Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1891-02-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 22 février 1891 22 février 1891
Description : 1891/02/22 (A57,N8)-1891/02/28. 1891/02/22 (A57,N8)-1891/02/28.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5616235g
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
3125 - 37me ANNÉE - N° 8. PARAIT TOUS LES DIMANCHES Manche 22 Février 1891.
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
(Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)
MUSIQUE ET THÉÂTRES
HENRI HEUGEL, Directeur
Adresser FRANCO à M. HENRI HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-poste d'abonnement.»
Un an, Texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant, 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Pr/""^"inmmIM
Abonnement complet d'un an, Texte, Musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIRE-TEXTE
I. La Messe en si mineur de J.-S. Bach (2' article), JULIEN TIERSOT.— II. Semaine
théâtrale : Les candidats à la direction de l'Opéra, H. MORENO. — III. Une
famille d'artistes : Les Saint-Aubin (10° article), ARTHUR POCGIN. — IV. Recons-
truction de l'Opéra-Gomique, PH. G. — V. Revue des Grands Concerts. —
VI. Nouvelles diverses, concerts et nécrologie.
MUSIQUE DE CHANT
Nos abonnés à la musique de CHANT recevront, avec le numéro de ce jour :
MUGUETS ET COQUELICOTS
n" 1 des Rondes et Chansons d'avril, de CL. BLANC et L. DAUPHIN, poésies
de GEORGE ADRIOL. — Suivra immédiatement : Ne parle pas, nouvelle
mélodie de H. BALTHASAR-FLORENCE, paroles de G. FUSTER.
PIANO
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique
de PIANO: SOUS les tilleuls, valse alsacienne de PAUL ROUGNON. — Suivra
immédiatement: Plus heureux qu'un roi! nouvelle polka de PHILIPPE FAHRBACH.
LA MESSE EN SI MINEUR
DE J.-S. BACH ,
(Suite).
■ La fonction de Bach à l'école Saint-Thomas de Leipzig était
celle de cantor, survivance du moyen-âge, où, dans les écoles
religieuses, la musique occupait une place tellement prépon-
dérante que l'on n'était pas étonné de voir donner le titre
de « chantre » ou « préchantre » au maître chargé de la
direction générale, enseignant à la fois aux élèves, outre
la musique, la grammaire, la philologie, la théologie et la
dialectique. Or, l'école Saint-Thomas, qui n'était pas, comme
on le pourrait croire par le rôle que Bach y joua, une école
spéciale de musique plus ou moins analogue à nos Conser-
vatoires, mais bien ce que nous appellerions aujourd'hui un
établissement d'enseignement secondaire, était gouvernée par
des règlements surannés où toutes les pratiques des anciens
temps avaient conservé leur vigueur. A la vérité, le cantor n'y oc-
cupait pas la première place, comme, le préchantre des maîtrises
du moyen-âge; il n'était plus que le troisième dans l'ordre
hiérarchique, ayant au-dessus de lui le rector et le co-rector ;
•mais il avait gardé ceci des traditions d'autrefois qu'il ne devait
pas se borner au seul enseignement musical : d'abord il était
chargé, concurremment avec le rector et le co-rector, du service
de semaine pour la surveillance de l'école : cela l'occupait,
une semaine sur trois, à des besognes administratives très
peu musicales ; en outre, il devait enseigner aux classes tertia
et quarto, l'écriture, la grammaire, les Colloquia Corderii et le
cathéchisme luthérien. Bach professeur de rudiment, quel
rêve 1 Et qu'il devait être beau à voir faisant la classe de
latin, expliquant à la quatrième, peu attentive, les morceaux
classiques des Géorgiques ou les Orationes de Gicéron!... La
vérité m'oblige à dire qu'au bout de quelques années il se
fit remplacer dans cette partie de ses fonctions, mais il la
remplit tout d'abord, et avec quelle conscience, c'est ce que
tout le reste de sa vie nous permet de deviner!
Par ces détails, nous pénétrons de plus en plus intimement
dans le monde où Bach passa les années les plus fécondes de
sa vie, monde dans lequel le pédantismele plus parfait régnait.
11 nous est resté, de ce temps-là, des écrits administratifs de
Bach tout hérissés de mots d'un latin barbare, d'étonnantes
formules scolastiques : c'était le style dans lequel il fallait
s'exprimer, absolument. Uu des rares parmi ses collègues ou
supérieurs qui aient senti son mérite, le rector Gesner, a laissé
une page intéressante, et qui lui fait honneur, où il fait
l'éloge du génie du cantor; mais il écrit cela sous la forme
d'une apostrophe adressée à... Quintilien ! L'on ne saurait
mieux caractériser les personnages qui jouèrent leur rôle
dans la vie aux côtés de Sébastien Bach qu'en les comparant
à ceux des Maîfres clianteurs : mêmes décors d'église, d'école,
d'ancienne ville allemande; écoliers turbulents et indisci-
plinés; maîtres formalistes, entêtés dans leurs vieilles doc-
trines; querelles bouffonnes commencées avec solennité, mais
où peu à peu les plus graves finissent par perdre tout pres-
tige; horions échangés, menaces de coups de bâton, comme
dans la scène nocturne de Nuremberg; — pas de Walther, Bach
étant le Hans Sachs, quelques Beckmesser, mais surtout une
collection nombreuse de Kothner,Ortel, Moser, Zorn, Nachtigall,
braves gens au fond,.mais sans génie, et n'y voyant pas plus
loin que le bout de leur nez, — tout cela nous le retrouvons,
au dix-huitième siècle, dans la Thomas-schule de Leipzig.
Les querelles de Bach, dans ce lieu prédestiné, commen-
cèrent à son arrivée dans la ville. Nous avons déjà parlé de
l'organiste Gôrner, qui avait cru pouvoir se poser en concur-
rent et rival de l'auteur de la Passion: la vérité est qu'il avait
pris cette attitude dès le premier jour de sa venue. Entre la
mort du prédécesseur de Bach et la nomination de celui-ci,
ce Gôrner avait été chargé par intérim de la direction de la
musique à l'église de l'Université, fonction qui, depuis long-
temps, était dévolue au cantor de la Thomas-schule; et Bach y
tenait d'autant plus que l'Université de Leipzig, dont la re-
nommée était européenne, représentait un monde supérieur
à celui de l'école Saint-Thomas, et relevait à ses propres
yeux. D'ailleurs son titre de cantor lui apparaissait déjà comme
trop subalterne, et, de sa propre autorité, il s'était attribué
celui de director musices, indiquant par là qu'il attachait moins
d'importance à ses occupations scolaires qu'au rôle qui lui
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SOMMAIRE-TEXTE
I. La Messe en si mineur de J.-S. Bach (2' article), JULIEN TIERSOT.— II. Semaine
théâtrale : Les candidats à la direction de l'Opéra, H. MORENO. — III. Une
famille d'artistes : Les Saint-Aubin (10° article), ARTHUR POCGIN. — IV. Recons-
truction de l'Opéra-Gomique, PH. G. — V. Revue des Grands Concerts. —
VI. Nouvelles diverses, concerts et nécrologie.
MUSIQUE DE CHANT
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MUGUETS ET COQUELICOTS
n" 1 des Rondes et Chansons d'avril, de CL. BLANC et L. DAUPHIN, poésies
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mélodie de H. BALTHASAR-FLORENCE, paroles de G. FUSTER.
PIANO
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immédiatement: Plus heureux qu'un roi! nouvelle polka de PHILIPPE FAHRBACH.
LA MESSE EN SI MINEUR
DE J.-S. BACH ,
(Suite).
■ La fonction de Bach à l'école Saint-Thomas de Leipzig était
celle de cantor, survivance du moyen-âge, où, dans les écoles
religieuses, la musique occupait une place tellement prépon-
dérante que l'on n'était pas étonné de voir donner le titre
de « chantre » ou « préchantre » au maître chargé de la
direction générale, enseignant à la fois aux élèves, outre
la musique, la grammaire, la philologie, la théologie et la
dialectique. Or, l'école Saint-Thomas, qui n'était pas, comme
on le pourrait croire par le rôle que Bach y joua, une école
spéciale de musique plus ou moins analogue à nos Conser-
vatoires, mais bien ce que nous appellerions aujourd'hui un
établissement d'enseignement secondaire, était gouvernée par
des règlements surannés où toutes les pratiques des anciens
temps avaient conservé leur vigueur. A la vérité, le cantor n'y oc-
cupait pas la première place, comme, le préchantre des maîtrises
du moyen-âge; il n'était plus que le troisième dans l'ordre
hiérarchique, ayant au-dessus de lui le rector et le co-rector ;
•mais il avait gardé ceci des traditions d'autrefois qu'il ne devait
pas se borner au seul enseignement musical : d'abord il était
chargé, concurremment avec le rector et le co-rector, du service
de semaine pour la surveillance de l'école : cela l'occupait,
une semaine sur trois, à des besognes administratives très
peu musicales ; en outre, il devait enseigner aux classes tertia
et quarto, l'écriture, la grammaire, les Colloquia Corderii et le
cathéchisme luthérien. Bach professeur de rudiment, quel
rêve 1 Et qu'il devait être beau à voir faisant la classe de
latin, expliquant à la quatrième, peu attentive, les morceaux
classiques des Géorgiques ou les Orationes de Gicéron!... La
vérité m'oblige à dire qu'au bout de quelques années il se
fit remplacer dans cette partie de ses fonctions, mais il la
remplit tout d'abord, et avec quelle conscience, c'est ce que
tout le reste de sa vie nous permet de deviner!
Par ces détails, nous pénétrons de plus en plus intimement
dans le monde où Bach passa les années les plus fécondes de
sa vie, monde dans lequel le pédantismele plus parfait régnait.
11 nous est resté, de ce temps-là, des écrits administratifs de
Bach tout hérissés de mots d'un latin barbare, d'étonnantes
formules scolastiques : c'était le style dans lequel il fallait
s'exprimer, absolument. Uu des rares parmi ses collègues ou
supérieurs qui aient senti son mérite, le rector Gesner, a laissé
une page intéressante, et qui lui fait honneur, où il fait
l'éloge du génie du cantor; mais il écrit cela sous la forme
d'une apostrophe adressée à... Quintilien ! L'on ne saurait
mieux caractériser les personnages qui jouèrent leur rôle
dans la vie aux côtés de Sébastien Bach qu'en les comparant
à ceux des Maîfres clianteurs : mêmes décors d'église, d'école,
d'ancienne ville allemande; écoliers turbulents et indisci-
plinés; maîtres formalistes, entêtés dans leurs vieilles doc-
trines; querelles bouffonnes commencées avec solennité, mais
où peu à peu les plus graves finissent par perdre tout pres-
tige; horions échangés, menaces de coups de bâton, comme
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étant le Hans Sachs, quelques Beckmesser, mais surtout une
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braves gens au fond,.mais sans génie, et n'y voyant pas plus
loin que le bout de leur nez, — tout cela nous le retrouvons,
au dix-huitième siècle, dans la Thomas-schule de Leipzig.
Les querelles de Bach, dans ce lieu prédestiné, commen-
cèrent à son arrivée dans la ville. Nous avons déjà parlé de
l'organiste Gôrner, qui avait cru pouvoir se poser en concur-
rent et rival de l'auteur de la Passion: la vérité est qu'il avait
pris cette attitude dès le premier jour de sa venue. Entre la
mort du prédécesseur de Bach et la nomination de celui-ci,
ce Gôrner avait été chargé par intérim de la direction de la
musique à l'église de l'Université, fonction qui, depuis long-
temps, était dévolue au cantor de la Thomas-schule; et Bach y
tenait d'autant plus que l'Université de Leipzig, dont la re-
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