Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1906-08-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 26 août 1906 26 août 1906
Description : 1906/08/26 (A72,N34)-1906/09/01. 1906/08/26 (A72,N34)-1906/09/01.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5615903m
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
3935. r-. 72e AMÉE. — N° 3i. PARAIT TOUS LES DIMANCHES Dimanclie 26 Août 1900.
(Les Bureaux, 2 bis, rue YiTienne,PariSi il* arf-)
(Les manuscrits doivent être adressés /raicç au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.}
lie Saméro : 0 fr. 30
MUSIQUE ET THÉÂTRES
HENRI HEUGEL, Directeur
lie flam&o : 0 fr. 30
Adresser FRANCO à M. HENRI HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-poste d'abonnement.
Un an, Texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant, 20 fr.;Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un an, Texte, Musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIEE-TEXTE
1. Souvenirs d'un musicien, 185. — 1810 (1"° article), HENRI MARÉCHAL. — H. Berlio-
ziana : Choeur des Mages, OEuvres de concours, JULIEN TIERSOT. — III. La Marche au
' Supplice continue à venir des Francs-Juges, ADOLPHE BOSCHOT. —IV. L'Ame du' comé-
dien : Ménages d'artistes, PAUL D'ESTRÉE. — V. Nouvelles diverses et nécrologie.
MUSIQUE DE CHANT
Nos abonnés à la musique de CHANT recevront, avec le numéro de ce jour :
NUIT DE PRINTEMPS
mélodie nouvelle de MAX D'OLLONE. — Suivra immédiatement : Lentement,
doucement, nouvelle mélodie d'ERNEST MORET, poésie d'ALBERT SAMAIN.
MUSIQUE DE PIANO
, Nous publierons dimanche prochain, pour nos abo nnés à la musique de PIANO :
Trouble d'amour, valse lente de MAURICE DEPRET. —Suivra immédiatement :
Dam tes nids, n° 2 des Notes Champêtres, d'ALBERT LANDRY.
P A RIS
SOUVENIRS D'UN MUSICIEN
i85.—I8JO
(Suite)
• JULES BARBIER
Jules Barbier entrait donc brusquement dans ma vie de ma-
nière bien inespérée! Ce devait être, non seulement un collabo-
rateur précieux, mais encore un ami rare à gui m'attacha la
plus profonde, la plus fraternelle et la plus réciproque des
affections. Celle-ci, certes, ne pouvait être plus vive que quel-
ques-unes des précédentes dont il a été parlé déjà, mais elle eut
sur les autres — si brusquement rompues par la mort —: l'avantage
inappréciable de durer tout une vie... trente-quatre années !
Jules Barbier fournit un exemple probant de ce phénomène,
de la contradiction dans les facultés, reconnu chez tous les
hommes, qu'ils soient d'esprit • supérieur ou non. Nul cerveau
ne contint plus de.logique et de bon sens; nulle compréhen-
sion ne fut plus vive;, et plus nette ; nul .esprit rie fut plus
fertile et plus ingénieux.; Or, si l'on se prenait trop souvent à
en douter, c'est..parce que le phénomène apparaissait à; tout
moment sous la: forme unique, invariable du paradoxe !.
Fallait-il. gouverner:: ;à droite? C'est, immédiatement:,vers la
gauche que Barbier mettait le cap ! Nul mieux que lui n'était
sûr'de la véritable direction' à donner : cependant il lui était
impossible de'ne pas naviguer à son opposé !
Et comme dans, là vie —- surtout dans la vie.de théâtre.-- la
logique et la raison pure ne suffisent pas à la manoeuvre, il ar-
riva souvent à Barbier qu'allant à rencontre de ses propres
idées le succès vint fondre à l'improviste sur des oeuvres aux-
quelles il avait feint de croire par la simple poussée de sa na-
ture à combattre un avis-contraire !
Faut-il voir dans ce fait l'instinct plus fort qu'une opinion ra-
tionnelle, revêtant même le double caractère du « oui » et du
« non »? Cela est très vraisemblable.
Et cet instinct seul rie démontrerait-il pas la réelle supério-
rité dans un homme de théâtre ?
Cependant, les mécomptes furent nombreux aussi; car il se-
rait trop commode de réussir dans la vie s'il suffisait d'allumer
son feu par en-dessus ou de brosser son chapeau à l'envers !
Mais sur l'échiquier de cette vie de travail tant de pièces
étaient engagées- qu'un, pion soufflé n'avait guère d'impor-
tance ! L'attaque recommençait plus vive et les coups donnés, en
somme, furent presque aussi multipliés que les horions reçus!
Lé calme, la paix, la méditation recueillie, ces précieux amis,
enfin, après lesquels courent tous les artistes, faisaient horreur à
cette nature créée pour la bourrasque, la tempête et l'ouragan !
Si empressée que soit la vie à prodiguer à chacun maux et soucis,
elle ne saurait s'attarder à un seul! Il en faut pour tout le monde !
Et le plus infortuné peut encore, ici et là, recueillir en cours de
route le sourire d'un rayon de soleil !
Dès que Barbier pouvait supposer que son tour allait venir
d'un coin de ciel limpide,, il s'arrangeait aussitôt pour que le vent
et là' rafale ne l'abandonnassent pas un instant!
Un jour, deux pages de lui furent soumises à l'examen d'un
graphologue habile; ces pages, bien entendu, ne portaient pas
de signature : elles avaient même été choisies de manière à ne
révéler aucune saillie de caractère et ne traitaient que de bana-
lités. C'était bien à l'écriture seule qu'on demandait de parler.
En moins de cinq minutes elle répondit :
« — Celui qui a écrit cela possède un esprit très supérieur... ce
n'est' ni un homme de sciences positives, ni un commerçant, ni
un homme cCaffaires..;. Artiste? Peut-être... Penseur, poète, écri-
vain, sans aucun doute... Un fait évident se dégage encore : la
possession de hautes facultés presque toutes en lutte avec elles-
mêmes!.. Un impérieux besoin de mouvement, d'agitations fé-
briles... Aurésumé, ceci est l'écriture d'un homme dont l'es-
prit cultivé,., et de réelle distinction,, n'est jamais en meilleur
équilibre que lorsqu'il se trouve aux prises avec les pires com-
plication^! » ; '
Le portrait est frappant !
Il se complète :par deux-opinions émises au sujet de Barbier,
l'une au début de sa carrière, vers 18So, l'autre sur sa tombe
en 190'].
•:■ La première appartient; à Alexandre Dumas père. G'était'au
cours d'une réception :: on-annonça Jules Barbier. Dumas,, qui
(Les Bureaux, 2 bis, rue YiTienne,PariSi il* arf-)
(Les manuscrits doivent être adressés /raicç au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.}
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MUSIQUE ET THÉÂTRES
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Un an, Texte seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant, 20 fr.;Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un an, Texte, Musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
SOMMAIEE-TEXTE
1. Souvenirs d'un musicien, 185. — 1810 (1"° article), HENRI MARÉCHAL. — H. Berlio-
ziana : Choeur des Mages, OEuvres de concours, JULIEN TIERSOT. — III. La Marche au
' Supplice continue à venir des Francs-Juges, ADOLPHE BOSCHOT. —IV. L'Ame du' comé-
dien : Ménages d'artistes, PAUL D'ESTRÉE. — V. Nouvelles diverses et nécrologie.
MUSIQUE DE CHANT
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NUIT DE PRINTEMPS
mélodie nouvelle de MAX D'OLLONE. — Suivra immédiatement : Lentement,
doucement, nouvelle mélodie d'ERNEST MORET, poésie d'ALBERT SAMAIN.
MUSIQUE DE PIANO
, Nous publierons dimanche prochain, pour nos abo nnés à la musique de PIANO :
Trouble d'amour, valse lente de MAURICE DEPRET. —Suivra immédiatement :
Dam tes nids, n° 2 des Notes Champêtres, d'ALBERT LANDRY.
P A RIS
SOUVENIRS D'UN MUSICIEN
i85.—I8JO
(Suite)
• JULES BARBIER
Jules Barbier entrait donc brusquement dans ma vie de ma-
nière bien inespérée! Ce devait être, non seulement un collabo-
rateur précieux, mais encore un ami rare à gui m'attacha la
plus profonde, la plus fraternelle et la plus réciproque des
affections. Celle-ci, certes, ne pouvait être plus vive que quel-
ques-unes des précédentes dont il a été parlé déjà, mais elle eut
sur les autres — si brusquement rompues par la mort —: l'avantage
inappréciable de durer tout une vie... trente-quatre années !
Jules Barbier fournit un exemple probant de ce phénomène,
de la contradiction dans les facultés, reconnu chez tous les
hommes, qu'ils soient d'esprit • supérieur ou non. Nul cerveau
ne contint plus de.logique et de bon sens; nulle compréhen-
sion ne fut plus vive;, et plus nette ; nul .esprit rie fut plus
fertile et plus ingénieux.; Or, si l'on se prenait trop souvent à
en douter, c'est..parce que le phénomène apparaissait à; tout
moment sous la: forme unique, invariable du paradoxe !.
Fallait-il. gouverner:: ;à droite? C'est, immédiatement:,vers la
gauche que Barbier mettait le cap ! Nul mieux que lui n'était
sûr'de la véritable direction' à donner : cependant il lui était
impossible de'ne pas naviguer à son opposé !
Et comme dans, là vie —- surtout dans la vie.de théâtre.-- la
logique et la raison pure ne suffisent pas à la manoeuvre, il ar-
riva souvent à Barbier qu'allant à rencontre de ses propres
idées le succès vint fondre à l'improviste sur des oeuvres aux-
quelles il avait feint de croire par la simple poussée de sa na-
ture à combattre un avis-contraire !
Faut-il voir dans ce fait l'instinct plus fort qu'une opinion ra-
tionnelle, revêtant même le double caractère du « oui » et du
« non »? Cela est très vraisemblable.
Et cet instinct seul rie démontrerait-il pas la réelle supério-
rité dans un homme de théâtre ?
Cependant, les mécomptes furent nombreux aussi; car il se-
rait trop commode de réussir dans la vie s'il suffisait d'allumer
son feu par en-dessus ou de brosser son chapeau à l'envers !
Mais sur l'échiquier de cette vie de travail tant de pièces
étaient engagées- qu'un, pion soufflé n'avait guère d'impor-
tance ! L'attaque recommençait plus vive et les coups donnés, en
somme, furent presque aussi multipliés que les horions reçus!
Lé calme, la paix, la méditation recueillie, ces précieux amis,
enfin, après lesquels courent tous les artistes, faisaient horreur à
cette nature créée pour la bourrasque, la tempête et l'ouragan !
Si empressée que soit la vie à prodiguer à chacun maux et soucis,
elle ne saurait s'attarder à un seul! Il en faut pour tout le monde !
Et le plus infortuné peut encore, ici et là, recueillir en cours de
route le sourire d'un rayon de soleil !
Dès que Barbier pouvait supposer que son tour allait venir
d'un coin de ciel limpide,, il s'arrangeait aussitôt pour que le vent
et là' rafale ne l'abandonnassent pas un instant!
Un jour, deux pages de lui furent soumises à l'examen d'un
graphologue habile; ces pages, bien entendu, ne portaient pas
de signature : elles avaient même été choisies de manière à ne
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lités. C'était bien à l'écriture seule qu'on demandait de parler.
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vain, sans aucun doute... Un fait évident se dégage encore : la
possession de hautes facultés presque toutes en lutte avec elles-
mêmes!.. Un impérieux besoin de mouvement, d'agitations fé-
briles... Aurésumé, ceci est l'écriture d'un homme dont l'es-
prit cultivé,., et de réelle distinction,, n'est jamais en meilleur
équilibre que lorsqu'il se trouve aux prises avec les pires com-
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l'une au début de sa carrière, vers 18So, l'autre sur sa tombe
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