Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-09-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 septembre 1895 01 septembre 1895
Description : 1895/09/01 (A14,N23,SER5)-1895/09/14. 1895/09/01 (A14,N23,SER5)-1895/09/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607709r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
MÉTHODE FRANÇAISE D'ÉDUCATION MATERNELLE
355
faire entrer l'air pur, des poêles pour le ré- tell
chauffer en hiver. Mais ces fenêtres sont trop dan
souvent closes, et le thermomètre indispensable dan
est trop rarement consulté. Pendant une série aut!
d'inspections que j'ai faites l'hiver dernier, j'ai rési
toujours eu à noter l'air surchauffé des classes et s
sans compter la proximité inacceptable de quel- trei
ques bancs et de l'appareil dé chauffage. Sous cici
ce rapport, nous sommes en infériorité, et, dès les
.que nous sommes avertis, notre devoir est de ricl
faire mieux. en
« Les travaux manuels sont en singulier ave
honneur dans l'enseignement norvégien, et ce occ
ne sont pas seulement les enfants du peuple, 'Qu
mais les élèves des écoles secondaires qui s'y pai
livrent avec ardeur. On part toujours de ce clu
principe que l'homme peut se suffire à lui- pa
même. L'homme doit être indépendant de tous <
les autres hommes, voire de la femme. Dans ce ye
but, on met J'aiguille dans la main des petits l'ai
garçons. A la fin de leurs classes, ils sont en po
état de tricoter des bas, de coudre et de raccom- (je
moder leurs vêtements. On ne leur permet de. th.
toucher au rabot que le jour où ils ont été ca- pa
pablos d'ourler eux-mêmes le tablier de grosse j'a
toile qui les protégera dans les travaux manuels, vi
c Us ont été préparés à ces besognes par la m
construction d'objets en carton qui ont servi ai
'd'application aux leçons élémentaires de géo- (ji
métrie. Dans l'atelier de menuiserie, l'écolier al
apprend à fabriquer tous les objets usuels, se
chaises, tables, meubles, outils. 11 s'élève du et
maniement du couteau à la pratique du rabot, vi
des ciseaux à froid' et du tour. S'il prolonge son di
séjour à l'école, on lui enseignera même à tra- r(
vailler les métaux. ci
« Si bien armé pour la vie pratique, le monde d
lui est ouvert. Il le sait, et il apporte à l'étude éi
des langues un goût merveilleux. » e:
Cette citation, qui a l'air de ne se rapporter d
qu'à l'école primaire, est entièrement appli- si
cable à l'école maternelle, car c'est dès le pre- L
mier jour où l'enfant norvégien met le pied à n
l'école que commence l'initiation; la gradation
se continue sans aucune interruption jusqu'à ce é
que l'adolescent cesse d'être écolier. Au début, à
ce sont des tissages en copeaux de bois, avec n
toutes les applications que nous donnons à nos d
tissages, ce sont progressivement tous nos- p
petits travaux d'école maternelle. Les mai- \
tresses norvégiennes excellent dans cet art; r
elles en font, il est vrai, une étude et un appren- f
tissage que nous ne connaissons pas en France, c
Il est juste de dire,, à la louange de nos mai- 1
tresses, que tout ce qu'elles ont appris, elles <
l'ont appris à peu près seules. Chose étrange! ,
le travail manuel, pour les petits enfants, au i
lieu de se répandre, comme les antres méthodes '.
et procédés, des écoles normales dans les écoles
maternelles, est entré par l'école maternelle
daus l'école normale. C'est ce qui explique l'ab-
sence de méthode, le décousu que nous consta-
tons quand nous tentons de nous rendre compte
en bloc des résultats de cet enseignement.
Tous ceux qui sont au courant savent que l'on
ne fait rien de ses doigts dans une école ma-
ternejle voisine d'une écolo maternelle où les
exercices manuels sont en honneur; que dans
telle école on fait des tissages remarquables-,
dans telle autre des broderies sur carton piqué*,
dans telle autre encore des fleurs, tandis que les
autres exercices manuels-y donnent de maigres
résultats. Tout dépend des aptitudes, des goûts,
et aussi de la préparation spéciale de la maî-
tresse. Aujourd'hui, heureusement, les exer^- -
cices manuels commencent à s'organiser dans
les écoles normales, et nos bibliothèques s'en-
richissent de livres spéciaux. Après le Monde
en papier de Mllc Koenig et-de M. Durand, nous ;
avons en la bonne fortune de voir les Jeux et ■
occupations pour les petits de M 11" S. Brés 2. '.
Quand l'organisation sera complète, nous aurons
partout un enseignement méthodique qui n'ex-
clura pas, je l'espère, l'initiative individuelle et
par conséquent la variété.
Ce manque de méthode générale saule aux
yeux à l'Exposition de Bordeaux, que je n'ai
fait qu'entrevoir, je le répète, et-je le répôle
pour expliquer les lacunes de mes observations
(je ne fais pas ici un compte rendu de l'Exposi-
. tien, je me sers seulement de ce que j'ai vu en
passant, pour appuyer ma thèse). Or, ce que
j'ai vu en passant, c'est que les écoles de la
ville ont exposé une quantité de choses char-
mantes — que je n'énumôre pas, puisque j'en
ai déjà parlé dans mes c Notes d'inspection »
(je demande cependant à noter en passant les
■ albums de coloriage de l'école Nansouty qui
, sont une révélation de ce que peuvent faire, en
L ce genre, des enfants bien guidés) ; ce que j'ai
, vu, c'est que l'ensemble des travaux de chacune
î de ces écoles décèle, sinon une méthode rigou-
- reuse, du mohis l'habitude de graduer les difii- .
cultes, et qu'en même temps, la grande quantité
3 de travaux exposés prouve qu'une part très
3 équitable est faite dans l'emploi du temps aux
exercices manuels; tandis que les écoles du
r département et de quelques départements voi-
- sins semblent suivre avec peine le mouvement.
- Une impulsion centrale — celle de l'école nor-
à maie-—a manqué, c'est évident. ' ,
n Mais, en même temps que l'inspection des
e écoles et la visite des expositions nous amènent
;, à constater le décousu de notre enseignement
c manuel, les observations que nous faisons en
s dehors de nos études. professionnelles nous
s- permettent de nous persuader que l'enfant ne
i- prend pas à l'école le goût des occupations
t; manuelles. Nous voyons journellement des en-
i- fants assis sur le pas de leurs portes, en dehors
3. des heures de classe, et toute la journée à
î- l'époque des vacances ; ou bien ils jouent —
3s ce qui est excellent — ou bien ils sont oisifs,
j! Je n'ai jamais vu —jamais —un petit garçon
lu essayant de construire, comme il l'a fait à
es l'école, un objet en carton ou en papier; je
es n'en ai jamais vu dessinant; quant aux petites
le filles, non seulement elles ne font rien en ce'
b- genre; mais, ce qui est plus grave, celles qui
a- ont des poupées, et elles sont nombreuses,
île jouent « à la dame », promènent « leurs en-'
1. Une mention toute spéciale pour le charmant album
do piquage dé l'école maternelle de la « montée des Carmes »,
à Lyon, exposé à bordeaux.
'2, Nullmn, éditeur. ,. '
355
faire entrer l'air pur, des poêles pour le ré- tell
chauffer en hiver. Mais ces fenêtres sont trop dan
souvent closes, et le thermomètre indispensable dan
est trop rarement consulté. Pendant une série aut!
d'inspections que j'ai faites l'hiver dernier, j'ai rési
toujours eu à noter l'air surchauffé des classes et s
sans compter la proximité inacceptable de quel- trei
ques bancs et de l'appareil dé chauffage. Sous cici
ce rapport, nous sommes en infériorité, et, dès les
.que nous sommes avertis, notre devoir est de ricl
faire mieux. en
« Les travaux manuels sont en singulier ave
honneur dans l'enseignement norvégien, et ce occ
ne sont pas seulement les enfants du peuple, 'Qu
mais les élèves des écoles secondaires qui s'y pai
livrent avec ardeur. On part toujours de ce clu
principe que l'homme peut se suffire à lui- pa
même. L'homme doit être indépendant de tous <
les autres hommes, voire de la femme. Dans ce ye
but, on met J'aiguille dans la main des petits l'ai
garçons. A la fin de leurs classes, ils sont en po
état de tricoter des bas, de coudre et de raccom- (je
moder leurs vêtements. On ne leur permet de. th.
toucher au rabot que le jour où ils ont été ca- pa
pablos d'ourler eux-mêmes le tablier de grosse j'a
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c Us ont été préparés à ces besognes par la m
construction d'objets en carton qui ont servi ai
'd'application aux leçons élémentaires de géo- (ji
métrie. Dans l'atelier de menuiserie, l'écolier al
apprend à fabriquer tous les objets usuels, se
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maniement du couteau à la pratique du rabot, vi
des ciseaux à froid' et du tour. S'il prolonge son di
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vailler les métaux. ci
« Si bien armé pour la vie pratique, le monde d
lui est ouvert. Il le sait, et il apporte à l'étude éi
des langues un goût merveilleux. » e:
Cette citation, qui a l'air de ne se rapporter d
qu'à l'école primaire, est entièrement appli- si
cable à l'école maternelle, car c'est dès le pre- L
mier jour où l'enfant norvégien met le pied à n
l'école que commence l'initiation; la gradation
se continue sans aucune interruption jusqu'à ce é
que l'adolescent cesse d'être écolier. Au début, à
ce sont des tissages en copeaux de bois, avec n
toutes les applications que nous donnons à nos d
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petits travaux d'école maternelle. Les mai- \
tresses norvégiennes excellent dans cet art; r
elles en font, il est vrai, une étude et un appren- f
tissage que nous ne connaissons pas en France, c
Il est juste de dire,, à la louange de nos mai- 1
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l'ont appris à peu près seules. Chose étrange! ,
le travail manuel, pour les petits enfants, au i
lieu de se répandre, comme les antres méthodes '.
et procédés, des écoles normales dans les écoles
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daus l'école normale. C'est ce qui explique l'ab-
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en bloc des résultats de cet enseignement.
Tous ceux qui sont au courant savent que l'on
ne fait rien de ses doigts dans une école ma-
ternejle voisine d'une écolo maternelle où les
exercices manuels sont en honneur; que dans
telle école on fait des tissages remarquables-,
dans telle autre des broderies sur carton piqué*,
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autres exercices manuels-y donnent de maigres
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et aussi de la préparation spéciale de la maî-
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les écoles normales, et nos bibliothèques s'en-
richissent de livres spéciaux. Après le Monde
en papier de Mllc Koenig et-de M. Durand, nous ;
avons en la bonne fortune de voir les Jeux et ■
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Quand l'organisation sera complète, nous aurons
partout un enseignement méthodique qui n'ex-
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- sins semblent suivre avec peine le mouvement.
- Une impulsion centrale — celle de l'école nor-
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i- fants assis sur le pas de leurs portes, en dehors
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3s ce qui est excellent — ou bien ils sont oisifs,
j! Je n'ai jamais vu —jamais —un petit garçon
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es l'école, un objet en carton ou en papier; je
es n'en ai jamais vu dessinant; quant aux petites
le filles, non seulement elles ne font rien en ce'
b- genre; mais, ce qui est plus grave, celles qui
a- ont des poupées, et elles sont nombreuses,
île jouent « à la dame », promènent « leurs en-'
1. Une mention toute spéciale pour le charmant album
do piquage dé l'école maternelle de la « montée des Carmes »,
à Lyon, exposé à bordeaux.
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