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- TABLE DES CHAPITRES Contenus dans cette Troisieme Partie.
Charles
d'Ypres,
Peintre fur
verre Fla-
mand.
Jacques de
Vriendt,
Peintre fur
verre Fla-
mand.
Rogïers ,
Peintre fur
verre Hol-
landois.
Robert Pi-
naigrier »
Feintre fur
verte Fran-
çois.
V ART DELA PEINTURE
scn ôc devint habile Peintre, npienoit ses
sujets dans l'ancien ôc le nouveau Testament,
ôc ne recommandoit rien tant que ce choix
à ses élevés. Ses compositions étoient fort
belles ôc d'une facilité étonnante. Ce choix
décidé pour des sujets pieux le fit recher-
cher par les Peintres fur verre. II fit beau-
coup de dessins ou de cartons pour eux. II
ne recevoit jamais plus de sept fols pour un
dessin d'une feuille de papier : aussi n'a-t-on
jamais guere vu de Dessinateur qui ait mis
au jour une si grande quantité d'ouvrages.
La modicité du gain qu'il en retiroit, ne lui
permit pas une grande correction de dessin.
II se noya par une chute qu'il fit fur les
bords d'un Canal en í $ 64.
L'autre, originaire de Gand, se nommoit
Lkvin de If^itte. II étoit excellent Peintre
d'histoire, d'architecture Ôc de perspective.
Ses ouvrages font rares. On voit dans cette
Ville en lEglisc de Saint Jean beaucoup de
vitres peintes d après ses cartons. On ne
fait point l'année de fa mort.
Au commencement de ce siécle Charles
d'Ypres naquit dans cette Ville, dont il por-
ta constamment le nom jusqu'au jour de son
décès. II travailla beaucoup en Peinture fur
verre, tant dans fa patrie que dans ses envi-
rons ; mais au retour d'un voyage qu'il fit en
Italie, il peignit à fresque ôc à l'huile. II a
fourni aux Peintres Vitriers une très-grande
quantité de cartons, ôc est mort suicide vers
1554.
Jacques de Vrìendt, bon Peintre fur verre
Flamand, eut plusieurs frères distingués
dans les Arts, entr'autres François, plus
connu fous le nom de Franc Floris , ôc
surnommé de son temps le Raphaël des
Flamands. M. Descamps dans son ouvrage
pittoresque nous apprend qu'on voit de lui
une Nativité de Jesus-Christ peinte fur une
vitre de l'une des croisées de la Cathédrale
d'Anvers ; ôc il a représenté le Jugement
dernier sur le vitrage au-dessus du grand
portail de l'Eglise Collégiale de Sainte
Gudule à Bruxelles.
Dans laChapelle du St. Sacrement de cette
Collégiale, on voit des vitres d'un autre Pein-
tre fur verre de ce temps nommé Rogiers. II
falloit qu'il excellât dans son Art ; car elles
font autant de présents faits par des Souve-
rains. La première en entrant a été donnée
par Jean III, Roi de Portugal; la seconde par
Marie, Reine de Hongrie ; la troisième par
François I, Roi de France ; la quatrième 'par
Ferdinand, frère de l'Empereur Charles-
Quint ; ôc la cinquième par cet Empereur.
Dans le même temps vivoit un François
, Peintre fur verre , nommé Robert Pinai-
grier , dont les ouvrages connus seront tou-
jours des modelés pour nos neveux. Mes
recherches ne m'apprennent rien du jour ôc
du lieu de fa naissance, non plus que de fa
rriort. Ce qui est certain , c'est qu "iltravail-
loit en concurrence avec Jean Cousin, Pein-
tre fur verre François, dont nous parlerons
bientôt. On voit à Chartres dans l'Eglise
Paroissiale de S. Hilaire, des vitres peintes
par Pinaigrier en 1J27 ôc IJ3°J d'un ^on
goût de dessin ôc d'un bel apprêt de couleurs.
Entre ces vitreaux on en remarque un plus
particulièrement, qui depuis a été copié en
différentes Eglises de Paris. II est la vive
expression d'une allégorie qui rapporte à
l'effusion du Sang de Jesus-Christ, l'émâ-
nation des grâces que les Sacrements con-
fèrent ; ouvrage néanmoins dans lequel il
est difficile de discerner si les vues du Peintre
font plus religieuses que politiques , plus
pieuses que ridicules. D'ailleurs cette allé-
gorie, dont le premier sens est admirable,
se trouve plus ou moins chargée d'épisodes
dans les différentes copies qui en ont été
faites en divers lieux (a). La description
que Sauvai donne de cette vitre allégorique
est très-conforme à une de ces copies , mer-
veilleusement peinte sur verre, qui étoit
autrefois fous le charnier de l'Eglise Parois-
siale de Saint Etienne-du-Mont à Paris, ôc
que, de Tordre des Marguilliers de cette
Église, j'ai transporté au côté droit de la
Chapelle de la Sainte Vierge , qui sert de
Chapelle de la Communion. Voici comme
notre Auteur s'en explique : « On voit dans
» cette vitre des Papes, des Empereurs, des
» Rois, des Evêques, des Archevêques, des
» Cardinaux, tous en habits de cérémonie,
» occupés à remplir ôc rouler des tonneaux,
» les descendre dans la cave, les uns mon-
» tés fur un poulain (b), les autres tenant
» le traîneau à droite ôc à gauche ; en un
» mot on leur voit faire tout ce que font les
» Tonneliers. Tous ces personnages au reste
» ne sont pas des portraits de caprice. Ce
» sont ceux de Paul III (c), de Charles-
» Quint, Empereur, de FrançoisI,Roi de
» France, de Henri VIII, Roi d'Angleterre,
» du Cardinal de Chatillon ôc autres, pres-
» qu'aussi ressemblants que si on les avoit
» peints d'après eux, le tout fur ces paroles
» de l'Ecriture, Torcular cale aviso lus \ quare
» est rubrurn vêstimentum meum. Les muids
» qu'ils remuent sont pleins du Sang de J. C.
Vitres dâ
S. Hilaire de
Chartres.
Vitre allé-
gorique très-
curieuse pat
sa singularité.
(d) Voyez Les Antiquités de Paris par Sauvai, p. ?Î
de l'addit. au tom. r. sous le Titre de Vitres ridicules.
(b) C'est le nom que l'on donne à deux pièces de bois
arrondies , assemblées par des traverses , autour desquel-
les les Tonneliers filent leurs cables pour descendre de
grosses pièces dans les caves.
(c) Sauvai ou son éditeur, a fait ici un lourd anachro-
nilrne. Cette vitre, selon lui, a été peinte en IÏ3O, 8C
Paul III n a succédé dans le Saint Siège à Clément VII
quen 1534.
d'Ypres,
Peintre fur
verre Fla-
mand.
Jacques de
Vriendt,
Peintre fur
verre Fla-
mand.
Rogïers ,
Peintre fur
verre Hol-
landois.
Robert Pi-
naigrier »
Feintre fur
verte Fran-
çois.
V ART DELA PEINTURE
scn ôc devint habile Peintre, npienoit ses
sujets dans l'ancien ôc le nouveau Testament,
ôc ne recommandoit rien tant que ce choix
à ses élevés. Ses compositions étoient fort
belles ôc d'une facilité étonnante. Ce choix
décidé pour des sujets pieux le fit recher-
cher par les Peintres fur verre. II fit beau-
coup de dessins ou de cartons pour eux. II
ne recevoit jamais plus de sept fols pour un
dessin d'une feuille de papier : aussi n'a-t-on
jamais guere vu de Dessinateur qui ait mis
au jour une si grande quantité d'ouvrages.
La modicité du gain qu'il en retiroit, ne lui
permit pas une grande correction de dessin.
II se noya par une chute qu'il fit fur les
bords d'un Canal en í $ 64.
L'autre, originaire de Gand, se nommoit
Lkvin de If^itte. II étoit excellent Peintre
d'histoire, d'architecture Ôc de perspective.
Ses ouvrages font rares. On voit dans cette
Ville en lEglisc de Saint Jean beaucoup de
vitres peintes d après ses cartons. On ne
fait point l'année de fa mort.
Au commencement de ce siécle Charles
d'Ypres naquit dans cette Ville, dont il por-
ta constamment le nom jusqu'au jour de son
décès. II travailla beaucoup en Peinture fur
verre, tant dans fa patrie que dans ses envi-
rons ; mais au retour d'un voyage qu'il fit en
Italie, il peignit à fresque ôc à l'huile. II a
fourni aux Peintres Vitriers une très-grande
quantité de cartons, ôc est mort suicide vers
1554.
Jacques de Vrìendt, bon Peintre fur verre
Flamand, eut plusieurs frères distingués
dans les Arts, entr'autres François, plus
connu fous le nom de Franc Floris , ôc
surnommé de son temps le Raphaël des
Flamands. M. Descamps dans son ouvrage
pittoresque nous apprend qu'on voit de lui
une Nativité de Jesus-Christ peinte fur une
vitre de l'une des croisées de la Cathédrale
d'Anvers ; ôc il a représenté le Jugement
dernier sur le vitrage au-dessus du grand
portail de l'Eglise Collégiale de Sainte
Gudule à Bruxelles.
Dans laChapelle du St. Sacrement de cette
Collégiale, on voit des vitres d'un autre Pein-
tre fur verre de ce temps nommé Rogiers. II
falloit qu'il excellât dans son Art ; car elles
font autant de présents faits par des Souve-
rains. La première en entrant a été donnée
par Jean III, Roi de Portugal; la seconde par
Marie, Reine de Hongrie ; la troisième par
François I, Roi de France ; la quatrième 'par
Ferdinand, frère de l'Empereur Charles-
Quint ; ôc la cinquième par cet Empereur.
Dans le même temps vivoit un François
, Peintre fur verre , nommé Robert Pinai-
grier , dont les ouvrages connus seront tou-
jours des modelés pour nos neveux. Mes
recherches ne m'apprennent rien du jour ôc
du lieu de fa naissance, non plus que de fa
rriort. Ce qui est certain , c'est qu "iltravail-
loit en concurrence avec Jean Cousin, Pein-
tre fur verre François, dont nous parlerons
bientôt. On voit à Chartres dans l'Eglise
Paroissiale de S. Hilaire, des vitres peintes
par Pinaigrier en 1J27 ôc IJ3°J d'un ^on
goût de dessin ôc d'un bel apprêt de couleurs.
Entre ces vitreaux on en remarque un plus
particulièrement, qui depuis a été copié en
différentes Eglises de Paris. II est la vive
expression d'une allégorie qui rapporte à
l'effusion du Sang de Jesus-Christ, l'émâ-
nation des grâces que les Sacrements con-
fèrent ; ouvrage néanmoins dans lequel il
est difficile de discerner si les vues du Peintre
font plus religieuses que politiques , plus
pieuses que ridicules. D'ailleurs cette allé-
gorie, dont le premier sens est admirable,
se trouve plus ou moins chargée d'épisodes
dans les différentes copies qui en ont été
faites en divers lieux (a). La description
que Sauvai donne de cette vitre allégorique
est très-conforme à une de ces copies , mer-
veilleusement peinte sur verre, qui étoit
autrefois fous le charnier de l'Eglise Parois-
siale de Saint Etienne-du-Mont à Paris, ôc
que, de Tordre des Marguilliers de cette
Église, j'ai transporté au côté droit de la
Chapelle de la Sainte Vierge , qui sert de
Chapelle de la Communion. Voici comme
notre Auteur s'en explique : « On voit dans
» cette vitre des Papes, des Empereurs, des
» Rois, des Evêques, des Archevêques, des
» Cardinaux, tous en habits de cérémonie,
» occupés à remplir ôc rouler des tonneaux,
» les descendre dans la cave, les uns mon-
» tés fur un poulain (b), les autres tenant
» le traîneau à droite ôc à gauche ; en un
» mot on leur voit faire tout ce que font les
» Tonneliers. Tous ces personnages au reste
» ne sont pas des portraits de caprice. Ce
» sont ceux de Paul III (c), de Charles-
» Quint, Empereur, de FrançoisI,Roi de
» France, de Henri VIII, Roi d'Angleterre,
» du Cardinal de Chatillon ôc autres, pres-
» qu'aussi ressemblants que si on les avoit
» peints d'après eux, le tout fur ces paroles
» de l'Ecriture, Torcular cale aviso lus \ quare
» est rubrurn vêstimentum meum. Les muids
» qu'ils remuent sont pleins du Sang de J. C.
Vitres dâ
S. Hilaire de
Chartres.
Vitre allé-
gorique très-
curieuse pat
sa singularité.
(d) Voyez Les Antiquités de Paris par Sauvai, p. ?Î
de l'addit. au tom. r. sous le Titre de Vitres ridicules.
(b) C'est le nom que l'on donne à deux pièces de bois
arrondies , assemblées par des traverses , autour desquel-
les les Tonneliers filent leurs cables pour descendre de
grosses pièces dans les caves.
(c) Sauvai ou son éditeur, a fait ici un lourd anachro-
nilrne. Cette vitre, selon lui, a été peinte en IÏ3O, 8C
Paul III n a succédé dans le Saint Siège à Clément VII
quen 1534.
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