Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1903-03-17
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 mars 1903 17 mars 1903
Description : 1903/03/17 (Numéro 9636). 1903/03/17 (Numéro 9636).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2008
Le ircut t ariSieJOt-
iqu'en trouvant, hier mnl.in If1 maçon étendu
sur te parquet de sa chambre.
Dans la rue, ie.s trois bandite tinrent con-
seil.
Qu'allons-nous faire maintenant ? dit
fun d'eux, nommé Louis Cliambgi'S, figé de
&ingt-cinq ans, domicilié 2t me
varin, à son camarade Edouard G.oteur,
figé de vingt-troi.? an§, cordonnier, demeu-
tant G, meBnot. ̃̃
Fil de Fer de pofl •vrrrt rom* C-t'ors^s
PiOllinger, Agé de dix-neuf ans, serrurier, de-
meumnt rue de b Butte-aux-Cailles, laur fit
̃rimédialeinenl promettre de he rien révéler
ce. qu'ils avaient vu. Puis, probablement,
.• i ils en goût par son expiât), el yoinant éga-
lement compromettre ses complices, il leudit,
con couteau à Louis Chamois et lui dit
Tu m'as vu opérer c'est bien travaillé,
n'esl-cp pas ?. Maintenant tu vas nous faire
refuses, ça eohs démontrera quç tu n'es bon
ri rien.
Piqué0'ernpam de ianue et se mil en quête d'une
victime.
Les voies publiques, dans ce quartier, sont
Hésêrtes la nuit et ce n est nue rue du Moulin-
des-Prés que les trois bandas croisèrent un
passant
Deux d'entre eux se précipitèrent .çiir hli et
tandis gu'ils le maintenaient solidement la
hce contre 1erre, Chambois, armé du cou-
̃\iu de Roilinçer, lardait, littéralement le
frappant Qu hasard dans le dos,
iixtx retas et ans jambe*.
Une ronds d'aîenls mil les rr>euHriar5 rn
fuite. Le blessé, M. Julien Pei-rinrt, a se de
dix-n-euf ans, serrurier, demeurant eboz sp,s
j>arents, 77, boulevard d'JîaHe, fut. relevé par
tes gardiens de la paix qui ie transportèrent
sans perdre un instant l'hôpital Cochin.
M. Petatan, commissaire de police, infor-
mé de ce dernier crime, so mit aussitôt. il ] CI,
recherche des bandits, et, huit heures du
matin, il parvenait à les arrêter dans l'ai1-
rière-boutique d'un marchand de vin de la
nlarp d'IlaJie chez lequel ils s'éioient ré-
fugiés.
Conduit immédiatement au poste de la.
rue de la Butte-aux-Cailles, ils y lurent fouit-
lés, Georges P.o'.linger, fut trouvé porteur du
couteau, encore rouge de s;u!«, cioni s'étaient
servis les assassins.
Après un long interrogatoire au cours du-
rnieî il fut impossible nu magistrat de leur
faire avouer !a par' qu,? chacun d'eux avait
prise dans le crime, Edouard Chaleur, 1p
mort du miiçoîi et l'a! laque uoclunit* qui
t'avait suivie.
RoMinger, ,̃ <1p. chez j
\1. G. rue Briilat-Savai iu, parce qu'il ^e
-niai!, moins fort que Bazot. Il est allé cher-
mer un couteau chez lui d a attendu son ri-
a, il dans la rue. La scène s'est déroulée avec
une telle rapidité que je n'ai pas eu le temps
Le corps de Micho.l Hazot à été envoyé à
]a roor.çue pour y èlro autopsié.
Quant, à M. Ju'iien Po:;nc;, son 6tat est des
plus graves. il n'y. pu îépondra aux ques-
Ions de M. Pelatan qui s'étrii ;vnïn a son
< itevet, à l'hôpital Cociiin.
Louis Chambois, r.ollinger et
Edouard Choleu:- ont, élé envoyas au dépôt et
̃ Î3 a la disposition de M." Larcher,
.̃nstruetion.
Obsèques de M. Legouvé
La simplicité fut la vBrtu dominanfe du
quasi-centenaire q-uo le tout-Paris littéraire
<̃! artistique a. conduit, hier, à sa dernière
demeure. A ceux qui le chérissaient et l'en-
touraient de leurs soins filiaux, Ch. Legouvé
r-vajt nettement manifesté l'intention de voir
écarter de son cercueil la pompe un peu vai-
HO des funérailles officielles et, avec beau-
roup de sagesse, il en avait fixé le cérémo-
nial. Pornt de délégations derrière la char
funèbre, poiiii de discours, aucun faste, au-
cune manifestation. Il n'ét.ait resté muet que
h'tr la seule question des honneurs militaires
auxquels lui donnait droit sa qualité de
grand officier de la Légion d'honneur.
A LA MAISON MORTUAIRE
JV.cv, des neuf heures du matin, il y avait
foule rue Saint-Mnrc aux abords de la mai-
-^n mortuaire dont le porche, tendu de noir
>ec un écusson aux initiales du défunt,
./ait été transformé en chapelle ardente.
Prés du cercueil, enfoui sous des gerbes
de fleurs, déposées par des mains amies,
veillatent deux religieuses. Interminable a
été le défilé devant ce modeste catafalque;
on s'inscrivait sur tes registres déposés dans
la cour do l'immeuble dont M. Legouvé était
propriétaire, où il éltiit né, où il était
;ort..
A neuf heures, les troupes arrivent. Une
section tie la garde républicaine vient pren-
dre position, juo Saint-Marc, à droite et
gauche de la chapelle ardente en face, sur
) droit trottoir, s'aligne une compagnie du
̃70e de ligne, avec drapeau et musique, celle-
l'i barrant la rue Vivienne. Un peloton du
cuirassiers, d'abord rangé au delà de la
rue Richelieu, vient se joindre à une batterie
«l'artillerie massée place de la Bourse.
Ces divers mouvements de troupes ne s'o-
pèrent point sans quelque difficulté, d'abord
ni raison de fa.filuence des curieux et aussi
cause de l'état du pav.é. Le sei-vico de voi-
t ,e a négligé de faire sabler les rues adja-
ntes il en résulte des glissades fâcheuses.
etulant une conyereion, un artilleur est dé-
irçonné par suite d'une chu1e de sa mon.
ire; le pauvre soldat reste accroché à l'é-
ier et, sans une prompte intervention des
agents, risquait d'être gravement blessé. Il
,pour un brigadier de cuirassiers qui tombe
tn passant devant la maison mortuaire.
LES ASSISTANTS
A dix heures précise.s, le cercueil de 1f.
bas), sur leurs cous, et sur leurs épaules.
Celles-là avaient la rnain leurs légères
fourches de bois, et elles étaient toutes prê-
tes à reprendre leur métier do faneuses, car
l'heure con.sacrée au goûter était passée.
Une seule restait couchée par terre, éten-
due à l'ombra que formait il cet endroit des
peupliers de la Caroline.
Son buste maigre et étroit comme celui
il'une toute petite fiiie, était releré contre le
tronc de l'arbre.
Ses mains croisées derrière sa nuque re-
dressaient sa tête fatiguée et petmettaient
de bien distinguer ses traits.
Elle eût été jolie, si une pâleur livide, une
pâleur d'anémique, n'eût Hé répandue sur
son visage d'une finesse adorable.
Elle était blonde, mais, par un bizarre phé-
nomène, qui n'était pas sans grâce, loin de
ses sourcils et ses cils étaient notrs; et,
à travers la frange épaisse et soyeuse de
ceux-ci, ses prunelles bleues, douces et teji-
dres, filtraient semblables à de clairs sa-
phirs sertis dans du velours.
Allons, paresseuse, le lèveras-lu ? ré-
péta la forle Normande.
Ah si sœur Kponine te volt
Je ne suis pas pare-'s?çuse, répondit la
Jeune flle étendue. Je «suis fatiguée. Oh!
Ei faligué L..
Il faut prévenir ji sœur, dit une des
compagnes de la malade.
Kan, non, répondit celle-ci. N'en fais
rien, Rosé.
La mère Saint-Jacques dirait encore que
je ne suis banne à rien. Et c'est vrai cepen-
dant, je n'ai pas plus de forces qu'un pou->
]et. Mais C'est toujours ennuyeux quand
Même de se l'entendre dire. Et si eèche-
pientj.
Legouvé est ùepe sur un char de 4" classe,
où sont accrochées les couronnes envoyées
par la Socfété des auteurs et compositeurs,
la Comédie-Française, l'Aisotiation des an-
ciens élèves de l'école normale supérieure
de Sèvres, dont NI. Lègouve fut un des pro-
fesseur ? l'Association nationale dtis étu-
diant?, etc. Sur un coussin de velours noir,
trois décoratit{i> sont déposée-, recouvertes
d'un crêpe.
Le deti;! par ml. et
Georges Desvaiuères, tes petits-fils de M.
Legouvé par son gendre, M. PaJadilhe, et
par ses trois arrière-petits-fiis, blondinets.
charmants de sept à dix ans.
Puis la foule de,s amis suit. Que de nomS
sPraient a citer! Notons passage MM,
Chauniié, ministre de J'Instruction publi-
que le commandant Reibel], représentant
le Président de la République Roujon, di-
recteur des beaux-arts !e général Floren-
tin, chancelier de la Légion dhoaneur;
plupart des académiciens sont présents
MM. Méline, ancien président du conseil;
Eugène Labiche, sénateur Jansen, le mar-
quis Costa de Beauregartl, Abel Hermant,
le comte de Lannandie, Jues Claretie. de
Vogüé, de Mun, le duc d'Audiffret-Pasqui-er,
Kaempfen, Théodore Dubois, Gaston Bois-
si«r, Godefroy Cavaignac, Paul Deschanel,
Léopold Delisl*, André Lebon, Paul 1\1,eu-
rice, Cappée, Sardou, Hrunetière, A. Theu-
riet^ Poubelle, Houssaye, etc.
11 ne faut que quelques minutes pour fran-
chir le court, chemin conduisant l'église
Notre-Dame-des-Victoires, dont la nef est
déjà bondée.
A L'ÉGLISE
La religieuse esf présidée pa.r
l'évêque do Tar-bes, AI. Schepfer, un de
la famille Legouvé. qui donne l'absoute,
après que M. Faure changé d'une voix tou-
jours chaude et toujours pure l'Ego Sum, de
Gnunod, avec accompagnement de la nwl-
trise et des grandes orgues, conduites par
MM. Piekaert, père et fils.
Aussitôt après celte cérémonie, le cercueil
est placé sur un fourgon qui doit te transpor-
ter il Seine-Port, en Seine-et-Ma.rne, où M. Le-
gouvé possédait une propriété, et où il s'était
fait construire un caveau de famille.
Conseil Municipal de Paris
LA QUESTION DU GAZ
L2 a séance est ouverte à trois heures, sous
la présidence de -NI. Escudier.
M. Gelez dépose une proposition pour de-
mander quo la future exploitation du gar
fasse tous les frais des installations pour
les loyers au-dessous de 500 francs et dimi-
nue de moitié les frais accessoires pour les
loyers au-dessus de ce prix.
Au nom de la commission spéciale du gaz,
NI. Ernest Caron expose ensuite son rapport,
dont le Petit Parisien a donné un résumé
dimanche matin.
On connaît les principes aclmis par la sous-
commission. Le rapporteur en donne lecture,
et l'on sent aux nombreuses interruptions
qui coupent à chaque instant son discours
que la discussion sera longue.
Un grand nombre d'orateurs se font ins-
crire.
M. Sauton prend le premier la parole.
Il estime que les conclusions de la com-
mission sont dangereuses, et il explique
comment il comprend l'exploitation future
du gaz.
Il n'y a pas péril pu la demeure, dit-il en ter-
minant, et maintenant que la commission a en-
teniitt fins il il y aurait intérêt ponr elle
enter. lire des techniciens qui pourraient peut-
être démontrer qu'ils sont en mesure de pru-
duire du gaz bun marché.
Amendement de M. Landrin
M. Landrin dépose un nmendement signé
du nom de ses collègues du groupe socialiste,
portant que le prix du gaz sera fixé à 0,15
centimes a partir de janvier 1906. La rede-
vance de la Ville sera déterminée par un pré-
lèvement de tant pour cent sur le prix du
mètre cube. L'orateur estime que ce système
serait de beaucoup supérieur au système
(te Ja redevance fixe adopté par la sous-eoni-
M. Ernest Caron explique sur quelles ha-
ses ont été fixés le prix du gaz à 0,20 centi-
mes et la redevance de 19 millions.
Le public, dit-il, doit bien oomprendre que relis
redevance n'est pas un prélèvement fantaisiste.
C'est un prélèvement légitime qui comprend deux
éléments. Le premier consiste dans le prélève-
ment da l'équivalent du droit d'octroi sur les
charbons. Tous les consommateurs de charbon
paient l'octroi. La Compagnie du gaz ne le paie
pas, mais elle subit une retenue de deux centi-
mes par mètre cube de gaz.
Pour quatre cents millions de mètres cubes, il
en résulte une redevance de huit millions au pro-
fit du budget municipal,
Le deuxrème élément consiste dans le loyer que
doit payer la Compagnie pour exploiter.la nipilié
de l'actif appartenant à fa Ville, part évaluée à
cent millions, et les canalisations, évaluées il cin-
quante millions, soit cent cinquante millions.
Cette propriété communale étant louée pour
un usage cummercial, il n'y a. rien d'excessif à
exi.gor un loyer de six pour cent, soit neuf mil-
lions.
La situation budgétaire de 'a Ville s'oppose
ce qu'elle renonce ù cette redevance légitime de
19 millions, et les consommateurs de gaz n'ont
pas droit, une situation encore plus privilégiée
que celle qni leur est faite par l'exemption, de
frais déjà, 3i:cord6e aux petrfs locataires.
Quant au prix de 20 centimes, il est justifié par
les diverses charges de l'exploitation, mais cer-
tains frais accessoires imposés aux consomma-
leurs pourraient être diminués.
M. Caplain décla.re qu'il votera pour le
plus avantageux de l'un des quatre projets
restés en présence pourvu toutefois que le
concessionnaire présente des garanties suffl-
santes et que la société soit française. Il
appuie l'amendement Landrin.
M. Grébauval parle ensuite en faveur de
l'emprunt direct repoussé par ta commission.
Le préfet de la Seine directement ques-
Elle se leva péniblement, difficilement, ex-
ténuée et brisée, murmurant
Dieu que les rocheras sont durs pour
C'est une mauvaise crise, rna pauvre
Cécile, répondit celle qui avait déjà parlé.
Depuis quelque temps, tu es un peu malade,
mais cela se passera.
Non, cela ne se passera pas, ef t la vie,
il moi, ne me promet que souffrances et dou-
leurs. Car, vous toutes qui êtes ici, vous
avez des parenis et une la-mille, ou quel-
qu'un qui s'intéresse à vous, qui plus tard
vous aimera et vous protégera. Tandis que
moi, je suis seule au monde, eeule comme
un chien perdu, sans que personne songe
jamais il me faire.un peu de bien.
Apré, ce travail si dur qui me hrise ici,
j'en trnuverai plus tard d'autres, plus terri-
bles encore, et quand je serai sortie du cou-
vent, je n'aurai même plus le semblant de
protection, et l'abri que l'on trouve ici.
Rose s'élait éloignée les larmes aux yeux.
Cécile resta en arrière, ne bougeant pas.
Une sœur accourut vers les retardatai-
res.
Elle avait le visage hâté et les mains cal-
ieuses des personnes habituées aux travaux
des champs.
Une jeune fille était à côlfî de Cécile; elle
avait le regard miséricordieux, la bouche
gracieuse, d'une honté infinie.
Comment! vous n'avez pas encore re-
pris votre travail, fainéantes ? dit la nonne
d'une voix dure. C'est impardonnable. Aï-
lons Cécile. Allons, Pauline, un peu plus
vile, s'il vous plaît.
Pauline jeta un mauvais regard à la soeur.
Cécile est fatiguée, dit-elle. E,lle ne peut
pas se tenir debout.
Ça ne m'étonne pas, elle est si molle
tienne par l'orateur, fait remarquer dans
quelle Situation se placerait le conseil s'il
adoptait le priocipe de l'emprunt direct.
L'autorisation du Parlement, dit-il. serait n«-
cessait* et jusque-là rien ne pourrait être fait.
La question du gaz resterait en suspens et ne
pointait être résolue avant longtemps. Or, il y a
lieu ils se soustraire aux atermoiements. H fout
arriver à une solution. La plus
prompte sera la meilleure.. ̃
Ke'ppnielwconctawtons de la rommissiori.
Le Vote
Par C) voîjc contre 2T le ooaseit adopte Te
premier" article des conclusions Citron.
L'esploitant devra prendre à sa chargée la dif-
férence de l'abaissement du prix du pit pendant
les années 1903, l00i et remboursa- il la
Ville je Mentit de» avancer fait* ou, à /aire
pour cet objet.
Le deuxième article est renvoyé il la com-
missîen poar être modtM, suivant un amen*
dément de -NI. Dausset.
L'article 3 concernant ies charges de l'em>
prunt que fora l'exploitant est. adopté par 10
voix contre 9.
La suite de la discussioin est renvoyée à
ntercredt prochain.
La séance est levée à sept heures et. demie.
AUDACIEUX BANDITS
(De notre contspondant ptrtxmUer)
Chartres, 16 mars.
M. Cornu, juge d'instruction, a commen-
ce à interroger les auteurs de la double ten-
tative d'assassinat commise, rue de Cha-
teaudun, sur M. Bouchelet et sa mère.
Hier déjà, ils avaient subi un interroga-
toire de fond. Depuis ce moment, les jeunes
bandits ont un peu perdu de leur arrogance
et de leur cynisme et eominetKvnt à regret-
ter leur crime. a
Lapasse, le plus cynique, le plus auda-
cieux et le plus responsable, se montre éga-
lament le plus philosophe. Mais les trois
autres sont très affectés.
Ducoutumanie surtout, eplui qui eu
peur et n'a pas osé franchir le seuil de !a
maison de M. Bouchelet et que ses campa.
gnons devaient exécuter pour cela, dans les
bois de Viroflay, est plongé dans un abatte-
ment profond et. un découragement qui sem-
blent sincères, il sanglote sans cesse.
Il a fait choix de lte Gousselin pour dé-
fenseur. Grimm a choisi pour avocat MI De-
bargue Plé sera défendu par un avocat
de Paris, NI, Lagasse le chef de la bande
par un jeune avocat chartrain, M* Doré.
L'Arrestation d'en Financier Anglais
Les Détectives de l'Agence Pîhkerton. Les
billets de Banque révélateurs. La
Question de l'Extradition.
(De notre correspondant particatier)
Londres, 16 mars.
Ainsi que je vous l'ai annoncé hier, c'est
au moment où il débarquait du transatlan-
tique la Lorraine que M. Whitaker Wright
a été arrété.
11 s'était embarqué à bord de ce paquebot
avec sa nièce, sous les noms de M. An-
dréoni et de Mlle Andréoni.
L'arrestation a été opérée par les délecti-
ves de la fameuse agence Pinker'ton, il la-
quelle on peut s'adresser pour se procurer
un simple détective ou un régiment d'hom-
mes armés, comme on l'a vu dans les grèves
récentes.
Le comité organisé pour exercer des pour-
suites contre la London and Globe Company
avait pressenti que Whitaker Wright se ré-
fugierait à l'étranger avant que les poursuit-
tes criminelles soient ordonnées il suppo-
sait aussi qu'il se rendrait aux Etats-Unis,
ou il a longtemps vécu et où il était connu
sous le nom d'Isaacî son vrai nom.
Le comité avait écrit le 2 mars à l'agence
Pinkerton la lettre est arrivée à New-York
vendredi dernier, le jour où le mandat d'ar-
rêt a été lancé.
Whitaker Wright a fait preuve d'un grand
calme au moment de son arrestation, disant
seulement qu'il croyait que l'affaire avait été
terminée il y a un mois. Il a ajouté qu'il dé-
sirait que les accusations portées contre lui
fussent promptement jugées.
Sa nièce, laissée en liberté, s'est fait con-
duire dans un hôtel de New-York.
Après avoir répondu aux questions du
commissaire devant lequel il avait,été con-
duit, Whitaker Wright a été écroué à la pri-
son de Ludlow Street,
LA BONNE PISTE
Comment les inspecteurs de police ont-
ils découvert la trace de Wright ? En re-
cherchant les bank-notes dont le financier a
fait usage pour retenir sa place bord du
paquebot. Mais ce ne fut pas sans peine que
l'on parvint à trouver la bonne piste. Aussi
la chose mérite-t-elle d'être contée.
On avait appris que, le 20 février, Wright
avait présenté un chèque de 500 livres à son
banquier et qu'il avait reçu des bank-notes
en échange.
Les numéros de ces bank-notes furent re-
levés par l'inspecteur Willis, de la police de
la cité, et l'enquête permit d'établir que
l'un de ces billets, d'une valeur de 100
livres, était rentré à la banque d'Angieter-
re. Or, ce billet venait de Paris, et, en con-
séquence, le représentant dans cette ville
de MM. Michael Abrahams, sons and C°,
les avoués chargés des poursuites, reçut par
télégramme l'ordre de faire des recherches.
On parvint à établir que le billet de ban-
que avait été reçu par la compagnie fran-
çaise Transatlantique pour le paiement de
deux cabines à bord de la Lorraine, au nom
de M. Andreoni et de Mlle Andreoni.
Ce renseignement fut aussitôt, câblé par
M. Michael Abrahams à l'agence Pinkerton,
à New-York, qui reçut pour instructions d'ar-
Allons, vous vous reposerez toutes les deux
quand les foins seront rentrés.
Pauline allait répondre.
Cécile lui fit un geste impérieux.
Tais-toi, dit-elle tout bas je ne veux
rien lui demander.
Et reprenant sa fourche, elle se dirigea
vers le coin de la prairie où elle devait tra-
vailler.
C'était tout il. fait l'extrémité dn pré, et
comme les autres orphelines étaient à la
moitié de leurs raies, ayant pris de l'avance,
Cécile et son amie se trouvaient seules tou-
tes les deux de ce colé-là.
Tout à coup, une voix d'homme étouffée
mais distincte, s'éleva venant de la haie,
toute proche.
Je voudrais bien vous parler, made-
moiselle, disait la voix. Mais je voudrais sur.
tout que vous n'ayez pas peur de moi et que
vous ne vous effarouchiez pas, ni votre com-
pagne ni vous, afin que ma présence ici ne
soit pas remarquée.
Pauline se retourna comme si un serpent
se fût dressé devant ei'e.
Elle était stupide de frayeur.
Cécile, au contraire, appuyée pur sa four-
che, dans une pose adorablement gracieuse
et souple, Mariait et attendait.
Que pouvait-il en effet lui arriver de p:re
que la vie qu'elle menait?.
Est-ce à moi que vous désirez, parler,
Monsieur ? demanda-t-elle en regardant
vers la haie.
Mais elle ne v;f r:en.
En effet la végétation épaisse et lu tarante
empêchait de distinguer quoi que ce soit.
Je ne vous aperçois pas, Mademoiselle,
répondit l'inconnu. Et je ne puis, par consé-
quent, savoir si vous êtes celle que je cher-
che.
réter M. Andneoni dans le cas où Il ne serait
autre que M. Whitaker Wright.
L'identification fut J>ien1cH faife, car i ap-
les recherches.
Le transaiJa^ticpje, à son arrivée à New-
York, reçut Jà'visite'âés détectives de l'a-
genre PinkaHo* On sait le reste.
Il est difficile d'vlablir remploi du temps
fie M. Wrtgftt'enîre le 20 février, jour où il
reçut le; banlt-noteè, **•!• 7- mars, daie à la-
quelle il s'embarqua au navre, mais on sait
que le 21 février il se rendit avec son domes-
tique a Soulhaxripfon. et qu'il quitta cette
ville te en déclarant qu'il allait à Cannes,
où se trouvait son yacht
L'EXTRADITION
• Londres, îG mars.
Une dépêche de New-York aux journaux
annonce que jusqu'à présent on n'a fait ai.t-
cune demande d'extradition «de M. Whitaker
Wright, mais on l'attend ponr aujourd'hui. Il
est peu probable qu'il se produise de diffi-
cuttée, attendu que les extraditions entre les
Etats-Unis et l'Angleterre sont toujours fit.
cites.
Il est possible que Wright essaye de récla-
mer la nationalité américaine.
Il Pst en effet Américain de naissance pt il
a débuté dans les affaires commerciales à
Philadelphie.
La dépêche ajoute qu'à l'arrivée de la Lor-
raine à New-York M. Wright avait loué pour
une forte somme un remorqueur du port au
moyen duquel il espérait débarquer sur un
point éloigné des docks. La police new-yor-
kaise a dejoué ce stratagème.
1
M. Léon Bourgeois
M. Léon Bourgeois, président de la Cham-
bre, a quitté Paris hier soir, pour se rendre
à Cannes où il passera quelques jours auprès
de sa fille, toujours souffrante.
ÉCHOS
I,e Président de la République a reçu,
hier matin, le général de division O'Connor,
commandant la division d'Oran MM. Com-
payré, recteur de l'Académie de Lyon Lié-
gey, préfet de l'Indre Pommeray, préfet
de la Lozère Phélut, préfet du Tarn
Jean Duchesne-Foumet, explorateur Paui
M. Louhet a reçu en mitre MM. Cheys-
son, membre de l'Institut • Louiehe-Desfon-
tainesj Voisin, doyen de la cour de cassation,
et Albert Rivière, qui venaient l'inviter pré-
sider la séance d'ouverture du cinquième con-
grès national du patronaga des libérés qui se
tiendra à Marseille du j3 au 18 avrit.
Enfin, le Président de la République a
reçu une dclégation du bureau de l'Associa-
tion cotonnière coloniale les membres du
bureau d? la Société des artistes indépen
dants et MM. le baron du T'heil, président,
et le marquis de Earbentane, vice-président
de la Société hippique française.
M. Combes, président du Conseil, qui a
passé la journée de dimanche à Pons (Cha-
rente-Inférieure), dont il est maire, est rentré
hier matin à Paris.
M. Paul Révoil, gouverneur de l'Algérie,
est arrivé à Paris hier soir, à dix heures, par
le rapide de ülarseille.
M. Escudier, président du eonseii munici-
pal, et les membres de la quatrième commis-
sion ont visité officiellement hier matin, peur
la première fois, la. nouvelle Sorbonne.
Ils ont été reçus, au bas du perron, par M.
Liard, vice-recteur, entouré des cinq doyens
des facultés de l'Université de Paris et des
membres du conseil universitaire.
Sous la conduite de M. Nénot, architecte
des nouveaux bâtiments, nos édiles ont tour à
tour parcouru les amphithéâtres, les salles et
les luxueuses galeries du palais universitaire.
Puis ils se sont rendus au laboratoire où le
professeur Moissan leur a expliqué le fane'
tionnement de l'appareil inventé dernièrement
par lm et servant à établir la synthèse du dia-
mant.
M. Lippman leur a démontré ensuite plu-
sieurs principes de la photogranhie en va-
leurs en accompagnant sa démonstration de
nombreuses projections.
Le musée des cours esthétiques a plus par-
ticulièrement retenu l'attention des conseillers.
En effet, dans les sous-sols de la Sorbonne
se trouvent entassés des modèles et des mou-
lages des principales pièces artistiques ;la
monde entier.
Cette visite municipale a pris fin à midi.
M. Maurice Quentin a déposé, hier, au con-
seil municipal, une proposition tendant à Ion-
ner le nom d'Ernest Legouvé à une rue de
Paris.
Cette proposition a été renvoyée à la com-
mission avec avis favorable.
o–
M. Pnuillet a présidé hier, dans le grands
amphithéâtre de J'école normale supérieure,
rue d'Ulm, l'assemblée générale de la société
l'Abri qui a pour but de venir en aide aux pe-
tits employés et aux ouvriers expulsés de leur
domicile par suite de non-paiement de leur
11 résulte des documents lus à l'assemblée
que pendant l'année 19°1, 886 familles ont
Cependant, dit Pauline remise de son
émoi, vous y avez assez vu pour nous inter-
peller.
Pardon, là-bas, où vous étiez étendue
tout-à-l'heure, la haie était moins épaisse.
Puis je suis monté sur un tronc d'arbre, et
j'ai distingué celle que je demande. Je l'ai
aperçue encore.se dirigeant de ce coté, mais
point seule. Alors, je voudrais bien savoir à
laquelle des deux, en ce moment-ci, je parle.
• Je m'appelle Pauline (iervais, mon.
sieur.
Et moi, Cécile Brésilia, monsieur.
Albert, car c'était lui qui était derrière la
haie, fut sur le point d'être foudroyé par le
coup qu'il recevait ainsi.
Jusque-)9, même le nom ri commun de Cé-
cile, le laissait dans l'indécision.
Maintenant il n'y avait plus de doule pas-
sible.
Ce fut la voix tremblante, d'une émotion,
infinie qu'il .s'écria
0 chère petite Cécil». si malade, si ;en
tille, si adorable, non .«pulcment je vous re-
trouve, mais j'entends le son de votre voix.
On t'eût dit en extase.
Les deux jeunes filles étaient FObUement
aussi bouleversées l'une q:3e l'3iî!rp>.
Quoique élevées dans la plus profonde des
solitudes, elles savaient bien ce que c'est que
] amour, et ses aventuras et son charme i
puissant.
entendu dire par d'au! 1 es plus avancées que
elles-mêmes.
Et voilà que -derrière la liaip, un amoureux j
ce ne pouvait tire qu'un amoureux )
laissaif tomber de ses lèvres de >i douces pa.
Il ne s'adressait naturellement qu'à rune
d'elles. Mais l'autre en prenait aussi sa part,
ki' sernurues tôt cette œuvre éminemment
phUaruiiropique et en soit 321 de
Lx somme qui est tortie des caisses de la
société s'élève à 51,047 francs.
Avant la fin de la séance, M. Georges Per*
rot, directeur de i';école normale supérieure, a
ptononcé une courte allocution pour remer-
cier M. Pi.uillët et féliciter les dames pa«
tmnnesses Vcettv» qu'elles dirigent avec
tant de générosité et de dévouement.
Fin de querelle entre époux. avancés.
Soit, dit-elle, j'en conviens, j'ai mes dé-
Lui, avec foi. Oh eu;
• Elle, très surprise. Lesquels ?
Une Ferme en Feu
(De noir* correspondant particulier!
Villeparisis, 16 mars.
A l'heure où je vous télégraphie, une des
plus importantes fermes de iairoudissement
de 1\'leaux est anéantie.
Elle était exploitée par M. Baron, agricul.
tre travées de bâtiments, renfermant des ré-
coites et de nombreux instruments aratoires,
ainsi qu'une machine à battre et des voi-
tures, ont été la proie des flammes.
C'est hier soir, veiy neuf heures, que le
sinistre a pris naissance, dans un hangar.
Le personnel de la fenn.1 a donné l'alarme.
Les pompiers de la commune. puis ceux de
Claye, Annei. Mitry, Charny et d'autre con-
munes encore, sont accourus sur le théâtre
de l'incendie, soit onze pompes, qui furent
mises eji batterie, alimentées, grâce à de
nombreuses chaînes, formées par la popu-
lation. Le service d'ordre était assuré par la.
gendarmerie de Clnye.
Malgré la prompiitede des rt les
courageux efforts des travailleurs pour com-
battre le» progrès de cet effroyable sinistre.
les flammes, trouvant un aliment facile, se
propagurent si rapidement que, devant cette
menaçante extension, d'autres secours fu-
rent demandés, à l'effet de protéger les habi-
tations. Une compagnie de zouaves, caser-
née au fort de Vaujours, arriva vers onze
heures et contribna pour une bonne part il
circonscrire le fléau. Les toitures s'effon-
draient avec fracas, tandis que de hautes
colonnes de feu s'élevaient vers le ciel.
quelles illuminaient d'une lueur visible
plusieurs kilomètres. Les écuries, les éta-
bles. les habitations ont pu être évacuées.
Aucun accident de personnes ne s'est pro-
duit.
A trois henres dn malin, 1;, fen diminuait
d'intensité, et à quatre heures des jets inon-
daient les décombres, qui dégagent enclore
une odeur des plus acres, après avoir enve-
loppé le village d'une épaisse fumée.
Les pertes approximatives s'élèvent à 95.000
francs et sont couvertes par plusieurs assu-
rances.
L'Mtoielarajjel'HWe-Viile
En racontant, hier, comment en mfme
temps que l'on captura Charles Picart, l'un
des principaux auteurs de la tentative d'as-
sassinat dont fut victime l'hôtelière de la rue
de riiôtel-de-ViJle Mme Levillain, nous rela-
tions l'arrestation, puis la mise en liberté
d'un individu nommé François Liondor.
Nous annoncions également que d'autres
arrestations étaient imminentes. En effet,
l'enquête activement menée par M. Hamard
n'a pas tarrlé il donner d'autres résultats.
Trois d'entre les coupables sont actuelle-
ment entre les mains de la justice un qua-
trième seulement a pu mettre en défaut la
sagacité des inspecteurs clrarg6s de le re-
chercher.
D'autre part, le chef de la sûreté a pu éta-
blir la part de responsabilité qui incombe à
chacun des inculpés.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les
agents de M. llamnrd ont arrêté de nouveau
Liondor, qu'on avait relaxé il dessein.
11 ressort de l'enquête qu'il n'a pas pris
une part active a l'atlentat dirigé contre
Mme Levillain; il en a été simplement l'in-
dicateur, car il connaissait parfaitement
l'hôtel de Ilollande, qu'il avait uabité peu-
dmt quelque temps.
Liondor a donc été rt?oris avant-hier soir,
dans le square du Temple. Il joint à son nom
le sobriquet de « le Tigre n. Il est né à Thau-
miers, dans le Cher, le 5 ao0t 1878, et est
donc âgé de près de vingt-cinq ans.
Il dit vivre de son métier d'ouvrier plom-
bier. C'est donc lui qui aurait indiqué le coup
v faire aux trois malfaiteurs qui l'ont exé-
cuté Picart, dont nous avons déjà relaté
l'arrestation à ia gare Saint-Lazare, et deux
autres individus dant l'un est encore en fuite
et le second entre les mains de la justice,
ainsi que sa. maîtresse.
André Augendre, plus connu finus le nom
de « Citrnn ou encore sous celui de « la
Fatma du Rébagio n, se faisait aussi appeler
Dumont. Il est né à Nouetle, dans le Puy-de-
Dôme, le il aoùt 1879, et va par conséquent
avoir vingt-quatre ans.
Au cours de son inlerrogaloins il a dit
avoir exercé le métier d'imprimeur concur-
remment avec celui de serrurier. Mais il est
à présumer qu'il n'a pas pius levé la lettre
que manié la lime.
Une constatation a été faite hier par M.
Hamard qui ne laisse aucun doute sur la part
active qu'il a prise au vul. C'est lui qui, pen-
dant que ses complices étaient occupés à
bâillonner Mme Levillain, a du faire sauler
la porte de l'armoire à glace, car le bec de
la pince-monseigneur qu'on a trouve dnns
sa chambre, rue de .Jarente, s'adapt.e exac-
tement aux traces laissées par lps pesées
sur le meuble cambriolé rue de l' Hôtel -de-
Ville.
En conséquence, M. Hamard a fait démon-
les joues roses et le cœur lui ballant la cha-
made.
Vous dites que vous nie retrouvez,
monsieur, demanda la fille du prospecteur.
Où donc, s'il vous plaît, m'avea-vous con-
nue ?
̃ L'an passé, ici même.
«C'est étrange. Je ne sais rien, je ne me
souviens de rien.
C'est possible J'étais venu me repo-
ser dans ce pays-ci. Je me promenais au ha-
sard de mes ré vas, quand un jour, je vous
ai rencontrée.
Votre vue m'a causé une impression pro-
fonde.
Vous étiez si jolir. mais si p&Ip et si, triste
Je m'infornfat de vous. On m'apprit votre
nom.
On ajouta que vous (•['̃??. une pauvre petite
orpheline sans familio. On nus dit aussi que
vous» étiez souffreteuse et chélive, que.vous
auriez besoin d'autant de tendresse que de
soins pour gnéor et ponr vivre.
Pourquoi depuis lcrs ai-je rêvé sans cesse
de vous ?
Pourquoi voire douce p?Ute image ne m'a-
t-el!e plus quitté un seul instant ?
Pourquoi enfin suls-je revenu, poussé par
une force plus puissant? que ma volonté ?.
Mon Dieu, tu l'entends, Pauline, sou-
pira Cécile. Tu i'enlends bien, n'est-ce pas?
Et moi, je ne suis pus folle ?.
Oui, répondit très bas l'autre jeune filli»,
avec la mfme extraordinaire émotion. Je
'Alors, c'est vrai. C'est vrai. Mon
Voire &m;p est 1j demanda la voix.
contrarie ?.
r– Non, Lien sûr. Ce
ter par un serrurier le panneau de l'armoire
a glace de la vieil!* hôtelière et a placé cette
pièce à conviction sous scellé.
Quant à Picart, cuire le second nom d'Es*
cüdier qu'il avait pris pour cacher sa véri-
table personnalité, il avait aussi le sobri-
quet de Il Cachalot ». Il est âgé de trente-
trois ans, étant né Paris le 2 mars 1870, et
a déserté le ̃ régiment d'infanterie de ma-
rin<\ où il faisait «nl>90 son .-et vice miti«
NOUVELLES MARITIM ES
Il. Pclletan à Snlnt-tlnlo
Contrairement il ce qui a été annoncé, M.
Camille Peilettin. ministre de la Marine, ai
décidé de se rendre personnellement aSaint-
Mnlo pour assister au départ des pécheurs
terre-ïieuvier*. Il a quitte Paris li1et soîf,
par le train de S h. accompagné d'un of-
ficier d'ordonnance. On sait que le ministre
de la Marine avait chargé son chef de ca-
binel, M. iiiisi qu'un officier du
corps de santé de la marine, d'aller inspec-
ter tes vapeurs qui doivent transporte? lea
pécheurs il Terre-Neuve,
Le minisire et ses délégués seront de re.
tour à Paris mercredi malin.
1IIÏÏLL1SJILITAIRES
Les Rengagés dans llrmée allemande
Pendant ces dernière.? .innées, les cadre9
inférieurs de l'armée allemande présentaient
un léger déficit en sous-officiers rengagés.
Ce déficit s'expliquait pnr le gra.nd nombre
d'emplois de ce grade 'jiiu1' de SI. (XX 11 prévus
dsiis la loi.
t'n document officiel novw apprend que
cel, incorupiet. a disparu depuis l'année der-
nière et a même fait place ù un excédent Qe
1,200 gradés.
Antérieurement les sons-officiers
pouvaient, aussitôt qu'ils comptaient six ans
de services, et parfois mêmes avant, obtenir
une pldce de gardien de la paix.
Beaucoup quittaient ainsi le service militaire
prématurément et en pleine force. On exige
maintenant qu'ils savent, au moins sept ans,
et il a suffi de cette mesure pour transformée
le déficit en plus-value.
D'une manière générale, l'empressement
yé mettent les jeunes Allemands a se ren-
gager semble tenir Il ce que la loi leur donne
ta certitude presque aJ)«oiue d'obtenir un em.
ploi civil honorable et. rémunérateur au bout
d'une douzaine d'années de services. En ef-
fet, les prime., eu argent et les haines-payes
sont très inférieures a celles que louchent le®
LES ACADÉMIES
ACADÉMIE ecs SCIENCES
M. le docteur Labbé a pré=on!j il la corn-
pagnie un ouvrage de M. Kei.sh, médecis de
l'hOpitnl militaire du Val-de-Uràce, sur la
tuberculose dans l'armée.
D'après les éiudos de M. KeJsh et 7es cons.
tatations qu'il a pu faire snr place, la conta-
gion directe serait exceptionnelle. C'est là
une appréciation qui est d'autant plus inté-
ressante qu'elle diffère entièrement des con-
clusions admises en général aujourd'hui par
tous ceux qui ont été appelés par leurs fonc-
tions mêmes à s'occuper de la tuberculose
dans nos régiments.
D'après lui, les jeunes so'dats qui entrent
dans certaines casorne.s deviennent forcé-
ment tuberculeux s'ils ont des dispositions
à le devenir. Et la cause en est au milieu
d-ns lequel ils sont appelés ù vivre désor-
mais, au surmenage auquel ils ne sont pas
habitués et il la nourriture souvent insuffi-
sante qui constitue l'ordinaire.
L'auteur de cet intéressant volume estime
que la plupart des terrains sur lesquels sont
bâties les caserne», se trouvent dans des
conditions tout à fait défectueuses au point
de vue de l'hygiène. En un mot, M. Kelsh
croit pouvoir affirmer que c'est par autiwn-'
fection que les jeunes soldats deviennent tu-
berculeux.
Dans une note qu'a Ni. de Lap-
parenf, vn savant, M. de Montessus fait
ressortir la liaison qui existe entre les dis-
locations géologiques, l'insfabilité du sol qui
résulte de leur voisinage et les anomalies de
la pesanteur.
Cette triple relniion a été constatée d'une
façon très nette dans le sud de lu Russie. La
même cause doit servir à expliquer l'instabi-
lité de la plaine gangétique dans la région
comprise entrc Calcutta et le Hadjpoutana,
ou M. de Montes.sus a observé une ligne très
caractéristiqne d'anomalies de la pesanteur»
Après la présentation par M. lo professeur*
Bouchard d'une note de MM. Charrin et, An-
dré sur des recherches qui jettent une
lumière nouvelle sur les causes de certaines
affections du système nerveux contrai, M.
Miche! Lévy a faa connaître l'Académie
le résultat des observations faites, à la de.
mande du ministre de l'Instruction publique,
par M. Lacroix sur les soufrières et les fu-
merolles à la Guadeloupe.
C'est la dernière note qu'envoie l\1. La.
croix, qui s'est embarqué le 12 et actuelle*
1 ment fait route vers la France
M. Lacroix a examiné les fumerolles du,
col de l'Echelle et de la soufrière dont les
évolutions récentes n'avaient pas été sans
donner quelque inquiétude aux habitants de
la Guadeloupe.
Le chef de la mission pci"n1ifique a cons·
taté qu'elles s'étaient développées sur un'
périmètre assez étendu en effet, mais que
leurs symptômes éruptifs n'avaient aucune
corrélation avec le nhénomène de la Martiw
-nique et que leur composé de vapeurs d'eau
et d'acide sulfurique ne pré.-seniait aucuq
danger,
est 1res inlime: c'est certain. Mais, comme
c'est en même lemps très h-jimète, une
amie peut l'entendre.
Et, une amie de toujours, monsieur. Un»
amie si bonne, qui me soigne si bien. Sans
e!le, je ne vivrais plus 1.
A cet instant, la sœur Eponine apparut
au loin, faisant de grands gestes, appelant.
Càcile et Pauline.
Assieds-toi par terre, dit aussitôt Pau-
line, et puis laisse-moi dire. Et vous, mon-
sieur, allez-vous-en, ou ne faites pas de bruit
Non, ne m'en irai pas ninsi. Il faut
que je vous parle, dans un endroit nlus com.
monde que cette prairie, Fi c'pst possible.
Si nous le recevions ce soir, à la brèche
du jardin inplora la douce voix de Cé-
cile.
0 chérie 'lis OU:, j? t'en supplia ?.
Voilà la sœur, tais-toi. Qu'il attende"
sans bouger. Nous verrons après.
La religieuse, en effet, ayant7ait rapide.
ment.
Ses fondions de snrvcillanlp générale, de-
wnt mener tout un petit monde bavard,
déçobéisfcaiil, plus léger que des mouches,
tout cela la forçait à une apparence de du-
reté qui n'était qu'à la surface.
Elle était brusque et criarde, mais point
méchante.
Ou'est-pp ru'il y a encore?. demanda-
l-ellc. Et pourquoi ne travaillez-vous pas 1.
Ce Ait Pauline qui répondit
Je vous le disais bien là-bas, ma sœur,
Cécile a une mauvaise Elle n'a pa^
(té capable d'avaler une bouchée à quatre
heures.
(1 suivre.) PAUL d'Aicremont*
iqu'en trouvant, hier mnl.in If1 maçon étendu
sur te parquet de sa chambre.
Dans la rue, ie.s trois bandite tinrent con-
seil.
Qu'allons-nous faire maintenant ? dit
fun d'eux, nommé Louis Cliambgi'S, figé de
&ingt-cinq ans, domicilié 2t me
varin, à son camarade Edouard G.oteur,
figé de vingt-troi.? an§, cordonnier, demeu-
tant G, meBnot. ̃̃
Fil de Fer de pofl •vrrrt rom* C-t'ors^s
PiOllinger, Agé de dix-neuf ans, serrurier, de-
meumnt rue de b Butte-aux-Cailles, laur fit
̃rimédialeinenl promettre de he rien révéler
ce. qu'ils avaient vu. Puis, probablement,
.• i ils en goût par son expiât), el yoinant éga-
lement compromettre ses complices, il leudit,
con couteau à Louis Chamois et lui dit
Tu m'as vu opérer c'est bien travaillé,
n'esl-cp pas ?. Maintenant tu vas nous faire
refuses, ça eohs démontrera quç tu n'es bon
ri rien.
Piqué
victime.
Les voies publiques, dans ce quartier, sont
Hésêrtes la nuit et ce n est nue rue du Moulin-
des-Prés que les trois bandas croisèrent un
passant
Deux d'entre eux se précipitèrent .çiir hli et
tandis gu'ils le maintenaient solidement la
hce contre 1erre, Chambois, armé du cou-
̃\iu de Roilinçer, lardait, littéralement le
frappant Qu hasard dans le dos,
iixtx retas et ans jambe*.
Une ronds d'aîenls mil les rr>euHriar5 rn
fuite. Le blessé, M. Julien Pei-rinrt, a se de
dix-n-euf ans, serrurier, demeurant eboz sp,s
j>arents, 77, boulevard d'JîaHe, fut. relevé par
tes gardiens de la paix qui ie transportèrent
sans perdre un instant l'hôpital Cochin.
M. Petatan, commissaire de police, infor-
mé de ce dernier crime, so mit aussitôt. il ] CI,
recherche des bandits, et, huit heures du
matin, il parvenait à les arrêter dans l'ai1-
rière-boutique d'un marchand de vin de la
nlarp d'IlaJie chez lequel ils s'éioient ré-
fugiés.
Conduit immédiatement au poste de la.
rue de la Butte-aux-Cailles, ils y lurent fouit-
lés, Georges P.o'.linger, fut trouvé porteur du
couteau, encore rouge de s;u!«, cioni s'étaient
servis les assassins.
Après un long interrogatoire au cours du-
rnieî il fut impossible nu magistrat de leur
faire avouer !a par' qu,? chacun d'eux avait
prise dans le crime, Edouard Chaleur, 1p
mort du miiçoîi et l'a! laque uoclunit* qui
t'avait suivie.
RoMinger, ,̃ <1p. chez j
\1. G. rue Briilat-Savai iu, parce qu'il ^e
-niai!, moins fort que Bazot. Il est allé cher-
mer un couteau chez lui d a attendu son ri-
a, il dans la rue. La scène s'est déroulée avec
une telle rapidité que je n'ai pas eu le temps
Le corps de Micho.l Hazot à été envoyé à
]a roor.çue pour y èlro autopsié.
Quant, à M. Ju'iien Po:;nc;, son 6tat est des
plus graves. il n'y. pu îépondra aux ques-
Ions de M. Pelatan qui s'étrii ;vnïn a son
< itevet, à l'hôpital Cociiin.
Louis Chambois, r.ollinger et
Edouard Choleu:- ont, élé envoyas au dépôt et
̃ Î3 a la disposition de M." Larcher,
.̃nstruetion.
Obsèques de M. Legouvé
La simplicité fut la vBrtu dominanfe du
quasi-centenaire q-uo le tout-Paris littéraire
<̃! artistique a. conduit, hier, à sa dernière
demeure. A ceux qui le chérissaient et l'en-
touraient de leurs soins filiaux, Ch. Legouvé
r-vajt nettement manifesté l'intention de voir
écarter de son cercueil la pompe un peu vai-
HO des funérailles officielles et, avec beau-
roup de sagesse, il en avait fixé le cérémo-
nial. Pornt de délégations derrière la char
funèbre, poiiii de discours, aucun faste, au-
cune manifestation. Il n'ét.ait resté muet que
h'tr la seule question des honneurs militaires
auxquels lui donnait droit sa qualité de
grand officier de la Légion d'honneur.
A LA MAISON MORTUAIRE
JV.cv, des neuf heures du matin, il y avait
foule rue Saint-Mnrc aux abords de la mai-
-^n mortuaire dont le porche, tendu de noir
>ec un écusson aux initiales du défunt,
./ait été transformé en chapelle ardente.
Prés du cercueil, enfoui sous des gerbes
de fleurs, déposées par des mains amies,
veillatent deux religieuses. Interminable a
été le défilé devant ce modeste catafalque;
on s'inscrivait sur tes registres déposés dans
la cour do l'immeuble dont M. Legouvé était
propriétaire, où il éltiit né, où il était
;ort..
A neuf heures, les troupes arrivent. Une
section tie la garde républicaine vient pren-
dre position, juo Saint-Marc, à droite et
gauche de la chapelle ardente en face, sur
) droit trottoir, s'aligne une compagnie du
̃70e de ligne, avec drapeau et musique, celle-
l'i barrant la rue Vivienne. Un peloton du
cuirassiers, d'abord rangé au delà de la
rue Richelieu, vient se joindre à une batterie
«l'artillerie massée place de la Bourse.
Ces divers mouvements de troupes ne s'o-
pèrent point sans quelque difficulté, d'abord
ni raison de fa.filuence des curieux et aussi
cause de l'état du pav.é. Le sei-vico de voi-
t ,e a négligé de faire sabler les rues adja-
ntes il en résulte des glissades fâcheuses.
etulant une conyereion, un artilleur est dé-
irçonné par suite d'une chu1e de sa mon.
ire; le pauvre soldat reste accroché à l'é-
ier et, sans une prompte intervention des
agents, risquait d'être gravement blessé. Il
tn passant devant la maison mortuaire.
LES ASSISTANTS
A dix heures précise.s, le cercueil de 1f.
bas), sur leurs cous, et sur leurs épaules.
Celles-là avaient la rnain leurs légères
fourches de bois, et elles étaient toutes prê-
tes à reprendre leur métier do faneuses, car
l'heure con.sacrée au goûter était passée.
Une seule restait couchée par terre, éten-
due à l'ombra que formait il cet endroit des
peupliers de la Caroline.
Son buste maigre et étroit comme celui
il'une toute petite fiiie, était releré contre le
tronc de l'arbre.
Ses mains croisées derrière sa nuque re-
dressaient sa tête fatiguée et petmettaient
de bien distinguer ses traits.
Elle eût été jolie, si une pâleur livide, une
pâleur d'anémique, n'eût Hé répandue sur
son visage d'une finesse adorable.
Elle était blonde, mais, par un bizarre phé-
nomène, qui n'était pas sans grâce, loin de
ses sourcils et ses cils étaient notrs; et,
à travers la frange épaisse et soyeuse de
ceux-ci, ses prunelles bleues, douces et teji-
dres, filtraient semblables à de clairs sa-
phirs sertis dans du velours.
Allons, paresseuse, le lèveras-lu ? ré-
péta la forle Normande.
Ah si sœur Kponine te volt
Je ne suis pas pare-'s?çuse, répondit la
Jeune flle étendue. Je «suis fatiguée. Oh!
Ei faligué L..
Il faut prévenir ji sœur, dit une des
compagnes de la malade.
Kan, non, répondit celle-ci. N'en fais
rien, Rosé.
La mère Saint-Jacques dirait encore que
je ne suis banne à rien. Et c'est vrai cepen-
dant, je n'ai pas plus de forces qu'un pou->
]et. Mais C'est toujours ennuyeux quand
Même de se l'entendre dire. Et si eèche-
pientj.
Legouvé est ùepe sur un char de 4" classe,
où sont accrochées les couronnes envoyées
par la Socfété des auteurs et compositeurs,
la Comédie-Française, l'Aisotiation des an-
ciens élèves de l'école normale supérieure
de Sèvres, dont NI. Lègouve fut un des pro-
fesseur ? l'Association nationale dtis étu-
diant?, etc. Sur un coussin de velours noir,
trois décoratit{i> sont déposée-, recouvertes
d'un crêpe.
Le deti;! par ml. et
Georges Desvaiuères, tes petits-fils de M.
Legouvé par son gendre, M. PaJadilhe, et
par ses trois arrière-petits-fiis, blondinets.
charmants de sept à dix ans.
Puis la foule de,s amis suit. Que de nomS
sPraient a citer! Notons passage MM,
Chauniié, ministre de J'Instruction publi-
que le commandant Reibel], représentant
le Président de la République Roujon, di-
recteur des beaux-arts !e général Floren-
tin, chancelier de la Légion dhoaneur;
plupart des académiciens sont présents
MM. Méline, ancien président du conseil;
Eugène Labiche, sénateur Jansen, le mar-
quis Costa de Beauregartl, Abel Hermant,
le comte de Lannandie, Jues Claretie. de
Vogüé, de Mun, le duc d'Audiffret-Pasqui-er,
Kaempfen, Théodore Dubois, Gaston Bois-
si«r, Godefroy Cavaignac, Paul Deschanel,
Léopold Delisl*, André Lebon, Paul 1\1,eu-
rice, Cappée, Sardou, Hrunetière, A. Theu-
riet^ Poubelle, Houssaye, etc.
11 ne faut que quelques minutes pour fran-
chir le court, chemin conduisant l'église
Notre-Dame-des-Victoires, dont la nef est
déjà bondée.
A L'ÉGLISE
La religieuse esf présidée pa.r
l'évêque do Tar-bes, AI. Schepfer, un de
la famille Legouvé. qui donne l'absoute,
après que M. Faure changé d'une voix tou-
jours chaude et toujours pure l'Ego Sum, de
Gnunod, avec accompagnement de la nwl-
trise et des grandes orgues, conduites par
MM. Piekaert, père et fils.
Aussitôt après celte cérémonie, le cercueil
est placé sur un fourgon qui doit te transpor-
ter il Seine-Port, en Seine-et-Ma.rne, où M. Le-
gouvé possédait une propriété, et où il s'était
fait construire un caveau de famille.
Conseil Municipal de Paris
LA QUESTION DU GAZ
L2 a séance est ouverte à trois heures, sous
la présidence de -NI. Escudier.
M. Gelez dépose une proposition pour de-
mander quo la future exploitation du gar
fasse tous les frais des installations pour
les loyers au-dessous de 500 francs et dimi-
nue de moitié les frais accessoires pour les
loyers au-dessus de ce prix.
Au nom de la commission spéciale du gaz,
NI. Ernest Caron expose ensuite son rapport,
dont le Petit Parisien a donné un résumé
dimanche matin.
On connaît les principes aclmis par la sous-
commission. Le rapporteur en donne lecture,
et l'on sent aux nombreuses interruptions
qui coupent à chaque instant son discours
que la discussion sera longue.
Un grand nombre d'orateurs se font ins-
crire.
M. Sauton prend le premier la parole.
Il estime que les conclusions de la com-
mission sont dangereuses, et il explique
comment il comprend l'exploitation future
du gaz.
Il n'y a pas péril pu la demeure, dit-il en ter-
minant, et maintenant que la commission a en-
teniitt fins il il y aurait intérêt ponr elle
enter. lire des techniciens qui pourraient peut-
être démontrer qu'ils sont en mesure de pru-
duire du gaz bun marché.
Amendement de M. Landrin
M. Landrin dépose un nmendement signé
du nom de ses collègues du groupe socialiste,
portant que le prix du gaz sera fixé à 0,15
centimes a partir de janvier 1906. La rede-
vance de la Ville sera déterminée par un pré-
lèvement de tant pour cent sur le prix du
mètre cube. L'orateur estime que ce système
serait de beaucoup supérieur au système
(te Ja redevance fixe adopté par la sous-eoni-
M. Ernest Caron explique sur quelles ha-
ses ont été fixés le prix du gaz à 0,20 centi-
mes et la redevance de 19 millions.
Le public, dit-il, doit bien oomprendre que relis
redevance n'est pas un prélèvement fantaisiste.
C'est un prélèvement légitime qui comprend deux
éléments. Le premier consiste dans le prélève-
ment da l'équivalent du droit d'octroi sur les
charbons. Tous les consommateurs de charbon
paient l'octroi. La Compagnie du gaz ne le paie
pas, mais elle subit une retenue de deux centi-
mes par mètre cube de gaz.
Pour quatre cents millions de mètres cubes, il
en résulte une redevance de huit millions au pro-
fit du budget municipal,
Le deuxrème élément consiste dans le loyer que
doit payer la Compagnie pour exploiter.la nipilié
de l'actif appartenant à fa Ville, part évaluée à
cent millions, et les canalisations, évaluées il cin-
quante millions, soit cent cinquante millions.
Cette propriété communale étant louée pour
un usage cummercial, il n'y a. rien d'excessif à
exi.gor un loyer de six pour cent, soit neuf mil-
lions.
La situation budgétaire de 'a Ville s'oppose
ce qu'elle renonce ù cette redevance légitime de
19 millions, et les consommateurs de gaz n'ont
pas droit, une situation encore plus privilégiée
que celle qni leur est faite par l'exemption, de
frais déjà, 3i:cord6e aux petrfs locataires.
Quant au prix de 20 centimes, il est justifié par
les diverses charges de l'exploitation, mais cer-
tains frais accessoires imposés aux consomma-
leurs pourraient être diminués.
M. Caplain décla.re qu'il votera pour le
plus avantageux de l'un des quatre projets
restés en présence pourvu toutefois que le
concessionnaire présente des garanties suffl-
santes et que la société soit française. Il
appuie l'amendement Landrin.
M. Grébauval parle ensuite en faveur de
l'emprunt direct repoussé par ta commission.
Le préfet de la Seine directement ques-
Elle se leva péniblement, difficilement, ex-
ténuée et brisée, murmurant
Dieu que les rocheras sont durs pour
C'est une mauvaise crise, rna pauvre
Cécile, répondit celle qui avait déjà parlé.
Depuis quelque temps, tu es un peu malade,
mais cela se passera.
Non, cela ne se passera pas, ef t la vie,
il moi, ne me promet que souffrances et dou-
leurs. Car, vous toutes qui êtes ici, vous
avez des parenis et une la-mille, ou quel-
qu'un qui s'intéresse à vous, qui plus tard
vous aimera et vous protégera. Tandis que
moi, je suis seule au monde, eeule comme
un chien perdu, sans que personne songe
jamais il me faire.un peu de bien.
Apré, ce travail si dur qui me hrise ici,
j'en trnuverai plus tard d'autres, plus terri-
bles encore, et quand je serai sortie du cou-
vent, je n'aurai même plus le semblant de
protection, et l'abri que l'on trouve ici.
Rose s'élait éloignée les larmes aux yeux.
Cécile resta en arrière, ne bougeant pas.
Une sœur accourut vers les retardatai-
res.
Elle avait le visage hâté et les mains cal-
ieuses des personnes habituées aux travaux
des champs.
Une jeune fille était à côlfî de Cécile; elle
avait le regard miséricordieux, la bouche
gracieuse, d'une honté infinie.
Comment! vous n'avez pas encore re-
pris votre travail, fainéantes ? dit la nonne
d'une voix dure. C'est impardonnable. Aï-
lons Cécile. Allons, Pauline, un peu plus
vile, s'il vous plaît.
Pauline jeta un mauvais regard à la soeur.
Cécile est fatiguée, dit-elle. E,lle ne peut
pas se tenir debout.
Ça ne m'étonne pas, elle est si molle
tienne par l'orateur, fait remarquer dans
quelle Situation se placerait le conseil s'il
adoptait le priocipe de l'emprunt direct.
L'autorisation du Parlement, dit-il. serait n«-
cessait* et jusque-là rien ne pourrait être fait.
La question du gaz resterait en suspens et ne
pointait être résolue avant longtemps. Or, il y a
lieu ils se soustraire aux atermoiements. H fout
arriver à une solution. La plus
prompte sera la meilleure.. ̃
Ke'ppnielwconctawtons de la rommissiori.
Le Vote
Par C) voîjc contre 2T le ooaseit adopte Te
premier" article des conclusions Citron.
L'esploitant devra prendre à sa chargée la dif-
férence de l'abaissement du prix du pit pendant
les années 1903, l00i et remboursa- il la
Ville je Mentit de» avancer fait* ou, à /aire
pour cet objet.
Le deuxième article est renvoyé il la com-
missîen poar être modtM, suivant un amen*
dément de -NI. Dausset.
L'article 3 concernant ies charges de l'em>
prunt que fora l'exploitant est. adopté par 10
voix contre 9.
La suite de la discussioin est renvoyée à
ntercredt prochain.
La séance est levée à sept heures et. demie.
AUDACIEUX BANDITS
(De notre contspondant ptrtxmUer)
Chartres, 16 mars.
M. Cornu, juge d'instruction, a commen-
ce à interroger les auteurs de la double ten-
tative d'assassinat commise, rue de Cha-
teaudun, sur M. Bouchelet et sa mère.
Hier déjà, ils avaient subi un interroga-
toire de fond. Depuis ce moment, les jeunes
bandits ont un peu perdu de leur arrogance
et de leur cynisme et eominetKvnt à regret-
ter leur crime. a
Lapasse, le plus cynique, le plus auda-
cieux et le plus responsable, se montre éga-
lament le plus philosophe. Mais les trois
autres sont très affectés.
Ducoutumanie surtout, eplui qui eu
peur et n'a pas osé franchir le seuil de !a
maison de M. Bouchelet et que ses campa.
gnons devaient exécuter pour cela, dans les
bois de Viroflay, est plongé dans un abatte-
ment profond et. un découragement qui sem-
blent sincères, il sanglote sans cesse.
Il a fait choix de lte Gousselin pour dé-
fenseur. Grimm a choisi pour avocat MI De-
bargue Plé sera défendu par un avocat
de Paris, NI, Lagasse le chef de la bande
par un jeune avocat chartrain, M* Doré.
L'Arrestation d'en Financier Anglais
Les Détectives de l'Agence Pîhkerton. Les
billets de Banque révélateurs. La
Question de l'Extradition.
(De notre correspondant particatier)
Londres, 16 mars.
Ainsi que je vous l'ai annoncé hier, c'est
au moment où il débarquait du transatlan-
tique la Lorraine que M. Whitaker Wright
a été arrété.
11 s'était embarqué à bord de ce paquebot
avec sa nièce, sous les noms de M. An-
dréoni et de Mlle Andréoni.
L'arrestation a été opérée par les délecti-
ves de la fameuse agence Pinker'ton, il la-
quelle on peut s'adresser pour se procurer
un simple détective ou un régiment d'hom-
mes armés, comme on l'a vu dans les grèves
récentes.
Le comité organisé pour exercer des pour-
suites contre la London and Globe Company
avait pressenti que Whitaker Wright se ré-
fugierait à l'étranger avant que les poursuit-
tes criminelles soient ordonnées il suppo-
sait aussi qu'il se rendrait aux Etats-Unis,
ou il a longtemps vécu et où il était connu
sous le nom d'Isaacî son vrai nom.
Le comité avait écrit le 2 mars à l'agence
Pinkerton la lettre est arrivée à New-York
vendredi dernier, le jour où le mandat d'ar-
rêt a été lancé.
Whitaker Wright a fait preuve d'un grand
calme au moment de son arrestation, disant
seulement qu'il croyait que l'affaire avait été
terminée il y a un mois. Il a ajouté qu'il dé-
sirait que les accusations portées contre lui
fussent promptement jugées.
Sa nièce, laissée en liberté, s'est fait con-
duire dans un hôtel de New-York.
Après avoir répondu aux questions du
commissaire devant lequel il avait,été con-
duit, Whitaker Wright a été écroué à la pri-
son de Ludlow Street,
LA BONNE PISTE
Comment les inspecteurs de police ont-
ils découvert la trace de Wright ? En re-
cherchant les bank-notes dont le financier a
fait usage pour retenir sa place bord du
paquebot. Mais ce ne fut pas sans peine que
l'on parvint à trouver la bonne piste. Aussi
la chose mérite-t-elle d'être contée.
On avait appris que, le 20 février, Wright
avait présenté un chèque de 500 livres à son
banquier et qu'il avait reçu des bank-notes
en échange.
Les numéros de ces bank-notes furent re-
levés par l'inspecteur Willis, de la police de
la cité, et l'enquête permit d'établir que
l'un de ces billets, d'une valeur de 100
livres, était rentré à la banque d'Angieter-
re. Or, ce billet venait de Paris, et, en con-
séquence, le représentant dans cette ville
de MM. Michael Abrahams, sons and C°,
les avoués chargés des poursuites, reçut par
télégramme l'ordre de faire des recherches.
On parvint à établir que le billet de ban-
que avait été reçu par la compagnie fran-
çaise Transatlantique pour le paiement de
deux cabines à bord de la Lorraine, au nom
de M. Andreoni et de Mlle Andreoni.
Ce renseignement fut aussitôt, câblé par
M. Michael Abrahams à l'agence Pinkerton,
à New-York, qui reçut pour instructions d'ar-
Allons, vous vous reposerez toutes les deux
quand les foins seront rentrés.
Pauline allait répondre.
Cécile lui fit un geste impérieux.
Tais-toi, dit-elle tout bas je ne veux
rien lui demander.
Et reprenant sa fourche, elle se dirigea
vers le coin de la prairie où elle devait tra-
vailler.
C'était tout il. fait l'extrémité dn pré, et
comme les autres orphelines étaient à la
moitié de leurs raies, ayant pris de l'avance,
Cécile et son amie se trouvaient seules tou-
tes les deux de ce colé-là.
Tout à coup, une voix d'homme étouffée
mais distincte, s'éleva venant de la haie,
toute proche.
Je voudrais bien vous parler, made-
moiselle, disait la voix. Mais je voudrais sur.
tout que vous n'ayez pas peur de moi et que
vous ne vous effarouchiez pas, ni votre com-
pagne ni vous, afin que ma présence ici ne
soit pas remarquée.
Pauline se retourna comme si un serpent
se fût dressé devant ei'e.
Elle était stupide de frayeur.
Cécile, au contraire, appuyée pur sa four-
che, dans une pose adorablement gracieuse
et souple, Mariait et attendait.
Que pouvait-il en effet lui arriver de p:re
que la vie qu'elle menait?.
Est-ce à moi que vous désirez, parler,
Monsieur ? demanda-t-elle en regardant
vers la haie.
Mais elle ne v;f r:en.
En effet la végétation épaisse et lu tarante
empêchait de distinguer quoi que ce soit.
Je ne vous aperçois pas, Mademoiselle,
répondit l'inconnu. Et je ne puis, par consé-
quent, savoir si vous êtes celle que je cher-
che.
réter M. Andneoni dans le cas où Il ne serait
autre que M. Whitaker Wright.
L'identification fut J>ien1cH faife, car i ap-
les recherches.
Le transaiJa^ticpje, à son arrivée à New-
York, reçut Jà'visite'âés détectives de l'a-
genre PinkaHo* On sait le reste.
Il est difficile d'vlablir remploi du temps
fie M. Wrtgftt'enîre le 20 février, jour où il
reçut le; banlt-noteè, **•!• 7- mars, daie à la-
quelle il s'embarqua au navre, mais on sait
que le 21 février il se rendit avec son domes-
tique a Soulhaxripfon. et qu'il quitta cette
ville te en déclarant qu'il allait à Cannes,
où se trouvait son yacht
L'EXTRADITION
• Londres, îG mars.
Une dépêche de New-York aux journaux
annonce que jusqu'à présent on n'a fait ai.t-
cune demande d'extradition «de M. Whitaker
Wright, mais on l'attend ponr aujourd'hui. Il
est peu probable qu'il se produise de diffi-
cuttée, attendu que les extraditions entre les
Etats-Unis et l'Angleterre sont toujours fit.
cites.
Il est possible que Wright essaye de récla-
mer la nationalité américaine.
Il Pst en effet Américain de naissance pt il
a débuté dans les affaires commerciales à
Philadelphie.
La dépêche ajoute qu'à l'arrivée de la Lor-
raine à New-York M. Wright avait loué pour
une forte somme un remorqueur du port au
moyen duquel il espérait débarquer sur un
point éloigné des docks. La police new-yor-
kaise a dejoué ce stratagème.
1
M. Léon Bourgeois
M. Léon Bourgeois, président de la Cham-
bre, a quitté Paris hier soir, pour se rendre
à Cannes où il passera quelques jours auprès
de sa fille, toujours souffrante.
ÉCHOS
I,e Président de la République a reçu,
hier matin, le général de division O'Connor,
commandant la division d'Oran MM. Com-
payré, recteur de l'Académie de Lyon Lié-
gey, préfet de l'Indre Pommeray, préfet
de la Lozère Phélut, préfet du Tarn
Jean Duchesne-Foumet, explorateur Paui
M. Louhet a reçu en mitre MM. Cheys-
son, membre de l'Institut • Louiehe-Desfon-
tainesj Voisin, doyen de la cour de cassation,
et Albert Rivière, qui venaient l'inviter pré-
sider la séance d'ouverture du cinquième con-
grès national du patronaga des libérés qui se
tiendra à Marseille du j3 au 18 avrit.
Enfin, le Président de la République a
reçu une dclégation du bureau de l'Associa-
tion cotonnière coloniale les membres du
bureau d? la Société des artistes indépen
dants et MM. le baron du T'heil, président,
et le marquis de Earbentane, vice-président
de la Société hippique française.
M. Combes, président du Conseil, qui a
passé la journée de dimanche à Pons (Cha-
rente-Inférieure), dont il est maire, est rentré
hier matin à Paris.
M. Paul Révoil, gouverneur de l'Algérie,
est arrivé à Paris hier soir, à dix heures, par
le rapide de ülarseille.
M. Escudier, président du eonseii munici-
pal, et les membres de la quatrième commis-
sion ont visité officiellement hier matin, peur
la première fois, la. nouvelle Sorbonne.
Ils ont été reçus, au bas du perron, par M.
Liard, vice-recteur, entouré des cinq doyens
des facultés de l'Université de Paris et des
membres du conseil universitaire.
Sous la conduite de M. Nénot, architecte
des nouveaux bâtiments, nos édiles ont tour à
tour parcouru les amphithéâtres, les salles et
les luxueuses galeries du palais universitaire.
Puis ils se sont rendus au laboratoire où le
professeur Moissan leur a expliqué le fane'
tionnement de l'appareil inventé dernièrement
par lm et servant à établir la synthèse du dia-
mant.
M. Lippman leur a démontré ensuite plu-
sieurs principes de la photogranhie en va-
leurs en accompagnant sa démonstration de
nombreuses projections.
Le musée des cours esthétiques a plus par-
ticulièrement retenu l'attention des conseillers.
En effet, dans les sous-sols de la Sorbonne
se trouvent entassés des modèles et des mou-
lages des principales pièces artistiques ;la
monde entier.
Cette visite municipale a pris fin à midi.
M. Maurice Quentin a déposé, hier, au con-
seil municipal, une proposition tendant à Ion-
ner le nom d'Ernest Legouvé à une rue de
Paris.
Cette proposition a été renvoyée à la com-
mission avec avis favorable.
o–
M. Pnuillet a présidé hier, dans le grands
amphithéâtre de J'école normale supérieure,
rue d'Ulm, l'assemblée générale de la société
l'Abri qui a pour but de venir en aide aux pe-
tits employés et aux ouvriers expulsés de leur
domicile par suite de non-paiement de leur
11 résulte des documents lus à l'assemblée
que pendant l'année 19°1, 886 familles ont
Cependant, dit Pauline remise de son
émoi, vous y avez assez vu pour nous inter-
peller.
Pardon, là-bas, où vous étiez étendue
tout-à-l'heure, la haie était moins épaisse.
Puis je suis monté sur un tronc d'arbre, et
j'ai distingué celle que je demande. Je l'ai
aperçue encore.se dirigeant de ce coté, mais
point seule. Alors, je voudrais bien savoir à
laquelle des deux, en ce moment-ci, je parle.
• Je m'appelle Pauline (iervais, mon.
sieur.
Et moi, Cécile Brésilia, monsieur.
Albert, car c'était lui qui était derrière la
haie, fut sur le point d'être foudroyé par le
coup qu'il recevait ainsi.
Jusque-)9, même le nom ri commun de Cé-
cile, le laissait dans l'indécision.
Maintenant il n'y avait plus de doule pas-
sible.
Ce fut la voix tremblante, d'une émotion,
infinie qu'il .s'écria
0 chère petite Cécil». si malade, si ;en
tille, si adorable, non .«pulcment je vous re-
trouve, mais j'entends le son de votre voix.
On t'eût dit en extase.
Les deux jeunes filles étaient FObUement
aussi bouleversées l'une q:3e l'3iî!rp>.
Quoique élevées dans la plus profonde des
solitudes, elles savaient bien ce que c'est que
] amour, et ses aventuras et son charme i
puissant.
entendu dire par d'au! 1 es plus avancées que
elles-mêmes.
Et voilà que -derrière la liaip, un amoureux j
ce ne pouvait tire qu'un amoureux )
laissaif tomber de ses lèvres de >i douces pa.
Il ne s'adressait naturellement qu'à rune
d'elles. Mais l'autre en prenait aussi sa part,
ki' sernurues tôt cette œuvre éminemment
phUaruiiropique et en soit 321 de
Lx somme qui est tortie des caisses de la
société s'élève à 51,047 francs.
Avant la fin de la séance, M. Georges Per*
rot, directeur de i';école normale supérieure, a
ptononcé une courte allocution pour remer-
cier M. Pi.uillët et féliciter les dames pa«
tmnnesses Vcettv» qu'elles dirigent avec
tant de générosité et de dévouement.
Fin de querelle entre époux. avancés.
Soit, dit-elle, j'en conviens, j'ai mes dé-
Lui, avec foi. Oh eu;
• Elle, très surprise. Lesquels ?
Une Ferme en Feu
(De noir* correspondant particulier!
Villeparisis, 16 mars.
A l'heure où je vous télégraphie, une des
plus importantes fermes de iairoudissement
de 1\'leaux est anéantie.
Elle était exploitée par M. Baron, agricul.
tre travées de bâtiments, renfermant des ré-
coites et de nombreux instruments aratoires,
ainsi qu'une machine à battre et des voi-
tures, ont été la proie des flammes.
C'est hier soir, veiy neuf heures, que le
sinistre a pris naissance, dans un hangar.
Le personnel de la fenn.1 a donné l'alarme.
Les pompiers de la commune. puis ceux de
Claye, Annei. Mitry, Charny et d'autre con-
munes encore, sont accourus sur le théâtre
de l'incendie, soit onze pompes, qui furent
mises eji batterie, alimentées, grâce à de
nombreuses chaînes, formées par la popu-
lation. Le service d'ordre était assuré par la.
gendarmerie de Clnye.
Malgré la prompiitede des rt les
courageux efforts des travailleurs pour com-
battre le» progrès de cet effroyable sinistre.
les flammes, trouvant un aliment facile, se
propagurent si rapidement que, devant cette
menaçante extension, d'autres secours fu-
rent demandés, à l'effet de protéger les habi-
tations. Une compagnie de zouaves, caser-
née au fort de Vaujours, arriva vers onze
heures et contribna pour une bonne part il
circonscrire le fléau. Les toitures s'effon-
draient avec fracas, tandis que de hautes
colonnes de feu s'élevaient vers le ciel.
quelles illuminaient d'une lueur visible
plusieurs kilomètres. Les écuries, les éta-
bles. les habitations ont pu être évacuées.
Aucun accident de personnes ne s'est pro-
duit.
A trois henres dn malin, 1;, fen diminuait
d'intensité, et à quatre heures des jets inon-
daient les décombres, qui dégagent enclore
une odeur des plus acres, après avoir enve-
loppé le village d'une épaisse fumée.
Les pertes approximatives s'élèvent à 95.000
francs et sont couvertes par plusieurs assu-
rances.
L'Mtoielarajjel'HWe-Viile
En racontant, hier, comment en mfme
temps que l'on captura Charles Picart, l'un
des principaux auteurs de la tentative d'as-
sassinat dont fut victime l'hôtelière de la rue
de riiôtel-de-ViJle Mme Levillain, nous rela-
tions l'arrestation, puis la mise en liberté
d'un individu nommé François Liondor.
Nous annoncions également que d'autres
arrestations étaient imminentes. En effet,
l'enquête activement menée par M. Hamard
n'a pas tarrlé il donner d'autres résultats.
Trois d'entre les coupables sont actuelle-
ment entre les mains de la justice un qua-
trième seulement a pu mettre en défaut la
sagacité des inspecteurs clrarg6s de le re-
chercher.
D'autre part, le chef de la sûreté a pu éta-
blir la part de responsabilité qui incombe à
chacun des inculpés.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les
agents de M. llamnrd ont arrêté de nouveau
Liondor, qu'on avait relaxé il dessein.
11 ressort de l'enquête qu'il n'a pas pris
une part active a l'atlentat dirigé contre
Mme Levillain; il en a été simplement l'in-
dicateur, car il connaissait parfaitement
l'hôtel de Ilollande, qu'il avait uabité peu-
dmt quelque temps.
Liondor a donc été rt?oris avant-hier soir,
dans le square du Temple. Il joint à son nom
le sobriquet de « le Tigre n. Il est né à Thau-
miers, dans le Cher, le 5 ao0t 1878, et est
donc âgé de près de vingt-cinq ans.
Il dit vivre de son métier d'ouvrier plom-
bier. C'est donc lui qui aurait indiqué le coup
v faire aux trois malfaiteurs qui l'ont exé-
cuté Picart, dont nous avons déjà relaté
l'arrestation à ia gare Saint-Lazare, et deux
autres individus dant l'un est encore en fuite
et le second entre les mains de la justice,
ainsi que sa. maîtresse.
André Augendre, plus connu finus le nom
de « Citrnn ou encore sous celui de « la
Fatma du Rébagio n, se faisait aussi appeler
Dumont. Il est né à Nouetle, dans le Puy-de-
Dôme, le il aoùt 1879, et va par conséquent
avoir vingt-quatre ans.
Au cours de son inlerrogaloins il a dit
avoir exercé le métier d'imprimeur concur-
remment avec celui de serrurier. Mais il est
à présumer qu'il n'a pas pius levé la lettre
que manié la lime.
Une constatation a été faite hier par M.
Hamard qui ne laisse aucun doute sur la part
active qu'il a prise au vul. C'est lui qui, pen-
dant que ses complices étaient occupés à
bâillonner Mme Levillain, a du faire sauler
la porte de l'armoire à glace, car le bec de
la pince-monseigneur qu'on a trouve dnns
sa chambre, rue de .Jarente, s'adapt.e exac-
tement aux traces laissées par lps pesées
sur le meuble cambriolé rue de l' Hôtel -de-
Ville.
En conséquence, M. Hamard a fait démon-
les joues roses et le cœur lui ballant la cha-
made.
Vous dites que vous nie retrouvez,
monsieur, demanda la fille du prospecteur.
Où donc, s'il vous plaît, m'avea-vous con-
nue ?
̃ L'an passé, ici même.
«C'est étrange. Je ne sais rien, je ne me
souviens de rien.
C'est possible J'étais venu me repo-
ser dans ce pays-ci. Je me promenais au ha-
sard de mes ré vas, quand un jour, je vous
ai rencontrée.
Votre vue m'a causé une impression pro-
fonde.
Vous étiez si jolir. mais si p&Ip et si, triste
Je m'infornfat de vous. On m'apprit votre
nom.
On ajouta que vous (•['̃??. une pauvre petite
orpheline sans familio. On nus dit aussi que
vous» étiez souffreteuse et chélive, que.vous
auriez besoin d'autant de tendresse que de
soins pour gnéor et ponr vivre.
Pourquoi depuis lcrs ai-je rêvé sans cesse
de vous ?
Pourquoi voire douce p?Ute image ne m'a-
t-el!e plus quitté un seul instant ?
Pourquoi enfin suls-je revenu, poussé par
une force plus puissant? que ma volonté ?.
Mon Dieu, tu l'entends, Pauline, sou-
pira Cécile. Tu i'enlends bien, n'est-ce pas?
Et moi, je ne suis pus folle ?.
Oui, répondit très bas l'autre jeune filli»,
avec la mfme extraordinaire émotion. Je
'Alors, c'est vrai. C'est vrai. Mon
Voire &m;p est 1j demanda la voix.
contrarie ?.
r– Non, Lien sûr. Ce
ter par un serrurier le panneau de l'armoire
a glace de la vieil!* hôtelière et a placé cette
pièce à conviction sous scellé.
Quant à Picart, cuire le second nom d'Es*
cüdier qu'il avait pris pour cacher sa véri-
table personnalité, il avait aussi le sobri-
quet de Il Cachalot ». Il est âgé de trente-
trois ans, étant né Paris le 2 mars 1870, et
a déserté le ̃ régiment d'infanterie de ma-
rin<\ où il faisait «nl>90 son .-et vice miti«
NOUVELLES MARITIM ES
Il. Pclletan à Snlnt-tlnlo
Contrairement il ce qui a été annoncé, M.
Camille Peilettin. ministre de la Marine, ai
décidé de se rendre personnellement aSaint-
Mnlo pour assister au départ des pécheurs
terre-ïieuvier*. Il a quitte Paris li1et soîf,
par le train de S h. accompagné d'un of-
ficier d'ordonnance. On sait que le ministre
de la Marine avait chargé son chef de ca-
binel, M. iiiisi qu'un officier du
corps de santé de la marine, d'aller inspec-
ter tes vapeurs qui doivent transporte? lea
pécheurs il Terre-Neuve,
Le minisire et ses délégués seront de re.
tour à Paris mercredi malin.
1IIÏÏLL1SJILITAIRES
Les Rengagés dans llrmée allemande
Pendant ces dernière.? .innées, les cadre9
inférieurs de l'armée allemande présentaient
un léger déficit en sous-officiers rengagés.
Ce déficit s'expliquait pnr le gra.nd nombre
d'emplois de ce grade 'jiiu1' de SI. (XX 11 prévus
dsiis la loi.
t'n document officiel novw apprend que
cel, incorupiet. a disparu depuis l'année der-
nière et a même fait place ù un excédent Qe
1,200 gradés.
Antérieurement les sons-officiers
pouvaient, aussitôt qu'ils comptaient six ans
de services, et parfois mêmes avant, obtenir
une pldce de gardien de la paix.
Beaucoup quittaient ainsi le service militaire
prématurément et en pleine force. On exige
maintenant qu'ils savent, au moins sept ans,
et il a suffi de cette mesure pour transformée
le déficit en plus-value.
D'une manière générale, l'empressement
yé mettent les jeunes Allemands a se ren-
gager semble tenir Il ce que la loi leur donne
ta certitude presque aJ)«oiue d'obtenir un em.
ploi civil honorable et. rémunérateur au bout
d'une douzaine d'années de services. En ef-
fet, les prime., eu argent et les haines-payes
sont très inférieures a celles que louchent le®
LES ACADÉMIES
ACADÉMIE ecs SCIENCES
M. le docteur Labbé a pré=on!j il la corn-
pagnie un ouvrage de M. Kei.sh, médecis de
l'hOpitnl militaire du Val-de-Uràce, sur la
tuberculose dans l'armée.
D'après les éiudos de M. KeJsh et 7es cons.
tatations qu'il a pu faire snr place, la conta-
gion directe serait exceptionnelle. C'est là
une appréciation qui est d'autant plus inté-
ressante qu'elle diffère entièrement des con-
clusions admises en général aujourd'hui par
tous ceux qui ont été appelés par leurs fonc-
tions mêmes à s'occuper de la tuberculose
dans nos régiments.
D'après lui, les jeunes so'dats qui entrent
dans certaines casorne.s deviennent forcé-
ment tuberculeux s'ils ont des dispositions
à le devenir. Et la cause en est au milieu
d-ns lequel ils sont appelés ù vivre désor-
mais, au surmenage auquel ils ne sont pas
habitués et il la nourriture souvent insuffi-
sante qui constitue l'ordinaire.
L'auteur de cet intéressant volume estime
que la plupart des terrains sur lesquels sont
bâties les caserne», se trouvent dans des
conditions tout à fait défectueuses au point
de vue de l'hygiène. En un mot, M. Kelsh
croit pouvoir affirmer que c'est par autiwn-'
fection que les jeunes soldats deviennent tu-
berculeux.
Dans une note qu'a Ni. de Lap-
parenf, vn savant, M. de Montessus fait
ressortir la liaison qui existe entre les dis-
locations géologiques, l'insfabilité du sol qui
résulte de leur voisinage et les anomalies de
la pesanteur.
Cette triple relniion a été constatée d'une
façon très nette dans le sud de lu Russie. La
même cause doit servir à expliquer l'instabi-
lité de la plaine gangétique dans la région
comprise entrc Calcutta et le Hadjpoutana,
ou M. de Montes.sus a observé une ligne très
caractéristiqne d'anomalies de la pesanteur»
Après la présentation par M. lo professeur*
Bouchard d'une note de MM. Charrin et, An-
dré sur des recherches qui jettent une
lumière nouvelle sur les causes de certaines
affections du système nerveux contrai, M.
Miche! Lévy a faa connaître l'Académie
le résultat des observations faites, à la de.
mande du ministre de l'Instruction publique,
par M. Lacroix sur les soufrières et les fu-
merolles à la Guadeloupe.
C'est la dernière note qu'envoie l\1. La.
croix, qui s'est embarqué le 12 et actuelle*
1 ment fait route vers la France
M. Lacroix a examiné les fumerolles du,
col de l'Echelle et de la soufrière dont les
évolutions récentes n'avaient pas été sans
donner quelque inquiétude aux habitants de
la Guadeloupe.
Le chef de la mission pci"n1ifique a cons·
taté qu'elles s'étaient développées sur un'
périmètre assez étendu en effet, mais que
leurs symptômes éruptifs n'avaient aucune
corrélation avec le nhénomène de la Martiw
-nique et que leur composé de vapeurs d'eau
et d'acide sulfurique ne pré.-seniait aucuq
danger,
est 1res inlime: c'est certain. Mais, comme
c'est en même lemps très h-jimète, une
amie peut l'entendre.
Et, une amie de toujours, monsieur. Un»
amie si bonne, qui me soigne si bien. Sans
e!le, je ne vivrais plus 1.
A cet instant, la sœur Eponine apparut
au loin, faisant de grands gestes, appelant.
Càcile et Pauline.
Assieds-toi par terre, dit aussitôt Pau-
line, et puis laisse-moi dire. Et vous, mon-
sieur, allez-vous-en, ou ne faites pas de bruit
Non, ne m'en irai pas ninsi. Il faut
que je vous parle, dans un endroit nlus com.
monde que cette prairie, Fi c'pst possible.
Si nous le recevions ce soir, à la brèche
du jardin inplora la douce voix de Cé-
cile.
0 chérie 'lis OU:, j? t'en supplia ?.
Voilà la sœur, tais-toi. Qu'il attende"
sans bouger. Nous verrons après.
La religieuse, en effet, ayant7ait rapide.
ment.
Ses fondions de snrvcillanlp générale, de-
wnt mener tout un petit monde bavard,
déçobéisfcaiil, plus léger que des mouches,
tout cela la forçait à une apparence de du-
reté qui n'était qu'à la surface.
Elle était brusque et criarde, mais point
méchante.
Ou'est-pp ru'il y a encore?. demanda-
l-ellc. Et pourquoi ne travaillez-vous pas 1.
Ce Ait Pauline qui répondit
Je vous le disais bien là-bas, ma sœur,
Cécile a une mauvaise Elle n'a pa^
(té capable d'avaler une bouchée à quatre
heures.
(1 suivre.) PAUL d'Aicremont*
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