Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1913-07-26
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juillet 1913 26 juillet 1913
Description : 1913/07/26 (Numéro 13419). 1913/07/26 (Numéro 13419).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2008
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place de la Bourse, PARIS (2*)
ÈVITtON nE PARIS
La conférence due Bucarest
fle tardera pas à s'ouvrir j
L'INTERVENTION DES PUISSANCES
A CONSTANTINOPLE
.La situation dans les Balkans ne s'est
pas sensiblement modifiée certes, les
rois Pierre et Constantin, dans leur ré-
ponse au roi de Roumanie, qui on
le sait était intervenu à Athènes et à
Belgrade dans le but de hâter les pour-
parlers de paix, unt affirmé leur désir
d'en finir lc plus tôt possible avec cette
lutte fratricide. Mieux encore ils ont
déclaré qu'ils n'avaient pas l'intention
de troubler l'équilibre dans la péninsule
ni d'abaisser la Bulgarie. Il n'en est pas
moins vrai qu'ils ont maintenu leur dou-
ble point de vue conclusion de l'ar-
mistice et du traité de naix avec la Bul-
garie à Bucarest continuation des hos-
tilités durant les négociations.
Faut-il en conclure qu'ils s'efforceront
de retarder l'ouverture de la conférence
de Bucarest ? Nous ne le croyons pas, et
ce, pour plusieurs raisons
Ils tiendront, d'une part, à ne pas mé-
contenter :a Roumanie et les grandes
puissances qui désirent voir les négo-
ciations s'engager le plus tôt possible.
Au surplus, les ministres d'Autriche-
Hongrre à Belgrade et à Athènes ont
fait hier, auprès des gouvernements
serbe et grec, une nouvelle démarche-
cette fois en termes énergiques en
faveur d'une cessation immédiate des
hostilités, et cette démarche incitera les
alliés à ne pas pousser trop loin leur
intransigeance.
D'autre part, l'offensive turque n'est
pas sans les inquiéter sans aller jus-
qu'à penser à donner un concours éven-
tuel à leur adversaire pour repousser les
Turcs derrière la frontière Enos-Midia,
ainsi qu'on en impute l'intention à la
Roumanie, les alliés ont manifesté cepen-
dant,une vive irritation à l'égard de la
Porté, depuis que les troupes ottomanes
ont réoccupé Andrinople, franchi la
frontière bulgare et commis des exac-
tions sans nombre.
On a donc tout lieu de croire que, en
dépit de leurs réserves, la Serbie et la
Grèce enverront d'ici peu leurs délégués
à Bucarest et que les pourparlers pour-
ront être ébauchés dès la semaine pro-
chaine.
En attendant, les cabinets de Belgrade
et d'Athènes, dans le but probable d'of-
frir une première satisfaction au rois
Caret et aux grandes puissances, ont
donné, semble-t-il, des ordres pour que
leurs armées ne poursuivent plus pour
l'instant leurs opérations qu'avec une
sage lenteur. De fait, imitant en cela
les Roumains, qui se maintiennent strie-
tement dans leurs positions sans avancer
davantage vers Sofia, les forces helléni-
que; et serbes se sont contentées hier de
prendre-les dispositions nécessaires pour!
empêcher un retour offensif des con-
tingents bulgares placés sous les ordres'
des Pénéraux Ivanoff et Kovantcheff.
Une offensive de la part de ces dernier
apparaît d'ailleurs peu vraisemblable,
surtout depuis que les Grecs sont mari
tres du défilé de Kresna et ont refoulé
leurs adversaires vers le col de Djou-
maïa.
La marche en avant des troupes otto-
manes en territoire bulgare, et la vo-
lonté marquée par la Portp de considé-
rer désormais le traité de I ondres com-
me caduc, ont vivement irrité les gran- j
des puissances.
A l'unanimité, elles ont décidé de ten-
ter, à Constantinople, une nouvelle dé-
marche pour obtenir la cessation de l'of-
fensive* dès troupes turques', et d'attirer
de nouveau l'attention du gouvernement
ottoman sur leur décision de faire res-
pecter la frontière Enos-Midia.
Si cette démarche pacifique échouait,
les puissances examineraient alors les
moyens de la rendre efficace, soit par
une démonstration navale, qui serait
probablement confiée à la Russie, soit
par une pression de caractère financier.
Si la Porte, au contraire, acceptait de
rentrer dans les vues des puissances,
celles-ci lui concéderaient tout ce qui
semblerait nécessaire pour une protec-
tion plus complète de sa capitale. Dans
ce dernier cas, la ligne Enos-Midia rour-
rait bien se voir assez fortement modi
fiée, et de concave devenir convexe.
LA BULCAR!E ACCEPTE
LES CONDITIONS ROUMAINES
Bucarest, 2;:) juillet.
Le gouvernement roumain a reçu un télé-
gramme de M. Ghenadieif. ministre des Af-
• faires étrangères de Bulgarie, annonçant
oac ce pHv^Ki'îeptait toutes les conditions
roumaines' relativement l'armistice et il
• l:i conclusion de la paix.
Le roi i:arol a ordonné à ses troupes
d'arrêter leur marche et de rester sur leur
positions.
LES RQ!? PIERRE ET CONSTANTIN
REPONDENT AU RO! CAROL
Bucarest, 25 juillet.
Les réponses des rois de Serbie et de
Grèce au roi Carol sont arrivées.
Le roi Constantin assure que, lui aussi,
désire mettre fin. aussitôt que possible., à
l'effusion de sang, et qu'il n'a pas l'intention
de troubler l'équilibre balkanique ni de ré-
trécir la Niais il commettrait un
crime envers son pays, s'il concluait un
armistice, après la guerre qui lui a été im-
posée, «ms avoir la garantie que la paix
apportera à la Grèce et à ses alliés les avan-
tages qui leur sont dus. Après les expérien-
ces amères faites avec les Bulgares, le roi
doit penser qu'un armistice sans garantie
priverait !a Grèce de ses victoires. Si' la But-
garie accepté que les conditions de ta paix
soienir celles des préliminaires de paix, le
gouvernement grec est prêt à envoyer en
tournante ses délégués. La réponse du roi
Pierre est analogue a celle du roi Constan-
tin.
LES SOUVERAINS ESPAGNOLS
PASSENT UNE JOURNÉE A PARIS
dent en Angleterre, ont passé la journée
d'hier a Paris, et, partout où ils ont été re-
connus, les jeunes souverains ont été res-
pectueusement salués par les uns, chaude-
ment acclamés par les autres.
leur» descente du train spécial, qui est
arrivé hait Heures quinze en gare du quai
d'Orsay, le roi et la reine, qui cependant
voyagent incognito, ont eu l'agréabie sur-
pvïnn de trouver le Président de la Républi-
que et Mme Poiriearé, qui, par une délicate
attention, avaient tenu à être les premiers
à les saluer et à leur présenter leurs com-
Le roi et la reine qui étaient accompagnés
du marquis de la Torredlla, grand-maître
du palais.; de la duchesse de Sun (:arlos,
grande-maîtresse du palais du marquis de
Viana, grand écuyer du due de Santo-
Mauro, grand-maître de la maison de la
reine, et de Ni. Quinonès de Léon, le plus
parisien des Espagnols, ont exprimé à NI.
Poincaré, en des termes d'une cordialité
toute particulière, combien ils étaient sen-
sibles à la marque de haute courtoisie qu'il
venait de leur témoigner.
Après le Président et Mme Poincaré, le
ministre des Affaires étrangères et Mme
Stéphen Pichon, MM. Mollard et de Fou-
quières, chef et sous-chef du protocole, ont
salué le roi et la reine.
Dans une rapide automobile, Alphonse XIII
et la reine Victoria, après avoir pris congé
du chef de l'Etat et de Mime Poincaré, ont
gagné l'hôtel Meuriee, où le directeur,. M.
Schwenter, les a guidés vers les apparte-
ments du premier étage, qui leur sont tou-
jeurs réservés quand lls sont de passage à
Paris.
Une heure à peine plus tard le roi et la
reine, qui avaient pris un léger déjeuner et
changé de costumes, sortaient, chacun de
leur côté, pour faire des emplettes. Tandis
que la reine s'attardait dans le quartier de
l'Opéra, en compagnie du duc de SaTito-
| Mauro et de la dùchessa de San-Carlos, 10
roi. justifiant une fois de plus sa réputation
de virtuose du volant, filait en automobile
I avec 'M. Quinones de Léon.
Rentré à l'hôtel, il recevait son ambassa
j deur et, à onze heures et demie, il partait
pour l'Elysée, ou, en son honneur, et en
l'honneur de la reine, le Président de la Ré-
publique et Mme Ravmond Poincaré don-
naient un déjeuner tout intimé, auquel assis-
(aient seulement les personnages de la suite,
le président du Conseil et Mme Barthou le
ministre des Affaires étrangères et Mme Pi-
chon, l'ambassadeur d'Espagne et la mar-
quise de Villa-Urrutin, les secrétaires géné-
raux de la présidence et les officiers de la
maison militaire.
Dans l'après-iiiidi. 'a reine atérïniné ses
admis. .̃> roi est remonté err automobile et
il amené M. Quinones de Léon jusqu'à
Fontainebleau. Il n'e.st rentré à l'hôtel qu'à
sept heures et demie et a dîné dans son ap-
partement avec la reine, les personnes de
sa suite, le marquis et la, marquise de Villa-
Urrutia qui.culs, avaient été invités. Al-
phonse XIII et la reine Victoria ont passé
la soirée au Palais-Royal.
Ce matin, ils quitteront Paris à onze
heures 55. par train spécial, pour Calais. où
ils s'embarqueront sur un yacht qui les con-
duira en Angleterre.
LE SECRET_DU VOTE
-4»n Depuis plusieurs années, une malheu-
~jÊ~ reuse proposition de loi destinée assu-
rer le secret et, par la suite, la sincérité du
eote, errait entre le Luxembourg et le Palais-
Bourbon. Modifiée par ci, remodifiée par là,
eile ne parvenait jamais il obtenir les suffra-
ges réunis des deux assemblées. Enfin, la
Chambre vient de la rendre définitive en
acceptant le texte tel qu'il lui revenait du
Sénat.
Désormais, les électeurs, en se présentant
leur .section de vote, recevront une enve-
loppe opaque, portant le timbre de la pré-
fecture ou de la sous-préfecture. Dans cette
enveloppe, ils placeront leur bulletin et,
pour cette opération, ils se rendront dans
une partie de la salle aménagée à cet effet
un isoloir où ils échapperont à tous les
Ils ne seront donc plus exposés à subir
certaines pressions détestables qu'on a par-
fois constatées' ils n'auront plus à opter
entre leurs intérêts privés et leur conscience.
Le Sénat n'a a pas cru devoir instituer les
rnandataires des candidats H, qui avaient été
primitivenrent réclamés par la Chambre
le rôle de ces citoyens eut été de contrôleur
au nom des candidats la régularité des opé-
rations électorales. On a craint d'amoindrir
l'autorité du président de la section et de
rendre malaisé le maintien de l'ordre dans
les salles de vote. C'est une considération
qui a sa valeur.
Quoi qu'il en soit, la nouvelle loi sera bien
accueillie partout c'est une façon de ré-
forme électorale qui présenta le grand avan-
tage de ne pas diviser le parti républicain.
E. de F.
Le joyau' ne Il pas volé
pendant son trajet en France
ET POURTANT, A L'ARfttVÈE A LONDRES
lA BOITE ÉTAIT MAQUILLÉE. ALORS ?
'Ainsi que nous l'avons annoncé, la boite
-dans laquelle M. Salariions a expédié le côJ-
:lier a été présentée, hier matin, aux em-
ployés des postes qui l'ont manipulée, soit
.au bureau de la rue de Provence, soit
à la recette principale de la'rue du Louvre.
Cette présentation été faite en présence
de MM. juge d'Instruotioii Ni-
dausoe. sous-chef de la sûreté de M. Du-
casse, des postes, et. de, M. Price,
représentant de la compagnie qui assura le
Aucun des dix employés entrelles mains
desquels elle a passé n'a eu son attention
attirée particulièrement par la boite. Ils
n'ont dunc pu dire ai celle-ci était munie
des onze cachets apposés par M. Salomons,
ou si, au contraire, elle portait les nom-
Ixarx cachets dont elfe est actuellement
Seul, remployé du guichet dé la rue de
Provence, qui reçut la botte, a.-pu fournir
une indication un peu précise.
Je n'ai pas le souvenir, a-t-il déclaré,
d'avoir reçu ce colis nortant autant de
cachets. Autant que je m'en souvienne, son
extérieur était normal et il ne portait que le
nombre régulier de cachets.
Ici se place une parenthèse.
La quantité de cire qui se trouve sur la
botte est telle, qu'elle dépasse les bords. Çar
il semble bien que dans les heurts succes-
sifs que le colis -a subis dans son transport
de la rue- de Prowenee à la recette- princi-
pale et dans son trajet jusqu'à son arrivée à
Londres, ces bavures se seraient brisées.
Elles sont au contraire absolument intactes.
Au surplus, l'employé qui a reçu la botte
a déclaré que lorsqu'il apposa son timbre
humide sur le côté où se trouvaient les tim-
bres, il n'aurait pas manqué de briser les
cachets apposés sur la face opposée.
Ce fonctionnaire ajouta qu'il avait décomp-
té le prix de la recommandation de la boite
sur l'enveloppe et qu'il avait dissimulé lçs
chiffres sous une figurine. Cette déclaration
a été reconnue exacte. Par transparence, en
effet, on a pu lire les' chiffres inscrits sur le
papier recouvrant la boîte. Ces chiffres sont
bien ceux du postier.
Après l'interrogatoire des employés, les
magistrats se sont rendus au bureau de la
rue de Provence où ils ont assisté aux opé-
rations de recommandation des colis qu ils
ont suivis dans leur transport à la recette
principale jusqu'à leur départ pour l'Angle-
terre. Il ressort des constatations faites, que,
le vol n'a pu être commis, semble-t-il, à l'ad-
ministration des postes.
C'est à 3 heures 50, le 15 juillet, que M.
Salomons déposa sa botte. Les formalités de
timbrage achevées, l'employé qui reçut la.;
boite la jeta dans un panier. Quelques mi-:
nutes après, un de ses collègues la plaçait,
avec les autres colis recommandés, dans -la;
case dite de l'étranger. Peu .après, ..un troijji
.«ième employé- prenait ces colis et les erfferV
rnait dans un sac. Ce sac fut scellé et tran«4
porté à la recette principale. Il était i heu-'
res 30 quand eut lieu ce transfert.
Rue du Louvre, la boite fut sortie du sac
et montée par un ascenseur dans la cabine
de l'étranger, au quatrième étage.
A cette cabine entourée d'un grillage:
et munie d'une seule porte est attache
un employé qui consigne sur une feuille ape-.
ciale l'expédition de tous les objets recom-
mandés. Ce fonctionnaire est aidé par un de
ses collègues, qui place les colis dans la case
afférente à leur destination. Cette besogne
s'accomplit sous les yeux d'autres employés
travaillant il côté et cette surveillance in-
cessante et mutuelle rend tout vol impos-
sible.
Quand ie moment e.st arrivé; lea colis sont
déposés danij un sui: plombé. Au rez-de-
chuussée, ce sac est chargé dans un four-
gon. qui te transporte à la gare du Nord.
Là. le sac est déposé, avec une quantité
d'a.utres contenant des dépêche, dans le wu-
gon postal attaché au rapide de Calais. Ce
wagon, une fois chargé, est lui-même plom-
bé.
Fracturer la botte, y prendre le collier et
le remplacer par du sucre, refermer la botte
et y apposer de nouveaux cachets deman-
dait un temps matériel assez long. A a ap-
poser que le vol ait été commis au bureau
Deux aspects de la botte
Au-dessus le côte oa. figure l'adresse, Au des-
sous te côté que le voleur surchargea de cachets.
de la rue de Provence ou à la recette n.u-
nicipale, le temps nécessaire manquait au
voleur pour cetté opération.
Il est donc établi aujourd'hui, de «ai- les
renseignements recueillis et les investiga-
tions faites par les magistrats enquêt3UES,
que la suppression du collier ne s'est pa.s'
fade Paris. C'est donc à Londres qu'il fau-
drait chercher, la .solution de l'énigme.
M. Richaud. juge d'instruction, va taire
analyser lit cire recouvrant la botte., O.tte
cire." très fine, est d'un rouge franc et elle
diffère de celle empluvée par l'adniinistra--
tion des postes. qui est plus grossière et
d'une couleur brune.
L1NCEND3E DE PORQUEROLLES EST ÉTBOT
Toulon, 25 juillef.
L'incendie qui s'était déclaré mardi à l'île
de Porquerolles a été éteint aujourd'hui
avec !e' concours de la population civile et
de la garnison.
Cinq cents hectares de forêts ont été dé-
truits. Les troupes de terra et de nrer sont
rentrées ce aoir; elles ont. été l'objet d'un
ordre du jour de" félicitations du vice-amiral
Brtlue, préfet maritime, pour leur belle
tenue.
RIEN DE TRAGIQUE ENCORE
A L'HOTEL OU BOULEVARD UNNES
Les protégés de M. Cochon recueillis etl
hospitalisées par M. et Mme de La Rochefon- j
cauld dans leur hôtel, 17, boulevard Lannes,
ont passé, hier, une nuit qui fut une veillée
des.armes.
Décidés, nous l'avons dit, à ne pas se lais-
ser expulser autrement que par la force, les
CI. Petit Parisien.
M. Cochon va rendre visite à ses protégés
pauvres gens avaient organisé la résistance.
Les portes et les fenêtres barricadées, la
grille du jardin étayée, les provisions de bou-
che accumulées, une échelle de corde pen-
dant d'une croisée, servant de moyen d'ac-
cès unique tout attestait un nouveau fort
Chabrol. Pour ne pas négliger la note humo-
ristique, on avait accroché en haut de la fa-
çade un mannequin représentant le légen-
daire M. Vautour, emblème de la rapacité
de certains propriétaires.
On lui avait même accolé une pancarte in-
jurieuse à l'adresse du président Monier.
Des sept heures du matin, heure annoncée
pour l'expulsion, M. Cochon arrivait boule-
vard Lannes, pour prendre son poste de
combat.
Il dut se servir de l'échelle de corde pour
pénétrer dans la maison. Après une inspec-
tion de ses troupes, il alla installer son quar-
tier général dans un café-restaurant, rue de
la Faisanderie, où il avait un téléphone sou»
Peu à peu des journalistes, des photogra-
phes et des badauds se massèrent sur le
talus des fortifications et sur le trottoir, en
ince du 17.
La façade est close à présent. Les curieux
ont la ressource de contempler une immen-
se pancarte, à la hauteur du premier étage,
portant ces mots 8 familles, 35 enfants ».
Au second étage est placardée une affiche
de la Fédération des locataires représentant
un malheureux père de famille entouré de
ses enfants.
Le temps passe. La police n'apparaît pas.
L'huissier chargé de l'expulsion et le com-
missaire de police, qui doit l'assister, ne
sont point en vue.
Dans l'hôte', on rit, on chante aux sons
d'un accordéon. De temps à autre, une fe- j
nôtre du premier ou du second étage s'ou-
vre, laiesant apercevoir des hommes, des
femmes, des enfants. Ce sont les assiégés
volontaire.
Sur le boulevard, c'est un défilé de four-
nisseurs du quartier, de gens de maison, de
promeneurs élégants, habitués du Bois, au-
tomobilistes, cavaliers ou piétons.
Cependant les heures passent, on attend
toujours. C'est ainsi que, la matinée s'écoule
dans une attente vaine.
Enfin, vers midi, l'on apprit que l'expul-
sion était remise à une date ultérieure, afin
que la préfecture de police ait le temps de
trouver et d'aménager des locaux pour les
familles sans gîte.
Tout était bien.
Un soldat se suicide
au fort de Bicêtre
Un drame pénible s'est déroulé, hier ma-
tin, au fort de Bicêtre, où est caserne le
23° régiment d'infanterie coloniale.
Il était environ sept heures et demie. Sou-
dain, un crépitement sec, caractéristique
d'un coup de feu, partit d'une chambre de
la huitième compagnie. Quelques témoins se
précipitèrent et pénétrèrent dans le magasin
d'habillement d'où semblait, provenir le
bruit.
Là, un spectacle terrifiant soffrit à leurs
yeux. Sur sa couchette, un homme, inerte,
gisait, .la tête fracassée et sanglante. C'était
le soldat de deuxième classe Joseph Gui-
gnabert, garde-magasin, qui d'un coup de
revolver, venait de se suicider. L'arme était
encore dans sa main crispée; le malheu-
reux ne donnait plus signe de vie.
L'autorité militaire prit aussitôt les me-
sures que nécessitait un tel événement, et
M. Compagnon, commissaire de police, rem-
plaçant M. Fresnel, en congé, arriva immé-
diatement sur les lieux Il constata que la
halte, tirée avec un revolver d'ordonnance,
avait pénétré par la tempe droite pour soriir
• fjûr la tempe gauche. Le projectile, conti.
n'iVant sa route, avait atteint lé mur, et, par
un ricochet, était allé s'aplatir sur un canon
de fusil.au râtelier d'armes.
De l'enquête laquelle le magistrat s'est
livré, il résulte qne le malheureux s'est
donné la mort à la suite de chagrins intimes.
Quelques-uns de se? camarades ont déclaré,
en effet, que Guignnbert avait souvent ma-
nifesté le désir d'en finir avec la vie, ren-
due pour lui intenable par des chagrine.
Né en 1887, à Lempdes (Haute-Loire), Gui-
gnnbert avait servi d'abord dans un régi-
ment de la métropole, où il était devenu
sous-officier. Libéré et rentré dans la vie
civile, il n'avait pas tardé à reprendre un
nouvel engagement a.u colonial, où il
remplissait les fonctions de garde-magasin.
On sait que les oldats appartenant à cette
catégorie ont leur lit établi dans le local
même affecté à cet entrepôt des tournitures
régimen^sires. C'est, ainsi qu'il a pu, hors
la rue dé» tout témoin, mettre à exécution
son funeste projet. L'arme appartenait à un
sous-officier,!
Bien p centenaire
POUR SON ANNIVERSAIRE, ELLE REFUSE
UN BONNET NOIR QUI LA VIEILLIRAIT
Ylme Elger qui, aujourd'hui, entre dans
sa. cent unième année est une femme heu-
reuse.
Non point que, pour elle, la vie eut seule-
ment des sourires mais, en femme sage,
Mme Elger se félicite devoir heureusement
bchappé à toutes les petites misères qui font
escorte à la vieillesse. Et c'est là tout le
secret de son éternelle bonne humeur,
La jeune » centenaire habite en haut de
Belleville, dans un de ces coins délicieux de
la capitale qu'ignorent les « boulevardiers »
et que n'ont point encore envahi les mo-
dernes « gratte-ciel » ou les trépidants au-
tobus.
Comme on se croirait bien loin de Paris
dans cette rue des Fêtes où, derrière chaque
maisonnette, se cachent des jardinets, un
peu étriqués sans doute, mais cultivés avec
autant d amour que d'ingéniosité, où les ro-
siars, les lis, l'héliotrope, la menthe mêlent
leurs parfums pénétrants et ceinturent de
minuscules planches de laitues ou de radis
roses.
La visite rendue par nous, hier, à Mme
Elger mit fin à une grave discussion enga-
géie avec ses filles
Mettre un bonnet noir. le jour cte mon
anniversaire disait-elle. Non mais, vous
n'y pensez pas, mes enfants je rne veux pas
avoir l'air d'une vieille
Ce point de toilette, une fois réglé, Mme
Èlger se prêta de bannë grâce à un interro-
gatoire qui 'étonna beaucoup.
Les souvenirs de Mme Elger
D'une vo;>. binn timbrée, singulièrement
jeune encore, Mme Elger égrène ses plus
lointains souvenirs, qui remontent la
Née, le juillet 1813, à Fougerolles-le-
Château, dans la Haute-Saône, Mme Elger
était la dennére d'unc; famille de dix enfants.
Mariée, elle restait veuve, en 1849, avec
deux fillettes celles-ci, respectivement âgées
de soixante-neuf ans et soixante-quatorze
ans, promettent de marcher sur les traces
de la vénérable maman, dont elles entourent
de soins la verte vieillesse.
C'est au lendemain de la guent», qiK
Mme Elger et ses enfants vinrent se réfugier
à Paris depuis vingt-six ans, elle par-
tage avec sa fille ainée le même logement,
composés de deux pièces exiguës et modes-
tement meublées, mais où règne la plus mé-
ticuleuse propreté.
Installée dans un vieux fauteuil, près de
la fenêtre, une fenêtre bien étroite, la
vieille maman cause. Pas un mot amer ne
lui échappe.
Pourtant, il est facile de deviner que la
problème de l'existence quotidienne ne doit
Cl. Petit Parisien..
Mme Léonie Elger
pas être lacile à réaliser, et qu'il faui des
prodiges d'économie pour arriver à joindre
les deux bouts.
L'unique ressource du ménage est consti-
lué par l'allocation de l'assistance obliga-
totre aux vieillards, c'est-à-dire 60 francs
par mois pour les deux femmes. De cette
pension, il faut encore déduire les 200 francs
du loyer annuel. Alors on vit avec te
Tout le monde est bien bon pour nous,
conclut Mme Elger avec sa sereine philoso-
phie. Le maire de l'arrondissement, M. Vi-
vaut, nous a fait, parvenir hier un billet de
50 francs pour nous permettre de « faire la
iète » en l'honneur de mes cent ans. Notre
propriétaire nous a promis de ne jamais
augmenter notre loyer et nos voisins m'au-
torisent à aller faire u.n tour dans leurs jar-
Clouée dans son fauteuil
Mailhiiireusemeait, depuis quatre ans, Mme
Elger n'a pu profiter de cette gracieuse per-
EUe le regrette d'autant plus vivement
que la faute en est à un accident stupide
alors qu'elle nettoyant une marmite de fonte
le couvercle lui échappa et lui broya les deux
gros orteils dont, elle dut subir l'amputation,
L'opération, tentée il y a quatorze ans,
avait parfaitement réussi mais, avec l'âge,
la faiblesse est venue et les pieds refusent
leur service.
Je suis, maintenant, à peu près clouée
dans mon fauteuil. Maudites jambes
Et les yeux ?
Oh les yeux sont bons. Pourtant, à
quatre-vingt-un ans, il m'a fallu subir l'opé-
ration de la cataracte. Il n'y parait plus
aujourd'hui et. vous le voyez, je puis me
passer de lunettes.
Ceci est dit avec une pointe de fierté tout
fait amusante le cœur est resté jeune
les dents sont également solides et l'estomac
robuste.
Notre mère chante du matin au soir,
affirme la tille alnée. Elle fredonne les
vieilles romances du pays dont elle se sou-
vient. Car elle a bonne mémoire, maman
elle n'oublie pas non plus de réclamer, tous
les matins, son café au lait. ce qui ne l'em-
pêche pas de faire grand honneur au dé-
jeuner.
En somme, de tout ceci, il résulte que
Mme Elger est heureuse: pourtant, elle dé-
sire deux chose? t vivre dix ans encore
mais sans être malade et recevoir uns,
médaille commémorative il l'occasion de son
Le Petit Parisien est très heureux de pou-
voir satisfaire le second vœu nous souhai-
tons, et de tout cœur, qne le premier se
trouve aussi facilement réalisé.
LE CRIME DE SAINT-MANDÉ
Poignant interrogatoire
de Mma foeckès
Pour la première fois l'inculpée pleure
pressée de questions, elle faiblit, puis
se ressaisit et n'avoue rien.
Dans ta cellule qu'elle occupe à la prison
Saint-Lazare, Mme Poeckès, 'meurtrière de
soin. mari, a subi, hier, un nouvel interroga-
luire.
Ce fut le plus précis et peut-être le plus
émouvant de ceux auxquels elle fut soumise
depuis son arrestation.
'iacticieu habite, M. le juge d'instruction
Boucard avait réservé, pour cette nouvelle
audition de la veuve tragique, une série de
questions qui allaient pousser la meurtrière
dans ses derniers retranchements.
Et elle a été, un instant, quelques secon-
des, sur le point de se rendre.
tin moment, après quatre heures d'interro-
gatoire, on a cru qn'elle allait crier » Oui,
c'est moi qui ai tué mon mari », mais ce
cri attendu s'est étouffé dans sa gorge.
Comme lors des premières entrevues entre
le magistrat et sa prisonnière, il y avait dans
la cellule, le greffier du juge. M. Taphanel,
.Ni,, Henri Géraud, le défenseur de l'incul-
pée, le bébé de cette dernière et une infir-
mière.
Même décor sinistre ries murs iiris. trois
lits en fer, don) deux un berceau
d'enfant.
Le luge expose les cha.rge.5
Cout d'abord, ie magistrat u rappei-o ]^a
inexactitude*- 'relevées dans le récit de Mith:
Poeckès, lorsqu'elle fut questionnée. on:-ai-
tôt ap.rï-3 le criiïie.avec lis témoins.
Vous avez prétendu, lui dii-il. qu ;ui
du drame, votre mari était dans
un état d'affolement. Or, lca témoins, tou-
tes le: personnes qui l'ont vu, soit dans la
journée, soit dans la soirée, i\nt déclaré'
qu'il était gai, contera, souriant.
été excessivement rapide eh bien les té-
moins assirent qu'il s'est écoulé un laps
de tempe assez grand entre chacun des cinq
coups de feu une demi-minute environ.
Voua avez dit que la tragédie s'était de-
roulée dans l'obscurité lu. plus prolonge,
qu'au premier coup de feu tiré, salon
vous, par votre mari vous aviez cherché,
sans pouvoir le trouver, le commutateur
électrique, pour allumer lus ampoules. Est-
ce admissible ? Vous avez bien vu clair
pour raraassea- le revolver qui, toujours sali-
vant votre version, était tombé à terre. Il
faisait suffisamment clair pour vous per-
mettre de poser cette arme sur le lit, il
quatre-vingts centimètres du cadavre de
votre mari; de façon à faire croire à un
Enfin, auriez-vous eu l'attitude calme,
froide, indifférente que les voisins ont cons-
•<»té.<».. quand, aux coups de feu, "ils sont ac-
courus ?
Ils étaient affolés, eux. lis s'étaient levés
précipitamment, étaient venus les pieds nus,
en chemise ou presque. Vous aviez, vous,
vos bas vos cheveux n'étaient pas défaits,
ils étaient encore soigneusement peignés
votre chemise n'était pas froissée, elle avait
conservé les plis qu'elle avait dans la valise
d'où vous veniez de la retirer.
En aurait-il été ainsi si, comme voue
l'avez déclaré, vous aviez été couchée, en·
dormie, quand le premier coup de feu a été
tiré ? Senez-vous restée peignée, votre. che-
mise n'aurait-elle pas été froissée, si la lutte
crue vous prétendez avoir soutenue avait
réellement eu lieu entre vous et votre mari
Est-ce que, pour soutenir cette lutte, vous
auriez mis tout d'abord vos bas
Toutes vos explications, vous le voyez,
sont autant de mensonges, mensonges ridi-
cules, inutiles, qui ne résistent pas au moin-
dre examen.
Vous êtes même, souvent, en contradic-
tion avec vous-même.
Le soir du crime, vous avez dit que votre
mari s'était suicidé d'un coup de reyoiver
vous avez soutenu qu'un seul coup avait été
tiré. Or, le lendemain, le commissaire de
police constatait que votre mari avait été
atteint de cinq projectiles.
Ah vous ne vous êtes pas démontée pour
cela Vous avez cherché une autre version,
la version de la lutte, au cours de laquelle
cinq coups de feu auraient été tirés.
Il faudrait en finir, avec l'attitude que
vous avez adoptée.
Une minute tragique
Vous êtes acculée, maintenant; votre ver-
sion, ou plutôt vos différentes versions, con-
tredites par les témoins et par les faits, ne
sauraient être maintenues davantage, et
cela dans votre propre intérêt.
Et après un court silence, le magistrat
ajoute
Votre mari n'a pu se tuer c'est im-
possible matériellement et moralement. C'est
vous qui l'avez tué. Allons, avouez
Mme Poeckès est pâlie, d'une pâleur ca-
davérique. Elle est assise, immobile, sur son
lit. Sa fillette est il côté d'elle. Nerveusement,
convulsivement, elle saisit l'enfant et l'em-
brasse. Puis, sa poitrine est secouée par les
sanglots voici que, de ses yeux, les larmes
coulent. Elle pleure c'est la détente nerveu-
se qui se produit. C'est, en effet, lu première
fois, depuis la mort de son mari, que l'on
voit des pleurs sur les paupières de l'inoui-
née.
L'infirmière prend la fillette des bras de
la mère et magistrat, avocat, greffier se tai-
sent.
Cette détente attendue depuis plusieurs
jours va-t-elle être suivie des aveux ?
Tous les assistants en sont persuadés. Ou
sent qu'un combat se déroule en cette fe-i'n-
me. Ses l'vres s'ouvrent, ne referment, sat:
qu'aucun mot n'en sorte. Ses sanglots l'op-
pressent, puis, lourdement, la veuve tragi-
que laisse sa tête tomber sur Toreiîler.
On croit qu'elle se trouve mal. D'un geste,
elle rassure
liiis.sez-moi. unininirr-
t-elle.
La scène est vraiment dramatique.
Elle ne dure qu'un instant. Mme Poeckès
s'est vite ressaisie. Elle se redresse, essuie
ses larmes et d'une voix as^:
s'écrie
L'inculpée se ressaisit
C'est l'horrible soupçon qui 'pesé sur
moi qui m'a donné cette défaillance. Je suis
innocente je suis innocente Vous n'ob(ien-
dre2 jamais dautre déclaration de moi, csr
i toute autre serait contraire il la vérité.
Oui. r'e.st vrai que je ne suis p^s coupa-
ble. Et on ne veut pas me croire mais c'est
affreux! \)on 'beau-père e.-ù cepndant ;)•,̃
honnête homme, un homme religieux; il
i m'aimait il connaissait son fils pourtant il
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ÈVITtON nE PARIS
La conférence due Bucarest
fle tardera pas à s'ouvrir j
L'INTERVENTION DES PUISSANCES
A CONSTANTINOPLE
.La situation dans les Balkans ne s'est
pas sensiblement modifiée certes, les
rois Pierre et Constantin, dans leur ré-
ponse au roi de Roumanie, qui on
le sait était intervenu à Athènes et à
Belgrade dans le but de hâter les pour-
parlers de paix, unt affirmé leur désir
d'en finir lc plus tôt possible avec cette
lutte fratricide. Mieux encore ils ont
déclaré qu'ils n'avaient pas l'intention
de troubler l'équilibre dans la péninsule
ni d'abaisser la Bulgarie. Il n'en est pas
moins vrai qu'ils ont maintenu leur dou-
ble point de vue conclusion de l'ar-
mistice et du traité de naix avec la Bul-
garie à Bucarest continuation des hos-
tilités durant les négociations.
Faut-il en conclure qu'ils s'efforceront
de retarder l'ouverture de la conférence
de Bucarest ? Nous ne le croyons pas, et
ce, pour plusieurs raisons
Ils tiendront, d'une part, à ne pas mé-
contenter :a Roumanie et les grandes
puissances qui désirent voir les négo-
ciations s'engager le plus tôt possible.
Au surplus, les ministres d'Autriche-
Hongrre à Belgrade et à Athènes ont
fait hier, auprès des gouvernements
serbe et grec, une nouvelle démarche-
cette fois en termes énergiques en
faveur d'une cessation immédiate des
hostilités, et cette démarche incitera les
alliés à ne pas pousser trop loin leur
intransigeance.
D'autre part, l'offensive turque n'est
pas sans les inquiéter sans aller jus-
qu'à penser à donner un concours éven-
tuel à leur adversaire pour repousser les
Turcs derrière la frontière Enos-Midia,
ainsi qu'on en impute l'intention à la
Roumanie, les alliés ont manifesté cepen-
dant,une vive irritation à l'égard de la
Porté, depuis que les troupes ottomanes
ont réoccupé Andrinople, franchi la
frontière bulgare et commis des exac-
tions sans nombre.
On a donc tout lieu de croire que, en
dépit de leurs réserves, la Serbie et la
Grèce enverront d'ici peu leurs délégués
à Bucarest et que les pourparlers pour-
ront être ébauchés dès la semaine pro-
chaine.
En attendant, les cabinets de Belgrade
et d'Athènes, dans le but probable d'of-
frir une première satisfaction au rois
Caret et aux grandes puissances, ont
donné, semble-t-il, des ordres pour que
leurs armées ne poursuivent plus pour
l'instant leurs opérations qu'avec une
sage lenteur. De fait, imitant en cela
les Roumains, qui se maintiennent strie-
tement dans leurs positions sans avancer
davantage vers Sofia, les forces helléni-
que; et serbes se sont contentées hier de
prendre-les dispositions nécessaires pour!
empêcher un retour offensif des con-
tingents bulgares placés sous les ordres'
des Pénéraux Ivanoff et Kovantcheff.
Une offensive de la part de ces dernier
apparaît d'ailleurs peu vraisemblable,
surtout depuis que les Grecs sont mari
tres du défilé de Kresna et ont refoulé
leurs adversaires vers le col de Djou-
maïa.
La marche en avant des troupes otto-
manes en territoire bulgare, et la vo-
lonté marquée par la Portp de considé-
rer désormais le traité de I ondres com-
me caduc, ont vivement irrité les gran- j
des puissances.
A l'unanimité, elles ont décidé de ten-
ter, à Constantinople, une nouvelle dé-
marche pour obtenir la cessation de l'of-
fensive* dès troupes turques', et d'attirer
de nouveau l'attention du gouvernement
ottoman sur leur décision de faire res-
pecter la frontière Enos-Midia.
Si cette démarche pacifique échouait,
les puissances examineraient alors les
moyens de la rendre efficace, soit par
une démonstration navale, qui serait
probablement confiée à la Russie, soit
par une pression de caractère financier.
Si la Porte, au contraire, acceptait de
rentrer dans les vues des puissances,
celles-ci lui concéderaient tout ce qui
semblerait nécessaire pour une protec-
tion plus complète de sa capitale. Dans
ce dernier cas, la ligne Enos-Midia rour-
rait bien se voir assez fortement modi
fiée, et de concave devenir convexe.
LA BULCAR!E ACCEPTE
LES CONDITIONS ROUMAINES
Bucarest, 2;:) juillet.
Le gouvernement roumain a reçu un télé-
gramme de M. Ghenadieif. ministre des Af-
• faires étrangères de Bulgarie, annonçant
oac ce pHv^Ki'îeptait toutes les conditions
roumaines' relativement l'armistice et il
• l:i conclusion de la paix.
Le roi i:arol a ordonné à ses troupes
d'arrêter leur marche et de rester sur leur
positions.
LES RQ!? PIERRE ET CONSTANTIN
REPONDENT AU RO! CAROL
Bucarest, 25 juillet.
Les réponses des rois de Serbie et de
Grèce au roi Carol sont arrivées.
Le roi Constantin assure que, lui aussi,
désire mettre fin. aussitôt que possible., à
l'effusion de sang, et qu'il n'a pas l'intention
de troubler l'équilibre balkanique ni de ré-
trécir la Niais il commettrait un
crime envers son pays, s'il concluait un
armistice, après la guerre qui lui a été im-
posée, «ms avoir la garantie que la paix
apportera à la Grèce et à ses alliés les avan-
tages qui leur sont dus. Après les expérien-
ces amères faites avec les Bulgares, le roi
doit penser qu'un armistice sans garantie
priverait !a Grèce de ses victoires. Si' la But-
garie accepté que les conditions de ta paix
soienir celles des préliminaires de paix, le
gouvernement grec est prêt à envoyer en
tournante ses délégués. La réponse du roi
Pierre est analogue a celle du roi Constan-
tin.
LES SOUVERAINS ESPAGNOLS
PASSENT UNE JOURNÉE A PARIS
dent en Angleterre, ont passé la journée
d'hier a Paris, et, partout où ils ont été re-
connus, les jeunes souverains ont été res-
pectueusement salués par les uns, chaude-
ment acclamés par les autres.
leur» descente du train spécial, qui est
arrivé hait Heures quinze en gare du quai
d'Orsay, le roi et la reine, qui cependant
voyagent incognito, ont eu l'agréabie sur-
pvïnn de trouver le Président de la Républi-
que et Mme Poiriearé, qui, par une délicate
attention, avaient tenu à être les premiers
à les saluer et à leur présenter leurs com-
Le roi et la reine qui étaient accompagnés
du marquis de la Torredlla, grand-maître
du palais.; de la duchesse de Sun (:arlos,
grande-maîtresse du palais du marquis de
Viana, grand écuyer du due de Santo-
Mauro, grand-maître de la maison de la
reine, et de Ni. Quinonès de Léon, le plus
parisien des Espagnols, ont exprimé à NI.
Poincaré, en des termes d'une cordialité
toute particulière, combien ils étaient sen-
sibles à la marque de haute courtoisie qu'il
venait de leur témoigner.
Après le Président et Mme Poincaré, le
ministre des Affaires étrangères et Mme
Stéphen Pichon, MM. Mollard et de Fou-
quières, chef et sous-chef du protocole, ont
salué le roi et la reine.
Dans une rapide automobile, Alphonse XIII
et la reine Victoria, après avoir pris congé
du chef de l'Etat et de Mime Poincaré, ont
gagné l'hôtel Meuriee, où le directeur,. M.
Schwenter, les a guidés vers les apparte-
ments du premier étage, qui leur sont tou-
jeurs réservés quand lls sont de passage à
Paris.
Une heure à peine plus tard le roi et la
reine, qui avaient pris un léger déjeuner et
changé de costumes, sortaient, chacun de
leur côté, pour faire des emplettes. Tandis
que la reine s'attardait dans le quartier de
l'Opéra, en compagnie du duc de SaTito-
| Mauro et de la dùchessa de San-Carlos, 10
roi. justifiant une fois de plus sa réputation
de virtuose du volant, filait en automobile
I avec 'M. Quinones de Léon.
Rentré à l'hôtel, il recevait son ambassa
j deur et, à onze heures et demie, il partait
pour l'Elysée, ou, en son honneur, et en
l'honneur de la reine, le Président de la Ré-
publique et Mme Ravmond Poincaré don-
naient un déjeuner tout intimé, auquel assis-
(aient seulement les personnages de la suite,
le président du Conseil et Mme Barthou le
ministre des Affaires étrangères et Mme Pi-
chon, l'ambassadeur d'Espagne et la mar-
quise de Villa-Urrutin, les secrétaires géné-
raux de la présidence et les officiers de la
maison militaire.
Dans l'après-iiiidi. 'a reine atérïniné ses
admis. .̃> roi est remonté err automobile et
il amené M. Quinones de Léon jusqu'à
Fontainebleau. Il n'e.st rentré à l'hôtel qu'à
sept heures et demie et a dîné dans son ap-
partement avec la reine, les personnes de
sa suite, le marquis et la, marquise de Villa-
Urrutia qui.culs, avaient été invités. Al-
phonse XIII et la reine Victoria ont passé
la soirée au Palais-Royal.
Ce matin, ils quitteront Paris à onze
heures 55. par train spécial, pour Calais. où
ils s'embarqueront sur un yacht qui les con-
duira en Angleterre.
LE SECRET_DU VOTE
-4»n Depuis plusieurs années, une malheu-
~jÊ~ reuse proposition de loi destinée assu-
rer le secret et, par la suite, la sincérité du
eote, errait entre le Luxembourg et le Palais-
Bourbon. Modifiée par ci, remodifiée par là,
eile ne parvenait jamais il obtenir les suffra-
ges réunis des deux assemblées. Enfin, la
Chambre vient de la rendre définitive en
acceptant le texte tel qu'il lui revenait du
Sénat.
Désormais, les électeurs, en se présentant
leur .section de vote, recevront une enve-
loppe opaque, portant le timbre de la pré-
fecture ou de la sous-préfecture. Dans cette
enveloppe, ils placeront leur bulletin et,
pour cette opération, ils se rendront dans
une partie de la salle aménagée à cet effet
un isoloir où ils échapperont à tous les
Ils ne seront donc plus exposés à subir
certaines pressions détestables qu'on a par-
fois constatées' ils n'auront plus à opter
entre leurs intérêts privés et leur conscience.
Le Sénat n'a a pas cru devoir instituer les
rnandataires des candidats H, qui avaient été
primitivenrent réclamés par la Chambre
le rôle de ces citoyens eut été de contrôleur
au nom des candidats la régularité des opé-
rations électorales. On a craint d'amoindrir
l'autorité du président de la section et de
rendre malaisé le maintien de l'ordre dans
les salles de vote. C'est une considération
qui a sa valeur.
Quoi qu'il en soit, la nouvelle loi sera bien
accueillie partout c'est une façon de ré-
forme électorale qui présenta le grand avan-
tage de ne pas diviser le parti républicain.
E. de F.
Le joyau' ne Il pas volé
pendant son trajet en France
ET POURTANT, A L'ARfttVÈE A LONDRES
lA BOITE ÉTAIT MAQUILLÉE. ALORS ?
'Ainsi que nous l'avons annoncé, la boite
-dans laquelle M. Salariions a expédié le côJ-
:lier a été présentée, hier matin, aux em-
ployés des postes qui l'ont manipulée, soit
.au bureau de la rue de Provence, soit
à la recette principale de la'rue du Louvre.
Cette présentation été faite en présence
de MM. juge d'Instruotioii Ni-
dausoe. sous-chef de la sûreté de M. Du-
casse, des postes, et. de, M. Price,
représentant de la compagnie qui assura le
Aucun des dix employés entrelles mains
desquels elle a passé n'a eu son attention
attirée particulièrement par la boite. Ils
n'ont dunc pu dire ai celle-ci était munie
des onze cachets apposés par M. Salomons,
ou si, au contraire, elle portait les nom-
Ixarx cachets dont elfe est actuellement
Seul, remployé du guichet dé la rue de
Provence, qui reçut la botte, a.-pu fournir
une indication un peu précise.
Je n'ai pas le souvenir, a-t-il déclaré,
d'avoir reçu ce colis nortant autant de
cachets. Autant que je m'en souvienne, son
extérieur était normal et il ne portait que le
nombre régulier de cachets.
Ici se place une parenthèse.
La quantité de cire qui se trouve sur la
botte est telle, qu'elle dépasse les bords. Çar
il semble bien que dans les heurts succes-
sifs que le colis -a subis dans son transport
de la rue- de Prowenee à la recette- princi-
pale et dans son trajet jusqu'à son arrivée à
Londres, ces bavures se seraient brisées.
Elles sont au contraire absolument intactes.
Au surplus, l'employé qui a reçu la botte
a déclaré que lorsqu'il apposa son timbre
humide sur le côté où se trouvaient les tim-
bres, il n'aurait pas manqué de briser les
cachets apposés sur la face opposée.
Ce fonctionnaire ajouta qu'il avait décomp-
té le prix de la recommandation de la boite
sur l'enveloppe et qu'il avait dissimulé lçs
chiffres sous une figurine. Cette déclaration
a été reconnue exacte. Par transparence, en
effet, on a pu lire les' chiffres inscrits sur le
papier recouvrant la boîte. Ces chiffres sont
bien ceux du postier.
Après l'interrogatoire des employés, les
magistrats se sont rendus au bureau de la
rue de Provence où ils ont assisté aux opé-
rations de recommandation des colis qu ils
ont suivis dans leur transport à la recette
principale jusqu'à leur départ pour l'Angle-
terre. Il ressort des constatations faites, que,
le vol n'a pu être commis, semble-t-il, à l'ad-
ministration des postes.
C'est à 3 heures 50, le 15 juillet, que M.
Salomons déposa sa botte. Les formalités de
timbrage achevées, l'employé qui reçut la.;
boite la jeta dans un panier. Quelques mi-:
nutes après, un de ses collègues la plaçait,
avec les autres colis recommandés, dans -la;
case dite de l'étranger. Peu .après, ..un troijji
.«ième employé- prenait ces colis et les erfferV
rnait dans un sac. Ce sac fut scellé et tran«4
porté à la recette principale. Il était i heu-'
res 30 quand eut lieu ce transfert.
Rue du Louvre, la boite fut sortie du sac
et montée par un ascenseur dans la cabine
de l'étranger, au quatrième étage.
A cette cabine entourée d'un grillage:
et munie d'une seule porte est attache
un employé qui consigne sur une feuille ape-.
ciale l'expédition de tous les objets recom-
mandés. Ce fonctionnaire est aidé par un de
ses collègues, qui place les colis dans la case
afférente à leur destination. Cette besogne
s'accomplit sous les yeux d'autres employés
travaillant il côté et cette surveillance in-
cessante et mutuelle rend tout vol impos-
sible.
Quand ie moment e.st arrivé; lea colis sont
déposés danij un sui: plombé. Au rez-de-
chuussée, ce sac est chargé dans un four-
gon. qui te transporte à la gare du Nord.
Là. le sac est déposé, avec une quantité
d'a.utres contenant des dépêche, dans le wu-
gon postal attaché au rapide de Calais. Ce
wagon, une fois chargé, est lui-même plom-
bé.
Fracturer la botte, y prendre le collier et
le remplacer par du sucre, refermer la botte
et y apposer de nouveaux cachets deman-
dait un temps matériel assez long. A a ap-
poser que le vol ait été commis au bureau
Deux aspects de la botte
Au-dessus le côte oa. figure l'adresse, Au des-
sous te côté que le voleur surchargea de cachets.
de la rue de Provence ou à la recette n.u-
nicipale, le temps nécessaire manquait au
voleur pour cetté opération.
Il est donc établi aujourd'hui, de «ai- les
renseignements recueillis et les investiga-
tions faites par les magistrats enquêt3UES,
que la suppression du collier ne s'est pa.s'
fade Paris. C'est donc à Londres qu'il fau-
drait chercher, la .solution de l'énigme.
M. Richaud. juge d'instruction, va taire
analyser lit cire recouvrant la botte., O.tte
cire." très fine, est d'un rouge franc et elle
diffère de celle empluvée par l'adniinistra--
tion des postes. qui est plus grossière et
d'une couleur brune.
L1NCEND3E DE PORQUEROLLES EST ÉTBOT
Toulon, 25 juillef.
L'incendie qui s'était déclaré mardi à l'île
de Porquerolles a été éteint aujourd'hui
avec !e' concours de la population civile et
de la garnison.
Cinq cents hectares de forêts ont été dé-
truits. Les troupes de terra et de nrer sont
rentrées ce aoir; elles ont. été l'objet d'un
ordre du jour de" félicitations du vice-amiral
Brtlue, préfet maritime, pour leur belle
tenue.
RIEN DE TRAGIQUE ENCORE
A L'HOTEL OU BOULEVARD UNNES
Les protégés de M. Cochon recueillis etl
hospitalisées par M. et Mme de La Rochefon- j
cauld dans leur hôtel, 17, boulevard Lannes,
ont passé, hier, une nuit qui fut une veillée
des.armes.
Décidés, nous l'avons dit, à ne pas se lais-
ser expulser autrement que par la force, les
CI. Petit Parisien.
M. Cochon va rendre visite à ses protégés
pauvres gens avaient organisé la résistance.
Les portes et les fenêtres barricadées, la
grille du jardin étayée, les provisions de bou-
che accumulées, une échelle de corde pen-
dant d'une croisée, servant de moyen d'ac-
cès unique tout attestait un nouveau fort
Chabrol. Pour ne pas négliger la note humo-
ristique, on avait accroché en haut de la fa-
çade un mannequin représentant le légen-
daire M. Vautour, emblème de la rapacité
de certains propriétaires.
On lui avait même accolé une pancarte in-
jurieuse à l'adresse du président Monier.
Des sept heures du matin, heure annoncée
pour l'expulsion, M. Cochon arrivait boule-
vard Lannes, pour prendre son poste de
combat.
Il dut se servir de l'échelle de corde pour
pénétrer dans la maison. Après une inspec-
tion de ses troupes, il alla installer son quar-
tier général dans un café-restaurant, rue de
la Faisanderie, où il avait un téléphone sou»
Peu à peu des journalistes, des photogra-
phes et des badauds se massèrent sur le
talus des fortifications et sur le trottoir, en
ince du 17.
La façade est close à présent. Les curieux
ont la ressource de contempler une immen-
se pancarte, à la hauteur du premier étage,
portant ces mots 8 familles, 35 enfants ».
Au second étage est placardée une affiche
de la Fédération des locataires représentant
un malheureux père de famille entouré de
ses enfants.
Le temps passe. La police n'apparaît pas.
L'huissier chargé de l'expulsion et le com-
missaire de police, qui doit l'assister, ne
sont point en vue.
Dans l'hôte', on rit, on chante aux sons
d'un accordéon. De temps à autre, une fe- j
nôtre du premier ou du second étage s'ou-
vre, laiesant apercevoir des hommes, des
femmes, des enfants. Ce sont les assiégés
volontaire.
Sur le boulevard, c'est un défilé de four-
nisseurs du quartier, de gens de maison, de
promeneurs élégants, habitués du Bois, au-
tomobilistes, cavaliers ou piétons.
Cependant les heures passent, on attend
toujours. C'est ainsi que, la matinée s'écoule
dans une attente vaine.
Enfin, vers midi, l'on apprit que l'expul-
sion était remise à une date ultérieure, afin
que la préfecture de police ait le temps de
trouver et d'aménager des locaux pour les
familles sans gîte.
Tout était bien.
Un soldat se suicide
au fort de Bicêtre
Un drame pénible s'est déroulé, hier ma-
tin, au fort de Bicêtre, où est caserne le
23° régiment d'infanterie coloniale.
Il était environ sept heures et demie. Sou-
dain, un crépitement sec, caractéristique
d'un coup de feu, partit d'une chambre de
la huitième compagnie. Quelques témoins se
précipitèrent et pénétrèrent dans le magasin
d'habillement d'où semblait, provenir le
bruit.
Là, un spectacle terrifiant soffrit à leurs
yeux. Sur sa couchette, un homme, inerte,
gisait, .la tête fracassée et sanglante. C'était
le soldat de deuxième classe Joseph Gui-
gnabert, garde-magasin, qui d'un coup de
revolver, venait de se suicider. L'arme était
encore dans sa main crispée; le malheu-
reux ne donnait plus signe de vie.
L'autorité militaire prit aussitôt les me-
sures que nécessitait un tel événement, et
M. Compagnon, commissaire de police, rem-
plaçant M. Fresnel, en congé, arriva immé-
diatement sur les lieux Il constata que la
halte, tirée avec un revolver d'ordonnance,
avait pénétré par la tempe droite pour soriir
• fjûr la tempe gauche. Le projectile, conti.
n'iVant sa route, avait atteint lé mur, et, par
un ricochet, était allé s'aplatir sur un canon
de fusil.au râtelier d'armes.
De l'enquête laquelle le magistrat s'est
livré, il résulte qne le malheureux s'est
donné la mort à la suite de chagrins intimes.
Quelques-uns de se? camarades ont déclaré,
en effet, que Guignnbert avait souvent ma-
nifesté le désir d'en finir avec la vie, ren-
due pour lui intenable par des chagrine.
Né en 1887, à Lempdes (Haute-Loire), Gui-
gnnbert avait servi d'abord dans un régi-
ment de la métropole, où il était devenu
sous-officier. Libéré et rentré dans la vie
civile, il n'avait pas tardé à reprendre un
nouvel engagement a.u colonial, où il
remplissait les fonctions de garde-magasin.
On sait que les oldats appartenant à cette
catégorie ont leur lit établi dans le local
même affecté à cet entrepôt des tournitures
régimen^sires. C'est, ainsi qu'il a pu, hors
la rue dé» tout témoin, mettre à exécution
son funeste projet. L'arme appartenait à un
sous-officier,!
Bien p centenaire
POUR SON ANNIVERSAIRE, ELLE REFUSE
UN BONNET NOIR QUI LA VIEILLIRAIT
Ylme Elger qui, aujourd'hui, entre dans
sa. cent unième année est une femme heu-
reuse.
Non point que, pour elle, la vie eut seule-
ment des sourires mais, en femme sage,
Mme Elger se félicite devoir heureusement
bchappé à toutes les petites misères qui font
escorte à la vieillesse. Et c'est là tout le
secret de son éternelle bonne humeur,
La jeune » centenaire habite en haut de
Belleville, dans un de ces coins délicieux de
la capitale qu'ignorent les « boulevardiers »
et que n'ont point encore envahi les mo-
dernes « gratte-ciel » ou les trépidants au-
tobus.
Comme on se croirait bien loin de Paris
dans cette rue des Fêtes où, derrière chaque
maisonnette, se cachent des jardinets, un
peu étriqués sans doute, mais cultivés avec
autant d amour que d'ingéniosité, où les ro-
siars, les lis, l'héliotrope, la menthe mêlent
leurs parfums pénétrants et ceinturent de
minuscules planches de laitues ou de radis
roses.
La visite rendue par nous, hier, à Mme
Elger mit fin à une grave discussion enga-
géie avec ses filles
Mettre un bonnet noir. le jour cte mon
anniversaire disait-elle. Non mais, vous
n'y pensez pas, mes enfants je rne veux pas
avoir l'air d'une vieille
Ce point de toilette, une fois réglé, Mme
Èlger se prêta de bannë grâce à un interro-
gatoire qui 'étonna beaucoup.
Les souvenirs de Mme Elger
D'une vo;>. binn timbrée, singulièrement
jeune encore, Mme Elger égrène ses plus
lointains souvenirs, qui remontent la
Née, le juillet 1813, à Fougerolles-le-
Château, dans la Haute-Saône, Mme Elger
était la dennére d'unc; famille de dix enfants.
Mariée, elle restait veuve, en 1849, avec
deux fillettes celles-ci, respectivement âgées
de soixante-neuf ans et soixante-quatorze
ans, promettent de marcher sur les traces
de la vénérable maman, dont elles entourent
de soins la verte vieillesse.
C'est au lendemain de la guent», qiK
Mme Elger et ses enfants vinrent se réfugier
à Paris depuis vingt-six ans, elle par-
tage avec sa fille ainée le même logement,
composés de deux pièces exiguës et modes-
tement meublées, mais où règne la plus mé-
ticuleuse propreté.
Installée dans un vieux fauteuil, près de
la fenêtre, une fenêtre bien étroite, la
vieille maman cause. Pas un mot amer ne
lui échappe.
Pourtant, il est facile de deviner que la
problème de l'existence quotidienne ne doit
Cl. Petit Parisien..
Mme Léonie Elger
pas être lacile à réaliser, et qu'il faui des
prodiges d'économie pour arriver à joindre
les deux bouts.
L'unique ressource du ménage est consti-
lué par l'allocation de l'assistance obliga-
totre aux vieillards, c'est-à-dire 60 francs
par mois pour les deux femmes. De cette
pension, il faut encore déduire les 200 francs
du loyer annuel. Alors on vit avec te
Tout le monde est bien bon pour nous,
conclut Mme Elger avec sa sereine philoso-
phie. Le maire de l'arrondissement, M. Vi-
vaut, nous a fait, parvenir hier un billet de
50 francs pour nous permettre de « faire la
iète » en l'honneur de mes cent ans. Notre
propriétaire nous a promis de ne jamais
augmenter notre loyer et nos voisins m'au-
torisent à aller faire u.n tour dans leurs jar-
Clouée dans son fauteuil
Mailhiiireusemeait, depuis quatre ans, Mme
Elger n'a pu profiter de cette gracieuse per-
EUe le regrette d'autant plus vivement
que la faute en est à un accident stupide
alors qu'elle nettoyant une marmite de fonte
le couvercle lui échappa et lui broya les deux
gros orteils dont, elle dut subir l'amputation,
L'opération, tentée il y a quatorze ans,
avait parfaitement réussi mais, avec l'âge,
la faiblesse est venue et les pieds refusent
leur service.
Je suis, maintenant, à peu près clouée
dans mon fauteuil. Maudites jambes
Et les yeux ?
Oh les yeux sont bons. Pourtant, à
quatre-vingt-un ans, il m'a fallu subir l'opé-
ration de la cataracte. Il n'y parait plus
aujourd'hui et. vous le voyez, je puis me
passer de lunettes.
Ceci est dit avec une pointe de fierté tout
fait amusante le cœur est resté jeune
les dents sont également solides et l'estomac
robuste.
Notre mère chante du matin au soir,
affirme la tille alnée. Elle fredonne les
vieilles romances du pays dont elle se sou-
vient. Car elle a bonne mémoire, maman
elle n'oublie pas non plus de réclamer, tous
les matins, son café au lait. ce qui ne l'em-
pêche pas de faire grand honneur au dé-
jeuner.
En somme, de tout ceci, il résulte que
Mme Elger est heureuse: pourtant, elle dé-
sire deux chose? t vivre dix ans encore
mais sans être malade et recevoir uns,
médaille commémorative il l'occasion de son
Le Petit Parisien est très heureux de pou-
voir satisfaire le second vœu nous souhai-
tons, et de tout cœur, qne le premier se
trouve aussi facilement réalisé.
LE CRIME DE SAINT-MANDÉ
Poignant interrogatoire
de Mma foeckès
Pour la première fois l'inculpée pleure
pressée de questions, elle faiblit, puis
se ressaisit et n'avoue rien.
Dans ta cellule qu'elle occupe à la prison
Saint-Lazare, Mme Poeckès, 'meurtrière de
soin. mari, a subi, hier, un nouvel interroga-
luire.
Ce fut le plus précis et peut-être le plus
émouvant de ceux auxquels elle fut soumise
depuis son arrestation.
'iacticieu habite, M. le juge d'instruction
Boucard avait réservé, pour cette nouvelle
audition de la veuve tragique, une série de
questions qui allaient pousser la meurtrière
dans ses derniers retranchements.
Et elle a été, un instant, quelques secon-
des, sur le point de se rendre.
tin moment, après quatre heures d'interro-
gatoire, on a cru qn'elle allait crier » Oui,
c'est moi qui ai tué mon mari », mais ce
cri attendu s'est étouffé dans sa gorge.
Comme lors des premières entrevues entre
le magistrat et sa prisonnière, il y avait dans
la cellule, le greffier du juge. M. Taphanel,
.Ni,, Henri Géraud, le défenseur de l'incul-
pée, le bébé de cette dernière et une infir-
mière.
Même décor sinistre ries murs iiris. trois
lits en fer, don) deux un berceau
d'enfant.
Le luge expose les cha.rge.5
Cout d'abord, ie magistrat u rappei-o ]^a
inexactitude*- 'relevées dans le récit de Mith:
Poeckès, lorsqu'elle fut questionnée. on:-ai-
tôt ap.rï-3 le criiïie.
Vous avez prétendu, lui dii-il. qu ;ui
du drame, votre mari était dans
un état d'affolement. Or, lca témoins, tou-
tes le: personnes qui l'ont vu, soit dans la
journée, soit dans la soirée, i\nt déclaré'
qu'il était gai, contera, souriant.
été excessivement rapide eh bien les té-
moins assirent qu'il s'est écoulé un laps
de tempe assez grand entre chacun des cinq
coups de feu une demi-minute environ.
Voua avez dit que la tragédie s'était de-
roulée dans l'obscurité lu. plus prolonge,
qu'au premier coup de feu tiré, salon
vous, par votre mari vous aviez cherché,
sans pouvoir le trouver, le commutateur
électrique, pour allumer lus ampoules. Est-
ce admissible ? Vous avez bien vu clair
pour raraassea- le revolver qui, toujours sali-
vant votre version, était tombé à terre. Il
faisait suffisamment clair pour vous per-
mettre de poser cette arme sur le lit, il
quatre-vingts centimètres du cadavre de
votre mari; de façon à faire croire à un
Enfin, auriez-vous eu l'attitude calme,
froide, indifférente que les voisins ont cons-
•<»té.<».. quand, aux coups de feu, "ils sont ac-
courus ?
Ils étaient affolés, eux. lis s'étaient levés
précipitamment, étaient venus les pieds nus,
en chemise ou presque. Vous aviez, vous,
vos bas vos cheveux n'étaient pas défaits,
ils étaient encore soigneusement peignés
votre chemise n'était pas froissée, elle avait
conservé les plis qu'elle avait dans la valise
d'où vous veniez de la retirer.
En aurait-il été ainsi si, comme voue
l'avez déclaré, vous aviez été couchée, en·
dormie, quand le premier coup de feu a été
tiré ? Senez-vous restée peignée, votre. che-
mise n'aurait-elle pas été froissée, si la lutte
crue vous prétendez avoir soutenue avait
réellement eu lieu entre vous et votre mari
Est-ce que, pour soutenir cette lutte, vous
auriez mis tout d'abord vos bas
Toutes vos explications, vous le voyez,
sont autant de mensonges, mensonges ridi-
cules, inutiles, qui ne résistent pas au moin-
dre examen.
Vous êtes même, souvent, en contradic-
tion avec vous-même.
Le soir du crime, vous avez dit que votre
mari s'était suicidé d'un coup de reyoiver
vous avez soutenu qu'un seul coup avait été
tiré. Or, le lendemain, le commissaire de
police constatait que votre mari avait été
atteint de cinq projectiles.
Ah vous ne vous êtes pas démontée pour
cela Vous avez cherché une autre version,
la version de la lutte, au cours de laquelle
cinq coups de feu auraient été tirés.
Il faudrait en finir, avec l'attitude que
vous avez adoptée.
Une minute tragique
Vous êtes acculée, maintenant; votre ver-
sion, ou plutôt vos différentes versions, con-
tredites par les témoins et par les faits, ne
sauraient être maintenues davantage, et
cela dans votre propre intérêt.
Et après un court silence, le magistrat
ajoute
Votre mari n'a pu se tuer c'est im-
possible matériellement et moralement. C'est
vous qui l'avez tué. Allons, avouez
Mme Poeckès est pâlie, d'une pâleur ca-
davérique. Elle est assise, immobile, sur son
lit. Sa fillette est il côté d'elle. Nerveusement,
convulsivement, elle saisit l'enfant et l'em-
brasse. Puis, sa poitrine est secouée par les
sanglots voici que, de ses yeux, les larmes
coulent. Elle pleure c'est la détente nerveu-
se qui se produit. C'est, en effet, lu première
fois, depuis la mort de son mari, que l'on
voit des pleurs sur les paupières de l'inoui-
née.
L'infirmière prend la fillette des bras de
la mère et magistrat, avocat, greffier se tai-
sent.
Cette détente attendue depuis plusieurs
jours va-t-elle être suivie des aveux ?
Tous les assistants en sont persuadés. Ou
sent qu'un combat se déroule en cette fe-i'n-
me. Ses l'vres s'ouvrent, ne referment, sat:
qu'aucun mot n'en sorte. Ses sanglots l'op-
pressent, puis, lourdement, la veuve tragi-
que laisse sa tête tomber sur Toreiîler.
On croit qu'elle se trouve mal. D'un geste,
elle rassure
liiis.sez-moi. unininirr-
t-elle.
La scène est vraiment dramatique.
Elle ne dure qu'un instant. Mme Poeckès
s'est vite ressaisie. Elle se redresse, essuie
ses larmes et d'une voix as^:
s'écrie
L'inculpée se ressaisit
C'est l'horrible soupçon qui 'pesé sur
moi qui m'a donné cette défaillance. Je suis
innocente je suis innocente Vous n'ob(ien-
dre2 jamais dautre déclaration de moi, csr
i toute autre serait contraire il la vérité.
Oui. r'e.st vrai que je ne suis p^s coupa-
ble. Et on ne veut pas me croire mais c'est
affreux! \)on 'beau-père e.-ù cepndant ;)•,̃
honnête homme, un homme religieux; il
i m'aimait il connaissait son fils pourtant il
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