Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1896-04-15
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 15 avril 1896 15 avril 1896
Description : 1896/04/15 (A15,N14,SER5)-1896/04/30. 1896/04/15 (A15,N14,SER5)-1896/04/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607736n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
218
L'AMI DE L'ENFANCE
vont faire comme eux ; il était entendu que ce I
seraient eux qui donneraient le signal. C'est
que c'est aujourd'hui la fête de la chère maman :
« A ta santé, ma chérie », dit le jeune homme ;
« A ta santé, ma chérie», dira la jeune fille, et
tous se lèveront et diront: « A ta santé, ma
chérie», même la toute petite, qui ne com-
prendra pas très bien ce qu'elle dit, mais qui .
voudra faire comme les autres et qui sera fière '
de trinquer. D'ailleurs, elle aime bien aussi sa !
maman chérie.
Cette image représente une belle salle à man-
ger, bien meublée et bien éclairée. Une famille
est à table : le père, la'mère, cinq enfants. On
est à la fin du repas ; le fils aîné et la fille aînée
se sont levés pour trinquer avec leur mère.
C'est sa fête. Tous vont faire comme eux ; tous
trinqueront à la santé de la mère ; tous l'aiment
de tout leur coeur; elle est heureuse.
IV
Cette image donnera l'occasion de causer —
un jour ou l'autre — des fêtes de famille. Il y
a malheureusement une quantité de familles où
elles sont totalement inconnues, et c'est une
vraie pitié, car il y a là un des meilleurs élé-
ments d'union. La vie est bien dure, surtout
pour le peuple ; l'ouvrier honnête et conscien-
cieux, qui redoute la misère pour sa famille,
travaille sans relâche ; l'insouciant reste peu
chez lui ; dans le premier cas, le logis est trop
austère; dans le second, il est sombre ; la joie
serait bien accueillie partout, mais comment la
faire naître? Il faut des occasions. Les fêles etles
anniversaires sont les plus propices. Une nappe
propre sur la table de famille, une fleur, le
repas exceptionnellement soigné (se composât-il
d'un plat unique) et, la bonne volonté de tous
aidant, la date se gravera dans la mémoire et
dans les coeurs.
Dès l'école maternelle, on peut travailler à
instituer ces fêtes réconfortantes. 11 ne s'agit
pas de dire en bloc aux enfants : «Qu'a-t-on fait
le jour de votre fête? » (ceux qui n'ont jamais été
fêtés ne comprendraient rien à la question) ;
mais on peut dire, connaissant la date de la
naissance de tous les élèves : « Georges,tu auras
cinq ans dans deux mois ; ta soeur Madeleine
aura ses dix ans demain ; ce sera sa fête. Veux-
tu lui faire une jolie Surprise?» Sans aucun
doute, les yeux de Georges s'éclaireront. «Eh
bien, voici du papier rose, tu vas faire pour
elle un petit objet,... par exemple une boîte ; je
mettrai quelques pastilles dedans et tu lui feras
ce cadeau. Mais rappelle-toi bien que c'est un
secret ; pour qu'elle soit bien surprise, bien
contente, il faut qu'elle ne se doute de rien, de
rien.... »
L'attention étant appelée sur la fête de h
soeur aînée, rien de plus facile que de connaître
la date de celle du père, de la rrière et d'orga-
niser des petites réjouissances dont on prendr;
l'habitude et qui seront, je le répète, un élé-
ment de moralisation et de joie.
PAULINE KERGOMARB.
CALCUL
Votions de calcul. — I.o nombre IO.
I>a dizaine.
Après avoir étudié le nombre dix par la mé-
thode ordinaire, nous faisons les remarques
suivantes :
« Dans 10 il y a juste 5 paires.
« On peut prendre la moitié juste de 10 qui
est 5; 10 est le double de 5, puisque 2 fois 5
font 10. On ne peut pas prendre le tiers juste
de 10, il reste 1 qu'il faut partager en trois ce
qui donne 3 et un tiers. Dix est donc le triple
de 3 plus 1. La réunion de 10 objets semblables
s'appelle une dizaine. »
Comment on écrit dix. — « Jusqu'à présent
toutes les fois que nous avons voulu écrire un
nouveau nombre, nous nous sommes servis d'un
nouveau dessin ou chiffre; c'est ainsi que nous
avons écrit zéro avec le chiffre 0
un avec le chiffre 1
deux — — 2
trois — — 3
quatre — ■— 4
cinq — — 5
six — — 6
sept ■— — 7
huit — — 8
neuf —- •— 9
(écrivez au tableau).
c Mais, pour écrire dix, nous n'avons plus de
nouveau chiffre; comment allons-nous faire?
« Voici : nous venons de voir que pour dix
objets réunis, on dit aussi une dizaine. Quel
chiffre faut-il pour écrire un ou unel Le chiffre 1.
Écrivons-le donc. C'est déjà bien; mais, si je
n'écris que ce chiffre 1, personne ne comprendra
que c'est de dix objets ou à'une dizaine que
j'ai voulu parler, on croira que c'est d'un objet
tout seul. Que faire? C'est alors que les mes-
sieurs et les dames ont dit que, pour qu'on ne
puisse pas se tromper, et quand ils voudraient
écrire dix, ils écriraient d'abordle chiffre 1 qui
veut dire une dizaine et qu'ils mettraient à côté
le chiffre 0. Nous écrirons donc dix ainsi: 10. »
Les chiffres d'horloge neuf et dix. — « Si nous
cherchons surl'horloge comment on a écrit 10,
nous voyons que c'est avec ce signe X (dessinez-
\ le au tableau). Nous pouvons aussi écrire neuf
! avec ce signe X, mais en plaçant un 1 devant
. (faites-le), ce qui voudra dire 10 moins 1 ' ou
\ neuf (IX). »
1 LA DIZAINE
I
i En exerçant fréquemment les enfants à grou-
per des objets de même espèce par dix, on les
1 habituera à compter par dizaines et ils arrive-
3 ront ainsi à la centaine sans s'en apercevoir.
1 LE NOMBRE. — NOMBRES PAIRS ET IMPAIRS
Nos enfants ont assez formé de nombres pour
que nous essayions de leur donner le nom de la
chose avec laquelle ils se sont suffisamment
familiarisés. Disons donc: « Lorsque nous avons
L'AMI DE L'ENFANCE
vont faire comme eux ; il était entendu que ce I
seraient eux qui donneraient le signal. C'est
que c'est aujourd'hui la fête de la chère maman :
« A ta santé, ma chérie », dit le jeune homme ;
« A ta santé, ma chérie», dira la jeune fille, et
tous se lèveront et diront: « A ta santé, ma
chérie», même la toute petite, qui ne com-
prendra pas très bien ce qu'elle dit, mais qui .
voudra faire comme les autres et qui sera fière '
de trinquer. D'ailleurs, elle aime bien aussi sa !
maman chérie.
Cette image représente une belle salle à man-
ger, bien meublée et bien éclairée. Une famille
est à table : le père, la'mère, cinq enfants. On
est à la fin du repas ; le fils aîné et la fille aînée
se sont levés pour trinquer avec leur mère.
C'est sa fête. Tous vont faire comme eux ; tous
trinqueront à la santé de la mère ; tous l'aiment
de tout leur coeur; elle est heureuse.
IV
Cette image donnera l'occasion de causer —
un jour ou l'autre — des fêtes de famille. Il y
a malheureusement une quantité de familles où
elles sont totalement inconnues, et c'est une
vraie pitié, car il y a là un des meilleurs élé-
ments d'union. La vie est bien dure, surtout
pour le peuple ; l'ouvrier honnête et conscien-
cieux, qui redoute la misère pour sa famille,
travaille sans relâche ; l'insouciant reste peu
chez lui ; dans le premier cas, le logis est trop
austère; dans le second, il est sombre ; la joie
serait bien accueillie partout, mais comment la
faire naître? Il faut des occasions. Les fêles etles
anniversaires sont les plus propices. Une nappe
propre sur la table de famille, une fleur, le
repas exceptionnellement soigné (se composât-il
d'un plat unique) et, la bonne volonté de tous
aidant, la date se gravera dans la mémoire et
dans les coeurs.
Dès l'école maternelle, on peut travailler à
instituer ces fêtes réconfortantes. 11 ne s'agit
pas de dire en bloc aux enfants : «Qu'a-t-on fait
le jour de votre fête? » (ceux qui n'ont jamais été
fêtés ne comprendraient rien à la question) ;
mais on peut dire, connaissant la date de la
naissance de tous les élèves : « Georges,tu auras
cinq ans dans deux mois ; ta soeur Madeleine
aura ses dix ans demain ; ce sera sa fête. Veux-
tu lui faire une jolie Surprise?» Sans aucun
doute, les yeux de Georges s'éclaireront. «Eh
bien, voici du papier rose, tu vas faire pour
elle un petit objet,... par exemple une boîte ; je
mettrai quelques pastilles dedans et tu lui feras
ce cadeau. Mais rappelle-toi bien que c'est un
secret ; pour qu'elle soit bien surprise, bien
contente, il faut qu'elle ne se doute de rien, de
rien.... »
L'attention étant appelée sur la fête de h
soeur aînée, rien de plus facile que de connaître
la date de celle du père, de la rrière et d'orga-
niser des petites réjouissances dont on prendr;
l'habitude et qui seront, je le répète, un élé-
ment de moralisation et de joie.
PAULINE KERGOMARB.
CALCUL
Votions de calcul. — I.o nombre IO.
I>a dizaine.
Après avoir étudié le nombre dix par la mé-
thode ordinaire, nous faisons les remarques
suivantes :
« Dans 10 il y a juste 5 paires.
« On peut prendre la moitié juste de 10 qui
est 5; 10 est le double de 5, puisque 2 fois 5
font 10. On ne peut pas prendre le tiers juste
de 10, il reste 1 qu'il faut partager en trois ce
qui donne 3 et un tiers. Dix est donc le triple
de 3 plus 1. La réunion de 10 objets semblables
s'appelle une dizaine. »
Comment on écrit dix. — « Jusqu'à présent
toutes les fois que nous avons voulu écrire un
nouveau nombre, nous nous sommes servis d'un
nouveau dessin ou chiffre; c'est ainsi que nous
avons écrit zéro avec le chiffre 0
un avec le chiffre 1
deux — — 2
trois — — 3
quatre — ■— 4
cinq — — 5
six — — 6
sept ■— — 7
huit — — 8
neuf —- •— 9
(écrivez au tableau).
c Mais, pour écrire dix, nous n'avons plus de
nouveau chiffre; comment allons-nous faire?
« Voici : nous venons de voir que pour dix
objets réunis, on dit aussi une dizaine. Quel
chiffre faut-il pour écrire un ou unel Le chiffre 1.
Écrivons-le donc. C'est déjà bien; mais, si je
n'écris que ce chiffre 1, personne ne comprendra
que c'est de dix objets ou à'une dizaine que
j'ai voulu parler, on croira que c'est d'un objet
tout seul. Que faire? C'est alors que les mes-
sieurs et les dames ont dit que, pour qu'on ne
puisse pas se tromper, et quand ils voudraient
écrire dix, ils écriraient d'abordle chiffre 1 qui
veut dire une dizaine et qu'ils mettraient à côté
le chiffre 0. Nous écrirons donc dix ainsi: 10. »
Les chiffres d'horloge neuf et dix. — « Si nous
cherchons surl'horloge comment on a écrit 10,
nous voyons que c'est avec ce signe X (dessinez-
\ le au tableau). Nous pouvons aussi écrire neuf
! avec ce signe X, mais en plaçant un 1 devant
. (faites-le), ce qui voudra dire 10 moins 1 ' ou
\ neuf (IX). »
1 LA DIZAINE
I
i En exerçant fréquemment les enfants à grou-
per des objets de même espèce par dix, on les
1 habituera à compter par dizaines et ils arrive-
3 ront ainsi à la centaine sans s'en apercevoir.
1 LE NOMBRE. — NOMBRES PAIRS ET IMPAIRS
Nos enfants ont assez formé de nombres pour
que nous essayions de leur donner le nom de la
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