Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-06-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 juin 1896 15 juin 1896
Description : 1896/06/15 (A15,N18,SER5)-1896/06/30. 1896/06/15 (A15,N18,SER5)-1896/06/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607740j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
274P;
L'AMI DE L'ENFANCE
tion primaire et à la direction des écoles normales,
iest nommé inspecteur de l'enseignement primaire
(5° classe) à Espalion, en remplacement de M. May-
.^sou, qui a reçu une autre destination.
18 mai. — Un congé d'inactivité jusqu'au 31 dé-
cembre 1896 est accordé, pour raisons de santé, à
M. Yon, inspecteur de l'enseignement primaire, à
Orléans. .
PEDAGOGIE
Respect de soi, sincérité: loyauté.
Le but de l'école maternelle est, disons-nous,
de créer les bonnes habitudes physiques qui
.entretiennent la santé, les bonnes habitudes
morales qui préparent l'homme de bien, les
bonnes habitudes intellectuelles qui lui per-
mettent de cultiver son esprit.
Ce but est-il atteint? Avouons encore une fois
que nous sommes assez loin de compte.
Quant aux habitudes matérielles, il semble
vraiment que nous avons tout dit, et cependant
il nous reste toujours quelque chose à dire ou à
redire; car les enfants ne sont pas assez
propres. Une des nombreuses causes de leur
malpropreté, je n'entre pas aujourd'hui dans le
vif de la question, c'est le manque de mou-
choir de poche. Une quantité d'enfants arrivent
sans cet indispensable morceau de toile ou de
calicot, et je suis absolument convaincue qu'il
serait possible de combler cette lacune, tout au
moins de renverser la proportion de ceux qui
ont .un mouchoir et de ceux qui n'en ont pas.
c Nous en faisons l'observation tous les jours,
répondent les maîtresses à nos doléances : nous
leur recommandons de demander un mouchoir
à leur mère, nous leur disons quelquefois que
nous ne les recevrons plus.s'ils n'en apportent
pas. »
Etudions ensemble le procédé. Son moindre
défaut est d'être-inutile; à peine hors de l'école,
l'enfant oublie de réclamer un objet dont il a
malheureusement pris l'habitude de se passer;
vous en faites la preuve tous les jours. Au point
de vue utilitaire, ce procédé n'a donc aucune
valeur, puisqu'il ne donne aucun résultat.
Au point de vue moral, il est absolument
mauvais. En effet, l'observation que l'on fait à
l'enfant, la recommandation dont on l'accom-
pagne ne vont pas sans un reproche, tacite, je le
veux bien, mais reproche malgré tout, que l'on
adresse à la mère. C'est une atteinte portée au
sentiment de respect filial que l'école s'efforce
pourtant en tout autre moment dé développer.
D'autre part, si l'enfant transmet, parexception,
le message dont il a été chargé, lamère nerac-
çuéillje pas toujours favorablement; elle répond,
parfois, avec plus d'aigreur et d'énergie que la
civilité ne lé comporterait, et porte ainsi atteinte
au sentiment de respect que l'élève doit à sa
maîtresse; respect que l'école s'efforce aussi
d'inculquer à ceux qui la fréquentent.
C'est décidément un procédé à mettre impi-
toyablement de côté.
«Que faire alors? >
Eh bien, j'entends dire partout que les
parents tiennent beaucoup aux récompenses,
que c'est surtout pour eux que l'on donne tant
de bons points, tant de croix d'honneur.
Pourquoi ne pas faire servir ces récompenses
à l'organisation de la propreté?
Tous les matins, sans exception, car il faut se
garder de la fantaisie en éducation, tous les
malins, je ferais l'inspection des mouchoirs, et
je donnerais un bon. point à tout enfant qui en
serait pourvu. Et je demanderais chaque jour
individuellement à quelques-uns : n Pourquoi
t'ai-je donné un bon point? y>
Puis, je demanderais individuellement, à
ceux qui n'auraient pas de mouchoir : quoi ne t'ai-je pas donné de bons points? » Car
l'enfant est plus souvent dans les nuages que
nous ne le croyons; ilestaussi, et malheureuse-
ment, très indifférent à ce qui se passe en classe,
même quand il en bénéficie directement. Ainsi,
il y a quelques jours, j'ai dû renouveler les
deux questions : « Pourquoi as-tu un bon
point? » bien des fois avant de recevoir des ré-
ponses catégoriques. '
Enfin, pour épuiser cette inépuisable ques-
tion du mouchoir, il faudrait pourtant enseigner
aux enfants à s'en servir. Ce serait une habi-
tude à prendre au commencement de chaque
exercice.
Une autre cause de malpropreté, c'est la
façon dont les enfants « nettoient » leurs ar-
doises. Tout le monde connaît leur manière
d'agir, même dans les écoles où la maîtresse est
la plus stricte sur ce point : ils crachent dessus
avec enthousiasme, puis ils essuient,... comme
ils peuvent, qui avec sa manche, qui aveu son
mouchoir.
Beaucoup de maîtresses ont cent fois recom-
mandé d'avoir un chiffon dans sa poche ; mais
ce chiffon est, parfois, aussi difficile à obtenir
que le mouchoir lui-même; d'ailleurs il est
encore, pour la poche, un élément de malpro-
preté. -
Ici les maîtresses peuvent tout : qu'elles
fassent de petits tampons suspendus à un mor-
ceau de ficelle, et qu elles suspendent la ficelle
à un clou planté dans le banc. C'est l'affaire de
quelques heures.
Ces précautions, concordant avec l'examen
du corps fait dès l'arrivée de chaque enfant,
réaliseraient le minimum de propreté sans
lequel l'école maternelle ne saurait prétendre
au titre d'établissement de première éducation.
La propreté est le premier élément de cette
atmosphère morale que l'enfant doit .respirer à
L'AMI DE L'ENFANCE
tion primaire et à la direction des écoles normales,
iest nommé inspecteur de l'enseignement primaire
(5° classe) à Espalion, en remplacement de M. May-
.^sou, qui a reçu une autre destination.
18 mai. — Un congé d'inactivité jusqu'au 31 dé-
cembre 1896 est accordé, pour raisons de santé, à
M. Yon, inspecteur de l'enseignement primaire, à
Orléans. .
PEDAGOGIE
Respect de soi, sincérité: loyauté.
Le but de l'école maternelle est, disons-nous,
de créer les bonnes habitudes physiques qui
.entretiennent la santé, les bonnes habitudes
morales qui préparent l'homme de bien, les
bonnes habitudes intellectuelles qui lui per-
mettent de cultiver son esprit.
Ce but est-il atteint? Avouons encore une fois
que nous sommes assez loin de compte.
Quant aux habitudes matérielles, il semble
vraiment que nous avons tout dit, et cependant
il nous reste toujours quelque chose à dire ou à
redire; car les enfants ne sont pas assez
propres. Une des nombreuses causes de leur
malpropreté, je n'entre pas aujourd'hui dans le
vif de la question, c'est le manque de mou-
choir de poche. Une quantité d'enfants arrivent
sans cet indispensable morceau de toile ou de
calicot, et je suis absolument convaincue qu'il
serait possible de combler cette lacune, tout au
moins de renverser la proportion de ceux qui
ont .un mouchoir et de ceux qui n'en ont pas.
c Nous en faisons l'observation tous les jours,
répondent les maîtresses à nos doléances : nous
leur recommandons de demander un mouchoir
à leur mère, nous leur disons quelquefois que
nous ne les recevrons plus.s'ils n'en apportent
pas. »
Etudions ensemble le procédé. Son moindre
défaut est d'être-inutile; à peine hors de l'école,
l'enfant oublie de réclamer un objet dont il a
malheureusement pris l'habitude de se passer;
vous en faites la preuve tous les jours. Au point
de vue utilitaire, ce procédé n'a donc aucune
valeur, puisqu'il ne donne aucun résultat.
Au point de vue moral, il est absolument
mauvais. En effet, l'observation que l'on fait à
l'enfant, la recommandation dont on l'accom-
pagne ne vont pas sans un reproche, tacite, je le
veux bien, mais reproche malgré tout, que l'on
adresse à la mère. C'est une atteinte portée au
sentiment de respect filial que l'école s'efforce
pourtant en tout autre moment dé développer.
D'autre part, si l'enfant transmet, parexception,
le message dont il a été chargé, lamère nerac-
çuéillje pas toujours favorablement; elle répond,
parfois, avec plus d'aigreur et d'énergie que la
civilité ne lé comporterait, et porte ainsi atteinte
au sentiment de respect que l'élève doit à sa
maîtresse; respect que l'école s'efforce aussi
d'inculquer à ceux qui la fréquentent.
C'est décidément un procédé à mettre impi-
toyablement de côté.
«Que faire alors? >
Eh bien, j'entends dire partout que les
parents tiennent beaucoup aux récompenses,
que c'est surtout pour eux que l'on donne tant
de bons points, tant de croix d'honneur.
Pourquoi ne pas faire servir ces récompenses
à l'organisation de la propreté?
Tous les matins, sans exception, car il faut se
garder de la fantaisie en éducation, tous les
malins, je ferais l'inspection des mouchoirs, et
je donnerais un bon. point à tout enfant qui en
serait pourvu. Et je demanderais chaque jour
individuellement à quelques-uns : n Pourquoi
t'ai-je donné un bon point? y>
Puis, je demanderais individuellement, à
ceux qui n'auraient pas de mouchoir :
l'enfant est plus souvent dans les nuages que
nous ne le croyons; ilestaussi, et malheureuse-
ment, très indifférent à ce qui se passe en classe,
même quand il en bénéficie directement. Ainsi,
il y a quelques jours, j'ai dû renouveler les
deux questions : « Pourquoi as-tu un bon
point? » bien des fois avant de recevoir des ré-
ponses catégoriques. '
Enfin, pour épuiser cette inépuisable ques-
tion du mouchoir, il faudrait pourtant enseigner
aux enfants à s'en servir. Ce serait une habi-
tude à prendre au commencement de chaque
exercice.
Une autre cause de malpropreté, c'est la
façon dont les enfants « nettoient » leurs ar-
doises. Tout le monde connaît leur manière
d'agir, même dans les écoles où la maîtresse est
la plus stricte sur ce point : ils crachent dessus
avec enthousiasme, puis ils essuient,... comme
ils peuvent, qui avec sa manche, qui aveu son
mouchoir.
Beaucoup de maîtresses ont cent fois recom-
mandé d'avoir un chiffon dans sa poche ; mais
ce chiffon est, parfois, aussi difficile à obtenir
que le mouchoir lui-même; d'ailleurs il est
encore, pour la poche, un élément de malpro-
preté. -
Ici les maîtresses peuvent tout : qu'elles
fassent de petits tampons suspendus à un mor-
ceau de ficelle, et qu elles suspendent la ficelle
à un clou planté dans le banc. C'est l'affaire de
quelques heures.
Ces précautions, concordant avec l'examen
du corps fait dès l'arrivée de chaque enfant,
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lequel l'école maternelle ne saurait prétendre
au titre d'établissement de première éducation.
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