Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-07-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1896 01 juillet 1896
Description : 1896/07/01 (A15,N19,SER5)-1896/07/14. 1896/07/01 (A15,N19,SER5)-1896/07/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607742c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
MÉTHODE FRANÇAISE D'ÉDUCATION MATERNELLE
3»
Puis voilà qu'un jour la bergère,
A grands ciseaux,
Tond les troupeaux.
« Eh! dit Robin, quelle colère!
Et quels débris !
Quoi, tu dérobes \
. . ■ . , Les blanches robes
De tes brebis ?
— Hélas! l'habit qui me protège
Contre le froid
Me vient .de toi,
Dit la bergère, et que ferais-je
Sans ton secours%;:-'
■—Prends donc ma laine,
Prends-la sans peine
Dès les beaux jours. »
déranger la petite famille : « Viens, Robin, mur-
murait la "mère brebis; retirons-nous sur la
pointe des pieds; les petits oiseaux sont nos
amis, ils picorent la vermine qui gâterait nos
pâturages, mais ils sont timides et s'effrayent
facilement ».
Puis, tout en broutant, elle lui montrait les
fleurs de la prairie, et, quand elle en trouvait de
très belles, elle ne les broutait pas toute seule,
mais elle appelait quelqu'une de ses soeurs. Ou
bien, si c'était une touffe bien tendre, elle la
réservait pour Robin et ses jeunes amis :
« Allons, mes enfants, disait-elle, vous voilà
assez grands pour commencer à manger un peu
d'herbe; tenez, donnez ici quelques petits coups
de dents, de vos jolies dents si blanches, et
goûtez-moi le bon goût de cette plante Ï.
Enfin, quand Robin était las, elle lui parlait
tout doucement : « Etends-toi, là, mon petit,
près de moi, et dors sans crainte; je veille sur
toi. Je te réveillerai quand notre bergère nous
appellera pour partir. »
Mais un jour Robin se releva en sursaut
avant que sa mère l'appelât : « Oh, mère, j'ai
mal; j'ai bien mal! disait-il.
— Bien mal! Où as-tu donc mal?
—■ Partout I »
En effet, Robin avait l'air tout malade ; car,
avant de se coucher, pendant que sa mère
regardait d'un autre côte, il avait marché dans
un nid de guêpes, sans y faire attention, et il
s'était étendu dessus. Les guêpes qui voulaient
sortir avaient été fâchées, et quelques-unes
avaient réussi à se glisser dehors et à piquer le
museau de Robin pour le faire partir. Le pe,tit
avait donc le museau tout enflé et la paWre
brebis, qui n'y comprenait rien, se mit a bêler
piteusement. La bergère l'entendit et courut
vers elle.
J Eh bien, mère Blanchette, que vous arrive-
t-il?... Votre agneau est malade?... Oui,
vraiment, votre petit étourdi a été piqué par
les guêpes.... Mais pas beaucoup; ce ne sera
rien ! Rassurez-vous : un peu d'eau fraîche et il
sera guéri. »
La- bergère prit Robin dans ses bras et le
porta vers le ruisseau où elle plongea son mu-
seau, puis elle mit dessus quelques feuilles
mouillées pour entretenir la fraîcheur.
La mère brebis se tenait auprès, encoura-
geant son agneau, en disant : (c Sois sage,
mon chéri, tiens-toi bien tranquille », car le
bord des feuilles chatouillait la peau de Robin,
et il essayait de les faire tomber. Cependant il
sentit bientôt que cela lui faisait du bien et
finit par se rendormir sur les genoux de la
bergère.
C'est ainsi que Robin passa son premier été;
le second, il était un bon grand mouton avec
un beau poil blanc tout frisé; sa mère était
séparée de lui, .car..elle avait un nouveau petit
agneau à soigner.'Mais ils s'aimaient toujours,
et là mère était tout heureuse quand on lui .
parlait de son grand fils.
Or, un jour, ce fut une fauvette qui vint la
voir au pâturage en lui disant :
« Madame Blanchette, votre fils est le meil-
leur mouton que je connaisse !.
— J'en suis bien contente.... Qu-à-t-il donc
fait?
—- Eh bien, l'autre nuit j'avais eu froid dans
mon nid et j'avais peur pour mes oeufs ; je me
suis donc mise à chercher quelque chose de :
chaud pour les couvrir; et, quand votre Robin
l'a su, il a passé plusieurs fois contre mon
buisson pour y laisser de la laine,... et j'ai
maintenant le plus douillet nid du pays; aussi,
quand j'aurai des petits, je les conduirai à
Robin pour le remercier. Ï
Qui fut fière? Ce fut la mère, et joyeuse du
bon coeur de son enfant.
Un autre jour, ce fut la bergère qui lui dit :
« Mère Blanchette, votre Robin est un brave
mouton!
—- Pourquoi? Que lui est-il arrivé?
•— Hier, c'était jour de tonte du troupeau;
or il s'est laissé laver et tondre sans se débattre,
comme s'il comprenait que j'ai besoin de sa
laine pour me faire faire des vêtements,... et
sa laine étaitla plus propre et la mieux soignée
de toutes! »
Alors la maman brebis fut encore lière et
contente. Toutes les mères sont bien heureuses
quand on dit du bien de leurs enfants.
S. B.
LEÇONS DE CHOSES PRATIQUES
la boutique à un sou.
'LE PANIER A,BOUTEILLES!
Le panier à bouteilles est à claire-Voie, en
fil de laiton; il peut tenir quatre minuscules
bouteilles bouchées contenant un liquide rosé.
C'est fort mignon comme joujou. '
Le panier à bouteilles, si utile pour les gens
qui ont une cave et du vin dans leur cave, est
moins connu de nos petits enfants d'écoles que
le litre en verre dans lequel on les envoie cher-'
cher chez le marchand du mauvais vin très cher.
Cependant les petits enfants comprendront
l'utilité d'un panier pour porter quatrebouteiUes
ou plus. Ils comprendront la cave,les bouchons,
le vin, toutes choses d'unusage journalier"; Une
s'agit pas dû leçons de choses, moitié leçons
3»
Puis voilà qu'un jour la bergère,
A grands ciseaux,
Tond les troupeaux.
« Eh! dit Robin, quelle colère!
Et quels débris !
Quoi, tu dérobes \
. . ■ . , Les blanches robes
De tes brebis ?
— Hélas! l'habit qui me protège
Contre le froid
Me vient .de toi,
Dit la bergère, et que ferais-je
Sans ton secours%;:-'
■—Prends donc ma laine,
Prends-la sans peine
Dès les beaux jours. »
déranger la petite famille : « Viens, Robin, mur-
murait la "mère brebis; retirons-nous sur la
pointe des pieds; les petits oiseaux sont nos
amis, ils picorent la vermine qui gâterait nos
pâturages, mais ils sont timides et s'effrayent
facilement ».
Puis, tout en broutant, elle lui montrait les
fleurs de la prairie, et, quand elle en trouvait de
très belles, elle ne les broutait pas toute seule,
mais elle appelait quelqu'une de ses soeurs. Ou
bien, si c'était une touffe bien tendre, elle la
réservait pour Robin et ses jeunes amis :
« Allons, mes enfants, disait-elle, vous voilà
assez grands pour commencer à manger un peu
d'herbe; tenez, donnez ici quelques petits coups
de dents, de vos jolies dents si blanches, et
goûtez-moi le bon goût de cette plante Ï.
Enfin, quand Robin était las, elle lui parlait
tout doucement : « Etends-toi, là, mon petit,
près de moi, et dors sans crainte; je veille sur
toi. Je te réveillerai quand notre bergère nous
appellera pour partir. »
Mais un jour Robin se releva en sursaut
avant que sa mère l'appelât : « Oh, mère, j'ai
mal; j'ai bien mal! disait-il.
— Bien mal! Où as-tu donc mal?
—■ Partout I »
En effet, Robin avait l'air tout malade ; car,
avant de se coucher, pendant que sa mère
regardait d'un autre côte, il avait marché dans
un nid de guêpes, sans y faire attention, et il
s'était étendu dessus. Les guêpes qui voulaient
sortir avaient été fâchées, et quelques-unes
avaient réussi à se glisser dehors et à piquer le
museau de Robin pour le faire partir. Le pe,tit
avait donc le museau tout enflé et la paWre
brebis, qui n'y comprenait rien, se mit a bêler
piteusement. La bergère l'entendit et courut
vers elle.
J Eh bien, mère Blanchette, que vous arrive-
t-il?... Votre agneau est malade?... Oui,
vraiment, votre petit étourdi a été piqué par
les guêpes.... Mais pas beaucoup; ce ne sera
rien ! Rassurez-vous : un peu d'eau fraîche et il
sera guéri. »
La- bergère prit Robin dans ses bras et le
porta vers le ruisseau où elle plongea son mu-
seau, puis elle mit dessus quelques feuilles
mouillées pour entretenir la fraîcheur.
La mère brebis se tenait auprès, encoura-
geant son agneau, en disant : (c Sois sage,
mon chéri, tiens-toi bien tranquille », car le
bord des feuilles chatouillait la peau de Robin,
et il essayait de les faire tomber. Cependant il
sentit bientôt que cela lui faisait du bien et
finit par se rendormir sur les genoux de la
bergère.
C'est ainsi que Robin passa son premier été;
le second, il était un bon grand mouton avec
un beau poil blanc tout frisé; sa mère était
séparée de lui, .car..elle avait un nouveau petit
agneau à soigner.'Mais ils s'aimaient toujours,
et là mère était tout heureuse quand on lui .
parlait de son grand fils.
Or, un jour, ce fut une fauvette qui vint la
voir au pâturage en lui disant :
« Madame Blanchette, votre fils est le meil-
leur mouton que je connaisse !.
— J'en suis bien contente.... Qu-à-t-il donc
fait?
—- Eh bien, l'autre nuit j'avais eu froid dans
mon nid et j'avais peur pour mes oeufs ; je me
suis donc mise à chercher quelque chose de :
chaud pour les couvrir; et, quand votre Robin
l'a su, il a passé plusieurs fois contre mon
buisson pour y laisser de la laine,... et j'ai
maintenant le plus douillet nid du pays; aussi,
quand j'aurai des petits, je les conduirai à
Robin pour le remercier. Ï
Qui fut fière? Ce fut la mère, et joyeuse du
bon coeur de son enfant.
Un autre jour, ce fut la bergère qui lui dit :
« Mère Blanchette, votre Robin est un brave
mouton!
—- Pourquoi? Que lui est-il arrivé?
•— Hier, c'était jour de tonte du troupeau;
or il s'est laissé laver et tondre sans se débattre,
comme s'il comprenait que j'ai besoin de sa
laine pour me faire faire des vêtements,... et
sa laine étaitla plus propre et la mieux soignée
de toutes! »
Alors la maman brebis fut encore lière et
contente. Toutes les mères sont bien heureuses
quand on dit du bien de leurs enfants.
S. B.
LEÇONS DE CHOSES PRATIQUES
la boutique à un sou.
'LE PANIER A,BOUTEILLES!
Le panier à bouteilles est à claire-Voie, en
fil de laiton; il peut tenir quatre minuscules
bouteilles bouchées contenant un liquide rosé.
C'est fort mignon comme joujou. '
Le panier à bouteilles, si utile pour les gens
qui ont une cave et du vin dans leur cave, est
moins connu de nos petits enfants d'écoles que
le litre en verre dans lequel on les envoie cher-'
cher chez le marchand du mauvais vin très cher.
Cependant les petits enfants comprendront
l'utilité d'un panier pour porter quatrebouteiUes
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