Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1903-03-19
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 mars 1903 19 mars 1903
Description : 1903/03/19 (Numéro 9638). 1903/03/19 (Numéro 9638).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
PAR»; tt ̃NfARS 1903'
colonel Picquart, le père Dulac a révélé le
nom d'une femme qu'il ne connaissait que
pour l'avoir reçu en confession. (Nouvelles
protestations.)
M. Gayraud. Nous apportaron» la preuve
contraire.
M. le président. C'est entendu plus tard, à
la tribune, mais actuetlement, écoutez l'orateur.
M. de Pressensé dit qu'il ne veut pas d'un
nouveau Concordat irrégulier entre l'Etat et
les congrégations. Il ne veut pas entendre
parler de tolérance pour les congrégations
d'assistance il faut en finir avec cette cha-
rité qui n'est qu'un mot et qu'un mensonge,
comme le prouve le procès récemment plai-
dé à Nancy.
Et si cette eharits était véritable le danger se-
rait encore plus grand pour la société civile.
C'est Il l'Etat laïque à venir en aide aux vieil-
lards, aux pauvres, aux infirmes c'est son rble
et son devoir, aussi nous envisageons sans
crainte la disparition de toutes ces congrégations
qui usurpent sur le ele de l'Etat.
L'orateur conclut en approuvant dans la
forme et dans le fond les propositions de la
commission,
M. RENAULT-MORLIÊRE
M. RenaulUMorlière prend ensuite la pa-
role.
Il dit que la seule question qu'il veut trai-
ter, c'est la question de procédure parlemen-
taire, et ce qui domine ce débat, c'est le texte
même de la loi de 1901.
La loi de 1901, dit-U, impose aux congrégalions
l'obligation de demander l'autorisation. On est en
présence de cinquante-quatre congrégations qui
ont présenté une demande.
Ces demandes ont été présentées séparément;
elles ont été étudiées séparément éiles ont fait
«hueune l'objet d'un projet particulier, et cepen-
dant la commission propose de tes repousser en
bloc
II estime que la commission est en opposi-
tion avec le mandat que la Chambre lui a
donné, avec la loi de 1901, et qu'elle est con-
traire à la liberté de conscience.
Il ajoute que le président du Conseil, lui-
même, estimait que la commission n'avait
pas le droit de fondre en un seul plusieurs
projets de loi, et que non seulement la com-
,mission a passé outre, mais qu'elle a résolu
de demander à la Chambre de ne pas passer
à la discussion des articles.
L'orateur fait remarquer que tous les pré-
cédents parlementaires condamnent le sys-
tème de la réunion de plusieurs projets dis-
tincts en un seul.
Il ajoute que l'œuvre que la Chambre étu-
âie en ce moment n'a pas le caractère d'une
loi d'intérêt général mais seulement d'une
décision administrative qui lui appartient à
raison dé l'importance du sujet.
Or, dit-il, un acte administratif ne peut pas
jrégler d'une façon généraile une série de cas par-
ticuliers, et il doit au contraire intervenir sépa-
•rément pour chacun de ces cas.
M. Renault-Morlière déclare qu'au moment
du vote de la loi de 1901, personne ne pen-
sait qu'on pourrait statuer sur le sort des
congrégations par un vote unique ayant le
,caractère d'une mesure générale, et la Charn
Jbre a repoussé à la presque unanimité une
.proposition en ce sens de M. Zevaès.
ll faut donc, dit-il, qu'un vote spécial réglé le
tort de chaque congrégation, et le 14 mars 1901,
M. Waldeck-Rousseau prévoyait que la Chambre
pourrit être saisie de demandes qu'elle pourrait
accepter à raison du but poursuivi par les con-
grégations, ce qui supposait que chaque demande
serait examinée séparément, et il déclarait qu'il
n'était pas possible de craindre que la Clîambre
repoussât une demande d'une congrégation pour
la seule raison qu* c'était une congrégation, qui la
formait.
Il ajoute que M. Weldeck-Rousseau a re-
mouvelé cette déclaration au Sénat, et que
M. V allé, rapporteur de la commission du Sé-
nat, répondant à ceux qui craignaient que
l'étude de chaque demande ne fit perdre
trop de temps au Parlement, disait;
«Lorsqu'une congrégation aura été auton-
sée, à raison de son but, à raison des statuts
qu'elle aura soumis au Parlement, toutes les
qui voudront -êfa«e autorisées,
présenteront les mêmes atatutsvet leur étude
ne demandera que peu de temps. »
Il ajoute que si la Chambre a accepté -le
faire une oeuvre qui semble appartenir
mieux au conseil d'état, elle doit l'accomplir
comme cette assemblée l'accomplirait elle-
même; si elle s'en reconnatt incapable,
qu'elle la renvoie au conseil d'Etal.
La commission pense qu'elle a trouvé un
argument en disant, qu'elle a la majorité
dans la Chambre, et qu'elle peut demander
que la Chambre ne passe pas à la discus-
sion des articles parce qu'elle est la majo-
rité, mais elle viole ainsi les droits de la mi-
norité qui doit pouvoir se faire entendre
sur chaeune; des questions particulières po-
sfêes 'pafï un projet et de se-faire en-
iéiiâté ndn seulement par la Chambre, mais
par le pays tout. entier.
C'est violer, dit-U, le principe même du régime
parîemen taire.
M. Renault-Morlière constate que dans la
majorité il s'est trouvé des membres pour
admettre certaines distinctions MM. Bar-
qhou et Roch n'appliqueront pas aux congré-
gations d'assistance et de missions à l'étran-
ger la règle qu'ils acceptent pour les con-
grégations enseignantes et prédicantes les
réserves qu'ils ont faites justifient la thèse
de l'orateur.
On a parlé, dit-ii,.xle la bienveillance avec la-
quslle le gouvernement traiterait les congréga-
tions auxquelles l'autorisation aurait été refusé,
mais le gouvernement sera lié par la loi elle-
,même qui devra ordonner la dissolution immé-
àt&te. et s'i1 ne le faisait pas il y aurait plus d'un
membre dana cette Chambre pour lui rappeler
son devoir.
M. Combwt, président du Conseil. Je ne com-
prends pas ce que vous dites il est très certain
que je ne laisserai pas subsister un seul instant
9es congrégations auxquelles l'autorisation aura
tie refusée.
M. Renault-Morlière dit qu'alors le rap-
porteur s'est trompé en parlant de la tolé-
irajice spéciale et limitée dont on pourrait
eant, une perle nue a sa cravate. gants
claires et fraia achevaient un ensemble des
Miteux venus.
Il demanda.; la supérieure.
On le fit entrer dans un parloir sembla-
ble à tous les parloirs de couvent.
Un quart .d'heure après, un pas léger se
fit entendrei et une religieuse profila sa sil-
houette au 1 seuil de la porte.
C'était une fetnme d'une quarantaine d'an-
nées, grande, très droite, au visage froid,
mais qu'éclairaient deux grands yeux péné-
trants et bons, d'une très sériewse intelli-
gence.
Le drap blanc de sa robe tombait autour
-délie en longs plis harmonieux.
Le bandeau de fin« toile qui lui venait jus-
qu'aux yeux, moulait un front superbe, large
et beau.
Dans toute cette blancheur idéale, le voile
,noir, rejeté en arrière, et retombant en deux
longues pointes séparées, ressemblait aux
ailes de quelque gigantesque hirondelle.
Dès qu'il l'avait vue, Albert s'était levé,
Impressionné par la majesté de reine que
dégageait cette femme idéalement blanche,
•belle et pure.
Silencieux il attendit, découvert et profon-
dément incliné^ qu'elle iui adressàt la pa-
Ce ne lut pas long.
D'un rapide regatd de son œil immense,
la religieuse avait parcouru le contremai-
Ire des pieds à la tête.
Mais l'attitude de Gaultier était impéné-
trable.
Alors la voix de la supérieure s'éleva
Asseyez-vous, Inonsieuc, dit-elle, et
veuillez m'expliquer, le but de votre visite.
Albert commença^ *yfrwq.nj; sa fable une
lois et plu* ̃ H:
user en faveur de certaines congrégations
dissoutes
Il. Rabiar, rapporteur. Je n'ai pas parlé de
congrégations, mais d'établissemenls.
M. Renault-Morlièra. Ce que vous dites prouve
la nécessité d'étudier chaque cas particulier.
L'orateur termine en déclarant que ses
amis et lui ne peuvent donc pas donner'leur
approbation à la mesure proposée par lE
commission et acceptée par le gouverne
ment. Ce qu'il fait aujourd'hui n'est pas er
opposition avec ce qu'il a fait en 1879. quanti
il réclamait l'exécution des décrets.
Il voL4ait alors que les congrégations si
soumissent à la loi, et il demande aujour
d'hui que la loi leur soit appliquée mais il
ne voulait, pas plus en 1879 qu il ne le veut
aujourd'hui, les mettre hors la loi. Il a suivi
à cette époque M. Jules Ferry, et c'est pour
cela qu'aujourd'hui il ne veut pas suivre M.
Combes.
LE PRÉSIDENT DU CONSEIL
M. Combes, président du Conseil, dit qu i>
se bornera à justifier le projet de loi quel il
présenté.
M. COMBES
Il se demandera tout d'abord si le projet de
loi est attentatoire à la liberté de l'enseigne-
ment par le seul fait qu'il supprime les con-
grégations enseignantes.
Il déclare qu'il ne considère pas la liberté
d'enseignement comme une de ces lois qui
sont essentielles à la nature humaine il y
a des lois qui restreignent justement la li-
berté de l'enseignement et qui la refusent
à certaines personnes déterminées.
La loi de 1886, qui a réglé l'exercice de la
liberté d'enseignement, n'a pas toujours été
l'objet des éloges de ses admirateurs ac-
tuels, et ce n'est, quel depuis que la loi de
1890 a mis quelques entraves à l'enseigne-
ment congréganiste que cette loi de 1886 a
trouvé grâce devant eux, mais le fait même
qu'ils approuvent la loi de 1886 montre que
la liberté d'enseignement peut être réglée et
maintenue dams de certaines limites et avec
certaines restrictions.
M. Combes, sur une interruption de M.
Aynard, dit que celui-ci a rapporté très in-
exactement l'opinion qu'il avait émise de-
vant la commission de l'enseignement.
Il a déclaré en effet qu'il était partisan de
cette liberté, mais qu'il n'admettait pas, sur
ce terrain, l'égalité des congrégatoins avec
l'Université.
Or, s'il admet. des différences dans les
droits dont on peut investir les uns ou les
autres, on peut dire que certains sont inap-
tes à enseigner, et parmi ceux-là les congré-
gantions. (Applaudissements à gauche.)
Le droit d'enseigner, dit-il, n'est pas un
droit naturel, c'est plutôt une concession du
pouvoir est-il possible de faire cette con-
cession aux congréganistes? M. Combes
ne le pense pas le congréganiste vit en
dehors du monde dans lequel doivent vivre
ceux auxquels il prétend donner l'instruc-
tion il leur enseigne une morale qui n'est
pas celle de la société civile, il sème dans
leur esprit des germes de division il n'y a
qu'à voir leurs produits pour voir ce qu'ils
peuvent faire. (Applaudissements à gau-
che. Applaudissements ironiques à droite.)
M. le président du Conseil dit qu'il com-
prend bien le sens de cette manifestation. Il
en profitera pour dire qu'il n'a jamais été
congréganiste et qu'il a reçu simplement
l'instruction dans un séminaire, où le peu
de ressources que possédait sa famille l'a-
vait forcé d'entrer. (Applaudissements à
gauche.)
Il ajoute que jamais pays n'a été plus di-
visé quî le nôtre et que cela tient à l'ensei-
gnement congréganiste. C'esi grâce à cet en-
seignement que la défiance, la haine, règnent
entre les différentes classes de la société
c'est grâce à lui que la bourgeoisie s'est
éloignée de la République si on laissait les
écoles congréganistes se multiplier dans les
campagnes, ce sont les classes pauvres qui
seraient englobées dans le mouvement de
désaffection.
M. Combes signale les progrès de la con-
grégation et cite un discours prononcé par
un élève des jésuites de Vaugi.-ard qui cons-
tatait que les élèves de la congrégation pos-
sédaient déjà en 1873 le conseil d'Etat, l'ad-
ministration, la magistrature, l'armée. Ils
ont encore progressé depuis; il est temps de
les arrêter. (Applaudissements à gauche.)
L'orateur dit que la Restauration elle-mé-
me reconnaissait le danger des envahisse-
ments de la congrégation, ainsi que le roi
Charles X.
M. de Baudry d'Asson. Vive le roi Alors,
messieurs de la gauche, criez Vive te roi J
(Rires sur tous les bancs.)
M. Combes continue en signalant les ré-
sistances opposées par la monarchie de Juil-
let à l'action des congrégations et pense qu'u-
ne Chambre républicaine ne peut pas suivre
une conduite différente.
Il faut qu'elle accomplisse, dit-il, l'acte néces-
saire le pays a les yeux fixés sur elle, il a donné
la majorité aux candidats républicains qui ont
promis d'appliquer rigoureusement la loi de 1901
et de donner sur ce point leur appui au gouverne-
ment.
Au mois d'août dernier, madame, dit-il,
j'ai passé quelques semaines dans ce pays.
Le hasard de mes promenades m'a fait ren-
contrer plusieurs fois vos orphelines.
Toutes ces charmantes fdlettes, propres,
admirablement tenues, l'air heureux, m'in-
téressèrent tout de suite.
A ces mots, le visage froid de la religieuse
s'éclaira.
Dans ses grands yeux, il y eut une nuance
d'attendrissement, tandis qu'un sourire di-
vin, un sourire de mère, errait sur ses lè-
vres.
Pauvres petites- murmura-t-elle,. el-
les sont bien intéressantes, en effet
Gaultier tressaillit.
Cette femme, vraisemblablement des plus
intelligentes, aimait les enfants qui vivaient
et grandissaient sous ses ailes.
C'était une chance de plus pour lui.
Il continua
Mais au milieu de ce petit troupeau, si
frais et si rose, si remuant, uae seule de ces
fillettes était pale, triste, comme brisée.
Ah oui, murmura la supérieure, je
sais!
Elle me préoccupe même extrêmement,
celle dont vous parlez.
Et moi, ma révérende mère, elle me
frappa d'une façon extraordinaire.
Je lui trouvai une grâce indicible,. une ex-
pression de pureté ,de droiture, qui me bou-
leversa.
Je demandai des renseignements sur son
compte.
On me dit que c'était une orpheline confiée
à vos soins, peut-être à votre charité.
Avec une grâce suprême, la religieuse s'in.
clina un pen, sourit, mais ne répondit pas.
Gautier continua
rr-Je la revis plusieurs lois de loin. La tta-
La Bretagne rnême. dans rétecUon tte '.>
<̃<:•!« potttHrtK». £1 ne faui jws 1.
:xt» ttonriei- le eh<*cgo f ̃'•̃' "̃
'le ïHWjûdure. U verra *>
la M.
on cl ê
f la facilité drenseipier do;i:
laïques Hbr*» «4 été
-oée? après entre tes
I jé:.ijito.s ki liberté d'en-
olitiis ia ruù\* plus ah
L'orateur cite qr.f' .-«fa rte-
bttssent pérempto ctitu** de
Ii déclare. '.jiie c- ^n déterrenante
pour refuser aux
Usa tes autorisations que!!+; rlemaiidot, ce
%era pour t'opinion publique l'aftirniatoa et
le,résumé de tout uoe politique.
r ajouté que îe refus en Mon n> pas
contraire à la loi iU qui, nulle pu»' a'a-
..naçrit l'obligation de l'examen parttV>|Uer
de chaque demande ce n est pas pm ài?9
raison* partie alièrea à chaque
qu" la Chambre se décidera, c'^sf par des
misons g.*n< mUSi en s'inspirait de priiv
,̃̃ n. L,t ,.>tm ix, à (savoir que uute congre
i iQte, qmsllo cpMiie sort, doit
t que 1a liber» d'enwàgaer
doit H refusée à ioute quelle.
qu'elle aoh.
H est inutile, dil-O, de fow«r tt gouverrtrteaiï
et la. Cambre & dire vtegt-oina fois de suite &
inârae chose. La Chamte» «pou.vera donc Wutet
Itis demandes des cûnffl*gaUõ-̃> mïiee tSks; d'-siteurs, rexamet
de chagua une iœpos-
T.ai-os ii?s se elle:
ont le même objet, les mêmes idées, la raêtne-j
foi ellea considèrent comme un mal absolu l'es-
prit qui conduit les sociétés moœrncs, elles doi-1
vent toutes être condamnées pai la démocratie,
et le gouvernement pense que la majorité sanc-
tionnera sa proposition. Il pose sur ce vote la
question de coniiance. (Applaudissements à gau-
che.)
M. RIBOT
M. Ribot dit qu'il ne s'agit pas que d'une
question de procédure, mais dune question
de fond extrêmement grave et qui est vrai-
ment d'intérêt général. Il s'agit de savoir
si une loi votée par le Parlement sera res-
pectée par la Chambre ou si ele ne le sera
pas.
Il, RIBOT
L'orateur examine une fois de plus quel
est le sens véritable de la loi de 1901. Cette
loi n'a pas dit qu'il n'y aurait plus de con-
grégations elle a dit que, pour exister, une
congrégation devait être autorisée elle a
dit que si une congrégation s'inclinait devant
la loi, devant la prééminence du pouvoir ci-
vil, si elle lui demandait rautori8ation,ce se-
rait un devoir de probité d'examiner sérieu-
sement sa demande. (Applaudissements à
droite et au centre.)
La proposition de* la commission, le rejet en
bloc, dit-il, c'est la violation de la loi de 1901
aussi la commission invoque-telle la loi de: 1792,
dont la loi de 1901 est cependant la négation.
Il ajoute que M. Combes, devant la com-
mission, avait déclaré qu'il fallait examiner
séparément chaque demande la commis-
sion n'a pas accepté son avis; M. le prési-
dent du Conseil aurait pu poser la question
à'i confiance il a préféré se soumettre, et il
pose aujourd'hui la question de confiance
pour obtenir un vote qui sera la condamna-
tion de l'opinion qu'il avait soutenue. (Ap-
plaudissements prolongés à droite et au cen-
tre. Protestations animées à gauche.)
Divers membres de ce côté interpellent
l'orateur.
M. Ribot se tourne vers eux
Vous devriez m'écouter, non seulement en si-
lenoe, mais avec raspect 1 (Applaudissements
prolongés au centre-et à droite.)
L'orateur déclare que les congrégations
avaient le droit absolu de compter sur un
examen attentif.
Il y en a qui auraient dû trouver grâce devant
la proscription, ajoute-t-il, et surtout cette grande
congrégation des oratoriens, qui ne font pas de
voeux, qui sont les plus nobles représentants de
l'Eglise française, qui n'ont jamais subi l'escen-
dant des jésuites. On les met dans le bloc comme
les autres. (A gauche Oui, oui 1 »)
M. Ribot déclare que la suppression sans
phrases, sans motifs, de toutes les congré-
gations, c'est l'acte brutal de la pire tyran-
nie.
On prétend, dit-il, que l'on ne touche pas il la
liberté de l'enseignement en supprimant les oon-
grégations enseignantes et on dit en même temps
que l'enseignement est exercé par deux mono-
pules, celui de l'Université et celui de la congré-
galion. Vous supprimez oe dernier, que reste-
t-il aJorsî la liberté d'enseignement? Non, c'est
le monopole de l'Université.
M. Ribot ajoute qu'il y a là une entreprise
grave sur le droit du père de famille qui
veut faire donner à son enfant une instruc-
tion dont la religion sera la base, droit qui
lui est reconnu dans tous les pays du monde
entier, et que la majorité actuelle est seule
à lui refuser.
aard me fit surprendre une de ses conversa-
tions avec une autre jeune fille qui est saas
cesse avec elle.
C'était bon, simple et honnête.
Tout ceia, loin de calmer le sentiment ir-
résistible qui m'entraînait vers elle, l'appro-
fondit encore, si c'est possible.
Cependant, j'essayai de me raisonner, de
me ressaisir.
Pour en arriver là, j'abrégeai mon séjour
ici, et je revins chez moi.
Alors, je me jetai plus que jamais dans la
surveillance et les fonctions que je remplis,
car je suis sous-directeur dans l'une des usi.
nes les plus importantes de l'Est Je vous
expliquerai ces choses en détail, ma révé-
rende mère.
Tout fut inutile, l'impression ressentie
restait la même, implacable et absorbante.
Avez-vous de la famille, monsieur, et
vivez-vous avec elle? demanda la voix grave
de la religieuse.
Non, madame, je n'ai ni père ni mère.
Celle-ci est morte en me mettant au monde.
Mon père, un simple ouvrier chez M. Mo-
nastier, le célèbre industriel de Pierre-Poin-
tue, dans les Vosges, a péri en sauvant la
vie à son maître.
Cest cette mort dans le devoir et le dé-
vooement qui m'a valu la sympathie de M.
Monastier, lequel m'a fait élever.
Mais je suis seul au monde, et c'est pro-
bablement à cause de cet isolement que le
sort de l'orpheline m'a si profondément tou-
ché.
Bref, pendant six mois, j'ai réfléchi, je me
suis consulté, j'ai essayé de découvrir les
dangers et les avantages pour moi d'une
union avec mademoiselle Cécile Brésilia.
Des dangers, je n'en ai pas vus.
En €ÏÏetv son éducation est parfaite» et
avaient nîè fe {JrMt iic! cs\t>n*' jUft»
̃
»
j gouvw •̃•' :i3flPô|&t(Sur; £< ̃; .e
I/k\v.̃ «u
ü le droit dto Toui- ir que ans
..n donne»* f* s-»J« sort (Se z. au^
croit être 1Ft
L'oral::
̃ rient soit plus 1.
puissance ̃̃>̃>̃< défsna.
M. Ribot ajoute tjïif-
qu'un terrain' d'efitenle s«; ••••.̃;sr- on po'.if-
tes PKï-yrs de ia
de le trouver, ce n'estai S'arbïtraire ni la
c'est }a. guerre morai* i
ur>e politique rètro£
«tit« un vaincu ce sera te lo; de 1901, qui
aura été déchirée prtr ceux-là marnes qui l'a-
vaiest C(inç«c et exécutée.
ijui un laissa entraîner là ou il le
veutel pas aller, c-e.asra le ErfeKte»! ùv Censée.
car ce ii'<-st pas lui qui pose aujoud'hui qu«s»
!ion de eoniiaiice, c'est la majorité "vfoWnte à 1a-
centr-d Ri 4 droite.)
L'oi-Hî^-nr. f>r>, retournant à «rati banc, reçoit
les fei et'un grand nombre de 4é-
puté;
La Clôtura est ensnita prononcée.
M. le président dit qu avant cte mettre
cles à doiinara la. pâi'ol« il teiiains mem-
bres qui demandent à expliquer leur vote.
M. Charles Benoist proteste contre la pro-
position de la commission, au nom de la
pensée libre.
Il essaie de développer cette idée, mais un
bruit croissant, couvre ses paroles.
M. Ernest Roche déclare que, républicain
et libre penseur, il votera contre le passage
k la discussion des articles.
Après quelques mots de M. Ollivier, M. Co-
tin dit qu'il refusera de passer à la discus-
sion des articles, mais qu'il fait toutes ré-
serves sur les congrégations enseignantes
qui sont en même temps des congrégations
d'assistance et de missions à l'étranger. Il
demande au gouvernement de s'expliquer
sur ce point.
M. Combes, président du Conseil, fait, au
milieu du plus épouvantable des vacarmes,
une réponse dont on ne peut entendre un
mot et quo les sténographes sont seuls à
.recueilli.
La droite et le centre protestent.
M, le président dit que M. le président du
Conseil n'a pu être entendu, il l'invite à re-
nouveler sa déclaration. (Applaudissements
unanimes.)
M. le président du Conseil remonte à la tri-
bune. Il dit que pour les établissements
mixtes, dont a parlé M. Colin, qui sont à la
fois enseignantes, d'assistance et de mission,
le refus d autorisation leur laisse la faculté
de présenter une demande ultérieure s'af-
Jectant exclusivement à leur rôle d'assis-
tance et de missions, mais que le gouverne-
ment fait toutes les réserves sur ces de-
mandes qu'il examinera en toute liberté.
Après quelques observations de IL Beau-
regard, que cette déclaration ne satisfait
pas complètement, et de M. Chaumié, le pré-
sident met aux voix le passage à la discus-
sion des articles, repoussé par la commis-
sion et le gouvernement.
Le scrutin donne lieu à pointage.
La séance est suspendue à neuf heures.
LE VOTE
Le passage à la discussion des articles est
repoussé par 300 voix contre 257. (Applau-
dissements répétés à gauche.)
M. le président (fit qu'il a reçu de divers
députés une demande tendant à l'affichage
du discours de M. le président du Conseil.
La proposition est mise aux voix et adop-
tée par 308 voix contre
La Chambre décide également, à l'unani-
mité, l'affichage des votes des députés.
M. Ernest Roche dépose un projet de ré-
solution invitant le gouvernement à ordon-
ner, dans un délai maximum de six mois,
la fermeture des établissements des congré-
gations auxquelles l'autorisation a été re-
fusée.
M. Rabier demande le renvoi de cette mo-
tion à la commission.
Le renvoi est prononcé par S57 voix contre
134.
La séance est renvoyée à lundi et levée à
dix heures dix.
LE CANAL DE PANAMA
Le Sénat américain, à une très forte ma-
jorité, 73 voix contre 5, vient d'approuver
le traité passé par le cabinet de Washing-
ton avec la Colombie, au sujet de l'isthme
de Panama.
Cet accord avait une valeur essentielle,
car il conférait à l'Union les droits nécessai-
res à l'exécution de la gigantesque entre-
prise qu'elle entend poursuivre droits
d'occupation, de police et de contrôle.
Jusqu'à la dernière heure, il était douteux
que le Sénat le ratifiât, car constitutionnel-
lement il devait être sanctionné par les
deux tiers des membres de cette assemblée,
soit 67 sur 90. Et l'on craignait beaucoup
que l'effectif de suffrages requis ne fût pas
réuni.
L'opposition rassemblait des éléments
forts divers les adversaires de tout canal
qui défendaient spécialement les intérêts
des Compagnies de chemins de fer; les
champions du percement du Nicaragua, et
enfin certains impérialistes qui estimaient
avec quelques conseils, son tact et son intel-
ligence aidant, elle ne détonnera certaine-
ment pas dans le monde industriel où ma
situation de sous-directeur d'une si impar-
tante usine doit faire entrer celle qui portera
mon nom.
Quant aux avantages, ils sont immenses
pour moi. Car une femme qui me devra tout
même la santé que mes soins lui rendront,
m'aimera comme je veux être aimé, comme
je l'aimerai moi-même, sincôrementj exclu-
sivement.
Gaultier, comme un consommé comédien
qu'il était, avait passé la nuit à étudier les
inflexions de sa voix, tandis que dans la pe-
tite glace de la mètre Caudebec, il essayait
de rendre sa physionomie fine et froide,
aussi sympathique qu'il le pouvait.
Il y était parvenu, car la mère Marie des
Anges s'y laissa prendre, et se sentit abso-
au-ment conquis, par ce qu'elle entendait au-
tant que par ce qu'elle croyait deviner.
Tout de même, pensait-elle, ü y, a en-
core de belles âmes sur la terre
Mais monsieur, dit-elle tout haut, ce
que vous me dites est tout simplement ma-
gnitique 1. Je vous admire, monsieur, et je
bénis Dieu d'avoir mis un coeur et un ca-
ractère comme les vôtres,, sur le chemin de
ma pauvre orpheline.
Cependant, monsieur, mon devoir m'or-
donne de vous faire certaines objections.
Gaultier tressaillit.
Que savait.elle donc?.» Qu'allait-elie di-
re ?.
Mais comme il ne voulait pas que la re-
ligieuse fût étonnée de sa subite émotion,
il s'écria afin de lui donner le change
Est-ce que la famille de cette enfant,
jadis, n'était pas honorable ?.
La supérieure sourit avec iudulgeaçer-
\Mv'- '̃̃̃ 'Toiflabie- ont été
proue. ameiulfir cédaient
aux 'Amendements, Et pourtant, Colom-
bie qui tenéH forl hti ratiticatit de rao.
cord avait t'histoire d'r syndi-
«“ r.'h.Tuand tout prêt h accepter
ditiocs' pour reprondre le
^ns p«};uu i ii>:Iuence pratique dü préside a; Roose-
velt s'est fait énergie ueinfeRt se itir, Le
.traité 3. -réuni une majoiïté plus • >mpacte
qu'ou ne l'eût. supposé elles otijLvsanls se
sont pour la plupart atosl.
Le côté juridique da pr l'isthme
est désormais tranché; ù ne 1,) plus
^xamÎBer que
j Officier indiscipliné
a adres-
sé & ses P'- jurieuse
f>i. :iiiu mis, ve-
nait» de Dumfront,'et il a éte tôt con-
duit, à Ja prison' milita 'r^ !i --ibir ses
L'Admission à Polytechnique
Le ministre de la Guerre vient de fixer
à 180 le nombre des élèves à admettre en
1903 à l'Ecole polytechnique à la suite du
prochain concours.
Les Commis des Magasins ceatraux
La Société amicale des commis, chefs et
sous-chefs ouvriers des magasins centraux
de la guerre donnera sa fête annuelle le Sa-
medi 21 mars, dans les salons Wagram,
sous la présidence effective de M. le général
André, ministre de la Guerre, assisté de sé-
nateurs, députés, des directeurs et des chefs
de services des magasins centraux.
MM. les directeurs et chefs du service du
génie, de l'artillerie, seront également pré-
sent,9 à cette fête de famille ainsi que douze
délégations de province de la fédération
national du personnel civil des établisse-
ments militaires dépendant du ministère de
la Guerre.
La musique du 28° régiment d'infanterie
se fera entendre pendant le banquet.
Le service d'honneur sera assuré par un
piquet de la garde républicaine à cheval
NOUVELLES MARITIMES
Les Terre-Neuviers
M. Camille Pelletan, ministre de la Marine,
est rentré hier soir à Paris, venant de Saint-
Malo.
Le ministre a été loin d'être satisfait des
installations qu'il a vues suries vapeurs qui
transportent nos gécheurs à Terre-Neuve. Et
il paraît, cependant, que ces installations
présentaient sur celles des années précéden-
tes, une amélioration notable, due, sans
doute, à la présence du ministre, que l'on
prévovait depuis quelques jours.
Le Évrgundia qui a quitté Saint-Malo hier
matin avec 1,200 pêcheurs laissait, dit-an,
particulièrement à désirer. De l'avis de ceux
qui l'ont vu, ce navire c'est pas fait pour re-
cevoir un aussi grand nombre de passagers.
Ceux-ci ont été répartis par groupes de 300
environ dans quatre locaux tout à fait insuf-
fisants. On n'a installé à bord que quatre
postes d'isolement pour recevoir les malades,
et ces postes sont également d'une insuffi-
sance notoire. C'est à se demander ce qu'il
adviendrait de toute cette population flot-
tante si une épidémie venait à se produire
pendant la traversée. La vie matérielle des
hommes n'est pas mieux assurée. La Bur-
gundia poseède seulement deux chaudières
d'assez faible dimension pour préparer la
nourriture de ces 1,200 hommes. Quant aux
postes de couchage ils sont également défec-
tueux.
Le temps manquait pour songer à amélio-
rer cette situation déplorable avant le départ
des navires. Mais il n'est pas douteux que
le ministre, qui a tenu, avec raison. à s'en
rendre compte par toi-même, ne prenne des
mesures pour qu'à l'avenir nos malheureux
pécheurs soient transportés dams de meilleu-
.Le Budget au Sénat
M. Antonin Dubost a fait distribuer hier
aux sénateurs le très intéressant rapport gé-
néral qu'il a rédigé au nom de la commission
des finances.
Comme d'habitude, l'étude minutieuse et
pénétrante de M. Antonin Dubost présente
des aperçus fort remarquables sur la situa-
tion financière et l'organisation des grands
services publics.
Après avoir jeté un coup d'oeil sur les em-
barras des dernières années et les palliatifs
qui y ont été apportés, le rapporteur général
s'attache au budget de 1903. Ii reconnatt les
difficultés considérables qui ont présidé à
son élaboration.
La commission des finances du Sénat n'a
pas cru devoir accepter la loi de l'exercice
en cours telle qu'elle lui arrivait de la Cham-
bre. Soit qu'elle ait rejeté intégralement des
ressources proposées, soit qu'elle ait réduit
les évaluations pour respecter la règle de la
pénultième année, elle a inscrit à l'actif près
de 44 millions en moins. Elle les retrouve en
pratiquant 26 millions d'économies et en au-
Non, ce n'est pas cela, monsieur, dit-
elle, tranquillisez-vous. Les parents étaient
pauvres, si pauvres même que la mère est
morte dans la misère la plus profonde, et
que le père, parti en Amérique pour y tenter
fortune, n'a jamais dorme de ses nouvelles.
Il sera sans doute resté à la peine comme sa
femme.
C'étaient des ouvriers établis à Paris,
d'une honorabilité parfaite.
Le visage d'Albert s'était détendu; et ce-
pendant la religieuse en savait plus qu'elle
n'en disait. Alors d'où venait l'obstacle
qu'elle semblait tenir en réserve ?
Elle continua
La voisine qui avait recueilli Cécile à la
mort de la mère a été enlevée elle-même par
une fluxion de poitrine. De sorte quî la fil-
lette n'a plus ni famille ni amis.
-Mais alors, ma révérende mère, je ne
vois pas ces difficultés.
Et la santé Cécile est si frêle et si
délicate 1.
Le visage de Gaultier se rassura tout à
lait.
Oh s'écria-t-il, je la guérirai, je la soi-
gnerai..
Il y a la mère!
Plus bas elle ajoutai
Il parait qu'elle est morte de la phtisie
terrible.
Albert haussa les épaules.
Est--ce sûr? dit-il. Vous veaez de dire
vous-même que la misère l'a étreinte de ses
affres terribles. Mais moi j'entourerai ma
chère petite femme de tant de précautions,
de tant d'amour que son tempérament fra-
gile se consolidera. Et la belle fteur, la fleur
d'amour 4,,de
torisant l'émission de 18 millions d'obligé
tion à court terme supplémentaires.
SBr quelques points particulièrement con.
traversés de la loi de finances, M Dubosl
préconise des modifications. Il rejette la
taxation des rentes viagères, mais suggère
l'idée de la remplacer par l'imposition des
contrats d'&ssiiraoce-vie. Il estime nécessai·
rea quelques retnani«Bients peu essentiel
il est vrai «H» point dg vue fiscal de la ré-
glementation des bouilleurs. Il accepte, en
principe, le prélèvement de 1 0!0 sur le pari
mutuel pour l'hygiène publique, mais il en
limite l'affectation aux adductions d'eau.
Non moins intéressantes que les dévelop-
pements eoru?acré3 au budget de 1903 sont
les vues d'avenir que précise NI. Antonin
Dubost. Il rnrmtre la difficulté grandissante
d'équilibrer nos finances, réclame des éco-
nomies profondes, l'aménagement nouveau
de certains services, tels que ceux de l'ar-
mée et des retraites civiles et militaires.Mais
surtout il proscrit tout emprunt perpétuel.
INFORMATION^ POLITIQUES
L'Alliance républicaine démocratique
La commission centrale exécutive de l'Al-
liance républicaine démocratique, réunit,
hier sous la présidence de M. Lourties, se*
nateur, vice-président, a élu comme mem-
bres de cette commission MM. Jean Dupuy^
sénateur, ancien ministre J. Caillaux, dé.
puté, ancien ministre Adrien Duvand, vice*
président de la Ligue française de l'ensei-
gnernent; Henry Chéron, maire de Lisieux,
conseiller général du Calvados, et Julien
Hayem, secrétaire général des congrés in.
ternationaux du commerce et de l'industrie.
Le dernier bulletin de la santé de Mme
Waldeck-Rousseau est aussi rassurant que la
précédent, celui publié après l'opération. Il
est simplement signé du professeur Paul Poi*
rier
« Nuit calme. Quelques nausées. Tempérao
ture 37',5- Pools 88. Etat, en somme, salis»
faisant. »
MM. Waldeck.Rousseau et Jacques Liou*
ville ont passé la nuit au chevet de la ma<
lade avec le professeur Poirier et deux inten
nes.
Sur le registré couvert de signatures on ret
marquait, hier matin, les noms de MM. Mil*
lerand, Lépine, Paul Loubet, le général Du4
bois, Cavard, le commandant Sylvestre^
Mmes Demagny, Combarieu, etc., etc.
Dans l'après-midi, tous les membres tta{
gouvernement, le président du Conseil
tête, ainsi que les membres du corps diplo-
matique se sont fait inscrire rue de l'Univers
sité, apportant ainsi à M. Waldeck-Rousseaa-
le témoignage de leur haute sympathie et à lai|
malade leurs vœux de prompt rétablissement,!
L'Association des journalistes parisiens^
dont le président est M. Alfred Mézières, du
l'Académie française, a procédé hier à la rééW
lection, par acclamation, de son bureau son
tant.
M. Rémi, gouverneur général de l'Slgén
rie, a été reçu par le Président de la Républi-
que avec lequel il s'est entretenu du progran»4
me général de son voyage en Algérie. j
Les détails de ce voyage ne sont pas
core arrêtés.
Le gouverneur général s'est rendu enstri
chez le président du Conseil et chez le
taire général du ministère de l'Intérieur.
Le programme définitif du voyage 1
dentiel sera établi dans quelques jours, apte»
de nouvelles visites du gouverneur génér
au Président de la République et aux mera^
bres du gouvernement. f
Ajoutons que M. Révoil, appelé à Parie
par la nouvelle de l'interpellation de M. Alj
bin Razet sur les choses d'Algérie; a été)
éprouvé par une traversée extrêmement péni^'
ble. Il ressent en ce moment une légère fatir1
gue qui le contraint à prendre de minutieux
ses précautions et beaucoup de repos.
La foire à la ferraille, qui attire toujours
un grand nombre d'amateurs, de chercheurs
et de curieux sur le boulevard Richard-Les
noir, sera ouverte cette année du dimanche 3
avril au jeudi 9 inclus.
Les marchands qui désirent eccoper un
emplacement sur les quartiers de la Folie-Mé-
ricourt ou de Saint-AmbraUe devront se rea*
dre, les lundi 30 au mardi 31 mars, salle dd
gymnase Voltaire, i, rue Japy, pour déposes
leur demande et tirer leur place au sort.
Pour être admis an tirage, il faudra justfc
i° D'un certificat de domicile visé, dans M
mois courant, par le commissaire de police dré
quartier;
2° D'une patente de brocanteur ou d'ua<^
dispense de cette patente. 1
Si le nombre des demandes ne permet pai|
de placer les marchands dans le onzième aH
raidissement, on s'efforcera d'en installer sm|
le boulevard de la Bastille-
Mme Berlureaa accompagnait 9a' cuisinière'
chez le boucher et remarquait un gros chien,
endormi sous l'étaL j
Est-ce que votre chien ne tous mafigett
jamais de viande 2 demanda-t^ite au
merçant.
Oh non, madame 41 la lèdia tout am
plus.
0 monsieur monsieur l.«-ce que vouai,
dites est admirable i. J
Mais la fortune?. Elle n'a absolument.
rien, cette pauvre petite.
-C'est ce qui me la fait aimer davantage.^
Vous êtes un bien grand cour, naoo-(
sieur.
Mais il faut vivre, économiser pour leaf
vieux jours, et une femme d'une santé si.
chancelante, vous coûtera gros..
L'air de nos Vosges est sain entre toua^
mais froid l'hiver. Alors je veux encore eni(
voyer Céciln, pendant la mauvaise saison^
sur lo, côte d'Azur. Il y a, tout près de l'usina,
une dame des plus recommandables, qui va!¡
tous les ans passer l'hiver à Hyères avec sa
fille. Cette jeune personne est de l'âge de Cé*i
cile. Ces dames se chargeront- d'elle j
Et comme la religieuse se bouleversait d
Ne vous ai-je pas dit, fit Albert d'una^
voix savamment attendrie, que je voulait
qu'elle me doive tout ? Ma situation est belle.
l'usine où je suis sous-directenr. Il y a de»'
années où j'ai touché quinze mille francs
M. Monastier, mon protecteur, parle d'aug*
menter le taux de mon intérêt dans les affai-
res. Plus tard, mes appointements peuventi
s'élever à vingt, trente, quarante, pèut-êtrei
cinquante mille francs. Avec une ménagère
économe, vous voyez, madame, que l'avenir,
peut devenir très beau.
La supérieure était remuée jusqu'aux en.;
trailles. j
Ses beaux yeux étaient humides, ses fineai
narines palpitaient doucement.
(A suivre.) PAUL d'Aigremontj
JTracluction et reproduction interdites.
colonel Picquart, le père Dulac a révélé le
nom d'une femme qu'il ne connaissait que
pour l'avoir reçu en confession. (Nouvelles
protestations.)
M. Gayraud. Nous apportaron» la preuve
contraire.
M. le président. C'est entendu plus tard, à
la tribune, mais actuetlement, écoutez l'orateur.
M. de Pressensé dit qu'il ne veut pas d'un
nouveau Concordat irrégulier entre l'Etat et
les congrégations. Il ne veut pas entendre
parler de tolérance pour les congrégations
d'assistance il faut en finir avec cette cha-
rité qui n'est qu'un mot et qu'un mensonge,
comme le prouve le procès récemment plai-
dé à Nancy.
Et si cette eharits était véritable le danger se-
rait encore plus grand pour la société civile.
C'est Il l'Etat laïque à venir en aide aux vieil-
lards, aux pauvres, aux infirmes c'est son rble
et son devoir, aussi nous envisageons sans
crainte la disparition de toutes ces congrégations
qui usurpent sur le ele de l'Etat.
L'orateur conclut en approuvant dans la
forme et dans le fond les propositions de la
commission,
M. RENAULT-MORLIÊRE
M. RenaulUMorlière prend ensuite la pa-
role.
Il dit que la seule question qu'il veut trai-
ter, c'est la question de procédure parlemen-
taire, et ce qui domine ce débat, c'est le texte
même de la loi de 1901.
La loi de 1901, dit-U, impose aux congrégalions
l'obligation de demander l'autorisation. On est en
présence de cinquante-quatre congrégations qui
ont présenté une demande.
Ces demandes ont été présentées séparément;
elles ont été étudiées séparément éiles ont fait
«hueune l'objet d'un projet particulier, et cepen-
dant la commission propose de tes repousser en
bloc
II estime que la commission est en opposi-
tion avec le mandat que la Chambre lui a
donné, avec la loi de 1901, et qu'elle est con-
traire à la liberté de conscience.
Il ajoute que le président du Conseil, lui-
même, estimait que la commission n'avait
pas le droit de fondre en un seul plusieurs
projets de loi, et que non seulement la com-
,mission a passé outre, mais qu'elle a résolu
de demander à la Chambre de ne pas passer
à la discussion des articles.
L'orateur fait remarquer que tous les pré-
cédents parlementaires condamnent le sys-
tème de la réunion de plusieurs projets dis-
tincts en un seul.
Il ajoute que l'œuvre que la Chambre étu-
âie en ce moment n'a pas le caractère d'une
loi d'intérêt général mais seulement d'une
décision administrative qui lui appartient à
raison dé l'importance du sujet.
Or, dit-il, un acte administratif ne peut pas
jrégler d'une façon généraile une série de cas par-
ticuliers, et il doit au contraire intervenir sépa-
•rément pour chacun de ces cas.
M. Renault-Morlière déclare qu'au moment
du vote de la loi de 1901, personne ne pen-
sait qu'on pourrait statuer sur le sort des
congrégations par un vote unique ayant le
,caractère d'une mesure générale, et la Charn
Jbre a repoussé à la presque unanimité une
.proposition en ce sens de M. Zevaès.
ll faut donc, dit-il, qu'un vote spécial réglé le
tort de chaque congrégation, et le 14 mars 1901,
M. Waldeck-Rousseau prévoyait que la Chambre
pourrit être saisie de demandes qu'elle pourrait
accepter à raison du but poursuivi par les con-
grégations, ce qui supposait que chaque demande
serait examinée séparément, et il déclarait qu'il
n'était pas possible de craindre que la Clîambre
repoussât une demande d'une congrégation pour
la seule raison qu* c'était une congrégation, qui la
formait.
Il ajoute que M. Weldeck-Rousseau a re-
mouvelé cette déclaration au Sénat, et que
M. V allé, rapporteur de la commission du Sé-
nat, répondant à ceux qui craignaient que
l'étude de chaque demande ne fit perdre
trop de temps au Parlement, disait;
«Lorsqu'une congrégation aura été auton-
sée, à raison de son but, à raison des statuts
qu'elle aura soumis au Parlement, toutes les
qui voudront -êfa«e autorisées,
présenteront les mêmes atatutsvet leur étude
ne demandera que peu de temps. »
Il ajoute que si la Chambre a accepté -le
faire une oeuvre qui semble appartenir
mieux au conseil d'état, elle doit l'accomplir
comme cette assemblée l'accomplirait elle-
même; si elle s'en reconnatt incapable,
qu'elle la renvoie au conseil d'Etal.
La commission pense qu'elle a trouvé un
argument en disant, qu'elle a la majorité
dans la Chambre, et qu'elle peut demander
que la Chambre ne passe pas à la discus-
sion des articles parce qu'elle est la majo-
rité, mais elle viole ainsi les droits de la mi-
norité qui doit pouvoir se faire entendre
sur chaeune; des questions particulières po-
sfêes 'pafï un projet et de se-faire en-
iéiiâté ndn seulement par la Chambre, mais
par le pays tout. entier.
C'est violer, dit-U, le principe même du régime
parîemen taire.
M. Renault-Morlière constate que dans la
majorité il s'est trouvé des membres pour
admettre certaines distinctions MM. Bar-
qhou et Roch n'appliqueront pas aux congré-
gations d'assistance et de missions à l'étran-
ger la règle qu'ils acceptent pour les con-
grégations enseignantes et prédicantes les
réserves qu'ils ont faites justifient la thèse
de l'orateur.
On a parlé, dit-ii,.xle la bienveillance avec la-
quslle le gouvernement traiterait les congréga-
tions auxquelles l'autorisation aurait été refusé,
mais le gouvernement sera lié par la loi elle-
,même qui devra ordonner la dissolution immé-
àt&te. et s'i1 ne le faisait pas il y aurait plus d'un
membre dana cette Chambre pour lui rappeler
son devoir.
M. Combwt, président du Conseil. Je ne com-
prends pas ce que vous dites il est très certain
que je ne laisserai pas subsister un seul instant
9es congrégations auxquelles l'autorisation aura
tie refusée.
M. Renault-Morlière dit qu'alors le rap-
porteur s'est trompé en parlant de la tolé-
irajice spéciale et limitée dont on pourrait
eant, une perle nue a sa cravate. gants
claires et fraia achevaient un ensemble des
Miteux venus.
Il demanda.; la supérieure.
On le fit entrer dans un parloir sembla-
ble à tous les parloirs de couvent.
Un quart .d'heure après, un pas léger se
fit entendrei et une religieuse profila sa sil-
houette au 1 seuil de la porte.
C'était une fetnme d'une quarantaine d'an-
nées, grande, très droite, au visage froid,
mais qu'éclairaient deux grands yeux péné-
trants et bons, d'une très sériewse intelli-
gence.
Le drap blanc de sa robe tombait autour
-délie en longs plis harmonieux.
Le bandeau de fin« toile qui lui venait jus-
qu'aux yeux, moulait un front superbe, large
et beau.
Dans toute cette blancheur idéale, le voile
,noir, rejeté en arrière, et retombant en deux
longues pointes séparées, ressemblait aux
ailes de quelque gigantesque hirondelle.
Dès qu'il l'avait vue, Albert s'était levé,
Impressionné par la majesté de reine que
dégageait cette femme idéalement blanche,
•belle et pure.
Silencieux il attendit, découvert et profon-
dément incliné^ qu'elle iui adressàt la pa-
Ce ne lut pas long.
D'un rapide regatd de son œil immense,
la religieuse avait parcouru le contremai-
Ire des pieds à la tête.
Mais l'attitude de Gaultier était impéné-
trable.
Alors la voix de la supérieure s'éleva
Asseyez-vous, Inonsieuc, dit-elle, et
veuillez m'expliquer, le but de votre visite.
Albert commença^ *yfrwq.nj; sa fable une
lois et plu* ̃ H:
user en faveur de certaines congrégations
dissoutes
Il. Rabiar, rapporteur. Je n'ai pas parlé de
congrégations, mais d'établissemenls.
M. Renault-Morlièra. Ce que vous dites prouve
la nécessité d'étudier chaque cas particulier.
L'orateur termine en déclarant que ses
amis et lui ne peuvent donc pas donner'leur
approbation à la mesure proposée par lE
commission et acceptée par le gouverne
ment. Ce qu'il fait aujourd'hui n'est pas er
opposition avec ce qu'il a fait en 1879. quanti
il réclamait l'exécution des décrets.
Il voL4ait alors que les congrégations si
soumissent à la loi, et il demande aujour
d'hui que la loi leur soit appliquée mais il
ne voulait, pas plus en 1879 qu il ne le veut
aujourd'hui, les mettre hors la loi. Il a suivi
à cette époque M. Jules Ferry, et c'est pour
cela qu'aujourd'hui il ne veut pas suivre M.
Combes.
LE PRÉSIDENT DU CONSEIL
M. Combes, président du Conseil, dit qu i>
se bornera à justifier le projet de loi quel il
présenté.
M. COMBES
Il se demandera tout d'abord si le projet de
loi est attentatoire à la liberté de l'enseigne-
ment par le seul fait qu'il supprime les con-
grégations enseignantes.
Il déclare qu'il ne considère pas la liberté
d'enseignement comme une de ces lois qui
sont essentielles à la nature humaine il y
a des lois qui restreignent justement la li-
berté de l'enseignement et qui la refusent
à certaines personnes déterminées.
La loi de 1886, qui a réglé l'exercice de la
liberté d'enseignement, n'a pas toujours été
l'objet des éloges de ses admirateurs ac-
tuels, et ce n'est, quel depuis que la loi de
1890 a mis quelques entraves à l'enseigne-
ment congréganiste que cette loi de 1886 a
trouvé grâce devant eux, mais le fait même
qu'ils approuvent la loi de 1886 montre que
la liberté d'enseignement peut être réglée et
maintenue dams de certaines limites et avec
certaines restrictions.
M. Combes, sur une interruption de M.
Aynard, dit que celui-ci a rapporté très in-
exactement l'opinion qu'il avait émise de-
vant la commission de l'enseignement.
Il a déclaré en effet qu'il était partisan de
cette liberté, mais qu'il n'admettait pas, sur
ce terrain, l'égalité des congrégatoins avec
l'Université.
Or, s'il admet. des différences dans les
droits dont on peut investir les uns ou les
autres, on peut dire que certains sont inap-
tes à enseigner, et parmi ceux-là les congré-
gantions. (Applaudissements à gauche.)
Le droit d'enseigner, dit-il, n'est pas un
droit naturel, c'est plutôt une concession du
pouvoir est-il possible de faire cette con-
cession aux congréganistes? M. Combes
ne le pense pas le congréganiste vit en
dehors du monde dans lequel doivent vivre
ceux auxquels il prétend donner l'instruc-
tion il leur enseigne une morale qui n'est
pas celle de la société civile, il sème dans
leur esprit des germes de division il n'y a
qu'à voir leurs produits pour voir ce qu'ils
peuvent faire. (Applaudissements à gau-
che. Applaudissements ironiques à droite.)
M. le président du Conseil dit qu'il com-
prend bien le sens de cette manifestation. Il
en profitera pour dire qu'il n'a jamais été
congréganiste et qu'il a reçu simplement
l'instruction dans un séminaire, où le peu
de ressources que possédait sa famille l'a-
vait forcé d'entrer. (Applaudissements à
gauche.)
Il ajoute que jamais pays n'a été plus di-
visé quî le nôtre et que cela tient à l'ensei-
gnement congréganiste. C'esi grâce à cet en-
seignement que la défiance, la haine, règnent
entre les différentes classes de la société
c'est grâce à lui que la bourgeoisie s'est
éloignée de la République si on laissait les
écoles congréganistes se multiplier dans les
campagnes, ce sont les classes pauvres qui
seraient englobées dans le mouvement de
désaffection.
M. Combes signale les progrès de la con-
grégation et cite un discours prononcé par
un élève des jésuites de Vaugi.-ard qui cons-
tatait que les élèves de la congrégation pos-
sédaient déjà en 1873 le conseil d'Etat, l'ad-
ministration, la magistrature, l'armée. Ils
ont encore progressé depuis; il est temps de
les arrêter. (Applaudissements à gauche.)
L'orateur dit que la Restauration elle-mé-
me reconnaissait le danger des envahisse-
ments de la congrégation, ainsi que le roi
Charles X.
M. de Baudry d'Asson. Vive le roi Alors,
messieurs de la gauche, criez Vive te roi J
(Rires sur tous les bancs.)
M. Combes continue en signalant les ré-
sistances opposées par la monarchie de Juil-
let à l'action des congrégations et pense qu'u-
ne Chambre républicaine ne peut pas suivre
une conduite différente.
Il faut qu'elle accomplisse, dit-il, l'acte néces-
saire le pays a les yeux fixés sur elle, il a donné
la majorité aux candidats républicains qui ont
promis d'appliquer rigoureusement la loi de 1901
et de donner sur ce point leur appui au gouverne-
ment.
Au mois d'août dernier, madame, dit-il,
j'ai passé quelques semaines dans ce pays.
Le hasard de mes promenades m'a fait ren-
contrer plusieurs fois vos orphelines.
Toutes ces charmantes fdlettes, propres,
admirablement tenues, l'air heureux, m'in-
téressèrent tout de suite.
A ces mots, le visage froid de la religieuse
s'éclaira.
Dans ses grands yeux, il y eut une nuance
d'attendrissement, tandis qu'un sourire di-
vin, un sourire de mère, errait sur ses lè-
vres.
Pauvres petites- murmura-t-elle,. el-
les sont bien intéressantes, en effet
Gaultier tressaillit.
Cette femme, vraisemblablement des plus
intelligentes, aimait les enfants qui vivaient
et grandissaient sous ses ailes.
C'était une chance de plus pour lui.
Il continua
Mais au milieu de ce petit troupeau, si
frais et si rose, si remuant, uae seule de ces
fillettes était pale, triste, comme brisée.
Ah oui, murmura la supérieure, je
sais!
Elle me préoccupe même extrêmement,
celle dont vous parlez.
Et moi, ma révérende mère, elle me
frappa d'une façon extraordinaire.
Je lui trouvai une grâce indicible,. une ex-
pression de pureté ,de droiture, qui me bou-
leversa.
Je demandai des renseignements sur son
compte.
On me dit que c'était une orpheline confiée
à vos soins, peut-être à votre charité.
Avec une grâce suprême, la religieuse s'in.
clina un pen, sourit, mais ne répondit pas.
Gautier continua
rr-Je la revis plusieurs lois de loin. La tta-
La Bretagne rnême. dans rétecUon tte '.>
<̃<:•!« potttHrtK». £1 ne faui jws 1.
:xt» ttonriei- le eh<*cgo f ̃'•̃' "̃
'le ïHWjûdure. U verra *>
la M.
on cl ê
f la facilité drenseipier do;i:
laïques Hbr*» «4 été
-oée? après entre tes
I jé:.ijito.s ki liberté d'en-
olitiis ia ruù\* plus ah
L'orateur cite qr.f' .-«fa rte-
bttssent pérempto ctitu** de
Ii déclare. '.jiie c- ^n déterrenante
pour refuser aux
Usa tes autorisations que!!+; rlemaiidot, ce
%era pour t'opinion publique l'aftirniatoa et
le,résumé de tout uoe politique.
r ajouté que îe refus en Mon n> pas
contraire à la loi iU qui, nulle pu»' a'a-
..naçrit l'obligation de l'examen parttV>|Uer
de chaque demande ce n est pas pm ài?9
raison* partie alièrea à chaque
qu" la Chambre se décidera, c'^sf par des
misons g.*n< mUSi en s'inspirait de priiv
,̃̃ n. L,t ,.>tm ix, à (savoir que uute congre
i iQte, qmsllo cpMiie sort, doit
t que 1a liber» d'enwàgaer
doit H refusée à ioute quelle.
qu'elle aoh.
H est inutile, dil-O, de fow«r tt gouverrtrteaiï
et la. Cambre & dire vtegt-oina fois de suite &
inârae chose. La Chamte» «pou.vera donc Wutet
Itis demandes des cûnffl*gaUo
de chagua une iœpos-
T.ai-os ii?s se elle:
ont le même objet, les mêmes idées, la raêtne-j
foi ellea considèrent comme un mal absolu l'es-
prit qui conduit les sociétés moœrncs, elles doi-1
vent toutes être condamnées pai la démocratie,
et le gouvernement pense que la majorité sanc-
tionnera sa proposition. Il pose sur ce vote la
question de coniiance. (Applaudissements à gau-
che.)
M. RIBOT
M. Ribot dit qu'il ne s'agit pas que d'une
question de procédure, mais dune question
de fond extrêmement grave et qui est vrai-
ment d'intérêt général. Il s'agit de savoir
si une loi votée par le Parlement sera res-
pectée par la Chambre ou si ele ne le sera
pas.
Il, RIBOT
L'orateur examine une fois de plus quel
est le sens véritable de la loi de 1901. Cette
loi n'a pas dit qu'il n'y aurait plus de con-
grégations elle a dit que, pour exister, une
congrégation devait être autorisée elle a
dit que si une congrégation s'inclinait devant
la loi, devant la prééminence du pouvoir ci-
vil, si elle lui demandait rautori8ation,ce se-
rait un devoir de probité d'examiner sérieu-
sement sa demande. (Applaudissements à
droite et au centre.)
La proposition de* la commission, le rejet en
bloc, dit-il, c'est la violation de la loi de 1901
aussi la commission invoque-telle la loi de: 1792,
dont la loi de 1901 est cependant la négation.
Il ajoute que M. Combes, devant la com-
mission, avait déclaré qu'il fallait examiner
séparément chaque demande la commis-
sion n'a pas accepté son avis; M. le prési-
dent du Conseil aurait pu poser la question
à'i confiance il a préféré se soumettre, et il
pose aujourd'hui la question de confiance
pour obtenir un vote qui sera la condamna-
tion de l'opinion qu'il avait soutenue. (Ap-
plaudissements prolongés à droite et au cen-
tre. Protestations animées à gauche.)
Divers membres de ce côté interpellent
l'orateur.
M. Ribot se tourne vers eux
Vous devriez m'écouter, non seulement en si-
lenoe, mais avec raspect 1 (Applaudissements
prolongés au centre-et à droite.)
L'orateur déclare que les congrégations
avaient le droit absolu de compter sur un
examen attentif.
Il y en a qui auraient dû trouver grâce devant
la proscription, ajoute-t-il, et surtout cette grande
congrégation des oratoriens, qui ne font pas de
voeux, qui sont les plus nobles représentants de
l'Eglise française, qui n'ont jamais subi l'escen-
dant des jésuites. On les met dans le bloc comme
les autres. (A gauche Oui, oui 1 »)
M. Ribot déclare que la suppression sans
phrases, sans motifs, de toutes les congré-
gations, c'est l'acte brutal de la pire tyran-
nie.
On prétend, dit-il, que l'on ne touche pas il la
liberté de l'enseignement en supprimant les oon-
grégations enseignantes et on dit en même temps
que l'enseignement est exercé par deux mono-
pules, celui de l'Université et celui de la congré-
galion. Vous supprimez oe dernier, que reste-
t-il aJorsî la liberté d'enseignement? Non, c'est
le monopole de l'Université.
M. Ribot ajoute qu'il y a là une entreprise
grave sur le droit du père de famille qui
veut faire donner à son enfant une instruc-
tion dont la religion sera la base, droit qui
lui est reconnu dans tous les pays du monde
entier, et que la majorité actuelle est seule
à lui refuser.
aard me fit surprendre une de ses conversa-
tions avec une autre jeune fille qui est saas
cesse avec elle.
C'était bon, simple et honnête.
Tout ceia, loin de calmer le sentiment ir-
résistible qui m'entraînait vers elle, l'appro-
fondit encore, si c'est possible.
Cependant, j'essayai de me raisonner, de
me ressaisir.
Pour en arriver là, j'abrégeai mon séjour
ici, et je revins chez moi.
Alors, je me jetai plus que jamais dans la
surveillance et les fonctions que je remplis,
car je suis sous-directeur dans l'une des usi.
nes les plus importantes de l'Est Je vous
expliquerai ces choses en détail, ma révé-
rende mère.
Tout fut inutile, l'impression ressentie
restait la même, implacable et absorbante.
Avez-vous de la famille, monsieur, et
vivez-vous avec elle? demanda la voix grave
de la religieuse.
Non, madame, je n'ai ni père ni mère.
Celle-ci est morte en me mettant au monde.
Mon père, un simple ouvrier chez M. Mo-
nastier, le célèbre industriel de Pierre-Poin-
tue, dans les Vosges, a péri en sauvant la
vie à son maître.
Cest cette mort dans le devoir et le dé-
vooement qui m'a valu la sympathie de M.
Monastier, lequel m'a fait élever.
Mais je suis seul au monde, et c'est pro-
bablement à cause de cet isolement que le
sort de l'orpheline m'a si profondément tou-
ché.
Bref, pendant six mois, j'ai réfléchi, je me
suis consulté, j'ai essayé de découvrir les
dangers et les avantages pour moi d'une
union avec mademoiselle Cécile Brésilia.
Des dangers, je n'en ai pas vus.
En €ÏÏetv son éducation est parfaite» et
avaient nîè fe {JrMt iic! cs\t>n*' jUft»
̃
»
j gouvw •̃•' :i3flPô|&t(Sur; £< ̃; .e
I/k\v.̃ «u
ü le droit dto Toui- ir que ans
..n donne»* f* s-»J« sort (Se z. au^
croit être 1Ft
L'oral::
̃ rient soit plus 1.
puissance ̃̃>̃>̃< défsna.
M. Ribot ajoute tjïif-
qu'un terrain' d'efitenle s«; ••••.̃;sr- on po'.if-
tes PKï-yrs de ia
de le trouver, ce n'estai S'arbïtraire ni la
c'est }a. guerre morai* i
ur>e politique rètro£
«tit« un vaincu ce sera te lo; de 1901, qui
aura été déchirée prtr ceux-là marnes qui l'a-
vaiest C(inç«c et exécutée.
ijui un laissa entraîner là ou il le
veutel pas aller, c-e.asra le ErfeKte»! ùv Censée.
car ce ii'<-st pas lui qui pose aujoud'hui qu«s»
!ion de eoniiaiice, c'est la majorité "vfoWnte à 1a-
centr-d Ri 4 droite.)
L'oi-Hî^-nr. f>r>, retournant à «rati banc, reçoit
les fei et'un grand nombre de 4é-
puté;
La Clôtura est ensnita prononcée.
M. le président dit qu avant cte mettre
cles à doiinara la. pâi'ol« il teiiains mem-
bres qui demandent à expliquer leur vote.
M. Charles Benoist proteste contre la pro-
position de la commission, au nom de la
pensée libre.
Il essaie de développer cette idée, mais un
bruit croissant, couvre ses paroles.
M. Ernest Roche déclare que, républicain
et libre penseur, il votera contre le passage
k la discussion des articles.
Après quelques mots de M. Ollivier, M. Co-
tin dit qu'il refusera de passer à la discus-
sion des articles, mais qu'il fait toutes ré-
serves sur les congrégations enseignantes
qui sont en même temps des congrégations
d'assistance et de missions à l'étranger. Il
demande au gouvernement de s'expliquer
sur ce point.
M. Combes, président du Conseil, fait, au
milieu du plus épouvantable des vacarmes,
une réponse dont on ne peut entendre un
mot et quo les sténographes sont seuls à
.recueilli.
La droite et le centre protestent.
M, le président dit que M. le président du
Conseil n'a pu être entendu, il l'invite à re-
nouveler sa déclaration. (Applaudissements
unanimes.)
M. le président du Conseil remonte à la tri-
bune. Il dit que pour les établissements
mixtes, dont a parlé M. Colin, qui sont à la
fois enseignantes, d'assistance et de mission,
le refus d autorisation leur laisse la faculté
de présenter une demande ultérieure s'af-
Jectant exclusivement à leur rôle d'assis-
tance et de missions, mais que le gouverne-
ment fait toutes les réserves sur ces de-
mandes qu'il examinera en toute liberté.
Après quelques observations de IL Beau-
regard, que cette déclaration ne satisfait
pas complètement, et de M. Chaumié, le pré-
sident met aux voix le passage à la discus-
sion des articles, repoussé par la commis-
sion et le gouvernement.
Le scrutin donne lieu à pointage.
La séance est suspendue à neuf heures.
LE VOTE
Le passage à la discussion des articles est
repoussé par 300 voix contre 257. (Applau-
dissements répétés à gauche.)
M. le président (fit qu'il a reçu de divers
députés une demande tendant à l'affichage
du discours de M. le président du Conseil.
La proposition est mise aux voix et adop-
tée par 308 voix contre
La Chambre décide également, à l'unani-
mité, l'affichage des votes des députés.
M. Ernest Roche dépose un projet de ré-
solution invitant le gouvernement à ordon-
ner, dans un délai maximum de six mois,
la fermeture des établissements des congré-
gations auxquelles l'autorisation a été re-
fusée.
M. Rabier demande le renvoi de cette mo-
tion à la commission.
Le renvoi est prononcé par S57 voix contre
134.
La séance est renvoyée à lundi et levée à
dix heures dix.
LE CANAL DE PANAMA
Le Sénat américain, à une très forte ma-
jorité, 73 voix contre 5, vient d'approuver
le traité passé par le cabinet de Washing-
ton avec la Colombie, au sujet de l'isthme
de Panama.
Cet accord avait une valeur essentielle,
car il conférait à l'Union les droits nécessai-
res à l'exécution de la gigantesque entre-
prise qu'elle entend poursuivre droits
d'occupation, de police et de contrôle.
Jusqu'à la dernière heure, il était douteux
que le Sénat le ratifiât, car constitutionnel-
lement il devait être sanctionné par les
deux tiers des membres de cette assemblée,
soit 67 sur 90. Et l'on craignait beaucoup
que l'effectif de suffrages requis ne fût pas
réuni.
L'opposition rassemblait des éléments
forts divers les adversaires de tout canal
qui défendaient spécialement les intérêts
des Compagnies de chemins de fer; les
champions du percement du Nicaragua, et
enfin certains impérialistes qui estimaient
avec quelques conseils, son tact et son intel-
ligence aidant, elle ne détonnera certaine-
ment pas dans le monde industriel où ma
situation de sous-directeur d'une si impar-
tante usine doit faire entrer celle qui portera
mon nom.
Quant aux avantages, ils sont immenses
pour moi. Car une femme qui me devra tout
même la santé que mes soins lui rendront,
m'aimera comme je veux être aimé, comme
je l'aimerai moi-même, sincôrementj exclu-
sivement.
Gaultier, comme un consommé comédien
qu'il était, avait passé la nuit à étudier les
inflexions de sa voix, tandis que dans la pe-
tite glace de la mètre Caudebec, il essayait
de rendre sa physionomie fine et froide,
aussi sympathique qu'il le pouvait.
Il y était parvenu, car la mère Marie des
Anges s'y laissa prendre, et se sentit abso-
au-ment conquis, par ce qu'elle entendait au-
tant que par ce qu'elle croyait deviner.
Tout de même, pensait-elle, ü y, a en-
core de belles âmes sur la terre
Mais monsieur, dit-elle tout haut, ce
que vous me dites est tout simplement ma-
gnitique 1. Je vous admire, monsieur, et je
bénis Dieu d'avoir mis un coeur et un ca-
ractère comme les vôtres,, sur le chemin de
ma pauvre orpheline.
Cependant, monsieur, mon devoir m'or-
donne de vous faire certaines objections.
Gaultier tressaillit.
Que savait.elle donc?.» Qu'allait-elie di-
re ?.
Mais comme il ne voulait pas que la re-
ligieuse fût étonnée de sa subite émotion,
il s'écria afin de lui donner le change
Est-ce que la famille de cette enfant,
jadis, n'était pas honorable ?.
La supérieure sourit avec iudulgeaçer-
\Mv'- '̃̃̃ 'Toiflabie- ont été
proue. ameiulfir cédaient
aux 'Amendements, Et pourtant, Colom-
bie qui tenéH forl hti ratiticatit de rao.
cord avait t'histoire d'r syndi-
«“ r.'h.Tuand tout prêt h accepter
ditiocs' pour reprondre le
^ns p«};uu i ii>:Iuence pratique dü préside a; Roose-
velt s'est fait énergie ueinfeRt se itir, Le
.traité 3. -réuni une majoiïté plus • >mpacte
qu'ou ne l'eût. supposé elles otijLvsanls se
sont pour la plupart atosl.
Le côté juridique da pr l'isthme
est désormais tranché; ù ne 1,) plus
^xamÎBer que
j Officier indiscipliné
a adres-
sé & ses P'- jurieuse
f>i. :iiiu mis, ve-
nait» de Dumfront,'et il a éte tôt con-
duit, à Ja prison' milita 'r^ !i --ibir ses
L'Admission à Polytechnique
Le ministre de la Guerre vient de fixer
à 180 le nombre des élèves à admettre en
1903 à l'Ecole polytechnique à la suite du
prochain concours.
Les Commis des Magasins ceatraux
La Société amicale des commis, chefs et
sous-chefs ouvriers des magasins centraux
de la guerre donnera sa fête annuelle le Sa-
medi 21 mars, dans les salons Wagram,
sous la présidence effective de M. le général
André, ministre de la Guerre, assisté de sé-
nateurs, députés, des directeurs et des chefs
de services des magasins centraux.
MM. les directeurs et chefs du service du
génie, de l'artillerie, seront également pré-
sent,9 à cette fête de famille ainsi que douze
délégations de province de la fédération
national du personnel civil des établisse-
ments militaires dépendant du ministère de
la Guerre.
La musique du 28° régiment d'infanterie
se fera entendre pendant le banquet.
Le service d'honneur sera assuré par un
piquet de la garde républicaine à cheval
NOUVELLES MARITIMES
Les Terre-Neuviers
M. Camille Pelletan, ministre de la Marine,
est rentré hier soir à Paris, venant de Saint-
Malo.
Le ministre a été loin d'être satisfait des
installations qu'il a vues suries vapeurs qui
transportent nos gécheurs à Terre-Neuve. Et
il paraît, cependant, que ces installations
présentaient sur celles des années précéden-
tes, une amélioration notable, due, sans
doute, à la présence du ministre, que l'on
prévovait depuis quelques jours.
Le Évrgundia qui a quitté Saint-Malo hier
matin avec 1,200 pêcheurs laissait, dit-an,
particulièrement à désirer. De l'avis de ceux
qui l'ont vu, ce navire c'est pas fait pour re-
cevoir un aussi grand nombre de passagers.
Ceux-ci ont été répartis par groupes de 300
environ dans quatre locaux tout à fait insuf-
fisants. On n'a installé à bord que quatre
postes d'isolement pour recevoir les malades,
et ces postes sont également d'une insuffi-
sance notoire. C'est à se demander ce qu'il
adviendrait de toute cette population flot-
tante si une épidémie venait à se produire
pendant la traversée. La vie matérielle des
hommes n'est pas mieux assurée. La Bur-
gundia poseède seulement deux chaudières
d'assez faible dimension pour préparer la
nourriture de ces 1,200 hommes. Quant aux
postes de couchage ils sont également défec-
tueux.
Le temps manquait pour songer à amélio-
rer cette situation déplorable avant le départ
des navires. Mais il n'est pas douteux que
le ministre, qui a tenu, avec raison. à s'en
rendre compte par toi-même, ne prenne des
mesures pour qu'à l'avenir nos malheureux
pécheurs soient transportés dams de meilleu-
.Le Budget au Sénat
M. Antonin Dubost a fait distribuer hier
aux sénateurs le très intéressant rapport gé-
néral qu'il a rédigé au nom de la commission
des finances.
Comme d'habitude, l'étude minutieuse et
pénétrante de M. Antonin Dubost présente
des aperçus fort remarquables sur la situa-
tion financière et l'organisation des grands
services publics.
Après avoir jeté un coup d'oeil sur les em-
barras des dernières années et les palliatifs
qui y ont été apportés, le rapporteur général
s'attache au budget de 1903. Ii reconnatt les
difficultés considérables qui ont présidé à
son élaboration.
La commission des finances du Sénat n'a
pas cru devoir accepter la loi de l'exercice
en cours telle qu'elle lui arrivait de la Cham-
bre. Soit qu'elle ait rejeté intégralement des
ressources proposées, soit qu'elle ait réduit
les évaluations pour respecter la règle de la
pénultième année, elle a inscrit à l'actif près
de 44 millions en moins. Elle les retrouve en
pratiquant 26 millions d'économies et en au-
Non, ce n'est pas cela, monsieur, dit-
elle, tranquillisez-vous. Les parents étaient
pauvres, si pauvres même que la mère est
morte dans la misère la plus profonde, et
que le père, parti en Amérique pour y tenter
fortune, n'a jamais dorme de ses nouvelles.
Il sera sans doute resté à la peine comme sa
femme.
C'étaient des ouvriers établis à Paris,
d'une honorabilité parfaite.
Le visage d'Albert s'était détendu; et ce-
pendant la religieuse en savait plus qu'elle
n'en disait. Alors d'où venait l'obstacle
qu'elle semblait tenir en réserve ?
Elle continua
La voisine qui avait recueilli Cécile à la
mort de la mère a été enlevée elle-même par
une fluxion de poitrine. De sorte quî la fil-
lette n'a plus ni famille ni amis.
-Mais alors, ma révérende mère, je ne
vois pas ces difficultés.
Et la santé Cécile est si frêle et si
délicate 1.
Le visage de Gaultier se rassura tout à
lait.
Oh s'écria-t-il, je la guérirai, je la soi-
gnerai..
Il y a la mère!
Plus bas elle ajoutai
Il parait qu'elle est morte de la phtisie
terrible.
Albert haussa les épaules.
Est--ce sûr? dit-il. Vous veaez de dire
vous-même que la misère l'a étreinte de ses
affres terribles. Mais moi j'entourerai ma
chère petite femme de tant de précautions,
de tant d'amour que son tempérament fra-
gile se consolidera. Et la belle fteur, la fleur
d'amour 4,,de
torisant l'émission de 18 millions d'obligé
tion à court terme supplémentaires.
SBr quelques points particulièrement con.
traversés de la loi de finances, M Dubosl
préconise des modifications. Il rejette la
taxation des rentes viagères, mais suggère
l'idée de la remplacer par l'imposition des
contrats d'&ssiiraoce-vie. Il estime nécessai·
rea quelques retnani«Bients peu essentiel
il est vrai «H» point dg vue fiscal de la ré-
glementation des bouilleurs. Il accepte, en
principe, le prélèvement de 1 0!0 sur le pari
mutuel pour l'hygiène publique, mais il en
limite l'affectation aux adductions d'eau.
Non moins intéressantes que les dévelop-
pements eoru?acré3 au budget de 1903 sont
les vues d'avenir que précise NI. Antonin
Dubost. Il rnrmtre la difficulté grandissante
d'équilibrer nos finances, réclame des éco-
nomies profondes, l'aménagement nouveau
de certains services, tels que ceux de l'ar-
mée et des retraites civiles et militaires.Mais
surtout il proscrit tout emprunt perpétuel.
INFORMATION^ POLITIQUES
L'Alliance républicaine démocratique
La commission centrale exécutive de l'Al-
liance républicaine démocratique, réunit,
hier sous la présidence de M. Lourties, se*
nateur, vice-président, a élu comme mem-
bres de cette commission MM. Jean Dupuy^
sénateur, ancien ministre J. Caillaux, dé.
puté, ancien ministre Adrien Duvand, vice*
président de la Ligue française de l'ensei-
gnernent; Henry Chéron, maire de Lisieux,
conseiller général du Calvados, et Julien
Hayem, secrétaire général des congrés in.
ternationaux du commerce et de l'industrie.
Le dernier bulletin de la santé de Mme
Waldeck-Rousseau est aussi rassurant que la
précédent, celui publié après l'opération. Il
est simplement signé du professeur Paul Poi*
rier
« Nuit calme. Quelques nausées. Tempérao
ture 37',5- Pools 88. Etat, en somme, salis»
faisant. »
MM. Waldeck.Rousseau et Jacques Liou*
ville ont passé la nuit au chevet de la ma<
lade avec le professeur Poirier et deux inten
nes.
Sur le registré couvert de signatures on ret
marquait, hier matin, les noms de MM. Mil*
lerand, Lépine, Paul Loubet, le général Du4
bois, Cavard, le commandant Sylvestre^
Mmes Demagny, Combarieu, etc., etc.
Dans l'après-midi, tous les membres tta{
gouvernement, le président du Conseil
tête, ainsi que les membres du corps diplo-
matique se sont fait inscrire rue de l'Univers
sité, apportant ainsi à M. Waldeck-Rousseaa-
le témoignage de leur haute sympathie et à lai|
malade leurs vœux de prompt rétablissement,!
L'Association des journalistes parisiens^
dont le président est M. Alfred Mézières, du
l'Académie française, a procédé hier à la rééW
lection, par acclamation, de son bureau son
tant.
M. Rémi, gouverneur général de l'Slgén
rie, a été reçu par le Président de la Républi-
que avec lequel il s'est entretenu du progran»4
me général de son voyage en Algérie. j
Les détails de ce voyage ne sont pas
core arrêtés.
Le gouverneur général s'est rendu enstri
chez le président du Conseil et chez le
taire général du ministère de l'Intérieur.
Le programme définitif du voyage 1
dentiel sera établi dans quelques jours, apte»
de nouvelles visites du gouverneur génér
au Président de la République et aux mera^
bres du gouvernement. f
Ajoutons que M. Révoil, appelé à Parie
par la nouvelle de l'interpellation de M. Alj
bin Razet sur les choses d'Algérie; a été)
éprouvé par une traversée extrêmement péni^'
ble. Il ressent en ce moment une légère fatir1
gue qui le contraint à prendre de minutieux
ses précautions et beaucoup de repos.
La foire à la ferraille, qui attire toujours
un grand nombre d'amateurs, de chercheurs
et de curieux sur le boulevard Richard-Les
noir, sera ouverte cette année du dimanche 3
avril au jeudi 9 inclus.
Les marchands qui désirent eccoper un
emplacement sur les quartiers de la Folie-Mé-
ricourt ou de Saint-AmbraUe devront se rea*
dre, les lundi 30 au mardi 31 mars, salle dd
gymnase Voltaire, i, rue Japy, pour déposes
leur demande et tirer leur place au sort.
Pour être admis an tirage, il faudra justfc
i° D'un certificat de domicile visé, dans M
mois courant, par le commissaire de police dré
quartier;
2° D'une patente de brocanteur ou d'ua<^
dispense de cette patente. 1
Si le nombre des demandes ne permet pai|
de placer les marchands dans le onzième aH
raidissement, on s'efforcera d'en installer sm|
le boulevard de la Bastille-
Mme Berlureaa accompagnait 9a' cuisinière'
chez le boucher et remarquait un gros chien,
endormi sous l'étaL j
Est-ce que votre chien ne tous mafigett
jamais de viande 2 demanda-t^ite au
merçant.
Oh non, madame 41 la lèdia tout am
plus.
0 monsieur monsieur l.«-ce que vouai,
dites est admirable i. J
Mais la fortune?. Elle n'a absolument.
rien, cette pauvre petite.
-C'est ce qui me la fait aimer davantage.^
Vous êtes un bien grand cour, naoo-(
sieur.
Mais il faut vivre, économiser pour leaf
vieux jours, et une femme d'une santé si.
chancelante, vous coûtera gros..
L'air de nos Vosges est sain entre toua^
mais froid l'hiver. Alors je veux encore eni(
voyer Céciln, pendant la mauvaise saison^
sur lo, côte d'Azur. Il y a, tout près de l'usina,
une dame des plus recommandables, qui va!¡
tous les ans passer l'hiver à Hyères avec sa
fille. Cette jeune personne est de l'âge de Cé*i
cile. Ces dames se chargeront- d'elle j
Et comme la religieuse se bouleversait d
Ne vous ai-je pas dit, fit Albert d'una^
voix savamment attendrie, que je voulait
qu'elle me doive tout ? Ma situation est belle.
l'usine où je suis sous-directenr. Il y a de»'
années où j'ai touché quinze mille francs
M. Monastier, mon protecteur, parle d'aug*
menter le taux de mon intérêt dans les affai-
res. Plus tard, mes appointements peuventi
s'élever à vingt, trente, quarante, pèut-êtrei
cinquante mille francs. Avec une ménagère
économe, vous voyez, madame, que l'avenir,
peut devenir très beau.
La supérieure était remuée jusqu'aux en.;
trailles. j
Ses beaux yeux étaient humides, ses fineai
narines palpitaient doucement.
(A suivre.) PAUL d'Aigremontj
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