Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-06-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 juin 1896 15 juin 1896
Description : 1896/06/15 (A15,N18,SER5)-1896/06/30. 1896/06/15 (A15,N18,SER5)-1896/06/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607740j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
METHODE FRANÇAISE D'ÉDUCATION MATERNELLE
287
tapis, elle commença une image dans la boîte
vicie.'
Il y avait vingt cubes ; multipliez les six faces
par vingt, vous arriverez au chiffre respectable
de cent vingt parties d'images devant constituer
six images complètes avec paysages, person-
nages, animaux. Notre petite Marthe prenait
chaque cube, le tournait dans ses mains, regar-
dait le dessin, puis posait ensuite le cube où il
fallait. Elle faisait je rie sais plus quelle image,
sans hésiter. C'était vraiment curieux comme
phénomène de mémoire.
« Notre Mimi fait ce travail tous les matins,
me dit le cher papa; c'est pour elle très amu-
sant. »
Il faut avouer que tous les enfants n'ont
pas les mêmes dispositions ; mais il faut cultiver
chez eux la -mémoire des formes, et pour cela,
ne pas accumuler les jouets, les livres; l'enfant
aime revoir ce qu'il connaît; il se lasse peu des
mêmes choses s'il a le plaisir d'être identifié
avec elles, d'en être le maître. Mimi aime jouer
avec ses cubes parce qu'elle les connaît bien.
Elle a conscience de son petit succès de mé-
moire. Si l'on voulait énumérer toutes les idées
dont son cerveau s'est meublé en refaisant
toutes ces images, les pensées qui en sont nées,
il faudrait écrire des pages !
MARIE KQÎNIG.
LEÇONS DE CHOSES PRATIQUES
lia boutique à un sou.
LE MOULE A GATEAU
garçon", et, s'ils mangent chez vous,'il faut leur
garder un peu de bonnes choses, etc., etc.
L'institutrice saura toucher toutes ' ces ques-
tions, selon le petit monde auquel elle s'adres-
sera. """""•'
Il y a bien des délicatesses à ménager dans ..-
un enseignement.de lamprale.
Montrer le bien, le beau idéal à? de très jeunes
enfants qui ne voient autour d'eux que le mal
ou le laid, n'est-ce pas-leur faire trouver ceux
qui les élèvent moins dignes d'être aimés, moins
respectables? '
Il n'y a pas de conseil meilleur à. donner à
nos chères abonnées que de leur dire : en tout,
consultez votre coeur, soyez bonnes, discrètes
avec les enfants, traitez-les comme TOUS vou-
driez que fussent traités vos enfants. Voilà de
grands mots à propos d'un petit moule à gâteau,
mais tout s'enchaîne.
Il y a des mamans qui donnent un gâteau à
un enfant en lui défendant d'en offrir à per-
sonne ! Comme c'est mal ! Vous voulez apprendre
à vos élèves à partager leurs petits desserts, à
n'être pas égoïstes. Il faut être maligne. Je dirais
par exemple : « Le petit Léon avait fait une
jjelle petite tarte aux cerises et sa mamanlalui
avait donnée à manger en lui disant : « N'en
« donne pas surtout à Pierre ». Pierre, c'est un
gamin, orphelin, employé à nettoyer les écuries
des bêtes dans la ferme où notre petit Léon a sa
maman occupée à la fromagerie. Léon a obéi à
sa maman, car il faut toujours obéir à sa ma-
man. Sa maman voulait qu'il mangeât toute sa
tarte, parce qu'elle n'avait rien à lui donner
pour son déjeuner ; mais Léon ne l'a pas mangée
avec autant de plaisir, car c'est une grande
joie de régaler un ami ou quelqu'un qui n'est
pas heureux tous les jours, i
MARIE KOENIG.
C'est un amusant joujou, qui ne peut se
casser et présente la facilité de servir à bien
des choses pour les enfants. Il peut être un
moule à pâtés, servir d'assiette, de boîte; on
peut le prendre comme modèle pour en faire de
semblables en papier.
En réalité, c'est un cercle de fer battu dont
le bord est relevé et présente des gaufrures aux
dents arrondies.
Ce petit moule vous inspirera des leçons amu-
santes. Le brillant de son poli flattera les re-
gards, les miroirs primitifs n'étaient pas autre-
ment.
Vous direz ce qu'on peut faire dans ce moule,
vous pourrez alors varier l'éternelle leçon sur
le pain. Il faut une pâte, du sel, du beurre, et,
pour rendre la galette agréable, la transformer
en tartelette avec des raisins de corinthe, de
petites prunes. Ensuite, on porte le moule con-
tenant le gâteau au four ou il demeure assez:
de temps pour que la croûte du* gâteau se
forme.
Un gâteau, c'est bon, cela se mange les jours
de fête en famille, dn le coupe en parts. Quand
on mange de bonnes choses, il faut que toutes
lés personnes d'une maison en aient, ou l'on se
montre gourmand. Ainsi, par exemple, si l'on
emploie pour vous aider une domestique, un
LEÇON D'OBSERVATION
I.'école maternelle doit-elle apprendre aux
petits enfants a savoir dire une fable en
public, a exbiher leurs petits talents?
Nous connaissons un grand-papa qui, éloigné
de ses chers petits-enfants, écrit à sa fille, leur
maman, pour lui donner mille conseils sur l'édu-
cation qu'elle doit donner à ses enfants. Ce sont
des volumes qu'il écrit.
L'autre semaine, la petite Rose, âgée de près
de huit ans, avait eu l'occasion, pour la première
fois depuis qu'elle apprend le piano, déjouer,
devant les mamans de ses compagnes de cours,
un tout petit morceau. L'histoire de cette exécu-
tion ayait été c'ontée augrarid-pàpa qui l'a beau-
coup blâmée. Il craint la vanité pour sa petite-
fille.
A côté de ce fait, citons-en un autre :
C'était à la fin d'un dîner, dans une pension
de famille. Le père dit à sa fillette, âgée de
dix ans : « Allons, Louise, maintenant mets-toi
au piano. »
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tapis, elle commença une image dans la boîte
vicie.'
Il y avait vingt cubes ; multipliez les six faces
par vingt, vous arriverez au chiffre respectable
de cent vingt parties d'images devant constituer
six images complètes avec paysages, person-
nages, animaux. Notre petite Marthe prenait
chaque cube, le tournait dans ses mains, regar-
dait le dessin, puis posait ensuite le cube où il
fallait. Elle faisait je rie sais plus quelle image,
sans hésiter. C'était vraiment curieux comme
phénomène de mémoire.
« Notre Mimi fait ce travail tous les matins,
me dit le cher papa; c'est pour elle très amu-
sant. »
Il faut avouer que tous les enfants n'ont
pas les mêmes dispositions ; mais il faut cultiver
chez eux la -mémoire des formes, et pour cela,
ne pas accumuler les jouets, les livres; l'enfant
aime revoir ce qu'il connaît; il se lasse peu des
mêmes choses s'il a le plaisir d'être identifié
avec elles, d'en être le maître. Mimi aime jouer
avec ses cubes parce qu'elle les connaît bien.
Elle a conscience de son petit succès de mé-
moire. Si l'on voulait énumérer toutes les idées
dont son cerveau s'est meublé en refaisant
toutes ces images, les pensées qui en sont nées,
il faudrait écrire des pages !
MARIE KQÎNIG.
LEÇONS DE CHOSES PRATIQUES
lia boutique à un sou.
LE MOULE A GATEAU
garçon", et, s'ils mangent chez vous,'il faut leur
garder un peu de bonnes choses, etc., etc.
L'institutrice saura toucher toutes ' ces ques-
tions, selon le petit monde auquel elle s'adres-
sera. """""•'
Il y a bien des délicatesses à ménager dans ..-
un enseignement.de lamprale.
Montrer le bien, le beau idéal à? de très jeunes
enfants qui ne voient autour d'eux que le mal
ou le laid, n'est-ce pas-leur faire trouver ceux
qui les élèvent moins dignes d'être aimés, moins
respectables? '
Il n'y a pas de conseil meilleur à. donner à
nos chères abonnées que de leur dire : en tout,
consultez votre coeur, soyez bonnes, discrètes
avec les enfants, traitez-les comme TOUS vou-
driez que fussent traités vos enfants. Voilà de
grands mots à propos d'un petit moule à gâteau,
mais tout s'enchaîne.
Il y a des mamans qui donnent un gâteau à
un enfant en lui défendant d'en offrir à per-
sonne ! Comme c'est mal ! Vous voulez apprendre
à vos élèves à partager leurs petits desserts, à
n'être pas égoïstes. Il faut être maligne. Je dirais
par exemple : « Le petit Léon avait fait une
jjelle petite tarte aux cerises et sa mamanlalui
avait donnée à manger en lui disant : « N'en
« donne pas surtout à Pierre ». Pierre, c'est un
gamin, orphelin, employé à nettoyer les écuries
des bêtes dans la ferme où notre petit Léon a sa
maman occupée à la fromagerie. Léon a obéi à
sa maman, car il faut toujours obéir à sa ma-
man. Sa maman voulait qu'il mangeât toute sa
tarte, parce qu'elle n'avait rien à lui donner
pour son déjeuner ; mais Léon ne l'a pas mangée
avec autant de plaisir, car c'est une grande
joie de régaler un ami ou quelqu'un qui n'est
pas heureux tous les jours, i
MARIE KOENIG.
C'est un amusant joujou, qui ne peut se
casser et présente la facilité de servir à bien
des choses pour les enfants. Il peut être un
moule à pâtés, servir d'assiette, de boîte; on
peut le prendre comme modèle pour en faire de
semblables en papier.
En réalité, c'est un cercle de fer battu dont
le bord est relevé et présente des gaufrures aux
dents arrondies.
Ce petit moule vous inspirera des leçons amu-
santes. Le brillant de son poli flattera les re-
gards, les miroirs primitifs n'étaient pas autre-
ment.
Vous direz ce qu'on peut faire dans ce moule,
vous pourrez alors varier l'éternelle leçon sur
le pain. Il faut une pâte, du sel, du beurre, et,
pour rendre la galette agréable, la transformer
en tartelette avec des raisins de corinthe, de
petites prunes. Ensuite, on porte le moule con-
tenant le gâteau au four ou il demeure assez:
de temps pour que la croûte du* gâteau se
forme.
Un gâteau, c'est bon, cela se mange les jours
de fête en famille, dn le coupe en parts. Quand
on mange de bonnes choses, il faut que toutes
lés personnes d'une maison en aient, ou l'on se
montre gourmand. Ainsi, par exemple, si l'on
emploie pour vous aider une domestique, un
LEÇON D'OBSERVATION
I.'école maternelle doit-elle apprendre aux
petits enfants a savoir dire une fable en
public, a exbiher leurs petits talents?
Nous connaissons un grand-papa qui, éloigné
de ses chers petits-enfants, écrit à sa fille, leur
maman, pour lui donner mille conseils sur l'édu-
cation qu'elle doit donner à ses enfants. Ce sont
des volumes qu'il écrit.
L'autre semaine, la petite Rose, âgée de près
de huit ans, avait eu l'occasion, pour la première
fois depuis qu'elle apprend le piano, déjouer,
devant les mamans de ses compagnes de cours,
un tout petit morceau. L'histoire de cette exécu-
tion ayait été c'ontée augrarid-pàpa qui l'a beau-
coup blâmée. Il craint la vanité pour sa petite-
fille.
A côté de ce fait, citons-en un autre :
C'était à la fin d'un dîner, dans une pension
de famille. Le père dit à sa fillette, âgée de
dix ans : « Allons, Louise, maintenant mets-toi
au piano. »
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