Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1908-01-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 18 janvier 1908 18 janvier 1908
Description : 1908/01/18 (A74,N3)-1908/01/24. 1908/01/18 (A74,N3)-1908/01/24.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5617109z
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE MÉNESTREL
plein d'éclat, parfois presque de violence, où l'auteur du Roi d'Ysa. prouvé une
fois de plus avec quelle maestria il savait traiter l'orchestre. Deux choeurs
sans grande importance de César Franck (la Vierge à la crèche, Aux petits en-
fants), orchestrés par M. Guy Ropartz, et un choeur de Saint-Julien l'Hospitalier
de M. Camille Erlanger succédaient à ce,Scherzo plein de couleur, et le con-
cert se terminait par la jolie symphonie en ut d'Haydn (inédite),qui est la pro-
priété de la Société et qui a valu un vif succès à M. Bleuzet, dont le hautbois
a fait merveille. — A. P.
— Concerts-Colonne. — Après une exécution expressive du prélude de
Lohengrin par l'orchestre, une toute jeune pianiste, MUe Germaine Arnaud,
est venue interpréter avec une sûreté, une sobriété de style, un mécanisme
absolument remarquables le 2e concerto de Saint-Saëns, en sol mineur. Trois
rappels, en tous points mérités, ont récompensé cette juvénile audace. — Puis
M. Plamondon a chanté de sa voix pure et limpide, qu'il sait varier en des
nuances de douceur exquise, trois poèmes de M. Théodore Dubois, noninédits,
mais présentés pour la première fois avec leur accompagnement d'orchestre.
Rosées et la Voie Lactée, de Sully-Prudhomme, Printemps, de Charles Dubois,
le propre fils du compositeur, ont inspiré à l'éminent musicien trois pages
charmeuses, d'un tour mélodique gracieux et expressif aux juelles on ne peut
reprocher — tout fortuitement d'ailleurs, car ces pièces sont indépendantes —
que leur trop grande similitude comme mouvement et teinte générale. — Les
Esquisses symphoniques de M. Debussy (c'est ainsi que l'auteur de Pelléas inti-
tule lai-même son poème instrumental la Mer) devaient figurer au programme.
Ajournée au dimanche suivant, cette-oeuvre a été remplacée par une nouvelle
exécution du Prélude à l'après-midi d'un Faune, du même compositeur, et par
la suiteorchestrale tirée par M. Alfred Bruneau de son adaptation musicale,
la Faute de l'abbé Mouret. Du.premier, il ne reste p'us rien à dire : à constater
seulement que ca Prélude, charmant d'ailleurs, continue d'occuper les pro-
grammes de nos grands concerts avec une régularité hebdomadaire que d'au-
cuns pourront qualifier d'obsédante. La suite de M. Bruneau est moins répan-
due. Des quatre numéros qui la constituent, la joie du Jardin et la Mort d'Albine
sont ceux auxquels le public a pris le plus de plaisir. L'exécution en fut colorée
et expressive. — Le concert se terminait par la 44e audition de la Symphonie
Fantastique de Barlioz, dont M. Colonne met en lumière, de façon inimitable
et avec un enthousiasme communicatif, les romantiques splendeurs géniales
mais parfois aussi bien conventionnelles. J. JEMAIX.
— Concerts-Lamoureux. — M. Vincent dTndy, le duelliste de la veille, qui
dirigeait dimanche dernier le concert, a été accueilli par de chaleureuses accla-
mations. Elles s'adressaient en ce premier moment à l'homme qui avait pu
sortir indemne d'une galère où peut-être il eût mieux fait de ne pas se laisser
entraîner; bientôt elles s'adresseront au compositeur et au chef d'orchestre.
La « Symphonie sur un air montagnard français pour orchestra et piano »,
vieille de vingt et un aïs, est toute jolie, jeune, pimpante et poétique, malgré
l'influença de l'école que l'on y sent touj ours un peu. Le chant populaire pro-
vient de la région d33 Civennes. Exposé, puis développé au cours de la pre-
mière partie (adagio), il paraît profond et recueilli, exprimint la douceur de
la solitude et la splendeur des heures ensoleillées. La seconde partie reste
d'allure classique un peu froide, malgré l'originalité de son orchestration. Le
thème montagnard y est repris successivement par les cuivres éclatants, par
les instruments à vont aux sons suaves et par les violons caressants. Enfin,
dans la troisième partie, la chanson grave se tranforma; elle devient un
scherzo jaillissant et d'une allure rythmique folle et capricieuse. C'est un
petit fracas de sonorités merveilleuses; on croit voir danser aux sons de cet
orchestre-là tous lis lutins des Gëvennes, les « dracs » et les « trêves »,
autour des vieux cratères, sur les volcans inoffensifs et fleuris. La partie de
piano a été tenue avec une discrétion très artistique par MIle Blanche Selva.
Après cette symphonie, M. dTndy a fait entendre une sarabande et un menuet
extraits d'une suite en ré pour trompette, deux flûtes et orchestre à cordes;
ce sont là deux petites compositions du plus pur style archaïque. Un troisième
ouvrage du maître français a laissé une impression plus indécise; ce sont les
« Variations symphoniques » intitulées Istar ; on les donnait pour la première
fois aux Concerts-Lamoureux. Au programme explicatif figure un extrait du
sixième chant de l'Épopée d'Iulubar ; il s'y cache sans doute dans l'original,
sous la forme poétique des vers, un symbole très significatif; mais la musique
n'en reçoit pas un suffisant reflet; Elle est intéressante pourtant, cette musique
qui semble se dégager et s'idéaliser à mesure que se dévoile davantage la
merveilleuse beauté d'Istar ou d'Astarté. A la fin, tout s'élève avec sérénité,
avec plénitude; on sent, malgré toutes les obscurités, un sentiment très
noble qui plane sur l'oeuvre entière. M. d'Iady a été acclamé après chacun
des trois ouvrages de lui qu'il a dirigés. Son interprétation orchestrale de
VEgmont de Bjethoven, belle sous bien des rapports et suffisamment chaleu-
reuse, a laissé à désirer sur un point spécial. M dTndy enchaîne autant que
possibla les entr'actes; et comme ils correspondent à des situations très dif-
férentes du drame de Goethe, leur juxtaposition produit un effet fâcheux par
le rapprochement trop intime da morceaux de musique très courts, exprimant
des sentiments très différents. L'air de bravoure et la romance ont été gracieu-
sement chantés par M 110 Mary Pironnay. AMÉDÉE BOUTAREL.
— Programmes des concerts de demain dimanche :
Conservatoire : Symphonie pastorale (Beethoven). — Deux choeurs sans accompa-
gnement (Saint-Saëns). — Ballade pour piano (Gabriel Fauré), par M»» Marguerite
Long. — Sclierzo (Lalo). — Trois choeurs pour voix de femmes (César Franck et
C.E.langer). — Symphonie en ut (Haydn).
Châtelet, Concerts-Colonne : Réismption (César Franck). — Sjmphonie espagnole
(Lalo), avec le concours de M. Jacques Thibaud. — La Mer (Cl. Debussy), sous la
direction de l'auteur. — Chacone, pour violon (Bach), par M. Jacques Thibaud. —
Symphonie fantastique (Berlioz).
Salle Gaveau, Concerts-Lamoureux, sous la direction de M. Vincent dTndy : Ou-
verture d'Iphigénie en Aulide (Gluck). — Les Bolides (César Franck). — Fragments de
Dardanus (Rameau), avec le concours de M"* Marthe Philipp et M. Louis Bmrgeois.
— Sauge fleurie (Vincent d'Iudy). — Deuxième symphonie, en si bémol (Vincent
d'Indy).
— Le be concert Sechiari a été des plus intéressants. On y a entendu pour
la première fois la nouvelle Sinfonia sacra de M. Widor, pour orgue et or-
chestre. Très profonde impression. M. Marcel Dupré tenait l'orgue. On eut
aussi la première audition d'une des ouvertures de Wagner, dont il est tant
parlé depuis quelque temps : le Roi Enzio. Si l'oeuvre n'était pas de Wagner,
on pourrait dire qu'elle est bien insignifiante. Mais nous ne nous y risquons
pas. M. Widor exécuta délicieusement à l'orgue le concerto en fa de Haendel
etMUeMinnieTracey chanta avec beaucoup de succès des mélodies de Sibelius
et Emmanuel Moor.
— La Société Haydn-Mozart-Beethoven (M,na Edouard Calliat, MM. Calliat,
André Bittar, Le Métayer, MUe Adèle Clément) donnera sa première séance
de musique de chambre le mercredi 22 Janvier, à 9 heures du soir, salle Pleyel,
2i, rue Rochechouart.
— M. Eugène Ysaye se fera entendre le mardi 21 janvier, à neuf heures du
soir, au concert de la Société philharmonique de Paris, salle Gaveau, 43, rue
La Boëtie. Son programme comprend : Sonate en la majeur (Bich), Chaeona
avec accompagnement d'orgue (Vitali), Sonate (Geminiani), Skgfried-Idyll
(Wagner-Wilhelmj) et un caprice sur un thème de Saint-Saëns, par Ysaye
lui-même.
— La Nativité de M. Henri Maréchal vient de remporter un franc succès aux
Concerts-Populaires du Théàtre-Marigny dirigés par M. F. de Léry. Le3 belles
voix de Mmes Bureau-Berthelot et Judith Lassalle, de MM. Miry et Moiys ont
soulevé de chaleureux et fréquents apptaudissements.
NOTRE SUPPLÉMENT MUSICAL
(POUR LES SEULS ABONNÉS A LA MUSIQUE)
Elle est fine, charmante, vive et colorée, cette Ronds des Korrigans que nous
extrayons poar nos lecteurs de la jolie suite pour piano de I. Philipp : Féerie. Et,
qualité rare, elle fait beau;oup d'effet sans être difficile. Elle fera donc la joie des
jeunes pianistes.
NOUVELLES DIVERSES
ÉTRANGER
De notre correspondant de Balgique (la janvier) : La reprise de la Val-
kyrie, retardée inopinément par une indisposition de M,ne Lafitte, a pu avoir
lieu enfin samedi, avec un très grand succès. C'est MUe Mérentié, la jeune et
belle artiste de l'Opéra, à qui la direction de la Monnaie avait fait appel pour
chanter le rôle deSieglinde; etelley a été tout à son avantage; onafort admiré
sa voix charmante et son instinct dramatique, à côté d'un Siegmund, nouveau
également, qui débutait ce soir-là. Ce débutant, qui se nomme Delrue, a pro-
duit une très bonne impression, par son organe d'un timbre tout à fait appro-
prié aux rôles de ténor wagnérien; il a séduit immédiatement le parterre. Mais
les honneurs de l'interprétation ont été, cela va sans dire, pour le prestigieux
Wotan, M. Delmas ; le sentiment majestueux et tendre tout ensemble qu'il
donne au personnage est d'un grand artiste. Son succès a été considérable.
MmG Pacary a chanté Brûnhilde délicieusement, et M. Marcoux a fait un
Hounding superbe et farouche à souhait. En somme, très belle soirée. Samedi
prochain, M. Delmas chantera les Maîtres Chanteurs, où il fut déjà acclamé
l'an dernier.
A Anvers, la grande « première » attendue avec tant d'impatience, celle du
nouvel opéra de MM. de Tière et Jan Blockx, Raidie, a dû être retardée aussi.
L'ouvrage des heureux auteurs de Princesse d'auberge et de ta Fiancée de la mer
devait passer le 18; le décorateur a forcé la direction du Théâtre-Lyrique fla-
mand à remettre l'apparition de Raidie au 25. Les répétitions font présager
un triomphe nouveau pour le vaillant chef de l'Ecole flamande et pour son
excellent collaborateur, dont le poème est extrêmemement dramatique et mou-
vementé.
Je ne sais si la Monnaie aura le loisir de monter, cet hiver encore, en fran-
çais, l'oeuvre de M. Blockx; elle y était .résolue; mais on tout cas, si le temps
lui fait défaut, la chose est décidée pour'la saison prochaine. Cette saison-là
sera féconde pour la musique belge. Un autre ouvrage, en effet, très impor-
tant aussi, sera représenté à la Monnaie, et y fera certainement sensation,
non pas seuiement à raison de sa valeur, mais aussi par le nom et la situa-
tion du compositeur, qui n'est autre que M. Edgar Tinel, le savant directeur
de l'École de musique religieuse de Malines. Jusqu'à présent, M. Tinel n'avait
plein d'éclat, parfois presque de violence, où l'auteur du Roi d'Ysa. prouvé une
fois de plus avec quelle maestria il savait traiter l'orchestre. Deux choeurs
sans grande importance de César Franck (la Vierge à la crèche, Aux petits en-
fants), orchestrés par M. Guy Ropartz, et un choeur de Saint-Julien l'Hospitalier
de M. Camille Erlanger succédaient à ce,Scherzo plein de couleur, et le con-
cert se terminait par la jolie symphonie en ut d'Haydn (inédite),qui est la pro-
priété de la Société et qui a valu un vif succès à M. Bleuzet, dont le hautbois
a fait merveille. — A. P.
— Concerts-Colonne. — Après une exécution expressive du prélude de
Lohengrin par l'orchestre, une toute jeune pianiste, MUe Germaine Arnaud,
est venue interpréter avec une sûreté, une sobriété de style, un mécanisme
absolument remarquables le 2e concerto de Saint-Saëns, en sol mineur. Trois
rappels, en tous points mérités, ont récompensé cette juvénile audace. — Puis
M. Plamondon a chanté de sa voix pure et limpide, qu'il sait varier en des
nuances de douceur exquise, trois poèmes de M. Théodore Dubois, noninédits,
mais présentés pour la première fois avec leur accompagnement d'orchestre.
Rosées et la Voie Lactée, de Sully-Prudhomme, Printemps, de Charles Dubois,
le propre fils du compositeur, ont inspiré à l'éminent musicien trois pages
charmeuses, d'un tour mélodique gracieux et expressif aux juelles on ne peut
reprocher — tout fortuitement d'ailleurs, car ces pièces sont indépendantes —
que leur trop grande similitude comme mouvement et teinte générale. — Les
Esquisses symphoniques de M. Debussy (c'est ainsi que l'auteur de Pelléas inti-
tule lai-même son poème instrumental la Mer) devaient figurer au programme.
Ajournée au dimanche suivant, cette-oeuvre a été remplacée par une nouvelle
exécution du Prélude à l'après-midi d'un Faune, du même compositeur, et par
la suiteorchestrale tirée par M. Alfred Bruneau de son adaptation musicale,
la Faute de l'abbé Mouret. Du.premier, il ne reste p'us rien à dire : à constater
seulement que ca Prélude, charmant d'ailleurs, continue d'occuper les pro-
grammes de nos grands concerts avec une régularité hebdomadaire que d'au-
cuns pourront qualifier d'obsédante. La suite de M. Bruneau est moins répan-
due. Des quatre numéros qui la constituent, la joie du Jardin et la Mort d'Albine
sont ceux auxquels le public a pris le plus de plaisir. L'exécution en fut colorée
et expressive. — Le concert se terminait par la 44e audition de la Symphonie
Fantastique de Barlioz, dont M. Colonne met en lumière, de façon inimitable
et avec un enthousiasme communicatif, les romantiques splendeurs géniales
mais parfois aussi bien conventionnelles. J. JEMAIX.
— Concerts-Lamoureux. — M. Vincent dTndy, le duelliste de la veille, qui
dirigeait dimanche dernier le concert, a été accueilli par de chaleureuses accla-
mations. Elles s'adressaient en ce premier moment à l'homme qui avait pu
sortir indemne d'une galère où peut-être il eût mieux fait de ne pas se laisser
entraîner; bientôt elles s'adresseront au compositeur et au chef d'orchestre.
La « Symphonie sur un air montagnard français pour orchestra et piano »,
vieille de vingt et un aïs, est toute jolie, jeune, pimpante et poétique, malgré
l'influença de l'école que l'on y sent touj ours un peu. Le chant populaire pro-
vient de la région d33 Civennes. Exposé, puis développé au cours de la pre-
mière partie (adagio), il paraît profond et recueilli, exprimint la douceur de
la solitude et la splendeur des heures ensoleillées. La seconde partie reste
d'allure classique un peu froide, malgré l'originalité de son orchestration. Le
thème montagnard y est repris successivement par les cuivres éclatants, par
les instruments à vont aux sons suaves et par les violons caressants. Enfin,
dans la troisième partie, la chanson grave se tranforma; elle devient un
scherzo jaillissant et d'une allure rythmique folle et capricieuse. C'est un
petit fracas de sonorités merveilleuses; on croit voir danser aux sons de cet
orchestre-là tous lis lutins des Gëvennes, les « dracs » et les « trêves »,
autour des vieux cratères, sur les volcans inoffensifs et fleuris. La partie de
piano a été tenue avec une discrétion très artistique par MIle Blanche Selva.
Après cette symphonie, M. dTndy a fait entendre une sarabande et un menuet
extraits d'une suite en ré pour trompette, deux flûtes et orchestre à cordes;
ce sont là deux petites compositions du plus pur style archaïque. Un troisième
ouvrage du maître français a laissé une impression plus indécise; ce sont les
« Variations symphoniques » intitulées Istar ; on les donnait pour la première
fois aux Concerts-Lamoureux. Au programme explicatif figure un extrait du
sixième chant de l'Épopée d'Iulubar ; il s'y cache sans doute dans l'original,
sous la forme poétique des vers, un symbole très significatif; mais la musique
n'en reçoit pas un suffisant reflet; Elle est intéressante pourtant, cette musique
qui semble se dégager et s'idéaliser à mesure que se dévoile davantage la
merveilleuse beauté d'Istar ou d'Astarté. A la fin, tout s'élève avec sérénité,
avec plénitude; on sent, malgré toutes les obscurités, un sentiment très
noble qui plane sur l'oeuvre entière. M. d'Iady a été acclamé après chacun
des trois ouvrages de lui qu'il a dirigés. Son interprétation orchestrale de
VEgmont de Bjethoven, belle sous bien des rapports et suffisamment chaleu-
reuse, a laissé à désirer sur un point spécial. M dTndy enchaîne autant que
possibla les entr'actes; et comme ils correspondent à des situations très dif-
férentes du drame de Goethe, leur juxtaposition produit un effet fâcheux par
le rapprochement trop intime da morceaux de musique très courts, exprimant
des sentiments très différents. L'air de bravoure et la romance ont été gracieu-
sement chantés par M 110 Mary Pironnay. AMÉDÉE BOUTAREL.
— Programmes des concerts de demain dimanche :
Conservatoire : Symphonie pastorale (Beethoven). — Deux choeurs sans accompa-
gnement (Saint-Saëns). — Ballade pour piano (Gabriel Fauré), par M»» Marguerite
Long. — Sclierzo (Lalo). — Trois choeurs pour voix de femmes (César Franck et
C.E.langer). — Symphonie en ut (Haydn).
Châtelet, Concerts-Colonne : Réismption (César Franck). — Sjmphonie espagnole
(Lalo), avec le concours de M. Jacques Thibaud. — La Mer (Cl. Debussy), sous la
direction de l'auteur. — Chacone, pour violon (Bach), par M. Jacques Thibaud. —
Symphonie fantastique (Berlioz).
Salle Gaveau, Concerts-Lamoureux, sous la direction de M. Vincent dTndy : Ou-
verture d'Iphigénie en Aulide (Gluck). — Les Bolides (César Franck). — Fragments de
Dardanus (Rameau), avec le concours de M"* Marthe Philipp et M. Louis Bmrgeois.
— Sauge fleurie (Vincent d'Iudy). — Deuxième symphonie, en si bémol (Vincent
d'Indy).
— Le be concert Sechiari a été des plus intéressants. On y a entendu pour
la première fois la nouvelle Sinfonia sacra de M. Widor, pour orgue et or-
chestre. Très profonde impression. M. Marcel Dupré tenait l'orgue. On eut
aussi la première audition d'une des ouvertures de Wagner, dont il est tant
parlé depuis quelque temps : le Roi Enzio. Si l'oeuvre n'était pas de Wagner,
on pourrait dire qu'elle est bien insignifiante. Mais nous ne nous y risquons
pas. M. Widor exécuta délicieusement à l'orgue le concerto en fa de Haendel
etMUeMinnieTracey chanta avec beaucoup de succès des mélodies de Sibelius
et Emmanuel Moor.
— La Société Haydn-Mozart-Beethoven (M,na Edouard Calliat, MM. Calliat,
André Bittar, Le Métayer, MUe Adèle Clément) donnera sa première séance
de musique de chambre le mercredi 22 Janvier, à 9 heures du soir, salle Pleyel,
2i, rue Rochechouart.
— M. Eugène Ysaye se fera entendre le mardi 21 janvier, à neuf heures du
soir, au concert de la Société philharmonique de Paris, salle Gaveau, 43, rue
La Boëtie. Son programme comprend : Sonate en la majeur (Bich), Chaeona
avec accompagnement d'orgue (Vitali), Sonate (Geminiani), Skgfried-Idyll
(Wagner-Wilhelmj) et un caprice sur un thème de Saint-Saëns, par Ysaye
lui-même.
— La Nativité de M. Henri Maréchal vient de remporter un franc succès aux
Concerts-Populaires du Théàtre-Marigny dirigés par M. F. de Léry. Le3 belles
voix de Mmes Bureau-Berthelot et Judith Lassalle, de MM. Miry et Moiys ont
soulevé de chaleureux et fréquents apptaudissements.
NOTRE SUPPLÉMENT MUSICAL
(POUR LES SEULS ABONNÉS A LA MUSIQUE)
Elle est fine, charmante, vive et colorée, cette Ronds des Korrigans que nous
extrayons poar nos lecteurs de la jolie suite pour piano de I. Philipp : Féerie. Et,
qualité rare, elle fait beau;oup d'effet sans être difficile. Elle fera donc la joie des
jeunes pianistes.
NOUVELLES DIVERSES
ÉTRANGER
De notre correspondant de Balgique (la janvier) : La reprise de la Val-
kyrie, retardée inopinément par une indisposition de M,ne Lafitte, a pu avoir
lieu enfin samedi, avec un très grand succès. C'est MUe Mérentié, la jeune et
belle artiste de l'Opéra, à qui la direction de la Monnaie avait fait appel pour
chanter le rôle deSieglinde; etelley a été tout à son avantage; onafort admiré
sa voix charmante et son instinct dramatique, à côté d'un Siegmund, nouveau
également, qui débutait ce soir-là. Ce débutant, qui se nomme Delrue, a pro-
duit une très bonne impression, par son organe d'un timbre tout à fait appro-
prié aux rôles de ténor wagnérien; il a séduit immédiatement le parterre. Mais
les honneurs de l'interprétation ont été, cela va sans dire, pour le prestigieux
Wotan, M. Delmas ; le sentiment majestueux et tendre tout ensemble qu'il
donne au personnage est d'un grand artiste. Son succès a été considérable.
MmG Pacary a chanté Brûnhilde délicieusement, et M. Marcoux a fait un
Hounding superbe et farouche à souhait. En somme, très belle soirée. Samedi
prochain, M. Delmas chantera les Maîtres Chanteurs, où il fut déjà acclamé
l'an dernier.
A Anvers, la grande « première » attendue avec tant d'impatience, celle du
nouvel opéra de MM. de Tière et Jan Blockx, Raidie, a dû être retardée aussi.
L'ouvrage des heureux auteurs de Princesse d'auberge et de ta Fiancée de la mer
devait passer le 18; le décorateur a forcé la direction du Théâtre-Lyrique fla-
mand à remettre l'apparition de Raidie au 25. Les répétitions font présager
un triomphe nouveau pour le vaillant chef de l'Ecole flamande et pour son
excellent collaborateur, dont le poème est extrêmemement dramatique et mou-
vementé.
Je ne sais si la Monnaie aura le loisir de monter, cet hiver encore, en fran-
çais, l'oeuvre de M. Blockx; elle y était .résolue; mais on tout cas, si le temps
lui fait défaut, la chose est décidée pour'la saison prochaine. Cette saison-là
sera féconde pour la musique belge. Un autre ouvrage, en effet, très impor-
tant aussi, sera représenté à la Monnaie, et y fera certainement sensation,
non pas seuiement à raison de sa valeur, mais aussi par le nom et la situa-
tion du compositeur, qui n'est autre que M. Edgar Tinel, le savant directeur
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