Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1855-09-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 16 septembre 1855 16 septembre 1855
Description : 1855/09/16 (A22,N42)-1855/09/22. 1855/09/16 (A22,N42)-1855/09/22.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5621432n
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE MÉNESTREL. -^ MOSÏ
jirirn"iwwrfriri
voyer mes lecteurs ôuï doctrines que j'ai larges
ment et physiologîquement développées dans mon
précédent ouvrage. Ils y trouveront le triste et
méthodique tableau des plaies qui rongent la vo-
cale, etles moyens d'y remédier. Ici je ne pourrais
que me répéter, et ce ne serait point la place d'éta-
blir dans leurs innombrales détails, les inductions
scientifiques dont l'étude était plus naturellement
amenée dans mes théories.
Donc, au lieu de démontrer la défectuosité de
l'enseignement actuel, afin de suivre l'ordre et
d'arriver aux conclusions de celte première par-
tie de mes présentes études, je produis, j'indique
du moins comme pièces du procès, un travail tout
fait sur cette matière. Il aura le double avantage
de ne point effaroucher l'attention des lecteurs qui
ne s'attachent qu'à la superficie de chaque sujet, et
de tenir à la disposition des esprits sérieux qui vou-
draient approfondir la]question, une série de consi-
dérations dont les suffrages du public et des maîtres
ont suffisamment établi la gravité. . , .
Et de même que j'ai déduit de mon argumenta-
tion que la vocale est en décadence, je conclus que
cette décadence ne peut être attribuée qu'aux er-
reurs de l'enseignement et à l'exagération des
compositeurs ; je démontrerai ceci dans le chapitre
suivant.
L'un des meilleurs et des plus charmants esprits
delà presse musicale, M. Paul Smith,(1), préoc-
cupé de la défense du Conservatoire que je n'ai,
jamais attaqué, terminait en ces termes l'examen
de mes Théories du chant (Revue musicale du
16 mai 1852):
« Je trouve qu'on a plus que suffisamment
pleuré la suppression des maîtrises auxquelles M. de
la Madelaine accorde sa larme de rigueur. L,es maî-
trisés formaient des musiciens, d'accprd ; des 1 chan->
très, je le veux bien; mais des chantres à des'chan-
téurs,il y a loin.... »
L'éminent critique ajoutait à cette remarque des
considérations sur les progrès de la vocale, basées
sur la comparaison des premiers sujets'd'autrefois
à ceux d'aujourd'hui.
Je n'ai rien à répondre à ce mode d'argumenta-
tion dont je crois avoir suffisamment démontré la
nullité complète aupointde vue de là question. Mais'
je crois important de relever l'erreur de M..PàuL
Smith au sujet des maîtrises.
Si M. Smith avait accordé une attention un peu
plus soutenue à la nature de mes regrets sur là perte
dé ces établissements, il aurait pu se convaincre
que je n'en ai jamais parlé que sous leurs condi-
tions de pépinières musicales, d'écoles prépara-
toires, où renseignement de Paris et les grandes
institutions de vocales pouvaient recruter de bons
sujets en choisissant les voix parmi les meilleurs
organes de chaque localité. Je n'ai point Voulu éta-
blir de comparaison entre l'instruction qu'on rece-
vait alors dans les maîtrises, dirigées par un seul
artiste de province, et celle que donne aujourd'hui'
le Conservatoire, qui compte dans son personnel les;
professeurs les plus distingués de la capitale. Si je:
fais des voeux pour la création d'un nombre d'écoles
communales correspondant aux besoins de chaque
pays, je n'ai pas l'espérance de voir surgir des
succursales en état de lutter contre le plus grand
établissement du monde. Je désirerais seulement
que chacune de ces écoles (qui deviendraient pour
deux ou trois déparlements des centres où con-
vergeraient naturellement toutes les meilleures dis-
positions vocales d'une contrée) fussent autant
(l) Pseudonyme connu, de M. Edouard Monnais.
de féséfvSirs ou les* înfpMëûrf éï "chàiSÉ fû&ëh*
ëhdislr lë§ organes îësi plùl affcS | la n'aute fes-
truction' du Conséfvliéire dé Paris'.
Au reste, M. Paul Smith' se trompe matérielle-
ment s'il suppose que les maîtrisés n'étaient insti-
tuées que pour fofrn'èî des' 1 chantres. On y appre-'
nait si bien la cc>m position et, le chant propre-
ment dit, que là plupart des grands compositeurs
et des illustres chanteurs dé l'ère précédente s'ho-
noraient de sortir de cet établissement. Lays, Dé-
rivis, Martin, Chéron, Chénard, et tant d'autres vif-
tuosesn'avaient point d'autre origine. Les ovations
dès élèves de nôtre Conservatoire ne dépasseront
jamais celles qu'ont obtenues leurs célèbres devan-
ciers, à des époques où il n'existait pas comme
aujourd'hui, dans le parterre de chaque théâtre,
une fabrique de succès, et dans, les journaux une
camaraderie, qui;, se;:chàrgèftt.!d^é^.^dist.fibu'elr:; la
gloire aux artistes plus ou moins, recommandés, si-
non.recommandables. ....',..-. ......
STÉPHEN DE LA MADEliAINB;
(Xa suite ait prochain titirriérd.)
THlÂÏftE-LYRIQlîE,
Première représentation (à ce théâtre} de Marie, opéra
en trois actes,de HÉRO-LD.-^I*» représentation A'Une,
. -Nuit à Séville, opéra en un -acte, paroles de
MM. NOITTBR et de BEAUMONT, musique de M. FRÉ-
DÉRIC BARBIER.
Comme nous l'avions annoncé* le Théâtre-Lyri-
que, a effectué sa réouverture par Jaguarita, et
cette belle partition dé M. Halévy a repris sa vogue
que les vacances n'avait fait qu'interrompre. Le
mélodieux opéra de la Sirènes reparu sur l'affiche
dès le lendemain;-^ vendredi dernier, la reprise
d'un chef-d'oeuvre d'Hérold, accompagné d'une,
pièce nouvelle, est venue compléter le brillant début,
de cette campagne.
. Pour suivre l'ordre, de la représentation, occu-
pons-nous d'abord à-Une Nuit à Séville.
: Zapatero a mis sous, clèf.ses. deux pupilles., Inès,
etZephora. Mais à son,insu, alors qu'il les croyait à,
Tabri sous les-verroux, Ee.rnand,s!est. glissé, près de
Zephpra,, et Julio, près d'Inès.. Arrive. même, unr
troisième' larron'., JR^driguez, un contrebandier
poursuivi par tous les .alguaiils de Séville, et que
don Zapatero lui-même,,en sa qualité de corrégidor,'
a mis ,à .l'index..Rodrjguez. a Târne."sensible..' Il
tombe par la cheminée au milieu des couples amou-
reux,, et afin,de, rassurer les.soupirants, saisis de' '
frayeur, il se fait passer pour Zapatero lui-même, ',
et, en cette qualité, leur promet.un double et pro-
chain mariage.
Le vrai corrégidor, après avoir vainement pour-
chassé le bandit qui était devenu son ramoneur
sans s'en douter, est fort étonné quand il apprend
qu'un audacieux étranger a usurpé sa qualité, son
nom, et encouragé les amours de ses pupilles avec
deux jeunes tourtereaux. Il soupçonne un nouveau
méfait et,en rend irresponsable le contrebandier. Il
demande son signalement ; Jaléo le lui donne! Mais
pendant qu'il cherche son cachet, afin de l'appo-
ser sur le papier, Rodriguez glisse adroitement à la
place de son signalement celui de Zapatero môme.
Rodriguez continue donc son rôle jusqu'au bout,
et corrégidor d'emprunt, il fait arrêter le corrégidor
réel, marie ses pupilles avec leurs amants, et au
moment de signer le contrat; il s'esquive contreban-
dier comme devant, narguant alguazils et alcades.
Ce libretto est amusa&t. C'était déjà une bonne
fortune pour le musicien, et l'événement l'a prouvé.
M. Frédéric Barbiifir,, epf la eBMàgae théâtrale
csmff€ parmi ses jaunes? écrivain^,,, a débuté ici
sous! d?heureux aùspicess S titré <& compositeur.
L'ouverture, instrumentée avec soins et renfermant
des motifs d'un tour piquant, afavorablemënt dis-
posé le public ; un joli iuo, un trio plein d'en-
train, ont ensuite justifié.ces premières impres-
sions. On sent que le jeune compositeur s'est
préoccupé de donner à ses mélodies une forme
neuve, et une bonne moitié dé la pièce recueille
l'heureux fruit de cette préoccupation. Quelques
autresmorceauxdela partition, pour être jetés dans
un moule moins original, n'en ont pas moins été
applaudis.
Une nuit à Séville a donc reçu un bon ac-
cueil, et nous nous empressons de l'enregistrer.
Mll6s Girard et Garnier se sont particulièrement
distinguées. MM. Grignon, Colson, Legrand, Al-
lais, ont également concouru au succès de ce
joli opérette.
0ue dirons-noUs de Marie? Ce chef-d'oeuvre
qui a préludé à Zampa ni m Pré aux Clercs est
resté gravé dans la mémoire de tous. Pour ana-
lyser ler plaisir que ces ravissantes mélodies ont
fait éprouver aux auditeurs, il faudrait les réca-
pituler toutes, et l'espace nous manque, Bornons-
nous à constater l'éclatant succès d'un opéra qui,
par le fond mélodramatique de son libretto, est si
parfaitement approprié à la scène du boulevard
du Temple.
Marie a été interprétée avec un ensemble satis-
faisant: Mlls Bourgeois, chargée du rôle de l'hé-
roïne, a obtenu de fréquents applaudissements.
MUeS Pânnétra et Girard ont également fort bien
rempli leur tâche. M. Ernest Leroy, jeune artiste
sorti du Conservatoire, s'est acquitté du rôle d'A-
dolphe d'Une façon satisfaisante. Louis Achard,
affecté d'nn enrouement, avait fait réclamer l'in-
dulgence avant le lever du rideau. Le public lui a
su gré de son zèle et de ses louables efforts pour ne
pas faire manquer le spectacle. Malgré son indis-
position, il s'est bien tiré de son couplet : Une robe
légère. Grignon , Girardeau et Prilleux ont con-
couru à l'ensemble.
. Et pour clore ce rapide compte-rendu, réméré
cipns. M.Perrin d'avoir transplanté cette char-
mante Marie suf le terrain du boulevard du Tem-
ple. Elle s'y acclimatera. J. LOT*.
SEMAINE THÉÂTRALE.
Jeudi dernier, jour officiellement consacré à
célébrer le succès de nos armes, tous les théâtres
de Paris ont donné des représentations gratis. A
l'Opéra on jouait les Huguenots , et notre ténor
Roger a chanté une cantate de M. Auber. Au
Théâtre-Français on représentait les Demoiselles
de Saint-Cyr et le Médecin malgré lui ; M,le Fa-
vart a récité de poétiques strophes de M. Arsène
Boussaye. L'Opéra-Comique donnait Haydée;on a
chanté une fort belle cantate de MM. Michel Carré
et Adolphe Adam , intitulée Victoire ! La même
production a été exécutée au Théâtre-Lyrique où
l'on représentait Jaguarita. De remarquables cou-
plets de circonstance improvisés par le directeur du
Gymnase, M. Montigny, ont étédits par M. Berton.
Plusieurs autres scènes, et notamment le Vaude-
ville , ont eu aussi leurs cantates, et comme d'ha-
bitude la foule avait pris d'assaut toutes nos salles
de spectacle.
L'OPÉRA nous promet la première représenta-
tion de Sanla Chiara poUr le 24 âe ce mois. Les
jirirn"iwwrfriri
voyer mes lecteurs ôuï doctrines que j'ai larges
ment et physiologîquement développées dans mon
précédent ouvrage. Ils y trouveront le triste et
méthodique tableau des plaies qui rongent la vo-
cale, etles moyens d'y remédier. Ici je ne pourrais
que me répéter, et ce ne serait point la place d'éta-
blir dans leurs innombrales détails, les inductions
scientifiques dont l'étude était plus naturellement
amenée dans mes théories.
Donc, au lieu de démontrer la défectuosité de
l'enseignement actuel, afin de suivre l'ordre et
d'arriver aux conclusions de celte première par-
tie de mes présentes études, je produis, j'indique
du moins comme pièces du procès, un travail tout
fait sur cette matière. Il aura le double avantage
de ne point effaroucher l'attention des lecteurs qui
ne s'attachent qu'à la superficie de chaque sujet, et
de tenir à la disposition des esprits sérieux qui vou-
draient approfondir la]question, une série de consi-
dérations dont les suffrages du public et des maîtres
ont suffisamment établi la gravité. . , .
Et de même que j'ai déduit de mon argumenta-
tion que la vocale est en décadence, je conclus que
cette décadence ne peut être attribuée qu'aux er-
reurs de l'enseignement et à l'exagération des
compositeurs ; je démontrerai ceci dans le chapitre
suivant.
L'un des meilleurs et des plus charmants esprits
delà presse musicale, M. Paul Smith,(1), préoc-
cupé de la défense du Conservatoire que je n'ai,
jamais attaqué, terminait en ces termes l'examen
de mes Théories du chant (Revue musicale du
16 mai 1852):
« Je trouve qu'on a plus que suffisamment
pleuré la suppression des maîtrises auxquelles M. de
la Madelaine accorde sa larme de rigueur. L,es maî-
trisés formaient des musiciens, d'accprd ; des 1 chan->
très, je le veux bien; mais des chantres à des'chan-
téurs,il y a loin.... »
L'éminent critique ajoutait à cette remarque des
considérations sur les progrès de la vocale, basées
sur la comparaison des premiers sujets'd'autrefois
à ceux d'aujourd'hui.
Je n'ai rien à répondre à ce mode d'argumenta-
tion dont je crois avoir suffisamment démontré la
nullité complète aupointde vue de là question. Mais'
je crois important de relever l'erreur de M..PàuL
Smith au sujet des maîtrises.
Si M. Smith avait accordé une attention un peu
plus soutenue à la nature de mes regrets sur là perte
dé ces établissements, il aurait pu se convaincre
que je n'en ai jamais parlé que sous leurs condi-
tions de pépinières musicales, d'écoles prépara-
toires, où renseignement de Paris et les grandes
institutions de vocales pouvaient recruter de bons
sujets en choisissant les voix parmi les meilleurs
organes de chaque localité. Je n'ai point Voulu éta-
blir de comparaison entre l'instruction qu'on rece-
vait alors dans les maîtrises, dirigées par un seul
artiste de province, et celle que donne aujourd'hui'
le Conservatoire, qui compte dans son personnel les;
professeurs les plus distingués de la capitale. Si je:
fais des voeux pour la création d'un nombre d'écoles
communales correspondant aux besoins de chaque
pays, je n'ai pas l'espérance de voir surgir des
succursales en état de lutter contre le plus grand
établissement du monde. Je désirerais seulement
que chacune de ces écoles (qui deviendraient pour
deux ou trois déparlements des centres où con-
vergeraient naturellement toutes les meilleures dis-
positions vocales d'une contrée) fussent autant
(l) Pseudonyme connu, de M. Edouard Monnais.
de féséfvSirs ou les* înfpMëûrf éï "chàiSÉ fû&ëh*
ëhdislr lë§ organes îësi plùl affcS | la n'aute fes-
truction' du Conséfvliéire dé Paris'.
Au reste, M. Paul Smith' se trompe matérielle-
ment s'il suppose que les maîtrisés n'étaient insti-
tuées que pour fofrn'èî des' 1 chantres. On y appre-'
nait si bien la cc>m position et, le chant propre-
ment dit, que là plupart des grands compositeurs
et des illustres chanteurs dé l'ère précédente s'ho-
noraient de sortir de cet établissement. Lays, Dé-
rivis, Martin, Chéron, Chénard, et tant d'autres vif-
tuosesn'avaient point d'autre origine. Les ovations
dès élèves de nôtre Conservatoire ne dépasseront
jamais celles qu'ont obtenues leurs célèbres devan-
ciers, à des époques où il n'existait pas comme
aujourd'hui, dans le parterre de chaque théâtre,
une fabrique de succès, et dans, les journaux une
camaraderie, qui;, se;:chàrgèftt.!d^é^.^dist.fibu'elr:; la
gloire aux artistes plus ou moins, recommandés, si-
non.recommandables. ....',..-. ......
STÉPHEN DE LA MADEliAINB;
(Xa suite ait prochain titirriérd.)
THlÂÏftE-LYRIQlîE,
Première représentation (à ce théâtre} de Marie, opéra
en trois actes,de HÉRO-LD.-^I*» représentation A'Une,
. -Nuit à Séville, opéra en un -acte, paroles de
MM. NOITTBR et de BEAUMONT, musique de M. FRÉ-
DÉRIC BARBIER.
Comme nous l'avions annoncé* le Théâtre-Lyri-
que, a effectué sa réouverture par Jaguarita, et
cette belle partition dé M. Halévy a repris sa vogue
que les vacances n'avait fait qu'interrompre. Le
mélodieux opéra de la Sirènes reparu sur l'affiche
dès le lendemain;-^ vendredi dernier, la reprise
d'un chef-d'oeuvre d'Hérold, accompagné d'une,
pièce nouvelle, est venue compléter le brillant début,
de cette campagne.
. Pour suivre l'ordre, de la représentation, occu-
pons-nous d'abord à-Une Nuit à Séville.
: Zapatero a mis sous, clèf.ses. deux pupilles., Inès,
etZephora. Mais à son,insu, alors qu'il les croyait à,
Tabri sous les-verroux, Ee.rnand,s!est. glissé, près de
Zephpra,, et Julio, près d'Inès.. Arrive. même, unr
troisième' larron'., JR^driguez, un contrebandier
poursuivi par tous les .alguaiils de Séville, et que
don Zapatero lui-même,,en sa qualité de corrégidor,'
a mis ,à .l'index..Rodrjguez. a Târne."sensible..' Il
tombe par la cheminée au milieu des couples amou-
reux,, et afin,de, rassurer les.soupirants, saisis de' '
frayeur, il se fait passer pour Zapatero lui-même, ',
et, en cette qualité, leur promet.un double et pro-
chain mariage.
Le vrai corrégidor, après avoir vainement pour-
chassé le bandit qui était devenu son ramoneur
sans s'en douter, est fort étonné quand il apprend
qu'un audacieux étranger a usurpé sa qualité, son
nom, et encouragé les amours de ses pupilles avec
deux jeunes tourtereaux. Il soupçonne un nouveau
méfait et,en rend irresponsable le contrebandier. Il
demande son signalement ; Jaléo le lui donne! Mais
pendant qu'il cherche son cachet, afin de l'appo-
ser sur le papier, Rodriguez glisse adroitement à la
place de son signalement celui de Zapatero môme.
Rodriguez continue donc son rôle jusqu'au bout,
et corrégidor d'emprunt, il fait arrêter le corrégidor
réel, marie ses pupilles avec leurs amants, et au
moment de signer le contrat; il s'esquive contreban-
dier comme devant, narguant alguazils et alcades.
Ce libretto est amusa&t. C'était déjà une bonne
fortune pour le musicien, et l'événement l'a prouvé.
M. Frédéric Barbiifir,, epf la eBMàgae théâtrale
csmff€ parmi ses jaunes? écrivain^,,, a débuté ici
sous! d?heureux aùspicess S titré <& compositeur.
L'ouverture, instrumentée avec soins et renfermant
des motifs d'un tour piquant, afavorablemënt dis-
posé le public ; un joli iuo, un trio plein d'en-
train, ont ensuite justifié.ces premières impres-
sions. On sent que le jeune compositeur s'est
préoccupé de donner à ses mélodies une forme
neuve, et une bonne moitié dé la pièce recueille
l'heureux fruit de cette préoccupation. Quelques
autresmorceauxdela partition, pour être jetés dans
un moule moins original, n'en ont pas moins été
applaudis.
Une nuit à Séville a donc reçu un bon ac-
cueil, et nous nous empressons de l'enregistrer.
Mll6s Girard et Garnier se sont particulièrement
distinguées. MM. Grignon, Colson, Legrand, Al-
lais, ont également concouru au succès de ce
joli opérette.
0ue dirons-noUs de Marie? Ce chef-d'oeuvre
qui a préludé à Zampa ni m Pré aux Clercs est
resté gravé dans la mémoire de tous. Pour ana-
lyser ler plaisir que ces ravissantes mélodies ont
fait éprouver aux auditeurs, il faudrait les réca-
pituler toutes, et l'espace nous manque, Bornons-
nous à constater l'éclatant succès d'un opéra qui,
par le fond mélodramatique de son libretto, est si
parfaitement approprié à la scène du boulevard
du Temple.
Marie a été interprétée avec un ensemble satis-
faisant: Mlls Bourgeois, chargée du rôle de l'hé-
roïne, a obtenu de fréquents applaudissements.
MUeS Pânnétra et Girard ont également fort bien
rempli leur tâche. M. Ernest Leroy, jeune artiste
sorti du Conservatoire, s'est acquitté du rôle d'A-
dolphe d'Une façon satisfaisante. Louis Achard,
affecté d'nn enrouement, avait fait réclamer l'in-
dulgence avant le lever du rideau. Le public lui a
su gré de son zèle et de ses louables efforts pour ne
pas faire manquer le spectacle. Malgré son indis-
position, il s'est bien tiré de son couplet : Une robe
légère. Grignon , Girardeau et Prilleux ont con-
couru à l'ensemble.
. Et pour clore ce rapide compte-rendu, réméré
cipns. M.Perrin d'avoir transplanté cette char-
mante Marie suf le terrain du boulevard du Tem-
ple. Elle s'y acclimatera. J. LOT*.
SEMAINE THÉÂTRALE.
Jeudi dernier, jour officiellement consacré à
célébrer le succès de nos armes, tous les théâtres
de Paris ont donné des représentations gratis. A
l'Opéra on jouait les Huguenots , et notre ténor
Roger a chanté une cantate de M. Auber. Au
Théâtre-Français on représentait les Demoiselles
de Saint-Cyr et le Médecin malgré lui ; M,le Fa-
vart a récité de poétiques strophes de M. Arsène
Boussaye. L'Opéra-Comique donnait Haydée;on a
chanté une fort belle cantate de MM. Michel Carré
et Adolphe Adam , intitulée Victoire ! La même
production a été exécutée au Théâtre-Lyrique où
l'on représentait Jaguarita. De remarquables cou-
plets de circonstance improvisés par le directeur du
Gymnase, M. Montigny, ont étédits par M. Berton.
Plusieurs autres scènes, et notamment le Vaude-
ville , ont eu aussi leurs cantates, et comme d'ha-
bitude la foule avait pris d'assaut toutes nos salles
de spectacle.
L'OPÉRA nous promet la première représenta-
tion de Sanla Chiara poUr le 24 âe ce mois. Les
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