Plus tnrrl, le Sénat reçut l'ordre de se
réunir, mais Ù. condition que tous les mem-
bres bourgeois fussent exclus. line vive
agitation règne dans toute la Finlande et
l'on craint des troubles sanglants.
La grève générale commencée mardi à
Helsingfors a gagné toute la Finlande et
englobe les cheminots. Toute comnminica-
tion avec Petrograd, par voie ferrée, est in-
terrompue.
VIVE APPREHENSION AU JAPON
Tokio. 16 novembrr.
La situation en Russie cause la plus grau-
de appréhension au Japon. Le conseil des
ministres s'est réuni vendredl matin. On
s'attend il. des développements importants.
Les Anglais arrivent près de Jaffa
(Communiqué officiel de Palestine)
Londres, 16 novembre.
Apres une légère résistance, les troupes
britanniques ont attcint, le 15 novembre,
la ligne (le il ir trois milles en-
viron au sud de Jaffa et de Joppe.
Par nno charge a la baïonnette, nous
avons repoussé 1 attaque d'un régiment ture
contre les troupes montées néo-zélandaises
sur un point de la cene d'opérations. Les
Turcs ont subi de lourdes pertes.
Le total contrôlé des prisonniers fait* de-
puis le 31 octobre dépasse maintenant 9.000.
L'Allemagne préparerait une offensive
dans les Mans
On lit dans le: J mimai de Gcnèce
De la même sourcemois il l'avancfl t'otfensive rtiistr.i^aUemajKle con-
tre l'Italk:, uoiw. recevons rtnlpr mation suivante
« Une nouvelle offensive de grande envergure
«̃ prépare. L'Allemagne dirige nur les Balkans
des trounos prislevees sur le front ru&so que, vu
les événèmeitts acfoiels, on dégarnit de plus en
i.Th^ l.o but est de rooixirer avec l'armée bu!-
gare de clwasor si possible l«>s Haliens de î'Epire
et ios Anfiîo-Fra'nçate do Sakmique. Si ce projet
et les piiissaaces centrales seraient maîtresses
de la péninsule balkanique et de toute l'Europe
Les problèmes
du ravitaillement
COMMENT ÉCONOMISER
NOS FOURRAGES
par 3VI. Vlotoï jVoKET
jours; la dùaignation de ^f. Victor Boret comme
ministre du Ravitaillement ne peut que lui don-
ner un' plus grond,
nion du nouveau ministre précisément en vue des
nombreux et àM&cUes proolèmes qu'il oura ré-
soudre.
Notre réculte de fourrages et de céréales
secondaires nous permettre difficilement,
pendant la campagne 1917-1918, d'entretenir!
notre cheptel et surtout notre cheptel che-
valin.
Cette situation a été signalés à plusieurs
reprises et en dernier lieu par mes excel-
lents collègues Guiraud et Hesse, qui se
sont faites les interprètes des inquiétudes
soulevées, chez les ruraux, par les réquisi-
tions abusives de fourrages.
D'ailleurs, M. le ministre du Ravitaille.
ment répondant à nos critiques, a reconnu
lui-même, le 29 septembre 1917, l'exactitude
de ces faits, puisqu'il déelara « De tous
les points de la France s'élève un môme
récolte a été mauvaise, les réquisitions pour
l'armée, cependant indispensables ruinent
le pays. )1
Cos déclarations n'ayant été suivies d'au-
cune mesure d'administration, mon excel-
lent collègue, 11. Barthe. a eu l'heureuse
idée de proposer de mettre il la disposition
de l'agriculture tous les chevaux rofonnés
de l'armée.
l'intérêt qu'il y a mettre le plus grand
nombre possible de chevaux de labour à la
disposition des cultivateurs. A l'heure ao*
MMCTCOK 1 ADMINISTRATION
«,U,«0,M, rue rt-Quhl.n. Paris
a=t.Oa.Ti-02.7S 15.00
la public" a" reçue
à l'OinCE DANNONCE8
AUmi ltaH*m,P»ri«.Tél.:But.
AKmVBXEXTS tonals émois lu
Sate* et S.-et-O. s.» 15.50
rnm» Coton. 9."
ttr»ng»r 10.» 18. »35.n
SAMEDI
17
NOVEMBRE
Saint Agnnn
SOUH, ler. h.04; cousb. *tu OT
Temps probable brumens
JL2ÔB^ÎÔPR DE LA GPÉÏRË
Le cabinet fait
M.. Georges Clemenceau a constitué son
cabinet. Je veux ¡aire vite, avait-il nn-
nonetV à 4 h. 20 jeudi soir, en sortant de
l'Elyeée. De fait, il a fait vite. Ii a mis tout j
juste vingt-quatre heures. Ci) qui est un rc-
Cord. Et, du même crwp, il n'A fallu que trois
jours pour dénouer la crise ministérielle, qui
M'était ouverte, mardi soir, dans les circons-
'tances que l'on sait,
li faut noter que M. Clemenceau, au mo-
ftWMit où il se mit à l'oeuvre pour former un
-ministère, avait déjb, si l'on peut dire,
ÎPichon, aux Affaires étrangères Pams à
l'Intérieur, et M.Jeanneney ccmme collabo-
rateur direct à la Guerre MM. Loucheur et
Ûaveille devant également, dans sa pensée,
rester dans le nouveau cabinet.
Comme nous l'avons dit hier, il commenta
aussitôt ses pourparlers, qui se poursuivi
vent tard dons la nuit, à sun domicile, où il
,eut notamment une conférence avec 1\1M.
.*Hotz, Lafferre, Nail et Henry Simon.
Il s'était auparavant assuré le concours
do-MM. Georges Leygues, pour la Marine
Claveille, pour les travaux publics; Jon-
xiart, pour le Blocus.
Dans le matinée d'hier, il reçut successi-
vement MM. Loucheur. Pams, Pichon et
Nail, tandis que des négociations étaient
engagées par intermédiaires aveo MM. Vic-
tor bor«t, pour le Ravitaillement, et Col-
Un rd, pour le Travail.
Dès Ie début de ses dâmarcbrs," StrCle-
itt*ncfiau avait demunué il \1. i u.nlicu d'en.
tfer dans sa combinaison, lui .ilïranl soit le
marchande, soit celui de reniement et,
dans le cas où "M. Ta.rdieu aurait accepté ce
dernier portefeuille, M. Loucheur se serait
chargé du Ravitaillement,
M Tardieu déclina l'offre de NI. Ciemen-
seau en spécifiant que son refus n'avait
r cause que l'œuvre considérable qu'il
ui restait il accomplir aux Etats-Unis.
M. Clemenceau n'hésita pas, après ré-
flexion, à reconnaître qu'il était préférable,
dans l'intérêt du pays, que M. Tardieu con-
servât ses fonctions do haut-commissaire à
Washington..
A onze heures, M. Clemenceau se rendit
à l'Elysée où il mit M. Poincaré au courant
de ses négociations.
Il en. sortit à midi, et nous fit alors cette
brève déclaration
Mon ministère est jait, Je présenterai
trois 'heures* au Yrésident de la Républi-
que la liste de mes collaborateurs. Noùs
nous meltrons immédiatement ats travail et
tin conseil des ministres suivra.
Inn vérité, tout n'était pas complètement
fan. Quelques détails restai-.Mil encom à ré-
gler et quelques modifications imprévues
pouvaient se produire.
Et les conciliabules se succédèrent. A midi,
M: Clemenceau reçut MM. Colliard et An-
drieux. A midi M. Claveille arrivait à. son
tour et conférait jusqu'à midi 45 avec NI.
Clemenceau.
C'était ensuite le tour de NI. Henry Béren-
«er, sénateur de la Guadeloupe, qui quittait
la rue Franklin il. 2 h. 15 en se refusant
il. toute interview. M. Jonnart avait alors
nne entrevue avec le chef du futur
cabinet. Nous avons dit que M. Clemenceau
loi avait offert un nouveau ministère, celui
du Blocus et des Régions libérées.
Bref, à 4 heures, M. Clemenceau, qui
semble avoir lit coquetterie de l'exactitude.
arrivait à l'Elysée.
Sur une de nns questions, le sénateur du
Var nous confirmait que son cabinet était
complètement cnnstitué, à un ministère près,
celui de l'Agriculture, mais ce sera vite ré-
gté nous dit-il.
En réalité, u ce moment, M. Jean Du-
rand, député de l'Aude, était téléphonique-
ment pressenti au suiet du porteteuille de
l'Agriculture mais M. Durand refusait.
Quoi qu'il en fût, M. Clemenceau était à
l'Elysée et présentait au président de la
République la plupart de ses collaborateurs.
Premier conseil
La présentation faite, ils quittèrent l'Ely-
sée. pour se rendre au ministère des Fi-
]lances, où devait se tenir le premier con-
seil de cabinet.
A l'issue de ce conseil, M. Clemenceau,
plus alerte que jamais, reçut les membres
de la presse, auxquels il communiqua lui-
même la liste définitive de ses collabora-
teurs, en indiquant que le ministère de
l'Agriculture était supprimé et transformé
en un sous-secrétariat d'Etat rattaché au
ministère du Ravitaillement et attribué à
Présidence du Conseil et Guerre
Georges CLEMENGEAU
Affaires étrangères
Justice NAIL
Intérieur.
Marine. LEYGUES
Armement. LOUCHEUR
KLOTZ
Colonies :HENRY SIMON
Transports CLAVEILLE
Instruction publique. LAFFERRE
Travail COLLIARD
Commerce. CLÉMENTEL
Ravitaillement VicTOR BORET
Blocus et régions libérées JONNART
il
un technicien. Ni. ViUegrain, qui exercera
les fonctions de conseiller technique, plus
spécialement chargé du servie, général rles
blés anprès des servites de ravitaillement,
de l'agriculture et de l'armement.
Kh une autre petite modification, ajou-
ta le nouveau président du Conseil. Pour une
question d'ordonnancement, M. Jeanneney,
indiqué d'abord comme eous-secrétaire ûh-
tat à la présidence du Conseil, prendra le ti-
tre de sous-secrétaire d'Etat à la Guerre. Il
siégera au conseil des ministres. Ce sera le
seul sous-secrétaire d'Eta.t dans ce cas.
Et les autres soue-secrétaires d'Etat ? t
Aucune désision n'a encore été prise.
Le nom de M. Jeanneney est le seul qui pa-
raîtra demain au Journal officiel Les au-
tres titulaires seront désignés dans l'un des
conseils de cabinet qui se tiendront demain
matin et l'après-midi. Des noms ? Ceux de
MM. Albert Favre et Cela peuvent être cités.
Du moins, je les proposerai. Le conseil dé-
cidera Nous aurions pu, d'ailleurs, arrêter
la liste dès aujourd'hui, mais plusieurs de
nos collègues n'ont pu venir nous rejoindre, j
Il faut que tout le monde soit lu I
Et la déclaration ?
Hé là Pas si vite. L'élaboration d'un
programme est tonjours chose longue, lors-
qu'on le désire complet et substantiel. Et,
actuellement, il faut compter avec les
grave. La rédaction de notre déclaration
demandera plusieurs séances. Nous ne
voulons pas faire une déclaration banale.
Nous voulons y dire quelque chose. Nous
prendrons le temps nécessaire.
̃" Oualqu'un demanda alors si les aittribu-
lions de NI. Jonnart. comportaient bien le
I Blocus et les Régions envahies.
Libérées, rectifia M. Klotz..
Et nous tendrons, dit à son tour M.
Clemenceau, à ce qu'élis le soient toutes
bientôt.
Les sous-secrétaires d'État W
Indiquons ici que le prochain conseil de
cabinet a été fisé à ce inatin, onze heures,
au ministère de la Guerre. C'est au cours
de ce conseil que sera complètement réglée,
sans doute, la question des sous-secréta-
riats d'Etat.
A ce propoa, on a vu que M. Clemenceau
avait lui-même cité, outre M. Jeanneney,
deux uoms, ceux de MM. Albert Favre
et Cols. Le premier sera affecté a1 l'Inté-
rieur, comme collaborateur de M. Paras, et
le second à la Marine, pour s'occuper spé-
cialement des submersibles.
Nous croyons savoir, d'autre part, qu'il est
fort question de NI. Edouard Ignace, député
de la Seine. pour la Justice militaire du
rlocteur Merlin, député de la Ivoire, pour le
Service de santé, et de M. Le Bail pére, dé-
puté du Finistère, 'pour la Marine mar-
chande, à la direction de laquelle les ru-
meurs d'hier après-midi mettaient aussi -Ni.
Bignon, député de la Seine-Inférieure.
On a pu constater, par la composition du
nouveau cabinet, qu'il ne comprend aucun
socialiste unifié. M. Clemenceau n'a fait d'of.
fre à aucun membre de ce groupe il savait
en effet, par les décisions prises, qu'un refus
lui serait opposé.
Pour terminer, reproduisons la note oiu-
ciolle communiquée à l'issue du conseil
Les membres du nouveau cabinet minis-
tériei ont tenu, ce soir, d aix heures, au
ministère des Finances, sous la présidence
de AT. Clemenceau, un premier conseil de
cabinet.
Plusieurs ministres retenus au Palais-
Bourbon par la réunion de leur graupe res-
pectif, ne se trouvaient pas d la délibéra-
tion, qui a été de courte durée. Après un
échange de vues, il a été déeid.é qu'un con-
seil de cabinet aurait lieu demain, à onze
heures, au ministère de la Guerre.
C'est au cours de cette réunion que se-
ront désignés tes nouveaux sous-secrétaires
d'Etat.
Le gouvernement abo-rdera également la.
déclaration ministériclle et le programme à
soumettre au Parlement.
LA COMPOSITION DU MINISTERE
Le ministère Clemenceau, tel qu'il est
actuellement constitué, c'est-à-dire indépen-
damment des soua-seerôtaires d'Etat, qui ne
sont pas encore offloiellement désignés,
comprend cinq sénateurs, quatre qui sont
D'ÉTAT
n'ùnislnw MM. Clemenceau, Piebon, Punis
et Jonnart, et un sous-seorétaire d'Etat
Il comprend huit députés MM. Nail,
Georges Leygues, Klotz, Henry Simon, L&f-
ferre, Colliard, Clémentel et Victor Boret
deux ministres non parlementaires MM.
Loucheur et Claveille, et un sous-secrétaire
d'Etat non parlementaire, M. Villegrain.
Quatre ministres faisaient partie du ca-
binot de M. Painlevé MM. Klotz et Clé-
mente!, et MM. Loucheur et QaveMle, ceux-
ci ayant déjà appartenu d'ailleurs au der-
nier cabinet Briand et au cabinet Ribot
quatre ministres n'ont jamais fait partie
d'aucun cabinet MM. Jeanneney, Henry
Simon, Colliard et Victor Boret.
Au point de vue politique, le ministère
Clemenceau est ainsi composé
Quatre sénateurs membres de la gauche
démocratique MM. Clemenceau, Pichon,
Pams et Jeanneney
Un membre de l'Union républicaine du
Sénat M. Jomna.rt
Trois radicaux socialistes\: MM. Nail,
LaffeiTe et Henry Simon
Un membre de l'Union républicaine radi-
cale et radicale socialiste M. Klotz
Deux membres de la gauche radicale
MM. Clémentel et Victor Boret
Un républicain socialiste M. Colliard;
Un- -reprrtolîcaîn -de gauche: M. Georges
LEURS PROFESSIONS
Petit travail de statistique. Quelles sont
les professions des ministres ?
Il y a un médeoin M. Clemenceau cinq
avocats MM. Nail, Jeanneney, Klotz. Pams
et Georges Leygucs deux négociants MM.
Boret et Colhard deux industriels MM.
Loucheur et Henry Simon un ancien pro-
fesseur M. Laffarre un journaliste, qui
d'ailleurs était devenu un diplomate M. Pi-
(,lion un ancien notaire M. Clementel
un ingénieur NI. Claveille.
LE DOYEN ET LE BENJAMIN
M. Clemenceau, qui préside le Conseil, est
également le doyen de ses collaborateùrs.
Il est âgé de soixante-seize ans.
Le plus jeune des ministres et qui se
trouve donc être le benjamin du Conseil
est M. Henry Simon. Il est âgé de quarante-
trois ans.
DANS LES GRANDES COMMISSIONS
Plusieurs des grandes commissions du
Sénat et de la Chambre se. trouvent mainte-
nant privées de leur président.
M. Clemenceau présidait, au Sénat, les
commissions de l'armée et des affaires ex-
térieures M, Georges Leygues était le pré-
sident de la commission des affaires exté-
rieures de la Chambre.
M. Colliard présidait te. commission d'as-
surance et de prévoyance sociales.
Dans les deux assemblées, ces commis-
sions seront prochainement appelées
combler tes vacances que vient de produire
la présenca de leurs présidents dans le mi-
nistère.
A LA CHAMBRE
Ixs couloirs de la Chambre qui, pendant
ces journées de crise, n'ont cessé d'être très
animés, offraient hier un intérêt tout parti-
culier. Le ministère Clemenceau était cons-
titué. Les groupes se trouvaient maintenant
devant une réalité. Quelles étaient leurs im-
pressions On peut assez exactement les
définir en disant que le ministère Clemen-
ceau a rencontré un accueil sympathique
auprès de certains- groupements, qui es-
comptent de lui une conduite de la guerre
énergique une réserve bienveillante chez
une partie des radicaux socialistes, et enfin
une hostilité renouvelée chez les socialistes.
Ces sentiments divers éclataient bruyam-
ment dans les conversations nombreuse
et vives des couloirs. Ils s'citaient d'ailleurs
exprimés, au cours de' ,1a journée, dans les
réunions des groupes.
Dans la matinée, le groupe de la gauche
radicale et le groupe des républicains de
gauche avaient désigné, chacun, des délé-
gués qui tinrent une réunion commune.
Ils ont voté, d'un accord unanime, une
résolution par laquelle tes deux groupes
s'interdisent toute exclusive et se déclarent
Il
lu à conduire vigoureusement la guerre et,
à réprimer inflexiblement les crimes contre
ta patrie.
De son côté, le groupe de l'Union républi-
caine radicale et socialiste v danné son
adhésion a la résolution votée par les dé-
légués réunis de la gauche radicale et des
républicains de gauclre favorables à la com-
binaison Clemenceau.
Le groupe radical socialiste a également
tenu une réunion, hier matin, sous la prési-
dence de M. René Renoult. Il s'y trouvait
environ soixaïite-dix députés. Au cours de
la réunion, il furent informés que M. Cle-
menceau avait demandé à trois membres
du groupe de faire partie de son ministère
Mil Nail. Laffarre et Henry Simon. Ces
derniers firent savoir qu'avant d'accepter
l'offre qui leur était faite, ils solliciteraient
l'autorisation de leur groupe.
Le groupe se réunit donc il nouveau l'a-
prés-midi pour examiner la situation et
prendre une décision, au sujet de la partici-
pation au pouvoir.
MM. Nail, Lafferre et Henry Simon ont
été entendus par leurs collègues à 3 heures
un quart. La discussion fut longue. Les fu-
turs ministres rendirent compte de l'entre-
vue qu'ils avaient eue avec M. Clemenceau,
et ils indiquèrent dans quelles conditions,
en tenant compte du point de vue politique
du groupe, iLs avaient délibéré avec le pré»
sident du Conseil.
he groupe était réuni en réunion plénière,
c'est-à-dire qu'à cette réunion assistaient
outre les dépités, les membres du bureau
du parti.
Finalement, après une très longue et très
vive discussion, la réunion décida, par 59
voix contre 2fi, d'accepter le principe de la
participation du parti à la combinaison Cle-
menceau.
Cette décision provoqua, par la suite, un
vif incident dans les couloirs, entre M. De-
bierre, président du comité exécutif, et un
membre de ce comité, M. Lièvre.
La délégation des groupes de gauche
Dès que fut prise la résolution du graupe
radical socialiste, les délégués des trois
groupes de gauche, radicaux socialistes,
socialistes et républicains socialistes, fu-
rient convoqués.
Ils se réunirent pour prendre connaissan-
ce des décisions des groupes.
Cette réunion n'a duré que quelques mi-
nutes. M. René Renoult. président du grou-
pe radical et radical socialiste, s'est borné
à faire connaître la décision qui venait d'ê-
t.re prise par la réunion plénière de son
parti.
Les délégués en ont pris acte éi la réunion
s'est dissoute.
Chez les socialistes
Le groupe socialiste unifié s'est réuni à
la fin de l'après-midi, après que lurent te-
nues les réunions du groupe radical et de la
délégation commune.
Voici le procès-verbal qu'il à communi-
qué à l'issue de cette réunion qui a clôturé
la journée parlementaire
Après lune vrve discussion, la groupe socia-
liste constaté que sont terminés tes pourpar-
lers engagée, ceux-ci ne pouvant aboutir il une
politique commune Il l'égard du gouvernement
en formation
Il a décidé de poursuivre avec énergie et mé-
thode la politique de d«tense nationale et d'ac-
tion démocratique qu'il a oanst.imment proposée
Le groupe a décidé 'que sa commission peema-
nente se réunirait cet après-midi, trois heures,
pour préparer.' les propositions qu'elle soumettra.
au groupe an vue du prochain débat parlemsn-
taire.
LES DECRETS
Les décrets relatifs au nouveau ministère
paraissent ce matin à V Officiel.
Voici le texte de ceux qui nomment M.
Clemenceau président du Conseil et minis-
tre de la Guerre.
Lc Président de la République française,
Décrète:
Article ler. M. Georges Clemenceau, séna-
teur, est nommé ministres de la Guerre.
Art. 2. Le pfésMemt du OMiwil, ministre
de la Guerre, est chargé de l'exécution du pT«j-
sent décret.
Fait à Pasis, le 16 novembre 1917.
POINGARÉ.
Par le Président de la République, lé pré-
sident dm Conseil, ministres de la Guerre
Paul Painlevé.
t Prudent de la République française,
Bécrete:
Article lW. M. Georges Ctemeoceau, séna-
teur, minfctre de 1a Guerre, est nomme président
du Ccmseil des mmùstrw;, en remplacement de
M. dont la ctémissiOTi est. acceptés.
Art 2. Le présid«nt du Conseil, ministre de
la Guerre, est charge de l'exécution du présent
décret.
Fait il Paris, le novembre 1917.
Poimcaré.
Par le Présklent de la République, le pré-
t skleat du Conseil, ministre de la Guerre:
Paul Painlevé.
Les autres décrets, coütresignts par
M. Georges Clemenceau, nomment les dif-
férents membres du cabinet.
(A la deuxième page, les notes biographi-
ques sur les noueaatx ministres.)
Les Italiens tiennent
et contre-attaquent
Home, le novembre.
s COMMANDEMENT SUPREME)
Sur fc front montagneux, depuis le, pla-
teau d'Asiago jusqu'à la Piave, les combats
se sont déielappés et se continuent.
Hier, l'adversaire a tenu nos positions
sous un (eu intense et a déctanché de vio-
lentes attaques. Nos troupes, soutenues par
l'artillerie, ost partout résisté avee bravoure
et ont contre-attaqué avec ardeur, infligeant
des pertes à d'ennemi etr lui capturant des
prisonniers. Toutes les positions sont res-
tées en notre possession. A la Meletta-da-
Vanti et au mont Fior, la brigade Regina
et 10e), a, combattu avec sa valeur cou-
tumière.
Au mont Tonsarecar, où trois attaques
successives ont été repoussées, le bataillon
alpin du mont Marmolada a montré .sa
ténacité.
Au barrage de San Marino (vai Brentaj,
des détachements ennemis orat été rejetés et
ont subi des pertes très graves.
Au mont Prassolan, le détachement qiti
s'était replié dit 2nont Roncvne, ayant reçu
des renforts a a contre-attaque et repoussé
l'adversaire qui le pressait.
Pendant le rempli aü mont Cornella, la
brigade Corao (23e et 2i'), avec une ténacité
admirable et un élan magnifique, a résisté
victorieusement à l'éf[ort ennemi quai, très
puissant, a duré de l'après-midi jusqu'à
Des de troupes ennemies,
au nord d'Asiago et dans le bois de Gallio,
ont été bombardés par nos avions.
Dans la ptaine, à traiiers la Piave, des,
actions intenses d'artilterie continuent.
Du Stelvio à VAstico, quelque activité de
feu et actions locales dans te val Giudicarie
et dans la vallée de Ledro.
Pendant la journée d'hier et pendant la
nuit nos dirigeables et avions orct renouvelé
le bombardement des troupes ennemies le
long des routes et des lignes fluviales.
Quand on connaîtra par le menu les
détails de la bataille de l'Isonzo, et sur-
tout quand il sera permis d'en parler
librement, les ravages apparaîtront de
ces menées traîtresses par lesquelles les
Germains cherchent à compenser l'affai-
hlissement graduel de leurs forces mi-
litaires.
Le 12 janvier 1871, de pauvres trou-
pes mal habillées, mal équipées, mal
instruites et mal commandées, les mobi-
lisés de Bretagne, évacuaient de la
même façon leurs positions du Tertre-
Rouge, en avant du Mans, et décidaient
du sort de la dernière bataille que
Chanzy devait livrer au prince Frédéric-
Charles. Les causes profondes de cas
affolements ne sont pas les mêmes assu-
rément, et certaines excuses existent
d'un côté qui ne se retrouvent pas de
l'autre. Mais le résultat est pareil,
comme la leçon qui s'en dégage. Il ne
faut mettre sur les points sensibles d'un
champ de bataille que des soldats dont
on est sûr.
Heureusement, ce qui se passe en ce
moment nous permet de supposer qu'on
l'a fait. Le crochet défensif formé au
nord-ouest de la Piave tient bon sous la
poussée ennemie, qui s'accentue à la
fois par le val Sugana et par les vallées
de la Frisone et du Cismone. Les Aus-
tro-Allemands, malgré les plus violents
efforts, n'ont pu déboucher nulle part
et, s'ils se sont emparés de quelques
pitons secondaires, tels que le mont
Tomatico, ils n'ont pu dépasser la ligne
Feltre-Fonzaso-Primolano. Le .mouve-
ment débardant qu'ils dessinent, en réé-
dition de colui qui leur a rendu Gorizia,
ne rencontre plus les mêmes complicités
douloureuses. Il faut payer chaque pas
en avant d'une saignée nouvelle. Encore
ce pas est-il singulièrement réduit,
comme le laisse entendre le communi-
qué autrichien, lequel n'est rien moins
que triomphant.
Malgré tout, c'est de ce côté, ne l'ou-
blions pas, qu'apparat le véritable dan-
ger. La Piave est difficilement franchis-
sable sous le feu des Italiens qui se
sont retranchés sur la rive droite, et le
passage qui a pu en être fait au sud, du
côté de Grisolera, ne compte pas, au
moins jusqu'à nouvel ordre, car là les
troupes ennemies sont embourbées dans
les lagunes que l'artillerie de nos alliés
canonne par terre et par mer, en sorte
que la situation n'est guère menaçante
que pour eux-mêmes. Tandis que si, par
malheur, l'ennemi réussissait à dévaler
dans la plaine de Ba.ssano, toutes les for-
ces italiennes seraient obligées d'exécu-
ter vers la Brenta, et peut-être même
au delà, une retraite hâtive et tour-
montée.
Les Austro-Allemands ayant soudé
leurs attaques septentrionales, celles de
Krobatin et de Conrad de Hoetzendorf,
c'est maintenant une masse compacte
qui se présente sur le flanc le plus vul-
nérable du général Dia.z. Les mouve-
ments de l'ennemi, forcément indépen-
dants les uns des autres dans la zone
montagneuse, vont devenir coordonnés
et convergents.
A ce péril qu'ils ne sauraient mécon-
naître, nos alliés opposent, en attendant
que le concours franco-anglais puisse
les soutenir, une fermeté d'âme qui
grandit et se retrempe dans l'accord una-
nime de la nation. Encore une fois, les
corrupteurs germaniques ont à peu près
perdu leur or, leur temps et leur peine.
Du moins, ils n'en auront tiré, nous
l'espérons bien, qu'un bénéfice éphé-
mère, dont les alliés ne garderaient pas
à leur arracher le dernier profit, s'ils
constituaient enfin, sur des bases plus
étroites et plus solides, l'organe de dire-
tion commune qui seul, jusqu'ici, leur a
manqué.
Lieutenant-colonel ROUSSET
La trêve dePetrograd
sera-t-elle suivie
d'une réconciliation?
Lea nouvelles qui parciennent de Rossift
,Continuent, être rares et brèves, en dé-
pit du rétablissement des communications
entre Petrograd et Stockholm.
On est certain maintenant que Keremski,
après avoir amené des troupes et remporté
quelques succès, fut battu au début de la
semaine par les rnarimaiiste. Si tes dépt-
ches expédiées par ces derniers au moyen
de la T. S. F. étaient excessives, elles ne
manquaient pas totalement de base.
Le chef du gouvernement provisoire, dis-
cernant la difficulté d'une victoire décisive,
aurait alors admis le principe de négocia-
tions avec les extrémistes. Selon toute appa-
rence, ces pourparlers auraient étk conduits
par le comité de salut public, constitué dans
la capitale., et qui comprend des socialistes
révolutionnairea et des social-démocrates
minimalistes. On aboutit d'abord à une sus-
pension d'armes, puis on discuta les condi-
tions d'un accord définitif et la création d'un
pouvoir exécutif accepté les deux partie.
Ce débat, à la date de mercredi, restait sans
conclusion, les maximalistes r«5ciamant une
part d'autorité quc leurs adversaires leur
refusaient.
Il y a encore d'autres diiiteulU'.s oartains
des éléments qui suivent Korenski excluent
toute entente permanente avec les maxima-
listes; Kaiedine, qui a aasumé la dictature
dictature temporaire, dit-il, à Novo-
Tcherkask. au milieu des cosaques, s 3 dé-
ciare hostile à une politique de réconcilia-
1-ion en sorte que tout ost eororo lui sus-
COUP D'ÉTAT SOCIALISTE
EN FINLANDE
Londres, 16 novembre
Suivant une dépêche d'Hapa.,anda reçue
à Copenhague, les socialistes d'Helsing-
fors ont fait, hier, un coud d'Etat en occu-
pant, avec l'aide de soldats russes, les bu-
reaux du télégraplie et tous les établisse-
ments publics. Ils ont également dissous le
Sénat et la Diète et ordonné la réunion à
une date aussi rapprochée que possible de
l'ancienne Diète socialiste.
Plus tnrrl, le Sénat reçut l'ordre de se
réunir, mais Ù. condition que tous les mem-
bres bourgeois fussent exclus. line vive
agitation règne dans toute la Finlande et
l'on craint des troubles sanglants.
La grève générale commencée mardi à
Helsingfors a gagné toute la Finlande et
englobe les cheminots. Toute comnminica-
tion avec Petrograd, par voie ferrée, est in-
terrompue.
VIVE APPREHENSION AU JAPON
Tokio. 16 novembrr.
La situation en Russie cause la plus grau-
de appréhension au Japon. Le conseil des
ministres s'est réuni vendredl matin. On
s'attend il. des développements importants.
Les Anglais arrivent près de Jaffa
(Communiqué officiel de Palestine)
Londres, 16 novembre.
Apres une légère résistance, les troupes
britanniques ont attcint, le 15 novembre,
la ligne (le il ir trois milles en-
viron au sud de Jaffa et de Joppe.
Par nno charge a la baïonnette, nous
avons repoussé 1 attaque d'un régiment ture
contre les troupes montées néo-zélandaises
sur un point de la cene d'opérations. Les
Turcs ont subi de lourdes pertes.
Le total contrôlé des prisonniers fait* de-
puis le 31 octobre dépasse maintenant 9.000.
L'Allemagne préparerait une offensive
dans les Mans
On lit dans le: J mimai de Gcnèce
De la même source
tre l'Italk:, uoiw. recevons rtnlpr mation suivante
« Une nouvelle offensive de grande envergure
«̃ prépare. L'Allemagne dirige nur les Balkans
des trounos prislevees sur le front ru&so que, vu
les événèmeitts acfoiels, on dégarnit de plus en
i.Th^ l.o but est de rooixirer avec l'armée bu!-
gare de clwasor si possible l«>s Haliens de î'Epire
et ios Anfiîo-Fra'nçate do Sakmique. Si ce projet
et les piiissaaces centrales seraient maîtresses
de la péninsule balkanique et de toute l'Europe
Les problèmes
du ravitaillement
COMMENT ÉCONOMISER
NOS FOURRAGES
par 3VI. Vlotoï jVoKET
jours; la dùaignation de ^f. Victor Boret comme
ministre du Ravitaillement ne peut que lui don-
ner un' plus grond,
nion du nouveau ministre précisément en vue des
nombreux et àM&cUes proolèmes qu'il oura ré-
soudre.
Notre réculte de fourrages et de céréales
secondaires nous permettre difficilement,
pendant la campagne 1917-1918, d'entretenir!
notre cheptel et surtout notre cheptel che-
valin.
Cette situation a été signalés à plusieurs
reprises et en dernier lieu par mes excel-
lents collègues Guiraud et Hesse, qui se
sont faites les interprètes des inquiétudes
soulevées, chez les ruraux, par les réquisi-
tions abusives de fourrages.
D'ailleurs, M. le ministre du Ravitaille.
ment répondant à nos critiques, a reconnu
lui-même, le 29 septembre 1917, l'exactitude
de ces faits, puisqu'il déelara « De tous
les points de la France s'élève un môme
récolte a été mauvaise, les réquisitions pour
l'armée, cependant indispensables ruinent
le pays. )1
Cos déclarations n'ayant été suivies d'au-
cune mesure d'administration, mon excel-
lent collègue, 11. Barthe. a eu l'heureuse
idée de proposer de mettre il la disposition
de l'agriculture tous les chevaux rofonnés
de l'armée.
l'intérêt qu'il y a mettre le plus grand
nombre possible de chevaux de labour à la
disposition des cultivateurs. A l'heure ao*
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