Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-04-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 avril 1896 15 avril 1896
Description : 1896/04/15 (A15,N14,SER5)-1896/04/30. 1896/04/15 (A15,N14,SER5)-1896/04/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607736n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
210
'{
L'AMI DE L'ENFANCE
Toutes les listes d'émargement porteront en tête
le nombre des électeurs inscrits et celui des votants.
Les bulletins de vote de l'enseignement primaire
seront centralisés au chef-lieu de l'académie. Vous
voudrez -bien donner des ordres pour que les bulle-
tins Vous parviennent au plus tard le jour fixé pour
l'élection. Vous émargerez, dans les formes prescrites
parles règlements, les noms desélecteurs dont vous
aurez reçu le vote, et le tout me sera transmis le
soir même par vos soins.
Les plis des Facultés ou Ecoles de pharmacie et
des lycées et collèges me seront adressés par MM. les
doyens ou chefs d'établissement à l'issue du scrutin.
Si des modifications se produisent dans la compo-
sition des corps électoraux avant le jour de l'élec-
tion, les listes devront être modifiées en consé-
quence, soit par vous, soit par MM. les doyens ou
chefs d'établissement. Avis me sera donné de toutes
les modifications survenues avant le jour du scrutin.
Recevez, etc.
Le minisire de l'instruction publique;
des beaux-arts et des cultes,
E. COMBES.
PEDAGOGIE
Iî Tout s'entendre sur la « discipline ï
et 1' « effort ».
Le sectionnement, tel que l'avait réglé la loi
de 1887-89, aurait, disais-je il y a quinze jours,
sauvegardé les enfants de trois à quatre ans et au-
rait, en même temps, permis aux plus petits de se
développer plus vite, puisque ceux-ci auraient
profité des acquisitions de ceux-là.
Ce que nous avions décidé, nous l'avions
décidé parce que nous savions que les enfants
y avaient droit. Nous étions mus par deux sen-
timents inséparables de l'éducateur: l'amour de
l'enfance et le respect de tout ce qu'elle recèle
de délicat et de mystérieux.
Ne pouvant nous dissimuler que des milliers
d'enfants ne pouvaient pas recevoir les soins
de leur mère ; assumant la responsabilité de
leur créer un milieu, nous tenions essentielle-
ment à ce que ce milieu réalisât pour eux les
conditions les plus normales, les moins con-
traires à la nature. Comment, nous étions-nous
demandé, vivent chez eux les enfants de deux
ans à six ans? Et, le tableau de cette vie d'en-
fants dans leurs familles étant bien établi, une
seconde question s'était imposée à notre
conscience : comment, dans un milieu artificiel,
leur donnerons-nous ce qu'ils sont en droit de
nous demander?
Bref, quels sont nos devoirs envers eux?
Ces devoirs sont complexes, puisqu'ils s'adres-
sent au corps et à l'âme.
Vous savez comment nous désirions les rem-
plir. Il suffit, pour, vous en rendre compte, de
relire toutes les circulaires ministérielles, sans
compter les innombrables articles de notre
journal. Malheureusement, il nous a été.répondu
(et nos contradicteurs sont bien forts, paraît-
il, puisque ce sont leurs idées qui prévalent),
ilnous a été répondu que « nous ne saurions trop
tôt discipliner les enfants, que nous ne saurions
trop tôt exiger d'eux un effort, quejque minime
qu'il soit » ; on nous a répondu, enfin, que,
« quoi que nous disions, quoi que nous fassions,
une école, c'est une école. 0r3 à l'école, il faut
apprendre quelque chose.... ï
Prenons, si vous le voulez bien, une à une
chacune de ces propositions. ■■■•'
11 est incontestable, en effet, que l'on ne
saurait trop tôt discipliner les enfants. La mère
intelligente commence, dès le premier jour :
elle pose le bébé dans son berceau, selon les
principes ; elle le fait téter à des intervalles
réguliers; elle s'attache déjà à lui donner des
hanitudes.
Cette discipline n'a d'abord pour objectif que
le développement physique, et il n'en saurait
être autrement, puisque seul, à ce moment-là,
l'être physique est accessible ; mais la mère a
cependant d autres préoccupations, et elle sur-
veille le corps avec d'autant plus de sollicitude,
qu'elle n'a pas d'autre moyen de percevoir les
manifestations d'abord très confuses du senti-
ment chez son nourrisson.
L'âme de son enfant, elle veut la voir, la
saisir sur le vif, et, comme cette âme ne se ma-
nifestera qu'aux heures de liberté, elle laisse
l'enfant libre, libre sans exclure pour cela la
discipline à laquelle, dès le premier jour, elle a
compris qu'il était nécessaire de l'incliner.
L'enfant touche tout; tout ce qu'il peut tou-
cher, sans danger pour lui, pour les autres ou
pour l'objet lui-même. Dès qu'il sait marcher,
il va partout où le porte son désir inconscient ;
mais, s'il s'approche du feu où il pourrait se
brûler, du bassin où il pourrait se noyer, de
la fenêtre d'où il pourrait se précipiter, la
mère intervient. En un mot, elle laisse faire tout
ce qui est bon, tout ce qui est utile, tout ce
qui est inoffensif, tandis qu'au contraire, elle
s'oppose à tout ce qui est malsain, mauvais ou
dangereux. De même pour le développement
de l'être moral. Ainsi elle ne se laisse pas
égratigner par les petits ongles coupants, elle
empêche les petits doigts de s'accrocher à la
chevelure du frère plus âgé, et elle refuse
l'objet sur lequel l'enfant a jeté tout natu-
rellement son dévolu, parce qu'il était en pos-
session d'un autre.
La mère agit ainsi, parce qu'elle aie senti-
ment de sa responsabilité. Elle discipline le
petit enfant, et elle réussit dans une certaine
mesure, parce qu'elle s'adresse directement à
son pupille. A ce moment-là, et pendant quel-
ques années encore, il ne saurait être question
de discipline collective. La discipline collective,
'{
L'AMI DE L'ENFANCE
Toutes les listes d'émargement porteront en tête
le nombre des électeurs inscrits et celui des votants.
Les bulletins de vote de l'enseignement primaire
seront centralisés au chef-lieu de l'académie. Vous
voudrez -bien donner des ordres pour que les bulle-
tins Vous parviennent au plus tard le jour fixé pour
l'élection. Vous émargerez, dans les formes prescrites
parles règlements, les noms desélecteurs dont vous
aurez reçu le vote, et le tout me sera transmis le
soir même par vos soins.
Les plis des Facultés ou Ecoles de pharmacie et
des lycées et collèges me seront adressés par MM. les
doyens ou chefs d'établissement à l'issue du scrutin.
Si des modifications se produisent dans la compo-
sition des corps électoraux avant le jour de l'élec-
tion, les listes devront être modifiées en consé-
quence, soit par vous, soit par MM. les doyens ou
chefs d'établissement. Avis me sera donné de toutes
les modifications survenues avant le jour du scrutin.
Recevez, etc.
Le minisire de l'instruction publique;
des beaux-arts et des cultes,
E. COMBES.
PEDAGOGIE
Iî Tout s'entendre sur la « discipline ï
et 1' « effort ».
Le sectionnement, tel que l'avait réglé la loi
de 1887-89, aurait, disais-je il y a quinze jours,
sauvegardé les enfants de trois à quatre ans et au-
rait, en même temps, permis aux plus petits de se
développer plus vite, puisque ceux-ci auraient
profité des acquisitions de ceux-là.
Ce que nous avions décidé, nous l'avions
décidé parce que nous savions que les enfants
y avaient droit. Nous étions mus par deux sen-
timents inséparables de l'éducateur: l'amour de
l'enfance et le respect de tout ce qu'elle recèle
de délicat et de mystérieux.
Ne pouvant nous dissimuler que des milliers
d'enfants ne pouvaient pas recevoir les soins
de leur mère ; assumant la responsabilité de
leur créer un milieu, nous tenions essentielle-
ment à ce que ce milieu réalisât pour eux les
conditions les plus normales, les moins con-
traires à la nature. Comment, nous étions-nous
demandé, vivent chez eux les enfants de deux
ans à six ans? Et, le tableau de cette vie d'en-
fants dans leurs familles étant bien établi, une
seconde question s'était imposée à notre
conscience : comment, dans un milieu artificiel,
leur donnerons-nous ce qu'ils sont en droit de
nous demander?
Bref, quels sont nos devoirs envers eux?
Ces devoirs sont complexes, puisqu'ils s'adres-
sent au corps et à l'âme.
Vous savez comment nous désirions les rem-
plir. Il suffit, pour, vous en rendre compte, de
relire toutes les circulaires ministérielles, sans
compter les innombrables articles de notre
journal. Malheureusement, il nous a été.répondu
(et nos contradicteurs sont bien forts, paraît-
il, puisque ce sont leurs idées qui prévalent),
ilnous a été répondu que « nous ne saurions trop
tôt discipliner les enfants, que nous ne saurions
trop tôt exiger d'eux un effort, quejque minime
qu'il soit » ; on nous a répondu, enfin, que,
« quoi que nous disions, quoi que nous fassions,
une école, c'est une école. 0r3 à l'école, il faut
apprendre quelque chose.... ï
Prenons, si vous le voulez bien, une à une
chacune de ces propositions. ■■■•'
11 est incontestable, en effet, que l'on ne
saurait trop tôt discipliner les enfants. La mère
intelligente commence, dès le premier jour :
elle pose le bébé dans son berceau, selon les
principes ; elle le fait téter à des intervalles
réguliers; elle s'attache déjà à lui donner des
hanitudes.
Cette discipline n'a d'abord pour objectif que
le développement physique, et il n'en saurait
être autrement, puisque seul, à ce moment-là,
l'être physique est accessible ; mais la mère a
cependant d autres préoccupations, et elle sur-
veille le corps avec d'autant plus de sollicitude,
qu'elle n'a pas d'autre moyen de percevoir les
manifestations d'abord très confuses du senti-
ment chez son nourrisson.
L'âme de son enfant, elle veut la voir, la
saisir sur le vif, et, comme cette âme ne se ma-
nifestera qu'aux heures de liberté, elle laisse
l'enfant libre, libre sans exclure pour cela la
discipline à laquelle, dès le premier jour, elle a
compris qu'il était nécessaire de l'incliner.
L'enfant touche tout; tout ce qu'il peut tou-
cher, sans danger pour lui, pour les autres ou
pour l'objet lui-même. Dès qu'il sait marcher,
il va partout où le porte son désir inconscient ;
mais, s'il s'approche du feu où il pourrait se
brûler, du bassin où il pourrait se noyer, de
la fenêtre d'où il pourrait se précipiter, la
mère intervient. En un mot, elle laisse faire tout
ce qui est bon, tout ce qui est utile, tout ce
qui est inoffensif, tandis qu'au contraire, elle
s'oppose à tout ce qui est malsain, mauvais ou
dangereux. De même pour le développement
de l'être moral. Ainsi elle ne se laisse pas
égratigner par les petits ongles coupants, elle
empêche les petits doigts de s'accrocher à la
chevelure du frère plus âgé, et elle refuse
l'objet sur lequel l'enfant a jeté tout natu-
rellement son dévolu, parce qu'il était en pos-
session d'un autre.
La mère agit ainsi, parce qu'elle aie senti-
ment de sa responsabilité. Elle discipline le
petit enfant, et elle réussit dans une certaine
mesure, parce qu'elle s'adresse directement à
son pupille. A ce moment-là, et pendant quel-
ques années encore, il ne saurait être question
de discipline collective. La discipline collective,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.89%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.89%.
- Auteurs similaires Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NordPdeC1"Ordonnance du roi, qui défend aux gouverneur-lieutenant général, intendant & gouverneurs particuliers des Isles sous le vent de l'Amérique, de percevoir le droit de deux pour cent sur les nègres ; et réunit aux caisses de la colonie le produit des fermes des cafés, boucheries & cabarets . Du 23 juillet 1759 /ark:/12148/bd6t54203985d.highres Ordonnance du roi, portant règlement pour les appointemens du gouverneur-lieutenant général, intendant, gouverneurs particuliers, lieutenans-de-Roi & autres officiers de l'État-major, commissaires & écrivains de la marine, servant aux isles sous le vent ; et qui fixe leur nombre, leur grade & leur résidence . Du 23 juillet 1759 /ark:/12148/bd6t54203983k.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5607736n/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5607736n/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5607736n/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5607736n/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5607736n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5607736n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5607736n/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest