Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-07-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 juillet 1896 01 juillet 1896
Description : 1896/07/01 (A15,N19,SER5)-1896/07/14. 1896/07/01 (A15,N19,SER5)-1896/07/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607742c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
SfiO
L'AMI DE L'ENFANCE
conscription), en remplacement de M. Lalanne, qui
a été mis, sur sa demande» à la disposition de M. le
préfet de la Seine.
15 juin. — M. Bonneau, inspecteur do l'enseigne-
ment primaire (5° classe) à LuÇon, est nommé inspec-
teur de l'enseignement primaire (môme classe) à
Fontenay-le-Comte, en remplacement de M. Chanez,
qui a reçu une autre destination.
Un nouveau congé de deux mois, à partir du
lor juin 1896, est accordé, sur sa demande et pour
raisons de santé, à M. Bréville, inspecteur de l'en-
seignement primaire à Bernay.
PEDAGOGIE
te programme des écoles inutcrnellcs. ]
■ 1
ENSEIGNEMENT DU DESSIN 1
Je me suis engagée, il y a quelques mois, à
reprendre, les uns après les autres, tous lés
articles du programme des écoles maternelles;
si j'ai tardé un peu à tenir ma promesse, c'est
que j'ai été sans cesse attirée par des questions
morales, autrement importantes; c'est aussi
parce que je tenais à étudier une fois encore
sur le vif, dans les écoles, chacun des sujets que
je voulais traiter; nia tournée étant toujours
pour moi féconde en enseignements pratiques.
Plus que jamais je suis persuadée que l'ensei-
gnement proprement dit, s'adressant à des
•enfants aussi jeunes que les. grands de l'école
maternelle, est extrêmement difficile, extrême-
ment délicat, que les maîtresses doivent y appor-
ter des qualités de premier ordre : l'exactitude,
la clarté, la simplicité, la discrétion, la discré-
tion surtout, et une patience à toute épreuve,
qualités qui ont leur source dans la 1 connais-
sance de l'âme enfantine et, par conséquent,- de
son intelligence.
Or, quand je parle d'enseignement propre-
ment dit, j'espère que nous nous entendons
bien, il s'agit de cet enseignement régulier,
méthodique, rendu presque obligatoire par le
grand nombre d'enfants réunis autour d'une
même maîtresse, en opposition avec l'enseigne-
ment à bâtons rompus, par les choses elles-
mêmes, par les circonstances, enseignement que
l'enfant reçoit, sans s'en douter, lorsqu'il est
élevé dans sa famille. Le premier est, malgré
nous, malgré les mille nuances que nous
tâchons d'y apporter, un enseignement dogma-
tique ; l'autre est l'enseignement vivant et
vécu.
Tenues de donner l'enseignement régulier,
méthodique, renseignement pour lui-même,
encore faut-il que nous nous imposions une
règle absolue : celle de procurer à l'enfant, en
échange de tout exercice imposé par la néces-
sité, une satisfaction, si minime soit-elle, mo-
rale, intellectuelle ou matérielle ; c'est de le
mettre graduellement en état de mieux voir,
de mieux comprendre, de mieux profiter des
leçons de la vie et de celles de l'école. Si notre
enseignement n'obtient pas ce résultat, il esl
dangereux, il est coupable et doit être con-
damné.
En d'autres termes et en moins de mots, toul
exercice manuel doit faire acquérir à l'enfanl
plus de goût et plus de dextérité des doigts ;
tout exercice intellectuel doit développer ses
facultés d'observation et de réflexion, et en même
temps sa facilité pour exprimer sa pensée.
En dehors de ces résultats, l'enseignement
doit être, je le répète, condamné.
Eh bien, il faut nous avouer que nous sommes
loin de compte, et avoir le courage de recom-
mencer sur nouveaux frais.
Nous recommencerons, s'il vous plaît, par le
dessin. C'est un exercice à la fois intellectuel et
manuel; il exige,en effet, de la dextérité dans les
doigts, en même temps qu'un effortd'observation,
de comparaison, de réflexion. C'est, jusqu'à un
certain point, un moyen d'exprimer sa pensée,
comme la parole.
Ainsi envisagé, le dessin est presque l'exercice
type ; il est, pour l'éducateur, une mine féconde,
bien mal exploitée jusqu'ici, mais qui, dès
demain, pourra nous donner les résultats que
nous sommes en droit d'en attendre. Le moment
est d'ailleurs très favorable, car beaucoup de
maîtresses ont fait, pour elles-mêmes, de réels
progrès. S'il était autrefois rare d'en rencontrer
une sachant manier un crayon, aujourd'hui on
voit fréquemment des leçons très agréablement
illustrées sur le tableau noir.
Cette lacune étant donc à peu près comblée,
il nous faut maintenant faire des efforts pour
apprendre à enseigner ce que nous savons. Il
faut faire de la pédagogie en même temps que
de la pratique, et c'est ici le moment d'insister
sur la valeur éducatrice du dessin qui est, au
premier titre, un exercice d'observation, et qui
sert à matérialiser l'observation comme la
parole sert à donner un corps à la pensée.
Il est peut-être temps de dire que le dessin
; dont je m'occupe en ce moment n'est pas celui
qui consiste à tracer à l'aide du crayon une
, circonférence ou bien un losange dans un carré,
, et de répéter l'exercice jusqu'à ce que l'ardoise
) soit couverte de carrés et de losanges groupés
î d'une façon plus ou moins symétrique. Ce genre
- de crayonnage esl vraiment trop facile; il tombe
- trop vite dans la routine, il est trop indépen-
3 dant des facultés que nous désirons cultiver
, dans l'enfant pour que je lui donne une place
s dans cet article. Le dessin qui m'intéresse,
3 celui auquel je désire intéresser les maîtresses,
t met en jeu des qualités intellectuelles de pre-
- mière importance ; qualités qui s'exerceront
dans toutes les branches de l'intelligence, et qui
t auront une influence décisive sur la vie intellec-
t tuelle tout entière.
L'AMI DE L'ENFANCE
conscription), en remplacement de M. Lalanne, qui
a été mis, sur sa demande» à la disposition de M. le
préfet de la Seine.
15 juin. — M. Bonneau, inspecteur do l'enseigne-
ment primaire (5° classe) à LuÇon, est nommé inspec-
teur de l'enseignement primaire (môme classe) à
Fontenay-le-Comte, en remplacement de M. Chanez,
qui a reçu une autre destination.
Un nouveau congé de deux mois, à partir du
lor juin 1896, est accordé, sur sa demande et pour
raisons de santé, à M. Bréville, inspecteur de l'en-
seignement primaire à Bernay.
PEDAGOGIE
te programme des écoles inutcrnellcs. ]
■ 1
ENSEIGNEMENT DU DESSIN 1
Je me suis engagée, il y a quelques mois, à
reprendre, les uns après les autres, tous lés
articles du programme des écoles maternelles;
si j'ai tardé un peu à tenir ma promesse, c'est
que j'ai été sans cesse attirée par des questions
morales, autrement importantes; c'est aussi
parce que je tenais à étudier une fois encore
sur le vif, dans les écoles, chacun des sujets que
je voulais traiter; nia tournée étant toujours
pour moi féconde en enseignements pratiques.
Plus que jamais je suis persuadée que l'ensei-
gnement proprement dit, s'adressant à des
•enfants aussi jeunes que les. grands de l'école
maternelle, est extrêmement difficile, extrême-
ment délicat, que les maîtresses doivent y appor-
ter des qualités de premier ordre : l'exactitude,
la clarté, la simplicité, la discrétion, la discré-
tion surtout, et une patience à toute épreuve,
qualités qui ont leur source dans la 1 connais-
sance de l'âme enfantine et, par conséquent,- de
son intelligence.
Or, quand je parle d'enseignement propre-
ment dit, j'espère que nous nous entendons
bien, il s'agit de cet enseignement régulier,
méthodique, rendu presque obligatoire par le
grand nombre d'enfants réunis autour d'une
même maîtresse, en opposition avec l'enseigne-
ment à bâtons rompus, par les choses elles-
mêmes, par les circonstances, enseignement que
l'enfant reçoit, sans s'en douter, lorsqu'il est
élevé dans sa famille. Le premier est, malgré
nous, malgré les mille nuances que nous
tâchons d'y apporter, un enseignement dogma-
tique ; l'autre est l'enseignement vivant et
vécu.
Tenues de donner l'enseignement régulier,
méthodique, renseignement pour lui-même,
encore faut-il que nous nous imposions une
règle absolue : celle de procurer à l'enfant, en
échange de tout exercice imposé par la néces-
sité, une satisfaction, si minime soit-elle, mo-
rale, intellectuelle ou matérielle ; c'est de le
mettre graduellement en état de mieux voir,
de mieux comprendre, de mieux profiter des
leçons de la vie et de celles de l'école. Si notre
enseignement n'obtient pas ce résultat, il esl
dangereux, il est coupable et doit être con-
damné.
En d'autres termes et en moins de mots, toul
exercice manuel doit faire acquérir à l'enfanl
plus de goût et plus de dextérité des doigts ;
tout exercice intellectuel doit développer ses
facultés d'observation et de réflexion, et en même
temps sa facilité pour exprimer sa pensée.
En dehors de ces résultats, l'enseignement
doit être, je le répète, condamné.
Eh bien, il faut nous avouer que nous sommes
loin de compte, et avoir le courage de recom-
mencer sur nouveaux frais.
Nous recommencerons, s'il vous plaît, par le
dessin. C'est un exercice à la fois intellectuel et
manuel; il exige,en effet, de la dextérité dans les
doigts, en même temps qu'un effortd'observation,
de comparaison, de réflexion. C'est, jusqu'à un
certain point, un moyen d'exprimer sa pensée,
comme la parole.
Ainsi envisagé, le dessin est presque l'exercice
type ; il est, pour l'éducateur, une mine féconde,
bien mal exploitée jusqu'ici, mais qui, dès
demain, pourra nous donner les résultats que
nous sommes en droit d'en attendre. Le moment
est d'ailleurs très favorable, car beaucoup de
maîtresses ont fait, pour elles-mêmes, de réels
progrès. S'il était autrefois rare d'en rencontrer
une sachant manier un crayon, aujourd'hui on
voit fréquemment des leçons très agréablement
illustrées sur le tableau noir.
Cette lacune étant donc à peu près comblée,
il nous faut maintenant faire des efforts pour
apprendre à enseigner ce que nous savons. Il
faut faire de la pédagogie en même temps que
de la pratique, et c'est ici le moment d'insister
sur la valeur éducatrice du dessin qui est, au
premier titre, un exercice d'observation, et qui
sert à matérialiser l'observation comme la
parole sert à donner un corps à la pensée.
Il est peut-être temps de dire que le dessin
; dont je m'occupe en ce moment n'est pas celui
qui consiste à tracer à l'aide du crayon une
, circonférence ou bien un losange dans un carré,
, et de répéter l'exercice jusqu'à ce que l'ardoise
) soit couverte de carrés et de losanges groupés
î d'une façon plus ou moins symétrique. Ce genre
- de crayonnage esl vraiment trop facile; il tombe
- trop vite dans la routine, il est trop indépen-
3 dant des facultés que nous désirons cultiver
, dans l'enfant pour que je lui donne une place
s dans cet article. Le dessin qui m'intéresse,
3 celui auquel je désire intéresser les maîtresses,
t met en jeu des qualités intellectuelles de pre-
- mière importance ; qualités qui s'exerceront
dans toutes les branches de l'intelligence, et qui
t auront une influence décisive sur la vie intellec-
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