Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1906-05-26
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mai 1906 26 mai 1906
Description : 1906/05/26 (Numéro 10802). 1906/05/26 (Numéro 10802).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/04/2008
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Dernière BBcUttoo
Les Surprises du Ciel
Il n'est pas, depuis quinze jours ou
;-trois semaines, de « rubrique » plus sui-
vie, dans les journaux, que celle de la
température. Persécutés par les perpé-
tuels caprices du ciel, qui nous fait pas-
ser d'un froid de novembre à une cha-
leur d'août, d'un soleil implacable
une pluie tenace, nous cherchons dansj
l'es prédictions météorologiques des rai-
sons d'espoir. Tous les successeurs de
Mathieu de la Drôme, vieux ou jeunes
majors de quelque nom qu'ils se pa-
rent, sont attendus et suivis avec anxiété.
Méritent-ils notre confiance? Voilà la
question que chacun se pose.
A cette question la science apporte
chaque jour des réponses nouvelles. Et
tout récemment la publication des résul-
tats obtenus au concours qu'avait insti-
tué, à la fin de l'an dernier, la société
belge d'astronomie, de météorologie et
de physique du globe, a permis de les
préciser encore. Les prévisions à longue
distance continuent à être tenues, par les
gavants, comme infiniment hasardeuses.
Au contraire, les prévisions à brève
échéance, celles surtout qui ne portent
que sur vingt-quatre heures, sont très
rarement en défaut.
C'est pendant la guerre de Crimée que
'fut réalisée, par l'illustre astronome Le
Verrier, la première tentative ration-
nelle de pronostics météorologiques.
Le 14 novembre 1854 une terrible tem-
pête avait jeté à la côte, dans la mer
Noire, deux navires français, le Hen-
ri-IV et le Plwton. Ce sinistre, qui avait
provoqué en France une vive émotion,
suggéra à Le Verrier l'idée d'une enquête
minutieuse sur l'état de l'atmosphère en
Europe pendant les jours qui avaient
précédé la tempête. Il arriva très vite à
constater qu'avant de sévir sur la mer
Noire, l'ouragan avait traversé toute
l'Europe, et il en conclut légitimement
1 que, si les marins français eussent été
télégraphiquement avisés, ils eussent pu
se mettre à l'abri. C'est sur cette certi-
tude que s'appuya Le Verrier pour pro-
poser, le i6 février, à Napoléon III, la
création d'un vaste réseau de météorolo-
gie destiné à avertir les marins de l'arri-
vée des tempêtes.
C'est là l'origine de notre bureau cen-
tral météorologique. Complété et agran-
di, bien qu'il ne dispose pas de toutes
-les ressources dont il aurait besoin, il
reçoit anjonrcThui, chaque matin, des
télégrammes de 54 stations françaises et
stations européennes, et l'on peut
dire, avec M. Bernard Brunhes, qu'à
égalité de ressources, les services fran-
çais ne redoutent aucune comparaison
avec les administrations étrangères.
On est cependant obligé de constater
que le profit que l'agriculture tire des
prévisions du bureau central est infé-
rieur à ce qu'il pourrait être. D'une part,
la division de la France en huit régions
seulement, ne permet pas de donner aux
communes abonnées au bulletin météo-
rologique, des renseignements aussi pré-
cis qu'il conviendrait. D'autre part, une
meilleure organisation de la prévision
locale et de la transmission des nouvel-
les constituerait pour l'agriculture un
bénéfice considérable.
Je n'ai pas besoin d'insister, m'adres-
sant aux lecteurs du Petit Parisien, sur
l'intérêt considérable que présente pour
les cultivateurs la prévision du temps,
même à très brève échéance. Malheureu-
sement, neuf fois sur dix, cette prévision
vient trop tard.
Supposez le bulletin affiché à la mai-
rie. Il n'atteint pas les principaux inté-
ressés. Une note publiée dans les jour-
naux du chef-lieu ne sera lue, dans la
campagne, que le lendemain dans la ma-
tinée. En d'autres termes, la prévision
portera sur une journée déjà commen-
cée et rappellera les carabiniers d'Offen-
bach. Il y a donc à chercher autre chose.
Mais cet autre chose, semble-t-il, est à
notre disposition.
N" 38. Feuilleton du Petit Parisien.
L'Enfant
Duchesse
GRAND HOMAN INEDIT
DEUXIÈME PARTIE
11 (suite)
Les Economies de Catherine
Et après un dernier regard à la cassette,
parmi les autres paperasses, il allait s en-
fuir quand il perçut un léger trottine-
ment. au bas de La maison, puis des
bonds dans l'escalier. puis des pas et le
joyeux appel:
Petite mère petit? mère
Il eut un effroyable mouvement de fureur
Ah la sale gosse
Et si l'enfant avait pu le voir éclairé par la
lampe, peut-être allait-il se rendre coupable
d'un nouveau crime?. Car il était perdu.
Mais, en même temps que ce hurlement
exaspéré, il avait eu un geste furieux, qui
frappa l'abat-jour de :a lampe elle tomba
1 aussitôt.
Et la nuit complète se fit instantanément
dans la pièce.. sur laquelle se détacha va-
guement le cadre de la porte. où apparais-
sait une silhouette de petite fille.
11 l'enjamba, tandis qu'elle poussait un
cri d'épouvante.
En une seconde il était au rez-de-chausjée,
ee glissait dans la cuisine, où èa petite bonne
n'était pas encore revenue. et il put ageç-
Si nous consentions, en effet, à utili-
ser de façon pratique le télégraphe et le
téléphone, les services rendus pourraient |
être décuplés. Mais le télégraphe et les
téléphone sont des administrations ri-
goureuses, qui ne se prêtent guère à te-
nir compte des commodités du public.
Le téléphone n'accorde même pas de ré-
duction d'abonnement aux fonctionnai-
res. Ce n'est pas pour en consentir aux
particuliers. Quant au télégraphe, on ne
cite qu'une exception dans ce sens. Elle
s'est produite à l'observatoire de Mont-
pellier moyennant un versement de
20 francs par semestre les diverses socié-
tés ou personnes adhérentes reçoivent
tous les jours une dépêche chiffrée, con-
tenant des prévisions. infiniment utiles
à la viticulture.
Pourquoi, demande avec juste raison
M. Bernard Brunhes, les autres départe-
ments ne suivraient-ils pas l'exemple du
département de l'Hérault. L'institution
du bureau central de Paris avait fait
supprimer tout avantage dans l'usage du
télégraphe et du téléphone en faveur des
observatoires de province. Puisque la
décentralisation est à la mode, qu'on
n'hésite pas à s'engager dans la voie de
la décentralisation scientifique et agri-
cole, telle qu'elle se pratique à Mont-
pellier.
Si l'on tient compte, d'autre part, des
progrès récemment réalisés, des résul-
tats obtenus, sjoit par M. Raclot, diree-
teur de l'observatoire de Langres, qui
arrive à étendre ces prévisions jusqu'à
trois ou quatre jours soit par M. Du-
rand-Gréville, qui dégage des « grains
c'est-à-dire des orages, des lois d'une
fixité suffisante soit,. surtout, par M.
Guilbert, lauréat du concours de Liège
de septembre dernier, qui a réussi à for-
muler des règles dont la précision véri-
fiée a produit dans les milieux scientifi-
ques une vive impression, on ne doutera
pas que ce patrimoine, qui chaque jour
s'augmente, ne doive être, autant que
possible, mis à la portée de tous.
J'ai indiqué comment il était possible
d'y parvenir. Tous les agriculteurs use-
ront, sans doute, de la légitime influen-
ce qu'ils exercent sur leurs élus pour
intéresser à cette cause les pouvoirs pu-
blics.
,JEAN FBOHLLO
UN PROGRAMME
Les membres du gouvernement s'occu-
TBT pent du programme que le ministère
formulera, dès que la vérification des pou-
voirs de la nouvelle législature sera assez
avancée pour permettre à la Chambre de se
constituer.
Il convient, en effet, dès le début, de se
rendre compte des volontés de la majorité
et de savoir où l'on va, ce qui est la seule fa-
çon de ne pas aller plus loin qu'on ne le veut.
Dans l'ancienne Chambre, il n'en a pas
toujours été ainsi et on a vu improviser des
décisions dues parfois à des entraînements
ou même à des hasards, tandis que des ré-
formes longuement réfléchies n'étaient pas
menées jusqu'au bout .et que des solutions
utiles étaient ajournées, demeurant enfonies
dans les cartons des bureaux.
La Chambre qui arrive, encore sous l'im-
pression des vœux populaires, doit donner
au suffrage universel les satisfactions qu'il
souhaite, et le devoir du gouvernement est
précisément de se placer à la tête de cette
marche en avant, afin de la diriger.
Pour cela, il faut que les ministres se met-
tent d'accord entre eux, puis qu'ils disent
clairement l'ordre des travaux à entrepren-
dre et les lois réformatrices, dont ils pour-
suivront l'adoption.
La question financière est au premier
rang dans les préoccupations du pays, d'a-
bord à cause des dépenses militaires qui
s'imposent pour assurer la sécurité natio-
nale, et ensuite parce que la politique so-
ciale, due à la démocratie, implique de trou-
ver des ressources considérables.
Pour créer les retraites ouvrières, il faut
de l'argent. La réforme de la loi sur les suc-
cessions semble de nature à en donner, sans
violer aucun des principes essentiels de la
famille; de même qu'une transformation du
système d'impôt est indiquée.
Dans un autre ordre d'idées, des modifi-
cations et des simplifications dans l'organi-
cevoir Pauline qui, au cri de sa eoeur, se
précipitait vers l'escalier.
II était sauvé.
Et sauvée la galette
Il se glissa, presque joyeux, hors de la
maison la petite rue était absolument dé-
serte. il gagna le Bois sans avoir rencontré
personne.
Et dans le secret des arbres il compta le
produit de son vol près de huit mille francs,
y compris les obligations 1
Tant pis pour cette pauvre Catherine
fit-il en claquant des dents mais, ma foi, le
coup en valait la peine
III
Le bon père
Maman maman! ma petite ma-
man Mais veux-tu me répondre Pau-
line Pauline! maman qui ne répond
plus Tu es pourtant bien là, maman?.
La petite Francine, quoique terrifiée par
ce silence persistant, se penchait sur le
corps de sa mère. qu'elle n'avait pas aperçu
tout d'abord, mais qu'elle parvenait à dis-
tinguer à présent, étendu devant la chemi-
née.
Mais qu'est-ce qu'il t'a fait ?. qu'est-ce
qu'il t'a fait, ce vilain homme ?.
Le vilain homme si vaguement entrevu
dans l'incertaine lueur qui venait de dessous
l'abat-jour de la lampe. et qui avait si
promptement disparu qu'elle se demandait
comment cela avait pu se faire.
Du reste, c'était une préoccupation secon-
daire, en face de ce corps si terriblement
immobile et que, de ses menottes, elle es-
sayait de soulever, de secouer tout au moins
lorsque Pauline la rejoignit et l'écarta un
peu brusquement, croyant que. la mignonne
étouffait leur chère maman.
sation de l'administration sont attendues
ainsi que la réforme des conseils de guerre
en temps de paix, qui répond aux idées mo-
dernes de justice.
On' peut aborder ce sujet sans craindre
d'attenter à l'indispensable discipline, car,
en Allemagne, des magistrats civils font par-
tie des conseils de guerre et des garanties
sérieuses de juristes sont exigées des juges
militaires.
Sans poursuivre une énumération qui re-
garde le cabinet, nous nous bornons à pen-
ser que le ministère doit se présenter avec
un programme très net, très sincère, très
pratique, s'il veut voir une majorité com-
pacte l'approuver et le soutenir. X.
LE MMiïpÔiE XID
LA RENCONTRE A LA FRONTIÈRE
Le Train des Princesses. Le dernier Arrêt
en Territoire français. Le Roi attend
sa Fiancée à Irun. Chaleureuse Ré-
ception. En Route pour le Palais du
Pardo.
[De nos correspondans particuliers)
Hendaye, 25 mai. j
Le train spécial conduisant la princéès^
Ena de Calais à Hendaye, est arrivé à 4 h. 30
du matin. Sur le quai de la gare, le préfet due
Pau, M. Gilbert, attendait la future reine
d'Espagne.
Dès l'arrêt du train, le préfet est monté
dans le wagon-salon de la princesse Ena et,
an nom du gouvernement français, il a of-
fert ses hommages à la princesse. Celle-ci,
toute radieuse, tout heureuse, a remercié
le préfet pour toutes les attentions dont elle
avait été l'objet pendant la traversée du ter-
ritoire français. Quelques minutes après, le
train repartait pour Irun.
A IRUN
Irun, mai.
Hier soir, par train rapide, sont arrivés le
gouverneur civil et les autorités de la pro-
vince de Guipuzcoa.
Egalement par train spécial sont arrivés,
à deux-heures du matin, plusieurs généraux
de Madrid 'et de nombreux dignitaires, le
gouverneur militaire de Saint-Sébastien,
une compagnie et la musique militaire du
régiment de Sicile, deux batteries d'artillerie
et deux compagnies du génie.
La gare d'Irun est décorée trèa soigneuse-
ment avec des guirlandes de fleurs, de la
verdure, des oriflammes anglaises et espa-
gnoles et des écussons aux armes anglaises.
Dans un bâtiment séparant la voie fran-
çaise de la voie espagnole, un passage et un
salon tmés de tentures, de verdure et de
rosés, sont ménagés.
Toute la soirée, la foule a été nombreuse
autour de la station.
Dans le Sud-Express allant vers Madrid,
se trouvaient le cardinal Merry del Val, en-
voyé par le pape l'ambassade spéciale de
Bolivie et plusieurs notabilités se rendant au
mariage.
Ensuite le rapide de Madrid a amené tout
le haut personnel, des chemins de fer du
Nord de l'Espagne, les dames et les person-
nages de l'aristocratie de Saint-Sébastien.
Les troupes contenaient difficilement la
foule.
L'Arrivée du Train Royal
Quand le train royal est arrivé à
4 h. 15 exactement des fusées ont été lan-
cées, des vivats ont été poussés et l'hymne
national a été exécuté par la musique mili-
taire.
Le roi est descendu, revêtu de l'uniforme
étincelant de hussard de Pavie. Il était ac-
compagné d'un cortège nombreux de per-
sonnages en grand uniforme, chamarrés
de décorations, notamment M. Moret le gé-
néral Luque, ministre de la Guerre M. Gas-
set, ministre des Travaux publics le géné-
ral Bascaran, chef de l'état-major; le géné-
ral Milan del Bosch, M. Rodriguez de San-
Pedro, ex-ministre le duc de Sotomayor,
l'ambassadeur d'Angleterre à Madrid, les
chambellans, etc. Une compagnie de halle-
bardiers destinée au service d'honneur des-
cend du même train.
Le roi inspecte les préparatifs. Il est en-
touré des officiers généraux de toutes ar-
mes. Il s'entretient avec les autorités pro-
vinciales et attend avec émotion l'arrivée
du train de France. Le train spécial est ar-
rivé très lentement à cause de la foule qui
se trouvait dans la gare d'Irun. Son arrivée
est saluée par d'innombrables fusées, des
salves d'artillerie, l'hymne anglais et les
acclamations des cinq mille spectateurs qui
envahissent tout, coupant les cordons de
troupes, escaladant les toits et criant « Vi-
va la reina »
La fiancée est descendue en face du salon
réservé.
Et elle aussi essayait de la soulever.
mais en était incapable. et elle bégayait
comme la petite
'Mais réponds-moi, maman, mais
qu'as-tn ?. qu'est-il donc arrivé?. Tu as
donc glissé que tu as renversé ta lampe ?.
Sans bien distinguer les choses, elle s'en
rendait compte, à l'odeur de pétrole, qui em-
plissait la pièce.
Elle alla ouvrir et, dans ta suprême clarté
du soir, elle vit enfin. et elle comprit. Ce
tiroir ouvert. le désordre de cette pièce.
la cassette renversée sur le parquet. le
trésor de sa chère maman sûrement volé!
Et sa maman morte, sans doute
Malgré son effroyable émotion, elle domi-
nait ses nerfs, allait prendre sa mère, la
relevait, tournait son visage vers la fenê-
tre. avait encore quelques secondes d'es-
poir, parce qu un regard semblait s'échap-
per de ces grands yeux. mais le regard de
la fixité éternelle. le regard de l'épouvante
devant la fin de tout
Et elle laissa doucement retomber la tête
en murmurant
Ma maman ma pauvre maman 1.
Morte Oh 1 mon Dieu Qui me l'a tuée
Et après un long baiser de piété à son
front
Elle ne te répondra plus, ma petite ché-
rie. notre maman est morte
Morte! murmura Francine, en s'age-
nouillant auprès de sa soeur morte ?.
Quelle était donc la signification de ce mot.
qu'elle avait seulement commencé à connal-
tre hier?
Elle voulut cependant faire comme Pauline
mettre un baiser à ce front chéri et rien
que d'y poser les doigts, de sentir ce tou-
cher si particulier, qui commençait déjà à se
refroidir, elle fut pr,ise de terreur. e,ut ina-
Le roi Alphonse, très ému, lui a présenté
les personnages présents, puis lui a fait pas-
ser la revue des troupes qui ont défilé en-
suite avec musique et drapeau devant le cou-
ple royal sous les vivats de la population.
Dans le salon réservé, la princesse Ena a
reçu des députations nombreuses de femmes
et de jeunes filles des cités de la frontière,
entre autres d'Iran et de Fontarabie. Toutes
étaient en mantilles onées au corsage de
flots de rubans aux couleurs nationales.
Des bouquets en grand nombre ont été of-
ferts par tes délégations.
C'est difficilement, dans la bousculade de
la foule enthousiaste et compacte, que le
roi Alphonse, la princesse Ena et les per-
sonnages officiels avec leur suite montent
dans le train roval qui part à 5 heures 15,
tandis que l'artillerie tire des salves, que
les musiques jouent les hymnes nationaux
et que la population acclame les souverains
avec chaleur.
Les Missions étrangères
La mission autrichienne, ayant à sa tête
l'archiduc François-Ferdinand, est arrivée
à Paris hier matin à sept heures trente-trois
par l'Orient-Express. Elle est composée de
MAI. le cornte de Thin, le baron Roumers-
kiri, de Tzenka, maréchal de la cour, et
d'une suite assez nombreuse.
Sur le quai, la mission a été reçue par
NI. de Khevenhuetler Metsch. ambassadeur
d'Autriche-Hongrie à Paris, et par les mem-
breSdé l'ambassade auxquels s'étaient join-
tes plusieurs personnalités de la colonie au-
trichienne.
A la gare de l'Est également, sont arrivées
par le rapide de huit heures quarante-cinq,
la grande-duchesse de Saxe Cobourg Gotba
et sa soeur.
Le prince Albert de Prusse et la mission
allemande sont arrivés à quatre heures, par
le Nord-Express. Plusieurs membres de
l'ambassade ont salué, sur le quai, le prince
Albert.
Les deux missions ont.quitté Paris à huit
heures sept, par le train 31, rapide de Bor-
deaux.
Le prince Albert de Prusse et les person-
nages qui l'accompagnent ont pris place
dans un wagon-salon, accroché en tête du
train, immédiatement derrière le fourgon.
Sur le quai de départ se tenaient le prince
Radolin, ambassadeur d'Allemagne à Paris
et la plupart des membres de l'ambassade.
Les deux sleepings-cars suivants étaient oc-
cupés par la mission autrichienne.
Après-demain lundi, doivent également
quitter Paris par la gare du quai d'Orsay, à
9 h. 49 du matin, le prince et la princesse de
Galles, ainsi que le prince Frédéric de
Prusse.
La Mission française
Le général Dalstein, chef de la mission
française, dont nous avons annoncé hier le
^paî-4 de Ciiàlo:is-s«r-Marae, »en corupqignie
du capitaine de Courcel, son officier d'ordon-
nance, est arrivé hier à Paris.
Le Président de la République recevra au-
jourd'hui l'envoyé spécial de la Fronce,
chargé de représenter le gouvernement de
la République aux fêtes du mariage du roi
d'Espagne.
Rappelons que la mission doit quitter Pa-
ris mardi prochain, ? mai la durée de son
séjour à Madrid sera de qnatre ou cinq
jours.
DÉFLACEMEKTS^DIPLOMÂTIQUES
M. Raindre quitte Berne pour Tokio. M.
Révoil va partir pour la Suisse.
D'importants mouvements diplomatiques
se sont produits dans ces derniers temps.
M. Kurino prend possession de l'ambassade
japonaise à Paris, en remplacement de M.
j Motono, qui est passé à Saint-Pétersbourg.
Dans cette même capitale, sir Arthur Ni-
cholson, l'un des premiers rôles de la con-
férence d'Algésiras, succède à sir Charles
Hardinge, qui assiste sir Edward Grey au
Foreign Office. Dans notre propre perspn-
nel, un changement qui n'est point dépourvu
d'intérêt aura à s'accomplir cette huitaine,
en attendant d'autres mutations dont on
parle discrètement.
C'est aujourd'hui, en effet, que M. Raindre
remettra ses lettres de rappel au président
de la Confédération helvétique. Au cours des
trois années pendant lesquelles il nous a
représentés à Berne, notre ambassadeur
s'est acquis de précieuses sympathies. Il les
retrouvera sans doute à Tokio, où il va
prendre le poste qu'abandonne M. Harmand
On sait que notre légation dans cette capi-
tale a été élevée, sous clause de réciprocité,
au rang d'ambassade.
M. Révoil devient titulaire du poste de
Berne. C'est là la juste récompensé des ser-
vices qu'il a rendus à son pays au cours des
difficiles négociations marocaines; soit dans
ses pourparlers avec M. Rosen l'été der-
nier, soit à la conférence d'Algésiras, l'an-
tinctivement un mouvement en arrière.
Cependant Pauline lui avait donné l'exem-
ple par un nouveau baiser, elle osa à son
tour, puis balbutia
Comme elle est froide
Quelques instants encore, elles demeurè-
rent à demi hébétées devant ce cadavre
mais Pauline ayant, dans un mouvement
instinctif, touché à cette cassette, si révéla-
trice de ce qui s'était passé ici, revenait à la
nécessité de ce qu'il fallait faire.
Et, se précipitant à la fenêtre, elle damait
de toutes ses forces
Au secours au secours à l'assas-
sin
Elle aperçut alors une silhouette féminine
entrant dans le jardin, et elle eut un instinc-
tif mouvement de colère contre la petite
bonne
Pourqnoi êtes-vous sortie ?. Comment
n'étiez-vous pas auprès de ma mère?.
Eh 1 mademoiselie Pauline, c'est bien
elle qui m'a envoyée à la poste. et puis à
l'atelier. Qu'a-t-eUe donc votre maman, ma-
demoiselle ?.
On vient de nous la tuer. On vient de
l'assassiner
Et ses petits poings se lançaient avec une
fureur vengeresse vers le misérable qui
avait accompli cela.
Oh qui ?. Qui était venu briser leur cher
bonheur ?..
Courez donc à la maire. ramenez la
potice. et qu'on expédie du monde tout de
suite de tous côtés. Il n'y a que quelques
instants que cela s'est passé. l'homme doit
être encore dans le pays.
Ah ben, mademoiselle, remarqua la'
bonne, si personne ne l'a vu et qu'il ait déjà
filé dans le bois de Boulogne.
cien gouverneur de l'Algérie a donné la me-
sure de sa valeur. Il n'est pas douteux qu'il
ce contribue à résoudre le problème doua-
nier qui se pose maintenant entre la France
et la Suisse, et si le gouvernement a besoin
M. Raiodra
de recourir à ses connaissances spéciales
dans les affaires da maghzen, il 1 aura à
portée. M. Révoil compte quitter Paris le
jeudi 31 mai.
Le Mystère des Mm
COUR D'ASSISES DE LA GIRONDE
Une Cause sensationnelle. Le Passé de
Mme Canaby. Les Tentatives d'Em-
poisonnement. Les Explications de
l'Inculpée. Les Témoignages.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Bordeaux, 25 mai.
C'est au milieu d'une affluence considéra-
ble, dans une salle archicomble et en ma-
jeure partie composée de dames appartenant
à la haute société bordelaise, que s'est ou-
verte la première audience du procès Ca-
naby.
Dès neuf heures, il ne restait plus une
seule place inoccupée..L'arrivée de l'accusée
à son banc cause une grande impression.
L'Accusée
Henriette Canaby est en proie à la plus
vive émotion. Elle est haletante, sa poitrine
se gonfle, sa respiration est saccadée. Tan-
tôt elle lève les yeux au plafond, tantôt elle
les tient baissés ou entièrement clos elle
n'ose tourner son regard du côté du public,
craignant sans doute de découvrir parmi les
curieux quelques amies d'autrefois.
L'accusée est dans 'un état de nervosité
très grand elle porte son mouchoir à ses
yeux, voudrait pleurer, mais ses larmes ne
peuvent couler.
Mme Canabv n'a aucune ressemblance
avec Racliel "Galtié, l'empoisonneuse de
Saint-Gar, ni avec Mme Massot, l'empoi-
sonneuse de Marseille, et cependant son vi-
sage présente quelque analogie avec ceux
de ses illustres devancières.
Elle a la bouche mince, pincée son re-
gard est étrange.
Henriette Canaby n'est pas belle, et pour-
tant sa physionomie n'est pas déplaisante.
Sa face est anguleuse, elle a le nez mince,
légèrement retroussé, les pommettes sail-
lantes et teintées de rouge. Elle parait fort
intelligente.
Sa tenue est irréprochable. Elle est vêtue
d'une robe noire agrémentée de passemen-
terie et de tulle aux manches bouffantes et
coiffée d^on chapeau marqais.
CL Panajou.
M. le conseiller Pradet-Balade
President des assises
M. le conseiller Pradet-Balade ouvre les
débats. M. le procureur général Lénard,
Il faudrait alors prévenir les gardes
tout de suite.
Et les gardes de queue porte, made-
moiselle ?.
Enfin, qu'on prévienne les gardes, qu'on
prévienne la police. qu'on prévienne tout le
monde. Il n'est pas possible, en s'y prenant
tout de suite, qu'on ne s'empare pas du cri-
minel
Bientôt, en effet, sur les ordres qu'elle
donnait ou faisait donner à tous avec une
incroyable énergie, la battue était organisée,
non seulement par les gens de police ac-
courus aussitôt, mais encore par les voi-
sins, qui avaient tous tant de sympathie
pour cette petite maman et ses deux filles,
si gentilles, si unies tandis qu'un mé-
decin constatait les causes probables de la
mort une lutte affreusement brutale, ter-
minée par une chute, la tête ayant porté
d'une façon si violente sur le marbre de la
cheminée que la mort avait dû être instan-
tanée. à moins qu'il n'y eût eu simplement
rupture d'anévrisme par suite de l'effroya-
ble émotion de la malheureuse
Il ne relevait, en effet, aucune trace de vio-
lence sur elle donc, l'individu qui l'avait
tuée ne s'était pas servi d'arme. Et comme
on savait déjà que la bonne avait été en-
voyée en courses par sa maltresse, en s'ex-
pliquait le crime de la manière suivante
Un rôdeur avait cru la maison abandon-
née, était monté au premier étage pour cam-
brioler. il s'était trouvé en face de Cathe-
rine Bouchu. ou bien Catherine Bouchu l'a-
vait surpris tandis qu'il volait. et il 9*était
débarrassé d'elle dans un instinctif mouve-
ment de brutalité, qui avait fait de lui un as-
• sassin.
Le brigadier et les agents de police car
il n'y. a pas de commissaire de police à Bon·
nous lavons dit, occupe en personne le siè-
ge du ministère pubKc, Me Peyrecave est au
banc de la défense. Attendons-nous à de
sensationnels débats.
Aucun des témoins principaux ne manque.
M. Canaby est présent; M. Sabourin, père
de l'accusée, vieillard de belle allure, est
également là. On disait que M. Rabot s'abs-
tiendrait, il n'en est rien. Faire défaut eût
été laissé planer un doute. II répond à l'ap-
pel de son nom.
Pendant la lecture de l'acte d'accusation,
Mme Canaby sanglote.
L'Interrogatoire
L'interrogatoire commence. Le président
fait le portrait de l'accasée.
Vous appartenez à une famille des plus hono-
rables vous avez une grande énergie, une grande
force de caractère. De nombreuses personnes ont
fuit l'éloge de vos qualités de femme du monde.
Vous êtes obligeante, sociable votre esprit est
très cuHivé, vous avez eu des succès littéraires,
vous avez obtenu un prix de poésie.
L'accusée se borne à faire un mouvement
de t£te en signe d'assentiment.
En dehors de la littérature, vous vous livriez
à d'autres travaux vous aviez des connaissances
assez approfondies en chimie.
Henriette Canaby ne répond pas.
Le président fait tout de suite entrer en
scène M. Rabot. C'était un ami d'enfance.
D. Lorsqu'il accomplit son service militaire,
ne tui écrivites-vous pas fréquemment Vos let-
tres portaient toujours comme début « mon cher
cavalier Une partie de cette correspondance
figure au dossier. Le ton en est généralement
assez banal; toutefois, on y constate que les
sentiments de M. Rabot et les vôtres étaient assez
différents. Vous aviez produit sur lui une pro-
fonde impression vous seinbisez ne pas être à
son unisson. Il n'y eut entre vous aucun projet
de mariage? En 1887, vous épousez M. Canaby.
M. Emile Canaby vous est inférieur au point de
vue intellectuel c'est un brave garçon, ayant
de grandes, qualités et de nombreux amis. Dites-
nous quelle a été votre existence avec lui il dit
avoir été très heureux. Son union n'aurait été,
selon son expression, qu'une succession de lunes
de miel. Il est, à l'heure actuelle, votre plus
chaud défenseur.'
L'accusée. Il a raison.
M. le président. Son attitude estelle sincère
ou bien est-elle commandée par des considéra-
tions spéciales, je l'ignore. Ce que je constate,
c'«st que, loin de vous en vouloir, il vous sou-
tient et, par contre, semble tenir rancune Il ses
amis. qui lui furent cependant si dévoués, et
principalement au docteur VHiar qui lui a
sauvé la vie et en a fait un véritable « rescappé »,
M. Pradet-Balade rappelle que ce ne fut
qu'en 1904 que M. Rabot réapparut. Il était
resté dix-sept années sans donner signe de
vie à celle qui avait été son amie d'enfance.
D. Estrce lui qui vous rechercha ou bien
est-ce vous qui allâtes au-devant de lui?
L'Ami
Et raceusée, d'une voix très nette, s'ex-
primant avec une parfaite distinction, une
véritable élégance de style, répond
C'était un vieil ami d'enfance, un bon cama-
rade, et j'étais heureuse de le revoir. J'appris,
par une de mes amies, qu'il allait être opéré. Ce
fut moi qui demandai à reprendre nos relations
d'autrefois.
Le président. Et depuis ce moment, vous
avez vécu constamment ensemble, dans une telle
communauté, une ielle intimité que la rumeur
publique n'a pas craint de vous qualifier d'amant
et de maîtresse. M. Rabot venait plusieurs fois
par jour chez vous, vous alliez chez lui. Vous
étiez constamment ensemble.
L'accusée. Je voyais, en effet, fréquemment
M. Rabot, mais, je l'affirme, rien de suspect ne
s'est passé entre nous.
D. Certains faits donnaient cependant une
grande consistance à cette appréciation du pu-
blic. M. Rabot n'alla-t-il pas vous retrouver à
Bagnères-de-Bigorre, précisément le lendemain
du jour où votre man rentrait à Bordeaux pour
ses affaires?
L'accusée, toujours calme. Cela n'a rien
d'extraordinaire. On veut voir du mal là où il ne
se trouve qu'une pure coïncidence. M. Rabot est-
i venu immédiatement après la période des cour-
i ses de Deauvle. Ses visites rivaient rien d'anor-
j mal, mon mari les connaissait et les autorisait.
I C'étaient, d'ailleurs, deux camarades d'enfance.
I M. Canaby et lui avaient échangé des cartes au-
trefois. J'en ai retrouvé une sur laquelle était
i cette inscription « A un ami trop tôt perdu
¡ trop tard retrouvé. »
Le président. L'assiduité de M. Rabot était
telle que l'une de vos domestiques, la femme
Tauzin, en fut choquée à ce point qu'elle préféra
quitter la maison.
M. le conseiller Pradet-Balade estime que
si les amis de Mme Canaby se sont trompé»
dans leurs appréciations à son égard, elle
a fortement donné prise à la critique.
D. Est-il véritablement prudent pour une
femme honorable de vivre hors de son mari et
avec sa fille en compagnie d'un ami? Vous avez
été aux gorges du Tarn avec M. Rabot; vous
avez vécu avec lui quelques jours en Suisse.
Dans les hôtels où vous descendiez, il faisait
inscrire sur les livres « M. Rabot et sa famille.
N'y a-t-il pas là quelque chose de vraiment cho-
quant et dont M. Canaby aurait d0 s'émouvoir
Mme Canaby, avec vivacité. M. Canaby est
à l'abri de toute atteinte. Son honorabilité est
parfaite. Je déclare formellement qu'il n'y a }&̃
mais eu entre M. Rabot et moi que de pures re-
lations d'amitié. Je suis, d'ailleurs, arrivée à un
logne-sur-Seine essayèrent d'interroger
un peu longuement Panline mais l'enquête
sur le crime même ne l'intéressait que d'une
façon secondaire.
Ce qui la possédait par dessus tout, c'était
son ardeur à faire retrouver le criminel. Et
de la porte de leur jardinet, elle organisait
fiévreusement les recherches, supputant tou-
tes les directions par lesquelles l'assassin
avait pu s'enfuir. envoyant les personnes
de bonne volonté à la porte du Bois qui se
trouve au bord de la Seine à celle du Parc
des Princes, à celle d'Auteuil. elle suppo-
sait aussi qu'il avait pu s'enfuir par le pont
de Saint-Cloud. ou bien par le vieux pont
de Sèvres. le pont de Billancourt. On alla
même jusqu'au Point-du-Jour. avenue de
V ersailles.
Mais déjà, elle se rendait compte de
la difficulté inouïe de ces recherches, puis-
qu'elle ne pouvait pas donner le moindre si-
gnalement sur le misérable.
Et ce fut seulement quand on fut parti
dans toutes les directions qu'elle se rappela
qu'au milieu de son cri d'effroi, la petite
Francine avait parlé d'un vilain homme
Si fugitif que cela eût été, sa sœur avait
donc vu le misérable?.
Et elle le dit.
Mais dès que les policiers voulurent inter-
roger la fillette, qu on avait à peu près ou-
bliée et qui se tenait toute tassée dans un
coin du jardin, contemplant l'activité de sa
grande sœur elle s'épouvanta un peu plus
et ce ne fut qu'avec beaucoup de précau-
tions, beaucoup de temps, que Pauline par-
vint à lui arracher quelques mots. et si
vagues encore
Elle avait grimpé, comme d'habitude,
toute joyeuse, le petit escalier, pour être la
,première à embrasser, maman. puisqu'on
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Il n'est pas, depuis quinze jours ou
;-trois semaines, de « rubrique » plus sui-
vie, dans les journaux, que celle de la
température. Persécutés par les perpé-
tuels caprices du ciel, qui nous fait pas-
ser d'un froid de novembre à une cha-
leur d'août, d'un soleil implacable
une pluie tenace, nous cherchons dansj
l'es prédictions météorologiques des rai-
sons d'espoir. Tous les successeurs de
Mathieu de la Drôme, vieux ou jeunes
majors de quelque nom qu'ils se pa-
rent, sont attendus et suivis avec anxiété.
Méritent-ils notre confiance? Voilà la
question que chacun se pose.
A cette question la science apporte
chaque jour des réponses nouvelles. Et
tout récemment la publication des résul-
tats obtenus au concours qu'avait insti-
tué, à la fin de l'an dernier, la société
belge d'astronomie, de météorologie et
de physique du globe, a permis de les
préciser encore. Les prévisions à longue
distance continuent à être tenues, par les
gavants, comme infiniment hasardeuses.
Au contraire, les prévisions à brève
échéance, celles surtout qui ne portent
que sur vingt-quatre heures, sont très
rarement en défaut.
C'est pendant la guerre de Crimée que
'fut réalisée, par l'illustre astronome Le
Verrier, la première tentative ration-
nelle de pronostics météorologiques.
Le 14 novembre 1854 une terrible tem-
pête avait jeté à la côte, dans la mer
Noire, deux navires français, le Hen-
ri-IV et le Plwton. Ce sinistre, qui avait
provoqué en France une vive émotion,
suggéra à Le Verrier l'idée d'une enquête
minutieuse sur l'état de l'atmosphère en
Europe pendant les jours qui avaient
précédé la tempête. Il arriva très vite à
constater qu'avant de sévir sur la mer
Noire, l'ouragan avait traversé toute
l'Europe, et il en conclut légitimement
1 que, si les marins français eussent été
télégraphiquement avisés, ils eussent pu
se mettre à l'abri. C'est sur cette certi-
tude que s'appuya Le Verrier pour pro-
poser, le i6 février, à Napoléon III, la
création d'un vaste réseau de météorolo-
gie destiné à avertir les marins de l'arri-
vée des tempêtes.
C'est là l'origine de notre bureau cen-
tral météorologique. Complété et agran-
di, bien qu'il ne dispose pas de toutes
-les ressources dont il aurait besoin, il
reçoit anjonrcThui, chaque matin, des
télégrammes de 54 stations françaises et
stations européennes, et l'on peut
dire, avec M. Bernard Brunhes, qu'à
égalité de ressources, les services fran-
çais ne redoutent aucune comparaison
avec les administrations étrangères.
On est cependant obligé de constater
que le profit que l'agriculture tire des
prévisions du bureau central est infé-
rieur à ce qu'il pourrait être. D'une part,
la division de la France en huit régions
seulement, ne permet pas de donner aux
communes abonnées au bulletin météo-
rologique, des renseignements aussi pré-
cis qu'il conviendrait. D'autre part, une
meilleure organisation de la prévision
locale et de la transmission des nouvel-
les constituerait pour l'agriculture un
bénéfice considérable.
Je n'ai pas besoin d'insister, m'adres-
sant aux lecteurs du Petit Parisien, sur
l'intérêt considérable que présente pour
les cultivateurs la prévision du temps,
même à très brève échéance. Malheureu-
sement, neuf fois sur dix, cette prévision
vient trop tard.
Supposez le bulletin affiché à la mai-
rie. Il n'atteint pas les principaux inté-
ressés. Une note publiée dans les jour-
naux du chef-lieu ne sera lue, dans la
campagne, que le lendemain dans la ma-
tinée. En d'autres termes, la prévision
portera sur une journée déjà commen-
cée et rappellera les carabiniers d'Offen-
bach. Il y a donc à chercher autre chose.
Mais cet autre chose, semble-t-il, est à
notre disposition.
N" 38. Feuilleton du Petit Parisien.
L'Enfant
Duchesse
GRAND HOMAN INEDIT
DEUXIÈME PARTIE
11 (suite)
Les Economies de Catherine
Et après un dernier regard à la cassette,
parmi les autres paperasses, il allait s en-
fuir quand il perçut un léger trottine-
ment. au bas de La maison, puis des
bonds dans l'escalier. puis des pas et le
joyeux appel:
Petite mère petit? mère
Il eut un effroyable mouvement de fureur
Ah la sale gosse
Et si l'enfant avait pu le voir éclairé par la
lampe, peut-être allait-il se rendre coupable
d'un nouveau crime?. Car il était perdu.
Mais, en même temps que ce hurlement
exaspéré, il avait eu un geste furieux, qui
frappa l'abat-jour de :a lampe elle tomba
1 aussitôt.
Et la nuit complète se fit instantanément
dans la pièce.. sur laquelle se détacha va-
guement le cadre de la porte. où apparais-
sait une silhouette de petite fille.
11 l'enjamba, tandis qu'elle poussait un
cri d'épouvante.
En une seconde il était au rez-de-chausjée,
ee glissait dans la cuisine, où èa petite bonne
n'était pas encore revenue. et il put ageç-
Si nous consentions, en effet, à utili-
ser de façon pratique le télégraphe et le
téléphone, les services rendus pourraient |
être décuplés. Mais le télégraphe et les
téléphone sont des administrations ri-
goureuses, qui ne se prêtent guère à te-
nir compte des commodités du public.
Le téléphone n'accorde même pas de ré-
duction d'abonnement aux fonctionnai-
res. Ce n'est pas pour en consentir aux
particuliers. Quant au télégraphe, on ne
cite qu'une exception dans ce sens. Elle
s'est produite à l'observatoire de Mont-
pellier moyennant un versement de
20 francs par semestre les diverses socié-
tés ou personnes adhérentes reçoivent
tous les jours une dépêche chiffrée, con-
tenant des prévisions. infiniment utiles
à la viticulture.
Pourquoi, demande avec juste raison
M. Bernard Brunhes, les autres départe-
ments ne suivraient-ils pas l'exemple du
département de l'Hérault. L'institution
du bureau central de Paris avait fait
supprimer tout avantage dans l'usage du
télégraphe et du téléphone en faveur des
observatoires de province. Puisque la
décentralisation est à la mode, qu'on
n'hésite pas à s'engager dans la voie de
la décentralisation scientifique et agri-
cole, telle qu'elle se pratique à Mont-
pellier.
Si l'on tient compte, d'autre part, des
progrès récemment réalisés, des résul-
tats obtenus, sjoit par M. Raclot, diree-
teur de l'observatoire de Langres, qui
arrive à étendre ces prévisions jusqu'à
trois ou quatre jours soit par M. Du-
rand-Gréville, qui dégage des « grains
c'est-à-dire des orages, des lois d'une
fixité suffisante soit,. surtout, par M.
Guilbert, lauréat du concours de Liège
de septembre dernier, qui a réussi à for-
muler des règles dont la précision véri-
fiée a produit dans les milieux scientifi-
ques une vive impression, on ne doutera
pas que ce patrimoine, qui chaque jour
s'augmente, ne doive être, autant que
possible, mis à la portée de tous.
J'ai indiqué comment il était possible
d'y parvenir. Tous les agriculteurs use-
ront, sans doute, de la légitime influen-
ce qu'ils exercent sur leurs élus pour
intéresser à cette cause les pouvoirs pu-
blics.
,JEAN FBOHLLO
UN PROGRAMME
Les membres du gouvernement s'occu-
TBT pent du programme que le ministère
formulera, dès que la vérification des pou-
voirs de la nouvelle législature sera assez
avancée pour permettre à la Chambre de se
constituer.
Il convient, en effet, dès le début, de se
rendre compte des volontés de la majorité
et de savoir où l'on va, ce qui est la seule fa-
çon de ne pas aller plus loin qu'on ne le veut.
Dans l'ancienne Chambre, il n'en a pas
toujours été ainsi et on a vu improviser des
décisions dues parfois à des entraînements
ou même à des hasards, tandis que des ré-
formes longuement réfléchies n'étaient pas
menées jusqu'au bout .et que des solutions
utiles étaient ajournées, demeurant enfonies
dans les cartons des bureaux.
La Chambre qui arrive, encore sous l'im-
pression des vœux populaires, doit donner
au suffrage universel les satisfactions qu'il
souhaite, et le devoir du gouvernement est
précisément de se placer à la tête de cette
marche en avant, afin de la diriger.
Pour cela, il faut que les ministres se met-
tent d'accord entre eux, puis qu'ils disent
clairement l'ordre des travaux à entrepren-
dre et les lois réformatrices, dont ils pour-
suivront l'adoption.
La question financière est au premier
rang dans les préoccupations du pays, d'a-
bord à cause des dépenses militaires qui
s'imposent pour assurer la sécurité natio-
nale, et ensuite parce que la politique so-
ciale, due à la démocratie, implique de trou-
ver des ressources considérables.
Pour créer les retraites ouvrières, il faut
de l'argent. La réforme de la loi sur les suc-
cessions semble de nature à en donner, sans
violer aucun des principes essentiels de la
famille; de même qu'une transformation du
système d'impôt est indiquée.
Dans un autre ordre d'idées, des modifi-
cations et des simplifications dans l'organi-
cevoir Pauline qui, au cri de sa eoeur, se
précipitait vers l'escalier.
II était sauvé.
Et sauvée la galette
Il se glissa, presque joyeux, hors de la
maison la petite rue était absolument dé-
serte. il gagna le Bois sans avoir rencontré
personne.
Et dans le secret des arbres il compta le
produit de son vol près de huit mille francs,
y compris les obligations 1
Tant pis pour cette pauvre Catherine
fit-il en claquant des dents mais, ma foi, le
coup en valait la peine
III
Le bon père
Maman maman! ma petite ma-
man Mais veux-tu me répondre Pau-
line Pauline! maman qui ne répond
plus Tu es pourtant bien là, maman?.
La petite Francine, quoique terrifiée par
ce silence persistant, se penchait sur le
corps de sa mère. qu'elle n'avait pas aperçu
tout d'abord, mais qu'elle parvenait à dis-
tinguer à présent, étendu devant la chemi-
née.
Mais qu'est-ce qu'il t'a fait ?. qu'est-ce
qu'il t'a fait, ce vilain homme ?.
Le vilain homme si vaguement entrevu
dans l'incertaine lueur qui venait de dessous
l'abat-jour de la lampe. et qui avait si
promptement disparu qu'elle se demandait
comment cela avait pu se faire.
Du reste, c'était une préoccupation secon-
daire, en face de ce corps si terriblement
immobile et que, de ses menottes, elle es-
sayait de soulever, de secouer tout au moins
lorsque Pauline la rejoignit et l'écarta un
peu brusquement, croyant que. la mignonne
étouffait leur chère maman.
sation de l'administration sont attendues
ainsi que la réforme des conseils de guerre
en temps de paix, qui répond aux idées mo-
dernes de justice.
On' peut aborder ce sujet sans craindre
d'attenter à l'indispensable discipline, car,
en Allemagne, des magistrats civils font par-
tie des conseils de guerre et des garanties
sérieuses de juristes sont exigées des juges
militaires.
Sans poursuivre une énumération qui re-
garde le cabinet, nous nous bornons à pen-
ser que le ministère doit se présenter avec
un programme très net, très sincère, très
pratique, s'il veut voir une majorité com-
pacte l'approuver et le soutenir. X.
LE MMiïpÔiE XID
LA RENCONTRE A LA FRONTIÈRE
Le Train des Princesses. Le dernier Arrêt
en Territoire français. Le Roi attend
sa Fiancée à Irun. Chaleureuse Ré-
ception. En Route pour le Palais du
Pardo.
[De nos correspondans particuliers)
Hendaye, 25 mai. j
Le train spécial conduisant la princéès^
Ena de Calais à Hendaye, est arrivé à 4 h. 30
du matin. Sur le quai de la gare, le préfet due
Pau, M. Gilbert, attendait la future reine
d'Espagne.
Dès l'arrêt du train, le préfet est monté
dans le wagon-salon de la princesse Ena et,
an nom du gouvernement français, il a of-
fert ses hommages à la princesse. Celle-ci,
toute radieuse, tout heureuse, a remercié
le préfet pour toutes les attentions dont elle
avait été l'objet pendant la traversée du ter-
ritoire français. Quelques minutes après, le
train repartait pour Irun.
A IRUN
Irun, mai.
Hier soir, par train rapide, sont arrivés le
gouverneur civil et les autorités de la pro-
vince de Guipuzcoa.
Egalement par train spécial sont arrivés,
à deux-heures du matin, plusieurs généraux
de Madrid 'et de nombreux dignitaires, le
gouverneur militaire de Saint-Sébastien,
une compagnie et la musique militaire du
régiment de Sicile, deux batteries d'artillerie
et deux compagnies du génie.
La gare d'Irun est décorée trèa soigneuse-
ment avec des guirlandes de fleurs, de la
verdure, des oriflammes anglaises et espa-
gnoles et des écussons aux armes anglaises.
Dans un bâtiment séparant la voie fran-
çaise de la voie espagnole, un passage et un
salon tmés de tentures, de verdure et de
rosés, sont ménagés.
Toute la soirée, la foule a été nombreuse
autour de la station.
Dans le Sud-Express allant vers Madrid,
se trouvaient le cardinal Merry del Val, en-
voyé par le pape l'ambassade spéciale de
Bolivie et plusieurs notabilités se rendant au
mariage.
Ensuite le rapide de Madrid a amené tout
le haut personnel, des chemins de fer du
Nord de l'Espagne, les dames et les person-
nages de l'aristocratie de Saint-Sébastien.
Les troupes contenaient difficilement la
foule.
L'Arrivée du Train Royal
Quand le train royal est arrivé à
4 h. 15 exactement des fusées ont été lan-
cées, des vivats ont été poussés et l'hymne
national a été exécuté par la musique mili-
taire.
Le roi est descendu, revêtu de l'uniforme
étincelant de hussard de Pavie. Il était ac-
compagné d'un cortège nombreux de per-
sonnages en grand uniforme, chamarrés
de décorations, notamment M. Moret le gé-
néral Luque, ministre de la Guerre M. Gas-
set, ministre des Travaux publics le géné-
ral Bascaran, chef de l'état-major; le géné-
ral Milan del Bosch, M. Rodriguez de San-
Pedro, ex-ministre le duc de Sotomayor,
l'ambassadeur d'Angleterre à Madrid, les
chambellans, etc. Une compagnie de halle-
bardiers destinée au service d'honneur des-
cend du même train.
Le roi inspecte les préparatifs. Il est en-
touré des officiers généraux de toutes ar-
mes. Il s'entretient avec les autorités pro-
vinciales et attend avec émotion l'arrivée
du train de France. Le train spécial est ar-
rivé très lentement à cause de la foule qui
se trouvait dans la gare d'Irun. Son arrivée
est saluée par d'innombrables fusées, des
salves d'artillerie, l'hymne anglais et les
acclamations des cinq mille spectateurs qui
envahissent tout, coupant les cordons de
troupes, escaladant les toits et criant « Vi-
va la reina »
La fiancée est descendue en face du salon
réservé.
Et elle aussi essayait de la soulever.
mais en était incapable. et elle bégayait
comme la petite
'Mais réponds-moi, maman, mais
qu'as-tn ?. qu'est-il donc arrivé?. Tu as
donc glissé que tu as renversé ta lampe ?.
Sans bien distinguer les choses, elle s'en
rendait compte, à l'odeur de pétrole, qui em-
plissait la pièce.
Elle alla ouvrir et, dans ta suprême clarté
du soir, elle vit enfin. et elle comprit. Ce
tiroir ouvert. le désordre de cette pièce.
la cassette renversée sur le parquet. le
trésor de sa chère maman sûrement volé!
Et sa maman morte, sans doute
Malgré son effroyable émotion, elle domi-
nait ses nerfs, allait prendre sa mère, la
relevait, tournait son visage vers la fenê-
tre. avait encore quelques secondes d'es-
poir, parce qu un regard semblait s'échap-
per de ces grands yeux. mais le regard de
la fixité éternelle. le regard de l'épouvante
devant la fin de tout
Et elle laissa doucement retomber la tête
en murmurant
Ma maman ma pauvre maman 1.
Morte Oh 1 mon Dieu Qui me l'a tuée
Et après un long baiser de piété à son
front
Elle ne te répondra plus, ma petite ché-
rie. notre maman est morte
Morte! murmura Francine, en s'age-
nouillant auprès de sa soeur morte ?.
Quelle était donc la signification de ce mot.
qu'elle avait seulement commencé à connal-
tre hier?
Elle voulut cependant faire comme Pauline
mettre un baiser à ce front chéri et rien
que d'y poser les doigts, de sentir ce tou-
cher si particulier, qui commençait déjà à se
refroidir, elle fut pr,ise de terreur. e,ut ina-
Le roi Alphonse, très ému, lui a présenté
les personnages présents, puis lui a fait pas-
ser la revue des troupes qui ont défilé en-
suite avec musique et drapeau devant le cou-
ple royal sous les vivats de la population.
Dans le salon réservé, la princesse Ena a
reçu des députations nombreuses de femmes
et de jeunes filles des cités de la frontière,
entre autres d'Iran et de Fontarabie. Toutes
étaient en mantilles onées au corsage de
flots de rubans aux couleurs nationales.
Des bouquets en grand nombre ont été of-
ferts par tes délégations.
C'est difficilement, dans la bousculade de
la foule enthousiaste et compacte, que le
roi Alphonse, la princesse Ena et les per-
sonnages officiels avec leur suite montent
dans le train roval qui part à 5 heures 15,
tandis que l'artillerie tire des salves, que
les musiques jouent les hymnes nationaux
et que la population acclame les souverains
avec chaleur.
Les Missions étrangères
La mission autrichienne, ayant à sa tête
l'archiduc François-Ferdinand, est arrivée
à Paris hier matin à sept heures trente-trois
par l'Orient-Express. Elle est composée de
MAI. le cornte de Thin, le baron Roumers-
kiri, de Tzenka, maréchal de la cour, et
d'une suite assez nombreuse.
Sur le quai, la mission a été reçue par
NI. de Khevenhuetler Metsch. ambassadeur
d'Autriche-Hongrie à Paris, et par les mem-
breSdé l'ambassade auxquels s'étaient join-
tes plusieurs personnalités de la colonie au-
trichienne.
A la gare de l'Est également, sont arrivées
par le rapide de huit heures quarante-cinq,
la grande-duchesse de Saxe Cobourg Gotba
et sa soeur.
Le prince Albert de Prusse et la mission
allemande sont arrivés à quatre heures, par
le Nord-Express. Plusieurs membres de
l'ambassade ont salué, sur le quai, le prince
Albert.
Les deux missions ont.quitté Paris à huit
heures sept, par le train 31, rapide de Bor-
deaux.
Le prince Albert de Prusse et les person-
nages qui l'accompagnent ont pris place
dans un wagon-salon, accroché en tête du
train, immédiatement derrière le fourgon.
Sur le quai de départ se tenaient le prince
Radolin, ambassadeur d'Allemagne à Paris
et la plupart des membres de l'ambassade.
Les deux sleepings-cars suivants étaient oc-
cupés par la mission autrichienne.
Après-demain lundi, doivent également
quitter Paris par la gare du quai d'Orsay, à
9 h. 49 du matin, le prince et la princesse de
Galles, ainsi que le prince Frédéric de
Prusse.
La Mission française
Le général Dalstein, chef de la mission
française, dont nous avons annoncé hier le
^paî-4 de Ciiàlo:is-s«r-Marae, »en corupqignie
du capitaine de Courcel, son officier d'ordon-
nance, est arrivé hier à Paris.
Le Président de la République recevra au-
jourd'hui l'envoyé spécial de la Fronce,
chargé de représenter le gouvernement de
la République aux fêtes du mariage du roi
d'Espagne.
Rappelons que la mission doit quitter Pa-
ris mardi prochain, ? mai la durée de son
séjour à Madrid sera de qnatre ou cinq
jours.
DÉFLACEMEKTS^DIPLOMÂTIQUES
M. Raindre quitte Berne pour Tokio. M.
Révoil va partir pour la Suisse.
D'importants mouvements diplomatiques
se sont produits dans ces derniers temps.
M. Kurino prend possession de l'ambassade
japonaise à Paris, en remplacement de M.
j Motono, qui est passé à Saint-Pétersbourg.
Dans cette même capitale, sir Arthur Ni-
cholson, l'un des premiers rôles de la con-
férence d'Algésiras, succède à sir Charles
Hardinge, qui assiste sir Edward Grey au
Foreign Office. Dans notre propre perspn-
nel, un changement qui n'est point dépourvu
d'intérêt aura à s'accomplir cette huitaine,
en attendant d'autres mutations dont on
parle discrètement.
C'est aujourd'hui, en effet, que M. Raindre
remettra ses lettres de rappel au président
de la Confédération helvétique. Au cours des
trois années pendant lesquelles il nous a
représentés à Berne, notre ambassadeur
s'est acquis de précieuses sympathies. Il les
retrouvera sans doute à Tokio, où il va
prendre le poste qu'abandonne M. Harmand
On sait que notre légation dans cette capi-
tale a été élevée, sous clause de réciprocité,
au rang d'ambassade.
M. Révoil devient titulaire du poste de
Berne. C'est là la juste récompensé des ser-
vices qu'il a rendus à son pays au cours des
difficiles négociations marocaines; soit dans
ses pourparlers avec M. Rosen l'été der-
nier, soit à la conférence d'Algésiras, l'an-
tinctivement un mouvement en arrière.
Cependant Pauline lui avait donné l'exem-
ple par un nouveau baiser, elle osa à son
tour, puis balbutia
Comme elle est froide
Quelques instants encore, elles demeurè-
rent à demi hébétées devant ce cadavre
mais Pauline ayant, dans un mouvement
instinctif, touché à cette cassette, si révéla-
trice de ce qui s'était passé ici, revenait à la
nécessité de ce qu'il fallait faire.
Et, se précipitant à la fenêtre, elle damait
de toutes ses forces
Au secours au secours à l'assas-
sin
Elle aperçut alors une silhouette féminine
entrant dans le jardin, et elle eut un instinc-
tif mouvement de colère contre la petite
bonne
Pourqnoi êtes-vous sortie ?. Comment
n'étiez-vous pas auprès de ma mère?.
Eh 1 mademoiselie Pauline, c'est bien
elle qui m'a envoyée à la poste. et puis à
l'atelier. Qu'a-t-eUe donc votre maman, ma-
demoiselle ?.
On vient de nous la tuer. On vient de
l'assassiner
Et ses petits poings se lançaient avec une
fureur vengeresse vers le misérable qui
avait accompli cela.
Oh qui ?. Qui était venu briser leur cher
bonheur ?..
Courez donc à la maire. ramenez la
potice. et qu'on expédie du monde tout de
suite de tous côtés. Il n'y a que quelques
instants que cela s'est passé. l'homme doit
être encore dans le pays.
Ah ben, mademoiselle, remarqua la'
bonne, si personne ne l'a vu et qu'il ait déjà
filé dans le bois de Boulogne.
cien gouverneur de l'Algérie a donné la me-
sure de sa valeur. Il n'est pas douteux qu'il
ce contribue à résoudre le problème doua-
nier qui se pose maintenant entre la France
et la Suisse, et si le gouvernement a besoin
M. Raiodra
de recourir à ses connaissances spéciales
dans les affaires da maghzen, il 1 aura à
portée. M. Révoil compte quitter Paris le
jeudi 31 mai.
Le Mystère des Mm
COUR D'ASSISES DE LA GIRONDE
Une Cause sensationnelle. Le Passé de
Mme Canaby. Les Tentatives d'Em-
poisonnement. Les Explications de
l'Inculpée. Les Témoignages.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Bordeaux, 25 mai.
C'est au milieu d'une affluence considéra-
ble, dans une salle archicomble et en ma-
jeure partie composée de dames appartenant
à la haute société bordelaise, que s'est ou-
verte la première audience du procès Ca-
naby.
Dès neuf heures, il ne restait plus une
seule place inoccupée..L'arrivée de l'accusée
à son banc cause une grande impression.
L'Accusée
Henriette Canaby est en proie à la plus
vive émotion. Elle est haletante, sa poitrine
se gonfle, sa respiration est saccadée. Tan-
tôt elle lève les yeux au plafond, tantôt elle
les tient baissés ou entièrement clos elle
n'ose tourner son regard du côté du public,
craignant sans doute de découvrir parmi les
curieux quelques amies d'autrefois.
L'accusée est dans 'un état de nervosité
très grand elle porte son mouchoir à ses
yeux, voudrait pleurer, mais ses larmes ne
peuvent couler.
Mme Canabv n'a aucune ressemblance
avec Racliel "Galtié, l'empoisonneuse de
Saint-Gar, ni avec Mme Massot, l'empoi-
sonneuse de Marseille, et cependant son vi-
sage présente quelque analogie avec ceux
de ses illustres devancières.
Elle a la bouche mince, pincée son re-
gard est étrange.
Henriette Canaby n'est pas belle, et pour-
tant sa physionomie n'est pas déplaisante.
Sa face est anguleuse, elle a le nez mince,
légèrement retroussé, les pommettes sail-
lantes et teintées de rouge. Elle parait fort
intelligente.
Sa tenue est irréprochable. Elle est vêtue
d'une robe noire agrémentée de passemen-
terie et de tulle aux manches bouffantes et
coiffée d^on chapeau marqais.
CL Panajou.
M. le conseiller Pradet-Balade
President des assises
M. le conseiller Pradet-Balade ouvre les
débats. M. le procureur général Lénard,
Il faudrait alors prévenir les gardes
tout de suite.
Et les gardes de queue porte, made-
moiselle ?.
Enfin, qu'on prévienne les gardes, qu'on
prévienne la police. qu'on prévienne tout le
monde. Il n'est pas possible, en s'y prenant
tout de suite, qu'on ne s'empare pas du cri-
minel
Bientôt, en effet, sur les ordres qu'elle
donnait ou faisait donner à tous avec une
incroyable énergie, la battue était organisée,
non seulement par les gens de police ac-
courus aussitôt, mais encore par les voi-
sins, qui avaient tous tant de sympathie
pour cette petite maman et ses deux filles,
si gentilles, si unies tandis qu'un mé-
decin constatait les causes probables de la
mort une lutte affreusement brutale, ter-
minée par une chute, la tête ayant porté
d'une façon si violente sur le marbre de la
cheminée que la mort avait dû être instan-
tanée. à moins qu'il n'y eût eu simplement
rupture d'anévrisme par suite de l'effroya-
ble émotion de la malheureuse
Il ne relevait, en effet, aucune trace de vio-
lence sur elle donc, l'individu qui l'avait
tuée ne s'était pas servi d'arme. Et comme
on savait déjà que la bonne avait été en-
voyée en courses par sa maltresse, en s'ex-
pliquait le crime de la manière suivante
Un rôdeur avait cru la maison abandon-
née, était monté au premier étage pour cam-
brioler. il s'était trouvé en face de Cathe-
rine Bouchu. ou bien Catherine Bouchu l'a-
vait surpris tandis qu'il volait. et il 9*était
débarrassé d'elle dans un instinctif mouve-
ment de brutalité, qui avait fait de lui un as-
• sassin.
Le brigadier et les agents de police car
il n'y. a pas de commissaire de police à Bon·
nous lavons dit, occupe en personne le siè-
ge du ministère pubKc, Me Peyrecave est au
banc de la défense. Attendons-nous à de
sensationnels débats.
Aucun des témoins principaux ne manque.
M. Canaby est présent; M. Sabourin, père
de l'accusée, vieillard de belle allure, est
également là. On disait que M. Rabot s'abs-
tiendrait, il n'en est rien. Faire défaut eût
été laissé planer un doute. II répond à l'ap-
pel de son nom.
Pendant la lecture de l'acte d'accusation,
Mme Canaby sanglote.
L'Interrogatoire
L'interrogatoire commence. Le président
fait le portrait de l'accasée.
Vous appartenez à une famille des plus hono-
rables vous avez une grande énergie, une grande
force de caractère. De nombreuses personnes ont
fuit l'éloge de vos qualités de femme du monde.
Vous êtes obligeante, sociable votre esprit est
très cuHivé, vous avez eu des succès littéraires,
vous avez obtenu un prix de poésie.
L'accusée se borne à faire un mouvement
de t£te en signe d'assentiment.
En dehors de la littérature, vous vous livriez
à d'autres travaux vous aviez des connaissances
assez approfondies en chimie.
Henriette Canaby ne répond pas.
Le président fait tout de suite entrer en
scène M. Rabot. C'était un ami d'enfance.
D. Lorsqu'il accomplit son service militaire,
ne tui écrivites-vous pas fréquemment Vos let-
tres portaient toujours comme début « mon cher
cavalier Une partie de cette correspondance
figure au dossier. Le ton en est généralement
assez banal; toutefois, on y constate que les
sentiments de M. Rabot et les vôtres étaient assez
différents. Vous aviez produit sur lui une pro-
fonde impression vous seinbisez ne pas être à
son unisson. Il n'y eut entre vous aucun projet
de mariage? En 1887, vous épousez M. Canaby.
M. Emile Canaby vous est inférieur au point de
vue intellectuel c'est un brave garçon, ayant
de grandes, qualités et de nombreux amis. Dites-
nous quelle a été votre existence avec lui il dit
avoir été très heureux. Son union n'aurait été,
selon son expression, qu'une succession de lunes
de miel. Il est, à l'heure actuelle, votre plus
chaud défenseur.'
L'accusée. Il a raison.
M. le président. Son attitude estelle sincère
ou bien est-elle commandée par des considéra-
tions spéciales, je l'ignore. Ce que je constate,
c'«st que, loin de vous en vouloir, il vous sou-
tient et, par contre, semble tenir rancune Il ses
amis. qui lui furent cependant si dévoués, et
principalement au docteur VHiar qui lui a
sauvé la vie et en a fait un véritable « rescappé »,
M. Pradet-Balade rappelle que ce ne fut
qu'en 1904 que M. Rabot réapparut. Il était
resté dix-sept années sans donner signe de
vie à celle qui avait été son amie d'enfance.
D. Estrce lui qui vous rechercha ou bien
est-ce vous qui allâtes au-devant de lui?
L'Ami
Et raceusée, d'une voix très nette, s'ex-
primant avec une parfaite distinction, une
véritable élégance de style, répond
C'était un vieil ami d'enfance, un bon cama-
rade, et j'étais heureuse de le revoir. J'appris,
par une de mes amies, qu'il allait être opéré. Ce
fut moi qui demandai à reprendre nos relations
d'autrefois.
Le président. Et depuis ce moment, vous
avez vécu constamment ensemble, dans une telle
communauté, une ielle intimité que la rumeur
publique n'a pas craint de vous qualifier d'amant
et de maîtresse. M. Rabot venait plusieurs fois
par jour chez vous, vous alliez chez lui. Vous
étiez constamment ensemble.
L'accusée. Je voyais, en effet, fréquemment
M. Rabot, mais, je l'affirme, rien de suspect ne
s'est passé entre nous.
D. Certains faits donnaient cependant une
grande consistance à cette appréciation du pu-
blic. M. Rabot n'alla-t-il pas vous retrouver à
Bagnères-de-Bigorre, précisément le lendemain
du jour où votre man rentrait à Bordeaux pour
ses affaires?
L'accusée, toujours calme. Cela n'a rien
d'extraordinaire. On veut voir du mal là où il ne
se trouve qu'une pure coïncidence. M. Rabot est-
i venu immédiatement après la période des cour-
i ses de Deauvle. Ses visites rivaient rien d'anor-
j mal, mon mari les connaissait et les autorisait.
I C'étaient, d'ailleurs, deux camarades d'enfance.
I M. Canaby et lui avaient échangé des cartes au-
trefois. J'en ai retrouvé une sur laquelle était
i cette inscription « A un ami trop tôt perdu
¡ trop tard retrouvé. »
Le président. L'assiduité de M. Rabot était
telle que l'une de vos domestiques, la femme
Tauzin, en fut choquée à ce point qu'elle préféra
quitter la maison.
M. le conseiller Pradet-Balade estime que
si les amis de Mme Canaby se sont trompé»
dans leurs appréciations à son égard, elle
a fortement donné prise à la critique.
D. Est-il véritablement prudent pour une
femme honorable de vivre hors de son mari et
avec sa fille en compagnie d'un ami? Vous avez
été aux gorges du Tarn avec M. Rabot; vous
avez vécu avec lui quelques jours en Suisse.
Dans les hôtels où vous descendiez, il faisait
inscrire sur les livres « M. Rabot et sa famille.
N'y a-t-il pas là quelque chose de vraiment cho-
quant et dont M. Canaby aurait d0 s'émouvoir
Mme Canaby, avec vivacité. M. Canaby est
à l'abri de toute atteinte. Son honorabilité est
parfaite. Je déclare formellement qu'il n'y a }&̃
mais eu entre M. Rabot et moi que de pures re-
lations d'amitié. Je suis, d'ailleurs, arrivée à un
logne-sur-Seine essayèrent d'interroger
un peu longuement Panline mais l'enquête
sur le crime même ne l'intéressait que d'une
façon secondaire.
Ce qui la possédait par dessus tout, c'était
son ardeur à faire retrouver le criminel. Et
de la porte de leur jardinet, elle organisait
fiévreusement les recherches, supputant tou-
tes les directions par lesquelles l'assassin
avait pu s'enfuir. envoyant les personnes
de bonne volonté à la porte du Bois qui se
trouve au bord de la Seine à celle du Parc
des Princes, à celle d'Auteuil. elle suppo-
sait aussi qu'il avait pu s'enfuir par le pont
de Saint-Cloud. ou bien par le vieux pont
de Sèvres. le pont de Billancourt. On alla
même jusqu'au Point-du-Jour. avenue de
V ersailles.
Mais déjà, elle se rendait compte de
la difficulté inouïe de ces recherches, puis-
qu'elle ne pouvait pas donner le moindre si-
gnalement sur le misérable.
Et ce fut seulement quand on fut parti
dans toutes les directions qu'elle se rappela
qu'au milieu de son cri d'effroi, la petite
Francine avait parlé d'un vilain homme
Si fugitif que cela eût été, sa sœur avait
donc vu le misérable?.
Et elle le dit.
Mais dès que les policiers voulurent inter-
roger la fillette, qu on avait à peu près ou-
bliée et qui se tenait toute tassée dans un
coin du jardin, contemplant l'activité de sa
grande sœur elle s'épouvanta un peu plus
et ce ne fut qu'avec beaucoup de précau-
tions, beaucoup de temps, que Pauline par-
vint à lui arracher quelques mots. et si
vagues encore
Elle avait grimpé, comme d'habitude,
toute joyeuse, le petit escalier, pour être la
,première à embrasser, maman. puisqu'on
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